• L'Antoinisme n'est pas mort (Le Journal, 30 sept 1912)

    L'Antoinisme n'est pas mort

    Une curieuse Cérémonie a eu lieu hier dans un nouveau Temple
    aux environs de Liége.

        BIERSET, 29 septembre. (Par dépêche de notre envoyé spécial.) - Bierset est, certes, un charmant village tout composé de villas abritées sous de hautes futaies, sur la ligne de Bruxelles à Liége. Ce doit être en été un charmant séjour, mais, par la pluie, que souffle en tempête un vent automnal et glacé, il perd, je vous l'assure, tous ses avantages.
        Ce matin, on inaugurait un nouveau temple antoiniste.
        Vous savez qu'Antoine le Généreux rendit le 25 juin dernier sa belle âme à Dieu. Cent vingt mille personnes défilèrent devant son corps exposé au temple de Jemeppe-sur-Meuse, ce village étant depuis longtemps la Rome de la nouvelle religion. Mme Antoine, sous le nom plus simple de « mère », prit la succession des affaires et présida dès lors aux destinées de la nouvelle religion. Elles furent brillantes et, pour témoigner de la puissance de l'antoinisme encore à son aurore, pour s'acquitter de ses devoirs envers celui qui a révélé au monde le fluide éthéré de l'amour divin et dont la foi protège ses adhérents aussi efficacement que par le passé, on décida de créer un nouveau centre à Bierset et une grande fête fut décidée à cette occasion.
        Malheureusement, la simplicité est d'absolue rigueur dans l'antoinisme et ne comporte nulle mise en scène, les pompes catholiques n'existant point pour les disciples du Père, et tout ce qui peut fixer la vue troublant le recueillement. Le temple est donc modeste.
        Elevé au centre du pays, il a neuf mètres, de longueur, six mètres de large, à peine les dimensions d'un garage pour une modeste auto. A l'intérieur, à part quelques bancs de bois, nul mobilier.
        Les murs sont nus, sans un tableau, sans une image. J'en arrive à penser que l'antoinisme est tout simplement une armée du salut sans étiquette, sans images, sans chants et surtout sans trombones ni grosses caisses.
        La cérémonie était fixée à dix heures. Un millier d'antoinistes étaient arrivés là en voitures, en autos, en chemin de fer.
        Tous ou presque tous portent l'uniforme prescrit. Les hommes ont la redingote haut boutonnée comme la soutane des prêtres catholiques, des pantalons noirs. Presque tous ont une barbe de Christ blond et de longs cheveux tombant sur les épaules au-dessous d'un chapeau Cronstadt très élevé, aux bords plats.
        Femmes et jeunes filles sont également en noir. Elles portent une sorte de bonnet de veuve d'où pend un long voile de crêpe et qui laisse échapper la chevelure dans un désordre charmant et très flatteur.
        Quand nous arrivons au temple, il pleut à flots, mais il est difficile de pénétrer. Enfin, nous entrons.
        M. Noël, chef du groupe antoiniste parisien, veut bien me renseigner sur les rites.
        – « Mère » est là, très imposante dans ses voiles. C'est une femme d'environ 65 ans. Elle procède à la consécration du temple. Pas de discours, pas de chants, pas de prières.
        « Mère », me dit mon interlocuteur en me montrant la femme d'Antoine le Généreux, élève sa pensée dans le recueillement pour atteindre au fluide éthéré de l'amour divin, qui lui permet de nous réunir dans le même amour.
        Elle se recueille maintenant à nouveau et étend la main vers les assistants. Elle opère sur tous les malades présents ou absents, sur tous les assistants, sur tous leurs proches et leurs amis. C'est fini. Nous sortons pour laisser la place à d'autres fidèles désireux d'être bénis à leur tour et d'échapper à la pluie qui continue à tomber à flots au dehors.
        – Nous avons de nombreux adhérents à Paris, me dit M. Noël en me raccompagnant vers l'auto. Déjà, nous avons cinq réunions hebdomadaires dans divers quartiers de la capitale. Nous ne demandons pas de réclame. Nous recevons tous ceux qui viennent à nous. Nous n'appelons personne. Ce que je peux vous dire, c'est que nous sommes propriétaires maintenant, nous venons d'acheter un vaste terrain avec le produit de dons anonymes, car, chez nous, la confiance et le désintéressement règnent en maîtres.
        Et c'est sur ces mots que je quitte mon aimable guide. – ROBERT GAILLARD.

