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Au 23 de l'allée Verte à Devant-le-Pont à Visé se trouve le temple du culte antoiniste. Il a été construit en 1915, 3 ans après la mort de Louis ANTOINE, ouvrier belge, fondateur de ce culte. En 1940 il y avait pour la Belgique et la France réunies 40 temples antoinistes et 140 salles où étaient lus en public les enseignements du fondateur.
Le temple visétois et la maison attenante sont à l'abandon depuis des années. Est-ce le signe de la baisse ou de la disparition du culte ? Le temple est petit. La communauté qui s'y réunissait l'était sans doute aussi. À Amay j'ai connu le temple protestant de la rue de l'Industrie. Il était petit aussi. Il a été vendu. Les fidèles qui s'y réunissaient ont rejoint la communauté de Tihange. Il y a des églises catholiques désaffectées, abandonnées ou vendues. Des églises, des couvents et des abbayes sont vendus et affectés à d'autres usages.
Ces changements d'affectation d'édifices religieux sont l'effet de la déchristianisation de nos pays : baisse des vocations sacerdotales, religieuses et monastiques, baisse de la pratique religieuse sont les conséquences de la baisse de la foi. L'Eglise ne peut garder et entretenir ses bâtiments qu'avec la participation de ses membres.
Hélas, beaucoup de baptisés sont peu impliqués dans la vie de l'Eglise. Aux pratiquants moins nombreux est laissée la charge de veiller au patrimoine. Le temple antoiniste fermé nous donne l'occasion de parler du fondateur de ce culte. Louis ANTOINE est né en 1846 à MONS-CROTTEUX en province de Liège.
A 12 ans il quitta l'école et suivit son père à la mine. Il travailla ensuite dans la métallurgie en Allemagne. Marié, il eut un enfant mort jeune. Il cessa de travailler quand ses économies lui permirent de vivre en rentier. Il s'installa à JEMEPPE-SUR-MEUSE qui devint le premier centre de diffusion de sa fondation.
Il s'était initié au spiritisme, s'était découvert des dons de médium et devint guérisseur mystique. Il cherchait à consoler et à guérir. Il ne savait pas écrire. Une secrétaire notait ses discours, ses révélations et ses exhortations morales. Ses enseignements parfois déroutants étaient lus dans les temples et dans les salles de lecture. Il prétendait respecter la liberté religieuse de chacun, mais lors des réunions du dimanche matin la lecture de ses enseignements prenait la grande part du temps. Pour lui, Jésus était un médium guérisseur.
L'enseignement antoiniste était une nouvelle révélation. La photo du père Antoine montre un vieillard très droit, serré dans un habit noir, à l'épaisse chevelure blanche et portant une large barbe. Sa femme, la mère, avait le visage tout ridé, sévèrement encadré de bandeaux noirs. Au culte, les hommes comme les femmes s'habillaient d'une robe spéciale noire.Abbé Auguste Reul
Toute-boîte Visé Magazine, 1er novembre 2021
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IV. SOCRATE ET PLATON
PRECURSEURS DE L'IDEE CHRETIENNE ET DU SPIRITISMEDe ce que Jésus a dû connaître la secte des Esséniens, on aurait tort d'en conclure qu'il y a puisé sa doctrine, et que, s'il eût vécu dans un autre milieu, il eût professé d'autres principes. Les grandes idées n'éclatent jamais subitement ; celles qui ont pour base la vérité ont toujours des précurseurs qui en préparent partiellement les voies ; puis, quand le temps est venu, Dieu envoie un homme avec mission de résumer, coordonner et compléter ces éléments épars, et d'en former un corps ; de cette façon l'idée, n'arrivant pas brusquement, trouve, à son apparition, des esprits tout disposés à l'accepter. Ainsi en a-t-il été de l'idée chrétienne, qui a été pressentie plusieurs siècles avant Jésus et les Esséniens, et dont Socrate et Platon ont été les principaux précurseurs.
Socrate, de même que Christ, n'a rien écrit, ou du moins n'a laissé aucun écrit ; comme lui, il est mort de la mort des criminels, victime du fanatisme, pour avoir attaqué les croyances reçues, et mis la vertu réelle au-dessus de l'hypocrisie et du simulacre des formes, en un mot pour avoir combattu les préjugés religieux. Comme Jésus fut accusé par les Pharisiens de corrompre le peuple par ses enseignements, lui aussi fut accusé par les Pharisiens de son temps, car il y en a eu à toutes les époques, de corrompre la jeunesse, en proclamant le dogme de l'unité de Dieu, de l'immortalité de l'âme et de la vie future. De même encore que nous ne connaissons la doctrine de Jésus que par les écrits de ses disciples, nous ne connaissons celle de Socrate que par les écrits de son disciple Platon. Nous croyons utile d'en résumer ici les points les plus saillants pour en montrer la concordance avec les principes du christianisme.
A ceux qui regarderaient ce parallèle comme une profanation, et prétendraient qu'il ne peut y avoir de parité entre la doctrine d'un païen et celle du Christ, nous répondrons que la doctrine de Socrate n'était pas païenne, puisqu'elle avait pour but de combattre le paganisme ; que la doctrine de Jésus, plus complète et plus épurée que celle de Socrate, n'a rien à perdre à la comparaison ; que la grandeur de la mission divine du Christ n'en saurait être amoindrie ; que d'ailleurs c'est de l'histoire qui ne peut être étouffée. L'homme est arrivé à un point où la lumière sort d'elle-même de dessous le boisseau ; il est mûr pour la regarder en face ; tant pis pour ceux qui n'osent ouvrir les yeux. Le temps est venu d'envisager les choses largement et d'en haut, et non plus au point de vue mesquin et rétréci des intérêts de sectes et de castes.
Ces citations prouveront en outre que, si Socrate et Platon ont pressenti l'idée chrétienne, on trouve également dans leur doctrine les principes fondamentaux du Spiritisme.Résumé de la doctrine de Socrate et de Platon
I. L'homme est une âme incarnée. Avant son incarnation, elle existait unie aux types primordiaux, aux idées du vrai, du bien et du beau ; elle s'en sépare en s'incarnant, et, se rappelant son passé, elle est plus ou moins tourmentée par le désir d'y revenir.
On ne peut énoncer plus clairement la distinction et l'indépendance du principe intelligent et du principe matériel ; c'est en outre la doctrine de la préexistence de l'âme ; de la vague intuition qu'elle conserve d'un autre monde auquel elle aspire, de sa survivance au corps, de sa sortie du monde spirituel pour s'incarner, et de sa rentrée dans ce même monde après la mort ; c'est enfin le germe de la doctrine des Anges déchus.
II. L'âme s'égare et se trouble quand elle se sert du corps pour considérer quelque objet ; elle a des vertiges comme si elle était ivre, parce qu'elle s'attache à des choses qui sont, de leur nature, sujettes à des changements ; au lieu que, lorsqu'elle contemple sa propre essence, elle se porte vers ce qui est pur, éternel, immortel, et, étant de même nature, elle y demeure attachée aussi longtemps qu'elle le peut ; alors ses égarements cessent, car elle est unie à ce qui est immuable, et cet état de l'âme est ce qu'on appelle sagesse.
Ainsi l'homme qui considère les choses d'en bas, terre à terre, au point de vue matériel, se fait illusion ; pour les apprécier avec justesse, il faut les voir d'en haut, c'est-à-dire du point de vue spirituel. Le vrai sage doit donc en quelque sorte isoler l'âme du corps, pour voir avec les yeux de l'esprit. C'est ce qu'enseigne le Spiritisme. (Ch. II, nº 5.)
III. Tant que nous aurons notre corps et que l'âme se trouvera plongée dans cette corruption, jamais nous ne posséderons l'objet de nos désirs : la vérité. En effet, le corps nous suscite mille obstacles par la nécessité où nous sommes d'en prendre soin ; de plus, il nous remplit de désirs, d'appétits, de craintes, de mille chimères et de mille sottises, de manière qu'avec lui il est impossible d'être sage un instant. Mais, s'il est possible de rien connaître purement pendant que l'âme est unie au corps, il faut de deux choses l'une, ou que l'on ne connaisse jamais la vérité, ou qu'on la connaisse après la mort. Affranchis de la folie du corps, nous converserons alors, il y a lieu de l'espérer, avec des hommes également libres, et nous connaîtrons par nous-mêmes l'essence des choses. C'est pourquoi les véritables philosophes s'exercent à mourir, et la mort ne leur parait nullement redoutable. (Ciel et Enfer, 1° partie, ch. II ; 2° partie, ch. I.)
C'est là le principe des facultés de l'âme obscurcies par l'intermédiaire des organes corporels, et de l'expansion de ces facultés après la mort. Mais il ne s'agit ici que des âmes d'élite, déjà épurées ; il n'en est pas de même des âmes impures.
