•     Si nous rêvions toutes les nuits la même chose, elle nous affecterait autant que les objets que nous voyons tous les jours ; et si un artisan était sûr de rêver toutes les nuits, douze heures durant, qu'il est roi, je crois qu'il serait presque aussi heureux qu'un roi qui rêverait toutes les nuits, douze heures durant, qu'il serait artisan.
        Si nous rêvions toutes les nuits que nous sommes poursuivis par des ennemis, et agités par ces fantômes pénibles, et qu'on passât tous les jours en diverses occupations, comme quand on fait voyage, on souffrirait presque autant que si cela était véritable, et on appréhenderait de dormir, comme on appréhende le réveil quand on craint d'entrer dans de tels malheurs en effet. Et en effet il ferait à peu près les mêmes maux que la réalité. Mais parce que les songes sont tous différents, et qu'un même se diversifie, ce qu'on y voit affecte bien moins que ce qu'on voit en veillant, à cause de la continuité, qui n'est pourtant pas si continue et égale qu'elle ne change aussi, mais moins brusquement, si ce n'est rarement, comme quand on voyage ; et alors on dit : Il me semble que je rêve; car la vie est un songe un peu moins inconstant.

    Blaise Pascal, Pensées, Chapitre IV, XI, p.156
    source : GoogleBooks


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  •    Le mysticisme où prédomine l'imagination, mysticisme théorique.

       Il aspire à une union sensible avec l'objet de son amour, qu'à une intuition immédiate, à une contemplation réelle de l'invisible. Il se crée donc des types et des symboles, pour se représenter l'Être dont il est dit : Tu ne t'en feras point d'image. Il rentre également en lui-même, ou plutôt il prétend sortir de lui-même, puisque les distractions du monde offusquent sa vue ; il ferme les yeux du corps, afin que ses yeux intellectuels puissent voir plus clairement, et comme l'âme n'arrive qu'avec peine à cet état de simplicité et de silence, où rien ne la remplit plus que l'image de Dieu, il cherche des moyens artificiels pour les transporter à ce degré de ravissement, où Dieu se montre dans toute la nudité de son essence. C'est là secret des intuitions des solitaires Hindous et des anciens Hésychiastes du mont Athos. Quand l'âme mystique a réussi à se dégager de tout ce qui n'était pas Dieu en elle, celui-ci lui apparaît ; et nous entrons dans le domaine si fantastique des visions. Si nous demandons aux mystiques comment l'Être infini s'est montré à leur vue intérieure, ils nous répondront qu'il leur est apparu d'une manière ineffable, comme une lumière éblouissante, ou bien comme la nuit la plus obscure. Cependant ils entendent sa voix, ils lui parlent, et le Verbe intérieur leur découvre les secrets de l'avenir. Mais bientôt l'illumination surnaturelle cesse, et l'âme est remplie de ténèbres qui l'effraient et l'attristent. Ces illusions psychologiques sont une source de bonheur et de joie pour certaines âmes, qui, trompées par une ardente imagination, peuvent être convaincues de la réalité de leurs visions ; mais quelques lucides qu'aient été ces dernières, elles ne sont toujours que des faits individuels, et la lumière qui a jailli dans l'âme ravie, est incapable d'en éclairer d'autres.

    Charles Schmidt, Introduction sur l'origine et la nature du scepticisme (1836)
    source : gallica


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  •     Il faut donc, M. F., que ces vérités soient bien puissantes et bien salutaires, puisque l'Esprit-Saint nous assure que, si nous les méditons sérieusement, nous ne pécherons jamais. Ce n'est pas bien difficile à comprendre. En effet, M. F., qui est celui qui pourrait s'attacher aux biens de ce monde en pensant que dans peu de temps il n'y sera plus ? que depuis Adam jusqu'à présent, personne n'a rien emporté et qu'il en fera de même ? Quel est celui qui pourrait tant s'occuper des choses terrestres, s'il était bien persuadé que le temps qu'il passe sur la terre ne lui est donné que pour travailler à gagner le ciel ? Quel est celui qui voudrait bien graver dans sa tête, encore mieux dans son coeur, que la vie d'un chrétien ne doit être qu'une vie de larmes et de pénitence, et pourrait encore se livrer aux plaisirs et aux folles joies du monde ? Quel est celui qui, étant bien convaincu qu'il peut mourir à tout moment, ne se tiendrait pas toujours prêt ? Mais, me direz-vous, pourquoi est-ce donc que ces vérités, qui ont tant converti de pécheurs, font si peu d'impression sur nous ? Hélas ! M. F., c'est que nous ne les méditons pas sérieusement; c'est que, notre coeur étant occupé des objets sensibles qui peuvent satisfaire ses penchants ; c'est que, notre esprit n'étant rempli que des affaires temporelles, nous perdons de vue ces grandes vérités qui seules devraient faire toute notre occupation dans ce monde.

