•     Les motivations à l'époque était les mêmes que l'ont peut avoir maintenant. La différence est que peut-être on peut avoir d'autant plus de raison maintenant qu'à l'époque de Louis Antoine. En effet, le quête de profit dans ce secteur n'a fait qu'empirer les conditions d'élevage pour survenir aux besoins de plus en plus grandissant de la population et surtout des occidentaux, ne désirant que le bancs de poulet, le flanc du boeuf, et la graisse du cochon. Sans parler des tests médicamenteux, les corridas et autres.

        Voir le documentaire Earthlings [Terriens] (2005) de Shaun Monson.

        Dans L'Avenir du Luxembourg (un quotidien catholique) du jeudi 30 avril 1914, on lit qu'un ouvrier de Couillet se plaint du départ de sa femme pour Roux, où les antoinistes lui propose un vie pure, faite de végétarisme et d'adoration du seigneur. Cependant, cela nous fait penser que cette femme était plutôt sous l'influence du Père Dor que du Père Antoine. Ce premier, en effet, préconisait une régime à ses adeptes. Le Père Antoine ne le fait pas.

        Il répond à une question sur ce sujet dans le Développement : "Il y a six à sept ans que j'ai commencé moi-même à suivre [le régime végétarien] et je l'ai fait non par inspiration mais parce que je l'avais entendu recommander par des personnes sérieuses qui en avaient été satisfaites. Je suis maintenant raisonner par expérience cette question de l'alimentation". (p.223) "Quant aux personnes qui ont plus ou moins le dégoût de la nourriture animale, elles peuvent tout aussi bien entretenir leur santé par le végétal si la préparation en est naturelle." (p.224-25)
        Dans le même chapitre, et à la fin du Développement, on apprend qu'il repris de la viande pour reprendre des forces : "Toute viande préparée avec du beurre pur et du sel, l'oeuf, le lait sont une nourriture saine et fortifiante à moins qu'on ne les falsifie par des épices ou des mélanges comme on le fait généralement pour les rendre plus excitants." (p.224). Cependant cela ne fit pas plus d'effet, le Père ayant "accompli tout [son] progrès ici-bas".
        On pense au sel dont les quantités industrielles ont dépassés de loin les recommandations médicales. Mais on peut aussi penser au ketchup, au fromage qui n'en ai plus... Et à côté de cela au alicaments, ces compléments vitamineux inutiles mais qui sont incontestablement un bon coup marketing.

        Cependant qu'est-ce qui a pu pousser le Père à suivre un régime végétarien ? Tout ces nouveautés de l'industrie alimentaire n'existaient pas à cette époque, même si on pouvait certainement en sentir les prémisses.
        Deux extraits de l'enseignements peuvent nous mettre sur la voie :
    "Les règnes minéral, végétal et animal ne sont que son reflet, qu'ils émanent de son imperfection." (Le Couronnement de l'OEuvre Révélée, Cause, développement & perfectionnement de l'être, p.LXVIII)
    "Ces fluides que nous saisissons à travers la matière sont des lois qui nous dirigent à notre insu dans le milieu même où nous les avons puisés, soit dans les ténèbres ou ailleurs" (Le Développement de l'OEuvre Révélée, Les lois se réduisent toutes à l'unité, p.249)

        Ainsi se nourrir de son imperfection n'est rien d'autre que rester dans l'imperfection. Reconnaissant à l'animal une évolution plus avancée (puisqu'Adam se laissera duper par le serpent), et ne pouvant se nourrir du règne minéral, Louis Antoine préféra subvenir à ses besoins, sur les conseils de personnes avisés, au règne végétal uniquement.


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  • Bertrand Belin - Le colosse

    J'ai perdu contre le colosse
    Pas assez de masse, pas assez d'os
    Tout contre lui, j'ai plié
    Je t'ai perdu en sus

    Acculé que j'étais sous la marmulle
    Sous son poids, sous sa masse
    Sous le sirocco de son râle
    Résigné devant le mal

    Sous le sirocco de son râle
    Patient bien que las
    Je dévale une pente au bord de l'eau
    De rire l'écho, de cerise le goût

    J'ai perdu contre le colosse
    Pas d'arme, pas d'armée
    Pas de quoi étouffé sa démence
    Pas de goutte, ni de danse

    Suppliant que j'étais sur les rotules
    Sur la fin, dans l'impasse
    Sous le sirocco de son râle
    Résigné devant le mal

    Sous le sirocco de son râle
    Patient bien que las
    Je dévale une pente au bord de l'eau
    De rire l'écho, de cerise le goût

    Du sang pointe à mes lèvres
    On appelle mon nom, mais non
    Je reste jouer dehors
    Tes cheveux, c'est de l'or
    Ou alors j'avais cru

     


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  • Le Développement de l'OEuvre Révélée, La vue du mal sensibilité de l'intelligence (p.368)

     

        Cependant, je viens de révéler que si quelqu'un peut nous atteindre, c'est que nous sommes hors de la vérité, que sans cette intervention, nous resterions éternellement dans les ténèbres, sans pitié et sans amour. L'acte que nous interprétons matériellement et où nous ne voyons qu'un mal est un bien ; il fait apprécier l'efficacité de la réalité qui est le bien véritable, il nous épure, anéantit une parcelle de notre méchanceté, nous donnant en échange plus d'amour, de bonté, en un mot, il nous fait faire un progrès.

