• source : artbrut.ch

    Augustin Lesage, né le 9 août 1876 à Saint-Pierre-lez-Auchel (Pas-de-Calais), décédé le 21 février 1954, était un peintre français inclassable, rattaché au mouvement spirite, encensé par les surréalistes et finalement intégré à la Collection de l'art brut, dont il est une figure majeure.

    Il aura été mineur comme Louis Antoine, et vit sa jeune soeur et sa mère mourir avant d'entendre des voix lui annoncer "qu'il deviendra peintre". Il sera quelques temps guérisseur avant la Première Guerre mondiale. Puis rencontre le directeur de la Revue spirite, qui deveindra son mécène.


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  •     Le "Père" Antoine était un "guérisseur" dans le genre du zouave Jacob. Il opérait des cures prodigieuses. Il mourut l'an dernier à Jemmapes-lez-Liége, en Belgique.
        De ses cendres est née une religion. Le culte "Antoiniste" a ses desservants et ses adeptes, de plus en plus nombreux. La "Mère", veuve du "Père" Antoine, a hérité des vertus curatives de son mari et continue son commerce, secondée par un homme chevelu et barbu qui s'est fait une tête de prophète. C'est le père. Il est chargé d'évangéliser les masses, car la "Mère" se contente de faire des gestes.
        Les Antoinistes ont construit à Paris, à l'angle des rues Vergniaud et Wurtz, quartier de la Maison-Blanche, un petit temple. Les vitraux y sont remplacés par des carreaux blancs. Il n'y a ni croix, ni statues, ni tableaux, ni symboles religieux d'aucune sorte. À l'extérieur comme à l'intérieur, les murs sont nus, On y lit des inscriptions comme celles-ci. Sur la façade : "1919. Culte Antoiniste". Dans le temple, à l'entrée, et mise là comme une enseigne, cette autre : "Le père Antoine, le grand guérisseur de l'humanité, pour celui qui a la foi". Dans le fond, cette pensée philosophique : "Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi. C'est de la foi que naît l'amour. L'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même. Ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu, car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir ; c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité". Il n'y a point d'autels dans ce temple. Au fond, s'élève une chaire en bois très simple. Cloué au panneau de face, un cadre renferme sous vitrine, peint en blanc, un petit arbre semblable à un arbre japonais. Une inscription en lettres blanches avertit que c'est "l'arbre de la science de la vie et du mal", unique symbole du culte antoiniste. Cet arbre reparaît, découpé sur une plaque d'acier ajustée à une hampe que tient à deux mains un desservant, faisant office de bedeau. Les desservants ont un uniforme complètement noir : longue redingote austèrement boutonnée jusqu'au menton, chapeau demi haute-forme à bords plats : il a à peu près la forme de ce petit chapeau illustré par M. Alexandre Duval, avec le chic en moins.
        Ce matin, il y avait un grand nombre de curieux pour l'inauguration du temple, d'autant plus que la "Mère" devait opérer des guérisons. Une vieille femme, soutenue par deux de ses amies, se dirige vers la place destinée aux malades au pied de la chaire. Chaque pas qu'elle fait lui coûte un effort et lui arrache une plainte. Ses yeux brillent d'un éclat fiévreux. Elle marche le corps plié. On l'installe sur une chaise. Un desservant donne trois coups de sonnette espacés comme à la messe à l'élévation. Une porte s'ouvre et la "Mère" paraît, vieille dame toute vêtue de noir, propre et décente. À son chapeau est épinglé le voile des veuves. Elle monte, les mains jointes, l'escalier qui conduit à la chaire. Là, elle se raidit dans une pose extatique. Puis, lentement, ses bras se lèvent et s'écartent, tandis que ses lèvres murmurent des mots incompréhensibles. Elle joint les mains, les porte à droite puis à gauche ; enfin elle se prosterne. C'est fini. Reprenant sa figure normale, la Mère descend l'escalier de la chaire et sort. Suivie du père qui, pendant cette consultation mystique, s'était immobilisé auprès de la chaire dans une attitude inspirée, elle va s'enfermer dans une baraque en planches placée derrière le temple et pareille à ces baraques où les terrassiers de la Ville rangent leurs outils. La malade s'est levée dans un effort de toute sa volonté. Mais cette ardeur s'est éteinte aussitôt et elle part comme elle est venue, soutenue par ses compagnes. Une jeune femme prend sa place. Elle tient dans ses bras une fillette de 4 à 5 ans, d'une maigreur douloureuse. Toute la vie semble s'être réfugiée dans les yeux. Ses bras et ses jambes pendent inertes. Le corps, plié sur le bras gauche de la mère, a la souplesse d'une étoffe. Indifférente à ce qui se passe autour d'elle, elle tient ses regards fixés vers le cintre. Le trouble de la jeune femme apparaît à la pâleur cireuse du visage. À tout moment, elle essuie avec son mouchoir la sueur froide qui perle à son front. La même cérémonie se reproduit : coups de sonnette du desservant, apparition de la vieille dame, même jeu de scène sans la moindre modification. Il s'applique à tous les cas. La mère remporte son enfant qui a gardé son aspect de loque vivante. Dans l'assistance, pas la moindre manifestation. On regarde tout cela avec stupeur. L'impression d'angoisse qu'on éprouve de ce spectacle arrête l'ironie. Dehors, des groupes se forment. J'écoute un gros homme dont l'haleine fleure le rhum dire à un desservant : "Pourquoi qu'on n'irait pas, si on a la foi ?". Passant son bras sous le sien il ajoute : "Allons prendre un verre, ça nous remettra".