    LES SERMONS DU CURÉ D'ARS
    SAINT SERVITEUR DE DIEU, JEAN -BAPTISTE-MARIE VIANNEY,  Tome Premier
    PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT
    (DEUXIEME SERMON)
    Sur les vérités éternelles


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  • 3 - C'est en forçant ainsi la volonté corrompue de notre nature dégradée, qui est absolument opposée à la volonté divine, que nous travaillons le plus à nous dépouiller du vieil homme ; c'est par cette violence que notre âme force le royaume de Dieu.

    4 - Il est utile et nécessaire de rompre souvent sa volonté propre et de lui résister, même dans les plus petites choses, en le faisant par un zèle ardent pour Jésus-Christ le crucifié. Cette lutte continuelle contre sa propre volonté, soutenue dans une bonne vue, nous prépare particulièrement à la vraie abnégation, et attire l'esprit de la grâce.

    5 - Il faut aussi suivre la voie de la conscience, ou du -mouvement le plus intime de notre coeur ; mais il faut user d'une extrême précaution dans l'examen de ses émotions ; car elles sont très sujettes à se corrompre, lorsqu'en sortant du sanctuaire de la conscience, elles passent par une atmosphère épaisse et impure, qui forme une espèce d'enceinte autour de l'intérieur de notre coeur.

    6 - Il faut donc f aire violence à sa volonté, pour qu'elle obéisse à la volonté divine. Par exemple, la volonté de l'homme déchu le porte uniquement à sa propre jouissance ; et il faut qu'il la tourne à ce qui est agréable à Dieu, quoi qu'il puisse lui en coûter. Jésus-Christ commande d'aimer ses ennemis : obligation très pénible à remplir pour la chair qui s'aime elle-même, et dans laquelle le diable a versé son orgueil ; aussi l'homme, gouverné encore par ses sens, et qui vit sans l'esprit de Jésus-Christ, est incapable de la remplir.

    Mais que peut-il, que doit-il faire ? Il doit et il peut se faire violence et lutter intérieurement avec l'inimitié qu'il a contre son prochain ; il doit se forcer à prier pour lui ' à s'humilier devant lui, à lui rendre service, à le bénir, etc.

    IVAN VLADIMIROVICH LOPUKHIN, QUELQUES TRAITS DE L'ÉGLISE INTÉRIEURE, CHAPITRE VIII Des principaux moyens pour entrer dans les voies de la vie divine, A. La Violence faite à la volonté.

    source : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html


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  •     Quand Lesage commence à peindre, en 1912, le spiritisme accuse autour de lui une grande vitalité. Le Nord de la France et la belgique, pays de crassiers, voient leurs mineurs côtoyer sans cesse la mort. on ne peut imaginer que Lesage n'ait entendu parler du tragique coup de grisou de Courrières (Pas-de-Calais) qui fit en 1906  plus de mille morts. D'autres part, eu début du sicèle, le mineur belge Louis Antoine, commence à soigner des mineurs malades par imposition des mains. L'Antoinisme, bientôt devenu un mouvement religieux autonome, emprunte des thèmes de pensée au spiritisme. Ses membres sont particulièrement orientés vers le soin médiumnique. influencé par ces pratiques, le spirite Jean Beziat fonde avant 1912, à Sin-le-Noble (près de Douai), un "Institut Psychosique" : ici, on soigne par l'intermédiaire de l'au-delà. Lesage se lie en 1912 à ces pratiques ; il fonde rapidement avec son ami Ambroise Lecomte, un nouvel Institut Psychosique à Béthune : les mineurs malades y viennent en grand nombre. Le succès "médical" lui vaut, ainsi qu'à son ami, d'être traduit en correctionnelle en 1914 par le Syndicat des médecins qui a porté plainte. Acquittés, Lesage et son ami continuent les soins : d'aucuns disent que Lesage, parti au front, aurait mentionné sur son livret militaire "médium-guérisseur". Lesage s'arrête de soigner après la guerre, sur le "conseil" des Esprits.

