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florian deregnaucourt

Initiales des noms du public du temple.

Publié le par antoiniste

J. A. (Unitif 1911-1912, p.181-183)

B. (p.152, p.156, p.XXIX)

H. B. (Unitif n°2, p.7-16, Unitif 1911-1912, p.34-50) = Henri Bodin

M. B. (Unitif n°11, p.10-12, Unitif 1911-1912, p.153-155)

C. (p.165)

D. (p.1-3, p.57, p.68) = Ferdinand Delcroix (Unitif n°1, p.13-16, Unitif 1911-1912, p.13-18) ou Florian Deregnaucourt (Unitif n°1, p.6-8, Unitif 1911-1912, p.149) ou Pierre Dor ou Paul Delaunay ?

Desart (Unitif n°1, p.6-8 & p.11-13)

E. (p.73, p.135)

U. E. (Unitif n°11, p.2-4, Unitif 1911-1912, p.140-143)

F. (p.26, Développement, p.133-134, Unitif n°8, p.5-6) = Léon Foccroule ?

J. F. (Unitif 1911-1912, p.171-173) = Juliette Fréson d'après Debouxhtay (p.293)

J. G. (Démonstrations n°3, p.7) = Joséphine Guillaume, l'américaine ?

H. (p.4, Démonstrations n°3, p.44) = Henri Hollange ou un des Hoven

J. H. (Unitif n°3, p.14-16, Unitif 1911-1912, p.73-75, Unitif 1911-1912, p.174-177) = Groupe de Momalle = Joseph Hoven ?

M. H. (Unitif 1911-1912, p.178-180) = Mathieu Hoven ?

E. J. (Unitif n°9, p.11-15, Unitif 1911-1912, p.122-127)

L. (p.49, p.72, Développement p.64-66, Développement, p.177-181, Unitif n°6, p.2, (Unitif n°9, p.7-9) = Joseph Lejaxhe ?

R. L. (Unitif n°3, p.6-7, Unitif 1911-1912, p.58-60)

Léona (Unitif n°4, p.12-16, Unitif n°7, p.10-11, Unitif n°10, p.8-11, Unitif 1911-1912, p.80-85, Unitif 1911-1912, p.112-113, Unitif 1911-1912, p.128-132)

Louis (Unitif n°10, p.14-16, Unitif 1911-1912, p.137-139)

M. (p.28, p.77, p.119, Développement, p.95-97, Unitif n°6, p.15) = Léopold Monet ?, Julien Musin ?

A. M. (Démonstrations n°1, p.26-27)

M. M. (Unitif 1911-1912, p.113)

S. M. (Unitif n°11, p.6-8, Unitif 1911-1912, p.147-149)

Eliet Marchand (Unitif 1911-1912, p.55-57) = à Dinant

N. (Unitif n°8, p.14-16, Unitif 1911-1912, p.118-121) = Joseph ou Narcisse Nihoul

J. N. (Unitif n°11, p.8-10, Unitif 1911-1912, p.150-152, Unitif 1911-1912, p.168-170) = Joseph Nihoul

Noël (Unitif 1911-1912, p.51-54)

P. (p.90, p.133, p.149, Développement, p.147-148, Unitif n°8, p.10)

Ch. P. (Démonstrations n°1, p.9, Démonstrations n°2, p.38-39)

Baptiste Pastorelli (Unitif 1911-1912, p.18, Unitif 1911-1912, p.149)

R. (p.127)

L. R. (Unitif 1911-1912, p.7-9)

S. (p.36 & p.89) / J. S. (Unitif n°3, p.16) / J. Soyeur (Unitif 1911-1912, p.12) = J. Soyeur de Seraing

T. (p.21) = François Tinlot, l'architecte ?

J. T. (Unitif n°11, p.12-14, Unitif 1911-1912, p.156-159)

J. V. (Unitif n°11, p.4-6, Unitif 1911-1912, p.144-146)

Juliette Vittart (Unitif n°5, p.6-16, Unitif 1911-1912, p.86-100)

Vital (Unitif n°7, p.11-14, Unitif 1911-1912, p.114-117) = Vital Coutin

A. W. (Démonstrations n°2, p.5-9, p.14-17, p.24-26, p.29-35)


Et encore :
un adepte, l'adepte, un adepte du Père Antoine, un adepte encore novice,
un(e) antoiniste,
une soeur, un frère
un chrétien (Développement, p.190-192)
un visiteur,
un matérialiste (Unitif n°7, p.6-10, Unitif 1911-1912, p.106-111)...

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Hélène Defrance, Chez Antoine-le-Guérisseur (in Wallonia, Tome XVIII, n°12, déc. 1910)

