•     Un homme de Seraing, Jean Leplat, qui savait lire, retira mystérieusement de son gilet de travail un ancien numéro de la Meuse, où l'on disait que la main-d'oeuvre se faisait rare dans la région du Rhin et de la Roer [Ruhr] : les Prussiens avaient eu trop de leurs ouvriers pris pour la guerre, et c'étaient un point qu'ils faisaient travailler des prisonniers française dans leurs fabriques.
        - Maintenant la guerre va finir, et ils renverront les prisonniers en France. C'est alors qu'ils donneront la haute paie aux ouvrier qualifiés. Qu'en dis-tu, Antoine ? Hein, si on allait faire un tour de ces côtés-là ?

    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.86


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  • Cette gare fut construite à Bruges en 1844. S'avérant vite trop petite, elle fut déplacée en 1879 à Renaix/Ronse.


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  • Jusqu’en 1853, la durée du service n’était pas spécifiée dans la loi et elle variait entre 11 et 18 mois. Cette année-là elle fut fixée à 2 ans et 4 mois dans l'infanterie de ligne :

     

        Il prit le chemin de fer à Seraing, changea à Liège puis à Bruxelles, et arriva à Bruges vers le soir. C'était son premier voyage. Se doutait-il qui en ferait d'autres, de bien plus grands ? Jusqu'à ce dernier voyage, tout petit celui-là, dans les bois de Neuville, - voyage pendant lequel il aurait si froid, et que les adeptes referaient fidèlement ensuite, chaque année, en chantant le cantique du culte.
        A Bruges, sur le quai de la gare, un sergent du 3e de ligne, en petite tenue, attendait. Il n'attendait pas Antoine seul : il y en avait bien d'autres, qu'on reconnaissant à leur petit paquet. Ils riaient d'une air pas trop rassuré et se sentaient un peu ridicules, déjà séparés des civils qui les entouraient amusés, libres, indifférents. Ils partirent pour la caserne sans tralala et sans clairon. Ils ne savaient pas encore marcher au pas.

    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.45-46


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  •     - Qui a tiré ? Hurla le premier chef.
        Le capitaine avait reparu devant les rangs, le shako en arrière, très rouge, myope, sans lorgnon. Il n'avait plus du l'air d'un capitaine.
        - Qui a tiré ? dit-il à son tour, d'une voix curieusement décolorée. C'était à peine une question.
        Antoine sortit des rangs, présentant son fusil à deux mains. Tout lui semblait noir. Il avait mal à la nuque, sons dos était engourdi. La détonation l'emplissait tout entier et ne voulait plus prendre fin. Il ne comprenait pas. Il avait cru d'abord que l'homme qui était derrière lui avait tiré.
        Le capitaine le regardait venir et semblait lui aussi ne pas comprendre. Antoine sentait l'arme irrécusablement chaude sous ses doigts. Il la tendit gauchement au capitaine, comme si celui-ci avait dû la lui prendre des mains, l'en débarrasser. Ce fut le premier chef qui s'en saisit. Il observait Antoine d'une air étonné :
        - Vous, disait-il. Vous...
        Soudain une autre voix, derrière le capitaine, prononça vite et distinctement :
        - Tué net. Une balle au coeur.
        Il y avait toujours cette odeur irrespirable. Là-bas, on portait à bras d'homme un paquet sombre, curieusement mou. C'était comme un jeu de silhouettes. On eût dit que tout était encore révocable, qu'on allait revenir en arrière et recommencer, tout cela autrement.

    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.66-67


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  •     Au fond du chemin, les bâtiments du charbonnage sont apparus, avec leurs hauts châssis à molettes, dressés comme des sentinelles au pied du "terril", masse bleuâtre aux trois lignes élémentaires tracées dans la blancheur du ciel.
        Les retardataires courent vers les cabines. La cloche de descente tinte sans arrêt.
        Voici déjà des mineurs qui grimpent à la recette, revêtus de toile bleue et coiffés du bonnet léger et de la calotte de cuir. Tenue du fond, tenue de combat, hardes maculées de sueurs, de poussières et de résine. Ces hommes casqués ont l'air d'aller aux tranchées. Le front, la taille, le front de la taille, n'est-ce pas comme à la guerre ?

    Pierre Hubermont - Treize hommes dans la mine
    Ed. Labor - Espace Nord, 1930 (p.27)
     


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  • Louis Antoine - Le Père (7 juin 1846 - 25 juin 1912)

    ici, à 40 ans, pendant sa période spirite.

    source : Robert Vivier, Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, 1989
    crédits photographiques : Culte Antoiniste de Jemeppe


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  •  source : antoinisme.com


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  • 7 Juin 1846

    Naissance de Louis, Joseph ANTOINE, fils de Martin ANTOINE, mineur dans les houillères et de sa femme Catherine, née CASTILLE, à 4 h du matin, rue des Priesses, au lieu-dit "à la chapelle", à Mons-Crotteux, dans la province de Liège.

