• SPA, bourg, commune et chef-lieu du canton de ce nom ; bornée au N. par Theux, E. par Sart, S. par La Gleize et Stoumont, O. par La Reid.

    A 1 1/4 l. de Sart, 1 1/8 de La Reid, 1 3/4 de Theux, 2 de La Gleize, 2 3/4 S. de Verviers, et 7 S.E. de Liège.

    Le territoire de cette commune offre une surface fortement inclinée au N., à l'E. et au S., et coupée par une multitude de collines arides ou boisées. Il y a 4 ruisseaux ; l'un nommé Weay, prend naissance près du hameau de ce nom, à 1 lieue E. du bourg de Spa qu'il traverse, et va se jeter dans la Hoëgne au pied des ruines du vieux château de Franchimont ; le 2e appelé Picherotte, a sa source au S. de Spa, dans la forêt communale, et son embouchure dans le Weay en arrivant par l'E. dans le bourg ; le 3e nommé dit Vieux-Spa, prend sa source au S.S.O. du bourg, et se jette dans le Weay à Spa même ; le 4e nommé l'Eau-Rouge, prend naissance au S.O. de Spa, et se rend dans le Weay, au hameau du Marteau, en traversant la limite de la commune, du côté de l'O. Il y a plusieurs fontaines d'eau douce et cinq sources principales d'eaux minérales, dont il sera parlé ci-après. Le terrain de transition de formation quartzo-schisteuse, forme le fond du sol. Les roches qui lui sont subordonnées sont le schiste ardoise, le schiste alumineux, le phyllade pailleté. On y remarque des rochers schisteux d'un noir bleuâtre, à filons quartzeux, des schistes et quartz irisés, du jaspe schisteux, du schiste noir graphique de l'alumine sulfatée, du poudingue rouge ou verdâtre, du fer oxidé brun fibreux. Une argile plus ou moins compacte recouvre le terrain ardoisier, et forme une couche végétale de 15 à 20 centim. de profondeur.

    Spa est un très-gros bourg, ou plutôt une jolie petite ville ouverte, entourée de montagnes ou plutôt d'une seule montagne, assez haute, qui s'étend en ellipse, sur trois points principaux, en montrant ça et là son front rocailleux et aride, et ne laissant qu'une ouverture à l'O. pour la petite rivière de Weay. On a pratiqué dans la pente plus ou moins raide, du côté de la montagne qui borne le bourg, des rampes douces et agréables, qui présentent les promenades les plus pittoresques qu'il soit possible d'imaginer ; ces promenades taillées en zigzags dans le roc, transportent insensiblement les promeneurs sur le plateau cultivé, d'où ils découvrent les nombreuses montagnes, les forêts épaisses, les bruyères stériles qui, alternativement, forment l'horizon. Indépendamment de ces promenades régulières, il y a encore celle que l'on désigne sous le nom de promenade de Sept Heures ; ce nom lui vient de ce qu'avant l'établissement de la salle de la Redoute, chaque jour, lorsque le temps le permettait, la société se réunissait à 4 et à 7 heures, dans deux prairies différentes où l'on donnait des fêtes et des bals. En 1757, la dernière de ces prairies fut convertie en esplanade qui devint une promenade très-agréable.

    La Commune comprend 608 maisons, dont 451 sont situées au bourg de Spa ; 70 à Creppe, à 1/2 l. ; 24 à Winamplanche, à 3/4 de l. ; 36 à Nivezé, à 1/2 l. ; 21 à Prefayhay, à 1/4 de l., et 6 au Marteau, à 1/2 l. Environ la moitié des habitations sont construites en pierres et en briques, et couvertes en ardoises, quelques-unes en tuiles ; les autres, dans lesquelles sont comprises presque toutes celles des hameaux, sont construites en bois et argile, et couvertes en paille. Outre plusieurs beaux hôtels, Spa possède un superbe Vaux-Hall, une redoute, une salle de spectacle, et un nouvel hôtel des bains, érigé en 1828. Ces édifices font un effet extraordinaire, surtout dans un endroit où les chaumières seraient plus analogues à son site pittoresque, à la stérilité du sol, et au défaut de moyens de ne se procurer qu'à grands frais les objets de consommations qui sont très-considérables, pour entretenir un luxe tel que l'on voit à Spa dans la belle saison. — L'intérieur du bourg est pavé. — 1 église primaire, dédiée à St.-Remacle ; elle a été érigée en paroisse en 1573 ; avant cette époque, il n'y avait qu'une petite chapelle où l'on venait dire la messe tous les jours de fêtes pour la commodité des habitans qui faisaient partie de la communauté et de la paroisse du Sart. Cette église a été rebâtie en 1719. Il y a 2 chapelles, celle de St.-Joseph et celle de St.-André.