Publié le par antoiniste

    Depuis longtemps, la curiosité me tentait d'aller voir le faiseur de miracles de Jemeppe dont on parle tant, le fameux Antoine, célèbre dans toute la Wallonie, et fondateur d'une religion nouvelle, l'Antoinisine (1).
    Ancien ouvrier mineur, après avoir passe toute sa jeunesse et presque atteint sa maturité au fond des bures noires, Antoine, soudain, après un deuil qui le frappa cruellement, parait-il, se voua tout entier au Dieu des catholiques, fit pénitence et se déclara, un beau jour, touché de la grâce et investi du pouvoir d'opérer des guérisons miraculeuses.
    Les foules affluèrent dans la petite localité industrielle de Jemeppe-sur-Meuse ; Antoine parlait, « opérait » et gagné bientôt lui-même par la foi qu'il avait fait naître dans ces âmes simples et superstitieuses, il finit probablement par être convaincu de sa puissance surnaturelle ; il est devenu une sorte d'illuminé qui
passe sa vie à s'imposer de perpétuelles privations, de constantes pénitences, afin de maintenir en lui l'état de grâce qui lui permet de remplir la mission dont il se dit investi par le Dieu lui-même auquel il croit.
    Un de ces jours derniers, l'occasion m'étant offerte d'accompagner à Jemeppe de purs croyants en la double religion catholique et antoiniste, je partis...
    Le temple qu'Antoine s'est fait construire, flambant neuf, décoré de vitraux ou le pâle soleil d'un matin d'hiver allumait des flammes claires et fantastiques, a été ostensiblement bâti sur le plan général des autres maisons où l'on rend un culte à une divinité quelconque ; et, ce qui complète encore sa ressemblance avec ces établissements plus ou moins orthodoxes, c'est la bande de mendiants qui l'entoure. D'ailleurs pour que nul n'en ignore, sur le fronton de la façade on lit, écrits en grandes lettres d'or, ces mots qui vous laissent quelque peu rêveurs :  « Culte antoiniste ». A l'intérieur du temple, ces mêmes mots se retrouvent gravés au fond de ce qu'on appellerait le choeur dans une église ordinaire, et, au-dessous, vous pouvez lire l'exposé de la doctrine d'Antoine, ainsi résumée à peu près : « C'est la foi qui sauve. Aimez Dieu, et, pour être digne de Lui, aimez vos ennemis même ; l'amour et la foi guérissent tous les maux ».
    Dans le temple, circulent par moments des femmes vêtues d'un uniforme noir, rappelant la robe des religieuses, et coiffées d'une sorte de petit bonnet noir ; ce sont les Dames du culte et je n'ai pas été peu étonnée en reconnaissant parmi elles, la femme d'un avocat liégeois, accompagnée de sa jeune fille de 15 ou 16 ans, vêtue, elle aussi, de l'austère robe noire, et aidant sa mère dans sa tâche mystique...
    Les portes du sanctuaire s'ouvrent à 9 heures, mais le maître du lieu ne paraît qu'à 10 heures : le public, qui s'amasse peu à peu au rez-de-chaussée et sur le balcon qui forme pourtour, à donc le temps de se recueillir en attendant l'apparition du dieu. — Car, puisqu'on lui rend un « culte », c'est bien un dieu, n'est-ce-pas ?
    En l'attendant, l'ordre et la discipline sont maintenus par une préposée au silence, vêtue plus austèrement encore que les Dames du culte, et dont la figure revêche et l'aspect glacial conviennent admirablement à son rôle de cerbère féminin.
    Quand la salle est à peu près pleine, un gardien annonce que le livre où est exposée la doctrine antoiniste est achevé et qu'on peut se le procurer dans une maison voisine du temple.
    Puis, une sorte de petit-frère laïc gravit une estrade placée juste sous la tribune qui sert de chaire de vérité, et après avoir longuement médité, prononce les paroles sensationnelles que voici :
    « Mes frères ! Notre Père entre à 10 heures, monte en chaire, mais il ne parle pas ; il se recueille, puis il étend la main : à ce moment, commence l'opération qui ne dure qu'un instant... Notre Père ne fait plus d'opérations particulières ; il fait une seule opération générale sur tous les malades réunis dans le temple. Les personnes qui ne peuvent se déplacer sont libres de se faire représenter par une autre, qui a foi en notre Père ; et celles qui désireraient une consultation particulière, pour un conseil, pour une contrariété ou une maladie, s'adresseront à une Dame qui remplace notre Père ; si elles ont foi en lui, elles seront satisfaites par l'intermédiaire de cette dame aussi bien que par lui-même. » (2)
    Ce petit discours nous apprend donc trois choses : d'abord, que l'on appelle Antoine « Notre Père » — je n'ai pas vu l'orthographe du mot, mais je suppose bien qu'il s'écrit avec un grand P ! — puis, qu'il s'est facilité la besogne depuis quelque temps en n'opérant plus en particulier ; et enfin, qu'une tierce personne peut, en son nom, opérer des miracles... Jésus-Christ lui-même n'avait conféré ce précieux pouvoir à aucun de ses disciples bien-aimés, du moins pendant sa vie...
    Durant ce boniment, je regardais, intéressée, le public attentif. Toutes ces petites gens, ouvriers, femmes du peuple, vieillards misérablement vêtus, portaient à la face le stigmate d'une tare physique quelconque ou de la misère noire. Ces faces abruties par les privations, l'ignorance, la maladie, l'alcoolisme peut-être, en un mot la vie morne et misérable que mènent ces pauvres gens, me faisait pitié. Rien ne parlait dans ces figures fermées, sans aucune lueur d'intelligence ni de joie ; et une sourde colère me prenait contre cet Antoine qui leurrait d'espoirs faux ces malheureuses créatures, exploitant, pour s'en faire une auréole de gloire et d'humanitarisme, la foi naïve et facile de tous ces illettrés, avides d'un peu de consolation...