    Texte issu d'une note du livre de Vilfredo Pareto, Traité de sociologie générale, Volume II, 1917, Lausanne, Paris, Payot & cie, p.1025 (note 1). Cependant je n'ai retrouvé aucun journal avec cet article (les archives du journal La Liberté ne permettent pas de le retrouver à cette date)


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  • UNE VICTIME DE L'ANTOINISME. —
    Un ouvrier de Couillet, Hippolyte Debusscher.
    est venu se plaindre dimanche, à la
    police, du départ de sa femme. Celle-ci a
    abandonné mari et enfants pour se refaire
    « une vie pure » ! Elle s'est retirée, dit le
    mari, dans une maison de Roux, où les antoinistes
    se livrent au végétarisme et à l'adoration
    du Seigneur.


    L'Avenir du Luxembourg
    Organe Quotidien Catholique - Arlon
    Jeudi 30 avril 1914


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  • Le golem (גולם) est un être humanoïde, artificiel, fait d'argile, animé momentanément de vie par l'inscription EMET sur son front (ou sa bouche, selon les versions) d'un verset biblique.
    Dans la culture hébraïque, la première apparition du terme golem se situe dans le Livre des Psaumes : « Je n'étais qu'un golem et tes yeux m'ont vu » (139, 16)[1]. C'est alors un être inachevé, une ébauche. Dans la kabbale, c'est une matière brute sans forme ni contours. Dans le Talmud, le golem est l'état qui précède la création d'Adam.

    Selon d'autres sources, le rabbin qui l'a conçu était Le Maharal de Prague nommé Yehudah-Leib (Leib, de l'allemand Loewe/Lion, est le surnom judéo-allemand de Yehudah/Juda, dont le symbole de la tribu est un lion; cf. Genèse 49:9, "Gour Aryé" (= lionceau), qui est par ailleurs, le titre d'une de ses oeuvres). Son but aurait été de défendre sa communauté.
    Il lui aurait donné la vie en inscrivant EMET(H) (אמת, vérité en hébreu et un des noms de Dieu) sur son front et en introduisant dans sa bouche un parchemin sur lequel était inscrit le nom ineffable de Dieu, parfois dit Hashem(Le Nom) pour ne pas le prononcer.
    Pour le tuer, il aurait fallu effacer la 1re lettre (l'aleph) car MET(H)(מת) signifie mort. Le Golem étant devenu trop grand pour que le Rabbin puisse effacer l'aleph, Rabbi Loew lui demanda de lacer ses chaussures, ce qu'il fit. Le plan fonctionna : la créature se baissa et mit son front à portée de son créateur, le Golem redevint ce qui avait servi à sa création : de la terre glaise.
    Certains racontent que son créateur est mort, écrasé par la masse de sa créature.
    La légende veut également que ce soit Dieu qui ait demandé au Maharal de créer un « second Adam ».
    Une autre légende veut aussi que le Golem, son corps, soit entreposé - ou dormant - dans la genizah (entrepôt des vieux manuscrits hébreux, il est interdit de jeter des écrits qui contiennent le nom du très-haut) de la communauté juive de Prague, qui se trouve dans les combles de la synagogue Vieille-Nouvelle de Josefov, qui serait d'ailleurs toujours scellé et gardé.

    source : wikipedia

    Visionner la version muette de 1920 par les allemands Paul Wegener et Carl Boese : Der Golem : Wie er in die Welt kam


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  • "Laissez vingt ans une paroisse sans prêtre, on y adorera les bêtes" avait-il constaté. Sa piété, ses sermons et son zèle de pasteur ramenèrent peu à peu la ferveur religieuse dans sa paroisse. Homme de prières, il dormait très peu, il se levait tous les matins très tôt pour aller prier dans l'église glacée. Il passait des journées entières à confesser, convaincu que son pari de ramener ses paroissiens vers Dieu pouvait être gagné à condition de faire confiance à la miséricorde divine.

