• La Liberté, Journal politique, religieux, social - Fribourg, Suisse. - Jeudi 27 juin 1912

    La Liberté, Journal politique, religieux, social - Fribourg, Suisse. - 42e année. - N°148 - Jeudi 27 juin 1912

    Antoine le Guérisseur
        Un homme de Wallonie, une petit bourgeois belge, presque du peuple, est mort mardi, après avoir acquis, non seulement en Belgique même, mais un peu partout où il y avait des malades et des désespérés une célébrité et un crédit exceptionnels ; c'est celui qu'on appelait Antoine le Guérisseur. Il n'avait fait rien de moins que de fonder une secte, une espèce de christianisme mélangé de théosophie. Il prétendait guérir par la prière et l'imposition des mains, à la manière des christian scientists d'Angleterre et d'Amérique.
       Peu à peu des malades de l'âme comme du corps, des incurables, des déséquilibrés, des névropathes, avaient appris le chemin du pays de Jemmappes où Antoine avait son temple et tenait ses assises de médecine religieuse. Depuis plusieurs années, les "antoinistes" formaient une communauté éparse en divers lieux, mais fort nombreuse.
        Il y a quelques jours, la santé d'Antoine était devenue précaire et, lundi matin comme il se trouvait dans son temple, il s'affaisse subitement frappé d'apoplexie.
        On le transporta chez lui, où il reprit peu à peu ses sens.
        Sur ces entrefaites, un grand nombre de ses disciples, vêtus de soutanelles d'une coupe spéciale et coiffés d'immenses chapeaux, étaient accourus auprès du lit de leur maître.
       Antoine alors proféra : "Demain quelque chose de sérieux se produira." Puis il ajouta d'une voix sourde : "Je désire que ma femme me succède dans mon enseignement religieux."
        Antoine avait tardé beaucoup avant de faire sa rélévation et de se déclarer "l'homme de Dieu".
        Pendant nombre d'années, il fut un homme comme un autre, un simple employé à la division des forges et martelage de la société Cockerill. Il fut ensuite encaisseur à la Société anonyme des tôleries liégeoises. Puis il s'occupa d'assurances.
        Ensuite vinrent les prédications publiques. Antoine était alors déjà dans l'âge mûr.
        On le dit propriétaire des maison ouvrières qui entourent son temple. D'autres estiment sa fortune à 80,000 fr.
        Au temple où il prêchait, Antoine avait adjoint une imprimerie et publiait chaque semaine un journal populaire qui tirait à plus de 20,000 exemplaires et répandait ses doctrines.
        Il y a quelques mois, "les antoinistes" de Belgique avaient adressé aux Chambres une pétition demandant que la religion nouvelle fût reconnue par l'Etat (!!!) La pétition des fidèles du culte antoiniste portait cent mille signatures.
        Au temple, où le corps d'Antoine est exposé, l'affiche suivante a été apposée :
    CULTE ANTOINISTE
            Frère,
        Le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui mardi matin 25 juin. Avant de quitter sin corps, il a tenu a revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous, Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine à dix heures.
        L'enterrement du Père aura lieu dimanche prochain, 30 juin, à trois heures.
                          Le conseil d'administration.
        Beaucoup d'incrédules ferment les yeux devant les merveilles de Lourdes, mais une superstitieuse crédulité les remplit de respect pour l'oeuvre de l'illuminé ou du charlatan Antoine.


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  • The New York Times - Another new religion (December 25, 1910)

                    ANOTHER NEW RELIGION 

    Wonderful Cures Sait to be Performed by Antoine, a Belgian. 