    Mais soudain une porte s'ouvre, un petit vieillard maigre à longue barbe grise apparaît, tout le monde se lève ; Antoine — car c'est lui — fend la foule d'un pas hâtif et monte à la tribune... Sa mince figure pâle d'ascète pénitent s'éclaire à peine de deux yeux cachés sous la broussaille des sourcils ; la longue redingote noire, boutonnée de haut en bas, lui donne un air de pasteur protestant. II demeure quelque temps immobile, les regards levés vers le ciel, puis il étend la main, comme la tantôt annoncé le barnum de la maison, et au bout de quelques secondes, il prononce d'une voix claire et grêle de fausset : « Fini ! » Le petit-frère laïc dit à son tour : « Mes frères, l'opération est terminée. Vous pouvez vous retirer. Ceux qui ont foi en notre Père sont satisfaits. »
    Ceux qui ont foi ! Ah ! je puis dire que je l'ai vu luire, la foi ardente, la foi qui veut croire en vers et contre tout et tous, dans ces centaines de regards rivés sur Antoine en extase ! Les mornes visages de tantôt se sont transfigurés comme par miracle, dès l'apparition du vieillard. Un espoir frémissant, une foi profonde et fervente, ont soudain éclairé d'une flamme brillante et chaude ces faces ravagées
par la douleur.
    J'ai vu des mains se joindre dans une ferveur de prière et d'espoir que j'ai sincèrement enviée ; j'ai vu des lèvres remuer en prononçant des mots inentendus, mais que l'expression du regard trahissait passionnément croyantes et suppliantes tout à la fois ; j'ai vu, enfin, s'accomplir un miracle : celui de transformer une foule abêtie et sans aucun élan, en un peuple illuminé d'enthousiasme et d'espoir !
    Et quand Antoine n'opérerait que ce miracle-là, — j'en conviens à présent que j'ai vu la joie extatique irradier les prunelles un instant auparavant endormies et sans éclat — il aurait déjà bien mérité de l'humanité souffrante !
    Mais il en accomplit d'autres, du moins son fervent public en est persuadé, et n'est-ce pas l'essentiel ?
    Comme l'heure du train était éloignée encore et que la neige nous fouettait rageusement le visage, nous étions entrés dans un café voisin, où j'avais vu ramener à califourchon sur le dos d'un homme complaisant, un malheureux estropié. C'est un jeune homme de 24 ans, paraît-il, qui n'avait jamais marché, et qui, depuis sa première visite à Antoine au mois de décembre dernier, a senti peu à peu la vie renaître et le sang circuler dans ses jambes immobiles et ses pauvres pieds difformes, et s'est mis progressivement à les remuer de plus en plus.
    Je l'ai vu faire dix pas dans l'étroite salle du cabaret où son frère aîné racontait son histoire ; il marche en titubant, en se tenant aux meubles. il perd l'équilibre des qu'il est abandonné à lui-même ; il est probable que jamais il ne pourra faire davantage, et les sceptiques de mon acabit sont persuadés que s'il parvient à a accomplir ce prodige de se tenir debout et de remuer les jambes pendant quelques minutes, et en se donnant un mal infini, c'est par je ne sais quel phénomène d'auto-suggestion et de volonté maladivement exacerbée par sa foi ardente en la puissance surnaturelle d'Antoine le Guérisseur.
    Mais qu'importe, puisque aussi bien la science humaine de tous les Esculape a été impuissante à lui procurer cette joie et cet espoir insensé de marcher un jour « comme tout le monde », ainsi qu'il le dit lui-même dans sa naïve et fervente admiration pour celui qu'il considère déjà comme son sauveur. Qu'importe que son état demeure stationnaire, puisque la guérison complète par les méthodes rationnelles est impossible, — si, au moins pendant quelques mois de sa vie monotonément désespérée, il a vu luire à l'horizon l'aube de la divine Espérance, qui a fait briller sur le désert morne de son existence sans illusion, la jeune et fraîche lumière d'une oasis où il s'est un moment reposé de toutes ses souffrances.
    Aussi bien, que sait-on ?
    En revenant vers la petite gare de Jemeppe, mon irritation était tombée ; et je songeais à tout l'inconnu de la Vie, à tout le mystère insondable des forces occultes et des puissances surnaturelles dont se disent investis quelques êtres illuminés, et que nous nions, nous, évidemment, dans l'intransigeant orgueil de nos connaissances positives et scientifiquement démontrées, mais auxquelles tous ces humbles du temple antoiniste croient avec une foi naïvement émerveillée... Et je me rappelais qu'à en croire les Chrétiens, les miracles accomplis par le Christ se seraient presque tous réalisés chez les modestes du monde — et c'est justice, puisque ceux-là souffrent et n'ont d'autre joie, d'autre consolation, que celles de leur foi ardente et enthousiaste...
    Au surplus, encore une fois, nous ne savons rien ; les mystères de la télépathie, terrestre ou extra-terrestre, qui ont engendré tour à tour le magnétisme, le spiritisme et toutes les théories tendant à formuler les lois obscures qui fixent les rapports des âmes, nous sont encore presque complètement fermés ; à près de quatre siècles de distance, la plus élémentaire sagesse nous ordonne de répondre à toutes ces questions troublantes par les mots prudents et doucement sceptiques de Montaigne : « que sais-je ? ».

