• L'Antoinisme dans le Grand-Duché (Journal de Bruxelles, 3 octobre 1924)(Belgicapress)

    L'« ANTOINISME » DANS LE GRAND-DUCHÉ
        L'« antoinisme » a fait son apparition dans le Grand-Duché. A Esch-sur-Alzette, où les antoinistes sont déjà nombreux, ceux-ci ont fondé un cercle d'études. Ils projettent même d'y construire un temple. En effet, le conseil municipal de la métropole minière a été saisi dans sa séance du 27 septembre, d'une requête de la communauté d'Esch, demandant l'autorisation d'ériger un temple et de faire, au cours de leurs réunions, des collectes destinées à rassembler les fonds nécessaires à cette construction. A cette occasion, le bourgmestre d'Esch, M. Wilhelm, a fait une déclaration suivant laquelle, la liberté du culte étant garantie, il n'existait aucun motif pour repousser cette demande.

    Journal de Bruxelles, 3 octobre 1924 (source : Belgicapress)

    L'Antoinisme dans le Grand-Duché (Journal de Bruxelles, 3 octobre 1924)(Belgicapress)

     

     

        Un article similaire de L'Étoile belge,
    du 3 octobre 1924 :


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  • Léon Tolstoï - La vie est un sommeil (Le Fraterniste, 15 janvier 1929)« LA VIE EST UN SOMMEIL »

         Notre vie terrestre est l'un des rêves d'une autre vie, plus réelle, plus authentique, et à laquelle nous retournons après notre mort... et ainsi de suite jusqu'à l'infini, jusqu'à la dernière vie, qui est la vie de Dieu.
        La naissance et l'apparition des premières notions sur le monde peuvent être considérées comme le commencement du sommeil, toute la vie terrestre comme le sommeil complet ; la mort, comme le réveil.
        La mort prématurée, c'est lorsque l'homme est réveillé avant d'avoir dormi tout son sommeil.
        La mort dans la vieillesse, c'est lorsque l'homme a bien dormi et qu'il s'est réveillé de lui-même.
        Le suicide, c'est un cauchemar qu'on fait évanouir en se souvenant qu'on dort ; on fait un effort et on se réveille.
        L'homme qui est tout absorbé par la vie présente, qui n'a pas le pressentiment d'une autre vie, c'est celui qui dort, profondément.
        Le sommeil profond, sans rêves, est comparable à l'état de demi-bestialité.
        Le dormeur qui sent pendant le sommeil ce qui se passe autour de lui, qui a le sommeil léger et qui est prêt à se réveiller à tout instant, c'est celui qui a conscience, quoique vaguement, de la vie dont il est sorti et à laquelle il est en train de revenir.

        Pendant le sommeil, l'homme est toujours égoïste, vit solitaire, sans participer à la vie de ses semblables, sans aucun lien avec eux.
        Dans la vie que nous considérons comme réelle, notre lien avec nos semblables est déjà plus grand : il y existe une apparence de l'amour du prochain.
        Dans la vie dont nous sortons, et à laquelle nous retournerons, ce lien est plus étroit : l'amour du prochain n'est plus une simple aspiration, mais une réalité.
        Dans la Vie pour laquelle celle dont je viens de parler n'est qu'une préparation, le lien entre tous est plus étroit et l'amour de tous plus grand encore.
        Cette fois, dans ce rêve, nous sentons déjà tout ce qui se réalisera peut-être dans la nouvelle vie.
        La forme corporelle dans laquelle nous surprend ici-bas le réveil de notre conscience de la vraie vie apparaît comme la limite au libre développement de notre esprit.
        La matière est la limite de l'esprit. La vraie vie commence lorsque cette limite est abolie.
        Cette notion renferme toute la connaissance de la vérité, et donne à l'homme la conscience de la vie éternelle.
        Je ne m'amuse pas à imaginer une théorie. Je crois de toute mon âme en ce que je dis. Je sens, je sais avec certitude qu'en mourant je serai heureux, que j'entrerai dans un monde plus réel.

                                                                                  Léon TOLSTOÏ.

    Le Fraterniste, 15 janvier 1929


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  • L'enterrement d'Antoine de Guérisseur (La Meuse, 1er juillet 1912)(Belgicapress)L'ENTERREMENT
                     D'ANTOINE LE GUERISSEUR

        Antoine le Guérisseur, le Père Antoine, comme on l'appelait communément dans le pays, a été enterré hier dimanche, à 3 h. de l'après-midi.
        L'affluence était considérable ; les trams, dont le service avait été doublé, les trains et les bateaux-mouches déversaient des flots considérables de personnes de Liége et des environs. Le train Jemeppe-Hannut amena de nombreux Hesbignons.
        Jamais, de mémoire d'homme, à part lors des obsèques du député socialiste Wettinck, on ne vit pareille foule à Jemeppe.
        C'est une véritable procession, depuis le pont de Seraing jusqu'au Temple Antoiniste, vers lequel on s'avance difficilement, à travers la cohue, et dont l'accès est presque impossible.
        Le long du chemin, de nombreux camelots vendent le portrait du Père Antoine.
        Des gens entreprenants ont dressé, devant leurs fenêtres ouvertes ou sur le pas de leur porte, de petits étalages, et l'on peut se procurer, auprès d'eux, le dernier souvenir d'Antoine le Généreux, que presque tout le monde achète.
                     DANS LE TEMPLE
        Au prix de maints efforts, nous parvenons à nous introduire dans le temple.
        Tous les adeptes : femmes, enfants et hommes, y sont rassemblés. Tous sont très affectés, beaucoup de femmes pleurent.
        Dans le porche conduisant à la sortie, qui se fait rue du Bois-de-Mont, le cercueil, en hêtre vernis, sans la moindre garniture, repose sur une table recouverte d'un drap vert.
        A la tête de ce catafalque rudimentaire se trouve une plaque en fer nickelé, affectant la forme d'un blason et surmontée d'un arbre, sur laquelle on lit : « L'Arbre de la Science de la Vue du Mal. »
        Et la foule défile... défile, jusqu'au moment où le cortège se forme. Devant le temple, environ 6,000 personnes stationnent pour le voir sortir.
                     LE CORTEGE
        Il est composé uniquement d'adeptes, précédés de la plaque portant les insignes du culte.
        Le cercueil, recouvert du drap vert, est porté à la main par des antoinistes.
        Pas le moindre bouquet, pas la plus petite couronne.
        Le deuil est conduit par M. Jean Dor, de Jemeppe, neveu du défunt, dont la ressemblance avec le Père Antoine est frappante.
        A la sortie du temple. M. Delcroix lit les principes d'Antoine, et lentement, escorté par la police et la gendarmerie, le cortège se met en marche vers le cimetière.
        Il doit, pour se conformer à l'arrêté du bourgmestre de la localité, emprunter les voies de communication les plus directe pour se rendre au champ des morts.
        Les rues Tombales, Toutes-Voies et Bois-du-Mont, par où l'enterrement doit passer, sont noires de monde.
        Rue Toutes-Voies, les talus du chemin de fer sont envahis par la foule. Le spectacle est vraiment émotionnant.
                     AU CIMETIERE
        Le cimetière de Jemeppe est situé au-dessus de la rue de Bois-du-Mont. Seuls, les adeptes ayant revêtu le costume sont autorisés à y pénétrer.
        Selon le rituel du culte d'Antoine, l'inhumation est exempte de tout cérémonial.
        M. Delcroix dit quelques mots sur les principes Antoinistes et le cercueil est descendu dans la fosse.
        Voilà comment fut enterré Antoine le Guérisseur, dont le renom s'est étendu au delà de nos frontières.
                     QUELQUES DETAILS
        Toute l'après-midi, la foule stationna devant le Temple. Lorsque le cortège fut parti, de nombreuses personnes y pénétrèrent et allèrent se désaltérer à la fontaine qui se trouve dans un coin.
        Sur le parcours du cortège, des fenêtres se louèrent cinq et dix francs. Depuis trois jours, les logements ont eu, paraît-il, toutes leurs chambres occupées par les adeptes étrangers d'Antoine.
        On évalue à 25,000 environ le nombre des personnes arrivées hier à Jemeppe.
        Jusque bien tard une grande animation régna dans les rues, et les tables des restaurants furent prises d'assaut.
        Le service d'ordre était assuré par M. le bourgmestre Delville ; M. Jacquet, commissaire de police ; la police et la gendarmerie locale.
                                                                                 René L…