        Foreign correspondence THE NEW YORK TIMES

        LONDON, Dec. 14 - Yet another faith-healing religion has appeared, this time in Belgium, and the results that are said to be attained are quite as marvelous as in other cases.
        So remarkable are come of the cures reported to have been made that the Daily Mirror regarded it as worth while to send a special correspondent to the little town of Jemeppe-lez-Liège, where the headquarters of the sect are situated.
        The correspondent has come back with some curious photographs and an even more curious story. He says that the existence of the new religion has become generally known through a petition to the Belgian Parliament to obtain a legal status for it. It is called Antoinisme, and was founded a few years ago by a coal miner named Louis Antoine, who is now celebrated far and wide as "Antoine the Healer". His followers claim that they number 100.000, of whom 300, including his wife, are "adepts".
        Mrs. Guillaume, a middle-aged American lady who came specially from New York to be treated by Antoine, says she bas been practically cured of the chalky rheumatism which formerly compelled her to walk on crutches. She is herself an "adept" now with power to heal by faith, she says.
        Antoinists literally worship the leader. They believe that he knows all the world's happenings, though he never reads a newspaper. 
       Antoine is now 65, and confines his healing to ceremonies in the church he has built. They are the simplest services ever invented. They take place at 10A.M. on Monday, Tuesday, Wednesday, and Thursday - there are none on Sunday.
        At 9 A.M. the congregation assembles and an adept, Mr. Deregnancourt, who is the publisher of the sect's literature, takes his place at a desk under the raised platform. There is silence till 9:30. Then he announces that "operations" will take place at certain hours on certain days.
        He continues sitting perfectly still, not a muscle moving and his watery blue eyes fixed straight before him in an unblinking stare, until the stroke of 10, when every one rises and the Parent One enters through a side door and slowly walks up the steps to the rostrum, wearing a black cassock.
        Antoine faces the people for a full minute without moving, and then lifts his right hand toward the people and holds it extended for another minute, and that is all. He walks slowly out again. Those two minutes are the service. The "adept" remarks: "Every one whose faith is strong enough must be cured." The church empties silently.
        The correspondent was present a couple of days ago and was informed that the programme was always the same. If cures do not take place, of course the patients have not had enough faith.
        Antoine's iron-gray hair falls to his shoulders, and he wears a long beard. His second sight extends to America, said Mrs. Guillaume, for he told her that her husband had hurt his back in New York, and a week later came a letter from her daughter confirming it and adding that he had quickly got better. Mrs. Guillaume was told by Antoine that she need not worry about her husband's accident, as Antoine was in "fluidic communion" with him.
        Antoine cannot sleep much at night. He rests two hours, and the walks in his garden, which has electric lamps fitted up all round the walls. For six months Antoine has not spoken to any one. People come at all hours with all sorts of ailments and appeals.
        The "Good Mother", as Antoine's wife is called, or the housekeeper, or some other "adept", stands in front of the applicant and, turning her eyes upward slowly waves her hand in the air, which means that she is invoking Antoine the Healer. The patient then goes off smiling, cured by deputy. There is nothing to pay.
        It is three years since Antoine walked in the street. His little house is hidden away in the midst of a block of similar houses, and the spire of his church, which adjoins his home, rises high above the roofs. Antoine lives on vegetables only, and prepares them himself. He is a veritable hermit. When it is necessary to speak to him a telephone is used. Subscriptions are made for the maintenance of the church, but it was built partly with £800 Antoine had himself saved.
        The badge of the sect is "the tree of the knowledge of the sight of evil", represented by a white tree on a black ground.

    The New York Times, December 25, 1910

     

    Traduction :

                    UNE AUTRE NOUVELLE RELIGION

    De merveilleuses guérisons seraient réalisées par Antoine, un Belge.