    26 Mai 1850
    Naissance de Jeanne, Catherine COLLON, à Jemeppe-sur-Meuse, province de Liège.

    1858
    Âgé de 12 ans, Louis eut à gagner sa vie. Il débuta dans la mine, accompagnant son père  et un de ses frères également mineurs.

    1860
    Ne voulant plus descendre dans la fosse, il devint ouvrier métallurgiste.

    1866
    Louis, qui est alors machiniste, s'inscrit pour la milice. Il effectua son service militaire
    à Bruges, au 3e Régiment de Ligne.

    1870
    Son service militaire terminé, Louis fut rappelé sous les drapeaux au moment de la guerre franco-allemande.

    1871
    Louis quitta la Belgique pour aller travailler comme métallurgiste en Allemagne, à Ruhrort.

    15 Avril 1873
    Revenu momentanément en Belgique, il épousa Jeanne COLLON dont il avait fait la connaissance avant son départ. Les jeunes époux iront s'installer en Allemagne, à Meiderich-Hamborn.

    23 Septembre 1873
    Naissance de Louis, Martin, Joseph ANTOINE, fils unique de Louis et de Jeanne ANTOINE.

    Août 1876
    Son contrat achevé, Louis ANTOINE et sa famille retournèrent en Belgique. Il acheta un
    cheval et devint marchand ambulant de légumes.

    20 Février 1879
    Louis ANTOINE fut engagé comme chef marteleur aux aciéries de Prague, dans la banlieue de Varsovie. Là-bas, sa femme ouvrit une pension pour ouvriers qui marcha assez bien.

    1884
    Retour définitif en Belgique. Avec leurs économies, les époux ANTOINE firent bâtir une vingtaine de maisons ouvrières qu'ils mirent en location. Ces maisons existent toujours à Jemeppe-sur-Meuse, rue Rousseau. Louis ANTOINE occupa successivement divers emplois, entre autres comme portier, puis comme encaisseur à la fabrique LEXHY.

    1884 - 1886
    Durant cette période, Louis ANTOINE fut invité par son ami Gustave GONY à des réunions spirites se tenant chez M. GHAYE à Tilleur. Dans un ouvrage qu'il fit paraître en 1905, Louis ANTOINE raconta comment il s'initia au spiritisme.

    1889
    Louis ANTOINE a 42 ans. Ayant été jusque là catholique, il devint alors spirite à part entière.

    23 Avril 1893
    Désincarnation du fils de Louis ANTOINE, mort d'une phlébite à la suite d'un accident de bicyclette. L'enterrement fut effectué par les soins de l'Union Spirite de Seraing.

    1893-1895
    Louis ANTOINE et ses amis spirites constituèrent à Jemeppe-sur-Meuse la Société Spirite des Vignerons du Seigneur. Il exposa, dans le livre paru en 1905, dans quelles conditions cette association fut mise sur pied, après l'échec de la première tentative de 
    1884-1886.

    1896
    A cette époque, les VIGNERONS du SEIGNEUR se réunissaient en séances publiques, le dimanche matin à 10 h, soit chez M. ANTOINE, soit chez M. Pierre DEBROUX, menuisier à Mons-Crotteux. La société spirite dont Louis ANTOINE était le président fit paraître deux ouvrages:
    Le PETIT CATÉCHISME SPIRITE  "pour servir à l'instruction des enfants et des personnes ne connaissant pas le spiritisme". Ce petit ouvrage eut un certain succès dans les milieux spirites de l'époque, il y en eu même une édition espagnole.
    LE DEVOIR ,composé d'extraits du Recueil de Prières Spirites et de l'Évangile selon le Spiritisme, deux ouvrages d'Alan Kardec.

    25 Décembre 1900
    Inauguration du nouveau local des Vignerons du Seigneur, devant un public de 200 personnes. Le local est situé dans l'immeuble que vient d'acheter Louis ANTOINE, au coin des rues des Tombales et du Bois-de-Mont (actuellement rue Rousseau). Dès lors, Louis ANTOINE cessa de travailler pour se consacrer exclusivement à la propagande spiritualiste ainsi qu'à sa mission de guérisseur. 

    19 Février 1901
    Louis ANTOINE reçevait en moyenne une centaine de malades chaque jour. A cette époque, en plus de la prière et du magnétisme, il lui arrivait de conseiller certaines drogues ou des tisanes de plantes. A cause de cela, il fut condamné à 60 francs d'amende, avec sursis de deux ans, et aux dépenses du procès 78,25 francs pour exercice illégal de l'art de guérir.