    Le Développement de l'Œuvre Révélée, La vue du mal sensibilité de l'intelligence, p.368


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  •     L'univers était né d'une goutte d'ironie dont l'humanité n'est qu'un des sourires.

    Romain Gary, Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, p.246
    Folio n°1048, Paris, 2008 (1975 pour l'édition originale)


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  • année 1596 : « fait de se gouverner d'après ses propres lois ».

    Emprunt au grec αὐτονομία : « droit de se régir par ses propres lois, indépendance, autonomie (en parlant d'un État) » (Thucydide 3, 46 ds Bailly).


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  •     Éduquer, étymologiquement, c'est "conduire hors de", c'est donc rendre l'enfant autonome, le préparer à la liberté et, en premier lieu, à la libre disposition de lui-même. C'est éveiller son intelligence, développer son sens critique, assurer sa créativité, "tout en lui donnant ses propres limites pour qu'il se sente libre de penser, de sentir et de juger autrement que nous-mêmes, tout en nous aimant" (Françoise Dolto, Les Étapes majeures de l'enfance, Paris, Gallimard, Folio/essais, 1998, n°315, p.10). Il n'y pas antinomie entre la liberté et la règle mais celle-ci n'a de sens que dans le service qu'elle rend à celle-là, à savoir la sécurité de l'enfant. L'éducation, en résumé, n'a qu'une finalité : la liberté de "l'éduqué" ; l'éducateur n'a qu'un seul devoir : réveiller la richesse endormie de l'enfant, faire éclore ses capacités, lui permettre d'exprimer sa pensée propre.

    Michel Fize, A mort la famille !, Playdoyer pour l'enfant, p.143
    Editions érès, 2000


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  •     Au pied du figuier, un enfant : Entre dans mon corps !
        Dans le ventre de l'enfant, un ruisseau, les arbre des troupeaux, des femmes qui portaient de l'eau, un ville. La terre entière, l'humanité, l'océan...

        Le Mahâbhârata, Le voyage de Markandeya.


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  • Jean-Claude Carrière lit le Mahâbhârata, Le voyage de Markandeya

    source : bombaysers.esj-lille.f


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  •     * ANTOINISME, subst. masc.
    Religion fondée par le mineur belge Louis Antoine (dont les écrits sont parus de 1905 à 1910) qui considère l'individu comme un être divin, affirme que les hommes se « réincarnent » à leur mort et fait une place importante à l'imposition des mains et à la prière pour la guérison des malades :
    Du boudhisme au pythagorisme, du christianisme à l'antoinisme d'aujourd'hui, les religions reconnaissent cette réaction du physique sur le mental et l'allègement de l'esprit qu'apporte l'allègement des humeurs.
    Van der Meersch, Invasion 14, 1935, p. 295.
    Rem. 1re attest. 1935 supra; du nom propre Antoine, suff. -isme*.

    DÉRIVÉ.
    Antoiniste, adj. et subst.(Adepte) de l'antoinisme : ,,Elle abandonna une église aussi compliquée. Elle fut au temple réformé deux fois, séduite par le contraste de l'austérité et de la simplicité, s'y ennuya bientôt, rendit visite aux Antoinistes et ne retourna plus les voir ...`` (Van der Meersch, Invasion 14, 1935 p. 201). (1re attest. infra; du rad. de antoinisme*, suff. -iste*).
    STAT. − Fréq. abs. littér. : Antoinisme. 1. Antoiniste. 1.
    BBG. − Foi t. 1 1968. − Masson 1970.
    source : http://www.cnrtl.fr/definition/antoinisme

        Il s'agit ici de la première occurrence dans un texte de la base de données de ce dictionnaire. En effet, en 1934, Pierre Debouxhtay est déjà bien familiarisé avec les mots antoinisme et antoiniste.
        Le titre "Les Vignerons du Seigneur" était encore employé en septembre 1906 (Unitif, I, 5, p.12), en octobre 1907 (Auréole, p.95, 96), en décembre 1907 (p.126). En 1912, on voyait encore au-dessus de l'entrée du temple l'inscription "Les V. du S." (Gazette de Liége, 1er juillet 1912). D'autre part, la société était, déjà à l'époque spirite, appelée "La société spirite Antoine" (Le Messager, 15-3-1902, p.139; 15-5-1905, p.160). C'était marquer l'influence prépondérante d'Antoine.
    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.123, note 39

        A partir de 1906, dans le temple qui venait d'être construit, les séances prirent un caractère de plus en plus religieux.
        "Lorsqu'il nous faisait l'instruction à la tribune du Temple, sensibilité palpait tous les fluides de l'assemblée et s'il n'y en avait de contraires, Il faisait appel à notre recueillement pour les remplacer par de meilleurs qui nous ramenaient dans l'unité. Le Père s'efforçait toujours de nous faire apprécier la valeur du recueillement" (L'Unitif, III, 2, p.8).
    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.137

        En 1909, parut la Révélation, Pierre Debouxhtay précise que le nom Antoine le Guérisseur fut changé en Antoine le Généreux, et cela en 1911, nous précise l'Historique du Culte Antoiniste. Mais on ne sait pas si dès 1909, Culte Antoiniste paraissait sur la couverture.
        En tout cas, en 1910, date inscrite sur le temple, figure également Culte Antoiniste. Un article du New York Times du 14 décembre, nous précise également qu'à cette époque les Antoinists sont connus sous ce nom, pratiquant l'antoinisme. En 1911-1912, tous les journaux relatent les faits concernant cette nouvelle religion, indiquant le nom entre guillemets.