    Les habitans s'occupent de la fabrication d'ouvrages en bois habilement travaillés et vernis. Il se fait un grand débit des eaux de Spa, qui se transportent dans les contrées les plus éloignées. Il y a 3 moulins à farine mus par eau. — Ses eaux minérales y attirent une foule d'étrangers de toutes les contrées de l'Europe, surtout de l'Angleterre ; mais ce n'est pas particulièrement pour faire usage de ses eaux qu'ils y viennent, car on s'y occupe beaucoup plus d'amusemens que de santé. — Il y a 1 bureau d'enregistrement ; 1 direction des postes aux lettres.

    Les productions agricoles consistent en froment, seigle, épeautre, avoine, orge. Fourrages suffisans pour la nourriture des bestiaux de la commune. Lègumes et fruits. Bois taillis, essence de chênes, bouleaux, hêtres, peu de futaie. — 160 chevaux, 120 bœufs, 600 vaches et génisses, 700 bêtes à laine. On y élève des abeilles. On pèche des truites, anguilles, etc. — Foires : les 5 mai, 26 juillet et 16 novembre. — Une grande route traverse Spa, communiquant avec les villes de Liège, Verviers et Stavelot.

    Population : 3617 habitans.

    Superficie : 3590 h. 76 a. 83 c.

    Ci-devant : pays de Liège ; marquisat de Franchimont.

    Histoire : Une question difficile à résoudre est, si la fontaine célèbre dont Pline fait mention, a été à Tongres, ou si on doit la placer à Spa. L'abbé du Bos et le P. Wastelain observent que dans les auteurs anciens, tel que Pline, le mot tintas désigne toujours une contrée, un pays, et jamais une ville ; et que ce n'est qu'au déclin de l'empire, et du temps qu'Ammien-Marcellin écrivait, qu'on l'a pris dans le dernier sens ; que par conséquent, il paraît qu'il a voulu dire, que dans le pays des Tongriens, il y avait une fontaine célèbre, avec la vertu et les propriétés qu'il décrit, et qu'on retrouve encore dans les eaux de Spa.