    Après sa condamnation, Louis ANTOINE changera sa méthode thérapeutique. Il renoncera à utiliser le papier magnétisé de même que les drogues et les plantes. Il aura recourt alors à la prière, aux passes magnétiques, à l'imposition de la main ou au simple attouchement sur la partie malade ou sur le front du patient.

    1905
    Les Vignerons du Seigneur publièrent « L'ENSEIGNEMENT D'ANTOINE LE GUÉRISSEUR » contenant les comptes-rendus des séances d'instruction et de moralisation. C'est dans cet ouvrage qu'apparut pour la première fois le texte de la Révélation de l'Auréole de la Conscience:

    UN SEUL REMÈDE PEUT GUÉRIR L'HUMANITÉ : LA FOI ; C'EST DE LA FOI QUE NAIT L'AMOUR: L'AMOUR QUI NOUS MONTRE DANS NOS ENNEMIS DIEU LUI-MÊME ; NE PAS AIMER SES ENNEMIS, C'EST NE PAS AIMER DIEU ; CAR C'EST L'AMOUR QUE NOUS AVONS POUR NOS ENNEMIS QUI NOUS REND DIGNES DE LE SERVIR ; C'EST LE SEUL AMOUR QUI NOUS FAIT VRAIMENT AIMER PARCE QU'IL EST PUR ET DE VÉRITÉ.

    1906
    Louis ANTOINE, revêtit pour la première fois la robe révélée. Il informa ses adeptes, que grâce à leur dévouement, il avait atteint un plus grand amour et qu'ainsi il pourrait être d'autant plus utile à ses semblables.
    C'est ainsi qu'il fonda le NOUVEAU SPIRITUALISME dont la base est entièrement morale.
    Sur le mur du Temple, il était inscrit à cette époque:

    ÉCOLE PROFESSIONNELLE DE PHILOSOPHIE ET DE MORALE

    et en dessous, figurait la Révélation de l'AURÉOLE DE LA CONSCIENCE, telle que nous
    la connaissons.
    Chaque dimanche, de 10 h à 12 h,
    Louis ANTOINE exposait sa Révélation et répondait aux questions des assistants. Ses paroles furent transcrites simultanément par Madame DESART, sténographe de l'Enseignement.
    Louis ANTOINE, par sa sensibilité, palpait tous les fluides et s'il y en avait de contraires, il faisait appel au recueillement des adeptes pour les remplacer par de plus éthérés qui ramenaient l'unité.
    Louis ANTOINE s'efforçait toujours de faire apprécier la valeur du recueillement.

    Mai 1907
    Parution du premier numéro de la Revue mensuelle de l'enseignement DU NOUVEAU SPIRITUALISME fondée par
    Louis ANTOINE.
    Cette revue, dite aussi L'AURÉOLE DE LA CONSCIENCE, parut pendant deux ans (24 numéros). Elle rapportait fidèlement les paroles de
    Louis ANTOINE à la tribune du Temple de Jemeppe-sur-Meuse le dimanche matin.

    Mai 1909
    Parution du dernier numéro de la Revue mensuelle du Nouveau Spiritualisme.

    2 Mai 1909
    Ce dimanche matin à 10 h,
    Louis ANTOINE donna ses derniers enseignements publics dans le Temple. 

    1er Janvier 1910
    Désirant donner une base matérielle à son oeuvre morale, Louis ANTOINE constitua le Conseil d'Administration du Temple de Jemeppe-sur-Meuse.

    Lundi de Pâques - 28 mars 1910.
    Le pouvoir de
    Louis ANTOINE s'était agrandi au point qu'il put opérer sur toute la foule des malades réunie dans le Temple, comme auparavant sur une seule personne. C'est ainsi que progressivement Louis ANTOINE remplaca les opérations individuelles au cabinet par l'Opération Générale. Lors de l'Opération Générale, Louis ANTOINE ne prescrit rien. La foi seule suffit pour obtenir satisfaction dans la guérison des maladies et contrariétés de tous genres.

    29 Mars 1910
    Le Conseil d'Administration du Temple de Jemeppe-sur-Meuse adresse au ministère des cultes une demande de reconnaissance légale du Temple antoiniste appuyée par 150.000 signatures.
    C'est durant cette année que les adeptes se revêtirent également de la Robe révélée.
    Durant cette période, parut sous les auspices du Culte antoiniste, l'édition définitive de l'Enseignement de
    Louis ANTOINE. Cette édition est  imprimée en gros caractères pour en faciliter la lecture.

    15 Août 1910
    Consécration du temple de Jemeppe-sur-Meuse et sanctification du Culte antoiniste.

    1911
    En plus des Opérations Générales, un adepte faisait la lecture de l 'Enseignement dans  le temple, le dimanche à 10 h et un soir dans la semaine : le jeudi à 19h30.