        Antoine le Généreux devenait "le Père", et il n'était plus question des "Vignerons du Seigneur", dont successivement avaient disparu les cotisations, les statuts, les cérémonies, enfin la bannière où l'on eût pu voir un symbole de parti. On commençait à parler un peu partout des "Antoinistes".
            Robert Vivier, Délivrez-nous du mal
            Ed. Labor - Espace Nord, p.311

        Notons que le terme antoiniste est employé comme dérivé du nom Antoine, ainsi il existe une grande des Antoinistes à Metz, dédié à Saint-Antoine, qui fut également guérisseur.


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  •     Quand vous entrez dans un temple pour la première fois, on vous saluera d'un : Bonjour, Frère ou Bonjour Soeur.
        Et entre Antoinistes, on fera précéder son nom ou prénom de cette marque de fraternité.
        D'où vient cette tradition ?


        Tout d'abord dans le spiritisme, il est également d'usage de se dénommé de cette façon. On parlera de ses frères spirites. Il est donc normale que cette pratique ait perduré dans l'antoinisme, que l'on traite comme une branche du spiritisme, de l'occultisme ou de la théosophie. D'ailleurs, dans la franc-maçonnerie, également, on se dénomme frère et soeur.
        Dans la religion catholique, l'homme est considéré en tant que membre de la famille chrétienne. "Frères en Jésus-Christ. Tu es le père des êtres; en toi tous les êtres sont frères". Dans la religion musulmane, on se donnera aussi du frère.

        Mais une autre tradition peut expliquer ce fait. On a déjà parlé de la perte de la figure paternelle du fait de l'industrialisation de la société. Cela peut expliquer la facilité avec laquelle on nomma Louis Antoine, le Père. Rappelons à ce propos qu'on surnomma Staline "le petit Père des peuples". L'image du père de famille disparaissant, il en fallait une autre.
        Dans les extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET, on lit l'anecdote suivante :
    Un jour le Père dit à sa fille adoptive Louise : "Il ne faudrait plus m'appeler Papa".
    - Et comment alors ?
    - Père
    - Tout le monde va vous appeler Père ?
    - Non, celui qui en aura la pensée.
        Mais aussi celle-ci :
    Recevant l'inspiration au sujet de l'enseignement, Il lui arrivait de demander Mme Desart au milieu de la nuit. Son travail fait, Il la raccompagnait chez elle. un soir, répondant aux remerciements de Madame Desart pour les grâces et l'Amour qu'elle recevait auprès de Lui, il lui dit : "Je suis plus près de vous encore que si j'étais votre père." C'est à partir de ce jour que les adeptes l'appelèrent "Le Père".
        Puis très vite, il devint normal de nommé Catherine Antoine, la Mère.

        Dans Délivrez-nous du mal, de Robert Vivier, p.328-29, on lit :
        Ils étaient là tous, autour de leur maître, et, tandis qu'ils penchaient la tête dans le recueillement, chacun d'eux se sentit rejoint à lui par un lien qui partait du plus secret de son coeur. Chacun l'appelait en soi-même d'un nom différent, selon la nature particulière de ce lien. Certains voyaient en lui l'homme généreux, le Bienfaiteur. Pour un Lacroix, pour un Dubois, c'était l'ami par excellence, le Frère. Pour Hollange, pour Musin, pour Deregnaucourt, pour Nihoul, pour tant d'autres, c'était le Maître qui sait la vérité. Les femmes, comme les bonnes gens du peuple, le nommaient déjà le Père. Et plus d'un adepte, écrasé par la grandeur infinie de cette minute, se tenait immobile parmi la foule, conscient de son humilité, et l'appelait à vois basse "le Seigneur".
    [...]
        "Mes enfants", disait-il. Il avait donc choisi d'être appelé "le Père". Tous les adeptes comprirent. Ils sentirent du coup que c'était bien là le vrai nom qui lui convenait, tant à cause de son âge, de son aspect, que de cette égalité d'amour dont il savait envelopper tous ses fidèles. Comme un père, il ne cherchait pas à se faire aimer, il usait à l'occasion d'un rudesse bienveillante. Il songeait avant tout à leur bien, même s'ils n'y songeaient pas eux-mêmes, et il voyait devant eux, plus loin que chacun d'eux.
        - Quoi qu'il vous arrive, dit-il pour terminer, si vous pensez à moi, je serai toujours avec vous pour sanctifier votre épreuve et vous aider à surmonter votre doute.
        C'est ainsi qu'Antoine le Guérisseur, que certains avaient appelé Antoine le Généreux, devint le Père. A partir de ce jour-là il ne fit plus de différence entre tous ses fils. Bientôt il ne reçut plus aucun malade en particulier, et toutes ses opérations furent remplacées par une "opération générale", qui se faisait chacun des quatre premiers jours de la semaine, à dix heures. Il continuait à guérir, mais tous sentaient que pour lui la guérison des corps n'était plus la chose importante. On allait à ses opérations, bien plus pour le fluide d'amour que pour être guéri.

        Le Père est aussi une expression servant à désigner Dieu, comme dans "Notre Père qui es au cieux...".
        C'est aussi l'appellation donnée à certains prêtres, principalement dans le clergé régulier (rappelons en mémoire le Padre Pio).