    Spa, dans ses commencemens, n'était qu'un petit hameau, où il n'y avait que quelques cabanes dressées par-ci, par-là, entre des rochers où l'on forgeait le fer. Ce lieu, aujourd'hui si renommé, serait sans doute demeuré enseveli dans l'obscurité sans la découverte qui a été faite de ses eaux minérales. Les dévastations dont le pays fut si souvent le théâtre, l'incendie général du marquisat de Franchimont qui fut ordonné en 1468, par le duc de Bourgogne, Charles-le-Téméraire, pour punir la révolte des Liégeois contre leur souverain, ont détruit et consumé les archives du pays. Parmi quelques documens échappés a la destruction, on distingue le Grand-Recort de l'année 1326, dans lequel on lit qu'à cette époque , Colin-Leloup, de Bréda, venait à Spa, prendre les eaux, regardées depuis long-temps comme salutaires dans un grand nombre de maladies ; le soulagement qu'il en éprouva le détermina à fixer sa résidence près de la source ; il y fit construire une demeure, et insensiblement il établit dans le voisinage des forges et des fourneaux à fondre le fer, pour lesquels il acheta d'Adolphe de la Marck , prince-évêque de Liège, douze bonniers de bois, dont deux furent défrichés et se couvrirent bientôt de bâtimens qui furent les premières maisons de ce que l'on appelle encore aujourd'hui le nouveau Spa. L'affluence des personnes de distinction qui vinrent prendre les eaux de Spa depuis l'an 1575, contribua successivement à l'embellissement de ce bourg. En 1643, les Pères capucins s'établirent à Spa ; Waltère de Liverlo, bourgmestre de Liège, fit construire le couvent. Pierre-le-Grand ordonna en 1717 qu'un monument serait élevé au-dessus de la source du Pouhon. La première salle de redoute que l'on eût instituée, fut terminée en 1764. Le Vaux-Hall, sur le chemin qui conduit du bourg à la Géronstère, fut commencé en 1771. La construction de la nouvelle salle du Pouhon, monument dédié à la mémoire du czar Pierre-le-Grand, fut commencé en 1820. La communication que les habitans de Spa entretinrent avec les étrangers qui y ont afflué dans tous les temps, leur a inspiré le goût des arts ; et la facilité de leur débiter leurs ouvrages, a stimulé leur activité. C'est à la fin du 17e siècle et au commencement du 18e que les arts y étaient cultivés avec le plus d'honneur, et ce bourg; a donné le jour à plusieurs artistes distingués. C'est la patrie de Dagly , qui imitait avec un goût exquis les fruits et les fleurs de la Chine et du Japon, soit en plat, soit en relief. Il est inventeur de ce beau vernis à l'épreuve de l'eau et du feu, qui a la propriété de s'employer sur des matières ployables, telles que les étoffes, la toile et le cuir. C'est ce qu'on appelle le vernis des Gobelins, qui fut employé dans cette fameuse manufacture depuis l'an 1713. Spa est aussi la patrie de Remacle Le Loup, qui s'est distingué dans les paysages et les perspectives, et a dessiné et gravé les vues des villes et des châteaux insérés dans les Délices du pays de Liège, 1743 ; de Lambert Xhrouet ou Chrouet, qui a éminemment brillé dans l'art de tourner ; de Joseph Xhrouet, qui s'est distingué dans la gravure, et dont on a le plan du grand marché de Liège et de l'hôtel-de-ville, inséré dans les Délices du pays de Liège ; du docteur Xhrouet, auteur d'un traité sur les eaux d'Aix-la-Chapelle et de Spa, imprimé en 1714, etc.


    Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège
    (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835


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  • Felix Dengis (La Meuse, 15 décembre 1906, soir)(Belgicapress)UNE MYSTERIEUSE AFFAIRE

    A CHOKIER

    C'EST UN CRIME. – UN CERCUEIL PROFANE. –
    LE MEURTRIER SE CONSTITUE PRISONNIER

        Nous avons, ce samedi matin, donné les détails de la dramatique affaire qui a causé à Chokier et à Jemeppe une émotion bien compréhensible. Mais aux mystérieuses circonstances que nous avons relatées devait venir s'ajouter un fait de plus haute gravité et dont l'horreur dépasse l'imagination.

    Cercueil profané

        On sait que, l'autopsie pratiquée, les restes de la victime, l'épouse Félix Dengis, avaient été placés dans un cercueil scellé par les magistrats instructeurs et laissé à la Morgue de Jemeppe.
        Or, vendredi après-midi, en pénétrant dans ce lieu funèbre, la police constatait qu'un inconnu s'était introduit en escaladant le mur du cimetière, puis en brisant un carreau de la fenêtre du local.
        On s'aperçut alors que les scellés du cercueil avaient été brisés, le couvercle soulevé à l'aide d'un outil et les restes du cadavre mis à découvert. Quel pouvait être l'auteur de cette profanation ? Cet acte odieux était-il l'œuvre de celui qu'on recherchait, de Félix Dengis ? Cet homme, disparu avec deux de ses enfants, les aînés, avait-il en réalité tué sa femme et, pris de remords, ou agissant sous l'empire d'un sentiment d'une psychologie déroutante, avait-il voulu revoir les restes de celle dont la mort s'était accomplie d'une façon aussi tragique ? C'est ce que l'on ne sait. Mais cet acte était certainement de nature à faire faire un grand pas à la justice et à diriger des rechercher dans un cercle plus restreint.
        Aussi, le parquet, après avoir fait une nouvelle descente à la Morgue, vendredi, à 9 heures et demie du soir, donnait-il l'ordre d'opérer ces recherches dans Jemeppe et les localités environnantes, y compris à Liége, où les agents de la Sûreté reçurent l'ordre de se mettre en campagne.

