• L'Abeille de la Nouvelle-Orléans - 30 mars 1912

    L'ANTOINISME
            Paris, 16 mars
    Connaissez-vous l'Antoinisme ?... - L'Antoinisme ?
        Eh bien ! oui, l'Antoinisme... La religion du Père Antoine...
        Si fort que cela pourra sembler aux personnes assez sages pour rester chez elles et ne pas se mêler aux folies du temps, c'est la conversation actuellement en cours dans les milieux qui se piquent de ne pas se tenir en dehors du "mouvement", et qui ont effectivement les dispositions pour le suivre... De tous les côtés, on ne vous parle que de l'Antoinisme, les articles sur l'Antoinisme, remplissent les journaux, et, de ce qui se raconte comme de ce qui s'imprime, il résulte que la religion et le culte Antoinistes, pour une époque et des gens qui ne veulent plus de religion ni de culte d'aucune sorte, sont vraiment une jolie religion et un joli culte.
        Un vieux guérisseur belge, le fameux Père Antoine, aurait, paraît-il, rant guéri de malades depuis une trentaine d'années que le nombre de ses adeptes se serait multiplié dans des proportions colossales. Il aurait guéri les uns en les regardant, les autres en les touchant, et d'autres par correspondance... Tous ces soulagés, bien entendu, devenaient immédiatement ensuite des Antoinistes, en recrutant d'autres autour d'eux, et il y auraient ainsi à l'heure qu'il est, des centaines de milliers d'Antoinismes dans le monde entier. Ajoutez l'inévitable zèle de tout ce qui est spirite, mage, occultisme ou tourneur de tables, pour cette thérapeutique et son thérapeute, et vous aurez déjà un aperçu de l'avenir de l'Antoinisme.
        Mais ce qui ne pouvait manquer d'assurer plus solidement encore son triomphe, c'est que l'illumination antoiniste devait surtout visiter les femme, et parmi les femmes, tout particulièrement les modistes. Mon Dieu, oui, les modistes ! Le Père Antoine aime les modistes ! A cet instant même, à Paris, il y a une grande prêtresse, une initiée supérieure de l'Antoinisme, un sibylle par la bouche inspirée de laquelle parle l'âme même du "Père", et cette sibylle est un modiste. Elle travaille en chambre, interrompt la confection de ses chapeaux pour rendre ses oracles, sent tout à coup le dieu monter en elle en cassant un morceau de laiton, et de grands et graves journaux ont publié son portrait en première page... En un mot, c'est la Mère Antoine, et la Mère Antoine, quoique modiste, ne peut pas s'en tenir, décemment à la petit correspondance...
        - Alors, tout ce qui se passe en ce moment dans l'univers et devant quoi les gens sensés se sont décidés à donner leur langue au chat, serait tout simplement l'avènement de l'Antoinisme ?
        - Mais peut-être...
        - Est-ce que vous ne seriez pas d'avis que toute notre planète est devenue complètement lunatique, qu'une révolution astronomique a dû opérer à laquelle personne n'a pris garde, et que, contrairement à ce qui s'était généralement passé jusqu'ici, ce n'est plus la lune qui tourne autour de la terre, mais la terre qui tourne autour de la lune ?
        Ca, d'accord...
            UN DESABUSE.


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  • Nous devons à monsieur Jean Henrard, que nous remercions, la communication de quelques prières magico-religieuses faisant partie d'un petit carnet de guérisseur (ou guérisseuse) de la région spadoise, datant du début du 19eme siècle, destinées à guérir de certaines maladies. Les médecins étaient peu nombreux autrefois et leur assistance pouvait être onéreuse. C'est pourquoi de nombreux malades avaient recours au "savoir" de guérisseurs et guérisseuses utilisant des "secrets", c'est-à-dire des prières ainsi que des remèdes de bonne femme. Comme l'écrit Françoise Lempereur dans son livre "Du doudou au remoudou", les guérisseurs ont généralement reçu leur "don" d'un parent ou d'un ami car divers facteurs les ont prédisposés à guérir sans qu'ils en aient la volonté au départ. Ce sont pour la plupart des personnes modestes exerçant une profession banale, qui ne cherchent pas la publicité et ne se font pas payer pour le service rendu. Les maux le plus fréquemment "guéris" par ces méthodes empiriques ou magico-religieuses sont bénins, verrues, orgelet, éruptions cutanées, maux de dents ou de tête, brûlures ou coupures ; certaines maladies ressortissant à la médecine interne- calculs rénaux - jaunisse ou même maladies infectieuses et virales, comme l'érésipèle (la rose) ou le zona sont traitées parfois avec succès, par des guérisseurs dont la bonne foi ne peut être mise en doute et qui ne s'expliquent pas leur "pouvoir". Cette pratique n'a pas disparu, mais aujourd'hui le recours aux guérisseurs et à toutes les pratiques parallèles religieuses ou non est généralement postérieur à la prise de médicaments et à l'aide médicale.

    Voici maintenant ce qu'on trouve dans un petit carnet spadois. Nous avons conservé l'orthographe de ces prières.

     


    Pour les froids (refroidissements)

    Au nom du Père et du fils et du saint esprit. ainsi soit-il (4 fois)

    Pour la rose

    Bon ton de rose, je ne tai pas fait venire ici au nom du père qui nous a créé au nom du fils qui nous a racheter au nom du saint esprit qui nous a sanctifié, 3 fois.

    Pour les foulures

    Sanctus véribus sanctus véribus 4 fois.

    Pour névralgie

    Sainte efragie (sic) tu retourneras comme tu es venu au nom du Père qui nous a créé, au nom du fils qui nous a racheté, au nom du saint esprit qui nous a sanctifier.

    Pour épine

    On fait 3 fois le signe de la croix en tête.

    Pour le mal de dents

    Mal de dents tu retournera dou tu vient si vert (= si c'est un ver) il grevera (crêvera), si c'est une goute de sang elle tombera, au nom du Père qui nous a créé et du fils qui nous a racheté et du saint esprit qui nous a sanctifier.

    Pour des brulures

    Brulures arrête ton ardeur comme juda a perdu sa couleur en trahissant notre Sauveur au nom du Père qui nous a créé du fils qui nous a racheté et du saint esprit qui nous a sanctifié. ainsi soit-il.

    Pour arrêter le sang

    On fait une croit avec 2 brins d'herbes en disant erbe de tant de vertu fait voir le pouvoir que marie ta donner (t'a donné).

    Pour les coliques (= des chevaux ou des personnes)

    Mal de ventre qui vient et qui va dans le corp jument en disant des couleures on dit 5 patères et 5 avé en l'honneur des 5 plaies de N.S.J.C. Mal de ventre qui vat et qui vient dans le corp de cette personne en disant le nom et le petit nom de cette personne on dit 5 patères et 5 avé en l'honneur des 5 plaies de N.S.J.C.

    Pour des blessures

    Au nom du Père + et du fils et du Saint esprit + ainsi soit il Madame Sainte Anne qui avez enfanter la vierge laquelle enfanta Jésus Chrits nous vous invoquont Dieu+ te bénisse et guérisse (N...) pauvre créature blessée et qu'au nom de Jésus + soit renoncée blessurer rompure entrave et toute sorte de blessure qu'elle soit.

    Pour des brûlûres

    + Quand Saint Laurent sur un brassier ardent tournant et retournant vous n'étier pas souffrant + faîte moi la grâce que cette ardeure se passe + feu de Dieu perd ta chaleur comme Judas perdit sa couleur quand il trahit Jésus au jardin des Oliviers 5 pa et 5 avé.