    La Meuse, 1er juillet 1912 (source : Belgicapress)


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  • La Révélation, L'efficacité des lois morales (p.124)La Révélation, L'efficacité des lois morales (p.124)

     

     La Révélation, L'efficacité des lois morales (p.124)

    La Révélation, L'efficacité des lois morales (p.124)

     

     

     

     

     

     

     

     

        Tout arrive en son temps. Ce que je peux enseigner est le résultat de mon travail. En m'appuyant sur le désintéressement et sur l'amour, je parle en vérité et sur la vérité rien ne prévaut. Dans une révélation, c'est Dieu Lui-même qui parle ; Il est la vérité : si l'on pouvait nous atteindre dans la vérité, on atteindrait Dieu. La révélation est pure, sinon, rien n'a été révélé. Le révélateur qui sortirait de la vérité ne serait plus dans l'amour qui le soutient dans sa mission, qui lui donne la force et la puissance...

    La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.124


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  • Mathieu Bonaventure, décès du desservant de Huy (La Wallonie, 10 avril 1935)(Belgicapress)

        HUY. — On nous prie d'annoncer la mort de Monsieur

    Mathieu BONAVENTURE
    TAILLEUR
    DESSERVANT DU CULTE ANTOINISTE DE HUY

        L'enterrement aura lieu jeudi 11 courant à 3 heures.

    La Wallonie, 10 avril 1935 (source : Belgicapress)


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  • 20th Century Messiah (Birmingham Daily Gazette, Saturday 27 June 1925)(britishnewspaperarchive.co.uk)20th CENTURY “MESSIAH.”
    Strange Pilgrims In France.
    PSYCHIC HEALER’S 50,000 CURES.
    From a Gazette Correspondent.

                                                   PARIS, Friday.
        Up to midnight last night, several thousand disciples of one of the world’s strangest and newest religions had made a pilgrimage to the “Temple Antoiniste” in La Glaciere district of Paris.
        Thus they observed the thirteenth anniversary of the “disincarnation” of their 20th century Messiah, Pere Antoine, the Belgian Healer.
        They came from all parts of France, attired in the bizarre costumes which were “revealed” to Pere Antoine.
        The men all wore stove-pipe hats and long, black, frock coats buttoned tightly up to the chin.
                         PSYCHIC HEALER.
        The women were attired in unrelieved black robes, small crepe bonnets, and long black veils, giving them the appearance of nuns, or mourners.
        The greatest pilgrimage was to is Jemeppe-sur-Meuse, Belgium, the Mecca of this new religion, where “Pere Antoine” lived, but the Paris shrine was crowded from morning to night with devout followers who listened attentively as the “revelation” which Pere Antoine had dictated to a stenographer, was read from the pulpit.
        Pere Antoine was a psychic healer, and his disciples claim that he has some 50,000 cures to his credit. Most of those (or their relatives) at the Paris Temple yesterday had been “healed” or “cured” of diverse ailments, and they wished to show their appreciation by this pilgrimage.
                         1,000 CLIENTS A DAY.
        When Antoine lived, Jemeppe was sometimes invaded by crowds aggregating 20.000 and 30.000, and it is recorded that in one day more than 1,000 called at his home to be healed.
        He later elaborated his “Spiritualistic” in gospel, which somewhat resembles Christian Science, since he denies the existence of matter disease, evil and death.
        From his church service Pere Antoine banished the sermon, all hymns, scripture readings, and – the collection, but his disciples are so generous with free-will at offerings, given anonymously, that 20 Temples have been erected in France and Belgium, the Paris Church being second in importance.
        Yesterday’s pilgrimage continued well beyond midnight, and ended with the recitation of Pere Antoine’s new ten commandments.

    Birmingham Daily Gazette, Saturday 27 June 1925 (source: britishnewspaperarchive.co.uk)

     

    Traduction :

    MESSIE DU 20e SIÈCLE.
    D'étranges pèlerins en France.
    LES 50 000 GUÉRISONS D'UN GUÉRISSEUR PSYCHIQUE.
    D'un correspondant de la Gazette.

                                                   PARIS, vendredi.