        Hélène Defrance

(1) Cette religion a déjà, paraît-il, plusieurs centaines de milliers d'adeptes convaincus et fervents. Nous reproduisons à la suite de notre article, à titre de document assurément officiel, la lettre écrite par M. Deregnaucourt au journal La Meuse qui l'a publiée dans son n° du soir, 8 décembre courant (1910), et où le président du Comité du « Temple antoiniste » expose les progrès rapides de cette religion, et appuie la demande adressée au Gouvernement Belge par 16o.ooo adeptes qui demandent la reconnaissance officielle du « Culte Antoiniste ».
(2) Selon les uns, cette dame est la femme même d'Antoine ; selon les autres, ce serait une Dame du Culte.


        L'Antoinisme.
    Antoine-le-Guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse, et ses adeptes, viennent de déposer sur le bureau de la Chambre des représentants, une pétition qu'ils adressent au Roi et aux Chambres pour demander la reconnaissance légale du culte antoiniste. Cette pétition est signée par 160.000 adeptes d'Antoine, tous Belges et majeurs.
    Les progrès rapides de l'antoinisme en Belgique et en France tiennent du prodige. La religion nouvelle, fondée à Jemeppe-sur-Meuse depuis quelques années, compte aujourd'hui plusieurs centaines de milliers d'adeptes. Tous les Liégeois connaissent le temple de Jemeppe-sur-Meuse, dont la gestion matérielle appartient à un Comité de neuf membres dont j'ai l'honneur d'être le président ;  dont M. Delcroix, professeur à l'Athénée Royal de Liège, est le secrétaire, et dont M. Delaunoy, lieutenant d'infanterie à Bruxelles, est le trésorier. D'autres temples vont être érigés, notamment à Bruxelles et dans le Hainaut, aux frais des adeptes. Le Nord de la France se convertit rapidement à la religion nouvelle. II y a un millier d'adeptes à Tours, autant à Vichy, autant à Nice et à Monaco. Un adepte de l'Isère fait construire, au Touvet, un temple sur le modèle de celui de Jemeppe.
    II s'agit donc là d'un mouvement religieux très sérieux. Mais il faut assister aux exercices du culte, au temple de Jemeppe-sur-Meuse, pour se convaincre du grand sentiment de piété qui anime les adeptes. Les lundi, mardi, mercredi et jeudi de chaque semaine, le Maître opère sur tous les malades réunis dans le temple. C'est à peine si l'édifice peut contenir la foule recueillie. A dix heures, Antoine entre dans le temple, monte en chaire et l'opération s'accomplit devant environ deux mille personnes debout qui attendent, du Maître, avec une ferveur inexprimable, la guérison de leurs souffrances morales ou physiques. Tous les dimanches, à dix heures, un adepte donne lecture d'un chapitre de l'Enseignement. C'est la même affluence et le même recueillement.
    Si Antoine le Guérisseur et ses adeptes demandent la reconnaissance légale de leur culte, ce n'est pas pour obtenir des subsides ou la rémunération de ses ministres. L'antoinisme est basé sur le désintéressement le plus absolu, mais nous vivons sous une législation qui confère aux cultes reconnus par la loi de très grands avantages. Jusqu'ici, seuls les cultes catholique, protestant et juif ont demande et obtenu la reconnaissance légale et joui des avantages afférents à cette reconnaissance.
    L'antoinisme a les mêmes droits de jouir de ces avantages.
    Le plus grand de ces avantages est d'assurer l'existence légale des édifices consacrés aux cultes. Dans les cultes reconnus, les fabriques ou consistoires ont la personnification civile, peuvent recevoir des dons et legs : ils sont propriétaires des églises, temples ou synagogues. Il n'y a plus de transmission de propriété à effectuer, plus de droits de mutation ou de succession à payer. La reconnaissance de l'antoinisme aura donc pour effet d'assurer l'existence légale du temple de Jemeppe-sur-Meuse et des autres temples qui seront érigés ultérieurement.
    Cette considération suffit pour démontrer l'intérêt que les 160.000 signataires de la pétition ont à voir la Chambre des représentants et le Sénat accueillir leur demande et voter une loi qui assimilerait l'antoinisme, quant à la reconnaissance légale, aux cultes catholique, protestant et juif.
    Nous ne voyons pas, d'ailleurs, qui pourrait s'y opposer. Le droit des antoinistes est évident et qui voudrait prendre la responsabilité d'un véritable déni de justice ? Ce ne seront certainement pas les catholiques de la Chambre, qui doivent être heureux de constater cette renaissance du sentiment religieux dans notre pays. Et quant aux libéraux et aux socialistes, nous savons qu'ils sont, comme nous, partisans de la séparation de l'Etat et des Eglises ; mais tant que nous vivons sous la législation actuelle, voudront-ils refuser à l'antoinisme les avantages que la loi confère aux autres cultes ? Nous ne pouvons pas le croire et nous sommes convaincus que tous seront d'accord pour voter la loi demandée.
    Et ainsi seront réalisés les voeux du saint de Jemeppe-sur-Meuse, devant qui tous doivent s'incliner avec vénération. N'est-il pas la plus grande force morale qu'il y ait au monde ?
        DEREGNAUCOURT.

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Liège - Fontaine Saint Jean-Baptiste et rue Hors-Château (vers 1905)

Publié le par antoiniste

    En comparant avec la photo précédente, on voit le batiment qui était avant le temple. est-ce déjà l'imprimerie que les Deregnaucourt firent construire ? On sait qu'il s'y installe en 1907.

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Un temple antoiniste (L'Echo du Merveilleux, 1er novembre 1913)

Publié le par antoiniste

UN TEMPLE ANTOINISTE

   Paris fut envahi, le dimanche 26 octobre, par des antoinistes dont le sombre uniforme : les hommes en lévite noire et chapeau, haut de forme de feutre à bords plats, les femmes en robes et coiffes noires, excitait la curiosité.
   La veuve d'Antoine le Guérisseur, la Mère Antoine arrivait avec quatre cents adeptes pour inaugurer le temple de la rue Vergniaud.
   « Décidément, écrivait, à ce propos M. Henry Cossiria, dans Excelsior, la concurrence n'épargne personne, même pas les guérisseurs.
   « Ceux-ci se multiplient, et pour un qui disparaît dix nouveaux surgissent. Aussi les « précurseurs » dans la profession sont-ils obligés de faire maintenant de la propagande active, et même de se déplacer pour se créer des ramifications et fonder pour ainsi dire des succursales.
   « Antoine le Guérisseur, qui mourut le 25 juin 1912, à Jemeppe-sur-Meuse, près de Liége, avait du faire de nombreux adeptes, — plus de trente mille — qui croient aveuglement en sa puissance et qui lui attribuent un pouvoir divin.
   « Le culte de ce guérisseur s'est propagé très rapidement en France, et c'est ainsi que j'ai rencontré en pleine Savoie, dans un simple hameau du nom de Biollay, un temple antoiniste où une centaine de croyants viennent tous les dimanches entendre la lecture du « Grand Livre de la Révélation », et contempler « l'Arbre de la Science de la Vue du Mal ».
   « Cependant, aucun temple antoiniste n'existait à Paris, où le « Père » — c'est ainsi qu'on appelait le fondateur de la secte — avait réuni six ou sept cents adeptes. Antoine mort, ou plutôt s'étant « désincarné », cela n'avait pas arrêté les conversions.
   Sous l'inspiration du frère Noël, qui est en quelque sorte le légat antoiniste en France, et de Mlle Camus, cette petite modiste qui avait acquis la foi en allant à Jemeppe, des dons anonymes affluèrent, et au mois de mai dernier on commença la construction d'un temple où, comme à Jemeppe, les adeptes pourront venir écouter la lecture de la « Révélation ».
   On se rappelle peut-être l'article que consacra l'Echo du Merveilleux à Mlle Camus, dans le numéro du 1er avril 1912.
   L'inauguration de ce temple était un événement d'autant plus considérable, que la veuve du « Désincarné » avait voulu venir l'inaugurer en personne.
   Un grand nombre d'adeptes, les hommes avec leurs longues lévites noires et leurs chapeaux haut de forme ; les femmes en costumes et bonnets noirs, s'étaient réunis le samedi 25 octobre vers deux heures et demie, à la gare du Nord, pour attendre le train spécial amenant de Belgique la Mère et quatre cents pèlerins.
   A deux heures cinquante, le convoi entra sous l'immense hall. De tous les wagons de troisième raconte le collaborateur d'Excelsior, se précipitèrent des adeptes vêtus comme ceux qui les attendaient à la sortie. D'un compartiment de seconde la Mère qu'aucun signe extérieur ne pouvait faire distinguer du reste des adeptes, descendit, accompagnée de M.Deregnancourt, qui est le grand-prêtre du culte antoiniste, ou plutôt le président du Conseil d'administration.
   « Sans le moindre apparat la veuve du « Désincarné » gagna la sortie ; mais lorsqu'elle arriva au bout du quai, des sanglots éclatèrent : certaines adeptes parisiennes n'avaient pu retenir leur émotion en voyant la Mère qui tomba, pendant quelques secondes, dans une sorte d'extase.
   « Le cortège des Antoinistes se dirigea alors vers le souterrain du Métropolitain, où un train spécial les attendait pour les conduire jusqu'à la station Corvisart. Dans la salle des Pas-Perdus, un homme à la haute stature, portant un petit bagage à mains, cherchait à s'échapper du flot antoiniste : c'était M.Ribot, le sénateur du Pas-de-Calais, qui s'efforçait de gagner son compartiment, et qui refusait obstinément de prendre les petits billets jaunes ou verts que lui tendaient en passant les Antoinistes.
   « Chaque pèlerin était, en effet, muni d'un stock considérable de petits morceaux de papier portant la suscription suivante :