        Correspondance étrangère THE NEW YORK TIMES

        LONDRES, le 14 décembre – Une autre religion qui guérit par la foi est apparue, maintenant en Belgique, et les résultats que l'on dit obtenus sont tout aussi merveilleux que dans d'autres cas.
        Les guérisons rapportées sont si remarquables que le Daily Mirror a jugé bon d'envoyer un correspondant spécial dans la petite ville de Jemeppe-lez-Liège, où se trouve le siège de la secte.
        Le correspondant est revenu avec de curieuses photos et une histoire encore plus curieuse. Il dit que l'existence de la nouvelle religion s’est fait connaître en général par le biais d'une pétition adressée au Parlement belge pour obtenir un statut légal pour elle. Elle s'appelle Antoinisme, et a été fondée il y a quelques années par un mineur de charbon nommé Louis Antoine, qui est aujourd'hui célèbre sous le nom de "Antoine le Guérisseur". Ses disciples affirment qu'ils sont au nombre de 100.000, dont 300, et parmi eux sa femme, sont des "adeptes".
        Mme Guillaume, une Américaine d'âge moyen venue spécialement de New York pour être soignée par Antoine, dit qu'elle est pratiquement guérie du rhumatisme calcaire qui l'obligeait autrefois à marcher avec des béquilles. Elle est elle-même une "adepte" qui a maintenant le pouvoir de guérir par la foi, dit-elle.
        Les antoinistes vénèrent littéralement le chef. Ils croient qu'il connaît tous les événements du monde, bien qu'il ne lise jamais un journal.
       Antoine a maintenant 65 ans, et sa méthode de guérison se limite à des cérémonies dans l'église qu'il a construite. Il s'agit des services les plus simples jamais inventés. Elles ont lieu à 10 h le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi – il n'y en a pas le dimanche.
        A 9 heures du matin, la congrégation se réunit et un adepte, M. Deregnancourt, qui est l'éditeur de la littérature de la secte, prend place à un bureau sous la plate-forme élevée. Le silence règne jusqu'à 9 h 30. Puis il annonce que des "opérations" auront lieu à certaines heures et à certains jours.
        Il continue d'être assis parfaitement immobile, sans bouger un seul muscle et ses yeux bleu marine fixés droit devant lui d'un regard fixe, jusqu'à 10 heures, quand chacun se lève et que le Père entre par une porte latérale et monte lentement les marches de la tribune, revêtu d'une soutane noire.
        Antoine fait face à la foule pendant une minute entière sans bouger, puis lève la main droite vers la foule et la tient tendue pendant une autre minute, et c'est tout. Il repart lentement. Ces deux minutes sont le service. L'"adepte" remarque : "Tous ceux dont la foi est assez forte doivent être guéris." L'église se vide en silence.
        Le correspondant était présent il y a quelques jours et a été informé que le programme était toujours le même. Si les remèdes n'ont pas lieu, bien sûr, les patients n'ont pas eu assez de foi.
        Les cheveux gris fer d'Antoine tombent sur ses épaules et il porte une longue barbe. Sa clairvoyance s'étend à l'Amérique, dit Mme Guillaume, car il lui a dit que son mari s'été fait mal au dos à New York, et une semaine plus tard, sa fille lui a envoyé une lettre pour le confirmer, ajoutant qu'il s'était vite remis. Antoine a dit à Mme Guillaume qu'elle n'avait pas à s'inquiéter de l'accident de son mari, car Antoine était en "communion fluidique" avec lui.
        Antoine ne dort pas beaucoup la nuit. Il se repose deux heures, et se promène dans son jardin, qui est équipé de lampes électriques tout autour des murs. Depuis six mois, Antoine n'a parlé à personne. Les gens viennent à toute heure avec toutes sortes de maux et d'appels.
       La "Bonne Mère", comme on appelle la femme d'Antoine, ou la gouvernante, ou quelque autre "adepte", se tient devant le demandeur et, tournant les yeux vers le haut, fait un lent mouvement de la main, ce qui signifie qu'elle invoque Antoine le guérisseur. Le patient s'en va alors en souriant, guéri par le suppléant. Il n'y a rien à payer.
        Cela fait trois ans qu'Antoine n'est pas sorti dans la rue. Sa petite maison est cachée au milieu d'un bloc de maisons similaires, et la flèche de son église, qui jouxte sa maison, s'élève bien au-dessus des toits. Antoine ne vit que des légumes et les prépare lui-même. C'est un véritable ermite. Lorsqu'il est nécessaire de lui parler, un téléphone est utilisé. Des souscriptions sont faites pour l'entretien de l'église, mais elle a été construite en partie avec £800 qu'Antoine avait lui-même économisé.
        L'insigne de la secte est "l'arbre de la connaissance de la vue du mal", représenté par un arbre blanc sur fond noir.


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  • Albert-L. Caillet - Traitement mental et culture spirituelle, la santé et l'harmonie dans la vie humaine (1912)

    Auteur : Albert Louis Caillet (1869-1928?)
    Titre : Traitement mental et culture spirituelle, la santé et l'harmonie dans la vie humaine
    Éditions : Vigot Frères Éditeurs, 1912
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k759781