    Pour les maladies

    " Vous direz 9 pateres et 9 avés en l'honneur de S. Bernard St Eloi, la Ste Vierge pendant 9 jours et après la neuvaine vous direz une dizaine de votre chapelet tant que la maladie dure dans le village et vous direz encore 9 paters et 9 avés en l'honneur de St Antoine, St Dona, Ste Brigitte St Loui, Ste Apolline et faire le signe de la croix sur la tête de chaque bette pendant la neuvaine" On voit qu'il s'agit ici de la maladie du bétail, de même que dans la prière suivante :

    Pour la genisse

    Faite le signe de la croix avec de l'eau bénite sur le dos de la bête et puis dire l'évangile de St Jean en la tenan(t) par les cornes. Au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu. Suit alors le texte complet de l'évangile de saint Jean qui se termine par: et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous plein de grace et de vérité et nous avons vu sa gloire qui est la gloire du fils du Père.

    Dans un "secret" pour la fièvre lente, " il faut prendre de la flanelle rouge et faire comme une médaille et mettre du camfre (camphre) et en la cousant on dit 5 pater et 5 ave en l'honneur de St Benoit et St Fièvre lente (sic) et des 5 plaies de N.S.J.C. et la mettre au cou de l'enfant en la retirant repété les mêmes paroles en la mettant regarder l'heure et le lendemain à la même heure il faut la tirer et la jeter au feu".

    Outre les prières contre les maladies de l'homme ou du bétail, on trouve enfin dans ce petit carnet un "secret" pour arrêter un essaim d'abeilles:

    " Il faut qu'il vienne vers vous. Mouche à miel je vous arrête au nom de Dieu et de la Vierge afin que tu cherche la cire et du miel pour honorer l'autel de Dieu et de la Vierge."

    Enfin deux prières sont destinées à empêcher les oiseaux de dévaster les champs.

    Pour les oiseaux qui mangent le grain

    Quand vous aurez fini vos semis, vous allé au 4 coins de votre champs et à chaque coin vous faites le signe de la croix avec le grain en disant voici pour tout les oiseaux qui pourraient entrer dans mon champs, au même moment, vous faites le signe de la croix sur vous même, quand vous avez fini, vous dite 5 pater et 5 avé en l'honneur des 5 plaies de N.S.J.C. 2 signe de croix. Vous commencez par un coin en coupant un épi. Vous vous arrêtez et vous lisez l'évangile St Jean, vous allez au deuxième puis au 3e, puis au 4e mais on ne coupe pas l'épi. Vous lisez l'évangile puis vous jeter vos 2 épis derrière (vous) sans regarder où ils tombent en disant voilà pour tout les oiseaux qui voudront entrer dans mon champs signe de croix.

    Léon Marquet.

     source : http://www.sparealites.com/


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  • Isopathie : théorie affirmant que l'organisme sécrète des anticorps à la maladie lorsqu'il est en présence de cette maladie.

    Voilà comment on proposait de guérir une pneumonie en 1898, in "Isopathie, méthode Pasteur par voie interne : démontrant la certitude et l'unité de la science médicale" / par le dr T.-J.-M. Collet (1898)


    Pneumonies. 1° Pneumonie aiguë. - Le 15 décembre 1874, à Mossoul (Mésopotamie), je fus mandé auprès de Mustapha Assen, jeune homme robuste de 24 ans, qui s'était refroidi étant en sueur, deux jours auparavant. Il avait été pris quelques heures après d'un fort frisson, suivi de fièvre, avec soif vive, perte d'appétit, céphalalgie, douleur dans le côté droit, oppression, toux et expectoration de quelques crachats visqueux et rouillés. A l'auscultation le murmure respiratoire est net, mais renforcé dans le poumon gauche ; à droite, dans la moitié inférieure environ du poumon, râle crépitant fin à l'inspiration, avec matité pectorale correspondante. Nous avons affaire à une pneumonie type du côté droit, au 1er degré. Je prends de la sécrétion pectorale dans les crachats et j'en compose la 4e dilution centésimale. J'en fais donner une cuillerée toutes les demi-heures pendant cinq heures; et pas d'autre alimentation qu'une tisane de figues et de raisins aiguisée d'un peu de jus de citron. Le 16, moins de fièvre, moins d'oppression, transpiration abondante. Le même traitement est continué, mais à la dose d'une cuilleré à soupe toutes les heures, pendant quatre heures. Le 17, le malade se sent mieux la respiration est plus facile ; il y a peu de toux, le point de côté est disparu. A l'auscultation, on entend du râle sous-crépitant de retour à l'expiration. Le traitement est encore continué, mais à la dose d'une seule cuillerée dans la journée. Tisane et lait. Le 18, le malade se trouve bien : la fièvre est disparue, la respiration est libre, le murmure respiratoire s'entend presque partout dans la partie atteinte mêlés à quelques râles muqueux assez rares. Les crachats sont aérés, à peine visqueux. La faim se fait sentir. On donne du lait et un peu d'alimentation légère: toute médication est suspendue. Le 20, le malade peut être considéré comme guéri. Après quelques jours de repos et d'atimentation progressive, il pourra reprendre ses occupations en se ménageant les premiers temps.

    N. B. Voilà un malade atteint d'une maladie grave, une fluxion de poitrine, guéri en quelques jours par une médication aussi simple que possible, répondant à toutes les indications, sans besoin d'autres médicaments adjuvants, comme cela arrive dans les médications habituelles. Quels soucis de moins et quelle sûreté !

     source : gallica2


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  • Livre II, chapitre V, Septième section

    De la nature médicatrice.

    La doctrine de la nature médicatrice, principe intelligent qui lutte contre les maladies, est d'origine hippocratique, et on la voit se continuer au sein de la science médicale, pendant la série des siècles. On la retrouve chez Proxagoras, Celse, Galien, Paul d'Égine, Fernel, Sydenham, Stahl, Baglivi, Sauvage, Boërhaave, Van Swieten, Sloll, Bordeu, Barthez. Avec des principes bien différents, vitalistes, solidistes, humoristes, pénétrés du même respect pour la parole du divin vieillard, ont juré à qui mieux mieux sur le dire du maître. Les uns furent conséquents avec eux-mêmes, les autres en contradiction formelle.
    Asclépiade, grand partisan de l'atomisme, nia les crises, l'autocratisme de la nature et son rôle toujours bienfaisant. Il fut suivi,dans sa tentative révolutionnaire, par les fondateurs du méthodisme : Thémison, Thessalus et Soranus, qui, en ramenant les divers états morbides au strictum, au laxum et au mixtum, matérialisèrent tout dans l'homme. Leur oeuvre, interrompue depuis Caelius Aurelianus, a été reprise de nos jours avec éclat par Baglivi, Hoffmann et Broussais.
    Les Arabes, comme le leur reproche avec juste raison Baglivi, n'ont guère été que de serviles imitateurs de Galien. L'invasion de la chimie dans la médecine fit oublier la nature médicatrice pour le jeu des ferments, de l'alcali et de l'acide. (Paracelse, Sylvius, etc.)
    Gulleu rejette la force médicatrice : le spasme et l'atonie lui suffisent; Haller la remplace par l'irritabilité de la libre contractile; Brown explique toutes les modifications physiologiques ou pathologiques de l'organisme, par l'excitabilité qui en est la force fondamentale (1).
    La réaction (2) est dans les maladies un fait très-fréquent, mais non universel. Son existence ordinaire, mise en rapport avec certains phénomènes appelés critiques, et que jadis on rattachait à l'expulsion de la matière morbifique , a donné lieu à la théorie de la nature médicatrice. Que faut-il en penser ?
    D'après M. Monneret : « On ne saurait méconnaître, dans le cours des maladies aiguës principalement, des efforts sympathiques, conservateurs et réparateurs, qui vont dans une direction déterminée, dont le siège est évidemment le système nerveux, et la cause le principe vital » M. Monneret est loin de MM. Hardy et Béhier, qui ne consacrent dans leur ouvrage de pathologie générale (3) aucun article spécial à la nature médicatrice. Y aurait-il donc réellement dans les maladies des efforts conservateurs et réparateurs ? Analysant le sujet pour mieux répondre à la question posée, on trouvera à côté du fait réaction, un autre élément qui a une grande importance ; je veux parler de la sympathie.