IV. L'âme impure, en cet état, est appesantie et entraînée de nouveau vers le monde visible par l'horreur de ce qui est invisible et immatériel ; elle erre alors, dit-on, autour des monuments et des tombeaux, auprès desquels on a vu parfois des fantômes ténébreux, comme doivent être les images des âmes qui ont quitté le corps sans être entièrement pures, et qui retiennent quelque chose de la forme matérielle, ce qui fait que l'œil peut les apercevoir. Ce ne sont pas les âmes des bons, mais des méchants, qui sont forcées d'errer dans ces lieux, où elles portent la peine de leur première vie, et où elles continuent d'errer jusqu'à ce que les appétits inhérents à la forme matérielle qu'elles se sont donnée les ramènent dans un corps ; et alors elles reprennent sans doute les mêmes mœurs qui, pendant leur première vie, étaient l'objet de leurs prédilections.
Non seulement le principe de la réincarnation est ici clairement exprimé, mais l'état des âmes qui sont encore sous l'empire de la matière, est décrit tel que le Spiritisme le montre dans les évocations. Il y a plus, c'est qu'il est dit que la réincarnation dans un corps matériel est une conséquence de l'impureté de l'âme, tandis que les âmes purifiées en sont affranchies. Le Spiritisme ne dit pas autre chose ; seulement il ajoute que l'âme qui a pris de bonnes résolutions dans l'erraticité, et qui a des connaissances acquises, apporte en renaissant moins de défauts, plus de vertus, et plus d'idées intuitives qu'elle n'en avait dans sa précédente existence ; et qu'ainsi chaque existence marque pour elle un progrès intellectuel et moral. (Ciel et Enfer, 2°, partie : Exemples.)
V. Après notre mort, le génie (daïmon, démon) qui nous avait été assigné pendant notre vie nous mène dans un lieu où se réunissent tous ceux qui doivent être conduits dans le Hadès pour y être jugés. Les âmes, après avoir séjourné dans le Hadès le temps nécessaire, sont ramenées à cette vie dans de nombreuses et longues périodes.
C'est la doctrine des Anges gardiens ou Esprits protecteurs, et des réincarnations successives après des intervalles plus ou moins longs d'erraticité.
VI. Les démons remplissent l'intervalle qui sépare le ciel de la terre ; ils sont le lien qui unit le Grand Tout avec lui-même. La divinité n'entrant jamais en communication directe avec l'homme, c'est par l'intermédiaire des démons que les dieux commercent et s'entretiennent avec lui, soit pendant la veille, soit pendant le sommeil.
Le mot daïmon, dont on a fait démon, n'était pas pris en mauvaise part dans l'antiquité comme chez les modernes ; il ne se disait point exclusivement des êtres malfaisants, mais de tous les Esprits en général, parmi lesquels on distinguait les Esprits supérieurs appelés les dieux, et les Esprits moins élevés, ou démons proprement dits, qui communiquaient directement avec les hommes. Le Spiritisme dit aussi que les Esprits peuplent l'espace ; que Dieu ne se communique aux hommes que par l'intermédiaire des purs Esprits chargés de transmettre ses volontés ; que les Esprits se communiquent à eux pendant la veille et pendant le sommeil. Au mot démon substituez le mot Esprit, et vous aurez la doctrine spirite ; mettez le mot ange, et vous aurez la doctrine chrétienne.
VII. La préoccupation constante du philosophe (tel que le comprenaient Socrate et Platon) est de prendre le plus grand soin de l'âme, moins pour cette vie, qui n'est qu'un instant, qu'en vue de l'éternité. Si l'âme est immortelle, n'est-il pas sage de vivre en vue de l'éternité ?
Le christianisme et le Spiritisme enseignent la même chose.
VIII. Si l'âme est immatérielle, elle doit se rendre, après cette vie, dans un monde également invisible et immatériel, de même que le corps, en se décomposant, retourne à la matière. Seulement il importe de bien distinguer l'âme pure, vraiment immatérielle, qui se nourrit, comme Dieu, de science et de pensées, de l'âme plus ou moins entachée d'impuretés matérielles qui l'empêchent de s'élever vers le divin, et la retiennent dans les lieux de son séjour terrestre.
Socrate et Platon, comme on le voit, comprenaient parfaitement les différents degrés de dématérialisation de l'âme ; ils insistent sur la différence de situation qui résulte pour elles de leur plus ou moins de pureté. Ce qu'ils disaient par intuition, le Spiritisme le prouve par les nombreux exemples qu'il met sous nos yeux. (Ciel et Enfer, 2° partie.)
IX. Si la mort était la dissolution de l'homme tout entier, ce serait un grand gain pour les méchants, après leur mort, d'être délivrés en même temps de leur corps, de leur âme et de leurs vices. Celui qui a orné son âme, non d'une parure étrangère, mais de celle qui lui est propre, celui-là seul pourra attendre tranquillement l'heure de son départ pour l'autre monde.
En d'autres termes, c'est dire que le matérialisme, qui proclame le néant après la mort, serait l'annulation de toute responsabilité morale ultérieure, et par conséquent un excitant au mal ; que le méchant a tout à gagner au néant ; que l'homme qui s'est dépouillé de ses vices et s'est enrichi de vertus peut seul attendre tranquillement le réveil dans l'autre vie. Le spiritisme nous montre, par les exemples qu'il met journellement sous nos yeux, combien est pénible pour le méchant le passage d'une vie à l'autre, et l'entrée dans la vie future (Ciel et Enfer, 2° partie, ch. I.)
X. Le corps conserve les vestiges bien marqués des soins qu'on a pris de lui ou des accidents qu'il a éprouvés ; il en est de même de l'âme ; quand elle est dépouillée du corps, elle porte les traces évidentes de son caractère, de ses affections et les empreintes que chacun des actes de sa vie y a laissées. Ainsi le plus grand malheur qui puisse arriver à l'homme, c'est d'aller dans l'autre monde avec une âme chargée de crimes. Tu vois, Calliclès, que ni toi, ni Polus, ni Gorgias, vous ne sauriez prouver qu'on doive mener une autre vie qui nous sera utile quand nous serons là-bas. De tant d'opinions diverses, la seule qui demeure inébranlable, c'est qu'il vaut mieux recevoir que commettre une injustice, et qu'avant toutes choses on doit s'appliquer, non à paraître homme de bien, mais à l'être. (Entretiens de Socrate avec ses disciples dans sa prison.)
Ici on retrouve cet autre point capital, confirmé aujourd'hui par l'expérience, que l'âme non épurée conserve les idées, les tendances, le caractère et les passions qu'elle avait sur la terre. Cette maxime : Il vaut mieux recevoir que commettre une injustice, n'est-elle pas toute chrétienne ? C'est la même pensée que Jésus exprime par cette figure : « Si quelqu'un vous frappe sur une joue, tendez-lui encore l'autre. » (Ch. XII, n° 7, 8.)
XI. De deux choses l'une : ou la mort est une destruction absolue, ou elle est le passage d'une âme dans un autre lieu. Si tout doit s'éteindre, la mort sera comme une de ces rares nuits que nous passons sans rêve et sans aucune conscience de nous-mêmes. Mais si la mort n'est qu'un changement de séjour, le passage dans un lieu où les morts doivent se réunir, quel bonheur d'y rencontrer ceux qu'on a connus ! Mon plus grand plaisir serait d'examiner de près les habitants de ce séjour et d'y distinguer, comme ici, ceux qui sont sages de ceux qui croient l'être et ne le sont pas. Mais il est temps de nous quitter, moi pour mourir, vous pour vivre. (Socrate à ses juges.)
Selon Socrate, les hommes qui ont vécu sur la terre se retrouvent après la mort, et se reconnaissent. Le Spiritisme nous les montre continuant les rapports qu'ils ont eus, de telle sorte que la mort n'est ni une interruption, ni une cessation de la vie, mais une transformation, sans solution de continuité.
Socrate et Platon auraient connu les enseignements que le Christ donna cinq cents ans plus tard, et ceux que donnent maintenant les Esprits, qu'ils n'auraient pas parlé autrement. En cela il n'est rien qui doive surprendre, si l'on considère que les grandes vérités sont éternelles, et que les Esprits avancés ont dû les connaître avant de venir sur la terre, où ils les ont apportées ; que Socrate, Platon et les grands philosophes de leur temps ont pu être, plus tard, du nombre de ceux qui ont secondé Christ dans sa divine mission, et qu'ils ont été choisis précisément parce qu'ils étaient plus que d'autres à même de comprendre ses sublimes enseignements ; qu'ils peuvent enfin faire aujourd'hui partie de la pléiade des Esprits chargés de venir enseigner aux hommes les mêmes vérités.
XII. Il ne faut jamais rendre injustice pour injustice, ni faire de mal à personne, quelque tort qu'on nous ait fait. Peu de personnes, cependant, admettront ce principe, et les gens qui sont divisés là-dessus ne doivent que se mépriser les uns les autres.
N'est-ce pas là le principe de la charité qui nous enseigne de ne point rendre le mal pour le mal, et de pardonner à nos ennemis ?
XIII. C'est aux fruits qu'on reconnaît l'arbre. Il faut qualifier chaque action selon ce qu'elle produit : l'appeler mauvaise quand il en provient du mal, bonne quand il en naît du bien.