    Le saint curé d'Ars était déjà considéré comme un saint de son vivant tant il était dévoué à l'œuvre de Dieu. Il disposait de grâces étonnantes notamment comme confesseur. Sa charité était par ailleurs sans limite : il mangeait peu, passait des heures entières en adoration du Saint-Sacrement ; il dormait peu, surtout à la fin de sa vie, passant jusqu'à seize heures par jour à confesser ; il redistribuait tout ce qu'on lui donnait et n'hésitait pas à se démunir encore pour subvenir aux besoins de plus pauvre que lui.

    source : wikipedia


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  •     Et c'était bien d'amour qu'il était question ici. C'était l'amour qui avait entraîné le coeur d'Antoine, à la suite de son fils que la mort éloignait, dans les régions au-delà de la frontière effrayante. L'amour lui avait enseigné que son fils n'était plus dans ce corps, dans cette dépouille, ni ravi non plus dans on ne sait quelle immortalité à jamais séparée de notre monde, mais qu'il viviat encore vraiment, lui, l'être apparu dans la maison de Hamborn et baptisé du nom de Louis, l'enfant qui, par un soir d'été, en revenant de Mons, s'était plaint de ses souliers neufs. Il viviat encore, parce que rien de ce qui a réçu la vie de l'âme et a été aimé comme tel ne peut mourir. Et vivant, il continuait à aimer ses parents terrestes, il sentait qu'on l'aimait, qu'on ne l'oubliait pas, il éprouvait la tiédeur d'une pensée fidèle ainsi que de mains qui vous touchent les joues et les épaules.

    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.220

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  • Je dis ce que j'ai vu et ce que je crois
    Et qui dira que je n'ai pas vu ce que j'ai vu
    Je lui déchire maintenant la tête
    Car je suis une irrémissible brute
    Et il en sera ainsi jusqu'à ce que le temps ne soit plus le temps
    Ni le ciel, ni l'enfer, s'ils existent,
    Ne peuvent rien contre cette brutalité qu'ils m'ont imposée
    Peut-être pour que je les serve, qui sait, en tout cas pour m'en déchirer
    Ce qui est, je le vois avec certitude
    Ce qui n'est pas, je le ferais si je le dois
    Voilà longtemps que j'ai senti le vide,
    Mais que j'ai refusé de me jeter dans le vide
    J'ai été lâche comme tout ce que je vois

    Quand j'ai cru que je refusais ce monde
    Je sais maintenant que je refusais le vide
    Car je sais que ce monde n'est pas
    Et je sais comment il n'est pas
    Ce dont j'ai souffert jusqu'ici, c'est d'avoir refusé le vide
    Le vide qui été déjà en moi
    Je sais qu'on a voulu m'éclairer par le vide
    Et que j'ai refusé de me laisser éclairer
    Si on a fait de moi un bûcher
    C'était pour me guérir d'être au monde
    Et le monde m'a tout enlevé
    J'ai lutté pour essayer d'exister
    Pour essayer de consentir aux formes, à toutes les formes
    Dans la délirante illusion d'être au monde a revêtu la réalité
    Je ne veux plus être un illusionné

    Mort au monde, à ce qui fait pour tout les autres le monde
    Tombé enfin, tombé, monté dans ce vide que je refusais
    J'ai un corps qui subit le monde et dégorge la réalité
    J'ai assez de ce mouvement de lune
    Qui me fait appeler ce que je refuse et refuser ce que j'ai appelé
    Il faut finir, il faut enfin trancher avec ce monde
    Qu'un être en moi, cet être que je ne peux plus appeler
    Parce que s'il vient, je tombe dans le vide
    Cet être a toujours refusé

    C'est fait, je suis vraiment tombé dans le vide
    Depuis que tout de ce qui fait ce monde
    Vient d'achever de me désespérer
    Car on ne sait que l'on n'est plus au monde
    Que quand on voit qu'il vous a bien quitté
    Mort, les autres ne sont pas séparés
    Ils tournent encore autour de leur cadavre
    Ils tournent encore autour de leur cadavre
    Et je sais comment les morts tournent autour de leur cadavre, tournent autour de leur cadavre
    Depuis exactement trente-trois siècles que mon double n'a cessé de tourner

    Or, n'étant plus, je vois ce qui est
    Je me suis vraiment identifié avec cet être
    Cet être qui a cessé d'exister
    Et cet être m'a tout révélé
    Je le savais mais je ne pouvais pas le dire
    Et si je peux commencer à le dire
    C'est que j'ai quitté la réalité

    C'est un vrai désespéré qui vous parle
    Et qui ne connais le bonheur d'être au monde
    Que maintenant qu'il a quitté ce monde
    Et qu'il en est absolument séparé
    Mort, les autres ne sont pas séparés
    Ils tournent encore autour de leur cadavre
    Ils tournent encore autour de leur cadavre
    Je ne suis pas mort, mais je suis séparé


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  •  source : Base Joconde

       - Surtout, ne pensez pas tant, cher monsieur Antoine. Cela ne fait pas de bien, croyez-moi. Pratiquez, et vivez en paix.
       - Méfiez-vous, mon ami. Il est très dangereux de penser, quand on n'a pas assez d'instruction, pour le faire. laissez penser pour vous ceux qui savent, et n'oubliez pas que Dieu punit les orgueilleux.