    Notre organisme, abandonnée lui-même, lorsqu'il est sous l'empire d'une affection quelconque, réagit, produit des phénomènes critiques, dus à la sympathie ou à quelque autre cause encore. C'est là une vérité d'expérience. Les anciens y reconnaissant une aptitude curative, cherchèrent à en attribuer l'honneur à une nature douée d'une certaine intelligence. En ceci, précisément, consiste leur erreur. Pour faire ici l'application du principe des causes finales, il serait nécessaire, suivant l'observation de M. Pelletan :
    « Que la force qui, dans l'organisme, produit quelquefois le rétablissement de la santé, ne fût point dans bien des cas la cause de la mort. Cette force est donc indifféremment utile et nuisible, ce qui ne permet point de l'assimiler à un principe intelligent. »
    Les anciens ont rarement omis de placer l'âge d'or à l'origine des choses; c'est dans l'espèce l'application de la méthode à priori. Il existe une force en nous qui a pu nous être utile dans certains cas ; donc elle a pour mission de nous être toujours utile, et c'est un but qu'elle poursuit avec conscience et volonté.



    (1) Pelletan, thèse de concours, 1850.
    (2) Dans toute maladie produite par les causes externes, il y a d'ordinaire impression et réaction. Ce dernier phénomène ayant paru constituer la maladie à beaucoup de vitalistes, rexpectation est devenue pour eux article de lui en thérapeutique, car ils ont cru devoir respecter une opération salutaire et une l'onction momentanée. Si la maladie n'est rien autre que la réaction, on doit en conclure qu'elle est un bien, et que le médecin, ministre fidèle de la nature, doit suivre ponctuellement et à la lettre ses observations.
       L'expectation ne me paraît pas, toutefois, la loi fondamentale de l'art de guérir :
    1° parce que la réaction n'est point constante; 2° parce qu'elle peut dépasser le but qu'elle est appelée à remplir; 3° parce que les phénomènes critiques sont loin d'avoir toujours lieu ; 4° parce que la sympathie peut aussi bien produire de mauvaises que de bonnes crises.
       En dehors du principe de vie, condition sine qua non de toutes les fonctions vitales et organico-vitales, la nature médicatrice est une abstraction réalisée, une conception chimérique. Mais qui admet le principe de vie, n'est point tenu de reconnaître l'existence de la nature médicatrice.
    (3) Je parle de la première édition, la seule que j'aie sous les yeux.

     source : gallica2


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  •     Remettons en contexte Louis Antoine : à cette époque, la médecine moderne commençait à peine, et le temps qu'elle atteigne la masse de la population, Louis Antoine était mort.

        L'article wikipedia sur la Médecine dit : "C'est à cette époque qu'ont été développés de véritables remèdes contre certaines maladies infectieuses endémiques. Cependant, le déclin de la plupart des maladies mortelles est davantage lié à l'amélioration de la santé publique et de la nutrition qu'à la médecine. Ce n'est pas avant le XXe siècle que l'application de la méthode scientifique à la recherche médicale a commencé à provoquer plusieurs innovations importantes dans le domaine médical, avec de grands progrès en pharmacologie et en chirurgie.
        Les traitement médicaux font des progrès spectaculaires avec l'invention de nouvelles classes de médicaments. Felix Hoffmann dépose le brevet de l'aspirine le 6 mars 1899. En 1909, le Nobel de médecine Paul Ehrlich invente la première chimiothérapie en créant un traitement à base d'arsenic contre la syphilis. En 1921 Frederick Banting de l'université de Toronto isole l'insuline et invente un traitement du diabète sucré. Le premier antibiotique date de 1928 avec la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming. En 1952, la découverte des neuroleptiques par Henri Laborit, Jean Delay et Pierre Deniker révolutionne la psychiatrie en permettant d'envisager une resocialisation pour des milliers d'internés. En 1957 Roland Kuhn découvre le premier antidépresseur. En 1982, J. Robin Warren et Barry J. Marshall permettent le traitement médical de l'ulcère de l'estomac en découvrant qu'il est d'origine bactérienne.
        La chirurgie cardiaque est également née pendant le siècle. En 1929 Werner Forssmann introduit un cathéter dans son propre ventricule cardiaque. Le 29 novembre 1944 c'est la première opération à cœur ouvert par Alfred Blalock de Baltimore. Le stimulateur cardiaque est inventé en 1958. En 1960 la valve cardiaque artificielle inventée par Lowell Edwards est implantée pour la première fois par Albert Starr. Christiaan Barnard réalise la première transplantation du cœur en 1967."

        Sur les médicaments, la même source dit : "Au début du XXe siècle, n'étaient considérés comme médicaments qu'une douzaine de molécules de synthèse, et une centaine de produits naturels. Au début du XXIe siècle, nous utilisons des centaines de molécules de synthèse et il ne reste que très peu de remèdes courants d'origine exclusivement naturelle. Le XXe siècle a vu l'essor des médicaments à base de molécules de synthèse produits par des laboratoires pharmaceutiques. Depuis peu les protéines, molécules du vivant sont de plus en plus utilisées comme médicament."

        L'espérance de vie en 1890 était de 43 ans pour les hommes et 46 ans pour les hommes. Ces chiffres sont des moyennes, dans le milieu ouvrier, cela devait être beaucoup moins. La pénicilline, qui est une classe d'antibiotique fut officiellement découverte en 1928. Mais aussi à l'époque, le tabac n'était pas dénigré, et l'alcool ne l'était juste parce qu'elle provoqué des "sautes d'humeur".

        Concernant la sécurité sociale, voilà ce qu'en dit le site www.socialsecurity.be : "Suite à la crise énorme qui engendra les grèves nationales de 1886, il devenait clair qu'une intervention de l'Etat était indispensable. A partir de 1891, l'Etat a accordé des subsides aux mutualités. Sur les plans financier et structurel, cette intervention de l'Etat a produit des effets positifs. Les différentes mutualités locales ont été regroupées et bénéficiaient de la sorte d'une gestion plus efficace. Ainsi se sont créées les "Unions nationales" que nous connaissons toujours. Pourtant, il s'agissait toujours d'une assurance libre et les ouvriers n'étaient pas obligés de participer.
        "La première assurance obligatoire n'a vu le jour qu'en 1903 seulement. Il s'agissait de l'assurance contre les accidents du travail. Puis, l'ensemble des assurances obligatoires s'est fortement développé durant l'entre-deux-guerres."

        On le voit, toute les personnes qui venait voir Louis Antoine pouvait mourir de la grippe, de la fièvre ou d'une bronchite très facilement, et les Antoine le savaient bien, eux qui avaient vu mourir le fils à 20 ans d'une phlébite, certainement. Souvenons-nous de la grippe espagnole, qui provoqua une mortalité plus importante en une temps record que l'avait fait la peste de 1349, et que le fait encore le sida actuellement.

        A cette époque, il fallait accepter de vivre avec la douleur, et voir mourir des proches à un âge où l'on considère que "c'est trop tôt". Les médecins ne savaient pas toujours quoi faire, et leur science, ou plutôt leur art de guérir, n'était qu'encore à ses balbutiements. Il y avait beaucoup de guérisseur à l'époque de Louis Antoine. Autant que des médecins.

        Ainsi à l'époque, qu'on aille voir un médecin ou un guérisseur, notre sort pouvait être le même, la différence est que le guérisseur parlait wallon, alors que le médecin mettait des mots compliqués en latin pour expliquer le mal. Ainsi dans sa Révélation, il peut dire : "Certains malades, en effet, peuvent avoir eu la pensée d'aller chez le médecin avant de me consulter. Si je sens qu'ils ont plus de confiance dans le médecin, il est de mon devoir de les y envoyer. S'il n'y trouvent pas la guérison, c'est que leur pensée de venir chez moi a porté obstacle dans le travail du médecin, comme celle d'aller chez le médecin a pu porter obstacle dans le mien".

