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Par antoiniste le 20 Février 2019 à 11:19
Auteur : Paul Moinet
Titre : Les Bâtards d'Esculape - Enquête chez les guérisseurs
Le François éditeur, Paris, 1933, in 12 broché, 242 pagesCité dans la bibliographie de Pierre Debouxhtay.
M. Paul Moinet est médecin et nous semble, de ce fait, mal désigné pour traiter avec impartialité ce grave probleme de la médecine non officielle. Ou plutôt il n'a pas suffisamment fait le départ entre les escrocs qui vivent de l'ignorance et de la misère des malades, et les guérisseurs qui soignent selon d'autres principes, que la médecine réprouve, mais dont on n'a pas encore prouvé la nocivité.
Enquête bien superficielle d'ailleurs, comme le sont en général les reportages. Nous nous en rendons compte en considérant avec quelle désinvolture et quelle légèreté il traite de Coué. Nous nous demandons vraiment comment l'auteur peut parler avec tant d'indulgence des rebouteux.
Il est incontestable que, devant la faillite lamentable de la médecine officielle, devant l'exploitation dont sont l'objet la plupart des malades, on constate nettement une tendance générale à chercher dans d'autres directions les possibilités de guérison : le naturisme gagne du terrain chaque jour et influe inévitablemnt sur la thérapeutique of - ficielle ; on dédaigne moins pour l'étudier plus objectivement la science ancestrale des guérisseurs de village ; la sorcellerie ellemême retient l'attention du public parce que, grâce aux découvertes électriques et aux diverses théories magnétiques, des ponts sont jetés entre la connaissance et le mystère. Nous sommes sans doute à un tournant de la science : la science naissante avait cru aussitôt expliquer et dominer le monde ; la science actuelle en évolution ne parvient qu'à démontrer combien est insondable notre univers, combien de forces mystérieuses s'ajoutent à celles qu'une raison trop primaire voulait seules admettre, combien notre science est pauvre et impuissante devant les grandes forces cosmiques qui déterminent notre vie et notre devenir.
Nous le répétons : nous n'essayons pas d'innocenter les voleurs, les filous, qui, avec la complicité d'une presse à tout faire, exploitent la crédulité et l'impuissance des malheureux. Mais nous nous refusons malgré tout à suivre Paul Moinet dans ses projets de répression et nous plaindrions l'humanité si la science officielle avait un jour le droit de poursuivre et de réprimer tous les essais non orthodoxes de thérapeutie.
L'Éducateur prolétarien, Octobre 1933 (Journaux et revues)
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/35206« Les Bâtards d'Esculape », de Paul Moinet (Le François, 1933, 91, boulevard Saint-Germain) sont surtout les escrocs, les guérisseurs étrangers, trafiquants, marchands de pilules, masseurs clandestins et autres charlatans qui agissent sans conviction et exploitent sans vergogne la crédulité humaine.
Mais le Dr Moinet consacre aux « Rebouteux » un chapitre fort élogieux. Il les tient pour désintéressés et doués généralement d'une grande habileté manuelle. Il propose de les embrigader « dans l'armée. régulière des collaborateurs de la médecine à côté des masseurs, des doucheurs ». Contre les guérisseurs escrocs, que la loi ne permet, guère d'atteindre de façon efficace, le Dr Moinet réclame des sanctions sévères.
L'Archer, mars 1934Lire également la contribution de Henri Allorge dans Le Courrier d'Épidaure.
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Par antoiniste le 26 Octobre 2018 à 12:28
Auteur : Dr. Pierre Janet
Titre : Les Médications psychologiques
VOL. I : L'action morale, l'utilisation de l'automatisme
format : 13,5 x 21,5 cm
Librairie Félix Alcan, Paris, 1919, 364 p.La psychologie, qui a la prétention d'être devenue plus scientifique, est-elle susceptible de rendre des services dans le traitement de certaines maladies ? Parmi ses applications thérapeutiques, ce premier volume se concentre sur l'action morale et sur l'utilisation de l'automatisme. D'abord très généraux et très vagues, les traitements psychothérapeutiques devinrent plus spécifiques, mobilisant des mécanismes latents, des tendances pré-organisées, pour accéder à l'utilisation de l'automatisme.
Évoque, p.68, au chapitre II. "Les traitements philosophiques" 4. "La thérapeutique philosophique", consacré à la Science chrétienne, le cas de l'antoinisme dans ces termes :
On pourrait faire aussi une étude curieuse sur un personnage nommé Antoine le guérisseur, qui a joué récemment un rôle assez important à Jemmapes-lès-Liège en Belgique et dans le Nord de la France. C'est l'auteur d'un petit livre bizarre qui a pour titre : « Le couronnement de la révélation d'Antoine le guérisseur, L'auréole de la conscience », 1907-09. Dans sa « Revue mensuelle de l'enseignement du nouveau spiritualisme » Antoine le guérisseur propose « un seul remède pour guérir l'humanité » et il est singulier de remarquer que ce remède c'est « la négation de la maladie et de la souffrance, la négation du mal, cette chose qui n'existe pas ». Sans doute il s'agit d'un enseignement beaucoup plus simple et de pratiques qui se rapprochent davantage des simples guérisons miraculeuses, mais on y retrouve bien des expressions analogues à celles de la « Christian science ». Il se peut qu'il y ait encore là, d'une manière plus ou moins indirecte, une influence du même genre. Aussi n'y a-t-il pas lieu de séparer ces écoles métaphysiques ou spiritualistes : les réflexions rapides que je désire présenter à propos de la « Christian science » s'appliqueront aussi à ces diverses imitations de son enseignement.
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Par antoiniste le 12 Octobre 2018 à 15:01
Auteur : Louis Beirnaert
Titre : Le Problème des guérisseurs
Les Études t. 274, n° 6 (juillet 1952)Évoque à plusieurs reprise l'Antoinisme à partir du livre de Pierre Debouxhtay.
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Par antoiniste le 20 Septembre 2018 à 15:31
Auteur : Claudine Brelet
Titre : Guérir autrement
Éditeur : Presse de la Renaissance
Collection : Evolution PSI
Date de publication : 1978
Nombre de pages : 214Anthropologue auprès de l'OMS, fait le point sur ces médecines méconnues qui sont à la source de l'art thérapeutique (en 1990).
Jacques Cécius retranscrit un témoignage de guérison dans l'Antoinisme :
"Parlant un jour de ce culte avec un de mes amis ethnologue, (…), il m'avoua avoir eu recours un jour à un "Frère guérisseur antoiniste". Il souffrait de violentes céphalées dues à une sinusite : son médecin n'étant pas parvenu à l'en soulager avec les médications habituelles, il eut l'idée de "voir sur le terrain" le rituel de guérison antoiniste.
Entré dans le temple, il fit part de sa demande au Frère qui accueillait les visiteurs. Celui-ci indiqua le Frère X… en lui montrant une des portes et en le priant d'attendre son tour, ce qu'il fit. Puis, lorsqu'il entra, reçu par un homme très âgé, il s'entendit dire immédiatement : "Faites confiance au Père Antoine", dont un portrait semblable à celui qui se trouvait devant "l'autel" était fixé au mur de cette "chambre à invocations". Cet ami commença à expliquer ce dont il souffrait : "Ces explications ne sont pas nécessaires…Il suffit de croire", lui fut-il répondu avec une grande douceur. "Tournez-vous vers le Père". Le Frère guérisseur lui demanda son nom et tous deux se placèrent face au portrait du Père Antoine. Puis il murmura une prière, dans un état de concentration intense. "La prière au Père va vous dégager…". Cet ami essaya, lui aussi, de se concentrer pour se mettre en état de résonance, comme il l'avait lu dans des manuels de yoga, qu'il n'avait néanmoins jamais pratiqué : "Alors m'avoua-t-il, une chose incroyable se produisit. Moi qui suis un bougre ne pratiquant aucune religion, je ressentis une énorme bouffée de chaleur. Je me mis à transpirer à grosses gouttes, comme atteint par une fièvre intense. Puis, tout aussi soudainement je me sentis soulagé, frais, heureux, dispos, léger comme je ne m'étais plus senti depuis longtemps".
Il demanda au Frère guérisseur ce qui s'était produit. Celui-ci répondit que ce genre de phénomène arrivait fréquemment et qu'il l'avait simplement dégagé de "mauvais fluides".
A ma connaissance, cet ethnologue plutôt marxiste ne souffrit plus ni de ses céphalées, ni de sa sinusite rebelle".
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Par antoiniste le 27 Novembre 2014 à 16:59
Croire et guérir
Axel Hoffman,
médecin généraliste à la maison médicale Norman Bethune.
Sur dix miracles acceptés par l’Eglise catholique dans les procès en béatification ou en canonisation, neuf sont des guérisons. Dans la plupart des grandes religions, on retrouve des phénomènes « thérapeutiques », mais ces phénomènes ne constituent pas le pilier central des religions. Par contre, certaines religions ou mouvements religieux situent la dimension thérapeutique au premier plan de leurs pratiques et de leur doctrine. Qu’en est-il alors des conceptions de la santé et de la maladie, des rapports entre médecine et religion ?