Cette maxime : « C'est aux fruits qu'on reconnaît l'arbre, » se trouve textuellement répétée plusieurs fois dans l'Evangile.
XIV. La richesse est un grand danger. Tout homme qui aime la richesse n'aime ni lui ni ce qui est à lui, mais une chose qui lui est encore plus étrangère que ce qui est à lui. (Ch. XVI.)
XV. Les plus belles prières et les plus beaux sacrifices plaisent moins à la Divinité qu'une âme vertueuse qui s'efforce de lui ressembler. Ce serait une chose grave que les dieux eussent plus d'égards à nos offrandes qu'à notre âme ; par ce moyen, les plus coupables pourraient se les rendre propices. Mais non, il n'y a de vraiment justes et sages que ceux qui, par leurs paroles et par leurs actes, s'acquittent de ce qu'ils doivent aux dieux et aux hommes. (Ch. X, n° 7, 8.)
XVI. J'appelle homme vicieux cet amant vulgaire qui aime le corps plutôt que l'âme. L'amour est partout dans la nature qui nous invite à exercer notre intelligence ; on le retrouve jusque dans le mouvement des astres. C'est l'amour qui orne la nature de ses riches tapis ; il se pare et fixe sa demeure là où il trouve des fleurs et des parfums. C'est encore l'amour qui donne la paix aux hommes, le calme à la mer, le silence aux vents et le sommeil à la douleur.
L'amour, qui doit unir les hommes par un lien fraternel, est une conséquence de cette théorie de Platon sur l'amour universel comme loi de nature. Socrate ayant dit que « l'amour n'est ni un dieu ni un mortel, mais un grand démon, » c'est-à-dire un grand Esprit présidant à l'amour universel, cette parole lui fut surtout imputée à crime.
XVII. La vertu ne peut pas s'enseigner ; elle vient par un don de Dieu à ceux qui la possèdent.
C'est à peu près la doctrine chrétienne sur la grâce ; mais si la vertu est un don de Dieu, c'est une faveur, et l'on peut demander pourquoi elle n'est pas accordée à tout le monde ; d'un autre côté, si c'est un don, elle est sans mérite pour celui qui la possède. Le Spiritisme est plus explicite ; il dit que celui qui possède la vertu l'a acquise par ses efforts dans ses existences successives en se dépouillant peu à peu de ses imperfections. La grâce est la force dont Dieu favorise tout homme de bonne volonté pour se dépouiller du mal et pour faire le bien.
XVIII. Il est une disposition naturelle à chacun de nous, c'est de s'apercevoir bien moins de nos défauts que de ceux d'autrui.
L'Evangile dit : « Vous voyez la paille dans l'œil de votre voisin, et vous ne voyez pas la poutre qui est dans le vôtre. » (Ch. X, n° 9, 10.)
XIX. Si les médecins échouent dans la plupart des maladies, c'est qu'ils traitent le corps sans l'âme, et que, le tout n'étant pas en bon état, il est impossible que la partie se porte bien.
Le Spiritisme donne la clef des rapports qui existent entre l'âme et le corps, et prouve qu'il y a réaction incessante de l'un sur l'autre. Il ouvre ainsi une nouvelle voie à la science ; en lui montrant la véritable cause de certaines affections, il lui donne les moyens de les combattre. Quand elle tiendra compte de l'action de l'élément spirituel dans l'économie, elle échouera moins souvent.
XX. Tous les hommes, à commencer depuis l'enfance, font beaucoup plus de mal que de bien.
Cette parole de Socrate touche à la grave question la prédominance du mal sur la terre, question insoluble sans la connaissance de la pluralité des mondes et de la destination de la terre, où n'habite qu'une très petite fraction de l'humanité. Le Spiritisme seul en donne la solution, qui est développée ci-après dans les chapitres II, III et V.
XXI. Il y a de la sagesse à ne pas croire savoir ce que tu ne sais pas.
Ceci va à l'adresse des gens qui critiquent ce dont souvent ils ne savent pas le premier mot. Platon complète cette pensée de Socrate en disant : « Essayons de les rendre d'abord, si c'est possible, plus honnêtes en paroles ; sinon, ne nous soucions pas d'eux, et ne cherchons que la vérité. Tâchons de nous instruire, mais ne nous injurions pas. » C'est ainsi que doivent agir les spirites à l'égard de leurs contradicteurs de bonne ou de mauvaise foi. Platon revivrait aujourd'hui, qu'il trouverait les choses à peu près comme de son temps, et pourrait tenir le même langage ; Socrate aussi trouverait des gens pour se moquer de sa croyance aux Esprits, et le traiter de fou, ainsi que son disciple Platon.
C'est pour avoir professé ces principes que Socrate fut d'abord tourné en ridicule, puis accusé d'impiété, et condamné à boire de ciguë ; tant il est vrai que les grandes vérités nouvelles, soulevant contre elles les intérêts et les préjugés qu'elles froissent, ne peuvent s'établir sans lutte et sans faire des martyrs.Allan Kardec, L'Évangile selon le spiritisme : contenant l'explication des maximes morales du Christ, leur concordance avec le spiritisme et leur application aux diverses positions de vie (Introduction)
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« La belle pierre ». – Ce monument, qui est situé au carrefour des rues de la Colline et de Plainevaux, fut élevé en 1881, en mémoire des 69 victimes du coup de grisou des charbonnages « Marie », dépendance de Cockerill.
Par suite de l'érection du temple antoiniste, à ce carrefour, ce monument devra être déplacé.
L'administration communale vient de sa mettre d'accord avec le propriétaire du terrain pour l'enlèvement de la « belle pierre », la commune et le propriétaire du temple antoiniste, M. Nihoul, de Jemeppe, paieront chacun la moitié des frais.
Les autorités supérieures auront à donner leur avis sur cette question.
Le Conseil devra prochainement statuer sur le nouvel emplacement du monument ; on croit que le choix se portera généralement sur la place de l'école ou sur la place du Pairay, au quartier de Lize.Le Télégraphe, 29 janvier 1917 (source : Belgicapress)
Finalement, la Belle Pierre a juste été déplacé de quelques mètres par rapport à son emplacement initial, car elle est toujours face au temple de Seraing.
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ROUX
Le Temple de la Vertu. Le va-et-vient du jour de la Toussaint s'est augmenté d'un mouvement de foule, composée en grande partie d'étrangers, se portant vers le « Temple de la Vertu », conception nouvelle du Père Dor et couronnement de son œuvre connue sous le nom d'Ecole Morale.
C'était hier, en effet, le jour fixé pour l'inauguration de ce temple nouveau et qui consiste en une imposante construction érigée le long de la route de Marchienne à Courcelles, voisinant avec la Gendarmerie ayant elle-même extérieurement l'aspect d'un temple : le temple du Vice. Comme situation, cette coïncidence est à noter : le remède à côté du mal.
La grande salle de réunion mesure environ 25 mètres sur 15. Trois gros calorifères donnent une chaleur douce, mais qui bientôt ne tardera pas à devenir suffocante.
Le local manque de dégagement. Deux portes relativement étroites, dont l'une réservée à l'accès d'autres pièces du bâtiment, devront servir à évacuer une assistance de plus de deux mille personnes. Aspect très sobre, murs blancs dans l'épaisseur desquels sont ménagés des panneaux rompant l'uniformité. Pas de fenêtre, le jour arrive à profusion d'une verrière servant de couverture à l'édifice.
A l'un des bouts de la salle est établie une chaire d'où le Père Dor parlera. Cette chaire est surmontée d'un abat-son conforme aux prescriptions d'une acoustique bien étudiée.
En dessous de la chaire, un bureau où prendront place les secrétaires chargés du service sténographique.
Bien avant deux heures, la salle est comble, quelques instants après, elle regorge.
Le Père avait émis le désir de voir respecter l'espace laissé libre entre la première rangée de bancs et le bureau. Cette surface ne tarde pas à être envahie et, si la chaire n'était en élévation, les occupants du premier rang n'auraient guère à se réjouir de leur avantage.
Des trains arrivant aux stations de Roux et de Wilbeauroux, vers 2 h. 1/2, descendent encore bon nombre de personnes qui ne pourront trouver place. Mieux avisés sont ceux qui se sont fait conduire en voitures, charrettes, chars-à-bancs, l'un de ceux-ci portant une firme de Chapelle-lez-Herlaimont.
Un silence de cathédrale plane sur la foule, et les petits accès de toux cessent subitement lorsqu'à 2 h. 30 sonnant, le Père Dor monte en chaire.
Après s'être recueilli pendant quelques instants, Père Dor annonce qu'il va procéder à une opération générale en faveur des gens qui souffre physiquement et moralement.
Cette opération a lien selon les rites bien connus des adeptes. Père Dor donne ensuite la parole aux personnes qui ont manifesté l'intention de lire leurs impressions à l'occasion de l'inauguration.
La séance se continue selon la coutume, des assistants font des actes de foi, d'autres posent des questions auxquelles le Père s'efforce de répondre à la satisfaction générale !