        Mais Louis Antoine lui-même recourait à la matière, mais il voulait y ajouter un soutien dans l'acte de guérison. On sait que cela peut-être important dans les cas de cancer. Dans le roman vrai de Robert Vivier, on lit p.348 :
        "- Il faut que nous trouvions du feu quelque part.
        "Ils comprirent que ce qui le poussait ce n'était plus le désir d'un feu matériel. Il voulait, dans ce coin de campagne, trouver une âme humaine en qui serait caché l'amour."

         Dans la Révélation, on lit un peut plus loin : "le médecin ne peut donner que le résultat de ses études et elles ont pour base la matière. Qui recourt à lui ne songe qu'à guérir l'effet et n'a pas l'intention de s'améliorer ; la cause reste donc et le mal reparaîtra, sous cette forme ou sous une autre, parce que tout ce qui est matière ne pourrait guérir que temporairement. La guérison radicale ne s'obtient qu'en enlevant la cause qui est une plaie de l'âme et cela n'est pas de la compétence du médecin. Le malade soucieux d'avancer moralement, s'adresse à quelqu'un qui traite l'âme plutôt que le corps, qui ne s'inquiète que de la cause des maux ; il éprouve une grande satisfaction, non seulement d'être débarrassé de la souffrance mais aussi d'en connaître l'origine et de savoir combien le travail moral est efficace." (Être ou paraître, p.73)

        Mais la médecine a fait tant de progrès maintenant qu'elle est capable de détecter un problème de santé avant ses effets. La médecine va à la cause. Je pense à la mammographie qui permet de détecter un cancer du sein avant son évolution et les souffrances qui en résultent.

        A notre époque, l'effet (la conséquence) de la maladie a changé par rapport à l'époque de Louis Antoine. Mais ce qu'apporte l'Enseignement reste d'actualité, car on sait que la psychiatrie n'est pas toujours à porté de tous, et un soutien quel qu'il soit ne peut qu'être, oserai-je dire "salvateur".

         "Le médecin ne peut donner que le résultat de ses études et elles ont pour base la matière", allons donc chercher où l'on veut la guérison de son âme, auprès de gens qui nous semblent pouvoir nous l'apporter, en prenant garde que ces gens respectent notre libre-arbitre.


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  • ACCES DES ADEPTES A L'EXERCICE DU CULTE.


    Au départ, il y avait, une certaine méfiance à confier l'exercice du Culte aux adeptes ordinaires. Manifestement, l'exercice des consultations et des opérations devait être réservé au Père ANTOINE. A l'origine, c'était bien ainsi: seul le Temple de JEMEPPE – SUR – MEUSE existait et seul le Père ANTOINE opérait.

    Pourtant, dès la première Opération Générale, le 28 mars 1910, il se fait assister par Mère: le Père ANTOINE occupait la tribune et, durant le temps de l'Opération, Mère ANTOINE se tint au-dessous de la tribune, gardant les mains jointes tout au long de l'Opération.

    Le Père expliqua pour quelle raison il avait associé Mère pour faire l'Opération Générale:

    « Mère me permet d'assimiler mes fluides à des malades qui, sans elle, ne pourraient être soulagés ou guéris. Les adeptes peuvent rendre le même service, et, par leur contact, m'aider à réconforter bien des personnes qui, sans leur intermédiaire, ne seraient pas touchés et partiraient découragés. Je vous prie donc de les informer de cette révélation; ils seront heureux d'être utiles et ils profiteront du bon fluide que, grâce à eux, j'aurai pu distribuer. Vous voyez une fois de plus que rien n'est bien s'il n'est solidaire. Seulement ayez bien soin de leur dire qu'ils ne doivent rien négliger de leurs devoirs de famille pour prendre part à l'Opération, que c'est une question d'opportunité. »

    Deux remarques donc:

    1° l'assistance de Mère ANTOINE pour l'Opération Générale, n'est pas une faveur particulière qui lui serait réservée; elle préfigure, au contraire, la même possibilité pour tout adepte;

    2° le Père ne se comporte pas en gourou, il met bien en garde les adeptes qui seraient trop fervents: il ne faut pas que l'exercice du Culte leur fasse perdre de vue le respect de leurs obligations familiales.

    Nous trouvons aussi cet extrait du Développement dans le chapitre « NOUS DEVONS TOUJOURS RESPECTER NOTRE NATUREL ». Le Père ANTOINE y répond à une adepte qui se lamente parce qu'un groupe d'antoinistes a ouvert un local autonome à LIEGE. Voici ce qu'elle dit, entre autres choses: 

    « ...je me trompais, car ce n'était pas tout et il me semble aujourd'hui qu'au lieu de ramener les brebis au bercail en disant qu'elles ont fait le bien, on les a égarées davantage puisque, depuis dimanche dernier, elles ont établi un groupe à LIEGE... »

    Le Père temporise et ne songe qu'à calmer les esprits. J'ai puisé quelques passages de sa longue réponse: 

    « ...Mon Enseignement n'étant pas plus basé sur le bien que sur le mal, puisque l'un n'est pas plus réel que l'autre, je crois qu'on aurait tort de se plaindre à moi et de dire que certains adeptes agissent contrairement à ce qu'il proclame. Ne visons-nous pas ces personnes avec la vue du mal ? »

    « Si nous interprétons les choses erronément par notre fausse vue, ce mal que nous voyons dans certains adeptes n'est-il pas le bien véritable ? »

    Et, encore plus clairement plus loin: 

    « Vous me parlez de l'unité de l'ensemble, disant que ces adeptes en sortent plutôt que de s'y maintenir, puisqu'ils se divisent et tenteraient les autres à le faire également. Mais comment interprétez-vous cette unité ? Car c'est là, je crois, que vous vous trompez. Vous entendez par elle que tous les adeptes devraient s'unir et ne faire qu'un groupe, que tous devraient revêtir la robe et qu'ainsi, toute distinction disparaissant, tous seraient dans cette unité. C'est là que vous faites erreur, car si votre vue ne se porte que sur l'effet, vous serez d'autant plus divisés à la cause. La manière d'agir de ces adeptes doit vous prouver qu'ils sont dans l'unité, car c'est bien au sein de ce que vous envisagez comme telle que gît l'imperfection, puisque tous ceux qui y participeraient en vue de montrer qu'ils font le bien, ne seraient basés que sur l'apparence, ce serait la véritable imperfection tandis que, je le répète, si même vous êtes divisés à l'effet en agissant naturellement, vous ne le serez pas à la cause. »

    On découvre ainsi que, au début du Culte, certains adeptes estimaient que tout devrait se grouper au Temple de JEMEPPE. Tout groupe extérieur était considéré par ceux-ci comme des dissidences ou, en tout cas, des menaces de dissidences. Le Père remet les choses au point.

    Comme le nombre d'adeptes augmentait et que le rayonnement du Culte s'étendait bien au delà de JEMEPPE et même de la région liégeoise, la nécessité de créer de tels groupes apparut rapidement. Une question se posa rapidement aussi: comment diriger ces groupes ? Le Père ANTOINE y répond dans le chapitre « COMMENT DOOT-ON AGIR DANS LES REUNIONS SI L'ON VEUT RESPECTER L'ENSEIGNEMENT. »: 

    « J'ai déjà reçu de plusieurs groupes des lettres me demandant comment on doit faire pour être d'accord avec l'ENSEIGNEMENT. Nous le savons, nous n'en sommes encore qu'à l'aurore de sa proclamation. Pour le répandre nous en faisons la lecture dans des maisons ou dans des salles suivant l'importance des groupes; Plus grand est le nombre d'adeptes, plus il est besoin de salles indépendantes et plus aussi le silence est nécessaire; Les groupes qui se dirigeront avec amour attireront de nouveaux adhérents en proportion et des personnes dévouées et désintéressées seront heureuses de faire construire des temples; c'est en travaillant à notre amélioration que nous trouverons tout ce dont nous avons besoin, tout se résoudra à notre satisfaction, nous finirons par avoir dans chaque groupe un temple et vous savez qu'on y parle pas; nous devrions commencer dès maintenant à ne plus le faire, avant ni après la lecture. »

    Le Père reconnaît ainsi, officiellement, la nécessité d'instaurer des groupes autonomes et de construire des Temples, le Temple de JEMEPPE étant, en quelque sorte, le Temple par excellence.

