• Temple antoiniste, rue du Pré-Saint-Gervais - achat du terrain en 1927

    1927. 937. - Echange de parties de l'immeuble 45, rue du Pré-Saint-Gervais contre la partie restante des immeuble communaux 47-49, rue du Pré-Saint-Gervais (M. André Le Troquer, rapporteur).

              Le Conseil,
        vu le mémoire en date du 5 juillet 1927, par lequel M. le Préfet de la Seine propose d'acquérir, à l'amiable, de MM. Chanteau et Parage :
        1° Une bande de terrain d'une surface de 276 mq 50 nécessaire à l'élargissement de la Petite-Rue-des-Lilas, plus la moitié du sol de cette voie, au devant dudit terrain représentant 64 mq 60 de superficie, soit au total, 341 mq 10.
        2° Une bande de terrain d'une surface de 74 mq 30 nécessaire à l'élargissement de la rue du Pré-Saint-Gervais.
        Moyennant la cession en contre-échange par la Ville de Paris du terrain hors alignement provenant des immeubles 47 et 49, rue du Pré-Saint-Gervais, ledit terrain d'une surface de 301 mètres carrés environ, y compris une surface de 57 mq 90, pour partie de la moitié du sol de la Petite-Rue-des-Lilas ; et moyennant le paiement par MM. Chanteau et Parage d'une soulte de 10.000 francs ;
       Vu le plan ; ensemble le rapport estimatif et l'avis de la Commission supérieure de voirie ;
        Vu les procès-verbaux de la Commission des indemnités en date des 1er et 22 juin 1927 ;
        Vu l'engagement souscrit par MM. Chanteau et Parage ;
        Sur le rapport présenté par M. André Le Troquer, au nom de la 3e Commission,
              Délibère :
        Article premier. - M. le Préfet de la Seine est autorisé à acquérir de MM. Chanteau (Pierre) et Parage (Maurice), demeurant à Paris, 15, rue Claude-Lorrain, agissant comme seuls membres de la société en nom collectif « Chanteau et Cie » , dont le siège est à Paris, 192 bis, rue Championnet, et au nom de la Cultuelle antoiniste pour laquelle ils ont déclaré se porter fort :
        1° Une bande de terrain d'une surface de 276 mq 50 nécessaire à l'élargissement de la Petite-Rue-des-Lilas, plus la moitié du sol de cette voie, au-devant dudit terrain représentant 64 mq 60 de superficie, soit au total, 341 mq 10 ;
        2° Une bande de terrain d'une surface de 74 mq 30 nécessaire à l'élargissement de la rue du Pré-Saint-Gervais ;
        Lesdites bandes de terrain figurées au plan susvisé sous une teinte jaune.
        Cette acquisition aura lieu moyennant la cession en contre-échange par la ville de Paris du terrain hors alignement provenant des immeubles 47 et 49, rue du Pré-Saint-Gervais, ledit terrain d'une surface de 301 mètres carrés environ, y compris une surface de 57 mq 90 pour partie de la moitié du sol de la Petite-Rue-des-Lilas, figurée audit plan sous la teinte bleue ; et la paiement par MM. Chanteau et Parage d'une soulte de 10.000 francs au profit de la Ville, stipulée payable le jour où aura lieu la prise de possession des arcelles échangées, lesquelles devront être réciproquement livrées libres de toute location et débarasséées de tous matériaux de construction.
        Etant entendu que la Ville de Paris prend l'engagement de faire toute diligence pour obtenir l'évacuation des immeubles 47 et 49 rue du Pré-Saint-Gervais, avant le 1er janvier 1928.
        Etant, en outre, convenu que les frais, droits et honoraires auxquels donnera lieu la réalisation du présent échange, lequel sera régularisé par contrat notarié, seront supportés par moitié par chacune des parties co-échangistes, saufà ceux afférents à la soulte qui seront supportés par MM. Chanteau et Parage.
        Art. 2. - La dépense nécessaire pour réaliser l'échange, évaluée provisoirement à 500 francs, et comprenant les frais, intérêts et acessoires de toute nature, sera imputée sur le chap. T. 22, art. 2556/7°, du budget de l'exercice 1927 (Prolongement de la rue Pelleport).
        Art. 3 - La soulte de 10.000 francs résultant de cet échange sera inscrite en recette du chap. 22, art. 395, du budget de l'exercice 1927.
        Art. 4 - Un crédit de 55.377 francs, valeur de la parcelle cédée par M. Chanteau à la Ville de Paris, est ouvert pour ordre au chap. 22, art. 395 bis/10°, du buget supplémentaire de 1927, par corrélation avec une recette égale de 55.377 francs à inscrire également pour ordre au chap. 22, art. 395 bis/10°, dudit budget (Valeur de la parcelle de terrain cédée par la Vile à M. Chanteau).

    Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 21 août 1927


    votre commentaire
  • Le mystère du Pré-Saint Gervais

    Saviez-vous qu’au numéro 49 se trouve le siège des Associations culturelles Antoinistes qui comptent quand même en France 23 lieux de cultes ?
    L’antoinisme, en quelques mots, revendique un million d’adeptes et est une des "petites religions" les plus connues parmi celles installées en France. Louis Antoine naquit vers 1846 en Belgique. Très pauvre, il gagna sa vie d’abord en Allemagne puis à Varsovie avant d’assumer les fonctions, modestes, de concierge aux tôleries de Jemeppe-sur-Meuse. C’est là qu’il s’initia au spiritisme, s’enthousiasma et se découvrit medium.
    Il entreprit de soigner des malades. Sa doctrine fut très vite colporter par ses disciples de maison en maison. C’est en 1906, un premier temple fut construit. 150 000 signatures réclamèrent la reconnaissance officielle du nouveau culte ! Le 25 juin 1912, il se « désincarna » laissant à sa veuve le soin de continuer son travail : répandre sa religion. Elle lui consacra les 30 années restantes de sa vie. Sa doctrine n’est pourtant ni claire ni cohérente. Elle dit que tous les maux viennent de l’imagination, c’est donc elle qu’il faut éradiquer. La matière n’a pas de réalité. L’homme ne peut donc pas mourir. L’antoiniste se veut une religion utile.
    Ses pratiquants doivent être là jour et nuit pour ceux qui souffrent moralement et physiquement et ne reçoivent jamais d’argent. Ils n’acceptent aucune offrandes non plus et refusent même les testaments.
    Leurs conseils s’accompagnent d’une muette prière au Père et c’est tout. On célèbre le 25 juin, l’anniversaire de la « désincarnation du Père » puis la consécration du premier temple le 15 août, Noël, l’Ascension mais ni Pâques ni la Pentecôte.
    Le temple du Pré-Saint-Gervais peut contenir 300 personnes et il est souvent plein.

    Le Bonbon, 19e & 20e arrondissements, décembre 2010 — Le bon en arrière, p.18


    votre commentaire
  • ANTOINISM SPREADS

    Religions Cult Teaching illness and Matter Unreal Has Over 100 Churches.

        PARIS, July 5. – (AP) – Antoinism, a religious cult that deals with mental and bodily ills, is to have a second church in Paris.
        The announcement caused Parisians to learn that this sect, only a generation old, has a hundred churches throughout the world ruled from the the town of Jemeppe-sur-Meuse, in Belgium, where "The Mother," widow of Antoine, founder and "The Father," still presides over the services.
        It is a tenet of the cult that illness and matter are unreal.

     

    The Niagara Falls Gazette, Thursday, July 5, 1928
    source : fultonhistory.com


    votre commentaire
  •     Les premiers mois de l'année 1943 n'ont apporté aucun changement à la vie de Thérèse et de Lili, toujours réfugiées à Saint-Pierre-des-Bois. Toutes les lettres que Thérèse nous avait adressées à cette période ont été perdues ; c'est donc de mémoire qu'elle dit aujourd'hui e pas avoir gardé un bon souvenir de son séjour chez Madame Renée où elle se fait appeler Marie. [...]
        Vers la fin de l'été 1943, la maman de Thérèse (Marie, Ida), avait fait la connaissance, grâce à une voisine, d'un adepte antoiniste voué à l'amour du prochain qui, apprenant que Thérèse se plaignait, se proposa de la prendre chez lui en attendant de trouver une autre place. C'est ainsi que Thérèse passa quatre mois (jusqu'en février 1944) à Saint-Maurice (Seine) chez Oncle Georges et Tante Lucile.

