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Par antoiniste le 28 Juillet 2009 à 15:45
Lorsque j'étais dans la ville de Bénarès sur le rivage du Gange, ancienne patrie des bracmanes, je tâchai de m'instruire. J'entendais passablement l'indien; j'écoutais beaucoup et remarquais tout. J'étais logé chez mon correspondant Omri; c'était le plus digne homme que j'aie jamais connu. Il était de la religion des bramins, j'ai l'honneur d'être musulman : jamais nous n'avons eu une parole plus haute que l'autre au sujet de Mahomet et de Brahma. Nous faisions nos ablutions chacun de notre côté; nous buvions de la même limonade, nous mangions du même riz, comme deux frères.
Un jour, nous allâmes ensemble à la pagode de Gavani. Nous y vîmes plusieurs bandes de fakirs, dont les uns étaient des janguis, c'est-à-dire des fakirs contemplatifs, et les autres des disciples des anciens gymnosophistes, qui menaient une vie active. Ils ont, comme on sait, une langue savante, qui est celle des plus anciens bracmanes, et, dans cette langue, un livre qu'ils appellent le Veidam. C'est assurément le plus ancien livre de toute l'Asie, sans en excepter le Zend-Avesta.
Je passai devant un fakir qui lisait ce livre. "Ah! malheureux infidèle! s'écria-t-il, tu m'as fait perdre le nombre des voyelles que je comptais; et, de cette affaire-là, mon âme passera dans le corps d'un lièvre au lieu d'aller dans celui d'un perroquet, comme j'avais tout lieu de m'en flatter." Je lui donnai une roupie pour le consoler. A quelques pas de là, ayant eu le malheur d'éternuer, le bruit que je fis réveilla un fakir qui était en extase. "Où suis-je? dit-il. Quelle horrible chute! je ne vois plus le bout de mon nez : la lumière céleste est disparue. - Si je suis cause, lui dis-je, que vous voyez enfin plus loin que le bout de votre nez, voilà une roupie pour réparer le mal que j'ai fait; reprenez votre lumière céleste."
M'étant ainsi tiré d'affaire discrètement, je passai aux autres gymnosophistes : il y en eut plusieurs qui m'apportèrent de petits clous fort jolis, pour m'enfoncer dans les bras et dans les cuisses en l'honneur de Brahma. J'achetai leurs clous, dont j'ai fait clouer mes tapis. D'autres dansaient sur les mains; d'autres voltigeaient sur la corde lâche; d'autres allaient toujours à cloche-pied. Il y en avait qui portaient des chaînes, d'autres un bât; quelques-uns avaient leur tête dans un boisseau : au demeurant les meilleures gens du monde. Mon ami Omri me mena dans la cellule d'un des plus fameux; il s'appelait Bababec : il était nu comme un singe, et avait au cou une grosse chaîne qui pesait plus de soixante livres. Il était assis sur une chaise de bois, proprement garnie de petites pointes de clous qui lui entraient dans les fesses, et on aurait cru qu'il était sur un lit de satin. Beaucoup de femmes venaient le consulter; il était l'oracle des familles; et on peut dire qu'il jouissait d'une très grande réputation. Je fus témoin du long entretien qu'Omri eut avec lui. "Croyez-vous, lui dit-il, mon père, qu'après avoir passé par l'épreuve des sept métempsycoses, je puisse parvenir à la demeure de Brahma? - C'est selon, dit le fakir; comment vivez-vous? - Je tâche, dit Omri, d'être bon citoyen, bon mari, bon père, bon ami; je prête de l'argent sans intérêt aux riches dans l'occasion; j'en donne aux pauvres; j'entretiens la paix parmi mes voisins. - Vous mettez-vous quelquefois des clous dans le cul? demanda le bramin. - Jamais, mon révérend père. - J'en suis fâché, répliqua le fakir : vous n'irez certainement que dans le dix-neuvième ciel; et c'est dommage. - Comment! dit Omri, cela est fort honnête; je