Il est 4 heures lorsque la cérémonie prend fin. La foule s'écoule lentement pendant qu'à son tour opère un photographe prenant des instantanés de la sortie.
P. H.Gazette de Charleroi, 2 novembre 1912 (source : Belgicapress)
Il est fort probable que ce soit le Père Dor lui-même qui commanda les photographes puisqu’on retrouvera un de ces clichés dans sa prochaine publication, Christ parle à nouveau.
On voit là encore le désir du Père Dor de copier son oncle le Père Antoine, qu’il en soit de l’architecture du temple comme de la cérémonie.
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Enregistrons encore :
Au cimetière de Jemeppe, le 20 octobre, les funérailles spirites de Mme Anne-Joseph Collon, belle-sœur de M. L. Antoine. La défunte est décédée victime d'un accident, à l'âge de 64 ans.
Le Messager, 1er novembre 1903
Anne-Joseph était la sœur aînée de la Mère Antoine. Elle était mariée à un certain Nicolas Bailly, houilleur à Jemeppe. On apprend par cette annonce nécrologique qu’elle était également spirite.
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La littérature permet tout, dit-on. Je pourrais donc les faire tourner à l'infini dans l'escalier de Penrose, jamais ils ne pourraient plus descendre ni monter, ils feraient toujours en même temps l'un et l'autre. Et en réalité, c'est un peu l'effet que nous font les livres. Le temps des mots, compact ou liquide, impénétrable ou touffu, dense, étiré, granuleux, pétrifie les mouvements, méduse. Nos personnages sont dans le palais pour toujours, comme dans un château ensorcelé. Les voici foudroyés dès l'entrée, lapidifiés, transis. Les portes sont en même temps ouvertes et fermées, les impostes usées, arrachées, détruites ou repeintes. La cage d'escalier brille, mais elle est vide, le lustre scintille, mais il est mort. Nous sommes à la fois partout dans le temps.
Éric Vuillard, L'Ordre du jour, p.12
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Autant l'homme est véridique, autant il est divin : l'invincibilité, l'immortalité, la grandeur de la divinité entrent en l'homme avec sa véracité.
Édouard Saby, Fin et résurrection d'un monde, p.110
À rapprocher de ce que le Père nous convient à agir naturellement.
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L'ANTOINISME
– Cent soixante mille signatures ! Pas vrai ?
– C'est comme je vous le dis. Les sectateurs de la religion « antoiniste » ont apporté à la Chambre un ballot de papier inondé de paraphes. Plus de cent mille ouvriers de la région industrielle, hommes, femmes, enfants majeurs, ont signé la pétition.
– Et qu'est cet Antoine-le-Guérisseur, dont le culte s'inaugure ?
– Voici :
Antoine est un ancien ouvrier mineur. A la suite d'un héritage, il quitta la mine et put se livrer entièrement à sa passion pour les recherches spirites.
Depuis son enfance, le spiritisme le tourmentait. Il organisait des réunions avec ses camarades, et il s'y révéla bientôt comme médium à incarnations. Les esprits, dit-on, guidaient sa main sur le papier et communiquaient au groupe de longs messages sur l'au-delà.
Le groupe d'Antoine prospéra. Antoine lui-même vit ses « facultés » se développer progressivement. Des révélations lui furent départies par les esprits. Un jour ceux-ci lui ordonnèrent de cesser ses séances spirites, et de se consacrer à l'exercice d'un don nouveau dont ils lui faisaient cadeau en considération de ses vertus : le don de guérir.
C'est du moins ce que racontent les disciples du maître.
Voilà Antoine proclamé guérisseur. Il se met à soigner les malades. Il va les trouver, leur impose les mains, et obtient, paraît-il, des guérisons.
Sa renommée grandit. Inutile bientôt de sortir de chez lui. Les malades se pressent à sa porte. Sa maison est connue de toute la population de Jemeppe et des communes voisines. Le nom d'Antoine devient populaire le long de la Meuse et de l'Ourthe.
Les esprits donnent ensuite au guérisseur une mission supplémentaire il doit enseigner. Qu'enseignera-t-il ? La doctrine des esprits, doctrine physique, doctrine morale. Antoine devient chef de religion !
A cette religion il faut un temple. Les disciples sont nombreux. Les fonds sont réunis, et à Jemeppe-sur-Meuse un local de style moderne, voire même art nouveau, s'élève à proximité des houillères et des terrils.
La petite maison d'Antoine est située contre le temple. La foule des malades – des centaines chaque jour – remplit ce dernier. Un à un, les gens qui souffrent et qui attendent passent dans le cabinet du guérisseur. Pas d'argent à donner. Le guérisseur leur pose main sur le corps, et leur dit : « Pensez à moi »
Et l'on pense à Antoine.LA DOCTRINE DE L'EGLISE
La nouvelle église a donc une doctrine, fort rapprochée des théories spirites. Le bien doit gouverner le monde. Le mal a été produit par la chute d'Adam et Eve qui, de purs esprits qu'ils étaient, ont été précipités dans la matière et revêtus d'un corps physique. Dès lors, ils ont souffert. Pour échapper au mal, il faut aimer son prochain. Le bien c'est l'amour. Les esprits épris de Dieu vont évoluer dans des mondes supérieurs. Voilà la doctrine morale.
Passons à la doctrine physique. Le chef de l'école prétend à des connaissances particulières, et spécialement à celle des fluides.
Pour lui, tout est fluide. Dans l'espace, ces fluides s'entre-croisent. Tous les objets émettent des fluides. Le corps humain est régi par les fluides. Il y a de bons et de mauvais fluides. Voulez-vous du fluide ? Antoine en a.
Le fluide d'Antoine n'est pas le même que celui du commun des mortels. Ce sont les esprits qui le lui fournissent, qui le chargent comme une pile électrique. Ce bon fluide, Antoine le dispense aux malades par le phénomène de la Foi.
La foi provoque, en effet, la communication de pensée entre Antoine et le malade. Ainsi les fluides se communiquent à tout moment du jour et de la nuit. Pensez à Antoine, répète l'apôtre. Plus vous y pensez, et plus mon fluide entre en vous !
C'est là la partie essentielle de la doctrine physique de l'Eglise. Antoine a bien d'autres enseignements sur les végétaux, sur les animaux, sur les astres, sur tout. Il est parfois nébuleux, mais il croit ce qu'il dit : ceci ne fait pas l'ombre d'un doute.LE CULTE « ANTOINISTE »
La pétition présentée à la Chambre demande la reconnaissance du nouveau culte non pour recevoir des subsides de l'Etat, mais pour pouvoir posséder d'autres temples que celui de Jemeppe, qui est la propriété d'Antoine. Dans ces temples le culte sera organisé.
En quoi consiste-t-il ?
En réunions hebdomadaires. Tous les dimanches, et plus souvent si c'est nécessaire, Antoine monte dans sa chaire, située au fond du temple. Il invite l'assemblée à se recueillir par la concentration de la pensée. Lui-même se concentre et paraît souffrir. Il se met en communication avec l'assemblée, il en examine les fluides, puis il fait savoir si ceux-ci sont bons ou mauvais.
S'ils sont mauvais, une plus profonde concentration s'impose et le prophète ne sera pas en possession de tous ses moyens. Il prie les esprits présents qui l'assistent et qui veillent sur l'assemblée de purifier l'atmosphère, en union avec les auditeurs qui formulent mentalement le même désir.
Puis l'inspiration vient, Antoine parle, il enseigne. Nous avons eu des aperçus de sa doctrine. Il insiste surtout sur l'enseignement moral, prétexte à d'interminables développements sur l'amour, la bonté et leur rôle pour la libération des mortels.
Puis les auditeurs posent des questions. Antoine répond. Enfin, il demande à nouveau le recueillement. Les âmes doivent être joyeuses, avoir des sentiments d'amour et d'abandon, de confiance et de foi. Et puis l'on part, en emportant un petit peu de fluide.ANTOINE EST UN DIEU
Le prestige d'Antoine est complet sur ses disciples. Ils se feraient tuer pour lui. Leur dévouement est sans bornes, et c'est ce qui leur a permis de réunir ce nombre énorme de signatures.
Les plus exaltés font d'Antoine leur dieu. Ils pensent tout le temps à Antoine et le prient.
– Jésus-Christ c'était bien, disait un jour un des principaux signataires de la pétition, mais M. Antoine c'est bien mieux !
– M. Antoine est dieu, s'écriait un autre, en sollicitant une signature. Je ne connais que lui ; c'est lui que je prie et que j'adore.
Pour les moins convaincus, si Antoine n'est pas dieu, il est tout au moins un être extraordinaire, le plus grand de ceux qui ont paru sur terre.
Au physique, le dieu nouveau est un homme de taille assez haute, mais au dos voûté. Il a les cheveux gris coupés ras. Il porte une redingote fermée jusqu'au cou par une seule rangée de boutons. Il mâche continuellement de la gomme.
Son attitude est simple et franche. Pas de pose, pas de bluff. Il est modeste et convaincu.