    11 Juin 1911
    A la réunion du Conseil, le Frère Nihoul proposa de créer un bulletin antoiniste, l'UNITIF qui sortira son premier numéro en septembre 1911. 

    15 Août 1911
    Premier anniversaire de la consécration du temple de Jemeppe-sur-Meuse et de la sanctification du Culte. Le matin,
    Louis ANTOINE fit l'Opération Générale, puis l'après-midi les adeptes se réunirent dans la salle du Grand Trianon, à Seraing. Les assistants posèrent des questions qui furent transmises à Louis ANTOINE, celui-ci y répondit dans l'Unitif numéro 2, octobre 1911, pages 4, 5 et 6.

    10 Septembre 1911
    Consécration par
    Louis ANTOINE du Temple de Stembert, près de Verviers. A l'occasion de cette cérémonie, le Père avait fait annoncer qu'il recevrait tous les malades réunis dans le Temple à 10 h, comme il le faisait à Jemeppe-sur-Meuse. Leur nombre était si grand qu'il dut renouveler cinq fois de suite l'Opération.

    Sentant que les adeptes ne comprenaient pas suffisamment la Révélation du Couronnement, Louis ANTOINE rédigea le Développement afin de le leur rendre plus accessible. Il se retira à nouveau pendant plus de six mois, ne mangeant qu'une fois par jour, tout en travaillant pour ainsi dire continuellement, car il était déjà levé avant minuit.

    24 Juin 1912
    Dernière Opération visible du Père. Après l'Opération le Père fit appeler ses adeptes et il dicta ses dernières paroles.

    25 Juin 1912
    À 0 heure et quelques minutes, frappé d'apoplexie, Louis ANTOINE se désincarnat.

    30 Juin 1912
    Enterrement du corps matériel de
    Louis ANTOINE, dans la fosse commune, suivant sa volonté devant une foule de 10.000 personnes.

     

    (cette courte biographie semble puiser sa source dans le roman de Robert Vivier).


    2 commentaires
  •     La trépidation de la grue couvrit un instant mille bruits de la ville qui chantait ou s'amusait, la benne bascula et apparut comme la gueule rouge du monstre mécanique au-dessus du terril. Les scories en fusion dévalèrent, illuminèrent le versant, le ciel, les maisons et le fleuve, puis s'étirèrent comme un insecte de feu. Et, dans le nuage de fumée qui montait, Pierre Lardinois bourra sa pipe et ranima l'appareil : les chaînes, le moteur et la charpente métallique vibrèrent, la bac se releva et glissa docilement vers l'usine.
        Il vivait là-haut depuis longtemps Pierre Lardinois, et depuis longtemps il ignorait tout des hauts-fourneaux, de leurs flammes colorées, de leurs gaz qui pressaient le cerveau amollissaient les jambes, du tintamarre des bâtisses métalliques et bizarres, des feux sournois qui pelaient les torses nus et des gouttes de métal qui vrillaient de temps en temps un main, une joue ou un oeil. Il connaissait l'usine par le dessus, c'est-à-dire par ses cheminées géantes qui marquaient le temps aux gens du bassin noir et rouge, par les langues pourpres que tiraient les gueulards vivant dans la nuit, et, par les images de tous les pays, de toutes les saisons et de toutes les heures, par les météores fugitifs nés des mains suantes des hommes et jaillis des fours. Elle n'était plus pour lui qu'un fragment du paysage quotidien, comme un filet de lune s'accrochant à un arbre, un orage qu'il voyait venir de très loin, les petites maisons qui prennent, la nuit, des visages humains et familiers et les clochers décapités, coupés en deux par les fumées vagabondes et joueuses. [...]
        Et les hommes l'aimaient bien parce que, grâce à lui, les nuits lourdes d'été et le nuits froides d'hiver s'illuminaient à deux lieues à la ronde et que la gueule rouge de la benne basculée éclairait les amours des époux enlacés dans leur lit, la fièvre des malades éveillés et l'angoisse des femmes qui attendaient leurs maris ivrognes. [...]
        Parce que Pierre Lardinois guérissait les maux de ventre, les plaies et les brûlures, quil prédisait le temps qu'il ferit pendant la journée - puisqu'il l'avait vu venir par-delà la cité fumeuse - et qu'il disait en passant une de ces histoires que Christ racontait autrefois aux hommes qui le clouèrent sur une croix.

    Jean Tousseul - L'homme de la grue, in La Cellule 158
    Ed. Labor - Espace Nord, 1924 (p.51-53)


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  • source : kikirpa


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  • Devant la fosse humide

     source : photo.rmn.fr


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  • source : kikirpa


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