CULTE ANTOINISTE
 Frères, Mère Antoine consacrera au nom du Père le nouveau temple antoiniste de Paris, rue Vergniaud (XIIIe).
 La cérémonie aura lieu demain 26 octobre, à 10 heures. A cette occasion, Mère recevra les malades tous réunis dans le Temple comme Elle le fait à Jemeppe-sur-Meuse.
 Recevez, chers frères, toutes nos bonnes pensées.
        Le Conseil d'administration du Culte Antoiniste.

   « A la station Corvisart, les Antoinistes quittèrent le Métro, et se formant en cortège, ils gagnèrent leur temple par le boulevard Auguste-Blanqui et la rue Vergniaud.
   « Lorsque la Mère fut arrivée sur le seuil du temple, un adepte présenta à la foule « l'Arbre de la Science de la Vue du Mal ».
   « L'intérieur de ce nouveau temple est analogue à celui de Jemeppe, mais en plus petit. Une chaire est adossée au mur sur lequel on lit le précepte fondamental de la croyance antoiniste : « Un seul remède peut guérir l'Humanité : la Foi, etc. »

   Pour ne pas être suspect de partialité, empruntons le récit de la cérémonie à un témoin sans parti pris, à un reporter du Journal, M. Paul Éric :
   « A dix heures, la Mère fit son entrée. Un coup de sonnette l'avait annoncée. La veuve du Messie est une femme d'une soixantaine d'années, à la physionomie insignifiante. Elle pénétra dans le temple en conservant les yeux baissés ; lentement elle gravit la chaire et, dès qu'elle y fut parvenue, ses yeux se fixèrent sur la voûte du bâtiment. Durant quelques secondes, ses lèvres remuèrent imperceptiblement ; elle étendit ensuite le bras droit, fit un grand geste circulaire comme pour bénir l'assemblée, puis ses deux mains se joignirent et la mère Antoine quitta la chaire et sortit. Je m'attendais à ce que M. Dérégnancourt, le grand-prêtre de l'Antoinisme, qui avait pris place sur l'estrade, près d'un desservant portant une pancarte avec cette inscription : « L'Arbre de science de la vue du Mal », prît la parole, mais, tout comme la mère Antoine, M. Dérégnancourt resta muet. La cérémonie était achevée.
   « Comme je me trouvais à côté du frère Noël, qui va administrer le temple, je lui demandai :
   « — La mère Antoine ne parle-t-elle jamais davantage ?.
   « — Mère, me répondit-il, ne parle jamais en public...
   « Et il ajouta :
   « — Mère se recueille pour atteindre au fluide éthéré de l'amour divin et en réconforter les fidèles suivant le degré de leur foi.
   « Ce n'est peut-être pas très clair, poursuivit le frère, mais vous comprenez, n'est-ce pas ?
   « — Naturellement, eus-je l'audace de répondre, et vite je m'enquis si la mère Antoine allait séjourner à Paris.
   « — Non, me déclara M. Noël ; mère repart ce soir pour la Belgique. Elle est venue à Paris seulement pour consacrer le temple.
   « Et après un instant de réflexion, le frère continua :
   « — Mère, voyez-vous, n'est que l'interprète du père Antoine.
   « C'est à sa mort que le père Antoine l'a chargée de poursuivre son oeuvre ?
   « — Le père Antoine n'est pas mort, me fit remarquer sévèrement mon interlocuteur ; il s'est seulement « désincarné ».
   « — Ah! pardon, fis-je.
   « — Oui, et mère, qui est dépositaire de son pouvoir spirituel, n'est que son exécutrice.
   « — Est-ce que le père Antoine a guéri beaucoup de malades ?
   « — Des milliers.
   « — Et comment procédait-il ?
   « — Il se contentait de regarder ceux qui venaient à lui et guérissait ainsi les malades ayant la foi. Ceux qui ne l'avaient pas suffisamment devaient revenir le voir.
   « Et voilà ! J'en savais assez et pris congé du frère Noël, mais avant de pouvoir quitter le temple, je dus attendre la sortie des vieilles femmes impotentes qui étaient venues chercher un remède à leur mal et qui éprouvaient autant de difficulté à descendre les degrés conduisant au sanctuaire qu'elles en avaient eu à les gravir. Le geste de la mère Antoine ne leur avait servi de rien. »