        Mais il est aussi une pratique à la campagne, peut-être plus souvent dans le nord de la France et en Wallonie qu'ailleurs. C'est de nommer son père, "le père", et sa mère, "la mère". Cf. le Trésor de la Langue française Informatisé :

    [À la campagne, comme appellation utilisée par les enfants parlant de leur père ou par la mère parlant de leur père aux enfants] Le père. Elle toucha le bras de la mère, qui s'éveilla : − Estelle? Hein? Ah... oui. Ah mon Dieu! Elle se levait, passait ses pantoufles, suppliait : − Pas de bruit... Le père, n'éveille pas le père... Elle suivit sa fille dans les ténèbres (Van der Meersch, Invasion 14, 1935, p. 24).

        Remarquons que la citation est d'un auteur du Nord.

        Voyons également Émile Zola, dans Germinal :
        Catherine avait trouvé sa mère agitée d'un pressentiment ; et, dès les premiers mots balbutiés, celle-ci cria :
        "Le père est mort !" (Troisième partie, chapitre V, p.211, Éditions Presses Pocket, Lire et voir les classiques)

        "Eh bien, que se passe-t-il donc, mes enfants ? demanda-t-il à pleine voix. Qu'est-ce qui vous fâche ? Expliquez-moi ça, nous allons nous entendre."
        D'ordinaire, il se montrait paternel pour ses hommes, tout en exigeant beaucoup de travail. (Cinquième partie, chapitre I, p.317, Éditions Presses Pocket, Lire et voir les classiques)

        On en voit quelques exemples dans Robert Vivier :
        La mère disait d'ailleurs que la meilleure prière était encore de faire la charité, d'être honnête et d'aimer tout le monde (p.19).
        - Et notre Louis ? dit la mère. Où est-il par ce temps ? A-t-il ce qu'il lui faut ? Est-ce qu'il pense à nous ? (p.49)
        M. Delcroix, professeur d'athénée est évoqué :
        Un jour qu'il rentrait de l'école, il alla tout droit trouver sa femme, qui était à la cuisine, occupée à essuyer un plat.
        - Mère, dit-il, j'ai eu une idée. Je devrais abandonner l'école et me consacrer à la propagande. (p.290)

        Durant déjà la période spirite, on lit :
        Le docteur Carita, c'était sûr, n'était plus en lui. Mais il lui restait de son passage une autorité, une certitude qui donnait un grand poids à ses paroles.
        - C'est bon, m'fi. Revenez dimanche prochain, et encore l'autre dimanche, toujours avec la foi, comme aujourd'hui, et je vous promets que vous retournerez travailler. (p.211)

        Dans le même auteur, on apprend aussi une autre tradition particulière :
        - Vous avez raison, m'frè* Antoine. Vous n'êtes pas un homme comme les autres, vous... C'est parce que vous avez été au régiment (une note indique : "Mon frère". Locution simplement amicale, en pays wallon). (p.88)


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  •     On signale un erreur dans le nombre de frère et soeur de Louis Antoine. En effet, dans la biographie du Père au début de l'Enseignement, on dit qu'il était "le cadet de sa famille qui comptait onze enfants".
        Pierre Debouxhtay enquêta et lui trouva seulement 8 frères et soeurs, dont il donne la liste (il fait des erreurs que nous corrigeons) :
    1) Marie Catherine, née le 17 décembre 1825 (mariée en 1849),
    2) Jean Joseph, né le 15 octobre 1827 (habita ensuite à Saint-Nicolas),
    3) Pierre Joseph Eloi, né le 5 juin 1830 (décédé le 13 février 1838),
    4) Elisabeth (ou Marie Elisabeth), née le 4 mars 1833 (décédée le 6 octobre 1860),
    5) Dieudonnée, né le 6 juillet 1835 (décédée le 14 août 1840),
    6) Marie Joseph, 2 mars 1838 (mariée en 1861),
    7) Eloy Joseph, né le 10 janvier 1841 (marié en 1866),
    9) Joséphine, né le 17 juin 1843 (décédée en bas âge ?),
    10) Louis Joseph, né le 8 juin 1846, le Père.

        On évoqua déjà Marie-Josèphe, qui se maria avec un membre de la famille Dor et donnera naissance notamment à Pierre Dor, le neveu prophète.
        Robert Vivier évoque très peu les autres enfants des Antoine (p.27) :
        Il regardait ses parents, son grand-père, ses frères Jean-Joseph et Eloi déjà des hommes avec leurs moustaches et ses soeurs, et surtout Marie-Josèphe blonde et légère, aux yeux d'un bleu si clair, qui avait toujours un peu l'air de supplier.

        Pierre Debouxhtay pense que sa soeur Marie-Catherine fut la marraine de Louis, car dans son acte de baptême, il est dit :
        Susceptores sunt Ludovicus Thiry ex Awirs et Maria Catharina Antoine ex Mons.

        Pierre Debouxhtay comme Jacques Cécius est d'accord pour dire qu'il y a aucune raison pour que les biographes du Père lui ajoute 2 frères et soeurs. Nous sommes d'accord là-dessus. D'autant plus que dans les extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET, on lit :
        Pourquoi le Père a-t-il voulu vérifier sa biographie ?
        "Cette chose, dit-Il, ne se fait qu'après la mort, mais j'ai trop peur des exagérations".