suis très content de mon lot : que m'importe du dix-neuvième ou du vingtième, pourvu que je fasse mon devoir dans mon pèlerinage, et que je sois bien reçu au dernier gîte? N'est-ce pas assez d'être honnête homme dans ce pays-ci, et d'être ensuite heureux au pays de Brahma? Dans quel ciel prétendez-vous donc aller, vous, monsieur Bababec, avec vos clous et vos chaînes? - Dans le trente-cinquième, dit Bababec. - Je vous trouve plaisant, répliqua Omri, de prétendre être logé plus haut que moi : ce ne peut être assurément que l'effet d'une excessive ambition. Vous condamnez ceux qui recherchent les honneurs dans cette vie, pourquoi en voulez-vous de si grands dans l'autre? Et sur quoi d'ailleurs prétendez-vous être mieux traité que moi? Sachez que je donne plus en aumônes en dix jours que ne vous coûtent en dix ans tous les clous que vous vous enfoncez dans le derrière. Brahma a bien à faire que vous passiez la journée tout nu, avec une chaîne au cou; vous rendez là un beau service à la patrie. Je fais cent fois plus de cas d'un homme qui sème des légumes, ou qui plante des arbres, que de tous vos camarades qui regardent le bout de leur nez ou qui portent un bât par excès de noblesse d'âme." Ayant parlé ainsi, Omri se radoucit, le caressa, le persuada, l'engagea enfin à laisser là ses clous et sa chaîne et à venir chez lui mener une vie honnête. On le décrassa, on le frotta d'essences parfumées, on l'habilla décemment; il vécut quinze jours d'une manière fort sage, et avoua qu'il était cent fois plus heureux qu'auparavant. Mais il perdait son crédit dans le peuple; les femmes ne venaient plus le consulter; il quitta Omri, et reprit ses clous, pour avoir de la considération.
Voltaire, Lettre d'un Turc sur les fakirs et sur son ami Bababec, 1750
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Par antoiniste le 28 Juillet 2009 à 10:17
Nasreddin Hodja, à sa manière, choisit entre rêve et réalité. Son fils lui dit un jour :
- Cette nuit, j'ai rêvé que tu me donnais cent dinars.
- C'est parfait, lui dit son père. Comme tu es un enfant très sage, tu peux garder ces cents dinars. Achète-toi ce que tu voudras.
Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs, Contes philosophiques du monde entier
France Loisirs, Paris, 1998 (p.75)
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Par antoiniste le 23 Juillet 2009 à 12:02
Vx, littér., dans le domaine intellectuel ou mystique. Action de jouir. Cette fruition des grâces dont la communauté de Solesmes a été investie (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 23) :
Gratuité du don. Don sans conteste. Abandon du souci mortel. Ô fruition paradisiaque de tout instant! à participer à cette immensité de bonheur, oui, je sens que vous m'invitez, seigneur!
Gide, Journal, 1916, p. 600.REM.Fruitif, ive, adj. Qui donne la jouissance. Union fruitive. L'« homoeose » ou assimilation d'essence, ou union fruitive, dont parlent les mystiques (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 28).Prononc. : [fʀɥisjɔ̃]. Étymol. et Hist. xive s. fruicion (Miracle de un marchant et un larron ds Mir. de N.D., éd. G. Paris et U. Robert, t. 2, p. 92). Empr. au lat. chrét. fruitio « jouissance » (dér. de frui « jouir de, avoir la jouissance de »).
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Par antoiniste le 23 Juillet 2009 à 12:01
Luis Andrew Martinez commonly known as Andrew Martinez, was an activist who achieved fame at the University of California, Berkeley, where he was known as The Naked Guy.
Early fame
Martinez was a high school football player when he attended Monta Vista High School in Cupertino, California.