    Notre enquête

        Poursuivant notre enquête, nous nous sommes rendu ce samedi matin à Chockier, ou demeure, nous l'avons dit, les époux Emile Dengis, chez lesquels est hébergé depuis quelque temps un des quatre enfants de Félix Dengis, le petit Armand, âgé de 3 ans et demi.
        Dans ce ménage d'honnêtes travailleurs, dont le père, ouvrier mineur, est occupé au charbonnage du Nord de Flémalle, sont quatre autres enfants, dont l'aîné, Jean-Baptiste, âgé de 13 ans, travaille au même charbonnage pour grossir un tant soit peu l'avoir du ménage, ce qui ne l'empêche pas, du reste, en brave petit gars qu'il est, de suivre des cours d'école du soir.
        Quand nous arrivons chez Emile Dengis, nous trouvons celui-ci en train de fumer sa pipe, l'air préoccupé, tandis que sa femme, près de la fenêtre de l'unique place du rez-de-chaussée, est en train de lessiver un tas de linge. Dans cette place, qui sert de cuisine, sont deux fillettes, dont la plus grande vague aux soins du ménage.
        Nous expliquons à ces braves gens le but de notre visite et demandons quelques renseignements sur la façon d'être des époux Félix Dengis durant les trois jours, du 17 au 20 novembre, qu'ils passèrent ensemble dans leur maison. On nous répond que ceux-ci paraissaient bien s'entendre et qu'à aucun moment nulle discussion ne s'est élevée entre les époux.
        « Nous savions pourtant, nous dit l'épouse Dengis, que mon beau-frère était extrêmement jaloux de sa femme et que celle-ci, lors d'autres visites à Chokier, se plaignait d'être brutalisée par lui. Enfin, l'accord ne régnait plus depuis longtemps dans le ménage, mais rien ne pouvait faire supposer que, lasse de la jalousie tyrannique de son mari, Ferdinande Humblet pourrait mettre fin à ses jours. »
        Mais une singulière circonstance devait rester dans la mémoire des époux Emile Dengis. Le 20 novembre, en effet, jour du départ du mari et de la femme, qui devaient se rendre à Jemeppe pour faire quelques achats, Félix Dengis dit tout à coup à sa femme, alors que l'on venait d'achever le repas de midi :
        « Eh bin, bâçelle? Vinez-ve fer l'lette ? » Tous deux montèrent alors à l'étage, d'où ils redescendaient quelques instants après. Dès ce moment, Felix Dengis ne quitta plus sa femme d'une minute, semblant épier tous ses mouvements. Vers 2 heures et demie, les époux quittèrent la maison pour se rendre à Jemeppe.
        Quand Dengis rentra seul, à 1 heure du matin, sa belle-sœur lui demanda ce qu'était devenue sa femme. « Vosse soûre », répondit Dengis, « c'est ine belle... Louquiz cisse lette chal qui dj'a st-attrapée... » II exhibait en même temps une lettre que son épouse écrivait à un prétendu amant, habitant Marcinelle et dans laquelle elle lui annonçait un prochain retour, aussitôt qu'elle pourrait abandonner son mari.
        Mais répliqua la belle-sœur, « n'esse nin là l'lette qui v'lî avez fet scrire divant d'enn-aller ? »
        Nenni, dit Dengis, « cisse là c'esteut eune qui djî li féve sicrire à s'galant po li d'nner on rendez-vous... Mins c'est mî qui âreus stu… »
        La conversation prit fin et Dengis alla se coucher. On sait le reste.