JEAN DE BRUXELLES.Journal de Charleroi, 7 décembre 1910 (source : Belgicapress)
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Les trois actes de Madame Marie ne sont religieux que par leur sujet, mais assez peu par leur facture d'ailleurs intéressante. Stylisation dans le sens contemporain. La Vierge est représentée comme une mère et le Christ comme un fils, rien de plus, et l'apôtre Matthieu comme l'inventeur d'une religion nouvelle, une figure dans le genre du fondateur des Antoinistes dont André Thérive nous parle dans son curieux roman Sans Ame, conçu à la manière de Huysmans avec une note de parisianisme et de religiosité étrangement confondus. Quant à Judas, c'est un intellectuel rongé, martyr de lui-même. L'apôtre Matthieu veut précipiter le Christ vers la prodigieuse aventure de son apostolat. Matthieu a tout inventé : la salutation angélique, l'immaculée conception, la suggestion des miracles, les paraboles qu'il souffle au Christ, etc..., et Marie, épouvantée par les dangers que court son cher fils à se transformer ainsi, en précurseur, cherche à le retenir auprès d'elle où il doit rester ce qu'il est, un brave charpentier. Et Matthieu et Marie, jusqu'à l'heure du Golgotha, se disputent la destinée du Sauveur.
Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 28 avril 1928
Dans le Dictionnaire mondial des littératures, on lit : Henri Wagener, dit Henry Soumagne, « Son théâtre, hanté par la mort (Terminus, 1927), interroge la religion d'un point de vue hétérodoxe : l'Autre Messie, monté à Paris en 1923, fit scandale dans toute l'Europe par son évocation du problème de l'existence de Dieu, débattu par des ivrognes dans un bouge de Varsovie ; Madame Marie (1928) met en scène un Jésus-Christ à qui l'on fait croire qu'il est un prophète. Dans la préface à son œuvre, il écrit : « Il s’est fait que dans son impiété fondamentale, mon œuvre est toute pleine de respect mystique. Et la rencontre fortuite de ces deux sentiments contradictoires me fut un bonheur. » (source aesm)
Henry Soumagne est né à Liège en 1891 et mort en 1951 des suites d’un accident. Son théâtre est influencé par l'expressionnisme et les questions existentielles. Il connait la célébrité à la suite de l'écriture d'une de ses œuvres majeures, L'Autre Messie en 1923, qui sera mise en scène au Théâtre de l'Œuvre par Lugné-Poe. Il épouse en 1929 Georgette Ciselet, femme politique belge libérale, associée à « la lutte féministe pour l’égalité professionnelle et intellectuelle. »
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~~~ Un guérisseur à Jemeppe. – On ne parle à Liége que d'une descente du parquet faite chez un empirique dont le nom est très répandu non seulement dans la localité, mais encore dans les villages voisins et peut-être même, pourrions-nous dire à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde. Ce citoyen exerce l'art de guérir, mais il diffère des charlatans connus par sa façon de procéder pour lui, pas de drogues, ni de produits quelconques. Il prétend posséder un pouvoir magnétique qu'il exerce efficacement, selon lui, sur tous ceux qui viennent le consulter.
Que l'on souffre d'une maladie quelconque, que l'on soit boiteux ou scrofuleux, ce charlatan, émule d'un autre genre de Séquah, de joyeuse mémoire, prétend tout guérir. Tout Jemeppe et les environs sont, paraît-il, en révolution à la suite des succès obtenus par cet empirique.
Le parquet, ayant eu vent de l'affaire, s'est rendu à Jemeppe et a assisté aux expériences du susdit guérisseur. Nos graves et austères magistrats, qui étaient accompagnés de deux médecins-légistes, ont vu défiler 67 clients, auxquels l'empirique a fait des centaines de « passes ».
Après avoir assisté pendant trois heures aux exercices du citoyen, qui fait l'étonnement de toute la population jemeppienne, les représentants du parquet se sont retirés. A ce moment, 130 personnes devaient encore passer à la visite. Il se trouvait parmi celles-ci un habitant de Gand. C'est dire que la renommée du guérisseur s'étendra bientôt aux quatre coins de la Belgique et passera même la frontière.
Il paraît, d'ailleurs, qu'il y a chaque jour affluence. Des gens arrivent la nuit, dès 1 ou 2 heures du matin, pour être certains d'être reçus. Le traitement est gratuit, mais il y a évidemment l'obole obligée.
Hier, une dame a laissé tomber un louis dans la cassette où chacun verse ce que bon lui semble.Le journal de Bruxelles, 3 août 1901 (source : Belgicapress)
Séquah était un guérisseur spirite de la ville de Groningue aux Pays-Bas qui se fit connaître fin du siècle précédent.
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Escursione a Bordeaux : l'Antoinismo.
Ecco un argomento che si situa realmente tra il metafisico e lo spiritico.
Louis Antoine nasce in una famiglia modesta nel 1846 in Belgio. Diventa minatore, ma legge Allan Kardec e si interessa allo spiritismo.
Con gli anni, avrà un grande successo popolare quale guaritore e taumaturgo. Fonda quindi il suo movimento spirituale. I suoi seguaci lo chiamano il Padre. Movimento che crede alla reincarnazione, agli spiriti, al karma alla fratellanza, l'Antoinismo é anche pacifico ed ecumenico.
Secondo alcuni, Antoine, Guru strampalato, in realtà fu una persona molto vicina ai poveri. Vegetariano, predicava una fratellanza universale ed aveva un grande rispetto per tutte le religioni.
Oggi l'Antoinismo é una delle rare sette "non pericolose" secondo la Miviludes, l'attentissima autorità francese di studio delle sette. Infatti gli Antoinisti non chiedono soldi o servizi e non praticano alcun indottrinamento. Senza Bordeaux da scoprire e le nostre visite di Bordeaux avreste mai conosciuto gli Antoinistes?
Traduction :
Excursion à Bordeaux : Antoinisme.
Voici un sujet qui se situe vraiment entre le métaphysique et le spirituel.
Louis Antoine est né dans une famille modeste en Belgique en 1846. Il devient mineur, mais lit Allan Kardec et s'intéresse au spiritisme.
Au fil des ans, il est devenu très populaire en tant que guérisseur et thaumaturge. Il a ensuite fondé son propre mouvement spirituel. Ses disciples l'appelaient le Père. Mouvement qui croit à la réincarnation, aux esprits, au karma et à la fraternité, l'antoinisme est également pacifique et œcuménique.
Selon certains, Antoine, gourou farfelu, était en fait une personne très proche des pauvres. Végétarien, il prêchait la fraternité universelle et avait un grand respect pour toutes les religions.
Aujourd'hui, l'antoinisme est l'une des rares sectes "non dangereuses" selon la Miviludes, l'autorité française très attentive à l'étude des sectes. En fait, les antoinistes ne demandent ni argent ni services et ne pratiquent aucun endoctrinement. Sans Bordeaux à découvrir et nos visites à Bordeaux, auriez-vous jamais fait la connaissance des Antoinistes ?
source : www.bordeaux-da-scoprire.it/insolite.php
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Van den Wachttoren.
Een heilige Antonius II.Wij vertelden eenige weken geleden van een Belgischen wonderdokter, Anton van Jemeppes, om wiens persoon zich een nieuwe eeredienst gevormd heeft. Tot de Belgische Regeering hebben 100.000 Belgen zich gewend met het verzoek om dezen nieuwen eeredienst wettig te erkennen. In Het Toekomstig Leven, dat aan allerlei occulte (geheimzinnige) verschijnselen gewijd is, lezen wij nu nadere bizonderheden over dezen Anton.
Antoine le Guérisseur (de Genezer) is de zoon van een mijnwerker. Hij zelf werd metaalbewerker, en werkte behalve in België ook in Duitschland en Polen. Reeds gedurende twintig jaar houdt hij zich met genezen bezig. Vier dagen in de week zijn daarvoor bestemd. Dan verschijnt Anton in den tempel, door zijn geloovigen voor hem gebouwd, en staande op den katheder strekt hij enkele oogenblikken de handen uit over de menigte. Deze eenvoudige behandeling maakt alle apotheken en operatiezalen overbodig; daardoor alleen wordt toch de genezing bewerkstelligd. Een bezoeker vertelt in Het Toekomstig Leven het volgende:
Vanaf het oogenblik van het binnentreden van Antoine in den tempel, wordt er, in de haast tastbare stilte, die plotseling invalt, een gevoel in ieders gemoed geschapen, dat als een weldadige gloed door heel het lichaam trekt en het geloof in de wonderbaarlijke kracht van Antoine's Liefde wordt zekerheid tijdens zijn schrijden naar het spreekgestoelte. Als de prachtige oude man boven de menigte staat, blijft hij eenige oogenblikken onbeweeglijk, als in gebed verzonken, en strekt dan beide handen over de hoofden der menschen uit, om na enkele seconden te zeggen: „c'est fini!” (het is afgeloopen).
