• L'indifférence pour Bernier

    Pour certains philosophes (pour Bernier, par exemple, dans son Traité du libre arbitre et du volontaire, paru en 1685), la liberté est une indifférence de l'homme, antécédente à la détermination de la volonté. Cette indifférence est bien mal placée immédiatement après le jugement de l'entendement et avant l'acte volontaire, lequel, en effet, ne peut que suivre immédiatement le jugement. La liberté d'indifférence n'est que ténèbres. La liberté vraie consiste dans une indifférence qui demeure après la détermination de la volonté ce qui n'est pas une indifférence de l'homme (car, après que l'homme a une fois jugé ce qu'il est meilleur de faire ou de ne pas faire, il n'est plus indifférent), mais une indifférence des puissances actives de l'homme, lesquelles sont tout autant capables d'agir ou de ne pas agir après qu'avant la détermination de la volonté, et par conséquent restent dans un état qu'on peut appeler indifférence même, aussi loin que cette indifférence s'étend, l'homme est libre et non au delà. Si je veux mouvoir ma main, je suis libre de le faire ou pas. La puissance de mouvoir ma main n'est nullement diminuée par la détermination de ma volonté. L'indifférence de cette puissance à agir ou à ne pas agir subsiste toute telle qu'elle était auparavant, comme il paraîtra si la volonté veut en faire l'épreuve en ordonnant le contraire. La paralysie supprimerait la volonté.

    Jean Didier, John Locke, p.28
    source : gallica


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