        Antoine le Guérisseur. - Louis ANTOINE, dit le Guérisseur, est un simple ouvrier né à Mons-Crotteux (Belgique) en 1846. Il est le cadet de onze enfants. D'abord mineur de charbon comme son père, il entra ensuite au Usines Cockerill, fut soldat dans les chasseurs à pied, travailla un moment en Allemagne, et finalement devint employé  aux Forges et Tôleries Liégeoises, à Jemeppe-sur-Meuse (Province de Liége). C'est là qu'aujourd'hui il exerce son pouvoir toujours croissant de Guérisseur et de Révélateur d'une doctrine qui les plus grandes analogies avec celles que nous avons nous-mêmes exposée et qui est celle des Védas.
        L'important mouvement spiritualiste dont Antoine est le chef a débuté à Jemeppe vers 1906; aujourd'hui il possède un "Temple" et plusieurs milliers d'adhérents: on dit même Centaine de Milliers, en Belgique.
        Il parait avéré qu'il a été recueilli en sept ou mois, et rien que dans une partie de la Wallonie Belge, 150.000 signatures à une pétition tendant à faire reconnaître officiellement en Belgique le "Culte Antonin".
        Antoine le Guérisseur, guéri, dit-il lui même, par la Foi. Il opère quatre fois par semaine dans son temple et il peut guérir un nombre quelconque de malades, même absents. C'est bien le Traitement Mental pur qu'il professe.
        Elevé dans la religion catholique, Antoine est devenu plus tard Spirite, et c'est à partir de ce moment que ces pouvoirs se sont manifestés, et qu'il est entré en relations constantes avec l'Invisible.
        Les procédés d'Antoine sont donc, autant qu'on peut voir, extrêmement analogues à ceux de la Christian Science, sauf toutefois l'absence de la figure prépondérante du Christ qui joue un si grand rôle dans la secte de Mrs. Eddy.
        Mais, comme mode opératoire et comme résultats absolument prouvés par d'innombrables certificats, on peut dire qu'il y a identité entre les deux méthodes.

     source : gallica

    Albert-Louis Caillet - Traitement mental et culture spirituelle, la santé et l'harmonie dans la vie humaine (1912)

    (encart publicitaire dans Le Fraterniste, 4 avril 1913)


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  • En 1835, Karl Löwig montre que l'acide spirique, extrait de la reine-des-prés, est chimiquement identique à l'acide salicylique.

    On utilise cette préparation pour faire tomber la fièvre, soulager les douleurs et les rhumatismes articulaires, mais elle provoque des brûlures d'estomac.

    En 1853, le chimiste strasbourgeois Charles Frédéric Gerhardt expérimente la synthèse de l'acide acétylsalicylique et dépose un brevet. Il meurt trois ans plus tard et ses travaux tombent dans l'oubli.

    En 1859, Kolbe réussit la synthèse chimique de l'acide salicylique, mais c'est Felix Hoffmann, chimiste allemand entré au service des laboratoires Bayer en 1894, qui, en octobre 1897, reprenant les travaux antérieurs de Gerhardt, trouve le moyen d'obtenir de l'acide acétylsalicylique pur et réalise sa production industrielle. Il s'en sert d'abord pour soigner son père, qui souffrait de rhumatisme chronique. D'après des recherches de Walter Sneader de l'université de Strathclyde à Glasgow, c'était cependant le supérieur de Hoffmann, Arthur Eichengrün, qui eut l'idée de synthétiser l'acide salicylique.

    Finalement, le brevet et la marque de l'aspirine sont déposés par la société Bayer en 1899, sous la dénomination « Aspirin ». La préparation arrive en France en 1908 et est commercialisée par la Société chimique des usines du Rhône. Cependant, après la Première Guerre mondiale, le Traité de Versailles stipule que la marque et le procédé de fabrication tombent dans le domaine public dans un certain nombre de pays (France, États-Unis... mais ils perdurent dans d'autres pays comme le Canada).

    l'aspirine favorise l'ulcère comme les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens. Aujourd'hui, l'automédication par aspirine, par ses effets sur l'estomac et sur le sang (antiagrégant plaquettaire, qui entraîne une diminution des capacités du sang à coaguler) en fait un médicament qui demande un maniement délicat et précis, qu'on remplace avantageusement par le paracétamol s'il s'agit de lutter contre des douleurs légères ou moyennes.