[après l'historoire du culte]
Une enquête rapportée en 2001 montre que l’impact du culte antoiniste ne se dément pas. En vingt jours, un guérisseur antoiniste a vu 216 personnes, (60% de femmes, 40% d’hommes), la plupart par ailleurs suivies par un médecin ; 47% consultaient pour des problèmes de santé physique, 19% pour des problèmes psychologiques notés comme « dépression », 13% pour des problèmes sentimentaux, 13% pour des difficultés professionnelles. Plus rarement la demande portait sur des conseils spirituels ou des questions matérielles. C’est donc bien l’image d’une religion thérapeutique que véhicule l’antoinisme. La guérison demeure au premier plan de ses préoccupations et constitue la porte d’entrée des adeptes.
Note : L’antoinisme est bien un culte et non une secte. Rien n’est en fait exigé des adeptes, il ne s’oppose pas aux religions et se fonde sur une expérience personnelle et intérieure, de type mystique.
Santé conjuguée, janvier 2007 - n°39, p.50-51
source : https://www.maisonmedicale.org/Croire-et-guerir.html
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Par antoiniste le 13 Décembre 2013 à 12:23
1.4.1. Les Antoinistes (p.29)
Implanté essentielement en Belgique et en France, l'antoinisme a également des îlots dans d'autres pays, parfois très loin de son lieu de naissance, notamment en République démocratique du Congo, en Australie, au Brésil, en Italie, au Luxembourg, en Guadeloupe et au Congo-Brazzaville (DERICQUEBOURG, 1993, pp. 167-168). Religion minoritaire plutôt discrète, elle évite le prosélytisme agressif et s'étend de proche en proche en suivant la trame des relations familiales. Actuellement, le mouvement est une fédération de lieux de recueillement et d'accueil pour les personnes souffrantes : une trentaine de temples en Belgique et une autre trentaine en France. Dans ce dernier pays, comme partout où l'antoinisme a essaimé hors de la Belgique et de la France, il y a aussi des « salles de lecture » où l'on apprend la doctrine sans faire « l'opération générale » qui est le principal rite de guérison comme nous le verrons plus loin. Ces salles ont existé en Belgique aussi, mais elles ont disparu et il n'y a actuellement que des temples.
Le fondateur du mouvement, Louis Joseph Antoine (1846-1912) est né à Mons-Crotteux en Belgique, dans une famille de houilleurs. Enfant curieux d'apprendre et rêvant de devenir médecin, il dut se faire embaucher dans une houillère à douze ans parce que sa mère, qui aurait voulu lui éviter une vie de mineur, n'avait pas les moyens de lui payer des études. Ce métier ne plaît pas à l'adolescent, et c'est sans doute pourquoi, pendant ses temps libre il lit beaucoup et manifeste une ferveur religieuse à l'âge où la plupart de ses compagnons ont abandonné l'Eglise catholique.
Un jour, à la mine, il se met à penser à Dieu. Au même moment, u courant d'air éteint sa lampe de mineur. Il a l'impression qu'un flux lui a traversé le corps. Le futur prophète wallon considère ceci comme le signe qu'il ne doit plus exercer ce métier que d'ailleurs, il n'aime pas et qu'il supporte mal, sans doute à cause d'une maladie de l'estomac dont il souffrira toujours. Il démissionne aussitôt et se fait engager comme ouvrier métallurgiste (DERICQUEBOURG, 1993, p. 11).
A l'âge de vingt ans, pendant le service militaire, il tue accidentellement un camarade de régiment et est condamné à huit jours de cachot pour mauvais entretien de son arme. Cet emprisonnement devient pour lui comme une période de retraite. Retrourné à la vie civile, il quitte la Belgique pour aller travailler à l'étranger (Prusse, Pologne) où il fait des séjours de longue duréé entrecoupés de brefs retours au pays. C'est au cours de l'un de ces retours qu'à 27 ans, il épouse Jeanne Catherine Collon qui deviendra la compagne de sa vie.
A quarante-deux ans, il rentre définitivement en Belgique et se fixe à Jemeppes-sur-Meuse. Grâce à ses économies et à celles de son épouse, il bâtit une vingtaine de maisons qu'il loue, mais cette sécurité matérielle ne lui procure pas le bonheur. Il a continuellement des maux d'estomac, vit dans une insatisfaction psychologique qui le rend iritable, et il est assailli de doutes au niveau de sa foi. C'est au cours de ce malaise qu'un ami lui prêta Le Livre des Esprits d'Allan Kardec qui l'enthousiasme au point de provoquer sa conversion au spiritisme. Il fonde un groupe spirite avec son fils, son neveu et quelques amis, et développe peu à peu ses dons de medium. Le groupe se trouvera un nom après avoir consulté les esprits : « Les vignerons du Seigneur » qui ont pour devise, « Nous sommes les ouvriers de la dernière heure » car, pour eux, le spiritisme achève la révélation commencée par Jésus.
Alors que Louis Antoine semble avoir enfin rouvé le bonheur, son fils âgé de vingt ans meurt en 1893. Ce deuil aura d'importanes conséquences sur le futur thaumaturge de Jemeppe. D'abord, il saisit l'occasion de rompre avec le catholicisme en organisant des funérailles spirites pour son fils. Ensuite, il se recueille dans une longue méditation dont émergera la conviction que la santé est le plus grand des biens terrestres. C'est à partir de ce moment qu'il décida de consacrer sa vie à soulager les souffrants. Il le fera d'abord en imposant les mains aux malades pour user du « magnétisme animal ».
Petit à petit, la renommée du guérisseur de Jemeppe grandit et les malades affluent. A partir de 1900; il inaugure une grande salle adjacente à son domicile et y reçoit les patiens tous les jours de sept heures à midi, sauf le dimanche qu'il consacre aux séances de spiritisme. En octobre 1900, il est accusé de donner des consultations sans diplômes et sans posséder aucune notion de médecine. Des médecins légistes sont chargés de faire enquête. Ils reconnaissent qu'il soigne gratuitement et qu'il a sans doute obtenu de nombreuses guérisons, mais ils concluent tout de même qu'il 'agit là d'un « mysticisme grossier, d'un charlatanisme éhonté, et d'un danger pour la santé publique. » Sans avocat, il fait face aux juges, reconnaît qu'il n'a pas de diplômes et décrit ses techniques de guérison :
« Je guéris, ou plus exactement, je soigne toute espèce de maladie. Je mets la main sur la tête du malade, je me recueille, je prie en moi-même, puis j'ai l'inspiration qui me permet de dire de quoi il souffre. Si le consultant a foi en moi, je ne me trompe jamais, je lui fais alors des passes, je prescris alors soit le contact avec du papier magnétisé, soit l'usage de certains thés. Je ne demande rien » (DERICQUEBOURG, 1993, p. 17).
Les juges l'ont quand-même condamné à une amende symbolique de 60 francs. Cette condamnation poussa le guérisseur à abandonner l'usage des « passes magnétiques » et des pharmacopées. Convaincu que la guérison magnétique requiert uniquement le désir ardent de soulager autrui, il change de méthode. Il se recueille dans le silence, seul avec le patient, invoque les esprits bienfaisants pour recevoir d'eux l'onde régénératrice qu'il dirige vers la cause du mal. Désormais, seules comptent donc la foi du guérisseur et celle du malade. Apparemment, ça fonctionne puisaue des foules de souffrants continuent à affluer vers lui, à tel point quen 1906, il devient incapable de recevoir les patiens individuellement parce qu'il en avait plus de mille par jour. Il change encore une fois de méthode et se met à faire des « opérations collectives », c'est-à-dire qu'il pratiquera désormais des cures de masse : debout, sur une tribune, « il lève les bras, se concentre et répand un fluide sur l'assemblée. »
Ce changement de style affectera la nature même du mouvement. Louis Antoine s'écarte du spiritisme, élabore une morale très tolérante et une théorie philosophique basée sur l'inexistence de la matière et la croyance dans la réincarnation. Pour les réunions publiques, le rituel se modifie ; les lectures d'Allan Kardec sont supprimées et remplacées par un recueillement silencieux. Puis, Antoine devient le prédicateur d'une nouvelle croyance : « le nouveau spiritualisme ». Parmi ses disciples, notamment de France, il y a des gens fortunés qui deviennent ses mécènes et l'aident à mettre par écrit, à imprimer et à diffuser sa doctrine qui remplacera celle de Kardec et permettra de nouveau les lectures lors de ruénions publiques. Le maître acquiert le titre de « Père » et ses adeptes deviennent connus sous le nom d'« antoinistes ».
