A-Z hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936 - Le père Antoine
issu de l'article A-Z hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936
illustration reprise pour l'article d'Oscar Grojean
Noël antoiniste (dans la revue Cassandre du 5 janvier 1935)
issu de l'article A-Z hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936
illustration reprise pour l'article d'Oscar Grojean
Noël antoiniste (dans la revue Cassandre du 5 janvier 1935)
A-Z Hebdomadaire illustré n°19-26 Juillet 1936
DANS LE SILLAGE DES DIEUX…
VII – Chez les Antoinistes
L’article commence par les paroles du chant antoiniste.
– Demandez « Le Père Antoine », chanson d'actualité sur l'air du « Premier amour » et du « Petit Ballon rouge » !...
– Allons, Mesdames, Messieurs, un petit mouvement de charité !
– Est-ce qu'il y a beaucoup d'autobus ?
Quel brouhaha, quelle cacophonie !
Nous venons, par cette chaude matinée de juin, de débarquer, à Jemeppe-sur-Meuse, du train venant de Liége.
Un soleil torride chauffe la banlieue liégeoise, où de toutes parts, les terrils crèvent le paysage comme des abcès.
Dans le chemin poussiéreux qui longe le chemin de fer, une Cour des Miracles apostrophe la foule affluant vers le temple où l'on célèbre aujourd'hui, 25 juin 1936, l'anniversaire de la mort du Père.
Estropiés et éclopés lamentent leur triste sort, tandis que des camelots vendent le portrait du Père et de la Mère.
Mais la foule que le train et les autobus ont dégorgée dans la petite ville mosane se hâte, car, à 10 h., la Mère fera « l'Opération » devant le temple.
On monte vers celui-ci dans la poussière noire et dans la buée de la chaude matinée.
– Des guérisons, y en a-t-il encore ?
– Tous les jours.
– Est-ce qu'on visitera l'appartement du Père ?
– Non, depuis des années, cette visite n'a plus lieu.
Cela se chante plus que cela ne se dit, ô doux parler liégeois !
– Cette après-midi, on ira à la source et à la dernière promenade du Père.
– Nous, nous venons exprès pour voir ça.
Et l'on monte toujours dans la poussière, sous le soleil brûlant.
On monte dans une colonne de brouhaha, qui s'amincit au fur et à mesure qu'on approche du temple. Au bout de cette foule bruyante, à la pointe de cette colonne, nous devinons le silence de l'attente et de l'émotion religieuse. Mais quel pauvre décor pour tant de mysticisme !
Un haut talus pelé fait face à l'église couleur de briques « culottées » par les souffles méphitiques des charbonnages. Sur ce talus, les fidèles se pressent, mains jointes.
Aux fenêtres grandes ouvertes des maisons grises, la foule encore, et, çà et là, la mince silhouette d'un Antoiniste coiffé d'un chapeau haut-de-forme insuffisamment poussé. Je vois à l'une de ces fenêtres l'éternelle figure de l'Apôtre : tous les traits du visage tendus vers la Promesse, vers l'autre monde : parfait où tous les hommes seront des frères en Dieu.
– Pardon, frère.
– Bonjour, sœur.
Les femmes aussi sont vêtues de l'uniforme noir. Il y en a de jeunes et de presque jolies.
Mais les vieilles prédominent.
Et la foule, de plus en plus, se presse autour du temple.
Nous sommes bientôt serrés à ne plus pouvoir bouger.
– Frère, venez là-bas. Je pourrai mieux vous expliquer notre foi.
Docilement, j'obéis. Alors l'enseignement commence.
– Tout est irréel, tout se désagrège. Vivons donc dans le réel... Nous sommes tous des dieux, avec nos qualités et nos imperfections... Dieu est en chacun de nous... Il faut que nous soyons en même temps pour nous-mêmes, l'Accusateur, le Juge et le Témoin, n'est-ce pas, frère ?... Et que la Conscience corrige l'Intelligence, car l'Intelligence commet bien des erreurs, n'est-ce pas, frère ?...
Une pétaradante motocyclette interrompt le dialogue.
Le regard extasié, notre interlocuteur, après avoir attendu que la motocyclette s'éloigne, reprend :
– Notre joie est de soulager le prochain... C'est la foi dans le Père qui sauve.