Martinez attended classes at University of California, Berkeley. In September 1992, his second year in college, he began appearing naked in public and led a campus "nude-in" to protest social repression. Campus police first arrested him that fall for indecent exposure when he jogged naked near southside dormitories late on a Saturday night. The county prosecutor refused to prosecute, concluding that nudity without lewd behavior was not illegal. The university then banned nudity on campus. Martinez began strolling around campus naked, citing philosophical reasons. He explained that when he dressed in expensive, uncomfortable, stylish, "appropriate" attire, he hid the fact that his personal belief was that clothes were useless in his environment except as a tool for class and gender differentiation.
Martinez wrote a 1992 guest column in The Oakland Tribune: "When I walk around nude, I am acting how I think it is reasonable to act, not how middle-class values tell me I should act. I am refusing to hide my dissent in normalcy even though it is very easy to do so." Martinez, who typically attended classes wearing only sandals and a backpack, became a cause célèbre at the university for a while, sparking a number of nude-ins on campus and performances by the Bay Area nudist group the X-Plicit Players. He appeared on national talk shows, was profiled in a photo essay in Playgirl and was parodied in the 1994 college comedy PCU. Although UC Berkeley never acknowledged a social conservative rationale for dealing with Martinez, the school eventually recognized a feminist argument raising sexual harassment concerns, and accordingly issued its "Policy Statement Concerning Public Nudity and Sexually Offensive Conduct" on December 7, 1992.
Then neither employed nor furthering his education, Martinez continued living in Berkeley, and was arrested for public nudity by the city. He fought those charges and won. For many months, it was legal to walk around nude in Berkeley and he went further, attending a City Council meeting naked. The city adopted an anti-nudity ordinance in July 1993. Martinez and some of his supporters then showed up at a City Hall meeting in the buff and he became the first person arrested under new city ordinance. He pleaded guilty to the misdemeanor charge and got two years’ probation.
Later life
After his legal matters were settled, Martinez traveled to Europe, studied judo, and began to write a manuscript about his experiences. After his return and continued unemployment, he began to manifest symptoms of mental illness and he spent much of the decade following his national fame moving among halfway houses, psychiatric institutions, occasional homelessness, and jail, but never getting comprehensive treatment, his family said. Martinez showed signs of schizophrenia and was prescribed medication, but with little improvement. "It was an endless cycle of trying to get answers but never getting any," said his mother. "It was endless, endless, endless."
On January 10, 2006, Martinez was arrested after a fight at a halfway house and charged with two counts of battery and one count of assault with a deadly weapon. He was placed in maximum-security custody in Santa Clara County Jail in San Jose.
The last time Martinez's mother saw her son was three weeks before his death when she visited him in jail. "He was sad. He was tired. He said he had enough", she said. "I alerted everyone, but nothing happened". On the evening of his death a guard checked on him at 11 p.m. and he was fine, but a few minutes later other inmates reported hearing sounds coming from his cell. An officer returned at 11:19 and found Martinez unconscious. The 33-year-old Martinez was found with a plastic bag cinched around his head. He was taken to Valley Medical Center, where he was pronounced dead of apparent suicide on May 18, 2006. Martinez's funeral was held May 25. A memorial for him was held May 27 at People's Park, in Berkeley. On November 12 of that year, a public memorial was held at a community recreation center in Cupertino.
In 2009, his mother Esther Krenn settled a wrongful death lawsuit against Santa Clara County, which paid her $1 million and altered its policies so that family members would be notified in the event of a suicide attempt.
source : http://en.wikipedia.org/wiki/Andrew_Martinez
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Par antoiniste le 18 Juillet 2009 à 17:04
Un site à découvrir et explorer longuement :
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Par antoiniste le 18 Juillet 2009 à 16:22
Tout animal est supérieur à l'homme par ce qu'il y a en lui de divin, c'est-à-dire par l'instinct. Or, de tous les animaux, le Chat est celui chez lequel l'instinct est le plus persistant, le plus impossible à tuer. Sauvage ou domestique, il reste lui-même, obstinément, avec une sérénité absolue, et aussi rien ne peut lui faire perdre sa beauté et sa grâce suprême. Il n'y a pas de condition si humble et si vile qui arrive à le dégrader, parce qu'il n'y consent pas, et qu'il garde toujours la seule liberté qui puisse être accordée aux créatures, c'est-à-dire la volonté et la résolution arrêtée d'être libre. Il l'est en effet, parce qu'il ne se donne que dans la mesure où il le veut, accordant ou refusant à son gré son affection et ses caresses, et c'est pourquoi il reste beau, c'est-à-dire semblable à son type éternel.