    À cette époque, d'autres produits sont utilisés comme remède contre la douleur et la fièvre : en 1897, l'aspirine est synthétisée par Felix Hoffmann et connaît un grand succès. L'acétanilide (1886) et la phénacétine (1887) sont aussi utilisés jusqu'à se révéler être des produits dotés d'effets secondaires graves et que les inconvénients de l'aspirine commencent à être connus. Le paracétamol réapparaît alors et les premières études sur les propriétés antipyrétique et antalgique du paracétamol sont conduites à la fin du XIXe siècle.

    source : wikipedia

    Image : Medicine carton containing soluble aspirin powder, c 1900 (www.scienceandsociety.co.uk)


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  •  source : Yo De Beule & Paul Geerts, Arbres remarquables de Belgique: 100 arbres, leurs petites et leurs grandes histoires (Lannoo Uitgeverij, 2006) (Google Books)


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  • Sur l'extrait de viande
    Par M. POCGIALE
        On sait qu'il existe dans les immenses prairies de l'Australie et de la Plata de nombreux troupeaux de bœufs et de moutons, que la viande a peu de valeur dans ces pays, que les animaux sont généralement abattus pour en retirer la graisse, la peau et la laine, et que la partie la plus utile pour l'alimentation de l'homme est perdue. On a eu naturellement la pensée de conserver les viandes pour les transporter en Europe, et l'on a employé pour cela divers moyens tels que la salaison, l'acide phénique et le procédé d'Appert, mais jusqu'à présent aucun de ces procédés n'a entièrement réussi. Les produits de la Plata que j'ai eu souvent l'occasion d'examiner et ceux qui ont paru à l'Exposition universelle étaient de qualité médiocre et quelquefois même altérés. Mais lorsqu'on voudra faire l'application sérieuse du procédé perfectionné d'Appert comme on le pratique en Europe, je ne doute pas que l'industrie ne livre à la consommation d'excellentes conserves.
        En attendant ce résultat si désirable, on a cherché à utiliser la chair des animaux pour la préparation de l'extrait de viande dont l'emploi est conseillé depuis longtemps par les médecins et les chimistes. Ainsi Parmentier, ancien pharmacien, inspecteur général de l'armée, en recommanda l'usage dans les ambulances. Mêlé avec du vin, dit-il, l'extrait de viande relève les forces des blessés épuisés par les perte de sang et leur permet de supporter les fatigues d'un long transport. M. Liebig, qui a étudié avec tant de persévérance et de talent depuis une vingtaine d'années toutes les questions relatives à l'alimentation, considère comme un acte de conscience que de faire connaître aux gouvernements l'importance de l'extrait de viande pour la préparation du bouillon. Il a été le promoteur de cette industrie dans l'Amérique méridionale et les hommes qui s'intéressent aux classes pauvres font des vœux pour le succès complet de son entreprise. [...]
        Suivant M. Liebig, l'extrait de viande sec contient environ 25 pour 100 de matières minérales. Mais si l'on ne connaît qu'imparfaitement la composition de l'extrait de viande, personne ne doute de son action bienfaisante lorsqu'il est convenablement préparé.

    Extrait de viande de M.Liebig
        L'extrait de viande auquel M. Liebig a accordé son puissant patronage a été bien accueilli, assure-t-on, en Angleterre et en Allemagne, mais en France, il n'a eu jusqu'ici, selon l'expression de M. Payen, qu'un succès d'estime.

    Journal de pharmacie et de chimie, 1868, pp.172-176 (Google Books)


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  • source : Base Joconde

    Albert-L. Caillet - Traitement mental et culture spirituelle, la santé et l'harmonie dans la vie humaine (1912) :