Longtemps encore, l'excellent homme expose sa doctrine, puis tandis que son regard s'illumine de plus en plus, il nous quitte sur ces mots :
– J'ai été votre serviteur. Je garderai de vous le meilleur souvenir.
Et il ajoute :
– C'est quelque chose, ça : garder de quelqu'un un bon souvenir !
Ses yeux se mouillent.
– Au revoir, frère.
Il s'éloigne rapidement comme s'il voulait nous cacher l'émotion qui l'étreint.
Nous sommes, le confesserai-je ? un peu émus nous-mêmes.
* * *
Maintenant, voici « l'opération », face au talus.
Un silence total s'instaure, rompu seulement par des toux.
A la porte du temple, quelqu'un psalmodie je ne sais quoi.
A ma gauche, un homme jeune encore, les yeux fermés, les traits extatiques, remue les lèvres. Sans doute, répète-t-il les paroles que, pour ma part, je ne comprends pas à cause de la distance.
Aussi bien, cette foule semble recueillie. Sur le talus, comme autour du temple, comme aux fenêtres des maisons grises, ce ne sont que visages fervents.
L'« opération » terminée, un cortège s'organise. Ouvrant la marche, un petit homme en noir, à la figure tannée, porte au bout d'une hampe une pancarte sur laquelle sont peints ces mots :
« L'arbre de la Science de la vue du mal ».
Puis viennent deux antoinistes, une femme et un homme, portant le portrait du Père. Suivent de nombreux autres antoinistes également habillés de noir.
– On va se rendre en procession au cimetière, nous dit-on.
Et le cortège, précédé de trois agents bonasses, patoisants, et galonnés comme des généraux d'opérette, monte lentement la route grise qui mène au champ de repos.
Le fleuve humain, noir et silencieux, coule entre deux rives grouillantes constituées par la foule recueillie, mais qui ne s'agenouille point au passage du cortège.
Las de marcher si lentement, nous devançons celui-ci et nous entrons au cimetière.
A droite, des pèlerins entourent la première pierre tombale, celle sous laquelle repose le Père. Hommes, femmes et enfants touchent pieusement la dalle funéraire, en baissant les paupières. Cependant, les fleurs jetées sur la tombe sont fanées et les ex-votos ne diffèrent point de ceux qu'on trouve dans tous les cimetières du monde.
La tête du cortège, s'étant détachée de la procession, laquelle s'arrête à quelque vingt mètres du champ de repos, s'avance jusqu'à la porte du cimetière, puis rejoint le gros de la troupe, dans un silence qui ne laisse point d'être impressionnant, comme est impressionnante, à la longue, l'extrême simplicité et nudité de cette foi de braves gens qui portent Dieu dans leur cœur et le dépouillent de tout ce qui est solennel, compassé ou majestueux. A ce moment, je me rappelle le mot magnifique de je ne sais plus quel père de l'Eglise : « Nous n'obéissons pas à Dieu ; nous sommes d'accord avec lui ».
* * *
Ayant fait le tour du pâté de maisons situées en face du temple, le cortège redescend vers ce dernier dans une même marche lente et silencieuse, toujours précédé des trois agents bonasses, patoisants et galonnés.
La tête du cortège pénètre dans l'église, dont aussitôt on referme les portes.
– Il n'y a, nous dit une jeune antoiniste qui garde sévèrement le seuil, que les grands malades qui peuvent entrer.
Nous avons beau insister, exhiber nos coupe-file, peine perdue : la consigne est formelle, rigoureusement applicable à chacun.
Mais voici un jeune épileptique que ses parents poussent vers le temple.
Comme ils insistent, une vieille antoiniste entre-bâille la porte et, s'adressant au malade, lui dit en substance :
– Il n'y a pas de séance de cabinet aujourd'hui. D'ailleurs à quoi bon ? Le Père vous a tout donné. Il ne saurait vous donner davantage. C'est dans la foi que vous trouverez la guérison. Elle seule sauve.
Hélas, ce n'est point par les yeux de la foi que nous verrons l'intérieur du temple. Aussi sommes-nous bien décidés à forcer la consigne. Finalement tant de ténacité trouve sa récompense et, après de longs et laborieux pourparlers, on nous fraie un passage, tout en nous prévenant :
– Si l'on vous suit, il faudra ressortir aussitôt ! Mais nous entrons seuls...