Théodore de Banville, Le Chat (1882)
source : Bibliothèque électronique de Lisieux (www.bmlisieux.com)
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Par antoiniste le 18 Juillet 2009 à 15:42
Nos actes les plus sincères sont aussi les moins calculés; l'explication qu'on en cherche après coup reste vaine.
André Gide, Si le grain ne meurt,
éd. Gallimard, 1997,
partie II, chap. 2
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Par antoiniste le 18 Juillet 2009 à 15:09
- Bonjour ! C'est la réception ? J'aimerais parler avec quelqu'un à propos d'un patient qui se trouve chez vous. J'aurais souhaité connaître son état de santé, savoir s'il va mieux ou si son problème s'est aggravé.
- Quel est le nom du patient ?
- Il s' appelle Jean Dupont et il est à la chambre 302.
- Un instant je vous prie, je vous passe l' infirmière.
après une longue attente :
- Bonjour, ici Françoise l'infirmière de service. Que puis-je pour vous ?
- j'aimerais connaître l'état du patient Jean Dupont de la chambre 302.
- Un instant je vais essayer de trouver le médecin de garde.
Après une plus longue attente :
- Ici le Dr. Jean, le médecin de garde ; je vous écoute.
- Bonjour Docteur, je voudrais savoir quel est l'état de Monsieur Jean Dupont, qui se trouve chez vous depuis 3 semaines à la chambre 302.
- Un instant, je vais consulter le dossier du patient.
après encore une autre attente :
- Huuuummm, le voici : il a bien mangé aujourd'hui, sa pression artérielle et son pouls sont stables, il réagit bien aux médicaments prescrits et normalement on va lui enlever le monitoring cardiaque demain.
Si tout continue comme ça encore 48 heures, son médecin signera sa sortie d'ici le Week-end.
- Aaahhh ! Ce sont des nouvelles merveilleuses ! Je suis fou de joie. Merci.
- Par votre façon de parler je suppose que vous devez être quelqu'un de très proche, certainement de la famille ?
- Non, Monsieur ! Je suis Jean Dupont moi-même et je vous appelle du 302 ! Tout le monde entre et sort ici de ma chambre et personne ne me dit rien. Je voulais juste savoir comment je me porte.
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Par antoiniste le 17 Juillet 2009 à 16:03
Un jour qu'il faisait nuit, je dormais éveillé,
Tout debout dans mon lit, sans avoir sommeillé,
Les yeux fermés, je vis le tonnerre en silence
Par des éclairs obscurs annoncer sa présence.
Tout s'enfuit, nul ne bouge, et ce muet fracas
Me fit voir en dormant que je ne dormais pas.
Baron de La Pointe & Eugène Le Gai, Dictionnaire des calembours et des jeux de mots, lazzis, coqs-à-l'âne, quolibets, quiproquos, amphigouris, etc.
article Amphigouri
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Par antoiniste le 17 Juillet 2009 à 11:10
Muzil passa une matinée à l'hôpital pour faire des examens, il me raconta à quel point le corps, il l'avait oublié, lancé dans les circuits médicaux, perd toute identité, ne reste plus qu'un paquet de chair involontaire, brinquebalé par-ci par-là, à peine un matricule, un nom passé dans la moulinette administrative, exsangue de son histoire et de sa dignité. On lui glissa par la bouche un tube qui alla explorer ses poumons.
Hervé Guibert, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, p.32
Folio n°2366, Editions Gallimard, Paris, 1990.
