retinne
Groupe Antoiniste - 244, rue Gilles Magnée - Ans (Liège)
Trouvé sur internet, une photo d'un "groupe antoiniste", à Ans (extrême Nord-Ouest de Liège).
Mère décide de fermer les salles de lectures en Belgique en 1932 de peur de voir les guérisseurs prêcher autre chose que la Révélation du Père. C'est pourquoi on annonce ici l'existence d'un Groupe Antoiniste. S'agit-il d'un tentative de dissidence faisant suite à celle d'Angleur après le décès du frère Hanoul ou précédent la construction du temple de Retinne ?
S'étant retirée en 1931 des affaires françaises, la France continua à ouvrir des salles de lectures.
Entretemps, le Frère Pierre Beaujean précise que "jusque dans les années 1990, a existé un "Temple" à ANS. Mais s'agissait d'une initiative d'une sœur. Ce "Temple" n'a jamais figuré dans la liste des Temples. Il était situé Rue Magnée."
Il ajoute : "J'ai découvert ce "Temple" fin des années 1980. Je crois que cela a existé jusque +/1995. La "desservante" a, selon ce que la sœur Germaine de Bierset m'a dit, avait cessé après son mariage. Bien que non reconnu comme "temple", il avait quand même reçu une plaque normale. Et, je n'ai jamais entendu parler de problèmes particuliers avec Jemeppe. Il parait qu'elle vouait une dévotion particulière au fils du Père ANTOINE."
Frère Pierre Dock indique encore : "Alors, voici les infos recueillies ce jour d'une ancienne desservante de 88 ans.
Le couple qui a fondé cette salle de lecture était desservant au Temple de Forest, lorsque le Conseil les a forcé à enlever les photos, ils ont quitté Forest, sont revenus à Ans, on fait des travaux dans ce qui était un fournil et ont créé cette salle de lecture où le travail de Mère était respecté à la lettre et où il y avait beaucoup de monde et effectivement elle a cessé ses activités en 1990.
Frère Emile et Sœur Mimi, fondateurs de Retinne, faisaient du service là-bas, avant la construction de Retinne.
PS: Particularité : un système astucieux de poulies qui permettait l'aération du Temple lors des fortes chaleurs et les jours d'affluence."
Dissidence racontée par Régis Dericquebourg (Les Antoinistes)
Seul le temple de Retinne s'est distingué mais il ne s'agit pas d'une vraie dissidence. La desservante et les adeptes se sont simplement ralliés au rituel français qui est considéré dans l'antoinisme comme une tendance et non comme un schisme. Il en va de même de la fondation du temple d'Angleur par Hanoul qui voulait exposer les portraits des fondateurs. Cette absence de fragmentation du mouvement après la mort du prophète mérite d'être signalée. Est-ce à cause du type d'organisation que la compagne de Louis Antoine avait mis en place ou le doit-on au fait que type de religion apparut comme dépassé au point que personne ne crut vraiment en l'avenir d'une dissidence ?
Régis Dericquebourg, Les Antoinistes, 1993, p.33
L'Antoinisme après Mère Antoine (Jacques Cécius)
LA LITURGIE, CAUSE DE LA « RUPTURE » ENTRE TEMPLES BELGES ET FRANÇAIS
Après la mort de la Mère, le Conseil d'administration belge fait enlever des temples les photos du fondateur du Culte et de son épouse. De même l'inscription "L'Enseignement du Père c'est l'Enseignement du Christ, révélé à cette époque par la Foi", qui avait été écrites sur inspiration de la Mère. Cette décision constitue aux yeux d’un bon nombre d’adeptes une profanation. Un temple dissident s'établit trois ans plus tard à Angleur (Liège). Son succès est immédiat. Il disparaît néanmoins quelques années après pour des raisons qui nous sont restées inconnues. Dans les années 1975, une salle de lecture de « rite français » s'ouvrira dans la même localité, mais l'expérience ne durera pas.
En France, les autorités du Culte décident de ne pas suivre l'exemple des temples belges, et maintiennent les choses en l'état. On peut dire désormais, en quelque sorte, du Culte en Belgique qu'il est à l'Antoinisme ce que la Réforme est au Catholicisme : une volonté, peut-être maladroite, de retour aux sources.