Simplicité antoiniste, nudité de cette foi de braves gens, on la retrouve ici, plus émouvante peut-être que le faste des églises catholiques où l'art, bien souvent, se heurte à d'horribles bondieuseries, qui n'ont même pas le mérite de la naïveté : statues « sulpiciennes », plâtres affreux que vitupéraient des catholiques comme Léon Bloy, Villiers de l'Isle Adam, J.-K. Huysmans ! Ce n'est point non plus la sèche atmosphère de tant de temples protestants, où la Foi semble ratiociner dans le brouillard, autour d'un Dieu sourcilleux solennel et guindé comme un clerc de notaire de campagne.
Au fond de l'église, le mur porte une immense inscription qui insiste sur la nécessité pour le croyant de pardonner à ses ennemis.
Retour aux premiers âges de la chrétienté, à la ferveur des catacombes, aux réunions émouvantes que mentionnent les « Actes des Apôtres ? » « Animas vestras castificantes in obedientia charitatis, in fraternitatis amore, simplici ex corde invicem diligite attentius... » (« Rendez vos âmes chastes par l'obéissance de la charité, par une dilection fraternelle ; portez la plus grande attention à vous aimer les uns les autres d'un cœur simple... » (Pierre, 1 : 22.) « Deponentes igitur omnem malitiam, et omnem dolum, et simulationes, et invidias, et omnes detractiones, sicut modo geniti infantes... » (« Ainsi vous de pouillant de toute malice et de toute fraude, des dissimulations, des envies et des médisances, comme des enfants qui viennent de naître... ».
Tant de passages de la Bible chantent dans la mémoire au contact de cette simplicité savoureuse, entre les murs nus de ce temple !
Mais voici qu'on estime que notre séjour a suffisamment duré et qu'on vient nous prier de sortir, l'église devant être fermée.
De retour au village, nous questionnons à droite et à gauche :
– Des guérisons s'opèrent-elles encore ?
Les réponses sont toutes catégoriques :
– Oui, beaucoup.
Sceptiques, haussez les épaules, si bon vous semble ! Je crois, pour ma part, à ces guérisons. Je crois au « faith-healing ».
Je crois, comme mon excellent ami le Dr. E. Spehl, Professeur honoraire à l'Université de Bruxelles, « à l'influence considérable que peut avoir le moral sur le physique » et, comme lui je déplore que « dans l'enseignement officiel de la médecine on ne tienne pas compte du facteur moral, pourtant si puissant. »
Et je me rappelle ce qu'il me disait un jour :
« J'ai obtenu par la suggestion à l'état de veille de nombreuses guérisons, certaines d'entre elles instantanément, telles par exemple : des paralysies fonctionnelles (hémiplégies, paraplégies, paralysies localisées) ; des contractures dites hystériques ; certains tremblements ; des troubles sécrétoires (ptyalisme consécutif à une grossesse, hyperhydrose émotionnelle, etc.) ; le mutisme accidentel ; l'aérophagie ; le hoquet permanent ; les vomissements incoercibles d'origine nerveuse ; des douleurs névralgiques ; certains tics (tic de la face, tic de Saalam, etc.) ; l'onychophagie ; l'agitation habituelle ; l'émotivité exagérée ; les insomnies persistantes, etc. Et je ne parle que de cas ayant résisté pendant des mois ou des années à tous les traitements médicaux classiques ».
Pourquoi ce que la suggestion médicale peut réaliser, la suggestion religieuse ne le pourrait-elle point ?
Paul RUSCART
(A suivre)
A-Z hebdomadaire illustré n°19 (26 juillet 1936)
Auteur : Paul Ruscart
Titre : Dans le sillage des dieux... VII - Chez les Antoinistes
Éditions : A-Z Hebdomadaire illustré n°19, 26 juillet 1936
Disponible en ligne sur le site de la KBR (avec un compte gratuit)
L'article, fidèle et bienveillant, évoque la Fête du Père du 25 juin 1936 avec plusieurs photographies (Le Père, La Mère, Des Antoinistes).
Le même magazine avait déjà publié en 1934 un reportage sur les Antoinistes, notamment de Liège.