        Jusqu'à minuit hier soir, plusieurs milliers de disciples d'une des religions les plus étranges et les plus récentes du monde se sont rendus en pèlerinage au "Temple Antoiniste", dans le quartier de la Glacière, à Paris.
        Ils ont ainsi célébré le treizième anniversaire de la "désincarnation" de leur Messie du XXe siècle, le Père Antoine, le guérisseur belge.
        Ils sont venus de toutes les régions de France, vêtus des costumes bizarres qui ont été "révélés" au Père Antoine.
        Les hommes portent tous des chapeaux en tuyau de poêle et de longues redingotes noires boutonnées jusqu'au menton.
                         GUÉRISSEUR PSYCHIQUE.
        Les femmes étaient vêtues de robes noires dépourvues de tout artifice, de petits bonnets de crêpe et de longs voiles noirs, ce qui leur donnait l'apparence de nonnes ou de veuves.
        Le plus grand pèlerinage se fait à Jemeppe-sur-Meuse, en Belgique, la Mecque de cette nouvelle religion, où vivait le "Père Antoine", mais le sanctuaire de Paris est bondé du matin au soir de fidèles dévots qui écoutent attentivement la lecture en chaire de la "révélation" que le Père Antoine a dictée à un sténographe.
        Le Père Antoine était un guérisseur psychique, et ses disciples affirment qu'il a quelque 50 000 guérisons à son actif. La plupart de ceux qui se trouvaient hier au Temple de Paris (ou leurs proches) avaient été "guéris" ou "soignés" de divers maux, et ils souhaitaient lui témoigner leur reconnaissance par ce pèlerinage.
                         1 000 CLIENTS PAR JOUR.
        Du vivant d'Antoine, Jemeppe était parfois envahi par des foules s'élevant à 20 000 et 30 000 personnes, et l'on rapporte qu'en un jour, plus de 1 000 personnes se sont présentées chez lui pour être guéries.
        Il élabora par la suite son évangile "spiritualiste", qui ressemble quelque peu à la Science chrétienne, puisqu'il nie l'existence de la maladie de la matière, du mal et de la mort.
        De son service religieux, le Père Antoine a banni le sermon, tous les hymnes, les lectures de l'Écriture et la collecte, mais ses disciples sont si généreux en offrandes volontaires, données anonymement, que 20 temples ont été érigés en France et en Belgique, l'église de Paris étant la deuxième en importance.
        Le pèlerinage d'hier s'est poursuivi bien au-delà de minuit et s'est terminé par la récitation des dix nouveaux commandements du Père Antoine.

    Birmingham Daily Gazette, samedi 27 juin 1925


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  • Mort d'Antoine le Guérisseur (La Meuse, 25 juin 1912)(Belgicapress)

     MORT D'ANTOINE LE GUERISSEUR

        Comme nous l'avions fait prévoir hier soir, M. Louis Antoine, surnommé Antoine le Guérisseur, est mort ce matin dans son temple.
        Depuis le mois de février, son état de santé était devenu très précaire. Toutefois, contrairement à notre information d'hier, ce n'est pas à une attaque d'apoplexie que l'on doit attribuer sa mort, mais uniquement à la fatigue et à l'épuisement résultant de l'excès du travail. Immédiatement après sa mort. M. Delcroix, professeur à l'Athénée de Liége, prit la parole devant la foule accourue de toutes parts pour venir saluer la dépouille mortelle de celui dont la réputation était devenue mondiale.
        Dans son allocution, qui a fait grande impression, le distingué professeur a annoncé à la foule recueillie que M. Antoine n'avait fait aucun testament et qu'il avait transmis ses pouvoirs à sa femme, qui continuera l'enseignement de son culte et de sa doctrine.
        Le corps du fondateur du culte antoiniste repose au milieu du temple. Ni bougies, ni fleurs, si ce n'est quelques lauriers placés en cercle. Le vénéré défunt porte l'habit de son culte. Ses traits sont calmes.
        A l'entrée du temple, des adeptes en tenue antoiniste distribuent cet avis.

                                           Frère,
        Le Conseil d'administration du Culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui, mardi matin, 26 juin. Avant de quitter son corps, Il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère Le remplacera dans sa mission, qu'Elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous, Mère montera à la tribute pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures.
        L'enterrement du Père aura lieu dimanche prochain, 20 juin, à 3 heures.
                                                                      Le Conseil d'administration.

        Voici quelques notes biographiques :
        Louis Antoine était un ouvrier, né à Mons-Crotteux (province de Liége) en 1856, de parents pauvres, simples et foncièrement honnêtes. Il était le cadet de sa famille qui comptait onze enfants. Il débuta à 12 ans dans la mine, accompagnant son père et un frère qui étaient également mineurs. Ne voulant plus descendre dans la fosse, il devint ouvrier métallurgiste. A 24 ans, il quitta la Belgique pour aller travailler en Allemagne, où il séjourna pendant 5 ans. Deux ans plus tard, il alla à Pragua, près de Varsovie (Pologne Russe) et y accomplit un nouveau terme de 5 années, puis il s'installa définitivement en Belgique, à Jemeppe-sur-Meuse. Dans l'intervalle de son séjour en Allemagne, il revint au pays, épouser une femme, dont il avait fait la connaissance avant son départ. De leur union, naquit un enfant, un garçon que la mort leur ravit à l'âge de 20 ans. Leur séjour à l'étranger leur avait permis d'amasser une petite fortune. Ils la sacrifièrent pour venir en aide aux malheureux, éprouvant plus de bonheur à la dispenser à tous qu'ils n'en avaient trouvé en l'acquérant par leur labeur.
        Antoine le Guérisseur vécut très simplement et très sobrement. Ce fut un végétarien total. Il ne mangeait ni viande, ni œufs, ni beurre, ni lait, en un mot rien qui provint de l'animal ; il s'appliqua à rester en tout dans le naturel, fit lui-même tous les menus travaux que nécessita son entretien. Son travail du jour et de la nuit pour ceux qui firent appel à son concours, exigeait un recueillement constant. C'est pourquoi il vécut absolument retiré. Sa femme, une brave épouse, simple et modeste, qui va lui succéder, adopta deux orphelines, qu'ils ont élevées. En plusieurs circonstances, Mme Antoine remplaça son époux en opérant en son nom. Le défunt professa la religion catholique jusqu'à l'âge de 42 ans, puis il s'appliqua à la pratique du spiritisme, sans s'attarder toutefois dans le domaine expérimental pour lequel il n'avait aucune aptitude et qui ne le tentait nullement. Sachant à peine lire et écrire, il se trouvait incompétent pour résoudre ce problème scientifique : il lui préféra la morale et s'y adonna de tout cœur. Il continua jusqu'en 1906, date à laquelle il a créé le Nouveau Spiritualisme : c'est là que commença sa mission.
        Antoine le Guérisseur n'était pas instruit ; et, le peu de connaissance qu'il possédait il les avait acquises en dehors de l'école par son travail personnel. Mais au point de vue de la morale, il fut de tout temps supérieur à son milieu et à son époque, car il s'appliqua sans cesse à son amélioration. Sa mère était une femme pieuse et charitable. C'est dire que le fils fit ses premiers pas dans la voie de la charité qu'il a toujours suivie par la suite.
        Au contact incessant de la quantité innombrable de personnes qui le consultèrent chaque jour depuis plus de 21 ans, Antoine le Guérisseur n'a cessé d'être bienveillant, accueillant et très aimable.