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Par antoiniste le 17 Juillet 2009 à 11:09
« Les souvenirs du bonheur passé sont les rides de l’âme. »
— Xavier de Maistre, Expédition nocturne autour de ma chambre
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Par antoiniste le 6 Juillet 2009 à 22:10
Le désir de tous les coeurs pieux a été de s'unir avec le Seigneur dans un amour que nul langage ne peut décrire.
Charles Schmidt, Essai sur les mystiques du quatorzième siècle (1836), p.32
source : GoogleBooks
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Par antoiniste le 6 Juillet 2009 à 22:10
Et celui qui fait du mal à son voisin, je l'affligerai et je répandrai sur lui toutes sortes d'épreuves et de calamités. O Moïse, comme tu en useras envers ton voisin, ainsi en userai-je avec toi. Si vous êtes miséricordieux les uns envers les autres, je serai miséricordieux avec toi. Mais si tu es fâché avec ton voisin, alors je serais fâché avec toi et je ne te pardonnerai pas et je lui ferai du mal. Je répandrai sur lui toutes sortes de maux.
La Conversation de Moïse, Rétribution de l'altruisme
Steven Kaplan, Les Falashas, Anthologie, p.101
Editions Brepols, Fils d'Abraham, 1990
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Par antoiniste le 6 Juillet 2009 à 18:51
Ainsi le sentiment de notre dépendance sert à notre consolation... quelque malheureux que soient les mortels, quand ils ont invoqué les Dieux, ils sont plus tranquilles... Mais cette injuste confiance trompe ceux qui font des voeux insensés.
Jean-Jacques Rousseau, Pygmalion, scène lyrique (1878)
source : archive.org
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Par antoiniste le 6 Juillet 2009 à 18:39
Mon grand-père avait coutume de dire : " La vie est étonnamment brève. Dans mon souvenir elle se ramasse aujourd'hui sur elle-même si serrée que je comprends à peine qu'un jeune homme puisse se décider à partir à cheval pour le plus proche village sans craindre que - tout accident écarté - une existence ordinaire et se déroulant sans heurts ne suffise pas, de bien loin, même pour cette promenade. "
Franz Kafka, La métamorphose et autres nouvelles
10 - Le plus proche village, p.151
Folio, Paris
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Par antoiniste le 6 Juillet 2009 à 18:32
La beauté de Julie s'est installée tout de suite aux quatre coins de la pièce, devenue silencieuse et inutile. Son oeil, d'une somptuosité hagarde, s'est placé au centre du groupe. Il prenait naissance au chat, mais sans aboutir à aucune forme connue. Ses lueurs, d'une eau rare, semblaient tourner sur elles-mêmes, en passant du vert au gris, puis au bleu, sous les cils sombres. C'est un fragment révulsé de la nuit. Un oeil d'anti-pietà : il pouvait se river indéfiniment sur je ne sais quel phallus dressé et liturgique, pour ne s'en détacher que crevé. Je dis tout cela, mais je maintiens qu'il est indescriptible.
Marcel Moreau, Julie ou la dissolution, p.23
Editions Labor, Espace Nord, Bruxelles, 2003
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Par antoiniste le 6 Juillet 2009 à 17:04
Pastorale
Lennaert Nijgh / Boudewijn de Groot
Mijn hemelblauw met gouden hallen,
mijn wolkentorens, ijskristallen.
Kometen, manen en planeten,
aah alles draait om mij.
En door de witte wolkenpoort
tot diep onder de golven boort
mijn vuur, mijn liefde zich in de aarde.
En bij het water speelt een kind
en alle schelpen die het vindt
gaan blinken als ik lach.
Ik hou van je warmte op mijn gezicht,
ik hou van de koperen kleur van je licht.
Ik geef je water in mijn hand
en schelpen uit het zoute zand.
Ik heb je lief, zo lief.
Ik scheur de rotsen met mijn stralen,
verdroog de meren in de dalen.
En onweersluchten doe ik vluchten
aah als de regen valt.
Verberg je ogen in mijn hand
voordat mijn glimlach ze verbrandt,
mijn vuur, mijn liefde, mijn gouden ogen.