    La voix des esprits: ethnologie du spiritisme
    Christine Bergé
    Editions Métailié, 1990
    GoogleBooks


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  • Non, épaule masculine !


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  •       Au cours d'un voyage, un juif, un musulman et un chrétien se lièrent d'amitié. De même que la raison se lie d'amitié avec l'ego de Satan, de même un fidèle peut devenir l'ami de deux égarés. Le corbeau, le hibou et le faucon sont tombés dans la même cage. Un Oriental et un Occidental qui passent la nuit en un même lieu deviennent amis. Mais quand les barreaux de la cage se brisent, chaque oiseau s'envole dans une direction différente.
          Comme ces trois compagnons arrivaient à la fin d'une étape, quelqu'un vint leur apporter du halva et ce présent rendit joyeux nos trois solitaires. Les gens de la ville sont des savants raffinés dans leur comportement. Mais le paysan est un maître de générosité.
          Ce jour-là, le juif et le chrétien n'avaient pas faim alors que le musulman, lui, avait jeûné. C'était pour lui l'heure de rompre le jeûne et sa faim était grande. Mais les deux autres lui dirent :
          “Laissons cela ici. Nous le mangerons demain !
          - Mangeons-le ce soir ! répliqua le musulman. Pourquoi patienter jusqu'à demain ?
          - Aurais-tu donc l'intention de le manger à toi tout seul ? demandèrent les autres.
          - Nous sommes trois, dit le musulman. Divisons ce halva en trois parties égales et que chacun mange sa part à sa guise !
          - Il mérite l'enfer celui qui divise ! Toi, tu es le bien de Dieu et toutes les parts de halva lui appartiennent. Comment oserais-tu faire ce partage ?”
          Le musulman se résigna et dit : “Ô amis ! Qu'il en soit selon vos désirs !” Et ils allèrent se coucher. Au matin, chacun se mit à prier selon sa religion. Après la prière, l'un d'eux proposa que chacun raconte son rêve de la nuit. Et que celui qui avait fait le rêve le plus beau reçoive la part de halva de celui qui avait fait le rêve le moins beau… Le juif raconta son rêve :
          “Sur mon chemin, j'ai croisé Moïse. Je l'ai suivi sur la montagne du Sinaï. Là-haut, nous avons été entourés de lumière. Puis, j'ai vu que, par la volonté divine, la montagne se divisait en trois. Un morceau de la montagne tomba dans la mer. Et l'eau de la mer s'adoucit sur-le-champ. Un autre morceau tomba sur la terre et des ruisseaux jaillirent, comme autant de remèdes pour les affligés. Le troisième morceau s'envola vers la Kabbah pour devenir la montagne d'Arafat. Lorsque mon étonnement fut passé, je constatai que la montagne du Sinaï était toujours en place mais que son sol, comme de la glace, fondait sous les pieds de Moïse. Elle fondit tant et si bien qu'elle finit par s'aplanir. Quand ce nouveau sujet d'étonnement fut pour moi épuisé, je vis de nouveau Moïse et le Sinaï à sa place. J'aperçus une foule dans le désert qui entoure la montagne. Chacun portait une canne et un manteau et tous se dirigeaient vers la montagne. Ils levèrent les mains pour la prière et souhaitèrent voir le visage de Dieu. Quand mon étonnement fut passé, je vis que chacun de ces hommes était un prophète de Dieu. Je vis aussi des anges magnifiques. Leurs corps étaient faits de neige immaculée. Plus loin, je vis un autre groupe d'anges, mais faits de feu cette fois-ci…”
          Le juif continua ainsi à raconter son rêve :
          Ô toi ! As-tu une certitude pour ce qui te concerne ? Ou pour ce qui concerne ton existence ? Comment te permets-tu de te moquer ainsi d'autrui ? Qui sait qui aura la chance de mourir comme un musulman ?
          À son tour, le chrétien raconta son rêve :
          “C'est le Messie qui m'est apparu. Avec lui, je suis monté aussi haut que le soleil. C'était étrange. Je ne peux pas comparer ce que j'ai vu avec les choses de ce monde et ne puis donc vous raconter ce rêve.”
          Le musulman dit alors :
          “Ô mes amis ! Mon sultan Mustapha m'est apparu. Il m'a dit : “L'un de tes amis s'est rendu au Sinaï. Il s'y promène avec la parole de Dieu, comblé d'amour et de lumière. Jésus a emmené ton autre ami au ciel. Lève-toi ! Profite au moins du halva ! Tes amis ont été favorisés. Ils profitent de la compagnie des anges et de la connaissance. Pauvre idiot ! Ne perds pas de temps ! Mange le halva !”"
          À ces mots, le juif et le chrétien s'écrièrent :
          “As-tu vraiment mangé tout le halva ?
          - Comment aurais-je pu désobéir à un ordre du prophète ? Toi qui es juif, ne ferais-tu pas de même pour un ordre venant de Moïse ? Et toi, qui es chrétien, oserais-tu désobéir à Jésus ?”
          Les deux autres lui dirent :
          “Il est certain que ton rêve est plus juste que le nôtre. Ton sommeil consiste à être réveillé dans ton rêve. Quel beau rêve !”