Men merkt, dat de bezoeker bekeerling is geworden. Hij verzekert, dat Antoine wel niet allen, doch wel alle kwalen geneest. Noodig is een vast geloof van den zieke in Antoine. Wij hebben hier dus te doen met, wat men in Amerika noemt, mind cure (geestelijke genezing). Een gebied vol van de voetangels en klemmen van charletannerie (marktschreeuwerij) en zelfbedrog. De waarheid op dit gebied, die de wetenschap nu nog niet recht erkennen wil, is de beteekenis van geestelijken invloed van hoogstaande menschen ook op den lichaamstoestand van hen, die tegen hen opzien.
Antoine is een ongeleerd man. Hij kan nauwelijks lezen en schrijven. Zijn toespraken zijn door een ander te boek gesteld. Daarin zijn zeker treffende en diepe gedachten. Het is geen gewoon man, die deze waarheden uitsprak:
„Wij komen slechts door onze dwalingen tot de waarheid.”
„God spreekt: Ik ben in het gebod: Ken uzelven.”
„Wij zwemmen in het leven en de levensstroomingen als een visch in het water.”
Een gewone bedrieger is deze man zeker niet, veeleer een mysticus (een mensch, die doorvoelt de verborgene dingen) en 't is wel merkwaardig, dat het mysticisme in onzen tijd, nu wij al zoowat meenden door de natuurwetenschap het wereldraadsel als een sommetje te kunnen oplossen, weer zoo krachtig opleeft. Wij hadden het oude woord haast vergeten, maar het geldt nog altijd ook voor ons: Wij kennen ten deele.Dragtster courant, 25 Februari 1911
De la Tour de Garde.
Un Saint Antoine IIeNous vous avons parlé il y a quelques semaines d'un docteur miracle belge, Antoine de Jemeppe, autour duquel une nouvelle vénération s'est formée. Le gouvernement belge a été contacté par 100 000 Belges demandant la reconnaissance légale de ce nouvel honneur. Dans Het Toekomstig Leven, qui est consacré à toutes sortes de phénomènes occultes (mystérieux), nous avons maintenant plus de détails sur cet Antoine.
Antoine le Guérisseur est le fils d'un mineur. Il est lui-même devenu métallurgiste et a travaillé en Belgique, en Allemagne et en Pologne. Il guérit depuis vingt ans. Quatre jours par semaine y sont consacrés. Puis Antoine apparaît dans le temple, construit pour lui par ses fidèles, et debout sur le lutrin, il tend les mains sur la foule pendant quelques instants. Ce traitement simple rend superflues toutes les pharmacies et les salles d'opération ; lui seul apporte encore la guérison. Un visiteur raconte ce qui suit dans Het Toekomstig Leven :
Dès l'entrée d'Antoine dans le temple, dans le silence presque palpable qui s'installe soudain, un sentiment se crée dans l'esprit de chacun, qui passe dans tout le corps comme une lueur bienveillante, et la foi dans la puissance miraculeuse de l'Amour d'Antoine devient certitude au fur et à mesure qu'il s'avance vers la chaire. Lorsque le bel homme âgé se tient au-dessus de la foule, il reste immobile pendant quelques instants, comme s'il était en prière, puis il tend les deux mains au-dessus de la tête des gens, pour dire après quelques secondes : "c'est fini !".
On constate que le visiteur est devenu un converti. Il assure qu'Antoine ne guérit pas tout le monde, mais tous les maux. Ce qu'il faut, c'est que le patient croie fermement en Antoine. Donc ici nous avons ce qu'on appelle en Amérique une mind cure (guérison par l'esprit). Une zone pleine d'embûches et d'accrocs à la charlatanerie et à l'auto-illusion. La vérité dans ce domaine, que la science ne veut pas encore reconnaître franchement, est l'importance de l'influence spirituelle des personnes de haut niveau sur la condition physique de ceux qui les admirent.
Antoine est un homme sans éducation. Il sait à peine lire et écrire. Ses discours ont été écrits par quelqu'un d'autre. On y trouve certainement des pensées marquantes et profondes. Ce n'est pas un homme ordinaire qui a prononcé ces vérités :
"Nous ne parvenons à la vérité qu'à travers nos erreurs."
"Dieu parle : je suis dans le commandement : Connais-toi toi-même."
"Nous nageons dans la vie et les courants de la vie comme un poisson dans l'eau."
Cet homme n'est certainement pas un imposteur ordinaire, mais plutôt un mystique (une personne qui ressent les choses cachées) et il est étrange qu'à notre époque, alors que nous pensions pouvoir résoudre l'énigme du monde comme une somme grâce à la science naturelle, le mysticisme soit ravivé avec tant de force. Nous avions presque oublié ce vieux mot, mais il s'applique toujours à nous aussi : Nous n'en connaissons qu'une partie.
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De wereld wil bedrogen worden.
Vooral de wereld der zieken en de kwakzalverij maakt daarvan handig gebruik. Zelfs met het plompste bedrog op dit gebied worden schatten verdiend. De mogelijkheid, dat er genezende middelen en krachten zijn, door de officieele geneeskunde niet gekend en toegepast, moet worden erkend. Maar juist hierdoor vindt nog zoo menige kwakzalver geloof, want de zieke gaat licht denken: „Men kan het nooit weten!”
In België maakt thans grooten opgang een zekere Anton van Jemeppes. Een adres geteekend door 100.000 meerderjarige Belgen is aan de Kamer gericht met verzoek om den eeredienst, die om de persoon van dezen wonderdokter ontstaan is, wettig te erkennen. De aanhangers van Anton willen hun eigendomsrechten kunnen doen gelden op den tempel te Jemeppes en andere tempels, die zij elders zullen stichten om de leeringen van Anton te verbreiden. Bijgeloof en kwakzalverij gaan dus hand aan hand. Onder de volgelingen van Anton behooren ook menschen van ontwikkeling, leeraren en officieren, die in hem een der grootste weldoeners van dezen tijd zien. De bladen, die Anton uitgeeft „Maandblad der Openbaring” en „Stralenkrans van het Geweten” schijnen in echte kwakzalverstaal geschreven te zijn. De verbeelding is erger dan de derdedaagsche koorts; maar de verbeelding is soms ook beter dan de beste medicijn. De suggestie, gewekt door een vast geloof in 's mans wondermacht, zal zeker wel sommigen gebaat hebben.Dragtster courant, 7 Januari 1911
Traduction :
Le monde veut être trompé.
Le monde des malades et du charlatanisme en fait particulièrement bon usage. Même la plus grossière des tromperies dans ce domaine rapporte des trésors. La possibilité qu'il existe des agents et des pouvoirs de guérison inconnus de la médecine officielle et appliqués par elle doit être reconnue. Mais c'est précisément à cause de cela qu’on a foi en tant de charlatans, parce que le malade commence légèrement à penser : "On ne peut jamais savoir !".
En Belgique, un certain Antoine de Jemeppe jouit actuellement d'une grande popularité. Une adresse signée par 100 000 Belges adultes a été envoyée à la Chambre pour demander la reconnaissance légale du culte créé autour de ce docteur miracle. Les adeptes d'Antoine veulent faire valoir leurs droits de propriété sur le temple de Jemeppe et sur d'autres temples qu'ils établiront ailleurs pour diffuser les enseignements d'Antoine. Superstition et charlatanisme vont donc de pair. Parmi les disciples d'Antoine, on compte des personnes éduquées, des enseignants et des officiers, qui voient en lui l'un des plus grands bienfaiteurs de notre époque. Les magazines qu'Antoine publie, "Bulletin mensuel de la Révélation " et "Auréole de la Conscience", semblent être écrits dans un véritable langage de charlatan. L'imagination est pire que la fièvre du troisième jour ; mais l'imagination est aussi parfois meilleure que le meilleur médicament. Cette suggestion, suscitée par une ferme croyance dans le pouvoir miraculeux de l'homme, a certainement profité à certains.Gazette de Drachten, 7 janvier 1911
Le même journal reviendra sur le sujet le mois suivant.
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Nécrologie.
Le mardi 28 avril dernier a eu lieu, à Jemeppe, l'enterrement spirite de Mme Marie-Charlotte Piron.
Le cortège, nombreux et imposant, était précédé de la musique et du drapeau de l'Union spirite de Seraing, dont la défunte était membre. A la maison mortuaire, Mlle Guillemine Gaye a prononcé un discours de condoléance.
Au bord de la tombe, devant l'assistance silencieuse et attentive, M. Gustave Gony a rendu hommage aux convictions et qualités de la défunte.Le Messager, 15 mai 1891
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0ctave Constant Houart (ca. 1845-1927) a été président de l'Union Spirite de Seraing. Il prononcera à ce titre le discours funéraire pour le fils du Père et de la Mère.
Il faisait également partie des Vignerons du Seigneur d'après Robert Vivier. Mais à notre connaissance, il ne suivra pas le Père dans la fondation du culte antoiniste.