        Louis Antoine a donc donné son aval à cette biographie. Mais Pierre Debouxhtay met en doute la véracité de toutes les informations de cette biographie, car il y trouvera d'autres erreurs.

        Cependant, on ne voit pas de raison de grandir la famille, puisque cela ne jouera aucun rôle dans le futur de Louis. La famille était pauvre, et que cela soit 9 ou 11 enfants, même pour l'époque, c'est une famille nombreuse.

        Quelles sont les solutions qui s'offrent à nous ?
        La formule de la biographie est ambiguë : "le cadet de sa famille qui comptait onze enfants" et non "le cadet des enfants" ou "le cadet des parents". Est-ce qu'on voulait dire par là que la famille comptait 11 membres ?
        Cependant il manque encore une personne.

        Autre solution : peut-être les parents ont pris, comme plus tard les Louis et Catherine, des enfants en "nourrice". En effet, il n'était pas rare que les parrains et marraines devaient prendre en charge les orphelins. Cependant, on n'aurait certainement plus de trace de ce fait.

        Peut-être il y eut des morts-nés. Robert Vivier parle déjà de Joséphine et Dieudonné, mort en bas-âge (p.24).
        S'il n'y a pas eu de baptême, ses petites âmes n'ont-elles peut-être pas été inscrites sur les registres de la mairie.
        Un texte peut nous aider à comprendre :
    En revanche le décret du 4 juillet 1806 formule le problème très différemment puisque l’officier d’état civil doit inscrire sur le registre des décès l’enfant qui lui est présenté mort avant la déclaration de naissance. Le texte entier du décret qui a été appliqué, non seulement en France mais dans tout l’Empire, mérite d’être cité en entier : Art. 1er. Lorsque le cadavre d’un enfant, dont la naissance n’a pas été enregistrée, sera présentée à l’officier de l’état civil, cet officier n’exprimera pas qu’un tel enfant est décédé, mais seulement qu’il lui a été présenté sans vie ; il recevra de plus la déclaration des témoins, touchant les noms, prénoms, qualités et demeures des père et mère de l’enfant, et la désignation des an, jour et heure auxquels l’enfant est sorti du sein de sa mère. 2. cet acte sera inscrit sur les registres de décès, sans qu’il en résulte aucun préjugé sur la question de savoir si l’enfant a eu vie ou non » (Code civil, Art. 79, Dalloz, 1909, p. 32). En complète contradiction avec les textes précédents, donc, si un enfant meurt avant la déclaration de naissance, il est enregistré comme « présenté sans vie » sur le registre des décès ; il n’est pas enregistré sur le registre des naissances ; les vrais mort-nés ne sont pas distingués des dits « faux mort-nés ».
    [...]
    Par ailleurs, à partir de 1850, on commence à enregistrer les fœtus de tous âges de gestation. Jacques Bertillon signale qu’on a l’âge des mort-nés depuis 1866 et « nous voyons que, dès cette époque (et antérieurement aussi sans doute) un grand nombre de mort-nés étaient déclarés qui n’avaient que 5 mois de gestation et même moins encore ».
    [...]
    Dans un premier temps, les statisticiens obtinrent que les mort-nés soient déduits des naissances et des décès, ce qui se fit rétrospectivement à partir de 1836. Puis ils cherchèrent à différentes reprises à faire distinguer les vrais des faux mort-nés (années 1840, puis 1907-1910). Mais ce n’est qu’en 1920 qu’une question permet de savoir si l’enfant a respiré ou non et en 1993 seulement que la France applique la recommandation de l’OMS d’enregistrer parmi les naissances tout enfant ayant manifesté un signe de vie.
    source : http://www.ieg.csic.es/workshop/pdf/La%20statistique%20des%20d%C3%A9c%C3%A8s...%2012%20mai%202008.pdf
        Ainsi Martin et Catherine (ou Tatène) ont pu avoir bien 11 enfants, sans que tous ne soient inscrits dans les registres de l'état-civil. Tatène ayant porté ses enfants à leur terme devaient certainement les considérer comme ses enfants. Peut-être même ont-ils été baptisés. Jacques Cécius précise qu'en cas de force majeur, un membre de la famille pouvait procéder au baptême sans la présence même d'un prêtre, afin que l'enfant soir enterré dans le cimetière, et non dans la fosse-commune. Cependant, on vient de le voir, ces enfants ont pu être inscrits sur les registres des décès, mais non sur les registres des naissances.
        Et lors de la Toussaint, toute la famille se souvenait de ces membres de la famille, qu'on a pas eut le temps de connaître.

        Une tradition wallonne évoque encore les feux follets qui seraient les âmes d'enfants morts sans baptême. Une autre croyance annonce l'idée que les enfants morts-nés n'allaient pas au paradis, car ils n'étaient pas baptisés. Montrer le corps à Notre-Dame de Saint-Séverin de la Basilique de Saint-Martin à Liège permettait de ressusciter l'enfant le temps du baptême. (tiré de Croyances et superstitions en Wallonie, Noir Dessin Production).

        Qu'on pense encore à Montaigne (même si les parents de Louis Antoine sont de deux siècles plus tard) qui disait dans son Essai I : "Et j'en ai perdu, mais en nourrice, deux ou trois, sinon sans regret, au moins sans fâcherie. Si n'est-il guère accident qui touche plus au vif les hommes". On sait les conditions dures de la vie des ouvriers de la mine à cette époque. Peut-être Louis Antoine a confondu les enfants qui ont été élevés par ses parents.