    *  *  *

        A Jemeppe, comme partout d'ailleurs, Louis Antoine était entouré d'une profonde vénération.
        C'est une figure noble, étrange et troublante qui disparait avec Antoine le Guérisseur, fondateur de religion et thaumaturge.
        Antoine exerçait dans tout le pays de Jemeppe une influence salutaire. C'était un homme animé de généreux sentiments humanitaires et d'une grande foi mystique. A notre époque il apparaissait un peu comme un personnage anachronique et mystérieux de légende. Il sera très vivement regretté.
        On se souvient qu'Antoine fut, à deux reprises, poursuivi pour exercice illégal de l'Art de Guérir. Il fut, une première fois, condamné à 36 francs d'amende et la seconde il fut acquitté.
        Antoine avait fait de nombreux adeptes partout : en France, en Allemagne et en Belgique. Il avait fondé, dans la région de Jemeppe, un Cercle qui comprend un nombre considérable de membres.
        Le temple de Jemeppe possède son imprimerie d'où sortent des publications hebdomadaires dont le tirage s'élève, paraît-il, à vingt mille exemplaires.
        Depuis ce matin c'est un va et vient continuel. De tous les pays, de toutes les villes arrivent à la mortuaire des télégrammes de condoléances. Devant le temple, une foule compacte se presse et il faut attendre son tour pour pouvoir aller saluer la dépouille mortelle.
        A proximité du temple quelques marchands de cartes illustrées offrent, pour 10 centimes, le portrait du défunt.
        Sur toutes les figures des adeptes du culte antoiniste se lit la plus profonde consternation.
        On peut s'attendre pour dimanche à d'imposantes funérailles.

    La Meuse, 25 juin 1912 (source : Belgicapress)


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  • Nice - Temple Antoiniste (ciaovivalaculture.com)

    Tout près du Parc Chambrun, est le petit quartier de l’Assomption où se trouve une curiosité, un temple Antoiniste! Le culte Antoiniste a été fondée par un certain Louis Antoine (1846-1912), ancien mineur, très attaché au culte catholique au départ, lisant énormément, s’initia au spiritisme, se découvrit médium et fonda son propre groupe spiritualiste intitulé «Les Vignerons du Seigneur» et s’oriente alors vers la guérison des malades qui viennent de plus en plus nombreux le consulter au point de construire une vaste salle pour les recevoir. Il devient «Le Père» au sein de son organisation.

    Après quelques ennuis avec la justice, il change son fusil d’épaule et abandonne le spiritisme, brûle tous les exemplaires de sa doctrine, fait construire un temple et crée sa nouvelle doctrine L’Antoinisme. Le Père Antoine a fondé sa religion qui va jouir d’une renommée extraordinaire. Le Culte Antoiniste est une croyance basée sur la Foi et le désintéressement, reconnue d’Utilité Publique à caractère religieux par le gouvernement belge en 1922. En France on compte 31 Temples Antoinistes dont 1 à Nice et 1 à Monaco sans compter de nombreuses salles de Lecture appelée à devenir de futurs Temples. Le Culte est ouvert à tous indistinctement et tout se fait par la prière. Le but du Culte n’est pas de convertir mais de guérir et de consoler par la foi. Les adeptes niçois sont peu nombreux, une vingtaine (hommes et femmes) tout au plus. L’accueil est chaleureux et exempt de prosélytisme.

    Voilà donc un endroit plutôt insolite que l’on ne s’attend pas à voir à Nice.


    source : https://ciaovivalaculture.com/2020/10/27/quartiers-saint-maurice-chambrun-lassomption-un-quartier-plutot-preserve/


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  • Désincarnation de Frère Madelaine

    Désincarnation de Frère Madelaine

    Suite à la
    désincarnation 
    de

    Frère Norbert Madelaine,

    desservant du temple des Ternes à Paris 17e, et dernier représentant du Père en date pour la France, vous pouvez déposer vos messages de condoléance peuvent être publiés sur la page https://www.libramemoria.com/.../24bb59aa85904e6a8090c48c... (cliquez sur Déposez un message de condoléances)

     Norbert MADELAINE (Norbert Georges Emile MADELAINE)
    décédé le 24 février 2022 à l'age de 97 ans
    et né à Prouais (28) le 6 juillet 1924.
    Acte numéro 152

    https://www.acte-deces.fr/acte-de-deces-paris-17e-arrondissement


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  • BONNES FEUILLES - Sans âme (L’Ère nouvelle, 19 janvier 1928)

    BONNES FEUILLES
    Sans âme

        ... Sans âme, par André Therive (Grasset, éditeur). Est-ce Huysmans, est-ce Tolstoï qu'il faut rappeler à propos de l'histoire de Julien Lepers, de l'ouvrière Lucette, de la danseuses Lydia ? et de tant d'autres personnages inoubliables ?