Marié à Adèle Daloze (née vers 1848), une nécrologie paraît dans Le Messager du 15 avril 1876 pour leur fille, Octavie-Adèle Houart, décédée en bas âge (18 mois, née à Seraing le 29 septembre 1874), au domicile, rue des Houilleurs (à sa naissance, ils habitent rue Saint-Eloi). L'article indique simplement que les spirites de Seraing procèderont à l'enterrement (L'Union spirite de Seraing sera constituée en association deux ans plus tard). C'est Auguste Dor qui se chargea du discours lors des funérailles. On ne connaît pas son degré de parenté avec le Père Dor.
0ctave C. Houart meurt vers le 31 mars 1927. On le dit ancien chef de bureau des Charbonnages Cockerill, à Seraing. Il est enterré au cimetière des Biens Communaux, à Lize-Seraing. Adèle Houart, née Daloze, meurt le 27 décembre 1906, à 69 ans.
Ils ont un fils, Octave Adelin Houart (1872-1929), qui sera industriel.
D'après un article de 1903, où il est mentionné comme président du Cercle d'arboriculture et de culture maraîchère de Seraing, on sait qu'il habite rue de la Baume, 146, à Lize. Il faisait également partie de l'Œuvre du vestiaire (sorte de bourse aux vêtements).
Il possédait la Manufacture de caoutchouc Octave Houart (fondée en 1889), à Sclessin, Quai François Timmermans (quai de l'industrie avant 1886), et dont François Tinlot (architectes de plusieurs temples antoinistes) fit les plans en 1925.
Ils ont encore un autre fils, Marcel qui reprendra la direction de l'entreprise industrielle familiale, qui est alors devenue les Etablissements Octave Houart, spécialisée dans les isolants électriques. L'entreprise existe toujours sous le nom Doedijns Fluid Industry (pneumatique et instrumentation). Marcel se marie religieusement avec Denyse Gérard, d'une famille de meuniers, brasseurs et bourgmestres de père en fils à Ocquier. Il reçoit en 1946 de la Croix Rouge la médaille de première classe avec barrette or pour sa "belle conduite pendant la guerre 1940-45". On évoque également un Jacques Houart dans un article de 1947 sur la reconstruction des locaux détruits par la guerre. Ce dernier, administrateur-directeur, meurt accidentellement le 9 août 1966 à 44 ans seulement.
Né en 1872, Octave Adelin Houart meurt à 56 ans le 26 mars 1929. On le dit alors industriel et ancien conseiller communal.
Le caveau de famille dès lors est situé au cimetière d'Ocquier (commune de Clavier, entre Huy et Durbuy), mais Le Messager décrit également la sépulture de la famille O.C. Houart, au cimetière de Seraing.
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Antoinismus (sk. Antuanizmas), belgų darbininko Antoine prieš did[esnę]. karą įkurta sekta, krikščionybės, spiritizmo, okultizmo ir panteizmo mišinys, turinti savo sekėjų daugiausia belgų ir prancūzų darbininkų bei miestiečių tarpe; narių skaičius laikomas paslapty.
Traduction du lituanien :
Antoinismus (ou Antuanizm), une secte fondée par l'ouvrier belge Antoine avant la Grande Guerre, un mélange de christianisme, de spiritisme, d'occultisme et de panthéisme, qui a ses adeptes principalement parmi les ouvriers et les citadins belges et français; le nombre de membres est gardé secret.
Lietuviškoji enciklopedija. T. 1: A - Atskalūnas
Spaudos fondas, Kaunas, 1933
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LA VRAIE RELIGION
La Sincérité.
La Religion est plus dans le cœur qu'elle ne paraît au dehors ; Dieu regarde au cœur, duquel procèdent les sources de la vie. Le Dieu de vérité reconnaît pour siennes toutes les âmes sincères. Aussi, les pratiques religieuses sont-elles moins dans les formules que dans l'action et les élans du cœur ; la Prière n'est pas une litanie, mais une expansion de l'âme ; ce qui est agréable à Dieu, ce ne sont pas les rites bien ordonnés, mais la sincérité la plus grande sanctionnée par une foi pure. « L'Eternel, a-t-il été dit, changera aux peuples leurs lèvres en des lèvres pures, afin qu'ils évoquent tous le nom de l'Eternel pour le servir d'un même esprit ».
Édouard Saby, Fin et Résurrection d'un monde (1948), p.127
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Auteurs : Danielle Hemmert et Alex Roudène
Titre : L'étrange pouvoir des guérisseurs
Éditions : Famot, Genève, 1980 (254 pages)4e de couverture :
Le miracle de la guérison est aussi vieux que le monde. Mais c’est seulement à notre époque qu’il nous est donné d’approcher ses lois. Connaissez-vous votre « éthérique", avec ses lignes de force et son réseau d’énergie ? Connaissez-vous ces forces cosmiques qui circulent comme le sang dans les artères ? Par ces voies passent des guérisons incroyables défiant toute logique, mais seuls peu d’hommes sont capables de les manier. On les nomme les guérisseurs.On peut lire, aux pages p.164-166, sur l’antoinisme les lignes suivantes :
Sous la barbe du Père Antoine...
Il y avait jadis un enfant de douze ans, fils de pauvres mineurs. Il était né dans la province de Liège le 7 juin 1848. Et tous les jours, depuis ses douze ans, il descendait dans la mine avec son père et son frère. La misère le mena jusqu'en Allemagne, puis en Russie. Elle le ramena en Belgique, et, las de voyager, il se maria. Il s'installa aussitôt comme ouvrier métallurgiste à Jemeppe-sur-Meuse. Cet homme se nommait Antoine. C'était son nom de famille. Il était d'un naturel doux et charitable. Mais il était triste : une maladie de l'estomac l'épuisait. Un jour, on lui prête Le Livre des Esprits d'Allan Kardec, et, bien que sachant à peine lire et écrire, il en entreprend laborieusement la lecture : c'est l'illumination !
Maintenant, Antoine, grâce à une petite table, s'entretient avec le docteur Carita, et, de l'Au-Delà, on lui enseigne que les maux physiques n'existent pas : il n'y a que le péché qui existe ! Aussitôt, Antoine, par la vertu de la prière et des fluides, efface ses péchés, et, miracle ! ses maux d'estomac disparaissent à jamais ! Ne pensant alors qu'à guérir les autres, sa renommée s'étend. On vient à lui de tous côtés. Il rend la vue aux aveugles, empêche les boiteux de boiter : c'est une pluie de miracles ! Les médecins s'agitent. On traîne Antoine devant les tribunaux pour exercice illégal de la médecine. Mais comme il ne prescrit aucun remède, il est acquitté. On ne va pas le chicaner pour une prière ! Et sitôt après le procès, il devient Antoine-le-Guérisseur.
On l'appelle « le Père ». Sa femme devient « la Mère ».
Puis, en 1912, le Père Antoine se « désincarne ». Mais la Mère prend la direction de ce nouveau spiritualisme, et les adeptes se multiplient. Un clergé se constitue : ce sont les « Frères habillés » et les « Sœurs habillées ». A leur tour, ils opèrent des guérisons.
Au 34 de la rue Vergniaud, à Paris, on voit l'église antoiniste, et sa flèche dépourvue de croix. Mais ailleurs, 49 rue du Pré-Saint-Gervais, voici une église plus moderne, avec ses bancs de bois clair et sa tribune à mi-hauteur qui court tout le long de l'église. Le mur de face, devant les fidèles agenouillés, est couvert de cette inscription en lettres monumentales : « Culte antoiniste, tous les dimanches, à 10 heures. »
L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par la foi.L'auréole de la conscience
« Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi. C'est de la foi que naît l'amour : l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même. Ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu, car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend digne de le servir. C'est le seul amour qui nous a fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité. »
Une table élevée remplace l'autel. Derrière, une très haute chaire avec escalier. Faisant retable, un triptyque : au milieu, le Père, un vieillard avec la barbe en fleuve, vêtu d'une soutanelle noire, les yeux fermés, la main droite en avant, comme pour l'imposition. C'est le Père « faisant l'opération ». A gauche, la Mère, une femme âgée, simple. A droite, un arbre : c'est l'Arbre de la science de la vue du mal. Un Frère, en soutanelle noire, boutonnée jusque sous le menton, prie à haute voix, et chacun s'associe à sa prière. Ensuite, il lit un chapitre de l'enseignement du Père.
Les fidèles trouvent dans sa doctrine un réconfort profond.
« Le Père a changé ma vie ! » entend-on fréquemment.
Dans chaque temple, le Père « fait l'opération », à dix heures précises, les cinq premiers jours de la semaine. Cette ponctualité a un sens : il faut que dans tous les temples du monde les Frères fassent la prière à la même heure, pendant que le Père agit dans l'autre vie. Car le pouvoir de guérir les maux physiques et moraux appartient au Père seul. Les Frères ne sont que ses intermédiaires.
Mais tous les temples sont ouverts aux personnes souffrantes pour des opérations particulières. Un Frère ou une Sœur de service chasse alors gratuitement le mal. Sur la table du vestibule du temple du Pré-Saint-Gervais, il y a des numéros d'ordre qui seront distribués aux malades. Le Frère ou la Sœur de service les reçoit successivement dans une petite salle sous le portrait du Père.
Où avez-vous mal ? demande le Frère.