         Laisse de côté toutes les prétentions concernant la connaissance et le mysticisme. La plus belle des choses est de se comporter avec respect et de servir autrui.

    source : http://unpeudetao.unblog.fr/contes-soufis/eveille-dans-le-reve/


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    Daria cherche dans ses souvenirs d'enfance pourquoi ses parents se sont disputés quand elle avait 6 ans.


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  • http://expositions.bnf.fr/utopie/

    La Bibliothèque utopique de Gallica (BnF).


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  •     De plus, que personne n'a d'assurance, hors de la foi, s'il veille ou s'il dort, vu que durant le sommeil on croit veiller aussi fermement que nous faisons; on croit voir les espaces, les figures, les mouvements; on sent couler le temps, on le mesure, et enfin on agit de même qu'éveillé; de sorte que, la moitié de la vie se passant en sommeil, par notre propre aveu, où, quoi qu'il nous en paraisse, nous n'avons aucune idée du vrai, tous nos sentiments étant alors des illusions, qui sait si cette antre moitié de la vie où nous pensons veiller n'est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir ?

    Blaise Pascal, Les Pensées, Chapitre X, I, p.217
    source : GoogleBooks


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  • Le recueillement exige le silence, il est un moment où l’adepte se sent entouré de la présence du « Père » sans rien lui demander, sans rien lui dire pour le seul plaisir d’être avec lui, dans sa paix, son silence, son amour. Imprégné de ces vertus, il pourra les transmettre sereinement aux autres. Après un bon recueillement, l’adepte se sent “comme allégé”, tout lui paraît plus simple, plus facile, les difficultés s’estompent parce qu’il voit “plus juste et plus loin”. Cela n’est pas sans rappeler la prière des Quakers.

    source : http://www.regis-dericquebourg.com/2009/03/20/la-therapie-spirituelle-antoiniste/


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  • Le Conseil d'Administration de Jemeppe, sous la direction du frère Joseph Nihoul, en tant que Premier Représentant du Père, le 4 novembre 1940 ramène le Culte à la simplicité de formes, laissée par le Père.
    A partir de là, des offices et lectures avait lieu dans la maison d'un adepte. Durant des années, un tronc fut installé, destiné à recevoir les oboles de ceux qui désiraient qu'un Temple soit construit. Cela fut réalisé en 1968. Le frère Jeannin, de Paris, le consacra le 10 novembre.
    Il ferait encore l'objet d'un voyage moral de la part des temples français.

    Les desservants furent dernièrement :
    soeur Maria Versteylen (jusqu'en 2000),
    frère José Herman (jusqu'en 2007)
    soeur Arlette Weerts (encore actuellement, elle fut secrétaire du Conseil d'Administration en 2002)

    Les adeptes viennent d'un peu partout en Belgique, même des communes abritant un temple, suivant la direction de Jemeppe (Herstal, Liège, Vottem...)