La Revue de Belgique, l'anticléricale Revue de Belgique, ennemie de toute religion révélée, publie en tête de son dernier numéro une étude pompeuse sur la vie, l'œuvre, l'enseignement d'Antoine-le-Généreux, due à la plume d'un théologien éminent – et anonyme – de l'Eglise de Jemeppe-sur-Meuse. L'article est assez ennuyeux – il faut bien prendre le genre de la maison – mais suffisamment ridicule pour nous empêcher de dormir avant la fin de ses longues pages. Cet évangile selon Antoine raconte l'existence de celui-ci depuis sa naissance jusqu'à sa mort et ses funérailles avec force détails sur son honnêteté, ses vertus domestiques, ses bâtisses, sa profession de caissier à la Société des Tôleries liégeoises, ses révélations et ses miracles. « Monsieur Antoine » y apparait comme un des plus remarquables farceurs qui aient exploité l'ânerie populaire, et rien n'est plus amusant que les sottises, les contradictions et les variations de ce que la Revue de Belgique appelle sa doctrine. Notre grave consœur insère cependant l'article en question sans pouffer, et elle laisse comparer imperturbablement son prophète aujourd'hui « désincarné » à Victor Hugo, à Moïse et à Jésus-Christ.
Antoine le guérisseur – c'est en France (détail palpitant) qu'on l'appelle Antoine-le-Généreux – avait commencé par guérir à l'aide de je ne sais quelle spécialité pharmaceutique spécialement surnaturalisée par lui. Il trouva plus commode un jour de faire simplement des passes magnétiques, puis, inquiété par la justice, qui le condamna pour exercice illégal de la médecine, il se contente « de guérir par la foi en imposant la main ». Mais sa clientèle ayant grandi considérablement, il instaura le lundi de Pâques 1910 à 10 heures – la Revue de Belgique nous apprend gravement ces choses capitales – à faire des « opérations générales ». Il régénéra à la fois des centaines de gens empilés dans son temple... Il fit paraître une revue, l'Auréole de la conscience, il enseigne en chaire, il envoya à Vichy un de ses disciples, nommé Nucci « opérer » en son nom ; il répondit chaque matin de sa vie publique à deux ou trois cents lettres ; un jour il revêtit la robe : en 1910, il fit annoncer à ses adeptes qu'ils étaient libres de faire de même. Est-ce que la bonne revue doctrinaire n'a jamais ri des soutanes ? des sermons de la superstition ? des miracles ? En tout cas, lorsqu'il s'agit de M. Antoine, elle est déférente, respectueuse, presque fervente.
La grâce aurait-elle agi sur M. Maurice Wilmotte ? et puisque Madame Antoine repris le commerce de son mari, et que le conseil d'administration de la Religion a décidé que l'on continuerait l'affaire, n'allons-nous pas voir un de ces jours les membres du comité de la Revue de Belgique se convertir en masse et devenir cléricaux à leur façon ? Peut-être feront-ils aussi des miracles. Le sommeil qui émane d'ordinaire des pages de leur revue n'est-il pas produit déjà par quelque fluide... cela expliquerait bien des choses…
En attendant on arrête et jette en prison à Paris une bonne veuve, antoiniste convaincue qui a refusé de soigner son enfant malade et s'est contentée de faire sur lui les gestes coutumiers du prophète de Jemeppe-sur-Meuse. L'enfant est mort, naturellement. Que voulez-vous ? tout le monde ne peut pas réussir... – Janus.
Journal de Bruxelles, 6 août 1912 (source : Belgicapress)
Un Pèlerinage. – Dimanche, par train spécial, quatre à cinq cents adeptes de l'« Ecole de morale », conduite par le Père Dor, se sont rendus à Jemeppe-sur-Meuse, capitale de l'Antoinisme.
Grand succès de curiosité, pour cet imposant cortège matinal.
Gazette de Charleroi, 4 novembre 1913 (source : Belgicapress)
Temple de Bernay - Consécration (FaceBook Benoit CPaul)
Deux autres photos de évènement sont présentes : le porche et la foule
NECROLOGIE
Le Culte Antoiniste a l'honneur d'informer qu'il vient de perdre, en la personne de M. Aristide FALISE, rue de la Vallée, à Roux, un de ses fervents adeptes.
Il informe ses frères et toutes personnes désireuses d'assister aux funérailles que l'enterrement, par les soins du Culte Antoiniste, aura lieu mardi 6 courant.
Réunion à 10 heures à la maison mortuaire.