La réponse donnée, il lève les mains vers le Père et prie. Les mains, comme par de grandes passes magnétiques, chassent le mal.
Père, guéris cet homme de son mal !...
Et le malade, soudain guéri, demeure ahuri. Des dizaines et des dizaines de milliers de gens sont passés là. Tous ont été guéris. J'en ai eu de multiples preuves...
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ÉCHOS DE PARTOUT
Le Culte Antoiniste
Au hasard d'une promenade en Hesbaye, nous voici au milieu d'un site assez enchanteur : la route est bordée de collines boisées ; au centre d'une agglomération pittoresque un bâtiment neuf ressemblant assez bien aux églises de la région. Sur le fronton on peut lire : « Temple Antoiniste ». Nous entrons. L'édifice a un aspect à la fois familier et austère. Point d'ornements religieux, mais des pancartes couvertes de devises et de recommandations morales. Une dame survient. C'est une des adeptes. Nous apprenons d'elle que le culte antoiniste a fait de grands progrès. Il possède actuellement 17 temples dont un à Paris et un à Monaco. Les autres sont disséminés surtout dans les provinces de Liége et de Hainaut, à Verviers, à Liége, à Jupille, à Herstal, aux Ecaussines, etc., à Villers-le-Bouillet où nous voici et à Jemeppe où naquit la doctrine.
C'est là en effet que le guérisseur commença de prêcher sa propre révélation entre les années 1906-1909. En 1912, exactement le 25 juillet, le père Antoine mourut et ce fut sa femme qui continua son enseignement aidée de nombreux adeptes, hommes et femmes.
Les antoinistes ont un costume de cérémonie. Les hommes portent un chapeau haut de forme en cachemire, à bords plats et un vêtement noir assez semblable à ceux des clergymen anglais ; les femmes, un costume sombre et un voile noir.
Le culte réprouve les pratiques spirites inférieures comme « les manifestations physiques des tables tournantes », etc. ; mais il ne se préoccupe pas davantage des transcendances mystiques du plan astral et de la Joga des théosophes.
Voici un de ses préceptes :Vous ne pouvez faire de la morale à personne
Ce serait prouver
Que vous ne faites pas bien
Parce qu'elle ne s'enseigne pas par les paroles.
Mais par l'exemple
Et à ne voir le mal en rien.L'antoinisme a eu surtout de la vogue parmi les populations ouvrières industrielles. Avant la guerre, on créait parfois à Flémalle-Haute des trains spéciaux pour les visiteurs se rendant du pays de Charleroi surtout, au temple de Jemeppe.
Avant la guerre, les antoinistes avaient sollicité de l'Etat la reconnaissance de leur culte. Ils vont renouveler cette demande. Ils remettront une pétition signée de tous leurs prosélytes et prieront les administrations communales des localités où ils ont érigé leur temple de les appuyer.Le Pays Belge, 1er octobre 1919 (Vol.03, p.23)
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Une circulaire spirite
Société spirite "Les Vignerons du Seigneur" de Jemeppe-sur-Meuse lez Liége
Vers Dieu par la science et la charité.
FRÈRES ET SŒURS EN HUMANITÉ,
Vous êtes invités aux séances publiques qui ont lieu le premier et le troisième dimanche de chaque mois à 10 heures du matin, chez M. Louis Antoine à Jemeppe sur Meuse.
Heureux donc celui qui peut chaque soir s'endormir en disant : je n'ai rien contre mon prochain.
L'Esprit de Vérité.
On peut se procurer les livres des Esprits chez M. Louis ANTOINE.---------
Vous y serez reçus fraternellement, vous participerez aux séances et vous pourrez – si les conditions le permettent – vous entretenir avec vos chers disparus de ce monde.
Le spiritisme vous donne les preuves de l'existence de Dieu, de la survivance de l'âme, et, en le pratiquant sincèrement, il vous conduit au Bonheur Eternel. – Dieu vous donne le don de soulager vos frères dans toutes les maladies, afflictions morales ou physiques.
Le spiritisme est une philosophie consolante, base des enseignements du Christ et s'appuyant sur les lois qui régissent l'univers.
INSTRUCTION DES ESPRITS
9. La vraie propriété. – L'homme ne possède en propre que ce qu'il peut emporter de ce monde.
Ce qu'il trouve en arrivant et ce qu'il laisse en partant, il en jouit pendant son séjour ; mais, puisqu'il est forcé de l'abandonner, il n'en a que la jouissance et non la possession réelle. Que possède-t-il donc ? Rien de ce qui est à l'usage du corps, tout ce qui est à l'usage de l'âme : l'intelligence, les connaissances, les qualités morales, voilà ce qu'il apporte et ce qu'il emporte, ce qu'il n'est au pouvoir de personne de lui enlever, ce qui lui servira plus encore dans l'autre monde que dans celui-ci ; de lui dépend d'être plus riche à son départ qu'à son arrivée, car, de ce qu'il aura acquis en bien dépend sa position future. Quand un homme va dans un pays lointain, il compose sa pacotille d'objets qui ont cours dans ce pays ; mais il ne se charge pas de ceux qui seraient inutiles. Faites donc de même pour la vie future, et faites provision de tout ce qui pourra vous y servir.
Au voyageur qui arrive dans une auberge, on donne un beau logement s'il peut le payer, à celui qui a peu de chose, on en donne un moins agréable, quant à celui qui n'a rien, il couche sur la paille. Ainsi en est-il de l'homme à son arrivée dans le monde des esprits.
Sa place y est subordonnée à son avoir ; mais ce n'est pas avec de l'or qu'il la paye. On ne lui demandera point : combien aviez-vous sur la terre ? quel rang y occupiez-vous ? étiez-vous prince ou artisan ? mais on lui demandera : qu'en rapportez-vous ? on ne supputera point la valeur de ses biens ni de ses titres, mais la somme de ses vertus ; or, à ce compte, l'artisan peut être plus riche que le prince. En vain, alléguera-t-il qu'avant son départ, il a payé son entrée avec de l'or, on lui répondra : Les places ne s'achètent point ici, elles se gagnent par le bien que l'on a fait ; avec la monnaie terrestre, vous avez pu acheter des champs, des maisons, des palais, ici, tout se paye avec les qualités du cœur. Etes- vous riche de ces qualités ? soyez le bienvenu et allez à la première place où toutes les félicités vous attendent ; êtes-vous pauvre, allez à la dernière où vous serez traité en raison de votre avoir.
14. Pardon des offenses. – Combien de fois pardonnerai-je à mon frère ? Vous lui pardonnerez non pas sept fois, mais septante fois sept fois. Voilà une de ces paroles de Jésus qui doivent frapper le plus votre intelligence et parler le plus haut à votre cœur. Rapprochez ces paroles de miséricorde de l'oraison si simple, si remuée et si grande dans ses aspirations que Jésus donne à ses disciples, et vous trouverez toujours la même pensée ; Jésus le juste par excellence répond à Pierre : Tu pardonneras, mais sans limites ; tu pardonneras chaque offense, aussi souvent que l'offense te sera faite ; tu enseigneras à tes frères cet oubli de soi-même qui rend invulnérable contre l'attaque, les mauvais procédés et les injures ; tu seras doux et humble de cœur, ne mesurant jamais ta mansuétude ; tu feras enfin ce que tu désires que le père céleste fasse pour toi ; n'a-t-il pas à te pardonner souvent, et compte-t-il le nombre de fois que son pardon descend effacer tes fautes.
Ecoutez donc cette réponse de Jésus, et comme Pierre, appliquez-la à vous-même. Pardonnez, usez d'indulgence, soyez charitables, généreux, prodigues même de votre amour. Donnez, car le Seigneur vous rendra ; pardonnez, car le Seigneur vous pardonnera ; abaissez-vous, car le Seigneur vous relèvera ; humiliez-vous, car le Seigneur vous fera asseoir à sa droite.
Allez mes bien-aimés, étudiez et commentez ces paroles que je vous adresse de la part de celui qui du haut des splendeurs célestes, regarde toujours vers vous et continue avec amour la tâche ingrate qu'il a commencée il y a dix-huit siècles. Pardonnez donc à vos frères comme vous avez besoin qu'on vous pardonne à vous-mêmes. Si leurs actes vous ont été personnellement préjudiciables, c'est un motif de plus pour être indulgents, car le mérite du pardon est proportionné à la gravité du mal ; il n'y en aurait aucun à passer sur les torts de vos frères s'ils ne vous avaient fait que des blessures légères.
Spirites, n'oubliez jamais qu'en paroles comme en actions, le pardon des injures ne doit pas être un vain mot. Si vous vous dites spirites, soyez-le-donc, oubliez le mal qu'on a pu vous faire et ne pensez qu'à une chose : le bien que vous pouvez rendre. Celui qui est entré dans cette voie ne s'en doit point écarter, même par la pensée, car vous êtes responsables de vos pensées que Dieu connaît. Faites donc qu'elles soient dépouillées de tout sentiment de rancune. Dieu sait ce qui demeure au fond du cœur de chacun.Le Messager, 15 nov. 1898
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