    III

        Le train avait passé Thieulecques ; avant d'arriver à la station de Saint-Achille, Julien aperçut, fort près de la voie, la sucrerie rouge de M. Drémoncourt, son oncle. Les bâtiments, la haute cheminée, la villa, tout flambait neuf, au milieu des champs pâles et sur un fond de bois dépouillés. Tout cela avait été dévasté par la guerre, reconstruit magnifiquement sur les toits éclatants, un jeu de tuiles faisait lire le nom de Ghislain Drémoncourt beaucoup plus fièrement qu'un drapeau.
        Le maître de ces lieux vint chercher son neveu à la gare. Il avait notablement vieilli depuis un an ; enflé, tassé, les yeux sanglants, mais la parole gaillarde. Sous des dehors si grossiers, c'était un esprit vif et curieux. Ancien pharmacien à Saint-Omer, où la société bien pensante lui rendit autrefois la vie intenable, on le disait prospère dans l'industrie, et sa vieillesse semblait son apogée. Mais il ne parlait pas de ses affaires. Deux passions fortes l'animaient encore : l'une politique et qui se devine ; l'autre d'exceller à la tapisserie. Il s'était brodé lui-même des pantoufles historiées, tantôt à ses initiales gothiques, tantôt au caducée ou au mortier de son ancienne confrérie. Il avait été marié, veuf de très bonne heure, coureur assez longtemps. A présent, il se contentait de son industrie et d'intrigues politiques, qui lui faisaient trouver dans les journaux une pâture savoureuse et variée. Il n'était même pas conseiller général ; il était faiseur de députés comme on fut faiseur de rois, en dédaignant un peu ses créatures. Bien moins riche d'ailleurs que son renom ne le voulait ; satisfait de faire peur à ses ennemis, envie à ses amis, et en cela de duper tout le monde à moitié. Gourmet à la mode d'aujourd'hui, gourmand aussi à la mode d'hier. Casanier depuis deux ou trois ans, il avouait avec amertume, au moins dans ses lettres, qu'il est sage de se détacher de la vie quand elle se détache de vous. Mais, en paroles, une pudeur le gardait de cette forfanterie plaintive.
        – Alors, il y a eu un drame demanda Julien, copieusement embrassé.
        – Oui, oui, je te raconterai. Mais, d'abord, que je te prévienne : il va nous arriver de Wazemmes les de Gouin pour déjeuner, après la messe. Deux parents, trois filles. Je me suis réconcilié par lettre avec eux ; ou eux avec moi. Enfin, mettons tous ensemble. Il n'y a pas tant d'occasions de faire la fête en famille. Autant ceux-là que d'autres ; ils habitent si près ! Vois-tu, il n'y a rien de si terrible que la solitude. Il me semble que je la sens plus lourde de mois en mois. J'ai bien le temps, que diable, d'être enterré pour de bon !
        Ces paroles, dites avec gaité, rendaient un son funèbre. L'air était aigre, glacé par moments. La boue de novembre ne séchait plus sur les routes où les camions marquaient leurs ornières pour six mois. Au bord des champs, des silos à betteraves, voutés comme des tombeaux, exhalaient, malgré le froid, une puanteur acide.
        – Ah ! Dieu de Dieu ! s'écria encore M. Drémoncourt, que j'aime à te voir, Julien, froncer le nez devant l'odeur de la campagne maternelle ! Les de Gouin, au moins, sont des rustiques : ils ont fait de la terre, de la vie aux champs, un article de foi ; cela en ajoute un à ceux qu'ils croient déjà. On n'en saurait trop mettre. J'espère bien que tu les feras enrager là-dessus. Car il est inutile de parader devant ces demoiselles : tu as surement horreur de la campagne et de ton oncle campagnard.
        Il frappa amicalement sur l'épaule du neveu, qui lui prit le bras et avoua :
        – Ce qui doit être affreux dans la campagne, c'est de pouvoir penser à soi trop nettement, et de voir toute simple, toute fatale devant soi, sa destinée.
        – Tu me dis ça, fit observer M. Drémoncourt, souriant, à moi qui la verrais n'importe où aussi simple et aussi courte, parce que je suis vieux ! Tu gardes l'illusion des jeunes : que la vie reste libre tant qu'elle cache de l'imprévu. Je ne t'en veux pas, égoïste. Tu as les défauts de ton âge, et un autre encore : car au fond tu es un bohème.
        Oui, un bohème..., Ha ! Ha ! j'ai trouvé le mot. Il y a des êtres qui poussent ainsi, même dans les plantations bourgeoises, comme le chiendent dans les betteraves. Ce n'est pas moi qui les appellerai des maudits... Ils choisissent la meilleure part. Si j'avais su, peut-être, en mon temps... mais il ne faut pas recommencer toujours sa vie en songe. Il ne faut jamais détester ce qu'on est. Ça, c'est la vraie malédiction.
        – Ah ! oui, reconnut Julien.
        – Mon neveu a le cafard, dit le distillateur. Voilà le paysage de Saint-Achille qui agit déjà. Ou bien est-ce qu'il aurait des peines de cœur. Oui ? non dans le sacré Paris pourtant, avec mille francs que je t'envoie par mois, et tes honoraires ! Combien gagnes-tu avec M. Comte ?
        – Neuf cent six francs.
        – Cela fait bien des cigares. Et tu vends bien quelques petites gravures ? A ta place, je serais heureux. Veux-tu changer ta peau avec moi ? Ah ! vingt milliards de dieux ! qu'est-ce qu'elle cherche donc, la science, si ce n'est de faire rajeunir les vieilles bêtes ? à quoi sert-elle, je te demande un peu ? Allons, Julien, c'est toi qui fais la tête, et moi qui te remonte ! Et malgré mes drames domestiques ! Et malgré l'arrivée de la sainte famille de Gouin !
        Ils parvenaient à la distillerie. Le pavillon de M. Drémoncourt donnait sur un jardin dessiné, mais tout nu, qui rejoignait les prés et les bois. A l'horizon, deux cônes noirâtres indiquaient le pays des mines, les terrils de charbon, Le ciel était bas : des corbeaux erraient déjà comme une fumée sous les nuages, en criant, et soudain se taisaient, laissant le paysage à sa nudité, à son silence.
        – A propos, demanda Julien. Et le drame ! et votre fidèle Irène ?
        M. Drémoncourt se rembrunit :
        – C'est vrai ; je ne pouvais te raconter par lettre toute cette histoire incroyable. La pauvre vieille a passé juste le lendemain du 14 juillet, tandis qu'il y avait encore dans la cour des lanternes et un accordéon pour le bal des ouvriers. Elle avait eu déjà deux ou trois crises d'étouffement, mais elle ne voulait pas se reposer, encore moins se faire suppléer par une jeunesse. On peut dire qu'elle est morte avec son tablier bleu ! Je l'ai relevée moi-même, je lui ai scarifié moi-même des ventouses ; et Dieu sait si je n'aime plus ce métier-là ! Elle disait juste : « Ça me fourmille, monsieur, ça me fourmille partout », avec sa langue pâteuse. Et puis : « Il faudra avertir à Caudry M. Meulemester. – Quoi donc ? c'est un parent ? – Non, non. – Un médecin ? non ? un notaire ? – Un « adepte » ! a-t-elle dit enfin.
        « Je n'y comprenais rien du tout. Depuis vingt-cinq ans qu'elle me servait, elle ne m'a jamais parlé d'« adeptes ». Elle ne quittait non plus jamais la baraque. Tu sais qu'elle n'allait pas même à la messe, que je lui plaçais ses gages, et qu'elle me demandait vingt francs de temps en temps, sur son magot, pour s'acheter de la laine à tricot. Quand elle a été morte, j'ai fait chercher à Caudry le sieur Meulemester.
        « Il est arrivé le soir même, avec deux femmes bizarres, des espèces de nonnes, ou d'infirmières en noir. Ils ont passé la nuit à l'auberge, sans vouloir veiller la pauvre Irène. C'est moi qui suis resté auprès de son lit, à boire le café sans chicorée, qui était bon pour la première fois : car enfin elle avait de sacrés goûts en cuisine ! Tu me vois devant les bougies, luttant contre le sommeil, farfouillant un peu dans ses nippes pour rassembler son héritage, avant de dénicher les héritiers, belle corvée mon ami ! J'étais attaché à cette bonne vieille, après tout : Vieille ? elle avait trois ans de plus que moi. Mais éreintée et un peu hébétée aussi. Qu'est-ce que je trouve dans ses paquets de linge : des brochures bleues ou vertes qu'elle recevait, écrites en un charabia impossible, et intitulée l'« Unitif ». Cela lui venait de Belgique, et cela m'avait l'air de prêcher l'Antoinisme, une espèce de nouvelle religion, oh ! une religion pour les pauvres bougres... Naturellement, j'ai jeté les papiers au feu : cela pourrait faire beaucoup de mal. Je n'ai su que le fin mot que le lendemain.
        « Le sieur Meulemester arrive donc avec ses acolytes : vêtu d'une lévite jusqu'aux talons, il apportait un drap vert-chou dont il a fait couvrir le cercueil, au grand épatement des gens d'ici ; et il s'est prélassé devant la charrette en promenant une espèce d'écriteau carré où il y avait un arbre peint et ces mots : « La science de la vue du mal ». Il m'a montré un papier signé (si on peut dire) de la pauvre Irène, qui exigeait des funérailles « antoinistes », c'est-à-dire ce carnaval, et en fin de compte, la fosse commune (tu entends, Julien !) le trou au bout du cimetière, le silo où l'on ne jette ici que les os déterrés et les vieilles couronnes, avec défense de jamais avoir son nom sur ce misérable tombeau. Tu penses si j'étais furieux ! J'avais d'abord l'air d'un pingre, d'un abominable dégoûtant, devant tous les gens de l'usine qui regardaient le cortège, et qui n'en croyaient pas leurs yeux. Heureusement que le sieur Meulemester, avec son attirail, éveillait l'attention, me sauvait la mise. Il a récité au cimetière des phrases ridicules, en langage d'école du soir : la conscience, la matière, le développement intellectuel, que sais-je ? Le bruit s'est répandu vite que ce gibier représentait des Antoinistes ; et il y a eu des gens pour trouver que des funérailles pareilles, c'était crâne, c'était grand... et que la vieille Irène avait été une sainte à sa façon. Le nommé Meulemester, a replié son drap vert ; ses donzelles ont distribué des papiers. Le curé, m'a-t-on dit, contemplait l'affaire derrière ses rideaux, d'où il voit la porte du cimetière. Les crétins qui se disent ici bolchevistes ont raconté le soir, à l'estaminet, que la fosse commune devrait être rendue obligatoire. Et puis tout cela s'est oublié ; le notaire s'occupe de trouver des ayants-droits au petit magot de la pauvre Irène. Rendons cette justice au sieur Meulemester et à sa nouvelle religion : c'est qu'ils n'ont pas capté le testament ni réclamé de casuel... Mais faut-il qu'il existe des abrutis en ce monde !
        A ce moment, la nouvelle servante se montra sur le perron. C'était une grosse Flamande, veuve d'un marin disparu, et qui avait été cordon-bleu à Dunkerque.
        – Celle-là au moins, dit M. Drémoncourt, elle n'a rien de la prophétesse. Tu verras sa cuisine ! Il faut avouer qu'elle se boissonne tous les samedis, et le chauffeur la console de ses malheurs quand il l'emmène faire son marché. J'aime mieux cela. Mais je pense à la pauvre Irène qui soufflait en se traînant de pièce en pièce, et qui maintenant dort comme un chien à l'endroit des pots cassés et des grilles en morceaux... Ah ! pouah ! c'est joli, ce qui nous attend tous !
                                                                                                              André THERIVE.