Mais cet humble ouvrier devenu un homme très public n'a pas de système doctrinal fournissant des réponses satisfaisantes à toutes les questions qui lui sont posées. Le 2 mai 1909, il décide de prendre une retraite de prière, de méditation et de jeûne pour clarifier ses idées. En son absence, le culte est célébré par un disciple, ce qui fait penser à une pédagogie de la transition. Antoine réapparaîtra une année plus tard, le lundi de Pâques 1910, et ce jour-là, l'affluence est telle qu'il célèbre cinq « opérations ». Quelques mois plus tard, il inaugure le premier temple antoiniste à Jemeppe et cette année-là, le culte prend sa forme quasi définitive.
Au début de 1912, sentant que sa fin approche, il se retire de nouveau dans sa maison pendant six mois pour écrire Le Développement de l'Enseignement du Père. Il charge son épouse de faire l'opération générale, et ce remplacement signifie qu'après la mort du Père, 'Mère' prendra la tête du mouvement. Le 24 juin 1912, Louis Antoine revoit ses fidèles pour la dernière fois et leur parle en ces termes :
« Je n'ai pas fait de testament, Mère est héritière de tout, c'est Mère qui me remplacera (...) Après Mère, il y aura de grands guérisseurs (...) On pourra en choisir un parmi les plus sérieux pour remplacer Mère. Mère suivra toujours mon exemple, elle ira sur la tribune comme j'y vais, mais pour le nouveau guérisseur il n'en sera pas de même, il montera à la tribune par l'escalier opposé et quand il l'aura mérité, il ira par où j'y vais (...) Voilà mes enfants (...) »
Le lendemain, Louis Antoine se « désincarne » (selon l'expression antoiniste). Les observateurs extérieurs croyaient que ce mouvement de guérisseurs ne survivrait pas à la mort de son fondateur, mais la succession a eu lieu sans crise, et « Mère » donnera à l'antoinisme son visage actuel. Bien qu'illettrée, elle releva le défi de l'institutionnalisation du mouvement et parvint à maintenir l'unité. Elle se désincarna à son tour en 1940 et, de nouveau, il n'y eut pas de crise de succession. On remarque simplement une différenciation du culte entre la Belgique et la France : les Belges ont décidé de supprimer certains rites que Mère avait imposés lors de l'institutionnalisation du mouvemen tandis que les Français ont maintenu ces rites. Mais il n'y a pas eu de schismes.
Melchior Mbonimpa, Guérison et religion en Afrique
Editions L'Harmattan, 1 avr. 2012 - 118 pages
La modernité laïque voudrait que seules la biomédecine et les diverses méthodes "scientifiques" de thérapie psychologique s'occupent de la santé des humains. Pourtant, même au coeur de l'Occident contemporain, les "religions de guérison" ont encore des adeptes. L'interpénétration du religieux et du médical est un phénomène universel, et en Afrique, la thérapie joue abondamment sur les zones de contact, de superposition et de fusion entre les domaines du religieux et du médical.
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Par antoiniste le 27 Septembre 2012 à 18:28
Auteur : Noël Bäyon
TItre : Miracles chez les guérisseurs
Editeur : SEGEP, Paris, 1953, In-16, 314 pages
Sommaire :
Avant-Propos
I. - Persistance de l'Empirisme
II. - Les Sectes Guérisseuses
Prosper Merland, Congrégation Evangéliste de l'Union Christique Biblique Purificatrice (Georges de Montfavet, Eglise chrétienne universelle ou Monsieur [Jean] Bouy, Eglise évangéliste indépendance de l'Union chrétienne)
Tremolo Stromboli, Santé par l'Amour, Association philanthropique Internationale (M. Montovani, Amour et Vie)
Pedro Jonglalez, Cercle Amour et Fraternité (Nicolas Strati, Eglise christique primitive)
III. - Les Spiritualistes Individualistes
IV. - Les Magnétiseurs
V. - Les Radiesthésistes-Magnétiseurs
VI. - De la Voyance à la Phytothérapie
VII. - Je m'installe Guérisseur
VIII. - Les Guérisseurs devant le Micro
IX. - Le Miracle et le Papier imprimé
X. - Pour en sortir
Critique des Etudes de mai 1953 :« Les guérisseurs guérissent-ils ? » Pour répondre à cette question, M. BÄYON s'est livré à une patiente enquête auprès des guérisseurs et de leurs clients, allant jusqu'à ouvrir lui-même un cabinet. Sa conclusion, solidement étayée, est nette : rien ne justifie scientifiquement la prétention des guérisseurs et la confiance que des gens crédules placent en eux.
On lira avec profit un tel ouvrage qui constitue, en même temps qu'un témoignage de poids, une oeuvre bienfaisante, en démasquant notamment le charlatanisme et le climat d'enfantine crédulité qui enveloppe les guérisseurs.
Une telle étude laisse pourtant ouverte une question importante : dans quelle mesure des altérations fonctionnelles, d'étiologie principalement psychique, sont-elles susceptibles d'être soulagées, au moins momentanément, par l'influence et la suggestion de certains êtres, aussi irrationnelle et puérile que soit souvent leur thérapeutique ? L'expérience même de M. Bäyon, se faisant lui-même guérisseur, est assez curieuse en ce sens. Le recours au guérisseur ne témoignerait-il pas, au prix d'une régression vers la mentalité archaïque et magique, d'une des tâches actuelles de la médecine : intégrer nettement dans l'art médical la prise en considération des facteurs psychiques de la maladie et l'action sur eux ? Le médecin n'a nullement à se faire guérisseur, mais ne doit-il pas répondre scientifiquement et rationnellement, cette fois, à certains besoins que manifeste le recours aux guérisseurs ? Sinon, ne risque-t-on pas de voir se perpétuer l'état de choses périlleux contre lequel témoigne justement l'ouvrage de M. Bäyon ?
Louis BEIRNAERT.
L'auteur précise qu'il a caché les véritables noms, car "le nom, en cette bataille, n'a aucune espèce de valeur, ce qui compte : la vérité, la réalité stricte des faits, des observations, ont été respectées" (p.14). Nous voici donc à lire les exploits de Gougourovski-Popodneff, de Loubiane ben Louloufe, de Gédéon Bouliche, l'un résident à Pontamin-les-Bancal, l'autre à Benezouilles-les-Fraises, ou encore les performances égyptienne de Rodiane Kiftootoo à Bellevilliers-la-Gadoue... Il ne nous reste donc qu'à croire l'auteur sur parole, puisque aucune vérification d'après ses témoignages n'est possible.
Il prévient qu'il comprennait et comprends encore "l'anxiété qui précipite le malade dans les bras du magnétiseur, du thaumaturge ou du médium scientifique" (p.12). Mais comme compréhension, on lit les témoignages suivants dont quelques extraits suffiront à sentir l'anxiété de ces malades :
- De temps en temps, à défaut de cancer, Tremolo, pour s'entretenir la main, accepte de se distraire avec des maux sans importance et qui disparaissent avec un peu d'argile et quelques passes car Tremolo, dans son groupe, a aussi des auxiliaires magnétiseurs. Et quels magnétiseurs ! Tuberculose, sclérose en plaques : quatre séances et passez muscade, vous voilà sain entre les sains (p.48) ;
- (un homme vient pour sa femme) Devant l'assemblée des malades, il gémit, il pleure de douleur, jouant les insomnies et les maux de tête de sa femme tandis qu'elle demeure silencieuse. [...] Admirative, la femme approuve, de temps à autre, le jeu de son époux, d'un léger signe de tête. Pour moi, je cherche dans l'emphase des tirades quelque élément qui puisse m'éclairer sur le mal de la patiente. Dans tout ce chef-d'oeuvre d'art dramatique dont on régale mes yeux et mes oreilles, je ne vois rien qui puisse me permettre la moindre appréciation sérieuse (p.130) ;
- Entre une accorte Polonaise, mafflue, qui roule de gros yeux égarés sous un front bas et pousse devant elle une fillette de huit ans, manifestement intimidé, gênée d'apporter devant trois étrangers le spectacle pénible de son infirmité. Devant sa tête constamment inclinée à droite, ses mouvements désordonés du bras droit, sa petite main contractée, incapable d'exercer une préhension quelqconque, la détresse qui jaillit de ses yeux doux me remue jusqu'aux entrailles. J'ai envie de crier pitié pour elle. Cette pauvre chair secouée de spasmes, cette âme déchirée, meurtrie d'être captive d'un corps anormal, nul n'a le droit de la jeter dans une pantomime dont elle ne peut retirer que des complexes supplémentaires. Tout cet exhibitionnisme imposé et inutile me répugne, m'horrifie, et, de crainte d'effrayer la fillette, je dois me taire. De peur aussi de voir mon enquête tourner court, je m'impose de sourire à Mme de Saint-Céleste, comme si je lui accordais le droit de s'amuser aussi de cette souffrance-là. D'ailleurs, à quoi bon parler, prévenir la mère que tout ceci est duperie, pitrerie et que la seule certitude qui s'offre à elle de gaspiller son argent ? Elle ne me comprendrait pas, elle m'opposerait les témoignages de milliers de pauvres bougres convaincus de la toute-puissance divine de Mme de Saint-Céleste ! (p.165) ;
- Pour ma part, je dois de la connaître à la femme d'un médecin bordelais, laquelle trois fois l'an, toute gonflée de je ne sais quels maux imaginaires et de quelles affaires de coeur embrouillées, puise là "le courage de vivre". Comme elle est loin d'être la seule, le jour où Mathilde Barbacasse sera convoquée chez le juge d'instruction, cela fera un certain bruit dans quelques ménages de médecins ! (p.257) ;
Ce qui gêne est qu'on ne peut rien prendre au sérieux dans ces témoignages : tout est railler, tourné en dérision, sarcastique. Mais l'auteur fait amende honorable : "il ne laissera pas d'y avoir des gens bien intentionnés pour me reprocher cette permanence du burlesque qui domine en ces pages" (p.310).