La Gazette de Charleroi, 5 mai 1913 (source : Belgicapress)
Encore un temple antoiniste
Il paraît décidément que le culte antoiniste prend de l'extension et gagne constamment de nouveaux adeptes.
Voici, en effet, qu'un des fidèles de cette religion nous annonce qu'un nouveau temple sera inauguré à Bierset, village situé sur la ligne Liége-Bruxelles, dimanche prochain 29 septembre.
Ce sera le troisième temple ouvert en Belgique par les antoinistes.
Notre correspondant ajoute : « Au nom du Père, Mère recevra tous les malades réunis dans ce nouveau temple comme elle le fait à Jemeppe. Pour le voyage à prix réduit, une liste est ouverte rue du Congo, n° 38, à Forchies-la-Marche ».
Avis aux amateurs !!
Gazette de Charleroi, 22 septembre 1912 (source : Belgicapress)
Encore un temple antoiniste
Il paraît décidément que le culte antoiniste prend de l'extension et gagne constamment de nouveaux adeptes.
Voici, en effet, qu'un des fidèles de cette religion nous annonce qu'un nouveau temple sera inauguré à Bierset, village situé sur la ligne Liége-Bruxelles, dimanche prochain 29 septembre.
Ce sera le troisième temple ouvert en Belgique par les antoinistes.
Notre correspondant ajoute : « Au nom du Père, Mère recevra tous les malades réunis dans ce nouveau temple comme elle le fait à Jemeppe. Pour le voyage à prix réduit, une liste est ouverte rue du Congo, n° 38, à Forchies-la-Marche ».
Avis aux amateurs !!
Gazette de Charleroi, 22 septembre 1912 (source : Belgicapress)
Auteur : Edouard Saby
Titre : Fin et Résurrection d'un monde
Éditions de l'École Addéiste, Paris, 1948
Cf. https://books.google.fr
Auteur d'ouvrages sur la spiritualité et l'occultisme (Hitler et les forces occultes, Comment devenir médium, Au-delà du monde visible, Sur le sentier de l'initiation, La réincarnation...), il est le fondateur et directeur de publication des périodiques "L'Évolution spirituelle et sociale" et "Le Messager d'évolution" où il utilisa le pseudo "Le Veilleur" pour signer ses critiques littéraires. Il est également le fondateur des "Éditions de l'École addeiste" qui publia ce livre.
Un long article lui est consacré dans Le Fraterniste du 1er novembre 1931.
L'auteur se propose ici : d'écrire un livre « dans lequel il traite des grands problèmes de la Paix, de la Justice et de la Prospérité des Etats. [Mais] il se demanda si le fait d'être un inconnu n'allait pas desservir ses idées... Combien elles seraient plus convaincantes, soutenues par des noms illustres : Religieux, Sociologues, Moralistes universellement réputés ! »
« Réunir toutes ces pensées dans une même gerbe ;
A ces pensées, exprimées en des temps et par des penseurs différents, donner une unité de lieu et de temps ;
Sertir en une véritable mosaïque cette somme des connaissances humaines... »
On y retrouve donc pêle-mêle les idées de la Bible, Marc-Aurèle, Cicéron, Léon Tolstoï, Voltaire, Rousseau, Bossuet, mais aussi Wagner, George Sand, Edgar Quinet et Antoine le Guérisseur.
Voici quelques passages inspirés (et référencés en fin d'ouvrage) par l'Enseignement :
La Foi.
Un seul remède peut guérir l'Humanité, LA FOI [; mais il n'est de foi inébranlable que celle qui peut regarder la raison en face].
Le Grand Mystère.
Amour, Intelligence et Conscience réunis constituent une Unité, Le Grand Mystère : Dieu.
Ce Dieu, que tu ne peux ni définir ni comprendre, mais que le sens intime te démontre, et que l'Univers et ses Lois mathématiques te prouvent :
Que tu l'appelles DESTIN, tu n'erres point : IL est Celui de qui tout dépend ;
Que tu l'appelles NATURE, tu n'erres point : IL est celui de qui tout est né ;
Que tu l'appelles PROVIDENCE, tu n'erres point : c'est dans ses conseils que le monde déploie ses moyens.
L'Amour.
Laisse-moi maintenant te parler d'une vertu essentielle, L'AMOUR, « lumière de la vie », « cause du monde ».
Que serait, en effet, la vie sans amour, sinon un jardin sans fleurs, un arbre sans oiseaux ?