    L’Ère nouvelle, 19 janvier 1928


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  • Temple Antoiniste de Villeurbanne (photographie couleur-24 x 36 mm, Pierre Arnaud, 2002)(numelyo.bm-lyon.fr)

    titre [Temple Antoiniste de Villeurbanne (Rhône)]
    auteur(s) Arnaud, Pierre J.L., 1950-20..
    date de prise de vue 2002-02

    source : numelyo.bm-lyon.fr


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  • Faire-part - Auguste Thonus (La Wallonie, 18 février 1936)(Belgicapress)

    NÉCROLOGIE

    LIEGE. – On nous pris d'annoncer la mort de
    Monsieur Auguste THONUS
    époux de Laurence GRANDCHAMPS
    L'enterrement antoiniste aura lieu mercredi 19 courant à 4 h. 45.
    Réunion à la maison mortuaire, rue des Vennes, 358.

    La Wallonie, 18 février 1936 (source : Belgicapress)


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  • Quelques mots sur l'Antoinisme (Généalogie Leclercq-Stassart)

    INTERMEDE - Quelques mots sur l'Antoinisme

    Quelques mots sur le culte antoiniste, qui fait un peu partie de la famille Leclercq puisque trois de ses membres en étaient adeptes (mon grand-père Désiré, sa sœur Julienne dite "di Djoupêye" et sa fille, Julienne aussi). Cette dernière officiait au temple de Waremme tous les dimanches, en habit noir, que les adeptes reconnaissaient comme "sœur Julienne". Office curieux qui consistait essentiellement en des lectures des pensées "du Père". Quand à ma grand-tante Julienne "di Djoupêye", elle portait aussi l'habit et se disait spirite (il y a un lien, voir sous le lien ci-dessous). Un peu en transes, les yeux fermés, elle prédisait des choses généralement déjà passées en ajoutant la voix tremblante "Dji l'a vêyou". La plupart des autres Leclercq étaient assez moqueurs à ce sujet. Sauf que ma tante Marie s'est sentie un jour envoûtée par Julienne (di Djoupêye) et qu'elle rigolait nettement moins.

    La révélation du Père Antoine est liée à la guerre franco-prusienne où il tue par accident un camarade et, plus tard, au décès de son fils : il se sépare alors du catholicisme. A son décès (il est inhumé à l'entrée du cimetière de Jemeppe sur Meuse où sa tombe est toujours très fleurie), sa femme Catherine poursuivra son œuvre. Ce culte très particulier, qui mélange foi et croyances paranormales, leur survit. Il a une branche française qui s'est distanciée du mouvement de base.