La suite des événements sembla donner raison aux temples français qui longtemps, prospérèrent, et dont certains prospèrent encore, alors que, en ce début de XXIe siècle, plusieurs temples belges ont fermé leurs portes. Encore que depuis peu de temps des vocations de desservant voient à nouveau le jour, et que des lieux de culte sont réouverts.
En ce qui concerne la liturgie, sur laquelle nous reviendrons, le Conseil du Culte en Belgique apporte également des modifications. C'est ainsi que la formule qui fut imposée par la Mère "Le Père fait l'Opération, suivie d'une lecture dans l'Enseignement. Ceux qui ont la foi trouverons satisfaction", est remplacée dès le mois de novembre 1940, par "Un frère (une sœur) fait l'opération au nom du Père. Respectons ce moment solennel, ranimons notre foi. Tous ceux qui ont foi au Père trouverons satisfaction."
L'opération du dimanche est supprimée, et la lecture des "Dix Principes de Dieu révélés par le Père" ne suit plus l'Opération des quatre premiers jours ouvrables.
C'est la rupture entre temples belges et français. Quelques adeptes belges, en 1968, créent un temple « français » à Retinne, non loin de Liège. Après avoir connu un départ brillant, le nombre de fidèles va par la suite diminuer. Avant la consécration de ce temple les fondateurs avaient créé une Association sans but lucratif (ASBL), dont les statuts avaient été publiés au "Moniteur belge" : "Les disciples du Père et de la Mère Antoine", association qui existe encore et dont les administrateurs gèrent les biens du temple.
En 1970, les autorités du Culte belge décident de renouer avec ce qui, pour les adeptes de France est la tradition : les portraits sont replacés dans les temples. On en revient aux formules anciennes annonçant l'opération, laquelle est rétablie le dimanche. La lecture des "Dix Principes", elle aussi, est rétablie après les Opérations en semaine. Tout cela sous l'impulsion du frère Lucien Miot, « Secrétaire moral du Culte », qui crée une revue mensuelle le "Journal d'Information Morales", qui disparaît quelques années plus tard. La réconciliation rend espoir aux adeptes qui étaient quelque peu découragés par le fait que depuis l’initiative du frère Nihoul et du Conseil d’Administration d’alors d’enlever les photos du Père et de la Mère, les temples se vidaient inexorablement.
Jemeppe revient aux pratiques d’avant la réconciliation en 1985 : le temple de Jemeppe retrouve l'aspect qu'il avait du vivant du Père et l'Opération générale du dimanche est une nouvelle fois supprimée. L’initiative fut-elle heureuse ? A chaque adepte de se faire son opinion, mais beaucoup de ceux que nous avons interrogé sur la question aimeraient revoir les photos reprendre leur place dans les temples. Le peuple a besoin d’icônes ? Elles sont des supports pour leur foi.
Quoi qu’il en soit, cela entraîne une seconde rupture avec les temples français. Cependant quelques rares temples belges conservent les portraits du Père et de la Mère. C'est le cas de celui de Villers-le-Bouillet, sur les hauteurs de la Meuse, dans la province de Namur, ou de Nandrin, non loin de l’endroit où le fondateur fit sa dernière promenade.
Jacques Cécius, L'Antoinisme.
Temple de Retinne - entrée
Source du Père - Plaques (Soeur Arlette, Temple de Retinne)
Retinne (Fléron) - Rue de la Briqueterie 14 (Google Satellite - Vue 3D)
Vœu de sympathie des communes
Liste des communes ayant voté un vœu de sympathie au collège communal en faveur de la reconnaissance légale du culte : Andrimont, Ansival, Bierset, Grâce-Berleur, Herstal, Heusy, Hollogne-aux-Pierres, Ivoz-Ramet, Montegnée, Neuville-en-Condroz, Pépinster, Retinne, Seraing, Theux, Velroux, Verviers, Villers-le-Bouillet, Visé, Warnant-Dreye.
Pierre Debouxhtay, L'Antoinisme, p.278-79
La même année [1931], le Conseil communal de Spa, ville d'eau très connue, gouvernée par les libéraux, décida de baptiser une de ses artères "rue du Père Antoine".
Jacques Cécius, Une religion de guérison : l'Antoinisme, p.42
Depuis la rue est devenue l'Avenue du Père Antoine. Il existait également une square, dénommait Square du Père Antoine, simplement en raison du fait qu'il était situé sur la rue du Père Antoine.