   Nous avons reçu à ce sujet la lettre suivante d'un de nos lecteurs de vieille date :
   « Il m'a été donné fortuitement, aujourd'hui dimanche, de me trouver mêlé au pèlerinage des Antoinistes belges venus à Paris pour l'inauguration de leur nouveau temple dans le quartier de la Glacière.
   « Ce qui m'a tout d'abord frappé c'est l'extraordinaire maigreur de ces pauvres gens. Sous leur habit noir à la protestante ou leur voile de deuil, ils m'ont paru plus jaunes que les chrysanthèmes de novembre. Une effrayante cachexie doit les ronger jusqu'à la moelle des os. Et ils sont d'un triste ! Ce n'est pas possible autrement, ils doivent se nourrir des sauterelles de Jean-Baptiste.
   « A l'intérieur du temple la foule grossit, anxieuse. Il est temps, une ondée tombe. Quelques moments d'attente, puis un coup de sonnette. La mère Antoine paraît. Elle monte les degrés de l'estrade, péniblement, comme une vieille femme qu'elle est. Va-t-elle parler ?... Non, pas un mot. Mais de ses grands bras maigres et osseux elle esquisse, lentement, plus lentement que l'évêque dans sa cathédrale, un immense geste de bénédiction. Chose affreuse ! oh oui ! chose affreuse, que ce geste sénile qui veut guérir .. Il y a là des malades de toutes sortes : Des paralytiques, des éclopés, des aveugles, des dartreux dont le nez n'offre plus qu'une plaie ; un malheureux jeune homme atteint d'un goitre exophtalmique se dresse sur la pointe des pieds pour rencontrer le regard de la pythonisse...
   « Et le geste achevé, la veuve du père Antoine se retire dans un calme si profond qu'on entendrait une mouche voler, si c'était encore la saison des mouches. Pas un cri : « Je suis guéri », n'a proclamé la puissance léguée à la Mère Antoine par son époux défunt. « Quand je suis sorti du temple, la pluie avait cessé. Le beau soleil de Dieu éclairait les mêmes infirmités, les mêmes misères. Et sous les rayons encore chauds de ce soleil d'automne, de cet astre dont la durée ne peut-être limitée qu'à des milliards de siècles — Magna opéra Domini — j'ai compris que, seule, mais si rare, « la foi qui transporte les montagnes » est capable d'obtenir des guérisons, et qu'il est absolument inutile de recourir à l'intermédiaire de créatures aussi impuissantes que nous puisqu'elles ne sont investies d'aucun pouvoir.
   « La Glacière n'est pas très éloignée de l'ancien cimetière de Saint-Médard. Puissions-nous ne pas voir se renouveler au temple antoiniste les scènes de désordre auxquelles se sont jadis livrés les trop fameux convulsionnaires. »
   Agréez...

        UN FIDÈLE DE GASTON MERY.

L'Écho du merveilleux, revue bimensuelle (directeur Gaston Mery). 01-11-1913

Source : Gallica

Nota : dans le texte le frère Florian Deregnaucourt, se voit affublé du nom de Deregnancourt et Dérégnancourt.

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Frère Florian Deregnaucourt et Sœur Emma Deregnaucourt

Publié le par antoiniste

le Frère Florian Deregnaucourt et la Soeur Emma Deregnaucourt (née Crèvecoeur)

   Sur la proposition du frère Nihoul, la société entreprit la publication d'une revue, où parurent au fur et à mesure les textes révélés. Cette revue qui s'appelait "L'Auréole de la Conscience", fut colportée par les adeptes, comme l'avait été naguère le livre de l'Enseignement*. Au bout de deux ans, les textes publiés dans la revue devinrent la matière d'un nouveau volume, qui eut pour titre : "La Révélation d'Antoine le Généreux". Tel était le nom que désormais les disciples donnaient à leur maître. C'étaient les Deregnaucourt qui s'étaient occupés de l'impression de la revue du livre. Plus tard, ils achetèrent à Liège, rue Hors-Château, un immeuble où ils transportèrent leur imprimerie. Ils imprimèrent dans la suite les deux autres livres sacrés, le "Couronnement de l'Oeuvre révélée" et le "Développement de l'Enseignement".
    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.309-310

* L'imprimeur Massillon publia, sous le titre d'Enseignement, le recueil des entretiens de Jemeppe. Robert Vivier - Délivrez-nous du mal, Ed. Labor - Espace Nord, p.286

 

Photo issue du reportage de l'Excelsior du 2 juillet 1912 sur les funérailles du Père



    Les Deregnaucourt étaient des Français, qui habitaient, disait-on, dans un château près de la frontière. Des millionnaires, assuraient les gens. Ils étaient, en tout cas, d'une famille catholique ; et avaient même des parents dans les ordres. Attirés par la réputation du guérisseur, ils étaient venus à Jemeppe pour quelque maladie, et M.Deregnaucourt s'était senti bien soulagé. Ils en avaient été si reconnaissants, et il avaient si bien compris l'oeuvre de M.Antoine, qu'ils avaient tout abandonné là-bas pour s'installer à Jemeppe où ils consacraient leur temps et leur argent au travail moral et à la propagande des Vignerons. C'étaient eux aussi qui avaient fait construire cette imprimerie à côté du temple. Comme on les savait riches, on venait pleurer misère auprès d'eux, et ils donnaient toujours, - c'étaient des gens si charitables... Mme Deregnaucourt, une petit femme au visage ovale et aux grands yeux noirs très doux, se tenait silencieuse, et c'était inouï comme, rien qu'à la voir, on se sentait en paix.
    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.281-82

Un article du Matin précise que le Temple de Jemeppe fut construit par un don de 100.00 frcs fait par le frère Deregnaucourt, quand une autre source parle d'un don d'une personne non citée de 45.000 frcs.