    Revenons maintenant à l'exercice du Culte proprement dit et à l'intervention des adeptes. Avant la fin de l'année 1910, le Père faisait l'Opération Générale les quatre premiers jours de la semaine, à 10 Heures tandis que Mère ANTOINE faisait seule l'Opération au nom du Père , le vendredi.

    Voilà pour l'Opération Générale. Ne recevant plus personne en particulier, le Père ANTOINE avait chargé la Mère et le frère Florian DEREGNAUCOURT pour recevoir les consultants les personnes affligées qui souhaitaient être reçues en particulier.

    En plus des Opérations Générales, un adepte faisait la lecture de ( dans ) l'ENSEIGNEMENT dans le temple, le dimanche à 10 heures et un soir par semaine, le jeudi, à 19 heures 30, en 1911.

    Toutefois, après la désincarnation du Père ANTOINE, le problème de la prééminence du Temple de JEMEPPE continua à se poser. Le Temple de JEMEPPE resta longtemps le seul Temple où pouvait se faire l'Opération Générale. C'est ce qui fut rappelé à plusieurs reprise par le bulletin « L'Unitif » ( avril 1913, novembre 1913, décembre 1913 ) . Il était rappelé que l'action cultuelle par excellence était l'apanage exclusif du Premier Représentant du Père qui, lui, était unique.

    La situation se modifia seulement en 1930 ( 17 juin 1930 ) . A cette date, Mère délégua ses pouvoirs à un coadjuteur ( le Frère Narcisse NIHOUL ) . Celui-ci la remplaça à JEMEPPE, à la grande tribune, pour l'Opération Générale.

    Dès lors, logiquement, du fait que, du vivant de Mère ( Premier Représentant du Père ) un adepte pouvait, au Temple de JEMEPPE,procéder à l'Opération Générale, on ne voyait plus ce qui, pouvait empêcher les desservants de recevoir les mêmes pouvoirs. Mère invita les desservants à faire l'Opération Générale dans leurs temples comme à JEMEPPE. Mère prescrivit que l'Opération Générale soit précédée de l'annonce suivante: 

    « Le Père fait l'Opération, suivie de la lecture des Dix Principes. Celui qui a foi au Père trouvera satisfaction. » Simultanément, elle fit placer sur l'image du Père, au-dessus, l'inscription « LE PERE FAIT L'OPERATION »

     source : http://antoinisme-documentation.skynetblogs.be/


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  •     A lire et découvrir ses livres de spirites, on pourrait penser que Louis Antoine n'ai rien inventé, ou pire, qu'il aurait tout plagiait. On le voit, autant les livres d'Allan Kardec que ceux de Léon Denis ont simplement servi à Antoine pour construire lui-même sa vision du monde, aidé aussi en cela par ses expériences d'autres peuples aux autres religions, lors de ses voyages en tant qu'ouvrier métallurgique. Mais en y ajoutant quelque chose d'important : la Foi et la part de Dieu en l'homme.

        N'oublions pas que le spiritisme était à l'époque quelque chose de réserver à une population aisée, Louis Antoine l'a ramener à la hauteur des gens simples qu'il voulait aider, en impliquant la douleur pour les atteindre. De plus, la référence au christianisme disparait à la fois pour libérer la population de l'emprise de l'Eglise, et pour effacer les différence faite par la religion.

       Il y a quelque chose de complémentaire dans les deux approches : il est de notoriété que beaucoup d'antoinistes sont aussi spirites. Dans l'antoinisme, il y a une sphère spirituelle en plus. Rappelons-nous qu'au début, le mouvement s'appelait le Nouveau Spiritualisme. D'une doctrine, il a fait une philosophie, ces adpetes et Mère en ont fait une religion, en demandant par exemple s'ils pouvaient porter une lévite comme la sienne et en réfléchissant à l'avenir de son Enseignement.


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  •  source : Google Books


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  • CHAPITRE II - ELEMENTS GENERAUX DE L'UNIVERS

    2. Esprit et matière.

    21. La matière est-elle de toute éternité comme Dieu, ou bien a-t-elle été créée par lui dans un temps quelconque ?
    " Dieu seul le sait. Cependant, il est une chose que votre raison doit vous indiquer, c'est que Dieu, type d'amour et de charité, n'a jamais été inactif. Quelque éloigné que vous puissiez vous représenter le début de son action, pouvez-vous le comprendre une seconde dans l'oisiveté ? "

    22. On définit généralement la matière : ce qui a de l'étendue ; ce qui peut faire impression sur nos sens ; ce qui est impénétrable ; ces définitions sont-elles exactes ?
    " A votre point de vue, cela est exact parce que vous ne parlez que d'après ce que vous connaissez ; mais la matière existe à des états qui vous sont inconnus ; elle peut être, par exemple, tellement éthérée et subtile, qu'elle ne fasse aucune impression sur vos sens ; cependant c'est toujours de la matière, mais pour vous ce n'en serait pas. "
    - Quelle définition pouvez-vous donner de la matière ?
    " La matière est le lien qui enchaîne l'esprit ; c'est l'instrument qui le sert et sur lequel, en même temps, il exerce son action. " A ce point de vue, on peut dire que la matière est l'agent, l'intermédiaire à l'aide duquel et sur lequel agit l'esprit.

    23. Qu'est-ce que l'esprit ?
    " Le principe intelligent de l'univers. "
    - Quelle est la nature intime de l'esprit ?
    " L'esprit n'est pas facile à analyser dans votre langage. Pour vous, ce n'est rien, parce que l'esprit n'est pas une chose palpable ; mais pour nous c'est quelque chose. Sachez-le bien, rien c'est le néant, et le néant n'existe pas. "

    24. L'esprit est-il synonyme d'intelligence ?
    " L'intelligence est un attribut essentiel de l'esprit ; mais l'un et l'autre se confondent dans un principe commun, de sorte que pour vous c'est une même chose. "

    25. L'esprit est-il indépendant de la matière, ou n'en est-il qu'une propriété, comme les couleurs sont des propriétés de la lumière et le son une propriété de l'air ?
    " L'un et l'autre sont distincts ; mais il faut l'union et de l'esprit et de la matière pour intelligenter la matière. "
    - Cette union est-elle également nécessaire pour la manifestation de l'esprit ? (Nous entendons ici par esprit le principe de l'intelligence, abstraction faite des individualités désignées sous ce nom).
    " Elle est nécessaire pour vous, parce que vous n'êtes pas organisés pour percevoir l'esprit sans la matière ; vos sens ne sont pas faits pour cela. "

    26. Peut-on concevoir l'esprit sans la matière et la matière sans l'esprit ?
    " On le peut, sans doute, par la pensée. "

    27. Il y aurait ainsi deux éléments généraux de l'univers : la matière et l'esprit ?
    " Oui, et par-dessus tout cela Dieu, le créateur, le père de toutes choses ; ces trois choses sont le principe de tout ce qui existe, la trinité universelle. Mais, à l'élément matériel, il faut ajouter le fluide universel qui joue le rôle d'intermédiaire entre l'esprit et la matière proprement dite, trop grossière pour que l'esprit puisse avoir une action sur elle. Quoique, à un certain point de vue, on puisse le ranger dans l'élément matériel, il se distingue par des propriétés spéciales ; s'il était matière positivement, il n'y aurait pas de raison pour que l'Esprit ne le fût pas aussi. Il est placé entre l'esprit et la matière ; il est fluide, comme la matière est matière, susceptible, par ses innombrables combinaisons avec celle-ci, et sous l'action de l'esprit, de produire l'infinie variété des choses dont vous ne connaissez qu'une faible partie. Ce fluide universel, ou primitif, ou élémentaire, étant l'agent qu'emploie l'esprit, est le principe sans lequel la matière serait en état perpétuel de division et n'acquerrait jamais les propriétés que lui donne la pesanteur. "
    - Ce fluide serait-il celui que nous désignons sous le nom d'électricité ?
    " Nous avons dit qu'il est susceptible d'innombrables combinaisons ; ce que vous appelez fluide électrique, fluide magnétique, sont des modifications du fluide universel, qui n'est, à proprement parler, qu'une matière plus parfaite, plus subtile, et que l'on peut regarder comme indépendante. "