        Le Zouave JACOB. - Il est encore une personnalité singulière de Guérisseur Psychique que nous ne pouvons guère passer sous silence : c'est Henry Jacob, dit le Zouave Jacob. Tandis que Jean SEMPE et l'abbé JULIO sont plus ou moins des fidèles de l'Eglise Catholique, le Zouave Jacob ouvre la série des Guérisseurs opérant par le spiritisme.
        Henry Jacob est né à Saint-Martin-des-Champs (Saône-et-Loire) le 6 mars 1828. Il s'engagea d'abord au 7e Hussards en Afrique, puis devint musicien aux Zouaves de la Garde Impériale à Paris. Ses débuts comme Guérisseur eurent lieu vers 1866, et il opère toujours, et avec succès, en 1911.
        Il est encore un exemple de Guérisseur illettré ayant connu des succès éclatants, et absolument incontestables : sa célébrité même le prouve.
        Les procédés du Zouave Jacob se rapprochent beaucoup de ceux d'Antoine le Guérisseur que nous allons bientôt voir ; ils se rapportent franchement au Spiritisme, et le Zouave, non seulement tombe en "Vision Extatique" pendant qu'il guérit, mais encore voit le "Fluide des Esprits Blancs" qui produit ses Cures.
        Le Zouave Jacob a écrit pas mal d'ouvrages, mais aucun (à notre connaissance) ne donne une description bien claire de son mode opératoire ; comme la plupart des médiums, une fois en présence de ses malades, il agit intuitivement, à peu près inconsciemment ; et de cela il se rend parfaitement compte puisqu'il le signale lui-même dans ses "Pensées" (Chapitre de la "Vision Extatique", p.217).
        D'ailleurs le Zouave Jacob n'est pas le seul, et nous ne le nommons qu'à cause de son âge et se son énorme célébrité ; il ne faudrait pas croire que nore siècle fût dépourvu d'autres Opérateurs analogues, à l'apogée de leur gloire, sinon en France, du moins tout près, en Belgique : c'est d'Antoine le Guérisseur, en particulier, que nous allons parler.

    source : gallica2

    Lire le chapitre sur Louis Antoine dans le thème Louis Antoine - L'Antoinisme de ce blog


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  • LICHEN PULMONAIRE, Lobaria pulmonaria, DC. ; Sticta pulmonaria, Ach. - LICHÉNACÉES.
        Angl. Oak-lungs tree, Lungwort. - All. Lungenkraut.
        Le Lichen pulmonaire, ou Pulmonaire de Chêne, ainsi nommé de son aspect lacuneux et de l'un de ses habitat, se rencontre sur les troncs d'arbres dans l'Europe centrale et septentrionale.

    C'est un succédané du précédent [Lichen d'Islande] et sa composition, d'après John, se résume ainsi : résine, chlorophylle, extractif amer, amidon spécial, matière insoluble et sels.
        On l'emploie comme pectoral dans la phthisie pulmonaire et les bronchites, comme amer-astringent dans les hémorrhagies.
       La bière fabriquée en Sibérie avec ce Lichen passe pour efficace contre l'ictère.
       Le Lichen pulmonaire se prescrit en poudre à la dose de 4 grammes. On en donne deux fois plus en infusion ou décoction. Il entre dans le Sirop de mou de Veau. Les Anglais en font une teinture.

    Commentaires thérapeutiques du Codex medicamentarious; ou, Histoire de l'action physiologique et des effets thérapeutiques des médicaments inscrits dans la Pharmacopée française  ; Adolphe Gubler, Ernest Labbée, 1868, p.183 (Google Books)


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  •     The pharmacist is asking, “What d'ye say, your Father's confined too? Bless me, why don't he try Morrison's Pills?”. The boy replies, “Cos I dont think he knowd as they wos good things to get him out of Witecross Street Prisun!”.

        Le pharmacien demande : "Qu'est-ce à dire, votre père est aussi en prison ? Crois-moi, pourquoi n'essaye-t-il pas les Pullules Morrison ?". Le garçon replies, "Pasque, j'pense pas qu'ça peut être des bonnes choses pour le faire sortir de la Prison de Witecross Street !".

     source : www.scienceandsociety.co.uk


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  • Empoisonnement par les pilules de Morisson