    Surprise des époux Dengis

        On conçoit l'émoi causé au foyer des Dengis par cette affaire qui, ce matin encore, n'était pas encore éclairée. Mais celui-ci ne devait que grandir encore.
        Ce samedi matin, à 6 heures, ces braves gens voyaient entrer chez eux une voisine, la dame Ralet, qui tient un café à quelques mètres de là, sur la grand'route. Celle-ci tenait par la main une fillette que les époux Dengis reconnurent aussitôt. C'était la petite Joséphine, âgée de 5 ans, que l'on croyait à Grâce-Berleur, chez le père des Dengis et qui se trouvait à Chokier depuis la veille à 8 heures du soir.
        Mme Ralet apprit aux époux que ce jour-là, dans la soirée, en venant dans le corridor de sa demeure, elle avait aperçu l'enfant. La fillette, interrogée, dit que son père était allé la chercher chez marraine, la sœur des Dengis, à Grâce-Berleur, et l'avait amenée sur le train pour voir sa « tante Pauline », à Chokier.
        Il l'avait alors menée jusque devant la maison, avait secoué la clinche de la porte, mais comme on ne répondait pas, il était revenu sur ses pas, l'avait fait entrer dans le corridor, où la dame Ralet l'avait trouvée et hébergée jusque ce samedi.
        Cette affaire devrait enfin avoir son dénouement. On avait vu, paraît-il, vendredi soir, à Jemeppe, Felix Dengis qui semblait s'en aller au hasard par les rues. M. Jacquet, commissaire de police de la commune, ayant été averti, fit immédiatement suivre cette piste par ses agents. Mais Felix Dengis avait trouvé à se loger et les recherches entreprises hier demeurèrent vaines.
        Ce samedi à 10 heures du matin, M. Jacquet était informé que Dengis était aux mains de la gendarmerie de Tilleur. Le fait était exact. Se sentant probablement sur le point d'être arrêté, il avait préféré aller se constituer prisonnier.

    Les aveux du meurtrier

        Aussitôt interrogé par le commandant de la brigade, il entra dans la voie des aveux et déclara que, poussé par la jalousie, certain qu'il était d'être trompé par sa femme, il avait résolu de la supprimer. Tous deux s'étaient rendus à Jemeppe pour y faire quelques achats. En revenant, dans la campagne, entre Flémalle et Chokier, il avait adressé des reproches à sa femme et, soudain, dans un accès de colère, l'avait poussée à l'eau en lui disant : « Tu m'as trompé, mais tu ne me tromperas plus ! »
        La malheureuse avait disparu, tandis qu'il poursuivait son chemin.
        Ces déclarations actées, le parquet fut avisé. Ordre fut immédiatement donné de transférer le coupable à Liége, où quelques heures après il était écroué à la prison Saint-Léonard.
        Ajoutons que le meurtrier déclara aussi avoir ramené et placé à Marcinelle les deux enfants avec lesquels il était parti de Chokier.
        Le parquet de Liége s'est rendu cette après-midi dans cette localité, pour recueillir les derniers témoignages nécessaires à l'instruction.
        Voilà donc éclaircie cette tragique affaire qui appartient désormais au jury.

                                                                                                                                  Breteuil.

    La Meuse, 15 décembre 1906, soir (source : Belgicapress)


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  • Felix Dengis (La Meuse, 15 décembre 1906, matin)(Belgicapress)MYSTERIEUSE AFFAIRE

    A CHOCKIER

    UN CADAVRE DE FEMME REPECHE A JEMEPPE. –
    ETRANGES CIRCONSTANCES. – EST-CE UN CRIME ?

        A peine la pénible impression produite par le drame qui s'est déroulé jeudi rue Léopold est-elle passée qu'une affaire pleine de mystérieuses circonstances vient soulever la curiosité en permettant les commentaires les plus divers, n'étant pas encore, ce semble, sur le point d'être éclaircie.
        En quelques lignes, dans notre numéro de mercredi, nous signalions que le cadavre d'une femme paraissant âgée d'une trentaine d'années, presque complètement dévêtue, et ayant une jambe brisée, avait été retiré des eaux de la Meuse, à Jemeppe, et transporté à la Morgue pour les constatations d'usage. Cette lugubre découverte, telle que nous sommes appelés à en enregistrer assez fréquemment, malheureusement, devait, cette fois, émouvoir la justice et mettre le parquet en mouvement.