    28. Puisque l'esprit est lui-même quelque chose, ne serait-il pas plus exact et moins sujet à confusion de désigner ces deux éléments généraux par les mots : matière inerte et matière intelligente ?
    " Les mots nous importent peu ; c'est à vous de formuler votre langage de manière à vous entendre. Vos disputes viennent presque toujours de ce que vous ne vous entendez pas sur les mots, parce que votre langage est incomplet pour les choses qui ne frappent pas vos sens. "

     

    Un fait patent domine toutes les hypothèses : nous voyons de la matière qui n'est pas intelligente ; nous voyons un principe intelligent indépendant de la matière. L'origine et la connexion de ces deux choses nous sont inconnues. Qu'elles aient ou non une source commune, des points de contact nécessaires ; que l'intelligence ait son existence propre, ou qu'elle soit une propriété, un effet ; qu'elle soit même, selon l'opinion de quelques-uns, une émanation de la Divinité, c'est ce que nous ignorons ; elles nous apparaissent distinctes, c'est pourquoi nous les admettons comme formant deux principes constituants de l'univers. Nous voyons au-dessus de tout cela une intelligence qui domine toutes les autres, qui les gouverne toutes, qui s'en distingue par des attributs essentiels : c'est cette intelligence suprême que l'on appelle Dieu.

    source : http://spirite.free.fr/


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  •     Soudain il dut s'arrêter et se plia en deux, les traits crispés. De nouveau, cette douleur à l'estomac... Depuis des années il le connaissait, ce mal. Peu à peu la souffrance avait terni son teint, fait grisonner ses cheveux avant l'âge. A quarante-deux ans un homme devrait être dans son plus fort, surtout si, comme Antoine, il a eu la chance de pouvoir se soustraire aux durs travaux. Mais on a bien raison de le dire : la fortune n'est rien sans la santé. [...]
        Oh ! Ce n'était pas la première fois qu'il était pris de la sorte. L'autre jour encore, en traversant la cour des Tôleries Liégeoises, sa sacoche d'encaisseur au côté, il avait entendu en lui, comme si quelqu'un lui avait parlé à voix haute : "Ainsi, c'est fini, Antoine ?" Et sa vie à venir lui avait paru monotone et usée comme les pavés de la cour.
        Il allait à la poste toucher des mandats pour monsieur De Lexhy, et tandis qu'il marchait dans la rue, la sacoche au flanc, il lui semblait tout le temps qu'il y aurait eu autre chose à faire, qu'il perdait son temps. La sacoche, qui pendait tout d'un seul côté, lui paraissait si lourde, si encombrante. [...]
        Depuis sont retour de Russie, il ne pouvait plus rien supporter. Même un jour il avait battu quelqu'un, il avait dû s'expliquer devant le juge. Tout cela provenait sans doute de son état de santé. C'est ce que les gens ne comprennent pas. Un homme, sans être méchant, peut se conduire méchamment, par pure impatience, parce qu'il souffre. Pour être justes, c'est la cause que nous devrions voir, et non pas l'effet.
    [...]
        Le samedi soir, Gony lui raconta des choses qu'il avait lues à propos d'Allan Kardec, cet homme savant qu'il avait écrit le Livre sous la dictée des esprits eux-mêmes. [...]
        Soudain un doute le traversa. Ces spirites, chez qui il se disposait à aller l'après-midi même, étaient-ce des gens vraiment sérieux ? Il n'aurait pas voulu perdre son temps pour des farceurs.
        Il rentra, exprès pour en parler à Catherine.
        - Qu'allez-vous penser là ? répondit-elle. Votre ami Gony n'est pas un farceur, n'est-ce pas ?
        Elle ajouta :
        - Vous n'êtes pas bien depuis quelque temps, Antoine. Il faut tout essayer, il faut aller partout.

    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.129-130 & p.148-149


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  • March 8th, 1923.
    (J.C.D., A.C.D.)

    Pheneas speaking.
    I am an Arabian.

    The best of races.

    Thank you, dear friend. Naturally, I think so. I lived at Ur.*
    *It is stated that the lower part of Mesopotamia was settled from Arabia. Vide Browne's Story of the Jews, p. 22.

    Did you live at the time of Abraham ?

    Before then.

    Do you know Mrs. Carpenter's prophecies ?*
    *This lady had some information about the future.

    Quite well. It is all part of the scheme to dilute the world with this knowledge.

    Ought I to spread it ?

    Not yet. We will tell you when. Tell no one. There is so much I want to say, but the time is not yet.
    You can say as much as that, but do not tell the exact source yet.
    Never fear. Soon the things which are done in God's name which are cruel and wicked will not be able to exist. All shams will be swept away by then, and only truth will live. Love – love - love. England won't be like the present England then in any way.
    I am able now to keep in much closer touch with you both. Lily is very, very close to you always. It is her special duty to look after you and the children.
    God bless you, my dears. This has made me very happy. Keep peaceful. All is well.
    I fear the world is hopeless. Even after the fearful war, humanity is no better. It must change, and a new world be built up on real Christianity. This which you are preaching is the foundation of what is coming. All cruelty will vanish,
    because mankind will know and realise things then. Love will prevail, and so God's Personality will live everywhere instead of darkness. Go right on with the work you are doing, for many more must learn.

     


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  •     Raspoutine, qui se disait moine fut aussi guérisseur. Il fit partie de la secte russe des Flagellants (Khlysty). Les points centraux de la pratique de cette idéologie constituaient l'ascétisme, ou le végétarisme, et la flagellation, accompagné de transes rituelles appelées радения (radeniya), lesquelles prenaient parfois des aspects orgiaques.
        Lors de la cérémonie de transe khlysty, les participants dansent en tournant sur eux-mêmes au rythme des cantiques. Peu à peu la danse s'accélère en même temps que les chants s'affolent. Les danseurs, avec un fouet, se flagellent alors violemment les épaules, la poitrine, les bras et les mollets sans cesser la ronde infernale et atteignent l'extase orgiaque. (source : wikipedia)

        Ces préceptes nous montrent que l'ascétisme forme la base de l'enseignement des christs. L'homme, disent-ils, a une âme et un corps. L'âme est l'œuvre de Dieu, elle est sainte et pure; tandis que le corps est créé par Satan. La viande, le tabac et les excitants de toute nature sont prohibés chez les Christs. Ils épuisent leurs corps par le jeûne, par des chaînes qu'ils portent souvent, par des danses religieuses, et souvent même par des flagellations cruelles. (La Russie sectaire, N.Tsakni (source : archive.org))

     

     


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  •  source : ushmm.org


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  •   [photographie de presse][Agence Rol]

     source : gallica2


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  • source : jewishgen.org


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  •     Il se rappela un spectacle bizarre, auquel il avait assisté un jour près de Praga. Une homme, une espèce de vagabond, s'était couché sur le ventre au milieu d'un cercle de paysans attentifs, et, tournant sa tête vers le haut, sans changer la position du corps, au prix d'un effort qui lui faisait saillir les veines du cou était resté immobile jusqu'à ce qu'il perdît connaissance. Des femmes se signaient et priaient à voix haute. Antoine avait voulu se précipiter vers cette homme pour le secourir, mais Dmitri, un Russe qui l'accompagnait, l'avait retenu : "Non, laisse-le, c'est un pèlerin. Ces gens disent que Dieu a créé l'âme et le diable le corps. Ils cherchent à perdre connaissance exprès, pour délivrer l'âme. Il y en a d'autres, comme cela, qui se font suspendre par les bras à des arbres, avec des courroies." Antoine se souvenait des veines bleues, du visage d'un rouge foncé, des yeux saillants, injectés, sans regard.