    Art.4 : L'association a pour but d'entretenir et de promouvoir en tous lieux et spécialement en Belgique et en France, les enseignements religieux du Père Antoine, désincarné le vingt-cinq juin mil neuf cent douze, et de sa seule héritière spirituelle, la Mère Antoine, désincarnée le trois novembre mil neuf cent quarante, tels qu'ils furent authentiquement établis par eux durant leur incarnation terrestre, de propager en conséquence de la façon la plus fidèle la pratique du culte antoiniste qu'ils ont établie, d'administrer les temples et les biens temporels qui seront réservés, acquis ou légués à cet effet, de perpétuer l'oeuvre du Père et de la Mère Antoine, telle qu'elle leur fut léguée en héritage.
        L'association se propose  de réaliser ses buts spirituels, moraux, sociaux et constructifs par l'ouverture de salles de lecture, la construction de temples, l'édition de publications continuant celles des fondateurs de l'Antoinisme, l'organisation du travail moral dans le cadre défini par la Mère Antoine.
        Elle peut, en vue de la réalisation de son but social, acquérir, louer, vendre, échanger tous biens meubles et immeubles, nécessaires ou utiles à cette fin.
        La propagation de la religion Antoiniste est faite sous la direction spirituelle du Représentant du Père, conseiller moral et religieux de l'association, formateur et organisateur du collège des desservants du culte antoiniste, dont il assume la seule et entière responsabilité.
        L'association peut accomplir tous les actes se rapportant directement ou indirectement, en tout en en partie, à son objet, ou pouvant en amener le développement ou en facilité la réalisation.
    Art.6 : Le nombre des associés est illimité, sans pouvoir cependant être inférieur à trois.
    Art.9 : [...] Les membres ne sont astreints au paiement d'aucune cotisation.

        Il y a 53 articles, ils sont donc beaucoup plus exhaustifs que les statuts de Jemeppe (au nombre de 13 pour les derniers statuts de l'établissement d’utilité publique « Culte antoiniste », modifiés en 2001).
        Notons que le desservant du temple de Retinne ne fait pas partie du collège des desservants français, même s'il a son soutient. Le siège de l'association est donc au temple, 4621 Fléron (Retinne), rue de la Briqueterie 3.


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  • Nous venons d’évoquer les causes internes d’ordre métaphysique (”les plaies de l’âme”) mais il existe aussi des causes exogènes. En effet, Louis Antoine pense que nous détériorons notre santé parce que nous falsifions la nature. Les besoins factices et le goût du raffinement conduisent l’homme à dénaturer les aliments. Ces derniers nuisent alors à la santé au lieu de la maintenir. Aussi la longévité diminue-t-elle.
    Cette idée appartient aux représentations sociales de la maladie mises en relief par Claudine Herzlich (« Santé et maladie, analyse d’une représentation sociale, Paris, Mouton, 1969) qui nous rappelle qu’on la trouve aussi chez Rousseau. Louis Antoine lui ajoute une dose d’originalité en la ramenant aux couples ‘intelligence-falsification’ et ‘conscience-naturel’. Nous devons ajouter que dans l’antoinisme comme dans la plupart des religions de guérison, le mot : maladie ne recouvre pas uniquement les maux physiques. Il recouvre les problèmes psychologiques ainsi que toutes sortes d’infortunes. C’est pourquoi Louis Antoine préfère parler d’épreuve.

    source : http://www.regis-dericquebourg.com/2009/03/20/la-therapie-spirituelle-antoiniste/


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  • Vue de l'entrée de l'usine

    source : kikirpa


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  • Vue de l'usine avec le cimetière au premier plan