    Le Journal, 30 septembre 1912


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  • L'Antoinisme n'est pas mort - Mère Antoine (Le Journal, 30 sept 1912)


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  • Décentralisation antoiniste (La Sentinelle, 11 décembre 1913)

                                                                  Décentralisation antoiniste.
        Le 25 octobre, dernier, la Mère Antoine, la veuve du Guérisseur de Jemmeppe-sur-Meuse, venait à Paris pour y inaugurer le temple de la rue Wurtz, élevé par ses adeptes de la Ville Lumière.
        Déjà les antoinistes possédaient une «succursale» française de leur temple belge en Savoie, dans un petit village près d'Aix-les-Bains.
        Mais cela ne leur suffit plus maintenant : ils rêvent de décentralisation, et voilà qu'ils vont s'installer sur la Riviera. Dimanche prochain aura lieu à Monaco l'inauguration d'un autre temple antoiniste.
        Vendredi soir, la «Guérisseuse» traversera Paris et partira avec quelques adeptes pour Monaco, par le rapide de 19 heures.
        Naturellement, elle «opérera» dans son nouveau temple après la cérémonie d'inauguration.
       
    Pauvre humanité!

    La Sentinelle, 11 décembre 1913


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  • La Mère fait l'opération devant le temple, à Jemeppe - bonnet blanc (A-Z Hebdomadaire illustré n°11-3 Juin 1934)

    La Mère fait l'opération devant le temple, à Jemeppe.
    Le 25 juin 1933 et à la Noël de la même année, elle a paru en public avec le bonnet  b l a n c et  non noir. Cette coiffure indique que son esprit a déjà en partie quitter la terre.

    A-Z Hebdomadaire illustré n°11
    3 Juin 1934
    article signé Charles Pétrasch


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  • La Mère fait l'opération devant le temple de Jemeppe (A-Z Hebdomadaire illustré n°11-3 Juin 1934)

    A-Z Hebdomadaire illustré n°11
    3 Juin 1934
    article signé Charles Pétrasch


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  • Katholieke Encyclopaedie deel 2 (p.496-497)Katholieke Encyclopaedie deel 2 (p.496-497)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

        Antoinisme, sekte in België en Frankrijk; mengelmoes van Christendom, spiritisme en pantheisme. Stichter is Louis Antoine, mijnwerker, later metaalbewerker in het Luiksche. Eerst medium, daarna geneemeester; vanaf 1904 (’05) doet hij zich voor als profeet met de zending een nieuwen godsdienst te stichten. Bij zijn dood (25 Juni 1912) geeft hij de gewaande macht aan zijn vrouw over. Aanhangers vooral werklieden, meest in het nijverheidsgebied van het Luiksche Walenland, waar eenige tempels zijn opgericht. Propagandatijdschrift: Antoine le guérisseur.               Allossery.
        Antoinisten, Antoinisme.  

    Source : https://www.ensie.nl/katholieke-encyclopaedie/antoinisme

     

    Traduction :

        Antoinisme, secte en Belgique et en France ; mélange de christianisme, de spiritisme et de panthéisme. Le fondateur est Louis Antoine, mineur puis métallurgiste dans la région liégeoise. Dès 1904-05, il se fait passer pour un prophète ayant pour mission de fonder une nouvelle religion. À sa mort (le 25 juin 1912), il a remis le pouvoir qu'il avait assumé à sa femme. Ses adeptes sont principalement des ouvriers, principalement dans la zone industrielle de la Wallonie liégeoise, où des temples ont été érigés. Revue de propagande : Antoine le guérisseur.       Allossery.
        Antoinistes, → Antoinisme.  


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  • Guérisseurs et charlatans (Courrier de Saône-et-Loire 16 juillet 1912)