Frère Florian Deregnaucourt et Soeur Emma Deregnaucourt

Régis Dericquebourg renseigne que c'est de Blandain dont ils étaient originaires, près de Tournai. Le Nord de la France est encore une des régions en France où le nom est le plus courant.

Le Courrier de l'Escaut, 9 octovre 1898 (source : Belgicapress)

 

  Me Marie-Emma-Louise-Joséphine Crèvecœur, sans profession, née à Orp-le-Grand le 4 juillet 1864, veuve de M. Jean-Florian Deregnaucourt, demeurant à Jemeppe-sur-Meuse, lit-on dans le Procès verbal de la Fondation d'Etablissement d'Utilité Publique, le 3 octobre 1922. Orp-le-Grand est en Belgique (dans le Brabant wallon).

    Sœur Deregnaucourt, grâce aux libéralités de laquelle trente temples antoinistes ont déjà pu être élevés en Belgique, lit-on dans Le Petit Parisien du 26/06/1924.


    Le Père disait à Sœur Deregnaucourt (au sujet de ses bijoux qu'elle avait vendu) : "vos vertus seront vos parures" et aussi "le plus grand obstacle à notre progrès, c'est la richesse". En voyant passer un riche attelage, "voilà les vrais pauvres" (pauvre de morale).

    Pour atteindre à des fluides plus éthérés, le Père fut inspiré en 1908 de ne plus répondre lui-même aux malades. Sa fille adoptive Jeanne, devint sa secrétaire ; puis vers 1910, ce fut le travail de sœur Deregnaucourt.
    Vers la fin de sa vie, le Père pleurait et disait à frère et sœur Deregnaucourt : "Vous ne m'abandonnez jamais", car de la part de certains adeptes, Il ne sentait plus guère que de la haine.
    extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET

    Louis Antoine aurait eu la révélation de l'Arbre de la Science de la vue du mal pendant une nuit. Il l'aurait dessiné et il aurait demandé à l'adepte Deregnaucourt de le fabriquer au plus vite "avec ce qu'il avait de mieux".
Régis Dericquebourg, Les Antoinistes, p.87

 

Deregnaucourt (Excelsior 26 octobre 1913)F. Deregnaucourt, éditeur

 

 

 

 

 

    En 1910, Florian Deregnaucourt était le premier Président du Conseil d'Administration du Temple Antoiniste de Jemeppe-sur-Meuse. Il l'était encore en 1913. Il écrira avec la Sœur Desart, la biographie du Père que l'on retrouve au début de la Révélation (elle fut écrite dans l'Unitif n°1, qui sorti en septembre 1911).
    Il fut éditeur de l'Enseignement.
    A la fin de l'année 1910, le Père charge Mère et Frère Deregnaucourt de recevoir les souffrants qui le désirés individuellement. Florian Deregnaucourt se tenait également à la petite tribune pour l'Opération.

   "Antoine is now 65, and confines his healing to ceremonies in the church he has built. They are the simpliest services ever invented. They take place at 10A.M. on Monday, Tuesday, Wednesday, and Thursday - ther are none on Sunday.
    At 9 A.M. the congregation assembles and an adept, Mr. Deregnaucourt, who is the publisher of the sect's literature, takes his place at a desk under the raised platform. There is silence
till 9:30. Then he announces that "operations" will take place at certain hours on certain days.
    He continues sitting perfectly still, not a muscle moving and his watery blue eyes fixed straight before him in an unblinking stare, until the stroke of 10, when every one rises and the Parent One enters through a side door ans slowly walks up the steps to the rostrum, wearing a black cassock.
    Antoine faces the people for a full minute without moving, and then lifts his right hand toward the people and holds it extended for another minute, and that is all. He walks slowly out again. Those two minutes are the service. The "adept" remarks: "Every one whose faith is strong enough must be cured." The church empties silently."
The New York Times - Another new religion (December 25, 1910)

    Les Frères Deregnaucourt et Nihoul furent les personnes qui accompagnèrent le Père et la Mère lors de leur sortie vers l'actuelle source et le temple de Nandrin - Quatre-Bras.
    Mère avait désigné Sœur Deregnaucourt comme successeure et avait demandé au frère Nihoul de l'aider dans cette lourde tâche vu sa santé précaire. Le 17 juin 1930, Mère délégua ses pouvoirs à un coadjuteur (le Frère NIHOUL). Celui-ci la remplaça à Jemeppe, à la grande tribune, pour l'Opération Générale.

    A la mort du prophète "un peuple venu de partout remplissait le Temple. Une double rangée d'adeptes se tenaient debout aux deux côtés du catafalque.
    A dix heures, Mère vint faire l'Opération au nom du Père.
    Le frère Deregnaucourt occupait le petite tribune. Trois adeptes virent, au moment du plus profond recueillement, "le Père se fondre avec Mère et ne faire plus qu'un". A la fin de l'Opération, les dernières paroles du Père furent lues aux fidèles assemblés.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.351-52

    Puis le cortège se mit en marche.
    Précédé de l'emblème, qu'un adepte tenait haut levé au bout de son manche d'acier, et du groupe des enfants en costume antoiniste [...], le cercueil que cachait le drap funèbre s'avançait, porté sur les épaules de dix compagnons. Ensuite, venait, seul, le frère Deregnaucourt, le deuxième Guérisseur, représentant la Mère. Puis la famille.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.353

Collaborateurs directs du Père - Soeur Deregnaucourt (désincarnée le 29 octobre 1939)(Archives Temple de Retinne)Collaborateurs directs du Père - Frère Deregnaucourt (désincarné le 4 juin 1918)(Archives Temple de Retinne)