    Le cadavre

        Mercredi, à 1 heure, un marinier dont le chaland est amarré au port de chargement du charbonnage du Gosson, quai des Carmes, à Jemeppe, apercevait, descendant au fil de l'eau, près du rivage, une masse sombre qui n'était autre qu'un corps humain. A l'aide d'une gaffe, le batelier amena l'épave au rivage, où il parvint à la hisser avec l'aide de quelques personnes. On constata alors que ce cadavre était celui d'une femme.
        Autour du corps, aux chairs bleuies et tâché de boue à différents endroits, à la tête démesurément enflée et dont la face était méconnaissable, adhéraient quelques lambeaux de vêtements remontés vers le buste. Morceaux de jupon, de tablier et de chemise effilochés enroulés à la poitrine avec une blouse noire et une camisole rouge déchirées sous laquelle se voyait un corset en bon état. Les chaussures avaient disparu des pieds ; les jambes étaient moulées de bas noirs.
        On prévint M. Jacquet, commissaire de police de la localité, qui arriva immédiatement sur les lieux et fit transporter le cadavre à la Morgue. L'examen du corps démontra alors que la morte avait les jambes et les pieds brisés.

    Première enquête

        Devant la gravité de ces constatations, M. Jacquet crut devoir porter celles-ci à la connaissance du parquet de Liége.
        Les magistrats instructeurs. MM. Huyttens de Terbeck, procureur du Roi, et Bonjean, juge d'instruction, accompagnés de M. Corin, médecin légiste, se rendirent à Jemeppe pour procéder à une première en quête sur cette mystérieuse affaire.

    La victime

        Des recherches ayant été aussitôt commencées par le commissaire de police pour établir l'identité de la morte, firent connaître que la victime devait être une nommée Ferdinande Humblet, épouse de Felix Dengis, habitant dans le pays de Charleroi à Marcinelle.
        Cette femme, âgée de 31 ans, dont les parents habitent Saint-Georges, à La Mallieue, avait épousé, il y a environ dix ans, le nommé Félix Dengis, âgé de 35 ans, ouvrier houilleur, de Jemeppe, dont le père et la sœur demeurent à Grâce-Berleur. Au bout de quelque temps, le ménage allait s'installer à Marcinelle.
        Le 17 du mois dernier, les époux, qui ont quatre enfants, âgés de 12, 7, 5 et 2 ans, arrivaient subitement à Chockier pour passer quelques jours chez Emile Dengis, le frère de Félix, qui a épousé la sœur de la victime, en attendant que leurs meubles, expédiés de Charleroi pour Maestricht, fussent arrivés à destination, et pouvoir alors aller habiter dans cette ville.
        Disons que l'un des enfants vit chez les parents de Dengis, à Grâce-Berleur, et qu'un second est hébergé chez le frère, à Chockier.
        Les époux restèrent jusqu'au 20 chez Emile Dengis. Ce jour-là, ils quittèrent la maison en disant qu'ils allaient faire une promenade et acheter quelques effets d'habillement pour les enfants. La soirée se passa sans qu'on les vit revenir. A 1 heure du matin, Félix Dengis rentra seul. Sa belle-sœur lui demanda pourquoi il se trouvait sans sa femme. Dengis répondit : « Elle est évoie avou onk ! » et, sans plus d'explications, alla se coucher. Le lendemain, de très bonne heure, Félix Dengis se leva et déclara qu'il partait et retournait à Marcinelle. Il quitta, en effet, la maison en emmenant les deux enfants, les deux ainés avec lesquels lui et sa femme étaient venus.
        On appris peu après qu'il avait fait revenir ses meubles vers Chockier, où ils sont pour le moment consignés. Et, à partir du 21 novembre, on n'eut plus de nouvelles de Felix Dengis et de ses deux enfants.