    Paul Sechter, Deux petites filles juives dans la tourmente nazie, p.72-73
    L'Harmattan, Paris, 2009


    Présentation de l'éditeur
    De 1939 à 1945, les nazis allemands ont embrasé l'Europe tout entière en poursuivant partout les crimes qu'ils avaient expérimentés chez eux. Ils ont atteint le dernier degré de l'horreur et de l'ignominie. Jusqu'à maintenant, personne au monde n'était parvenu à une telle " perfection criminelle ". Onze mille enfants juifs de France ont été exterminés dans les chambres à gaz. D'autres, heureusement plus nombreux, ont échappé à la traque des hitlériens, en " jouant " à un cache-cache mortel. Mais, après avoir été privés des joies de l'enfance, ils ont appris, une fois libres, qu'ils étaient devenus orphelins et que l'amour de leur mère, ou de leur père, ou des deux à la fois, leur avait été enlevé. Thérèse et Lili, elles aussi, ont subi ces épreuves, durant les années noires de l'occupation allemande. Elles sont aujourd'hui les gardiennes de la Mémoire aux côtés des milliers d'autres petites filles et petits garçons juifs qui eurent leur vie ravagée par les nazis.
    Biographie de l'auteur
    Paul Sechter est né en février 1921 à Paris IXe. Il a vécu les années de guerre dans une quasi-clandestinité, sans avoir été pour autant un résistant. En tant que " Juif partiel ", il a aidé des Juifs à se cacher et il a participé avec beaucoup d'autres à la sauvegarde des enfants. Après avoir fait de nombreux métiers, il est à la retraite depuis plus de vingt ans.
    source : amazon.fr


    votre commentaire
  •     Le Père Chéry, pour son Offensive des sectes, en 1954, demanda le nombre de fidèles réguliers fréquentant le temple de la rue du Pré-Saint-Gervais, dans le XIXe arrondissement de Paris, s'est vu répondre : environ 1.800 fidèles réguliers et "des milliers" d'autres.

    C.Ch. Chéry o.p., L'Offensive des sectes, 1954, p.261


    votre commentaire
  •     Pour voir les Antoinistes en action, nous irons à l'un de leurs trois temples parisiens celui du Pré-Saint-Gervais, un dimanche matin. On ne peut pas dire que ce soit un "culte", puisque cela ne comporte pas de prières. Ils appellent cela une "opération", nous verrons pourquoi.
        La salle est peinte en vert, intégralement, à l'exception d'un immense panneau noir sur le mur du fond. Sur le panneau se détachent des inscriptions en blanc :
        "Tous les dimanches à 10 heures, enseignement du Père, etc."
        "L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ, etc.", et une suite de phrase sur la foi, salut du monde, parce qu'elle engendre l'Amour.
        La salle peut contenir 200 personnes ; à la tribune, nous sommes 75. Tout est plein. Nous sommes accueillis par un "frère", vêtu d'une sorte de lévite noire. Plusieurs sont disséminés dans l'assistance. Il y a également des "soeurs", tout de noir habillées, robe uniforme, petit bonnet tuyauté et courte mantille.
        Au centre de la salle, devant le panneau du fond, un podium sur lequel est disposée une table ; derrière la table une chaire élevée. Dans la chaire un monsieur en costume laïc qui ne dit rien ; à la table (couverte d'un tapis vert) un frère en soutane. Il lit, d'une voix monocorde et enrouée, des pages du "Père Antoine" (1). Les fidèles écoutent méditativement. C'est profondément incohérent et ennuyeux (2). Je regarde le public : environ 20% d'hommes (en pleine force de l'âge pour la plupart), le monde féminin plutôt jeune qu'âgé. A la gauche du lecteur, un arbre dessiné : c'est "l'arbre de la Science et de la vue du Mal" (3). Au-dessus, une photo du Père Antoine, cheveux et barbe de prophète. A droite du lecteur, une photo de la Mère Antoine, qui continua l'oeuvre de son mari après sa mort.
        A 10 h. 25, la lecture est finie. Une bonne moitié de l'assistance se retire. L'autre reste assise, tandis que les deux frères de la chaire s'en vont à la sacristie (4).
        Nous restons un moment pour voir ce qui va se passer.
        Il ne se passe rien. Les gens qui restent là s'apprêtent à se faire "opérer" : l'un après l'autre, quand c'est leur tour, ils vont consulter un des frères ou une des soeurs (5), à la sacristie (6) ou derrière un paravent (il y en a dans plusieurs coins, un à la tribune)(7). Là, ils font leurs confidences et reçoivent de bons conseils. Ce sont des malades qui désirent leur guérison. Celui qui les reçoit les assure de ses "bonnes pensées", leur impose les mains et les renvoie en paix (8).