    [...]

        Il se rappela Varsovie cette grande ville triste, comme il l'avait vue en arrivant, vers la fin de l'hiver. La neige n'était plus qu'un sorte de poudre brune et noire où glissaient les traîneaux, avec leurs cochers en manteau bleus à larges ceintures. Tout lui semblait étonnant, la figure des gens, leurs barbes, leurs pelisses et leurs bottes, leurs bonnets de fourrure. Une rue était pleine de juifs. Etranges, les juifs, avec leurs lévites noirs, ces longues boucles noires ou rousses encadrant leurs jours pâles. Ce qu'il en grouillait, de la vie, dans cette grande ville à la fin de l'hiver.Ce qu'il y avait de regards ! Comme tous ces regards appelaient... C'est là qu'il avait compris la première fois qu'il y a une chose qui manque aux hommes et que peut-être, tandis qu'ils la cherchaient partout, elle est cachée parmi eux. Mais comment trouver ? Il y avait de tout dans cette ville, Antoine se rappelait une place, aussi vaste qu'un champ de manoeuvres, où avaient galopé des Cosaques en longs manteaux, avec des lances comme celle de nos lanciers. Derrière eux la place était restée longtemps vide, et 'on voyait, tout au bout, une cathédrale au dôme d'or.
        Tout était embrouillé, par là. Catholiques, orthodoxes, juifs. Chacun croyait à quelque chose de différent, et tous avec la même foi. Comment comprendre cela ? Même ceux de ces gens qui étaient catholiques l'étaient d'une autre façon que nous. [...]
        Antoine le savait, lui qui avait voyagé. Les juifs, les orthodoxes, les catholiques, et aussi ces protestants d'Allemagne, tous ne désiraient qu'une chose : savoir comment vivre, pour faire leur salut. Les Allemands aussi, lorsqu'ils chantaient, et les Polonais lorsqu'ils jouaient sur leurs harmonicas : tout cela, c'étaient encore des espèces de prières.

    Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
    Ed. Labor - Espace Nord, p.132 & p.135


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  •     A l'origine, cet édifice était une simple chapelle à nef unique. Plus tard, il fut élargi par la construction d'une seconde nef et on y adjoint une tour.Détruite et reconstruite à de nombreuses reprises au cours des siècles, elle ne résista finalement pas, au XXéme siècle, au tassement de terrain causé par l'exploitation minière. Désaffectée depuis 1929, une partie fut démolie en 1945 pour faire place à l'église actuelle en néo-roman qui s'harmonise avec la tour, monument classé.
    La dernière construction a été consacrée en 1952.

     source : TrekEarth

    Jadis simple chapelle dépendant de Hollogne-aux-Pierres, elle fut en paroisse en 1842. Son lointain passé est connu grâce aux fouilles faites en 1942  et qui révèlent l'existence d'un oratoire pré-roman doté plus tard, au XIIème siècle, probablement d'une tour carrée. Cette tour est le seul vestige de l'ancienne construction. Agrandissement du choeur, de la nef et prolongement d'un nouveau choeur en 1887. Un nouveau vaisseau à trois nefs et choeur avec abside semi-circulaire fut édifié.

     source : kikirpa


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  •  

     

     

    Soutaïeff est un simple paysan russe, illettré, du gouvernement de Tver, situé au centre de la Russie. De même que la plupart des paysans de sa commune, il s'en allait à Pétersbourg gagner sa vie; maçon habile, il gagnait suffisamment d'argent dans un atelier considérable de maçonnerie.

    Depuis son jeune âge, il manifestait une grande tendance à la rêverie, à la mélancolie, et un goût marqué pour les conversations religieuses. La vie environnante ne le satisfaisait pas. La misère, l'ivrognerie, l'immoralité et le mensonge qu'il rencontrait à chaque pas, choquaient sa nature droite et honnête, et, à l'égal de beaucoup d'autres chercheurs de vérité, il se mit à réfléchir sur la question de savoir comment il fallait s'y prendre pour arranger la vie selon la morale et la religion idéale.

    Maintes fois il s'adressa aux prêtres, dont l'un, à Pétersbourg, lui conseilla de lire l'Évangile. C'était un problème impraticable pour Soutaïeff, qui ne savait pas lire. Mais la soif de la vérité l'emporta, et il se mit à étudier avec zèle. Il dut faire de grands efforts pour vaincre cette difficulté; mais une fois qu'il sut lire, il se plongea avec passion dans la lecture de l'Évangile.

    « J'achetai l'Évangile, raconte-t-il, et je me mis à L'étudier, je tâchai de le comprendre autant que mon intelligence me le permettait... Et je finis par me persuader que le mensonge régnait dans L'Église, qu'il régnait autour de moi, chez les hommes, dans les institutions, en un mot, partout. Je me mis à chercher la vraie foi, et je la cherchai longtemps... »

    A force de critiquer, de chercher la vérité, Soutaïeff en vint peu à peu à rejeter toutes les institutions des hommes, dans leurs formes actuelles. Un jour, il porta à l'église son fils, qui venait de mourir, pour le faire enterrer. Le pope lui demanda cinquante kopecks pour l'enterrement. Soutaïeff ne pouvait pas en donner plus de trente. On se mit à marchander devant le cadavre. Le père, indigné, déclara qu'un  enterrement dans ces conditions ne pouvait ouvrir à l'âme de l'enfant les portes du paradis; aussi emporta-t-il le cadavre chez Lui, et l'enterra-t-il dans sa cour. Une autre fois, le pope alla chez lui, pour baptiser un enfant qui venait de naître. Soutaïeff vint à sa rencontre, l'Évangile à la main, et chercha à lui prouver qu'on ne pouvait baptiser que les adultes, quand ils en exprimaient le désir, à l'exemple du Christ. Le prêtre, irrité, lui arracha le livre des mains, le jeta à terre. Le paysan fut terrifié de l'injure commise contre la parole du Seigneur; il détesta le prêtre à partir de ce jour, abandonna l'Église et ne fit plus baptiser ses enfants.

    Une fois dans cette voie, Soutaïeff ne s'y arrêta pas. Il se mit à critiquer et à renier tout ce qui l'entourait. Il s'indignait contre les personnes qui amassaient de l'argent, en général; contre le commerce en particulier. En observant son patron, l'entrepreneur de maçonnerie, il ne tarda pas à s'apercevoir que ce dernier falsifiait la marchandise qu'il vendait; qu'il cherchait à prendre à l'acheteur le plus d'argent possible, à tromper l'ouvrier. « Il commet ce crime, et pourquoi ? pour amasser un capital, tandis qu'un vrai chrétien n'a besoin ni de capitaux ni d'intérêts. » Soutaïeff, indigné, abandonne son métier, et revient à la campagne s'adonner à la culture de la terre, le seul travail juste et pieux.

    Pendant son séjour à Pétersbourg, à force de travail pénible, il avait fini par ramasser une somme assez considérable pour un paysan. Maintenant, cet argent lui pèse; il jette dans le fourneau les billets de banque, et distribue aux indigents les pièces en argent. Quant à lui, il n'a besoin que de ses mains, qui peuvent travailler. A la campagne, il trouve la même immoralité, le même mensonge, la même ivrognerie, en commençant par le pope, l'administrateur, et en finissant par le paysan. Soutaïeff se met alors à prêcher la morale par la parole et par l'exemple; il crée un nouvel Évangile, qui reçoit le nom d'Evangile de Soutaïeff.