             L'ACTUALITÉ

    Guérisseurs et charlatans

        Le 30 juin dernier, avaient lieu, en pays wallon, à Jemmapes-les-Liège, au milieu d'une foule énorme de fidèles que les trains amenaient de tous les points de la Belgique, les obsèques d'un thaumaturge vraiment extraordinaire, Antoine-le-Guérisseur, qui n'avait fait rien de moins que de fonder une religion, variété de christianisme mélange de théosophie. Il guérissait par la prière et l'imposition des mains à la manière des « christian scientists » d'Angleterre et d'Amérique.
        Peu à peu les malades de l'âme comme les malades du corps, les incurables, les déséquilibrés, les névropathes, tous ceux que les médecins avaient abandonnés, avaient appris le chemin du petit pays de Jemmapes où Antoine avait son temple et tenait ses assises de médecine religieuse. Depuis plusieurs années il y avait les foules de Jemmapes comme les foules de Lourdes et les « antoinistes » formaient une communauté éparse en divers lieux même hors de Belgique, et fort nombreuse.
        Ce n'est que fort tard, déjà un vieillard, qu'Antoine se révéla le « prophète » et « l'homme de Dieu ». Pendant nombre d'années, petit bourgeois, presque du peuple, il était un homme comme un autre, un simple employé à la division des forges et martelage de la Société Cockerill. Il fut ensuite encaisseur à la Société anonyme des tôleries liégeoises. Puis il s'occupa d'assurances. Enfin vinrent la grâce, l'action et la prédication publiques.
        Bien que les fonds affluassent à son culte, Antoine-le-Guérisseur a toujours vécu modestement et exemplairement. Ses ressources, il les employa à la construction de son temple et des maisons ouvrières qui l'entourent ; il avait aussi organisé une imprimerie où se publiait chaque semaine un journal qui tirait à plus de 20.000 exemplaires et répandait la doctrine.
        Il y a quelques mois, les « antoinistes » de Belgique avaient adressé aux Chambres une pétition recouverte de cent mille signatures et demandant que la religion nouvelle fut reconnue par l'Etat.
        Le corps du prophète défunt qui avait été exposé plusieurs jours dans le sanctuaire, ainsi qu'il le nommait, où il prêchait et imposait les mains aux malades, a été porté par douze hommes de la communauté. L'un des plus qualifiés adeptes du maître, M. Delcroix, professeur à l'athénée de Liège, précédait, élevant à bout de bras une tige d'arbuste figurant l'arbre de la science du bien et du mal. Ainsi qu'Antoine l'avait prescrit, ses restes ont été enterrés dans la fosse commune.
        C'est pendant un prêche que « l'homme de Dieu » – aujourd'hui le « désincarné » – fut terrassé par une attaque d'apoplexie. Il put néanmoins avant de mourir proférer ces paroles : « Je désire que ma femme me succède dans mon enseignement religieux. Aux colonnes du temple, encore en deuil, l'affiche suivante a été apposée pendant l'exposition du cercueil : « Frère, le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui mardi matin 25 juin. Ayant de quitter son corps, il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous. Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine à 10 heures ».
        Il semble bien que devant ce personnage singulier qui se révéla sur le tard Antoine-le-Guérisseur, on se trouva plutôt en face d'un illuminé que d'un vulgaire charlatan ; dans tous les cas, ce serait un charlatan d'une jolie force et qui n'aurait plus rien d'un guérisseur ordinaire. La légende du zouave Jacob s'efface elle-même devant celle-ci, car le prestige religieux du mystagogue du pays wallon s'est exercé non seulement sur des foules, mais aussi sur des gens de l'élite sociale, et il est destiné à durer, semble-t-il.
        Au fond, du reste, n'y a-t-il pas une sorte de religion, un acte quasi-religieux dans la visite que le malade, comme il s'en pressait tant au temple de Jemmapes, rend au sorcier, au guérisseur non patenté ? Le premier médecin fut le prêtre, comme l'a dit Spencer et longtemps la médecine a été retardée dans son essor par cette notion que la maladie est un maléfice, une œuvre de mauvais esprit que seul le prêtre peut chasser. Si le populaire ne croit plus la plupart des maladies dues à de mauvais esprits, il a en tout cas retenu la notion du pouvoir magique du prêtre, ou de quiconque doit posséder une influence particulière ; de là le succès persistant des guérisseurs.
        Il y a toujours des charlatans, en médecine, en politique et même en littérature, mais des sorciers de l'envergure d'Antoine le-Guérisseur, l'espèce devient rare. Il est vrai que le moyen-Age en brûla beaucoup... Le Père de l'Antoinisme, s'il eût vécu de ce temps-là, était destiné au bûcher. Il y a, de nos temps, plus d'avenir pour la sorcellerie.

                                                             Robert DELYS.