 

Collaborateurs directs du Père - Sœur Deregnaucourt (désincarnée le 29 octobre 1939)(Archives Temple de Retinne)

 

Collaborateurs directs du Père - Frère Deregnaucourt (désincarné le 4 juin 1918)(Archives Temple de Retinne)

 

 source : FaceBook


 

« Pour la remplacer dans le Temple, mère a désigné le frère DEREGNAUCOURT dont de dévouement ne s’est pas un instant démenti depuis le jour où il a commencé à pratiquer les Enseignements du Père » (Unitif d'août 1912).
    "Les « opérations » sont cependant moins effrayantes au temple antoiniste que dans les salles de nos hôtels-Dieu.
    "C'est la Mère qui procède. La Mère, c'est la veuve d'Antoine, lequel n'est désigné par les antoinistes que sous le vocable de Père.
    "Les fidèles se tassèrent dans le temple. Dans le silence qui précède les grands événements, ils attendirent, regardant devant eux une tribune étroite et longue, sur le bord de laquelle était peint — blanc sur fond noir — l'arbre de la vie, symbole de l'antoinisme. Devant la tribune principale, quelques mètres plus bas, une autre tribune, plus petite.
    "Au bout d'une demi-heure d'attente, un grand diable barbu et chevelu, avec les yeux perdus qu'on prête aux nihilistes russes, apparut sur la tribune la moins élevée et reste là, sans mot dire, le regard dans le vide.
    "— C'est notre frère Deregnaucourt, me dit-on."
Chez les Antoinistes, in L'Écho du merveilleux, 15-07-1913 (Gallica)

    Le Frère Florian accompagna Mère en 1913 pour les consécrations des Temples de la rue Vergniaud, à Paris et de Monaco. Le Frère Florian mourra peu de temps après (dans les Statuts du Culte de 1922, sa femme est déclarée Veuve Deregnaucourt). Dans Antoine de Jemeppe et l'Antoinisme, Hubert Bourguet indique cependant que "M. De Regnaucourt (sic) est  mort en juin 1918 (p.42).
"La "Mère", veuve du "Père" Antoine, a hérité des vertus curatives de son mari et continue son commerce, secondée par un homme chevelu et barbu qui s'est fait une tête de prophète. C'est le père. Il est chargé d'évangéliser les masses, car la "Mère" se contente de faire des gestes."
Après l'Opération, la Mère sort, "suivie du père qui, pendant cette consultation mystique, s'était immobilisé auprès de la chaire dans une attitude inspirée."
La Liberté, 27 octobre 1913 - Le Culte Antoiniste

    Le Temple de Liège, rue Hors-Château (consacré le 14 octobre 1917), a été construit par Florian Deregnaucourt, pour servir d'imprimerie, et ce fut Sœur Deregnaucourt, puis Sœur Louise (une des filles adoptives des Antoine) qui en furent les premières desservantes. (Historique du Culte Antoiniste).
    Il ne servit cependant jamais d'imprimerie, le Père ayant eut l'intuition d'installer l'imprimerie à Jemeppe (où elle se trouve toujours), la machine à imprimer de l'époque est partie dans un musée, après la modernisation des procédés d'impression.

    Lors de la reconnaissance du culte en 1920, la Sœur Deregnaucourt fait partie du conseil d'administration en tant que trésorière. En 1933, elle n'en fait plus partie.

    En 1924, elle accompagne le frère Musin pour la fête du Père à Paris, rue Vergniaud.

    Le 9 juin 1935, Sœur Deregnaucourt consacre le Temple d'Angleur. Pour la cérémonie, Sœur Deregnaucourt était coiffée du bonnet blanc de Mère. A cette époque, Mère décida de revêtir un bonnet blanc pour les événements marquants, "pour symboliser qu'elle avait atteint le fluide du Couronnement (Historique du Culte antoiniste). D'après les archives du Temple de Rétinne, cela lui causa une telle épreuve, qu'elle a dit : "Plus jamais !". Après 8 jours on a reconsacré le Temple avec Mère. Avec Mère, il y avait foule.

 

    En 1925, elle consacre le Temple de Schaerbeek, et en 1932, elle consacre le Temple de Valenciennes.

On connaît la date de décès du frère Florian (4 juin 1918) et de la sœur Deregnaucourt (désincarnée le 29 octobre 1939, alors qu'en 1938, puisqu'une carte postale indique qu'elle aurait consacré le temple reconstruit d'Écaussinnes).

Frère Florian Deregnaucourt et Soeur Emma Deregnaucourt

Signature Florian Deregnaucourt et Emma Crevecoeur (acte de mariage à Orp-le-Grand)

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Antoine " le Guérisseur " et ses Disciples

Publié le par antoiniste

carte postale rééditée d'une photo de l'article dans Excelsior en 1910

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Robert Vivier - Délivrez-nous du mal - Les adeptes

Publié le par antoiniste

    Dans la salle au premier rang du public, s'étaient placés les adeptes : Debroux, Foccroule, Deregnaucourt, Hollange, Nihoul, et M. Delcroix, le professeur, avec son col blanc et sa jaquette noire, - tous les fidèles Vignerons (Pierre Dor manquait, - il avait abandonné Antoine pour suivre son propore chemin). Parmi eux étaient les femmes ; Mme Antoine, toute menue, toute grise, Mme Guillaume, Mmes Nihoul, Desart, Deregnaucourt, la femme Jeanfils. On se montrait une dame qui était venue d'Amérique, - une dame fort riche et bien habillée -, et qu'Antoine avait guérie. Derrière, jusqu'au fond, se serrait la foule, foncée de vêtements, avec les taches claires des chemises (on étouffait de chaud malgré les fenêtres ouvertes), et sur le fond sombre, de haut en bas, en longues lignes, en longs chapelets pâles, des visages et des visages.

        Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
        Ed. Labor - Espace Nord, p.266

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