     « Je ne veux pas créer une secte nouvelle, dit-il, je veux simplement apprendre aux hommes à être de vrais chrétiens. »

    Le vrai christianisme consiste dans l'amour pour le prochain. Là où l'amour est présent, Dieu est présent aussi; là où il n'y a pas d'amour parmi les hommes, la grâce de Dieu ne peut pas y être.

    Ces paroles seules expriment toute la morale, toutes lois. On dit qu'il existe sur la terre beaucoup de religions. Toul cela n'est que le résultat de la bêtise humaine; tous les hommes doivent se réunir et ne former qu'une seule religion : la religion de l'amour du prochain et de la miséricorde; ils doivent abandonner toutes les querelles au sujet des cérémonies religieuses et des formes extérieures du culte. C'est dans  cette religion-là que se trouvent la vérité et le salut.

    — Qu'est-ce que la vérité? demanda à Soutaïeff l'un de ses auditeurs.
    — La vérité, c'est l'amour dans la vie communale, répliqua avec conviction Soutaïeff.

    Toutes les manifestations extérieures de la religion et du culte ne rendent pas l'homme meilleur. Soutaïeff rejette les cérémonies religieuses comme des choses inutiles, qui ne servent qu'à cacher l'hypocrisie. Le but de la religion, c'est le perfectionnement moral; les prêtres peuvent exister, mais seulement en qualité de prédicateurs de la vérité, de défenseurs de la justice, pour donner un bon exemple.

    Nous avons déjà dit que Soutaïeff avait enterré lui-même un de ses enfants, qu'il avait refusé d'en baptiser un autre jusqu'à sa majorité; de même, lorsque le moment vint de marier sa fille, il fit venir le fiancé de Pétersbourg, et donna lui-même la bénédiction nuptiale, exhortant les jeunes époux à mener une vie morale et juste.

    Soutaïeff et ses adeptes ne croient ni au diable ni aux anges; ils rejettent également tout mysticisme et toute superstition, ainsi que la foi dans l'invisible et le surnaturel.

    Parmi les saints, ils ne respectent que ceux qui ont donné un exemple de bonté et de moralité. Soutaïeff n'a pas d'idée bien nette sur la vie future, pour laquelle il est très-indifférent, d'ailleurs.

    Le paradis doit se réaliser sur cette terre, lorsque la vérité et l'amour triompheront. Ce qui se passera là, dit-il en montrant le ciel, je ne puis le dire, n'y ayant jamais été; peut-être qu'il n'y a rien d'autre que des ténèbres éternelles.

    Nous ne devons nous préoccuper que du bonheur et de la justice sur cette terre.

    La question de la régénération morale de l'homme est étroitement liée à la question économique et sociale. Le péché principal, l'erreur de l'homme, c'est de vouloir faire de la terre une propriété particulière : de là l'inimitié, la haine, la jalousie, la misère. Pour délivrer les hommes «le toutes ces misères, de ce « péché », il esl indispensable d'établir la propriété commune d'abord pour la terre, comme étant la source de toute richesse; puis, pour tout le reste. La propriété privée est la source de tous les malheurs, de toutes les imperfections morales : le partage des biens est donc indispensable; il faut que les propriétaires rendent la terre dont ils se sont emparés d'une manière arbitraire, et qu'ils se mettent à travailler comme tout le monde, pour gagner leur vie. C'est alors seulement que régneront la paix, l'amour et la fraternité.

    Mais comment réaliser tout cela? Soutaïeff rejette toute violence, toute lutte les armes à la main ; il est profondément convaincu de l'influence que l'on exerce en prêchant l'amour et l'équité, ainsi que de la conversion graduelle de tous les hommes.

    Si on lui demande ce qu'il faut faire si les riches refusent de restituer la terre, Soutaïeff répond :

    — On peut les convaincre; ils finiront par comprendre que leur vie n'est que mensonge et injustice, et par la renier eux-mêmes. Quant à ceux qui persisteront clans le mal, ils ne seront pas reçus dans la communauté des fidèles. La suppression de la propriété sur la terre, et l'organisation d'une vie communiste, amèneront nécessairement avec elles la suppression des capitaux personnels, des intérêts, du commerce et de l'argent.

    La guerre et les soldats deviendront alors complètement inutiles; les hommes de toute nationalité, de toute religion, sont frères et les enfants du même père, le Créateur de l'univers; pourquoi se querelleraient-ils ? Personne ne nous attaquera si nous sommes pleins d'amour et de miséricorde.

    [...]

    Soutaïeff est particulièrement intéressant pour nous, parce qu'il représente le type du sectaire rationaliste avec ses croyances, son idéal de bien et de moral, son éternelle recherche de la vérité, ses transitions du doute maladif et douloureux à l'enthousiasme le plus fanatique.

    Souvent après de longues discussions, raconte Prougavine, il était assis, plongé dans des réflexions profondes, les yeux fixés dans le lointain.

     « Si quelqu'un pouvait me dire, s'écriait-il tout à coup au milieu de ses réflexions, en quoi je me trompe, et où est la vérité, je lui donnerais toute ma vie, je deviendrais son esclave! »

    Mais le doute disparaît, la foi dans l'homme qui est sorti pur des mains de son Créateur, la foi dans la régénération morale, dans la réorganisation d'une vie nouvelle fondée sur l'amour et la fraternité générale, — cette foi prend le dessus, et le sectaire s'adonne de nouveau à ses prédications fanatiques :

    « Tu donneras ton âme pour ton prochain », a dit Jésus-Christ. « Allez, et prêchez la vérité, dit Soutaïeff. On nous persécutera, on nous jugera. — Qu'ai-je à craindre du tribunal ? On me mettra en prison, on m'exilera au Caucase, en Sibérie? Je trouverai partout des hommes prêts à écouter la parole de la vérité; je n'ai pas peur des souffrances corporelles, je n'ai même pas peur de la mort, pourvu que mon âme reste pure! — Qu'on me saisisse, que l'on m'enterre tout vivant, — je suis prêt, je veux souffrir pour la vérité, pour mes frères ! »

     

    source : archive.org


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  • 1910 fondé à Jemeppe-sur-Meuse (Belgique) par Louis Antoine dit le Père, ouvrier mineur (1846-1912). Culte fondé sur la foi, le désintéressement, le respect de toutes les croyances et l'amour du prochain, sur la prière qui consiste en l'élévation de la pensée. Croient à la réincarnation comme étant le loi de l'évolution des êtres. Temples : Belgique 31, France 33 ; nombreuses salles de lecture en divers pays. Adeptes : 2 500 à 3 000, revêtus du costume religieux antoniste et chargés d'assurer le travail moral que comporte l'activité du culte. Pratiquants : 150 000 (France 100 000).

    source : Quid 2001, p.540, c


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  • A partir de ce jour-là, et pendant près de trois années, le Maître monta à la tribune du temple chaque dimanche, pour révéler le nouveau spiritualisme.
        Il enseignait que la maladie, la souffrance physique vient d'une cause qui est dans l'esprit. Mais cette cause n'est jamais un mal. Le mal n'existe pas. C'est notre intelligence qui, ne voyant que le monde de la matière, juge telle ou telle chose comme un mal. Or, le monde de la matière n'est que l'effet du vrai monde, le monde de l'esprit, le monde de Dieu. Dans ce monde-là, nous avons un guide qui nous conduit : c'est la conscience. Celle-ci ne voit le mal en rien, elle nous apprend à aimer, à triompher du côté matériel qui est en nous, et à nous rapprocher ainsi de Dieu, par la route de l'épreuve, au long de nos existences successives.
        Ainsi, le petit houilleur de Mons, après être devenu, suivant son rêve d'enfance, une guérisseur des corps, avait fini par se transformer en un guérisseur des âmes. Non pas seulement un consolateur, qui soulage cette âme-ci et celle-là : il avait trouvé un moyen de guérir à jamais l'humanité tout entière de sa vraie et unique maladie. Il avait découvert cette maladie : c'est la matière, c'est la vue du mal.

            Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
            Ed. Labor - Espace Nord, p.304


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