    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p142-43 & p.143-44


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  • Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ne nous ressemblent-ils pas ? Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.

    Que l'un d'entre eux soit libéré de force de ses chaînes et soit accompagné vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : ne le tueront-ils pas ?.

    source : wikipedia

    --------------

    - Ils nous ressemblent, répondis-je; et d'abord, penses-tu que dans une telle situation ils aient jamais vu autre chose d'eux-mêmes et de leurs voisins que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face?
    - Et comment ? observa-t-il, s'ils sont forcés de rester la tête immobile durant toute leur vie ?

    - Et pour les objets qui défilent, n'en est-il pas de même ?
    - Sans contredit.
    - Si donc ils pouvaient s'entretenir ensemble ne penses-tu pas qu'ils prendraient pour des objets réels les ombres qu'ils verraient ?
    - Il y a nécessité.
    - Et si la paroi du fond de la prison avait un écho, chaque fois que l'un des porteurs parlerait, croiraient-ils entendre autre chose que l'ombre qui passerait devant eux ?
    - Non, par Zeus, dit-il.
    - Assurément, repris-je, de tels hommes n'attribueront de réalité qu'aux ombres des objets fabriqués.
    - C'est de toute nécessité.
    ----------
    - L'éducation est donc l'art qui se propose ce but, la conversion de l'âme, et qui recherche les moyens les plus aisés et les plus efficaces de l'opérer; elle ne consiste pas à donner la vue à l'organe de l'âme, puisqu'il l'a déjà; mais comme il est mal tourné et ne regarde pas où il faudrait, elle s'efforce de l'amener dans la bonne direction.
    - Il le semble, dit-il.
    - Maintenant, les autres vertus, appelées vertus de l'âme, paraissent bien se rapprocher de celles du corps - car, en réalité, quand on ne les a pas tout d'abord, on les peut
    acquérir dans la suite par l'habitude et l'exercice ; mais la vertu de science appartient très probablement à quelque chose de plus divin, qui ne perd jamais sa force, et qui, selon la direction qu'on lui donne, devient utile et avantageux ou inutile et nuisible. N'as-tu pas encore remarqué, au sujet des gens que l'on dit méchants mais habiles, combien perçants sont les yeux de leur misérable petite âme, et avec quelle acuité ils discernent les objets vers lesquels ils se tournent ? Leur âme n'a donc pas une vue faible, mais comme elle est contrainte de servir leur malice, plus sa vue est perçante, plus elle fait de mal.
    - Cette remarque est tout à fait juste, dit-il.

    source : http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/rep7.htm


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  • ILLUSTRATIONS DE GERMAINE ESTIVAL - FERENCZI, COLL. LE LIVRE MODERNE ILLUSTRE 1933, BROCHE.

        Germaine Estival 

        Il y a des êtres que la chance accompagne. Germaine Estival paraît
    être du nombre de ces élus. Il y a quatre ans, elle travaillait pour
    elle, peignant et dessinant, sans préoccupation de succès, au gré des
    rencontres et de son inspiration. Elle était, sous son véritable nom,
    professeur de dessin de la ville de Paris et, tout en caressant au fond
    de son coeur, le désir de percer qui est inhérent au rôle même de l'ar-
    tiste, elle ne s'agitait point, ne tentait rien pour devancer l'heure,
    ne cherchait surtout pas les motifs qui pouvaient plaire au public.
    Elle plantait son chevalet, ici et là, en son pays d'Auvergne, dans
    les Vosges ou les Alpes, quand elle était en vacances, près de son
    domicile, à Paris, durant le reste de l'année. 

        Or, le spectacle qu'elle avait de ses fenêtres était... Le Père La
    Chaise ! Elle peignit donc le Père La Chaise. Près de chez elle, était
    le quartier lépreux, erripouacré, croulant de Ménilmontaht ; elle
    peignit ce « Ménilmuche » qu'avait chanté Bruant. Elle fit aussi quel-
    ques incursions dans le quartier voisin de Charonne, que décore une
    très belle église entourée d'un bon vieux cimetière, où il paraît bon
    dormir. Que voilà, n'est-ce pas ? des sujets propres à passionner
    le bourgeois ! Eh bien, chose à peine croyable, c'est de ces peintures
    véridiques, sombres, parfois sinistres, que devait soudainement jaillir
    sa réputation. 

