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Romain Gary - Les cerfs-volants (p.63)
- Il me semble, Tad, que tu regardes toutes ces personnes avec au moins autant de préjugés que tu leur en attribues. On peut en faire autant avec la nature elle-même, trouver que les oiseaux ont l'air bête, que les chiens sont ignobles parce qu'ils se lèchent le derrière et qu'il n'y a rien de plus idiot que les abeilles, depuis le temps qu'elles font leur miel pour les autres. Méfie-toi. Il y a d'abord cette façon de regarder et puis cela devient une manière de vivre. A force de tout tordre, on voit tordu.
Romain Gary, Les cerfs-volants
Folio, Paris, 2008 (p.63)
Tags : imagination de la matière
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