À Aix-les-Bains, la rue où se trouvait le temple antoiniste était dénommée à l'époque Rue des Antoinistes.
Les adeptes à Bordeaux
Pierre Debouxhtay n'évoque aucune salle de lecture dans le sud-ouest de la France dans les années 10-20, région où l'antoinisme est toujours assez peu présent. En 1920, un Unitif indique une salle de lecture à St Denis du Pin, en Charente Inférieure (au Nord de Bordeaux, vers La Rochelle).
Sud-Ouest. - A Arcachon, une vingtaine d'adeptes, dirigés par un ancien officier de marine, milieu social assez élevé. A La Teste (5 km. d'Arcachon) une petite secte dissidente des Antoinistes s'est formée depuis la guerre, groupant une cinquantaine de personnes du milieu populaire (domestique, etc.).
Charente-Vendée-Poitou. - Pas d'Antoinistes signalés.
Centre : idem.
C.Ch. Chéry o.p., L'Offensive des sectes, 1954, p.264-65
Le temple de Bordeaux, descendant certainement du groupe d'Arcachon, fut consacré en 1964. Par contre, on n'a plus trace de cette dissidence, qui n'est pas signalée par Régis Dericquebourg qui citait uniquement le dorisme (de Pierre Dor à Roux), et Jousselin dans la région de Verviers, et qui évoque le temple de Retinne qui suit le courant de pensée de l'antoinisme français et le temple d'Angleur instauré par le frère Hanoul (p.30-33). Jacques Cécius l'évoque également ainsi que la deuxième tentative dans les années 1975 d'ouverture d'une salle de lecture de « rite français » dans la même localité, mais l'expérience ne durera pas.
Surface des temples - graphique et analyse

Grâce aux sites des cadastres français (www.cadastre.gouv.fr) et belges (cartocit1.wallonie.be), on peut avoir la surface approximative des temples. Approximative pour plusieurs raison, d’abord l’imprécision de l’outil disponible sur les sites, mais aussi approximation due à la configuration des temples : un temple comprend la plupart du temps également le logement du desservant, et ce logement peut occuper les étages, mais aussi agrandit la surface au sol.
Voici donc la liste des temples classés par taille :
100 m2 et moins |
100-150 m2 |
151-199 m2 |
Momalle |
Herstal |
Tours |
Saulnes |
Aix-les-Bains |
Montegnée |
Bierset |
Reims |
Jupille |
Evelette |
Liège-Ville |
Cherbourg-Octeville |
Jumet |
Villers-le-B. |
Moha |
Retinne |
Vottem |
Visé |
Souvret |
|
Evreux |
Total: 7 |
Total: 6 |
Roanne |
200-250 m2 |
plus de 250 m2 |
Vervins |
Bernay |
Toulouse |
Huy |
Lille |
Tourcoing |
Nandrin |
Mantes-la-J. |
Villeurbanne |
Caudry |
Marseille |
Paris-Pré-St-G. |
Nantes |
Valenciennes |
Mons |
Rouen |
Liège-Angleur |
Paris-Roux |
Vichy |
Orange |
Paris-Vergniaud |
Seraing |
Ecaussinnes |
Jemeppe |
Bordeaux |
La Louvière |
Cormelles-le-R. |
Conflans-Ste-H. |
Croix |
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Waremme |
Nice |
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Total: 19 |
Saint-Etienne |
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Total: 12 |
Total: 9 |
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Dans le détail, on peut penser que c’est le temple de Stembert qui est le plus petit, mais les données manquent le concernant. Sinon, en Belgique, ça serait le temple de Momalle qui est le plus petit, et en France, celui de Saulnes (près de Longwy, en Lorraine).
En Belgique, le plus grand sans surprise est celui de Jemeppe, sans compter la maison du Représentant du Père. En Fance, c’est un des derniers construit qui est le plus grand, bien qu’il ne semble pas que le logement du desservant soit aux étages, ainsi tout compris, il fait plus de 300 m2.
Celui de Jemeppe dépasse également le premier temple parisien en date et en taille, celui de la rue Vergniaud. Les deux autres temples parisiens le précèdent de peu.
On voit que la moyenne générale, des deux côtés de la frontière, est d’avoir un temple de 150 à 200 m2.