        Personne avant elle n'avait peint ces rues sordides, ces maisons 
    aux murs ravalés, ces architectures sans style, habitées par des gens
    qui n'ont pas lé loisir d'avoir de la spiritualité. EUe donnait à tout
    cela, cependant, une valeur d'art insoupçonnée. Elle créa, selon
    l'heureuse expression d'André Thérive, « la fonction de ce peintre
    de la nature inhumaine. » Quand elle exposa, pour la première fois,
    aux Indépendants, en 1926, on remarqua immédiatement ses envois,
    et elle eut des amateurs qualifiés. Non seulement, on goûtait ces
    aspects ignorés d'un Paris qui n'était même pas celui de la tournée
    des Grands Ducs, mais on aimait la fermeté de sa touche, la finesse
    de ses gris, la qualité de sa mise en pages, sa manière propre de faire
    chanter un blanc, un vermillon, un bleu crus, sur ces crépis suintants
    de maisons à bistros, à hôtels borgnes ou à usage de prisons. 

        C'était bien là sa vocation. Sur ces entrefaites, elle lut le Sans Ame,
    de Thérive. Thérive est un écrivain plein d'érudition et de talent ;
    il devait recueillir, au Temps, la difficile succession de Paul Souday,
    esprit d'une rare indépendance et d'une culture presque encyclopé-
    dique, et y réussir. Mais, en Thérive, le critique éclipsait le romancier.
    Germaine Estival sut comprendre ce^dernier et ce.Sans Ame, qui l'en-
    thousiasma, à juste titre — car c'est une oeuvre de pénétrante analyse,
    de vérité et de vie — lui inspira un projet d'illustrations, dont, à
    son tour l'auteur s'émerveilla. On aurait crû que Thérive avait écrit
    Sans Ame pour le crayon de Germaine Estival ! C'est une rencontre
    aussi peu commune que celle de Doré et du Balzac des Contes Drola-
    tiques, de Daniel Vierge et de Don Pablo de Ségovie, de G. Jeanniot
    et d'Adolphe, de Maurice Denis et du Fiqrelti. Aussi, quand l'artiste
    prépara sa première exposition particulière, en mai dernier, l'éminent
    critique réclama-t-il l'honneur d'écrire la préface du catalogue. 

       Cette présentation d'une jeune femme de talent par un maître
    du feuilleton littéraire, fit un bruit considérable. Ce fut un départ
    sensationnel, car tous les journaux firent écho à Thérive. Le nom
    de Germaine Estival était lancé ; le réel et original tempérament
    de l'artiste, portraitiste et paysagiste aussi bien que peintre des rues
    cachectiques, ne le laissera pas retomber. 

                CLÉMENT JANIN. 

    L'Auvergne littéraire et artistique
    7e année - N° 52 - Juin-Juillet 1930


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  •  Pour les différents nom de l'ouvrage, voir le billet suivant.

    Révélation par le Père Antoine

    Avant-propos
    Révélation des dix Principes de Dieu par le Père

    Loi de la conscience (p.1)
    L'origine de la vie (p.3)
    Le rôle de Dieu (p.4)
    La non-existence du mal (p.4)
    La sanction morale (p.11)
    La prière (p.12)
    La science et la foi (p.16)
    L'importance de la pensée (p.21)
    Cause de la variété des partis et des groupes (p.26)
    Science et les phénomènes psychiques (p.28)
    L'intelligence et la foi (p.32)
    Des diverses directions de la vie et du bonheur (p.36)
    La charité bien comprise (p.42)
    Lois dites de Dieu (p.45)
    Le désintéressement et la foi (p.51)
    Le fond et la forme (p.57)
    La foi sauvegarde contre la mauvaise pensée (p.59)
    L'amour et la solidarité (p.60)
    Etre ou paraître (p.62)
    La foi et la charité (p.79)
    La charité morale (p.80)
    Comment nous progressons (p.83)
    La foi et l'amour ne s'acquièrent que par le travail moral (p.89)
    Tout savoir c'est tout aimer (p.92)
    Le matérialiste, le fanatique et le vrai croyant (p.96)
    La solidarité (p.101)
    Le devoir impose la pratique des lois morales (p.104)
    L'efficacité des lois morales (p.115)
    Nous ne pourrions posséder ni la foi ni l'amour sans les acquérir par la pratique de la charité (p.127)
    Le moi conscient et le moi intelligent (p.139)
    L'épreuve de l'acte du bien et l'épreuve de l'acte du mal (p.145)
    La foi et le doute dans l'éducation (p.149)
    La loi humaine comparée à la loi de la conscience (p.152)
    Dieu pourrait-il avoir créé la souffrance (p.160)
    L'existence de Dieu est la négation de la matière et l'existence de celle-ci la négation de celle de Dieu (p.165)
    L'arbre de la science de la vue du bien (p.172)

