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Vom Land (Obermosel-Zeitung, 7. Februar 1924)(eluxemburgensia.lu)
Vom Lande, 5. Febr. Die vor einiger Zeit aus Belgien – wohl auch als eine Folge der Wirtschaftsunion – zu uns herübergewehte Sekte der „Antoinisten“ oder „Gesundbeter“, über deren wunderbar sein sollende „Operationen“ bereits an dieser Stelle berichtet wurde, scheint sich immer weiter auszudehnen und neue Anhänger zu finden. Anscheinend hat sie es besonders auf das flache Land abgesehen, wohl in der Voraussetzung bei der Landbevölkerung ein günstigeres Feld für ihre geheimnisvollen Künste zu finden, für die skeptisch und schwergläubige Stadtmenschen schon nicht mehr zu haben sind. Und doch sollte man meinen, an dem gesunden Verstand und dem religiösen Sinn der ländlichen Kreise, sowie an deren angeborenen Abneigung gegen alles Neue und Fremdartige müßte das auffallende Gebahren dieser fremden Volksbeglücker ohne Erfolg bleiben. Gerade dann kann man sich eines Kopfschüttelns nicht erwehren wenn man sieht in welche Unrast der Geist des „Père Antoine“ mancherorts die Gemüter versetzt, wie er selbst es nicht verschmäht durch persönliche Besuche in nächtlicher Stunde – die Nacht ist ja keines Menschen Freund – die Erregung auf das Aeußerste zu steigern und das Interesse wach zu halten. Da ist es nicht zu verwundern, was diesem sonderbaren Heiligen für Zauberkräfte zugeschrieben werden, wie auch die im Volk verbreiteten und in mannigfaltiger Aufmachung kolportierten Geschichten über wunderbare Heilungen bereits nach Hunderten zählen. Nicht genug, daß es Leute gibt die in ihm einen Abgesandten des Himmels verehren und ihn in blindem Fanatismus in allen Nöten des Leibes und der Seele als Helfer anrufen, es kommt auch dar, daß ernsthafte Männer um diesen rätselhaften Geist in heftige Diskussionen geraten, die wahrlich einer besseren Sache würdig wären. Es steht ja schließlich jedermann frei zu glauben was er will; menschlich zu begreifen ist es auch, wenn ein Kranker, der schon mancherlei ohne Erfolg probiert hat auch noch diese Möglichkeit einer Heilung versucht, wie ein Ertrinkender nach dem Strohhalm greift, an dem er sich glaubt retten zu können; unbegreiflich ist es jedoch wie sonst seriöse Menschen sich dazu hergeben können, dieser plumpen Bauernfängerei Vorschub zu leisten, die Leichtgläubigkeit ihrer Mitmenschen auszunutzen um schließlich selbst der Lächerlichkeit zu verfallen. Oder ist es nicht zum Totlachen, daß, wie behauptet wird, in einem Dorfe bereits eine eigene Vertretung dieser Sekte eingerichtet ist, an die die Kranken sich wenden können, sodaß sie nicht mehr nötig haben, den „Vater Anton“ selbst aufsuchen. Sogar die vorschriebenen Riten" werden mit übernommen, wenn der Patient dieselben nicht selbst ausführen kann oder will. Dazu die absolute Sicherheit geheilt zu werden, da die Heilung garantiert wird und zwar in kürzester Frist. Fügen wir noch hinzu, daß alte Leiden, selbst nicht vorhandene kuriert und verlorene Glieder, wie Hände, Arme und Beine – wer lacht da – ersetzt werden; sogar das liebe Vieh wird nicht vergessen; und mancher blinde Gaul, der bislang am hellen Tage im Dunkeln seines Weges trotten mußte, wird sich wieder seines Augenlichtes erfreuen dürfen und wunschlos dankbar seinen Hafer knabbern. Es wird kein Mensch mehr sterben, der nicht sterben will; gegen eine angemessene Entschädigung – und wer gäbe wohl nicht gerne einen Teil seines Vermögens her zu diesem Zweck – kann man sich sein Leben beliebig verlängern lassen um nachher, bei wirklich erfolgendem Tode desto sicherer vom St. Petrus in die erste Himmelsklasse hinauf befördert zu werden. – Höher gehts nimmer, und wenn nicht alle Zeichen trügen, ist der Antichrist da und das Ende der Welt steht nahe bevor.