Het is beter als je nog wat wacht,
want even later komt de nacht
en schijnt de koele maan.
De nacht is te koud, de maan te grijs.
Toe neem me toch mee naar je hemelpaleis.
Daar wil ik zijn alleen met jou
en stralen in het hemelblauw.
Ik heb je lief, zo lief.
Als ik de aarde ga verwarmen,
laat ik haar leven in mijn armen.
Van sterren weefde
ik het verre aah, het Noorderlicht.
Maar soms ben ik als kokend lood,
ik ben het leven en de dood,
in vuur, in liefde, in alle tijd.
Mijn kind, ik troost je, kijk omhoog,
vandaag span ik mijn regenboog.
Die is alleen voor jou.
Nee nooit sta ik een seconde stil.
Geen mens kan mij dwingen wanneer ik niet wil.
Geen leven dat ik niet begon.
Je kunt niet houden van de zon.
Ik wil liever branden, neem me mee,
wanneer je vanavond gaat slapen in zee
en vliegen langs jouw hemelbaan,
ik wil niet meer bij jou vandaan.
Ik heb je lief, zo lief.
Ik heb je lief, zo lief.
Ik heb je lief, zo lief.
Ik heb je lief, zo lief.
Ik heb je lief, zo lief.
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Pastorale
Lennaert Nijgh / Boudewijn de Groot
Mon ciel bleu avec des halos d'or,
mes tours nuageuses, de cristaux de glace.
Des comètes, des lunes et des planètes,
aah tout tourne autour de moi.
Et par les nuages blancs entr'ouverts
jusque sous les vagues
mon feu, mon amour est sur la terre.
Et près de l'eau un enfant joue
et tous les coquillages, qui volent
brillent par mon sourire.
J'aime ta chaleur sur mon visage,
J'aime le cuivre de ta lumière.
Je te donne l'eau de ma main
et les coquillages du sable salé.
Je t'aime, je t'aime tant.
Je déchire les rochers avec mes rayons,
dessèche les lacs dans les vallées.
Et les éclairs, je fais voler
aah pendant que la pluie tombe.
Masque-toi les yeux dans ma main
avant que mon sourire ne te les brûle,
mon feu, mon amour, mes yeux dorés.
Il est préférable de regarder encore
Car plus tard, la nuit vient
et brille la lune froide.
La nuit est trop froide, la lune trop grise.
Emmene-moi dans ton palais céleste.
Je veux être seul avec toi,
et les rayons dans le ciel bleu.
Je t'aime, je t'aime tant.
Tant que je chauffe la terre,
Je la laisse exister dans mes bras.
D'étoiles tisser
et le ver aah, la lumière du Nord.
Mais parfois, je suis tel du plomb en ébullition,
Je suis la vie et la mort,
dans le feu, dans l'amour, dans tous les temps.
Mon enfant, j'ai confiance, regarde, lève les yeux
Aujourd'hui je tends mon arc-en-ciel.
Ceci est pour toi seul.
Non, je ne reste pas une seconde encore.
Nul ne peut m'obliger si je ne le veux pas.
Nul vie que je ne puisse permettre.
Tu ne peut aimer le soleil.
Je préférerais brûler, emmène-moi,
quand tu ira dormir ce soir dans la mer
et voler le long de ton orbite céleste,
Je ne veux plus être loin de toi.
Je t'aime, je t'aime tant.
Je t'aime, je t'aime tant.
Je t'aime, je t'aime tant.
Je t'aime, je t'aime tant.
Je t'aime, je t'aime tant.
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Par antoiniste le 4 Juillet 2009 à 19:38
От всего вылечишься, кроме смерти.
Il y a un remède à tout, sauf à la mort.
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Par antoiniste le 4 Juillet 2009 à 19:36
Shoot for the moon. Even if you miss, you'll land amoung the stars.
Il faut viser la lune. Car même en cas d'échec, vous finirez dans les étoiles.Oscar Wilde.
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