    source : kikirpa


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  •     Tout ce que j'ai reçu jusqu'à présent pour le plus vrai et assuré, je l'ai appris des sens ou par les sons ; or j'ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs; et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés.
        Mais peut-être qu'encore que les sens nous trompent quelquefois, touchant des choses fort peu sensibles et fort éloignées, il s'en rencontre néanmoins beaucoup d'autres desquelles on ne peut pas raisonnablement douter, quoique nous les connaissions par leur moyen. Par exemple, que je suis ici, assis auprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains, et autres choses de cette nature. Et comment est-ce que je pourrais nier que ces mains et ce corps soient à moi, si ce n'est peut-être que je me compare à certains insensés, de qui le cerveau est tellement troublé et offusqué par les noires vapeurs de la bile, qu'ils assurent constamment qu'ils sont des rois, lorsqu'ils sont très pauvres; qu'ils sont vêtus d'or et de pourpre, lorsqu'ils sont tout nus; ou qui s'imaginent être des cruches, ou avoir un corps de verre. Mais quoi : ce sont des fous, et je ne serais pas moins extravagant si je me réglais sur leurs exemples.
        Toutefois j'ai ici à considérer que je suis homme, et par conséquent que j'ai coutume de dormir, et de me représenter en mes songes les mêmes choses, ou quelquefois de moins vraisemblables, que ces insensés lorsqu'ils veillent. Comtien de fois m'est-il arrivé de songer la nuit que j'étais en ce lieu, que j'étais habillé, que j'étais auprès du feu, quoique je fusse tout nu dedans mon lit? Il me semble bien à présent que ce n'est point avec des yeux endormis que je regarde ce papier; que cette tête que je branle n'est point assoupie; que c'est avec dessein et de propos délibéré que j'étends cette main, et que je la sens; ce qui arrive dans le sommeil ne semble point si clair ni si distinct que tout ceci. Mais en y pensant soigneusement, je me ressouviens d'avoir souvent été trompé en dormant par de semblables illusions. Et en m'arrêtant sur cette pensée, je vois si manifestement qu'il n'y a point d'indices certains par où l'on puisse distinguer nettement la veille d'avec le sommeil, que j'en suis tout étoné, et mon étonnement est tel qu il est presque capable de me persuader que je dors.
    Supposons donc maintenant que nous sommes endormis, et que toutes ces particularités, à savoir: que nous ouvrons les yeux, que nous branlons la tête, que nous étendons les mains, et choses semblables, ne sont que de fausses illusions; et pensons que peut-être nos mains, ni tout notre corps ne sont pas tels que nous les voyons. Toutefois il faut au moins avouer que les choses qui nous sont représentées dans le sommeil sont comme des tableaux et des peintures qui ne peuvent être formées qu'à la ressemblance de quelque chose de réel et de véritable ; et qu'ainsi pour le moins ces choses générales, à savoir, des yeux, une tête, des mains, et tout un corps, ne sont pas choses imaginaires, mais vraies et existantes. Car de vrai les peintres, lors même qu'ils s'étudient avec le plus d'artifice à représenter des sirènes et des satyres par des figures bizarres et extraordinaires, ne peuvent toutefois leur donner des formes et des natures entièrement nouvelles, mais ont seulement un certain mélange et composition des membres de divers animaux; ou bien si peut-être leur imagination est assez extravagante pour inventer quelque chose de si nouveau que jamais on n'ait rien vu de semblable, et qu'ainsi leur ouvrage représente une chose purement feinte et absolument fausse, certes à tout le moins les couleurs dont ils les composent doivent-elles être véritables.
        Et par la même raison, encore que ces choses générales, à savoir, un corps, des yeux, une tête, des mains, et autres semblables, pussent être imaginaires, toutefois il faut nécessairement avouer qu'il y en a au moins quelques autres encore plus simples et plus universelles qui sont vraies et existantes, du mélange desquelles, ni plus ni moins que de celui de quelques véritables couleurs, toutes ces images des choses qui résident en notre pensée, soit vraies et réelles, soit feintes et fantastiques, sont formées.
        De ce genre de choses est la nature corporelle en général et son étendue; ensemble la figure des choses étendues, leur quantité ou grandeur, et leur nombre, comme aussi le lieu où elles sont, le temps qui mesure leur durée, et autres semblables. C'est pourquoi peut-être que de là nous ne conclurons pas mal, si nous disons que la physique, l'astronomie, la médecine, et toutes les autres sciences qui dépendent de la considération des choses composées, sont fort douteuses et incertaines; mais que l'arithmétique, la géométrie et les autres sciences de cette nature, qui ne traitent que de choses fort simples et fort générales, sans se mettre beaucoup en peine si elles sont dans la nature, ou si elles n'y sont pas, contiennent quelque chose de certain et d'indubitable ; car, soit que je veille ou que je dorme, deux et trois joints ensemble formeront toujours le nombre cinq, et le carré n'aura jamais plus de quatre côtés ; et il ne semble pas possible que des vérités si claires et si apparentes puissent être soupçonnées d'aucune fausseté ou d'incertitude.
    [...]
        Je supposerai donc, non pas que Dieu, qui est très bon et qui est la souveraine source de vérité, mais qu'un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l'air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les autres choses extérieures, ne sont rien que des illusions et rêveries dont il s'est servi pour tendre des pièges à ma crédulité. Je me considérerai moi-même comme n'ayant point de mains, point d'yeux, point de chair, point de sang, comme n'ayant aucun sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses; je demeurerai obstinément attaché à cette pensée ; et si par ce moyen il n'est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d'aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement : c'est pourquoi je prendrai garde soigneusement de ne recevoir en ma croyance aucune fausseté, et préparerai si bien mon esprit à toutes les ruses de ce grand trompeur, que, pour puissant et rusé qu'il soit, il ne me pourra jamais rien imposer.
        Mais ce dessein est pénible et laborieux, et une certaine paresse m'entraîne insensiblement dons le train de ma vie ordinaire. Et tout de même qu'un esclave qui jouissait dans le sommeil d'une liberté imaginaire, lorsqu'il commence à soupçonner que sa liberté n'est qu'un songe, craint de se réveiller et conspire avec ses illusions agréables pour en être plus longtemps abusé, ainsi je retombe insensiblement de moi-même dans mes anciennes opinions, et j'appréhende de me réveiller de cet assoupissement, de peur que les veilles laborieuses qui auraient à succéder à la tranquillité de ce repos, au lieu de m'apporter quelque jour et quelque lumière dans la connaissance de la vérité, ne fussent pas suffisantes pour éclaircir toutes les ténèbres des difficultés qui viennent d'être agitées.