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  •     Pied d'un calvaire à Jupille.


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  •     La Revue Mensuelle de l'Enseignement du Nouveau Spiritualisme est fondé par Antoine le Guérisseur en avril 1908. En juin 1908, le titre fut modifié en Revue Mensuelle de l'Auréole de la Conscience. En juillet 1908, le titre devient Revue Mensuelle de la Révélation : L'Auréole de la Conscience. Il restera tel jusqu'à la fin de la revue.
        La plupart des articles parus dans l'Auréole se retrouvent, revus et corrigés, dans la Révélation et le Couronnement de l’œuvre révélée.

        Généralement la Révélation et le Couronnement se trouvent réunis en un seul volume, relié en toile noire ; sur le plat sont écrites en lettres blanches les indications suivantes : Culte Antoiniste. Révélation par le Père Antoine, ces derniers mots ayant remplacé Antoine le Guérisseur, ou Antoine le Généreux, figurant sur les premières éditions. Un carton collé sur la couverture de certains exemplaires porte Généreux, substitué à Guérisseur (cela vers 1911).
    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.141. (Cf. également l'article sur les Dix principes)

    Comment on nomma le Père

    L'Enseignement de 1905, l'adepte M. H. appelle Louis Antoine "M. Antoine" puis déjà "Maître".


        Dans Délivrez-nous du mal, de Robert Vivier, p.328-29, on lit :
        Ils étaient là tous, autour de leur maître, et, tandis qu'ils penchaient la tête dans le recueillement, chacun d'eux se sentit rejoint à lui par un lien qui partait du plus secret de son cœur. Chacun l'appelait en soi-même d'un nom différent, selon la nature particulière de ce lien. Certains voyaient en lui l'homme généreux, le Bienfaiteur. Pour un Lacroix, pour un Dubois, c'était l'ami par excellence, le Frère. Pour Hollange, pour Musin, pour Deregnaucourt, pour Nihoul, pour tant d'autres, c'était le Maître qui sait la vérité. Les femmes, comme les bonnes gens du peuple, le nommaient déjà le Père. Et plus d'un adepte, écrasé par la grandeur infinie de cette minute, se tenait immobile parmi la foule, conscient de son humilité, et l'appelait à voix basse "le Seigneur".
    [...]
        "Mes enfants", disait-il. Il avait donc choisi d'être appelé "le Père". Tous les adeptes comprirent. Ils sentirent du coup que c'était bien là le vrai nom qui lui convenait, tant à cause de son âge, de son aspect, que de cette égalité d'amour dont il savait envelopper tous ses fidèles. Comme un père, il ne cherchait pas à se faire aimer, il usait à l'occasion d'une rudesse bienveillante. Il songeait avant tout à leur bien, même s'ils n'y songeaient pas eux-mêmes, et il voyait devant eux, plus loin que chacun d'eux.
        - Quoi qu'il vous arrive, dit-il pour terminer, si vous pensez à moi, je serai toujours avec vous pour sanctifier votre épreuve et vous aider à surmonter votre doute.
        C'est ainsi qu'Antoine le Guérisseur, que certains avaient appelé Antoine le Généreux, devint le Père. A partir de ce jour-là il ne fit plus de différence entre tous ses fils. Bientôt il ne reçut plus aucun malade en particulier, et toutes ses opérations furent remplacées par une "opération générale", qui se faisait chacun des quatre premiers jours de la semaine, à dix heures. Il continuait à guérir, mais tous sentaient que pour lui la guérison des corps n'était plus la chose importante. On allait à ses opérations, bien plus pour le fluide d'amour que pour être guéri.

        Encore aujourd'hui, on peut précéder sa signature par un "Toujours unis dans le même fluide d'amour du Père", ou plus simplement, un "Fraternellement", remplaçant un "Cordialement". 

    Comment on nomma le Père

    Enseignement d'Antoine le Guérisseur et du Père, premier chapitre

        En 1929-1930, dans les publications du Culte Antoiniste, on remplaça les mots PÈRE ANTOINE par PÈRE. On fit même distribuer dans tous les temples des bandes de correction pour placer à cet effet dans les Enseignement et Développement (dans les chambres du temple de Jemeppe, on peut tomber sur un exemplaire biffé au crayon).
        Dans l'avenir, il est a souhaiter que la Révélation soit plus largement répandue et dépasse le cadre du Culte Antoiniste.
        C'est pourquoi lorsqu'on réimprimera l'Enseignement, il serait bon de faire deux livres :
    le 1er : l'Enseignement, questions et réponses par le Père.
    le 2e : le Couronnement.
    Frère Jean-Marc Boffy, Historique du Culte Antoiniste, p.72 et 89.

        Cette réimpression est en vente dans le temple de Jemeppe, reliée par une spirale, avec une couverture vert clair.
        Régis Dericquebourg l'explique comme évolution vers un culte charismatique, qui d'Antoine le guérisseur, devient Antoine le généreux, puis maître vénéré appelé le Père. Ce culte charismatique évoluera vers un cult ensuite, un culte centralisé à Paris et Jemeppe où chaque guérisseur a son propre charisme mais témoigne sa fidélité au Père (p.143).