Et quand on apprend quel prix font payer les guérisseurs (un déclare qu'on donne ce qu'on veut mais pas moins de 1000 francs ! (p.107), on ne peut que donner très peu de crédit à ces charlatants (cf. également p. 216). Mais cela est la technique du journaliste, car d'emblée, l'auteur dit : "j'ai choisi mes sujets avec un soin extrême, éliminant les modestes sorciers de village, ceux qui traitent les pires maux avec les épluchures de pommes de terre ou l'urine de nouveau-né" (p.13). Pourquoi justement ne pas avoir tout de suite supprimer de son enquête les guérisseurs qui font payer ? Le désintéressement du guérisseur peut déjà êtr une preuve de son honnêteté. Ensuite il prétend qu'un "vrai guérisseur" se doit d'accepter tout les cas (p.269), là encore, il est fréquent qu'un guérisseur prétende ne pas tout guérir. Il aurait aussi fallut enquêter sur eux.
"Je reviens chez Mathilde Barbacasse pour rencontrer une miraculée "sauvée en pleine hémorragie". [...] Dans les propos emmêlés de la belle-mère, du gendre et de la fille également présente, je finis par retrouver la vérité. Histoire banale, du modèle de celles que l'on rencontre dans n'importe quel salon de guérisseur. A cinquante-deux ans, après une implantation de pellets d'hormone cristallisée destinés à combattre les troubles du retour d'âge, la patiente fait une série de ménorragies, c'est-à-dire des augmentations brutales en quantité et en durée du flux menstruel. Au bout de dix-huit mois, au cours desquels le médecin est intervenu dans la phase aiguë de chaque manifestation sanglante, à coups d'hémostatique, d'hormones synthétiques, d'opothérapiques, les ménorragies s'espacent de plus en plus. Il a le droit de se montrer satisfait. Pas du tout, depuis un an, il opère concurremment et à son insu avec Mathilde Barbacasse dont les chifons fluidifiés ont un bien autre pouvoir que sa seringue et ses ampoules !" (p.260-261).
L'auteur a-t-il de la compréhension pour la panique qu'a pu ressentir cette femme qui se voyait se vider de son sang ? Non, lui sait et comprend le médecin dans son jargon et ne s'inquiète pas... Mais l'auteur avoue lui-même que "au médecin qui n'a pas le temps de lui faire faire un cours qu'il n'assimilerait pas, parce que la médecine est devenue de nos jours aussi compliquée que les calculs astronomiques, il préfère le brouet pseudo-scientifique du premier charlatan venu (p.271).
Il est clair donc que l'auteur n'a pas étudié, comme son collègue Maurice Colinon, les tenants et aboutissants de la guérison en dehors de la médecine non conventionnelle. Ainsi il veut vin se prêter aux expériences et faire le cobaye, alors qu'il n'est pas malade, et il est sceptique sur les résultats. Comment veut-il qu'une guérison se produise ? Or, comme l'a montré Maurice Colinon, le guérisseur, c'est la malade lui-même. "Notre création et notre perfectionnement sont donc notre oeuvre" dit le Père (La Révélation, L'origine de la vie). Mais de cela, Noël Bäyon, sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, n'en a cure !
Par les traitements de Placide Soliveau, on comprend les accusations portées à tous les guérisseurs (puisque "hors Jésus, il n'est point de Salut") dans un commentaire du le site http://christianisme.skynetblogs.be : " Le culte antoiniste est une secte manipulatrice et décadente, composée de gens obsédés par le sexe et l 'argent ils ont même une succursale à Monaco! tout comme l'ordre du temple solaire (voir www.prevensectes.com) " - Écrit par : nicolas | 2010-02-17 à 18.26:25
Après avoir réglé ses comptes avec ses collègues journalistes pro-guérisseurs (dont il cite pour cette fois les vrais noms), comme conclusion, l'auteur déclare : "tout guérisseur est un mythe née de l'anxiété du malade" (p.267). Nous voilà bien avancé... l'introduction l'avait prédit, la conclusion le détermine... mais quand au explication du phénomène on n'en apprendra pas beaucoup... sauf peut-être à demi-mot dans le chapitre VII. Je m'installe guérisseur. De loin le plus intéressant de tout le livre. Il y explique ainsi le fonctionnement de l'auto-suggestion : "Quels que soient l'herbe, les passes, les prières, le produit, le Professeur M... a en effet remarqué que les recettes de bonne femme les plus anciennes indiquent toujours le même laps de temps pour [la] disparition [des verrues] : quarante-cinq jours pous les verrues ordinaires, trois mois pour les verrues plantaires. L'agent de traitement ne lui parut donc avoir aucune valeur thérapeutique et être plutôt le support passif à la faveur duquel le patient s'auto-suggesionne, déterminant ainsi une réaction de défense de l'organisme contre l'ultra-virus de la verrue" (p.168).
"L'art de la pirouette, une once de psychologie, voilà tout la science du guérisseur" (p.271). Un art et une once qui manque sensiblement à beaucoup de médecins (cf. le livre tout récent de Martin Winckler, C’est grave docteur ? [http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=401]). On peut donc en conclure comme Maurice Colinon dans Les Guérisseurs, dont nous conseillons la lecture qu'il serait bon que le médecin devienne un peu guérisseur.
Enfin, disons qu'à aucun moment Noël Bäyon ne cite les Antoinistes dans son livre.
_________________
Auteur : Noël Bäyon
TItre : La Légende dorée des guérisseurs
Editeur : André Martel, Paris, 1953, In-16, 236 pages
Sommaire :
Pélerinage aux sources de la "médecine libre"
Le guerissage savant ou mesmerisme
Illuminés et charlatans romantiques
Philippe, le garçon tripier devenu sorcier du Tsar
La "Christian science" ou le guerissage "Made in USA"
Les mires de la belle époque à la notre
Germaine de Rouen, la voyante insoumise
La radiesthésie "science nouvelle"
Bilan actuel de la radiesthésie
Le statut de la "médecine libre" et les "abandonnés par la médecine"
L'Eglise catholique devant le problème des guérisseurs
La réponse des malades
Critique des Etudes de mai 1954 :Cet ouvrage complète Miracles chez les guérisseurs. II nous présente une histoire des guérisseurs surtout à partir du XVIIe siècle, sommaire sans doute, mais centrée sur quelques figures particulièrement intéressantes : Mesmer, l'inventeur du magnétisme animal, Vriès, Philippe, le garçon tripier devenu sorcier du Tsar, Mrs Mary Eddy Baker, fondatrice de la Christian Science, Germaine de Rouen. Le récit est alerte, incisif, et bien documenté. Le dernier tiers du livre est consacré à la radiesthésie ; excellente mise au point d'où il ressort que, jusqu'ici, la radiesthésie n'offre absolument aucune garantie scientifique.
OEuvre courageuse, utile, fruit d'un long travail qui constitue une excellente contribution à cette tâche de « démystification » que le renouveau des fausses-sciences rend particulièrement urgente et qui mériterait davantage l'attention des milieux catholiques.
F. Russo.
source : GallicaEn gage de longue "contribution à cette tâche de « démystification »", le lecteur aura droit a une longue liste de fait-divers. Et si l'auteur reproche aux "faux-scientifiques" de cacher leur insuccès, on peut bien croire que cela soit réparer par ce livre, l'auteur ne signalant pas, même pour la forme, une seule expérience qui soit fructueuse du côté des radiesthésistes ou autres expérimentateurs. Encore une l'avant-propos nous signale, comme pour nous en convaincre, que "ces pages ne sont que le fruit d'investigation objectives". Investigation : "Recherche minutieuse, systématiquement poursuivie, sur quelque chose." Objectif : "Qui est fondé sur l'expérience, sur l'observation des réalités extérieures."
Prenons l'exemple qui nous intéresse et que nous connaissons : Louis Antoine, puisque l'auteur nous fait l'honneur d'en discuter. Citons donc in texto une partie du chapitre Illuminés et charlatans.