        René Descartes, Méditations métaphysiques
        Première méditation, p.66
        source : Gallica


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  • Illustration : Abattoir, La Villette, 1908, 19e arrdt, abattage d'un bovidé [photographie de presse][Agence Rol](gallica)

        En revenant vers la ville, nous avons entendu sortir de dessous le toit d'ardoises d'un bâtiment carré des gémissements et des bêlements plaintifs. C'était l'abattoir.
        Sur le seuil, un grand chien lapait dans une mare de sang et tirait lentement du bout des dents le cordon bleu des intestins d'un boeuf qu'on venait de lui jeter. La porte des cabines était ouverte. Les bouchers besognaient, les bras retroussés. Suspendu, la tête en bas et les pieds passés par un tenon dans un bâton tombant du plafond, un boeuf, soufflé et gonflé comme une outre, avait la peau du ventre fendue en deux lambeaux. On voyait s'écarter doucement avec elle la couche de graisse qui la doublait, et successivement apparaître dans l'intérieur, au tranchant du couteau, un tas de choses vertes, rouges et noires, qui avaient des couleurs superbes. Les entrailles fumaient ; la vie s'en échappait dans une fumée tiède et nauséabonde. Près de là, un veau couché par terre fixait sur la rigole de sang ses gros yeux ronds épouvantés, et tremblait convulsivement malgré les liens qui lui serraient les pattes. Ses flancs battaient, ses narines s'ouvraient. Les autres loges étaient remplies de râles prolongés, de bêlements chevrotants, de beuglements rauques. On distinguait la voix de ceux qu'on tuait, celle de ceux qui se mourraient, celle de ceux qui allaient mourir. Il y avait des cris singuliers, des intonations d'une détresse profonde qui semblaient dire des mots qu'on aurait presque pu comprendre. En ce moment j'ai eu l'idée d'une ville terrible, de quelque ville épouvantable et démesurés, comme serait une Babylone ou une Babel de cannibales où il y aurait des abattoirs d'hommes ; et j'ai cherché à retrouver quelque chose des agonies humaines, dans ces égorgements qui bramaient et sanglotaient. J'ai songé à des troupeaux, pour nourrir des maîtres qui les mangeaient sur des tables d'ivoire, en s'essuyant les lèvres à des nappes de pourpre. Auraient-ils des poses plus abattues, des regards plus tristes, des prières plus déchirantes ?...

        Gustave Flaubert, Par les Champs et par les Grèves
        in Contes et récits du XIXe siècle (gallica)


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