        Dans le tome 10 p.722 du Journal de chimie, nous avons fait connaître l'empoisonnement d'un jeune homme par les pilules de Morisson, Morisson's pills. Voici un second exemple du danger que présente cette composition formée de crème de tartre, de gomme gutte et d'une petite quantité de rhubarbe et d'essence, sans doute de teinture d'aloïs.
        Le 9 août 1836, mistriss Rebecca Russell, habitant Hull, se trouvant légèrement indisposée, alla consulter l'apothicaire voisin, M. La Mott, qui lui prescrivit les pilules de Morisson, dont il tient le dépôt : mistriss Russell commença le 9 août à prendre les pilules à la dose de 4 À 5 par jour ; elle était arrivée, sur l'ordonnance de M. La Mott à en prendre 15 toutes les trois heures. Lorsqu'elle expira, le 22 du même mois, au milieu de souffrances atroces, en éprouvant des crampes d'estomac et des convulsions qui se faisaient ressentir dans tous les membres, la bouche répandait une salive épaisse.
        Deux chirurgiens, MM. Casson et Walworth, appelés trop tard pour donner des secours à la malade, furent chargés de faire l'autopsie du corps ; ils déclarèrent que mistris Russel était morte d'une inflammation des intestins causée par des purgations excessives. Le coroner convoqua un jury d'enquête, dont le verdict fut que mistriss Russell élait morte victime de la grossière ignorance de l'apothicaire qui l'avait soignée, et qu'il y avait lieu d'accuser Thomas La Mott d'homicide simple (Manslaughter). Le coroner lance aussitôt un mandat d'arrêt contre l'accusé qui attend en prison les prochaines assises.
        Le jugement de La Mott aura lieu en vertu d'un statut qui date de la neuvième année du règne de Georges II : il est dit dans ce statut, que le manslaugther sera puni de la déportation, de l'emprisonnement ou de l'amende, suivant les circonstances de la cause et la conscience du juge. La responsabilité médicale récemment sujet de discussion chez nous ne fait pas question en Angleterre. Un statut rendu dans la 33e année du règne de Henri III dit qu'il y a manslaugther, meurtre simple, quand la mort du patient est amenée par la négligence, l'ignorance grossière, ou les expériences téméraires du médecin, du chirurgien ou de l'apothicaire. Et dans ce cas, outre l'action publique, la loi ouvre une action en dommages-intérêts à tous ceux que la mort du patient a pu léser. (Le Droit, mardi, 13 septembre i836.)

    Journal de chimie médicale, de pharmacie et de toxicologie, p.607 (Google Books)


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  •  Mémorial du Grand-Duché du Luxembourg - Recueil officiel des marques de fabrique et de commerce (1923)


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  •     Louis Antoine sera condamné le 19 février 1901 pour avoir conseillé des drogues ou des tisanes de plantes. L'amende est de 60 francs avec sursis de deux ans, mais il doit payer les dépenses du procès s'élevant à 78,25 francs.

        Pour sa défense, il précise qu'il "prescrivait" de la "liqueur Koene ferrugineuse à enrichir le sang", il connaît la liqueur Koene "grâce à un prospectus qui a été répandu ainsi dans le pays". "Suivant mes inspirations, je fixe la dose à prendre par chaque personne et en tenant compte des instructions qui se trouvent dans le prospectus."

        Mais, il a aussi "une recette générale, la principale", un morceau de papier magnétisé à tremper dans l'eau que devra boire le malade. Il fait également des appositions de mains. Même s'il ne prend aucune rétributions pour cela, les oboles qu'il veut anonymes sont nombreuses.


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  • Procès et défense d'Antoine en 1907
    Le Père et la Mère à la sortie du Palais de justice (archives de Roland AE Collignon)

        Le 22 octobre 1907, Louis Antoine est jugé en correctionnelle sur le chef "d'exercice illégal de l'art de guérir". Il sera acquitté, sa défense convainquit les juges. Voici la dernière phrase (cité de Antoine le guérisseur et l'Antoinisme de Pierre Debouxhtay) : "Je ne dis pas que je suis guérisseur du corps. Disons plutôt que je suis guérisseur de l'âme. Je ne traite pas le corps, je traite l'âme". (Historique du Culte antoiniste, p.31)

    Une carte postale porte la mention :
        Le PÈRE pleure de joie en quittant le Palais de Justice de Liège où il vient d'être acquitté. L'Avocat général chargé de le condamner avait pris sa défense. Le jour même, cet avocat général recevait d'un adepte du PÈRE une lettre où il était dit : "Une fois l'humanité régénérée d'après les enseignements du PÈRE, le nom de M. Meyers sera glorifié. Alors, en ce temps-là. M. l'avocat général sera inscrit au panthéon d'amour et de charité, à la colonne lumineuse qui doit éclairer l'humanité."

    Procès et défense d'Antoine en 1907

    À droite il est indiqué :
    22 OCTOBRE 1907
    PÈRE. MÈRE ET LE FRÈRE DU PÈRE


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    1.     La formation de guérisseur a été abordée par un groupe d'Antoinistes. Leurs entretiens on été transcrits dans un opuscule intitulé A propos du travail moral dans les cabinets de consultation, travail de groupe à Montegnée, Culte antoiniste, Jemeppe-sur-Meuse, 1976.