    L'antoinisme à l'époque est fortement ancré dans la région liégeoise et dans la classe ouvrière. C'est une curiosité. Antoine et Catherine ont pour vous des pensées bienveillantes (voir photo).

     


    Quelques mots sur l'Antoinisme (Généalogie Leclercq-Stassart)Guillaume Florent Désiré (dit Désiré) (1886-1968), mon grand-père, dont j'ai déjà parlé ainsi que de sa descendance.
    Désiré Leclercq
    Cet homme âgé, fier, est mon grand-père Guillaume Florent Désiré Leclercq (1886-1968), qui n'a jamais porté que son 3ème prénom, Désiré. A ma connaissance, il est d'une part médaillé du Travail et de l'autre, fêté pour sa mise à la retraite aux Etablissements MOES sis Rue des Houblonnières à Liège. La photo de groupe a très probablement été prise par mon père et l'un de ses beaux-fils, Jean Radoes, figure également sur cette photo. Car les Ets Moës, aujourd'hui disparus, sont un lieu fondamental de mon histoire familiale : Désiré y a travaillé toute sa vie mais aussi deux de ses fils (mon père Guillaume et Arthur) et son beau-fils Jean Radoes. Tous ouvriers, sauf mon père, employé et dessinateur industriel de profession - pour son malheur, j'en reparlerai peut-être.
    Désiré, qu'on surnommait aussi dans sa rue du Fond d'Or à Waremme "Li vî Lèclèr" (prononciation très particulière), est le seul grand-parent que j'ai jamais connu.
    Désiré était un personnage haut en couleurs. Son "bleu de chauffe" ("sarrau", en bon français de par ici) ne le quittait jamais. J'ai de lui le souvenir d'un homme bienveillant, très joyeux, veuf assez jeune, qui a vécu jusqu'à la fin avec une de ses filles célibataire ("li p'tite Marie"). Je le vois encore faire sa vaisselle en chantant "Viens Poupoule, viens Poupoule, viens". Ses passions : cultiver son jardin, ses chrysanthèmes en particulier, chiquer son infâme tabac, et avoir des chiens bergers dont il n'avait jamais réussi, parce qu'il les aimait trop, à les discipliner ne serait-ce qu'un tout petit peu.
    Je n'ai jamais entendu mon grand-père parler français : même moi, enfant, je n'aurais jamais osé lui adresser la parole autrement qu'en wallon. Il habitait à 50 mètres de chez moi, rue du Fond d'Or, au 43 et nous au 46.  
    Son côté un peu noir était de n'avoir jamais toléré ne serait-ce qu'une vague approche d'un prétendant pour sa fille Marie, qu'il s'était sans vergogne "gardé pour ses vieux jours".
    Son décès, en 1968, de vieillesse, paisible, a sonné un bien sombre glas puisque 4 ans plus tard, ses trois derniers fils sont décédés en 1970, 1971 et 1972. J'en reparlerai forcément, parce que cette période très sombre m'a marqué à vie et a littéralement massacré la fin de mon adolescence et de ma jeunesse.
    La 3ème photo, prise sur la pas de sa porte 43 rue du Fond'Or, représente sur le seuil ma mère Marguerite. En bas, "li p'tite Marie", le berger Fanny (tous ses chiens se sont appelés Fanny) et à droite, évidemment, Désiré avec son inséparable casquette.
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=101230344986660&id=100883935021301


    Lambertine Julienne (1890-j’ai oublié) mais qu'on appellera toujours Julienne, en wallon « Djulienne di Djoupèye », épouse un Joseph Baly dont elle aura un fils, Joseph aussi, que j'ai bien connu. Joseph Baly fils a été prisonnier en Allemagne pendant la guerre. Julienne habitait à Jupille, donc, dans une étrange maison à flanc de terril qui avait été jadis partiellement sinistrée par un glissement de terrain comme il y en eût pas mal dans cette région minière. Julienne se disait spirite et pratiquait avec assiduité le culte Antoiniste assez répandu dans la région. Mon grand-père et une de ses filles, Julienne aussi, étaient également antoinistes. Lambertine Julienne (la sœur de Désiré, donc, pas sa fille) n’était pas très aimée par les enfants de Désiré, qui lui, par contre, l’adulait et lui pardonnait tous ses défauts. Pour rester correct, je ne vais pas m'alourdir sur le sujet de Julienne "di Djoupèye", qui me faisait carrément peur.

    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=103671551409206&id=100883935021301

    source : https://www.facebook.com/G%C3%A9n%C3%A9alogie-Leclercq-Stassart-100883935021301/


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  • Progès... religieux (Le Sud, 2 décembre 1939)(historischekranten.be)

    PROGRES... RELIGIEUX

        Deux Mouscronnois se sont les derniers temps désincarnés !... une Mouscronnoise et un Mouscronnois. On les a conduits solennellement au cimetière... précédés de quelques ministres... en noirs... tout noirs en chapeau buse... La Mouscronnoise reposera à l'ombre, pas de la Croix, mais de l'« arbre de la Science de la vue du Mal ».
        Les assistants ont été priés « d'entourer les défunts de leur amour et de leurs bonnes pensées ».
        Nous publierons sous peu une chronique sur le Culte Antoiniste.

    Le Sud, 2 décembre 1939 (source : historischekranten.be)

        Impossible de retrouver la chronique promise dans les archives du journal. Vu le ton de cet article, ce n’est peut-être pas un mal.


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  • Albin Valabrègue - ''aimer ses ennemis'' pour les Juifs

        Les livres juifs portent ces mots :
        « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
        « Vous êtes tous frères ».
        « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ».
        « Aimez vos ennemis ».
        Tant que l'humanité opposera le mal au mal, elle ne fera que multiplier le mal. La loi tu talion est une loi qu'il faut laisser au passé.

    Albin Valabrègue, La Sainteté en dormant

    Le Fraterniste, 15 août 1935


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  • La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.127

        Seront apôtres [les personnes] qui se dévoueront pour le travail moral, qui prêcheront d'exemple l'amour et le désintéressement, qui feront comprendre, par leur manière d'agir, que l'enseignement n'a d'autre base que la foi.