    H.Ch. Chéry, o.p., L'offensive des sectes, 1954, p.251

    (1) Il est étonnant que quelqu'un se tienne en costume laïc à la grande tribune pendant la lecture. Il doit s'agir d'une erreur dans le déroulement de l'opération.
    (2) Passons sur ce jugement de valeur que n'ont pas l'air de partager les autres membres de l'assistance.
    (3) Encore une erreur dans le nom du symbole antoiniste : c'est l'Arbre de la Science de la Vue du Mal.
    (4) J'ignore ce qu'entend par là le Père Chéry. Certainement le vestibule ou le vestiaire où les frères retirent le costume antoiniste.
    (5) Erreur dans l'appréciation : l'Opération est le recueillement, la consultation est pour recevoir un secour moral.
    (6) Il est encore plus étonnant que le frère non costumé aille dans la sacristie pour recevoir une personne désirant consulter.
    (7) Lors de mon recueillement au temple dernièrement, j'ai vu le paravent à la tribune, mais il ne me semble pas qu'il y en avait encore dans les coins.
    (8) Le Père Chéry n'a pas du consulter, sinon il saurait que le culte de fait pas d'imposition des mains.


    1 commentaire
  • source : www.cadastre.gouv.fr


    votre commentaire

  • votre commentaire
  •     Le XIXe arrondissement est à la fois le hangar aux matériaux et le garde-manger de Paris. Les citadins du centre n'ont pas souvent occasion de s'y rendre ; à peine font-ils, une fois ou deux en leur vie, l'excursion des Buttes-Chaumont. Cependant le mouvement des affaires est aussi important qu'aux Halles et la foule qui se presse semble venir de toutes les régions d'alentour. Ici, nous ne sommes pas sur un territoire d'habitation hors duquel on travaille ; c'est un lieu d'industrie et de commerce actif, animé, bruyant, qui attire et captive. Cela du moins est vrai pour les deux premiers quartiers, la Villette et le Pont-de-Flandre qui sont en plaine ; les quartiers d'Amérique et du Combat ont d'autres traits.
        A la Villette, la première chose qu'on voit, c'est le canal qui coupe en deux le quartier, et ensuite se prolonge dans le Pont-de-Flandre qu'il sectionne en croix. Puis, les Magasins Généraux, les établissements de la Douane et de l'Octroi, la direction des Pompes Funèbres, les ateliers de la Compagnie des Petites Voitures, le dépôt des Omnibus, la raffinerie Lebaudy, et dans le Pont-de-Flandre, mais pas très loin de la Villette, la raffinerie Sommier et l'usine à gaz. On a idée déjà du monde qui circule et travaille. Il faut plusieurs milliers de tombereaux ou de camions pour le transport de tout ce charbon, de tout ce bois de construction, de toutes ces farines, de tous ces matériaux, ciments, plâtres, pierres meulières, briques, tuiles, produits chimiques et de ces pierres de taille qui sont venues par le canal. Tout ce qui est lourd vient à Paris par voie fluviale, parce que ce mode de transport est moins cher qu'un autre. Il a fallu des conducteurs à ces bateaux, il faut des bras pour la décharge. Les quais de Seine, de la Loire, de l'Oise et de la Marne offrent une animation qui ne cesse qu'avec le jour. Le quartier compte 50.000 habitants, mais il convient d'y ajouter la population des bateaux qui sans doute n'est pas fixe, puisqu'elle ne cesse de se renouveler, mais qui s'élève à plusieurs milliers d'âmes. C'est un des points les plus vivants de Paris.
        Le Pont-de-Flandre a beaucoup moins d'habitants, 15.000 environ. La plus grande part de son territoire est prise par les abattoirs, l'usine à gaz et le canal. L'animation y est intense. De toutes parts, par rues, par chemins de fer et par canaux arrivent au marché les moutons, les boeufs et les porcs, que les bouchers de gros et de détail attendent un peu plus loin. A peu près toute la viande que l'on débite à Paris est ici préparée et vendue. Dans la rue de Flandre, il n'existe pour ainsi dire pas une maison où l'on ne voit un boucher, un charcutier ou un tripier. Les débits de vins sont aussi très près les uns des autres, et à l'intérieur, derrière des grillages élevés pour cela, se traitent, entre agriculteurs et marchands, des ventes importantes que l'on règle sur place, en argent. — Sur les quais on décharge des peaux, des blancs minéraux et surtout du charbon, pour l'usine à gaz. — Dans la rue de Flandre, l'Urbaine a un dépôt de voitures et de nombreux intermédiaires ont ouvert des bureaux de placement.
        A vrai dire, toute cette foule, qui travaille ou fait commerce aux abattoirs ou au marché, n'habite pas le quartier. Ce sont ou des commerçants de la ville, ou des propriétaires de la campagne, ou des ouvriers, meneurs de bestiaux, tueurs, maîtres ou garçons d'échaudoirs qui, la plupart, habitent Pantin ou Saint-Gervais. La population qui réside ressemble beaucoup à celle de la Villette. Ce qui domine, ce sont les ouvriers et ouvrières des sucreries, les débardeurs, les charretiers, palefreniers, laveurs de voitures, tous gens dont le travail est dur et qui dépensent de la force. Il y a de bons métiers. Ainsi, les conducteurs de fardiers, qui dirigent de cinq à huit chevaux, reçoivent de bons salaires et des pourboires sérieux dans les chantiers où ils déchargent leurs pierres. Il y a des ressources en nourriture, car les bas morceaux dont ne veulent pas les bouchers au détail sont laissés à bon compte aux journaliers des abattoirs. Malgré cela, ceux, qui manquent du nécessaire sont nombreux. Les institutions du genre de celles qui sont encouragées ou dirigées par les Compagnies des Chemins de fer, telles qu'économats, caisses de secours, de prêt et d'épargne font ici défaut. Les salaires, si gros qu'ils soient parfois, sont absorbés au jour le jour ; en sorte que le chômage et la maladie sont de véritables fléaux. L'abus des boissons fortes si excusable, mais en même temps si dangereux, pour cette population de travailleurs, apporte encore une nouvelle source de misères. Cependant, dans le Pont-de-Flandre et la Villette le travail manque rarement ; c'est pour cela, sans doute, qu'il y a tant d'ouvriers étrangers, surtout des Italiens, des Belges et des Allemands. Les paresseux, les individus sans profession sont la très rare exception. Ils ne sauraient à qui parler pour dire leurs malheurs. On est de la Villette et l'on a tant à faire, qu'à peine de loin en loin, peut-on descendre dans Paris. Les lieux les plus nécessiteux sont : à la Villette, passage Choquet où se sont établis des chiffonniers ; rue de Tanger, rue de Flandre, rue Riquet, et beaucoup plus haut dans la rue de Flandre, passage Joinville, où dominent les nombreuses familles de raffineurs, rue d'Allemagne, rue de Meaux et rue Petit où l'on rencontre beaucoup d'inscrits du bureau de bienfaisance. Au Pont-de-Flandre, les rues de Nantes, de l'Argonne, Rouvet, le passage Auvry sont une agglomération de malheureux, composée surtout de débardeurs et de sucriers. Et partout, dans l'ensemble des deux quartiers, on subit le contre-coup des accidents de la vie de Paris. Un arrêt dans la batellerie, dans la construction, ou dans l'aisance générale, et tout ce monde en souffre. Les demandes de secours doivent se produire par violentes poussées à la suite d'événements ou de phénomènes sociaux qu'il est difficile, pour ne pas dire impossible, de prévoir, mais qu'on pourrait tenter d'étudier.