    Courrier de Saône-et-Loire, 16 juillet 1912


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  • Ecaussinnes - Temple Antoiniste


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  • Catéchisme spirite (in Bibliographie de la Belgique)

        Catéchisme spirite (petit) pour servir à l'instruction des enfants et des personnes ne connaissant pas le spiritisme, publié par la société spirite : Les Vignerons du Seigneur, de Jemeppe-sur-Meuse. Instructions par l'esprit de vérité, esprit consolateur. Liége. imprimerie Donnay frères et sœurs, 1896, In-16, 40 p.

    Le livre a été traduit en espagnol.


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  • Paris - Vergniaud (FaceBook Jelt Samsara ‎LES AMIS D'ANTOINE LE GUÉRISSEUR DE JEMEPPE)

    source : page FaceBook de Jelt Samsara ‎(LES AMIS D'ANTOINE LE GUÉRISSEUR DE JEMEPPE)


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  • Vergniaud - tribune (FaceBook Jelt Samsara‎LES AMIS D'ANTOINE LE GUÉRISSEUR DE JEMEPPE)

    source : page FaceBook de Jelt Samsara‎ (LES AMIS D'ANTOINE LE GUÉRISSEUR DE JEMEPPE)


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  • Valenciennes. Temple antoiniste - consécration du 7 août 1932 (patrimoine-numerique.ville-valenciennes.fr)

    source : patrimoine-numerique.ville-valenciennes.fr


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  • Valenciennes. Temple antoiniste-détail (patrimoine-numerique.ville-valenciennes.fr)


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  • Tournai - rue de la Borgnette en juillet 2018 (Google StreeVieuw)

    le chapiteau n'est maintenant plus visible


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  • Les Désordres de l'homme (Semaine des intellectuels catholiques 13°, 1960)

    Titre : Les Désordres de l'homme
    Semaine des intellectuels catholiques 13°, Éditions Pierre Horay,
    Edition du 9 au 15 novembre 1960

        Évoque l'antoinisme dans le chapitre de M. Joseph FOLLIET, Sociologie des déviations du sentiment religieux (p.151-152).


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  • Le guérisseur (L'Univers, 10 juillet 1912)

                                                           Le « guérisseur »

        C'était une sorte d'illuminé ; il vient de mourir à Jemmapes, près de Liége ; on l'appelait Antoine le guérisseur.
        Sa réputation s'était répandue, dans le monde entier, et nombreux étaient les malades qui venaient le consulter dans sa petite maison wallonne... On assure qu'il obtint quelques résultats dans certaines maladies du système nerveux.
        Antoine, comme le fameux zouave Jacob, ne rédigeait jamais d'ordonnances. Il n'ordonnait ni potions ni remèdes pharmaceutiques. Il se contentait de recourir à l'imposition des mains sur ses clients. A sa profession de guérisseur, Antoine avait joint celle de... prophète. Très sérieusement, il croyait être inspiré, et cette croyance était partagée par une foule de gens qui se déclaraient ses adeptes et qui l'aidèrent à fonder un « temple » où le bonhomme enseignait une doctrine qu'il dénommait pompeusement l'antoinisme.
       
    Que vont devenir les antoinistes ?

                                                              MONVILLE.

    L'Univers, 10 juillet 1912


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  • L'Antoiniste Leclercq était fou (La Croix, 21 août 1912)

               L'ANTOINISTE ETAIT FOU

        Le 20 juillet dernier, un bébé de 4 mois, Antoinette Leclerc, mourait dans un état de maigreur effroyable. Le père, Joseph Leclerc, marchand de sacs, 4, rue de la Parcheminerie, déclara qu'il n'avait pas appelé un médecin parce qu'il était un adepte d'Antoine le Guérisseur, mort récemment à Jemmapes-lès-Liége, dont la doctrine consistait à ne se fier uniquement qu'à l'intervention divine.
        – J'ai prié, dit-il, mais Dieu n'a pas voulu m'entendre. Il a pris ma petite Antoinette. Elle sera plus heureuse auprès de lui. Leclerc fut arrêté.
        M. Kastler, juge d'instruction, commit le docteur Claude pour le faire examiner au point de vue mental.
        Le docteur Claude ayant conclu à l'irresponsabilité de Leclerc, M. Kastler a rendu une ordonnance de non-lieu en ce qui concerne Leclerc et a ordonné son internement.

    La Croix, 21 août 1912


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  • Chambéry - Rue Basse du Château (autre vue, sans pancarte)

    ici, la pancarte "Culte Antoiniste" a été retirée


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  • Chambéry - Rue Basse du Château (autre vue)

    la pancarte est encore visible au fond de l'image


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