    La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.127


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  • Le culte Antoiniste - Nice (La Dernière Heure, 29 octobre 1931)(Belgicapress)

    Le culte « Antoiniste »

        Les Antoinistes français ont inauguré tout dernièrement, à Nice, un nouveau temple.
        C'est en 1910 que l'on reconnut légale, l'existence du Culte Antoiniste en Belgique, où il était né.
        Il s'est en effet trouvé, à cette époque, plus de 100.000 personnes pour signer la pétition demandant la reconnaissance officielle de ce nouveau culte religieux.
        Cependant, au dire même des officiants Antoinistes, il n'y a guère plus de 12 3,000 Antoinistes agissants dans tous le pays !
        L'Antoiniste, en effet, n'est pas comme dans tant d'autres religions, obligé de faire œuvre de prosélytisme. L'œuvre de perfectionnement et de soulagement physique et moral, à laquelle les Antoinistes s'adonnent est tout à fait désintéressée, financièrement, comme moralement, et à plus forte raison, politiquement.
        Alors que toutes les autres religions réclament de leurs fidèles le zèle à la propagande, elle ne fait rien pour retenir ou attirer les masses. Elle les aide, les soulage, mais ne vise pas à les annexer.
        C'est plus une philosophie qu'autre chose. - A.

    La Dernière Heure, 29 octobre 1931 (source : Belgicapress)


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  • Henri Lormier - Méditation (Le Fraterniste, 1er juillet 1932)MÉDITATION

        La pensée n'est jamais inactive. Elle est en continuelle vibration, elle rayonne en bien ou en mal selon son élévation ou son infériorité.
        Si la pensée se complait dans de malsaines vibrations, c'est-à-dire : si l'humain est égoïste, envieux, jaloux, méchant, sans compassion pour autrui, ses pensées s'amplifieront de toutes les mauvaises vibrations correspondantes du mal sous toutes ses formes, de là, les luttes entre les individus, les sociétés, les peuples, les nations, et tout cela fomente les révolutions, les guerres.
        Au contraire, ceux dont les pensées sont dominées, par le désir ardent du bien, de l'amour, de la charité, de la fraternité, attirent à eux les plus pures vibrations qui détermineront les plus salutaires actions, les dévouements, les sacrifices.
        C'est pourquoi il est de toute urgence de bien comprendre la vérité christique : « Aimez-vous les uns les autres. Secourez-vous, soyez bons, indulgents, pardonnez, n'ayez pas de rancune, de haine, soyez frères ! »
        N'oubliez pas que nous sommes tous solidaires les uns des autres, que la même vie nous anime, par conséquent, les mêmes sentiments doivent guider nos actes.
         Nous ne cesserons donc de répéter : « Faites toujours le bien, sans chercher de récompense ». Nos pensées à tous, unies dans cette sublime harmonie, diminueront l'intensité et la néfaste influence des vibrations pernicieuses.
        Nous nous guérirons ainsi de bien des maux, car l'Amour étant le plus divin guérisseur, nous ne devons que penser à sa force pour être plus heureux à l'avenir.

                                                                 H.[enri] LORMIER

    Le Fraterniste, 1er juillet 1932


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  • L'Auréole de la Conscience (La Meuse, 15 avril 1907)(Belgicapress)

        L'Auréole de la Conscience. – Conçue sans esprit de lucre ni de parti, cette revue qui vient de paraître se propose de faire connaître au public un spiritualisme nouveau, né du contact des hommes, mis en pratique par les adeptes qui fréquentent l'école philosophique et morale, fondée par Antoine le guérisseur.
        Très éloigné du spiritualisme éclectique et trop livresque de Vlousin, l'école nouvelle professe que les paroles ne sont rien, que les actes sont tout et que ceux-ci ne tirent leur valeur que de l'intention qui les dicte.
        Entre mille preuves de dévoûment, les adeptes se sont offerts spontanément, ont quitté leur profession, leur milieu familier pour colporter la « Revue » dans toutes les provinces wallonnes et aider à répandre les enseignements dont ils avaient goûté la forte saveur.
        Quelle que soit l'opinion qu'on ait adoptée, cette œuvre, qui s'inspire du désintéressement et de la sympathie humaine, est digne de l'attention et de la bienveillance du public.

    La Meuse, 15 avril 1907 (source : Belgicapress)


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  • New religious society (San Jose Mercury-news, Volume LXXX, Number 23, 23 January 1911)(cdnc.ucr.edu)

    NEW RELIGIOUS SOCIETY
    Seeks Official Recognition in Belgium.

        The Head of a New Religion which has petitioned for official recognition: “Antoine the Healer” in “communication” with the minds of his disciples to the Temple at Jemeppe-Sur-Meuse.

    A New Religion.

        The Belgian Chamber recently had presented to it a petition, signed by 160,000 people, urging the official recognition of a new religion. Those petitioning described themselves as disciples of Antoine the Healer, a man who is said to be endowed with such extraordinary powers of healing that it is asserted that he has cured thousands of Belgians of various maladies. The temple of cult is at Jemeppe-sur-Meuse and in this “Antoine the Healer” comes into “communication” with the minds of his disciples. Services are held on Mondays, Tuesdays, Wednesdays and Thursday. There are no Sunday services. So much has the new cult of the Antoinistes progressed that it is stated that it ranks second in numerical strength in the country, in which the Jews numbers only 20,000 and the Protestants but 15.000.
        – Photograph by C. N. in The Illustrated London News.

        MME, ANTOINE, Whose husband known as “Antoine the Healer” was founder of a new religious cult.

    San Jose Mercury-news, Volume LXXX, Number 23, 23 January 1911 (source: cdnc.ucr.edu)

     

    Traduction:

    NOUVELLE SOCIÉTÉ RELIGIEUSE
    demande une reconnaissance officielle en Belgique.

        Le chef d'une nouvelle religion qui a demandé une reconnaissance officielle : "Antoine le Guérisseur" en "communication" avec les esprits de ses disciples au Temple de Jemeppe-Sur-Meuse.

    Une Nouvelle Religion.

        La Chambre belge a été saisie récemment d'une pétition, signée par 160 000 personnes, demandant la reconnaissance officielle d'une nouvelle religion. Les pétitionnaires se décrivent comme les disciples d'Antoine le Guérisseur, un homme que l'on dit doté de pouvoirs de guérison si extraordinaires qu'on affirme qu'il a guéri des milliers de Belges de diverses maladies. Le temple du culte se trouve à Jemeppe-sur-Meuse et c'est là qu'"Antoine le guérisseur" entre en "communication" avec l'esprit de ses disciples. Les offices ont lieu les lundi, mardi, mercredi et jeudi. Il n'y a pas de service le dimanche. Le nouveau culte des Antoinistes a tellement progressé qu'on dit qu'il occupe la deuxième place en nombre dans le pays, où les juifs ne sont que 20 000 et les protestants 15 000.
        – Photographie de C. N. dans The Illustrated London News.

        MME, ANTOINE, dont le mari connu sous le nom d'"Antoine le guérisseur" est le fondateur d'un nouveau culte religieux.


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