    Le Couronnement de l'Œuvre révélée
    L'arbre de la science de la vue du mal (p.III)
    Le libre arbitre (p.VIII)
    Unité individuelle de l'ensemble (p.XI)
    C'est Adam et Ève qui forment la base des termes de comparaison (p.XIV)
    Apparence de la réalité (p.XVIII)
    Réincarnation (p.XXIII)
    Intelligence (p.XXV)
    L'étude de l'enseignement moral (p.XXIX)
    Le mystère: amour, intelligence et conscience (p.XXXI)
    La croyance et la foi (p.XXXXII)
    Le vrai bonheur ne résulte que du malheur (p.IL)
    Nous n'acquerrons la vérité que par notre erreur (p.LIV)
    Un dernier mot de cette révélation (p.LIX)
    Cause, développement et perfectionnement de l'être (p.LXVI)
    Mes Frères


    2 commentaires
  • Révélation des dix principes de Dieu par le Père
    Comment notre Père a commencé à guérir par la foi (p.1)
    L'intelligence humaine, comparée à L'instinct animal (p.8)
    Quelle est la conception qu'on peut se faire de Dieu ? (p.24)
    Le mystère de la réincarnation (p.33)
    La foi ne peut se tromper (p.41)
    Comment nous devons prier et pouvons progresser (p.50)
    L'incompatibilité de l'amour du monde et de l'amour de Dieu (p.64)
    Nous sommes tous des Dieux (p.84)
    La souffrance physique et la souffrance morale (p.95)
    De quelle façon pouvons-nous interpréter l'esprit ? (p.99)
    La désincarnation des enfants en bas âge (p.113)
    Le désintéressement (p.116)
    Comment nous falsifions la nature (p.122)
    La solidarité peut-elle entraîner la responsabilité (p.133)
    Comment doit-on agir dans les réunions si l'on veut respecter l'Enseignement (p.147)
    La vie est la conséquence de l'amour (p.153)
    Nous devons toujours respecter notre naturel (p.160)
    Notre foi peut-elle se communiquer à d'autres ? (p.177)
    Comment on doit interpréter tout ce qui a été révélé (p.190)
    Comment nous pourrons nous améliorer (p.203)
    Le malheur de l'un fait souvent le bonheur de l'autre (p.212)
    L'efficacité de la prière (p.220)
    De la nourriture animale et végétale (p.223)
    Cause de la variété des partis et des groupes (p.226)
    La loi humaine comparée à la loi de la conscience (p.230)
    L'amour réel anéantit toute loi (p.238)
    Les lois se réduisent toutes à l'unité (p.243)
    Arbre de la science de la vue du mal, le bien, interprété l'opposé de la réalité (p.255)
    L'arbre de la science de la vue du bien (p.330)
    La vue du mal sensibilité de l'intelligence (p.361)
    Le bien, interprété au point de vue matériel, est opposé à la réalité (p.384)
    Les dernières paroles du Père à ses adeptes (p.414)


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  •     "Roman vrai", Délivrez-nous du mal, raconte la vie de Louis Antoine, fondateur d'un culte dans la banlieue liégeoise à la fin du siècle dernier. Le livre de Robert Vivier ne se lit pas seulement par plaisir littéraire, mais parce que l'auteur y reconstitue, avec une sympathie profonde, l'itinéraire psychologique d'un homme, les moeurs et la mentalité d'un région qui fut également la sienne, un peu plus tard. Il jette aussi quelque lumière sur le phénomène passionnant que constitue la naissance d'un mouvement religieux.

    Préface de P. SEMPOUX. Lecture de Cl. GOTHOT-MERSCH.‎ ‎
    Bruxelles, Labor (« Espace Nord, n° 53 »), 1989.


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  • ¿Qué es la vida?  Un frenesí.
    ¿Qué es la vida?  Una ficción,
    una sombra, una ilusión,
    y el mayor bien es pequeño;
    que toda la vida es sueño,               
    y los sueños, sueños son.

    Qu'est-ce que la vie ? Un délire.
    Qu'est donc la vie ? Une illusion,
    Une ombre, une fiction ;
    Le plus grand bien est peu de chose,
    Car toute la vie n'est qu'un songe,
    Et les songes rien que des songes.

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_est_un_songe


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  •     Rien n'est compact pour l'être dématérialisé ; la matière qu'il a cru traverser n'existe pas, il en a surmonté l'imagination ; elle n'est qu'un rêve, elle est tombé dans l'oubli.