"Quantitativement, Philippe [de Lyon] a moins de fidèles que le brave Antoine, ouvrier mineur, passé de la fosse à la métallurgie et de l'usine au temple, et qui groupe, en une cérémonie, 15.000 personnes autour de lui. Le « Père » qui découvre sa « vocation » en 1893, à la mort de son fils, fait courir toute la Belgique et le nord de la France à Jemmapes-sur-Meuse. Trente chapelles antoinistes naissent dans les deux pays et, en Belgique, une pétition présentée au Roi pour la reconnaissance de la nouvelle religion, recueille 150.000 signatures en quatre mois.
"Tard venu au spiritisme, Antoine le guérisseur témoigne, tout au début de sa vocation, d'une certaine incertitude quand [sic] au traitement à appliquer aux quelques 1.200 malades qui viennent le consulter quotidiennement ou qui lui télégraphient des quatre points cardinaux. La distribution des potions, jointe aux passes magnétiques, conduit Antoine sur les bancs de la Correctionnelle, où il se voit condamné à deux reprises. Renonçant à guérir par des thérapeutiques terrestres, Antoine proclame aussitôt que la foi des malades est le secret de leur guérison et il s'applique à soigner les âmes, les âmes seules dont les imperfections entraînent tous les maux physiques. Le « Père » est tellement persuadé de cette vérité qu'il n'examine même pas les malades et ne leur demande pas de quoi ils souffrent. La foi guérit tout et ceux qu'elle ne sauve pas méritent sans doute cette épreuve par quelque vice caché. Antoine a réponse à tout, et la mort même ne le laisse point désemparé puisque sa femme « la Mère » continue le culte, après sa « désincarnation », dans le Temple austère, sur l'autel qu'orne une draperie noire sur laquelle brillent les fils d'argent de « L'Arbre de la Science du Mal ». Illettrée, forte de toute sa ruse paysanne, « la Mère » soutient gaillardement, en dépit de ses soixante-dix ans, le rythme des cérémonies antoinistes et rassemble, pour le 20 juin de chaque année, jour anniversaire de la désincarnation du « Père » quelque 20.000 pélerins. Aujourd'hui, le touriste qui traverse Liège s'étonne d'y découvrir un temple d'une architecture compliquée, d'un exotisme pseudo-byzantin, et que coiffe une étrange coupole. Sur la porte, cette inscription : « Le Père Antoine, le grand guérisseur pour celui qui a la foi ».
"Et ce temple abandonné est tout ce qui demeure de vingt années de miracles et de rédemptions sous la houlette d'Antoine, mais le grand principe de la foi guérisseuse, lui, continue son chemin et la Christian Science avec ses sectes satellites (Faith Cure, Divine Healing, New Thought) perfectionne le système jusqu'à l'absurde."
Signalons d'abord la faute d'orthographe, qui malgré la très longue liste d'errata de 4 pages, n'a pas était perçu par l’œil avisé et professionnel du "journaliste". J'ignore également les guillemets doublés de l'italique, un journaliste n'est pas censé être typographe. Admettons d'admettre ce livre une investigation, mais j'hésiterai vraiment à préciser celle-ci d'objective. Voici les erreurs : Louis Antoine ne découvrit pas sa vocation à la mort de son fils. Jemmapes-sur-Meuse n'existe pas. L'auteur nous fait le plaisir de citer sa source en bibliographie. Le livre de Maurice Colinon. De là vient la première erreur ("En 1893, il a la douleur de perdre son fils unique ; dès lors, toute son activité se tourne vers le problème de la maladie"), par contre M. Colinon cite bien Jemeppe-sur-Meuse. Déjà à l'époque de Colinon, on en était en tout cas à cinquante temples. Il n'a pas était condamné deux fois. Le fait de "mériter l'épreuve par quelque vice caché" fait plutôt penser à la pensée du Père Dor. "Temple austère, sur l'autel qu'orne une draperie noire sur laquelle brillent les fils d'argent de « L'Arbre de la Science du Mal »" : on ne sait pas de quel draperie parle Bäyon (l'auteur fait écrire son nom de cette façon, par coquetterie orthographie, certainement). Peut-on parler d'un autel ? Et que dire de l'Arbre de la Science du Mal ? (Colinon parle de tribune et dit bien Arbre de la Science de la Vue du mal). Le 20 juin de chaque année, il ne se passe rien de particulier dans les Temples antoinistes, mais en tout cas le 25 juin le Père se désincarne. À ma connaissance aucun temple ne porta l'inscription à sur la porte "Le Père, le grand guérisseur pour celui qui a la foi", mais on sait que le fronton pouvait porter l'inscription "Le Père, le grand guérisseur de l'Humanité pour celui qui a la foi". On apprend donc qu'en 1953 le temple de Liège était abandonné. Cependant en dehors des heures de services, un temple antoiniste paraît toujours déserté, même celui de Jemeppe. Mais remarquons le vocabulaire employé par Bäyon pour évoquer la Mère : Illettrée, forte de toute sa ruse paysanne, soutient gaillardement, en dépit de ses soixante-dix ans, rythme des cérémonies, rassemble... on croirait évoquer quelque gourou. Signalons encore que pour l'auteur c'est la paysannerie de la Mère qui la maintient jusqu'à cet âge avancé et non l'Antoinisme. Et pour le temple : architecture compliquée, exotisme pseudo-byzantin, étrange coupole, abandonné... Ce n'est pas loin d'être du racisme.
Bref comme auteur averti, j'ai vu mieux.
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Par antoiniste le 16 Novembre 2011 à 16:28
La main savante d'Ambroise Paré
[lundi 29 octobre 2007 - 18:00]
Histoire de la médecine
Titre : Ambroise Paré. La main savante
Auteur : Jean-Michel Delacomptée
Éditeur : Gallimard, Paris, 2007, 264 pages
Résumé : Jean-Michel Delacomptée retrace l'itinéraire du père de la chirurgie moderne, Ambroise Paré, et nous offre une plongée originale et poétique au cœur de l'histoire de la médecine.
Par Eloïse COHEN-DE TIMARY
L'Hôtel-Dieu. C'est là que le jeune Ambroise Paré (1510-1590) débute son apprentissage de chirurgien. "L'Hôtel-Dieu a sculpté sa main", dit-on. Le lieu est idéal en effet car "on y mourait beaucoup, mais surtout on y disséquait souvent". Très vite, Ambroise Paré maîtrise l'art des saignées et celui de la composition des médicaments, et pratique de nombreux actes chirurgicaux, le plus souvent "en public, comme au spectacle": ôter un kyste ou une tumeur, amputer un bras, remettre un oeil sorti de son orbite, scier des dents ébréchées, réduire une fracture du nez, et enfin, "aider la nature dans ce qui lui fait défaut", c'est-à-dire remplacer une main, une jambe, ou une oreille par un organe artificiel.
Au fil des pages, nous suivons les déambulations d'Ambroise Paré : de "l'air plombé de miasmes et de vapeurs" qui sature l'Hôtel-Dieu jusqu'aux blessés des champs de batailles, nous découvrons la "main savante" du jeune médecin. Non seulement doté d'une remarquable habileté, Ambroise Paré possède également un sens de la médecine hors du commun. On pourrait multiplier les exemples, mais le cas du Marquis d'Havret est particulièrement significatif. Au cours de l'été 1569, une balle d'arquebuse atteint le marquis au genou et lui fracture l'os. Alors que la fièvre le consume et que la mort semble la seule issue, Ambroise Paré met en place une stratégie de guérison. En complément des opérations chirurgicales nécessaires (incisions), il soigne son patient par la douceur des plantes - feuilles de nénuphar et oxycrat (mélange de miel et de vinaigre) - et des "aliments succulents": Paré prescrit oeufs mollets, raisins de Damas confits, et "viandes rôties et de digestion facile, avec des sauces d'orange, de verjus d'oseille, de grenade aigre". Et pour la nuit, "quelques grains d'opium pour dormir". L'état du marquis s'améliore peu à peu, et viennent alors "violes, violons et amuseurs pour le distraire". En quelques semaines, le marquis condamné est guéri : avec ses attentions généreuses, Paré "rassurait les patients toujours et partout, et semant l'espoir il réussissait où les autres échouaient".