    Henri Bonnet, Paris qui souffre, la misère à Paris (1907)
    source : Gallica


    votre commentaire
  • Histoire du quartier du Temple de la rue du Pré Saint-Gervais, au Nord-Est de Paris-19e arrondissement :

    Dans le courant du XIXe siècle, plusieurs circonstances ont contribué à donner à La Villette une énorme activité industrielle : d'abord le percement des trois canaux, puis l'ouverture du chemin de fer de l'Est, enfin la translation qui a été effectuée dans cette région du marché de Sceaux deux fois séculaire et la création du plus important des abattoirs parisiens. Tout cela n'aurait pas suffi à faire de l'arrondissement un lieu de délices si, par une heureuse compensation, le second Empire ne lui avait accordé une promenade charmante en transformant en parc les carrières par trop sauvages des Buttes-Chaumont. Et la troisième République, à son tour, l'a doté de larges voies, d'établissements municipaux et scolaires confortables, de moyens de transports aisés et abondants.

    Pour en finir avec les généralités, disons encore qu'en 1859, La Villette fut une des rares communes qui ne considérèrent pas comme un bienfait leur annexion à Paris.
    Des protestations, nombreuses autant que véhémentes, constituèrent le dossier de l'enquête de commodo que le gouvernement avait ordonnée, pour la forme. Les arrivages par wagons ou bateaux, y était-il dit, font de La Villette le véritable entrepôt de Paris; l'annexion sera une calamité, une ruine pour les négociants; la vie devenant plus coûteuse, les salaires devront être augmentés, etc.

    source : http://www.cosmovisions.com/monuParis19.htm


    votre commentaire
  • source : Base Mémoire


    votre commentaire
  • source : Base Mémoire


    votre commentaire

  • votre commentaire

  • votre commentaire

  • votre commentaire

  • votre commentaire

  • votre commentaire
  • source : mappy.fr


    votre commentaire
  • source : Google Streetview


    votre commentaire