    La Révélation, Nous ne pourrions posséder ni la foi ni l'amour sans les acquérir par la pratique de la charité, p.132-33


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  • Enquête parlementaire visant à élaborer une politique en vue de lutter contre les pratiques illégales des sectes et le danger qu'elles représentent pour la société et pour les personnes, particulièrement les mineurs d'âge (1996)

    RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION D'ENQUETE (1)
    PAR MM. Duquesne et Willems (Partie I)

    --------
    Deuxième partie: Auditions de temoins
    II. Résumé des auditions publiques
    D. Représentants de services administratifs et d'organismes relevant des autorités fédérales ou communautaires
    E. Représentants des milieux académiques
    6. Audition de M. L. Nefontaine, collaborateur scientifique à l'ULB

    M. Nefontaine précise que la notion de "secte" est difficile à définir.

    Les quatre indices de nuisance mentionnés par le ministre de la Justice (Doc. no 313/5-95/96, p. 6) ne lui paraissent pas bien choisis, parce qu'ils peuvent s'appliquer à d'autres communautés liées à une des religions traditionnelles.

    L'intervenant ne croit pas qu'il faille élaborer une législation spécifique pour les sectes. L'établissement d'un répertoire des mouvements sectaires (cf. le rapport de la commission d'enquête française) lui paraît dangereux, parce que cela donnerait également une mauvaise image d'organisations tout à fait honorables (par exemple l'Ecole de la Rose-Croix d'or, l'antoinisme, les Hommes d'affaires du plein évangile). Par ailleurs, le fait que des gens tout à fait normaux réfléchissent et agissent au sein de groupes minoritaires suscite en effet souvent la réprobation ou pour le moins la méfiance.

    L'établissement d'une telle liste de sectes comporte aussi un risque de confusion entre les vraies sectes et les fausses sectes. Ainsi, il y a, par exemple, toute une série d'associations qui utilisent le terme " Rose-Croix " dans leur dénomination. Le fait que le nom d'une de ces associations figure, à juste titre ou non, sur une liste de sectes peut toutes les rendre suspectes. La même chose pourrait se produire pour "la Grande Loge souveraine internationale magique et théurgique de rite égyptien — Cagliostro", qui peut facilement être confondue par le grand public avec le rite de Memphis Misraïm.

    Enfin, les sectes changent aussi souvent de dénomination, ce qui rend l'établissement d'une telle liste inutile.

    L'intervenant met aussi en doute les propos que M. Gest a tenus devant la commission :

    "Le président Gest attire également l'attention sur le danger des manipulations qui peuvent se manifester. Il relate ainsi que peu avant le débat à l'Assemblée nationale sur le rapport de la commission d'enquête, des articles émanant de chercheurs du CNRS et de scientifiques ont paru dans les plus grands journaux. L'analyse a montré que les auteurs de ces articles avaient des liens assez profonds avec les sectes les plus importantes." (Doc. Chambre n° 315/5-95/96, pp. 23-24).

    Cette affirmation sans aucun fondement (qui jette la suspicion sur toute étude scientifique concernant l'une ou l'autre secte) s'inscrit, selon l'orateur, dans une véritable psychose antisecte. Le rapport Gest-Guyard présente également ce travers.

    Selon lui, l'établissement d'une liste de "sectes" aurait un effet pervers: il isolerait des groupes inoffensifs, ce qui ne ferait que renforcer la tendance sectaire.

    Les médias (et, en particulier, la télévision) devraient, eux aussi, donner une image plus nuancée des sectes qu'elles ne le font actuellement. Les témoignages d'anciens adeptes, si précieux soient-ils, doivent être traités avec circonspection.

    M. Nefontaine estime que si la première partie du rapport Gest-Guyard peut prêter le flanc à la critique, les deuxième et troisième parties dudit rapport (notamment en ce qui concerne les critères permettant de reconnaître les sectes dangereuses) sont toutefois très pertinentes.

    Certains sociologues français estiment que d'importantes associations qui luttent contre les sectes (en particulier l'ADFI et le "Centre Roger Ikor") présentent des tendances sectaires.

    Selon une étude récente de MM. Baffoy, Delestre et Sauzet, il existe également, au sein du catholicisme, des sectes dont certaines sont considérées comme dangereuses.

    [suit une courte description du fonctionnement de l'Opus Dei]

     Au sein du judaïsme, il y a aussi, selon l'intervenant, certaines déviances sectaires.

    De manière plus générale, M. Nefontaine ne croit pas qu'une secte ait déjà infiltré les institutions publiques en Belgique. Ce qui lui parait plus dangereux, c'est, par exemple, que chez les Témoins de Jéhovah, les membres soient isolés de leur famille.

    Il ne partage pas le point de vue d'Anne Morelli selon lequel il n'y aurait aucune différence entre l'Eglise et les sectes. L'Eglise est en effet publiquement présente (bien qu'on ne puisse parler de transparence absolue) dans la société.