A travers l'itinéraire d'Ambroise Paré nous découvrons une manière inédite de pratiquer la médecine et d'aborder la maladie et le corps. Il s'agissait de "combattre le feu par l'huile, lénifier, graisser, refroidir la combustion, adoucir les brûlures par la tiédeur des baumes" ; "il s'agissait toujours d'apaiser, de lubrifier, de relâcher, d'humecter les parois de la plaie afin de la disposer à la suppuration, façon la plus sage de soigner. L'humanité, toujours". Ainsi substitue-t-il par exemple l'huile bouillante utilisée pour cautériser les plaies par un mélange (efficace) de jaunes d'oeuf, de térébenthine et d'huile de rosat (huile d'olive où macèrent des pétales de rose). Si Ambroise Paré maîtrise parfaitement l'art de la chirurgie, son rapport à la médecine et aux patients n'est pas uniquement technique : "quand il soignait quiconque, il partageait avec le patient moins sa douleur que sa maladie ou sa blessure, si étroitement que des décennies plus tard il se souvenait avec une précision d'architecte du nom, de l'âge, de la profession, du lieu de résidence, et bien sûr de la maladie ou de la blessure des gens qu'il avait traités, en dépit de leur nombre. Ce n'était pas une affaire de mémoire, encore que la sienne fût hors du commun, mais de douceur". Pour Paré, c'est toujours la vision humaine de la médecine qui prévaut. Jamais ses patients ne sont réduits à des "assemblages d'organes". Il s'agit de "porter à chaque individu une attention particulière et irremplaçable, une attention qui prenne en compte l'irréductible solitude de celle ou celui qu'on soigne". C'est d'ailleurs pourquoi Ambroise Paré s'est particulièrement attaché à la conception de prothèses : "il proposait aux borgnes des yeux artificiels en or émaillé peints selon la couleur d'origine", "les nez, souvent tranchés dans les batailles et les duels, il en refaisait en or, en argent, ou en papier de linge collés". Sans oublier les prothèses de mains, de bras, de jambes, dans lesquelles il excellait. Ainsi, le chirurgien entretient un rapport maîtrisé à la technique, loin de tout asservissement.
Enfin, le chirurgien est aussi écrivain, et ses découvertes font l'objet de descriptions qu'il soigne particulièrement. Car Ambroise Paré ne conçoit pas la science sans la poésie, sauf à courir le risque du "stérile éclat de techniques dénuées d'âmes". Avec ce portrait intime (publié dans la collection "L'un et l'autre", chez Gallimard), Jean-Michel Delacomptée nous tend un miroir vers son propre univers littéraire - soucieux du corps et de ses manifestations. La main de l'écrivain, porteuse de descriptions minutieuses, semble parfois se confondre avec celle du chirurgien. "C'était tout cela Ambroise Paré, la main qui tranche et la main qui panse. La main qui soustrait et la main qui ajoute. La main qui fabrique, la main qui écrit. La main du vif-argent, de la ligature, de l'huile, et celle de l'encre dispensée par la plume. L'intelligence, la bonté tout entières dans la main".
source : http://www.nonfiction.fr/article-176-la_main_savante_dambroise_pare.htm
Ambroise Paré, formé sur le terrain, avant l'arrivée du cartésianisme, pensait :
« Je le pansay, Dieu le guarist (en moyen français)
Je le pansai et Dieu le guérit. »
On cite volontiers cette phrase modeste de Paré pour résumer sa philosophie. Paré écrivit cette phrase, dans un cahier de notes, au sujet des soins qu'il donna au capitaine Le Rat, lors de la campagne de Piémont de 1537-1538. Il utilisera cette formule tout au long de sa carrière (Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, 2006, p. 42). En 1552, les soldats français, assiégés à Metz par l'armée de Charles Quint, souffraient d'une grande disette. Le serviteur d'un capitaine voulut réquisitionner des vivres auprès de paysans, qui le percèrent de douze coups d'épée. Il était si mal en point que le capitaine s'apprêtait à le faire jeter dans une fosse. Ambroise Paré, persuadé de pouvoir sauver le blessé, obtint qu'il lui fût confié. « Je lui fis office de médecin, d'apothicaire, de chirurgien et de cuisinier : je le pansai jusqu'à la fin de la cure, et Dieu le guérit. » (Jean-Michel Delacomptée, Ambroise Paré, La main savante, Gallimard, 2007, pp. 166-167). Également cité par Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, Pygmalion, 2006, p. 9, qui renvoie à Ambroise Paré, Voyage d'Allemagne, Œuvres, t. III, p. 698. Paré a écrit, dans le même ordre d'idées : « la préservation gît plus en la providence divine qu'au conseil du médecin ou chirurgien ». (Cité par Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, 2006, p. 33).
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_Paré
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Par antoiniste le 5 Mai 2011 à 16:05
Titre : Sacrée médecine, histoire et devenir d'un sanctuaire de la Raison
Auteurs : Jean Baubérot, Raphaël Liogier
Editions : Entrelacs, Paris, 2010, 196 pages
Résumé :
Pour expliquer la crise que traverse aujourd'hui la médecine, J. Baubérot et R. Liogier évoquent les mouvements religieux qui pratiquent la guérison des âmes et des corps, le pouvoir quasi sacerdotal du médecin aux XIXe et au XXe siècle, le rapport à la mort au fil des siècles, les espoirs religieux que cachent la technicité et les incantations biomédicales.
Description :
La médecine est-elle en danger ? L'hôpital est-il une institution en perdition ? Nous vivons en France une crise de la médecine, plus ambivalente que celle de l'école, mais tout aussi profonde.
Aux XIXe et XXe siècles, un transfert d'espérance s'est opéré de la religion vers la médecine, devenue un véritable sanctuaire de la Raison. Mais la médecine a progressivement perdu son statut sacré. La distance qui existait naguère entre le médecin et son patient s'est considérablement réduite. On n'hésite plus à demander des comptes au « docteur » qui n'est plus le détenteur intouchable d'une science sacrée, grand prêtre d'un sanctuaire inviolable. On souhaite pouvoir « mourir dans la dignité » : rester jusqu'au bout un sujet autonome et responsable. On demande à l'hôpital et à ses personnels une perfection impossible : soigner, guérir, consoler, apaiser, à tout moment et à moindre coût.
L'institution hospitalière serait-elle plus qu'un service public ? Elle est en tout cas le reflet du prix que nous accordons à la santé. Aucune réforme de l'hôpital, aucune politique médicale ne peut réussir sans tenir compte des bouleversements des valeurs, des croyances et des modes de vie qui ont secoué nos sociétés depuis la deuxième moitié du XXe siècle.
Plaidoyer pour une voie républicaine originale qui, sans renier l'aspiration à l'universel, se dégage d'un absolutisme scientiste séculaire, cet ouvrage remarquable tente de décrypter l'histoire, et de penser le devenir d'une médecine au service de l'homme. L'effritement des murs du temple offre peut-être l'opportunité de bâtir une nouvelle médecine à la fois plus scientifique et plus humaine, moins mystérieuse et arrogante, moins froide aussi, et pourtant tout aussi, sinon plus efficace.
source : http://www.librairiedialogues.fr/livre/1739190-sacree-medecine-histoire-et-devenir-d-un-sanct--jean-bauberot-raphael-liogier-entrelacs
Recension :
Dans cet essai original, Jean Baubérot et Raphaël Liogier analysent les processus de sacralisation puis de désacralisation de la médecine. Cette dernière, devenue du XIXe siècle à la fin des années 1960 un "sanctuaire de la raison", fut un des symboles sacrés et laïcs du progrès triomphant. Pendant plus d'un siècle, les médecins ont goûté cette "sécularisation enchantée" avant d'être confrontés à l'émergence de contestations de plus en plus marquées. Petit à petit, les patients se font plus critiques, les exigences en termes de médecines dites alternatives s'amplifient et les certitudes scientifiques s'effritent. Les deux auteurs décryptent habilement cette évolution et ses conséquences en prenant pour objet l'hôpital public, analysé comme un miroir de la société.
Au-delà de la perspective historique, c'est dans l'analyse des valeurs sur lesquelles se fonde l'institution hospitalière et l'explicitation des risques de voir ressurgir un hôpital pour les pauvres, à la manière de ceux du Moyen Age, que réside l'un des principaux intérêts de cet ouvrage. Dans un contexte d'accroissement des inégalités de santé et de délitement du service public hospitalier, les deux auteurs proposent une lecture riche des évolutions et des enjeux de la médecine moderne.
David Belliard - Alternatives Economiques n° 299 - février 2011
source : http://www.alternatives-economiques.fr/sacree-medecine--histoire-et-devenir-d-un-sanctuaire-de-la-raison_fr_art_1073_53151.html
Sommaire :
Introduction
Critique de la Raison médicale
La médecine, un « sanctuaire républicain »
La « sécularisation médicale »
L'hôpital, sanctuaire de la médecine
L'hôpital, un « service vital »
Partie 1 : Sacralisation et désacralisation de la médecine, éléments socio-historiques
1. La sacralisation de la médecine, face cachée de la laïcisation en France
L'importance politique de la médecine
Confiance et croyances en la médecine et en l'école
1803 : la création de l'institution médicale
...dans le cadre d'un premier seuil de laïcisation
...et de la visée de la médicalisation (1804)
Rupture anthropologique et conflits des deux France
Transfert et conflits entre médecine et religion
2. Médecine triomphante et laïcité établie : ces extraordinaires « hommes en blanc »
La « mensonge consolateur » du médecin
Allongement de la vie contre soulagement de la douleur
Le passage du premier au second seuil de laïcisation
Pasteur, non-médecin et agent du triomphe de la médecine
La sécularisation enchantée
Laïcisation et médecine
La médecine entre deux forme de pouvoir
Renouveau de l'influence catholique, mais suprématie médicale
L'utopie d'une médicalisation globale
3. 'Le' médecin et 'la' femme Cléricalisme médical ?