        Régis Dericquebourg, en retire une information : Les participants au colloque de Montegnée estiment que déconseiller à quelqu'un de recourir à la médecine relève du "fanatisme aveugle" car il s'agit avant tout de libérer un être de la souffrance. [...] Avant de parler de l'Enseignement, il faut attendre que la souffrance diminue et que la conscience soit rassérénée. (Les Antoinistes, Brepols, p.108-109)

    Le chapitre est consultable sur HAL-SHS. Régis Dericquebourg s'appuie sur ceux-ci pour écrire La thérapie spirituelle antoiniste (1993).


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  • Entretiens de Montegnée (FaceBook Mya Delcourt)

    (source FaceBook de Mya Delcourt)

    En 1978, connu comme les Entretiens de Montegnée :

    Chers frères et soeurs,

         Parmi les personnes qui viennent chercher un peu de réconfort au Temple, beaucoup souffrent de dépression nerveuse, d'autres se découragent et sont accablés par leur vie matérielle.

         Dans son ENSEIGNEMENT, comme dans tous les grands Enseignements, le Père nous dit et nous répète que DIEU est en nous et nous le croyons sans toutefois nous y arrêter. Cependant, là est la solution à tous nos problèmes, le remède à tous nos maux. Par LUI, qui est en nous, nous pouvons tout.

         "Croire qu'un autre DIEU pourrait faire ce qui nous est impossible serait désapprouver la révélation de la puissance de la FOI, dire que les prophètes qui l'ont enseignée sont faux"

         Ce qui nous fait souffrir, c'est le manque de confiance en nous, dans les autres et par conséquent en DIEU. si nous nous en remettions à LUI pour tout, si nous nous laissions diriger par LUI sans LUI fermer la porte par notre intelligence qu "foule aux pieds la conscience"", nous arriverions toujours à mener à bien toutes nos entreprises.

         Ce manque de confiance suscite en nous la peur, l'angoisse et nous doutons de tout et ce doute provoque toutes sortes de pensées qui nous accablent, nous terrassent.

         Dans ces moments de grande détresse, nous ne devons plus lutter mais bien nous réfugier auprès de DIEU, de notre Père intérieur: LUI seul peut nous aider, nous délivrer de nos souffrances. Pensons qu'il est là dans notre coeur, ouvrons-LUI toutes grandes les portes.

         Lorsqu'une chose nous tracasse, confions-la au PERE, ne cherchons pas une solution avec notre intelligence, n'y pensons plus et bientôt elle se résoudra, nous semble-t-il, d'elle-même et cela nous paraîtra tout simple. Mais pour cela, il faut faire confiance, pleinement, entièrement, nous dire que: "Nos souffrances n'ont toutes qu'une seule et même cause, le doute qui nous montre par la vue du mal, tout opposé à la réalité."

    source : http://antoinisme.20six.fr/


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  •     En France, l'Antoinisme se développe parallèlement aux autres mouvements religieux sous la forme d'une association cultuelle loi de 1905. Bien que mentionné dans le rapport 2468 de l'Assemblée nationale où il est qualifié de mouvement guérisseur, il n'a cependant aucun des critères propres aux sectes.

        En Belgique, il est inscrit dans la liste de 1997.

        Je n'ai pas connaissance de faits inspirant la méfiance. Il semblerait qu'ils soient, au pire, de doux rêveurs.

    source : http://comines.info/antoinisme01.html


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  •     On ne peut pas quitter le site sans regarder l'étrange chapelle au clocher modeste qui se trouve derrière elle. Il s'agit du temple antoiniste de Seraing érigé en 1915 dans ce quartier ouvrier. Antoine, dit le guérisseur (Mons-Crotteux, 1876 – Jemeppe, 1912), d'abord catholique puis inspiré par le spiritisme, est à l'origine d'une sorte de religion superstitieuse qui s'implantera surtout dans les villages ouvriers de la région, puis le long du sillon industriel wallon, et à travers la France. On compte plus de 30 temples antoinistes en Belgique. Ils expriment, à leur manière la mentalité d'hommes frustres qui peinaient leur vie durant au fil d'un labeur éreintant.

    Brochure : seraing.be


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