Obermosel-Zeitung, 7. Februar 1924 (source : eluxemburgensia.lu)
Traduction :
Depuis la campagne, le 5 février. La secte des "Antoinistes" ou "guérisseurs", qui nous est venue de Belgique il y a quelque temps – probablement aussi comme conséquence de l'union économique – et dont les "opérations" miraculeuses ont déjà été rapportées ici, semble s'étendre de plus en plus et trouver de nouveaux adeptes. Apparemment, ils ciblent particulièrement la plate campagne, probablement en supposant qu'ils trouveront un terrain plus favorable à leurs arts mystérieux parmi la population rurale, pour laquelle les citadins sceptiques et très croyants ne sont plus à prendre. Et pourtant, on pourrait penser que le bon sens et l'esprit religieux des milieux ruraux, ainsi que leur aversion innée pour tout ce qui est nouveau et étrange, devraient laisser sans succès le comportement ostentatoire de ces gratificateurs étrangers. C'est précisément alors qu'on ne peut s'empêcher de secouer la tête quand on voit l'agitation dans laquelle l'esprit du "Père Antoine" met parfois les esprits, comment lui-même ne dédaigne pas d'augmenter l'excitation au maximum et d'entretenir l'intérêt par des visites personnelles la nuit – la nuit n'est l'amie de personne. Il n'est pas surprenant que l'on attribue à cet étrange saint des pouvoirs magiques, car les récits de guérisons miraculeuses, diffusés dans la population sous diverses formes, se comptent déjà par centaines. Il ne suffit pas qu'il y ait des gens qui le vénèrent comme un émissaire du ciel et l'invoquent dans un fanatisme aveugle comme un auxiliaire dans tous les besoins du corps et de l'âme, il arrive aussi que des hommes sérieux se lancent dans des discussions passionnées sur cet esprit mystérieux, ce qui serait vraiment digne d'une meilleure cause. Après tout, chacun est libre de croire ce qu'il veut ; il est aussi humainement compréhensible qu'un malade, qui a déjà essayé beaucoup de choses sans succès, tente lui aussi cette possibilité de guérison, s'agrippant comme un homme qui se noie à la paille par laquelle il croit pouvoir se sauver ; il est en revanche incompréhensible que des personnes autrement sérieuses en viennent à se faire les complices de cet appât maladroit, exploitant la crédulité de leurs semblables pour finalement tomber elles-mêmes dans le ridicule. N'est-il pas hilarant de constater que, comme on le prétend, dans un village, cette secte a déjà mis en place sa propre représentation à laquelle les malades peuvent s'adresser, de sorte qu'ils n'ont plus besoin de rendre visite au "Père Antoine" eux-mêmes. Même les "rites" prescrits sont pris en charge si le patient ne peut ou ne veut pas les accomplir lui-même. À cela s'ajoute la certitude absolue d'être guéri, puisque la guérison est garantie et dans les plus brefs délais. Ajoutons que les vieux maux, même inexistants, seront guéris et que les membres perdus, tels que les mains, les bras et les jambes – qui rient ici – seront remplacés ; même le cher bétail ne sera pas oublié ; et plus d'un cheval aveugle, qui jusqu'ici devait en plein jour avancer péniblement dans l'obscurité, pourra à nouveau jouir de la vue et grignoter son avoine avec une gratitude sincère. Celui qui ne veut pas mourir ne mourra plus ; moyennant une compensation appropriée – et qui ne donnerait pas volontiers une partie de sa fortune à cette fin – on peut faire prolonger sa vie à volonté afin d'être promu d'autant plus sûrement par saint Pierre à la première classe du ciel quand on mourra vraiment. – Il ne peut pas être plus élevé, et si tous les signes ne sont pas trompeurs, l'Antéchrist est là et la fin du monde est proche.
Obermosel-Zeitung, 7 février 1924
Cet article donna l'occasion d'un droit de réponse d'un adepte.
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