La femme, bénéficiaire de la pratique médicale
Religieuses et soignantes
L'action des religieuses : une autre médicalisation
Religieuses et laïcisation de l'hôpital
Religieuses soignantes et infirmières
Les enjeux de l'invocation de la pudeur
Une femme est-elle capable d'être médecin ?
Fonction cléricale, phallus paternel
Les changements des années 1960 et 1970
4. Du clerc triomphant au clerc incertain
Balint : une vision théologique de la médecine
Un cléricalisme médical assumé
De l'antimédecine
...à la demande de séparation de la médecine et de l'Etat
Les patients entre cléricalisme et anticléricalisme médical
Pluralisation médicale et nouvelles formes de contestations
Le tournant de la bioéthique
Le renouveau de la question anthropologique
Mourir dans la dignité : nouveau combat pour la liberté de conscience
Partie 2 : La crise de la raison médicale
5. La médecine, reflet de la société et de ses contradictions
La « crise » de l'hôpital comme « crise » sociale
Les contradictions théoriques et pratiques de l'hôpital moderne
Le continuum représentations-valeurs-décisions-actions
6. Santé industrielle, santé postindustrielle
L'expression matérielle d'une nouvelle économie symbolique de la santé
Les quatre définitions idéaltypiques de la santé au sein de l'hôpital
Représentations de l'hôpital et nouvelles valeurs sanitaires de bien-être et d'autonomie
La logique de l'individuo-globalisme sanitaire
Superpositions et conjonctions de trois types de valeurs au centre de la crise hospitalière
7. La médecine, l'hôpital : théâtre d'illusions
L'industrialisation de l'hôpital
« Docteur » : un statut à part
L'illusion industrielle du progrès médical face à la réalité sociale
Renversement technologique et réisitance symbolique du médecin comme détenteur du « savoir-pouvoir »
Le risque de régression de l'hôpital industriel pour tous à l'hospice néo-féodal pour pauvres
La mise aux normes « postindustrielles » de l'hôpital : évolution et résistances
8. Pour une médecine désillusionnée mais néanmoins républicaine
L'impact des représentations sur les coalitions de l'organisation hospitalière
Le fonctionnement idéologique de la « nouvelle gouvernance hospitalière »
La « nouvelle gouvernance hospitalière » comme champ de luttes symboliques
Dominants et dominés de la nouvelle religion sanitaire « individuo-globaliste »
L'individuo-globalisme sanitaire comme ressource de la « politique du sujet »
Désacraliser la médecine mais sauver l'hôpital
Conclusion : Vers une médecine de moins en moins sacrée et pourtant de plus en plus vitale
Bibliographie
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Par antoiniste le 17 Novembre 2010 à 19:22
Auteur : L. Martin (de Genève)
Titre : Magnétisme humain en face de l'hypnotisme, l'action curative à distance
Editeurs : F. Ducloz (Moûtiers-Tarentaise), 1907, 217 pages (gallica)
Evoque Louis Antoine à la page 140 :
Suivant toujours la même marche dans notre raisonnement, de même que nous avons affirmé, démontré, tout à l'heure, l'action directe du magnétiseur s'exerçant dans son entourage, sur des animaux, avec autant de succès que sur l'homme, nous pouvons affirmer aussi que l'action curative à distance s'exerce aussi bien au profit des animaux qu'à celui de l'homme.
Nous savons que M. Antoine, le réputé magnétiseur belge, de Jemeppe-sur-Meuse, donne journellement des soins à distance à des animaux.
Pourquoi ceux-ci ne seraient-ils pas susceptibles de recevoir l'action bienfaisante à distance au même titre que l'homme ?
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Par antoiniste le 17 Juin 2010 à 15:16
Auteur : Françoise Lempereur (Préface)
Titre : Guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui
Editions : Musée en Piconrue, 2003, format 21/29,7 - 334 p - ill. NB et couleurs
Prix : 42 €
Malgré des progrès incessants, la médecine scientifique est impuissante à prendre en charge tous les maux de l'humanité. A son corps défendant, elle cède le terrain à un autre art de soigner: celui des guérisseurs traditionnels souvent investis d'un don personnel transmis de génération en génération. Cette tradition fait partie intégrante de la la médecine populaire aux multiples aspects: culte des saints guérisseurs, recours aux plantes médicinales, pratiques magico-religieuses, etc...
Associé au Séminaire des Arts et Traditions Populaires de Wallonie de l'Université de Liège et à divers autres chercheurs, le Musée en Piconrue a mené une enquête en profondeur sur le sujet. L'ouvrage a pour ambition de lever un coin du voile sur le petit monde secret des guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui et sur la vitalité de la médecine populaire dont la résistance intrigue dans notre société moderne et scientifique.
source : http://194.78.142.104/piconrue/pages_sommaire/pg_publications.htm#Gu%C3%A9risseurs%20d%27hier%20et%20d%27aujourd%27hui
Au Musée en Piconrue de Bastogne
Guérisseurs d’hier et d’aujourd’hui : un livre et une exposition
La médecine scientifique, malgré des progrès incessants et spectaculaires, est impuissante à prendre en charge tous les maux de l'humanité. A son corps défendant, elle doit alors abandonner le terrain à un autre art de soigner: celui des guérisseurs traditionnels qui pratiquent, dans une semi-clandestinité, leur étonnant "charisme de bienfaisance", la plupart du temps fondé sur un don personnel transmis de génération en génération. D'où vient cette tradition? Quels liens entretient-elle avec la médecine savante et les multiples aspects de la médecine populaire dont elle fait partie intégrante (culte des saints guérisseurs, recours aux plantes médicinales, pratiques magico-religieuses, etc.)? Quelle est la place du guérisseur dans la Wallonie d'aujourd'hui?
Piconrue s’est associé avec le Séminaire des Arts et Traditions Populaires de Wallonie et divers autres chercheurs (folkloristes, ethnologues, anthropologues, historiens, médecins) afin de mener une enquête en profondeur sur le sujet. De ce travail, nous avons tiré un livre de référence abondamment illustré ainsi qu'une exposition: ces deux réalisations ont pour ambition de lever un coin du voile sur le petit monde secret des guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui et plus largement sur la vitalité de la médecine populaire dont la résistance intrigue dans notre société moderne et scientifique.
A. L’exposition
L'exposition, quant à elle, évoque la figure du guérisseur traditionnel – "rebouteux", magnétiseur, etc. – à travers ses pratiques et ses instruments. Elle en re-situe la figure dans le contexte plus général de la médecine populaire.
De salle en salle, le visiteur découvre ainsi, maladie par maladie, les multiples remèdes proposés par l'art de guérir traditionnel, comme le recours au surnaturel (culte des saints guérisseurs, pratiques magico-religieuses, etc.) ou les médications naturelles (préparations empiriques à base de plantes médicinales, etc.). Les remèdes fabriqués par l'industrie à partir de recettes traditionnelles et vendus en pharmacie sont également pris en considération.
L'exposition éclaire particulièrement bien la grande et pittoresque diversité de toutes ces thérapeutiques. Elle met en scène de manière attrayante et vivante tout un arsenal de pièces hétéroclites, à la beauté singulière: de la statue de Notre-Dame aux Larmes invoquée contre les maux d'yeux, à l'arbre à clous sur lequel le patient transférait son mal de dent; du livre de remèdes paysan au flacon d'huile de foie de morue; de l'herbier ou de l'almanach du XVIe siècle à l'affiche moderne vantant les mérites d'un élixir miracle; d'un tableau de Breughel de Velours à une boîtes en fer lithographiées ayant contenu des pastilles anti-toux.
Ont notamment contribué à cette exposition d'une grande richesse documentaire les Université de Liège et de Louvain, le Musée de la Vie rurale de Peppange, l'abbaye de Maredsous ainsi que plusieurs collectionneurs de renom: Mme Marine Robert (les affiches publicitaires Thérabel), Mme Dardenne de Grand-Hallet (les boîtes en fer blanc lithographiées), M. Georges Vanhalle de Huy (instruments et objets divers provenant d'une ancienne pharmacie), Mme Versailles de Tournai (les objets concernant la confection et la conservation de la thériaque). Plusieurs œuvres d'art et objets relatifs à la médecine populaire ont par ailleurs été prêtés, à l'initiative de la Province de Liège, par le Musée de la Vie wallonne, le Musée de Wanne et le Musée de l'Art wallon.