        Indiquons qu'il est d'usage dans certains dialectes d'appeler son grand'père "l' père" : J'ai vu l' père qui revenait avec du pain".

        Il est a noté que la version néerlandaise, qui date de l'époque de Mère très certainement, porte l'inscription : Antoinistische leer - Openbaring door Antoine den Weldoener, en français Culte Antoiniste - Révélation par Antoine le Bienfaiteur. Mais aussi dans le corps du texte, de Hervormer der Menschheid (le Réformateur de l'Humanité), Antoine den Genezer (Antoine le Guérisseur), Vader Antoine (Père Antoine), et Antoine (au lieu de Le Père) précédant ses réponses.
        Dans la biographie du Père, on le surnomme "le Régénérateur de l'Humanité", et dans l'Historique du Culte Antoiniste, on signale qu'on l'appela aussi un temps "Maître". En italien, il y a Rivelazione dei Dieci Principi di Dio dal Padre, et en allemand, on trouve : Offenbarung der zehn Prinzipien Gottes durch den Vater.


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  •     La Meuse et ses deux principaux affluents dans la province de Liège, l'Ourthe et la Vesdre, séparent quatre régions agricoles nettement distinctes : la Hesbaye, l'Ardenne, le Condroz et le pays de Herve.
        La Hesbaye, avec ses vastes champs de blé, de betteraves, de trèfles et de pommes de terre, occupe toute la rive gauche de la Meuse ; elle fait partie de la région limoneuse, que nous avons déjà rencontrée dans le Limbourg, le Brabant, le Hainaut et les Flandres.
        L'Ardenne, pays du seigle et de l'avoine, des forêts et des hautes fagnes, s'étend au sud-ouest, depuis l'Ourthe et la Vesdre jusqu'à la frontière prussienne et se prolonge dans presque toute la province du Luxembourg.
        Le Condroz, aux fermes massives et aux châteaux nombreux, forme la transition entre les deux régions précédentes : « L'Ardenne est au Condroz comme le Condroz est à la Hesbaye » (Thomassin,Mémoire statistique sur le département de l'Ourthe. Liège, 1819, p.4). Cette région comprend les plateaux situés entre la Meuse et l'Ourthe; elle se continue, avec des caractères plus tranchés, dans la province de Namur.
        Enfin le pays de Hervé couvre de ses pâtures, d'herbe fine et drue, divisées en une multitude de petits clos, tout le nord-est de la province.
        Au point de jonction de ces quatre zones, dans le magnifique bassin que forme le confluent des trois rivières, s'étale la ville de Liège, entourée de sa grande agglomération industrielle, dont les ramifications remontent la vallée de la Vesdre jusqu'à Verviers, la vallée de la Meuse jusqu'à Namur.
        L'importance de cette agglomération a considérablement augmenté depuis un siècle.
        En 1811, à l'époque où Thomassin décrivait, en un précieux mémoire, l'agriculture et l'industrie du département de l'Ourthe, Liège n'avait pas 50.000 habitants ; les houillères de la province n'employaient que 7.000 ouvriers. Elles en occupent, aujourd'hui, quatre fois plus (28.017 en 1890); les autres industries ont pris le même essor; les villages qui se trouvaient autour du chef-lieu se sont rejoints et ne forment plus avec lui qu'une seule ville.
       On jugera des progrès de leur population par le tableau suivant :

    COMMUNES 1811 1896

    Liège

    48.520

    165.401
    Angleur 944 7.658
    Chênée 1.319 8.198
    Grivegnée
    2.176
    10.358
    Herstal
    5.304
    16.668
    Jemeppe
    1.750 9.632
    Ougrée
    1.053
    11.670
    Saint-Nicolas 1.149 7.632
    Seraing
    1.955
    36.873
    Tilleur
    518 6.570

    TOTAUX

    64.688

    280.673

        Ainsi donc, en tenant compte seulement des plus importantes communes, la population de Liège et de sa banlieue a plus que quadruplé depuis la révolution industrielle. D'autre part, la population totale de la province, qui était de 375.030 habitants en 1831, s'est élevée à 817.473 habitants en 1896, soit une augmenlalion de 111,98 %.
        Ce développement considérable des agglomérations urbaines a exercé sur la répartition de la propriété la même influence que dans les provinces d'Anvers et de Brabant.

    Émile Vandervelde, La Propriété foncière en Belgique (1900)
    Source : Gallica


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  • L'Antoinisme (Les Potins de Paris, 1930)

    ANTOINISME

       Connaissez-vous l'Antoinisme? C'est une nou-
    velle religion, Le besoin ne s'en faisait peut-être
    pas sentir, à l'heure où les religions existantes
    commencent à avoir tant de mal à joindre les deux
    bouts.
       Cet Antoine, ouvrier illuminé fonda donc l'An-
    toinisme, culte mâtiné, de spiritisme et de christia-
    nisme.
       L'Antoinisme a surtout des adeptes en Belgique,
    à tel point qu'un temple antoiniste ayant été inau-
    guré à Reims, le 28 septembre, la Belgique, à elle
    toute seule, y envoya 2.000 adeptes.
       Les hommes portaient le costume rituel : une
    redingote étroitement boutonnée, mais qui montre
    le peu d'imagination d'Antoine en matière de cos-
    tume.