    Contrairement à l'Opus Dei, la secte Moon et les Témoins de Jéhovah sont, à ses yeux, des organisations bien plus dangereuses.

    Il ne tient pas à se prononcer sur l'antoinisme, faute de données. Il a cependant entendu personnellement des témoignages positifs sur cette secte, notamment de personnes qui auraient été guéries tout à fait gratuitement. Peut-être la presse se fait-elle trop souvent l'écho des témoignages négatifs concernant cette organisation.

    -------------

    Deuxième partie: Auditions de temoins
    II. Résumé des auditions publiques
    G. Représentants d'associations de défense des victimes
    a. En Belgique
    4. Audition de M. Ch. Berliner, docteur en médecine et représentant de l'Association des victimes des pratiques illégales de la médecine

    Le témoin cite plusieurs exemples de pratiques médicales inacceptables:
    [...]
    — les vocations guérisseuses par la prière et l'imposition des mains (cf. la secte antoiniste, le père Tardif dans le cadre du renouveau charismatique et le père Samuel à Gosselies);
    [...]

    source : http://users.skynet.be/wihogora/r-sectes.htm

    note : il n'a plus aucune impositions des mains (il n'y avait que le Père qui faisait cela) et il est bien insisté que c'est une guérison de l'âme qui est proposée au adeptes.


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  • Temple Antoiniste de Bierset


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  • Il s'agit du dernier Temple Antoiniste consacré en BELGIQUE. Il est situé à RETINNE (FLERON), Rue de la Briqueterie, 3. Il a été consacré le 10 novembre 1968.
    Il offre certaines particularités:
    - le bâtiment n'appartient pas, comme les autres Temples, au Culte Antoiniste (Siège à JEMEPPE-sur-MEUSE) mais à l'ASBL "Les Disciples de Père et de Mère ANTOINE";
    - il correspond avec les Temples français;
    - il s'agit d'un Temple avec photos
    Mais le adeptes sont des Antoinistes comme tous les autres de BELGIQUE.
    Ils participent, notamment, aux enterrements Antoinistes organisés par les autres Temples. Certains adeptes d'autres Temples font d'ailleurs partie de cette ASBL.
    A l'origine, les offices et les lectures avait lieu dans la maison d'un adepte. Durant des années, un tronc fut installé, destiné à recevoir les oboles de ceux qui désiraient qu'un Temple soit construit.
    Le 10 novembre 1968, le Temple était terminé et prêt à accueillir les fidèles.
    Le Frère JEANNIN, du Temple de PARIS, fit même le voyage de PARIS pour assister la consécration de ce Temple. L'OPERATION dut être faites à plusieurs reprises pour permettre à tous les adeptes présents de pouvoir entrer et savourer le fluide éthéré. Plusieurs autocars français  avaient fait le déplacement.
    Actuellement, encore, le Temple de RETINNE est le but d'un voyage moral effectué, en groupes, au départ de Temples français. Le second Temple visité de la journée est souvent le Temple de BIERSET, appartenant lui au CULTE ANTOINISTE de BELGIQUE mais faisant partie des Temples "avec photos".

    source : http://antoinisme.20six.fr


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  • Ici ce sera l'Enseignement directement qui nous servira :

        H. - Autrefois, nous allions un peu partout répandre dans des conférences ce que nous avions compris de votre enseignement. On se demande pourquoi aujourd'hui vous ne préconisez plus cette propagande que l'on croyait si grandement utile. Ne voudriez-vous pas nous dire, Père, quelques mots à ce sujet ?
        Le Père. - Il est vrai que l'on donnait des conférences sur ce que l'on avait compris de la question morale, mais cette manière faire est un peu le système des partis, elle ne s'accorde pas avec le spiritualisme que nous enseignons aujourd'hui. A celui qui croirait que je continue la propagande sous une autre forme, je dois lui dire que je me borne à révéler, pour ceux qui désirent les entendre, l'amour et la loi morale.  N'agirions-nous pas contrairement à notre enseignement si, croyant rendre de bons services à certaines personnes ou à certains peuples, nous voulions leur prêcher la morale ? Ne serait-ce pas encore voir le mal en eux, nous qui enseignons qu'il n'existe pas ? Enseignons toujours dans notre milieu tout ce que nous savons et par notre propre amélioration : l'exemple avant tout ; préparons les faibles en nous montrant faibles nous-mêmes, car la morale ne plaît pas toujours. De cette façon, nos intentions ne seront plus de nous expatrier pour aller éclairer nos semblables ; par notre amour et notre manière d'agir, ce sont eux qui viendront à nous. Nous savons que généralement le monde imagine le mal, même du bien ; n'étant pas développé moralement, il prend l'effet pour la cause.

        La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.121-22


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