Le montage audio-visuel, qui accompagne l’exposition, est consacré à la figure d’Hildegarde de Bingen, mystique allemande, prophétesse et guérisseuse du XIIe siècle. La salle vidéo projettera par ailleurs des films ethnographiques et des reportages sur les guérisseurs traditionnels d’Ardenne, sur les arbres à clous, les pèlerinages aux sources miraculeuses, etc.
Ouverture de l’exposition du 1er juillet au 6 novembre 2003, du mardi au dimanche, de 13 h 30 à 18 h, au Musée en Piconrue, place Saint-Pierre, à Bastogne.
Pour plus d'informations:
Possibilités d'interview avec:
* Françoise Lempereur, ethnologue, responsable de l'enquête sur les guérisseurs d'aujourd'hui.
* André Neuberg ou Olivier Donneau, pour le Musée en Piconrue. Tél.: 061/21 56 14
B. L'album Guérisseurs d'hier et d'ajourd'hui.
Il s’agit d’un album de 340 pages , plus de 250 illustrations en quadrichromie. Prix de souscription : 35 euros jusqu’au 30 juillet 2003. S’adresser au Musée en Piconrue, place Saint-Pierre, 24, 6600 Bastogne.
Prix de vente après cette échéance : 42 euros, au musée ou en librairie.
Table des matières.
I. Guérisseurs et médecins: des savoirs concurrents?
Carmélia OPSOMER - Robert HALLEUX, Médecine savante et médecine populaire. Balises pour une histoire parallèle.
II. Guérisseurs d’autrefois
Joseph MERSCH, Hildegarde de Bingen.
Antoinette REUTER, Le prêtre, une figure singulière de guérisseur dans les procès de sorcellerie luxembourgeois (XVIIe siècle).
Joseph MERSCH, L’abbé Nicolas Neuens, naturopathe et hydrothérapeute.
Louis CHALON, Quand le spiritisme tourne au culte populaire… (Louis Antoine dit Antoine le Guérisseur (1846-1912), fondateur de l'antoinisme)
Micheline BARON-VAN EECHOUTE - Mireille LECRENIER, En région liégeoise, cinq tombes de guérisseurs encore fleuries.
Sébastien ZANUSSI, La source du Père Antoine.
Philippe ANDRIANNE, Bodet: L’herboriste guérisseur de Malmedy.
Annette DE MARNEFFE-LAURENT - Esther BAIWIR, Catherine Seret: plus de 150 ans de guérison.
Olivier SCHMITZ, L’arsenal thérapeutique familial d’autrefois à travers un carnet de recettes (XIXe - XXe siècles).
Francine DELVAUX, La publicité pour les remèdes.
Nicole SCHMIT, La médecine populaire à travers la littérature wallonne.
III. Guérisseurs d’aujourd’hui
Olivier Schmitz, Usagers et praticiens, quelques aspects sociaux du recours aux guérisseurs: l’exemple de la Wallonie.
Olivier DONNEAU, Guérisseurs d’Ardenne et du pays de Liège. Quelques données statistiques
Jacques CHARNEUX, Le vieil Armel et ses guérisseurs d’Ardenne. Souvenances et complaisances d’un fidèle usager toujours bien vivant.
Yvette BRISMEE-ANTOINE, Le don et le secret.
Astrid CORBEAU, Les guérisseurs: un don sans contre-don?
Marie-Claire DESMETTE, Confessions de guérison ou… Que cherchent-ils chez le guérisseur?
Françoise LEMPEREUR, Guérisseurs bilingues des Fourons.
Marc LAMBORAY, La pommade de Durbuy, un remède miracle?
IV. Prévenir le mal et le guérir. Recours à l'Au-delà
Lucienne STRIVAY, Prévenir le mal.
Olivier DONNEAU, Médecins et vétérinaires célestes.
Michèle BARON, Pèlerinages aux saints guérisseurs en Hesbaye liégeoise, hier et aujourd'hui.
Françoise LEMPEREUR - Michèle BARON, La pratique de la neuvaine.
Marc LAMBORAY, L'huile Sainte-Catherine.
Alain-Gérard KRUPA, La religion populaire dans les collections du Musée de la Vie wallonne.
Paul SANGLAN, L'arbre guérisseur.
V. L'animal guérisseur
Georges THEVES, Les animaux utilisés en médecine et en chirurgie, jadis et aujourd'hui.
Marc LAMBORAY, L'animal guérisseur.
Michel BRISMEE, Un guérisseur inattendu: le dard de l'abeille.
VI. La vertu des simples
Anicet FRASELLE, Les saints, les simples et la santé.
Philippe ANDRIANNE, L’élément végétal dans la pharmacopée populaire.
Philippe ANDRIANNE, De la thériaque à l'élixir du Suédois, un remède très ancien redevenu populaire.
Marie-Claire DESMETTE Pommade aux fleurs de souci - Pommade aux fleurs de camomille
Ann DEPRETER L’herboristerie de transmission en région spadoise .
VII. Sources de vie
Marie-Ode TULLIEZ La Fontaine Sainte-Geneviève de Strée.
Françoise LEMPEREUR Les eaux qui guérissent.
Philippe ANDRIANNE, Le sourcier.
Philippe ANDRIANNE, Les eaux médicinales.
VIII. Pierres de santé
Olivier SCHMITZ, Les pierres à usage thérapeutique.
Postface
Bibiographie générale et par thèmes
Le chapitre présentant l'antoinisme est cours, et surtout il est en corrélation avec certains spirites. Le titre en témoigne (Quand le spiritisme tourne au culte populaire...). Iconographiquement, on trouve une photo du Père par I. Mordant, Liège avec l'Arbre de la Science de la Vue du Mal avec les dates et lieux de naissance et de désincarnation ; L'Arbre de la Science de la Vue du Mal en plus grand format, et une photo du temple d'Antoine le Guérisseur (avant la fondation du Culte Antoiniste). On nous parle ensuite du spiritisme et de la piété populaire avec les cas de Gilles Cabolet, Pierre Vilette, Denis Randaxhe, Henri Lacroix, Renée Remacle, et Pierre de Lambert.
Ensuite vient une description de la Source du Père Antoine (avec une photo de celle-ci, et une photo de la Mère Antoine). La source sera de nouveau évoquée dans le chapitre Les eaux qui guérissent.
Bref, comme dans La Belgique et ses Dieux, ou dans le Musée de la Vie wallonne, c'est le christianisme qui est le plus étudié et le reste se retrouve en parent pauvre des Universités. Cependant, comme le disait Pierre Debouxhtay, et comme le dit encore Régis Dericquebourg, l'antoinisme mérite d'être étudié...
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Par antoiniste le 3 Mars 2010 à 15:44
Titre Les figures de la guérison, XVIIIe-XIXe siècles: une histoire sociale et culturelle des professions médicales au pays de Liège
Volume 255 de Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège, Université Liège Faculté de Philosophie et Lettres
Auteur Carl Havelange
Éditeur Librairie Droz, 1990
ISBN 2251662553, 9782251662558
Longueur 510 pages
Evoque Louis Antoine à la page 367. L'auteur a été une référence pour Régis Dericquebourg pour mener à bien sa réflexion sur le phénomène des religions de guérisons. Il est aussi l'auteur d'un article intitulé "Quelques aspects du discours médical à Liège" (BTNG-RBHC, 16, 1985, 1-2, pp 175-211).Deux mois auparavant venait de mourir, à Jemeppe, Antoine le guérisseur, ancien mineur de fond, magnétiseur et mystique à la porte duquel se pressait, depuis plus de dix ans, une foule ininterrompue de malades et de fervents. Il avait été condamné, en 1901, à 26 francs d’amende pour exercice illégal de l’art de guérir ; en 1907, il comparaît une nouvelle fois devant le tribunal correctionnel de Liège, soutenu par “une foule grouillante, énorme, passionnée”, mais il est cette fois acquitté, les faits qui lui sont imputés n’ayant pu être établis à suffisance.
Acquitté ou condamné, Antoine poursuit sa carrière sans trop se préoccuper des lois. Il a pour lui les forces inébranlables de ses convictions et de sa popularité. Pour les praticiens non patentés de grande envergure — aussi différents puissent-ils être les uns des autres — le passage au tribunal est plus souvent un piédestal, à la fois consécration et mesure de leur succès, qu’une épreuve dissuasive. A ces occasions, s’élève des salles d’audience toujours bondées un murmure admiratif et bienveillant : dans une société dominée par les inégalités et les conflits sociaux, celui-ci formule l’espoir toujours recommencé et l’enchantement de guérir, de comprendre le monde selon les lois de son propre désir.
Carl Havelange, Les Figures de la guérison (XVIIIe-XIXe siècles)
Quatrième partie. Enthousiasmes et résistances : le corps médical sur les chemins du pouvoir (1830-1914)
Chapitre III. A l’ombre du discours médical : récurrences et doléances
p. 345-398
1. Au cœur du débat : la concurrence des empiriques
source : http://books.openedition.org/pulg/377?format=toc
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