    Les Potins de Paris - politiques, financiers, théâtraux : revue satirique,
    échos 30/11/1930
    source : gallica


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  • Association de la forme des lettres en langue des signes et de la forme de la bouche pour former le mot ''con'', injure que vous lanceront les muets si vous les embêtez !


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  • Maxence van der Meersch - Invasion 14 (1935)

    Maxence van der Meersch. — Invasion 14. — Albin Michel.


        L'auteur nous conte l'histoire héroïque et poignante des régions de la France du Nord sous l'occupation allemande.
        En observateur sagace, en témoin scrupuleux, l'auteur relate minutieusement ce qu'il a vu. Tous les acteurs du drame défilent, habilement mêlés pour nous restituer l'image même de la vie.
        Un livre dense et puissamment charpenté qui sera peut-être un des plus précieux témoignages sur l'occupation allemande pendant la guerre mondiale.
    Revue belge (Bruxelles) - 01/01/1936
    source : Gallica

     

    Il évoque en quelques mots, le destin d'une antoiniste.

        Elle abandonna une église aussi compliquée. Elle fut au temple réformé deux fois, séduite par le contraste de l'austérité et de la simplicité, s'y ennuya bientôt, rendit visite aux Antoinistes et ne retourna plus les voir... (p. 201).
        Du boudhisme au pythagorisme, du christianisme à l'antoinisme d'aujourd'hui, les religions reconnaissent cette réaction du physique sur le mental et l'allègement de l'esprit qu'apporte l'allègement des humeurs. (p. 295).

        Le même auteur écrivit une Vie du curé d'Ars en 1936.


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  • Antoine le Guérisseur est mort (Le Progrès spirite)

    Antoine « le guérisseur » est mort

    Avec lui disparaît une curieuse figure

    De l'Eclaireur de l'Est (Reims)

        Bruxelles, 26 juin. — Un homme de Wallonie, un petit bourgeois, presque du peuple, est mort hier, qui avait acquis non seulement en Belgique même, mais un peu partout où il y avait des malades et des désespérés une célébrité et un crédit exceptionnels ; c'est celui qu'on appelait Antoine le Guérisseur. Il n'avait fait rien de moins que de fonder une religion, une espèce de variété de christianisme mélangé de théosophie. Il guérissait par la prière et l'imposition des mains, à la manière des Christian scientists d'Angleterre et d'Amérique.
        Peu à peu les malades de l'âme comme du corps, les incurables, les déséquilibrés, les névropathes, tous ceux que les médecins avaient abandonnés, avaient appris le chemin du petit pays de Jemmapes où Antoine avait son temple et tenait ses assises de médecine religieuse. Depuis plusieurs années, il y avait les foules de Jemmapes comme les foules de Lourdes et les « antoinistes » recrutés parmi les inquiets d'un culte nouveau et augmentés des guéris reconnaissants formaient une communauté éparse en divers lieux, mais
    fort nombreuse.
        Depuis hier, le prophète et guérisseur belge n'est plus.
        Il y a quelques jours, la santé d'Antoine était devenue précaire et lundi matin un incident inattendu a encore accru les craintes de son entourage.
        Vers dix heures trente, comme il se trouvait, dans son temple, il s'affaissa subitement, frappé d'apoplexie.
        On dut le transporter chez lui où il reprit peu à peu ses sens.
        Sur ces entrefaites, un grand nombre de ses disciples, vêtus de soutanelles d'une coupe spéciale et coiffés d'immenses chapeaux, étaient accourus auprès du lit de leur maître.
        Antoine, alors proféra : « Demain quelque chose de sérieux se produira. » Puis, il ajouta d'une voix sourde : « Je désire que ma femme me succède dans mon enseignement religieux. »
        Antoine avait tardé beaucoup avant de faire sa révélation et de se déclarer l'homme de Dieu.
        Pendant nombre d'années, il était un homme comme un autre, un simple employé à la division des forges et martelage de la Société Cockerill. Il fut ensuite encaisseur à la Société anonyme des tôleries liégeoises. Puis il s'occupa d'assurances.
        Enfin vinrent la grâce, l'action publique, les prédications publiques. Antoine était alors déjà dans l'âge mûr.
        On le dit propriétaire des maisons ouvrières qui entourent son temple. D'aucuns estiment sa fortune à 80.000 francs. Quoiqu'il en soit, Antoine le Guérisseur a toujours vécu modestement.
        Au temple où il prêchait, Antoine avait adjoint une imprimerie et publiait chaque semaine un journal populaire qui tirait à plus de 20.000 exemplaires et répandait les doctrines de l'apôtre.
        Il y a quelques mois, « les antoinistes » de Belgique avait adressé aux Chambres une pétition demandant que la religion nouvelle fût reconnue par l'Etat.
        La pétition des fidèles du culte antoiniste portait cent mille signatures.
        L'oeuvre d'Antoine ne sera pas arrêtée par sa mort. Au temple, où son corps est exposé, l'affiche suivante a été apposée:

    CULTE ANTOINISTE
                   Frère,
         Le Conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance, que le Père vient de se désincarner aujourd'hui mardi matin 25 Juin. Avant de quitter son corps, il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous, Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine à dix heures.
        L'enterrement du Père aura lieu dimanche prochain 30 juin à trois heures.
                Le Conseil d'administration.


    Le Progrès spirite. Organe de la Fédération spirite universelle
    Juillet 1912, p.109
    source : gallica


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