    La reconnaissance du cadavre

        Mais les époux Emile Dengis devaient être douloureusement surpris. Mandés à Jemeppe par ordre du parquet, ils furent mis en présence du cadavre, qu'ils déclarèrent être celui de l'épouse Félix Dengis, mais qu'ils reconnurent seulement aux vêtements restés au corps, le visage étant absolument méconnaissable et ne permettant pas d'autres affirmation.
        Interrogée, l'épouse Emile Dengis dit que sa sœur n'avait jamais, à sa connaissance manifesté l'intention de mettre fin à ses jours et qu'elle ne pouvait croire qu'elle se fut jetée à l'eau.
        Restait l'idée d'un crime. C'est à celle-ci que la justice semble s'être arrêtée, car un mandat d'amener vient, paraît-il, d'être lancé contre Félix Dengis.
        Jeudi, les magistrats instructeurs se sont à nouveau transportés à Jemeppe, où l'autopsie du cadavre a été pratiquée par MM. Lenger et Corin, médecins légistes, qui ont emporté divers organes pour être analysés.
        On ne connait pas encore le rapport de ces messieurs, mais il se pourrait que celui-ci conclut à un crime.
        Ajoutons que la fracture des jambes et des pieds peut avoir été produite par le passage du corps entre les aiguilles du barrage situé entre Jemeppe et Chockier et levé en ce moment par suite de la crue des eaux.
        De même faut-il donner, croyons-nous une identique cause à l'arrachement des vêtements. Le rapport médical porterait donc sur d'autres causes.
        Vendredi, les époux Emile Dengis ont été appelés au parquet de Liége pour y être interrogés par M. Bonjean, chargé de l'instruction de cette ténébreuse affaire.
        Que sont devenus Felix Dengis et ses deux enfants ? Vers quel endroit ont-ils dirigés leurs pas ? C'est ce que la justice ne tardera sans doute pas de découvrir et ce qui permettra de faire la lumière sur cette mystérieuse affaire.                                                                                            BRETEUIL

    La Meuse, 15 décembre 1906, matin (source : Belgicapress)


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  • Felix Dengis (La Meuse, 13 décembre 1906, soir)(Belgicapress)JEMEPPE

        Une noyée. – Mercredi, vers 1 heure de l'après-midi, un batelier, dont le chaland est amarré au quai des Carmes, au lieu dit « Gosson », aperçut une forme humaine flottant à la surface de l'eau. Le batelier amena à lui la lugubre épave. C'était le cadavre d'une femme, dont les vêtements avaient presque complètement disparus.
        M. Jacquet, commissaire de police, se rendit sur les lieux, accompagné d'un docteur, qui constata la fracture d'une jambe.
        Le cadavre fut transporté à la Morgue.
        Le parquet de Liége a fait une descente mercredi, à la soirée, et ce jeudi après-midi, il s'y rendra de nouveau, avec les médecins légistes, qui feront l'autopsie du corps.
        La noyée paraît âgée de 30 ans. Elle portait une blouse avec corset en satin rose.
        Elle portait une alliance à la main gauche.
        Les personnes qui pourraient donner des renseignements sont priées de s'adresser au commissaire de police de Jemeppe.

    La Meuse, 13 décembre 1906, soir (source : Belgicapress)


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  • LA SOURCE DU PERE ANTOINE
    A
    SERAING.

    La source, dite du Père ANTOINE, est située à SERAING, à gauche de la route en direction de NEUPRE, peu avant d'arriver à NEUPRE.

    Les ANTOINISTES tiennent bien à préciser que cette source n'est nullement "miraculeuse". Il est même fortement déconseillé de boire de son eau.

    La seule raison de la vénération des ANTOINISTES est purement sentimentale: il s'agit de l'endroit où le Père s'est arrêté pour se reposer lors de son de son dernier voyage, quelques jours avant sa désincarnation.

    Il s'agissait d'une promenade en voiture qui le conduisit de JEMEPPE-sur-MEUSE à NANDRIN.

    http://antoinisme-documentation.skynetblogs.be/


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  • Source du Père - détail (2006)(antoinisme-documentation.skynetblogs.be).jpg

    source : antoinisme-documentation.skynetblogs.be


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  • Source du Père - vue d'ensemble (2006)(antoinisme-documentation.skynetblogs.be)

    source : antoinisme-documentation.skynetblogs.be


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  • Source du Père Antoine dans les années 90

    source : Seraing, Ougrée, Jemeppe au passé - No 6, 1995, 96


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