• Père Dor (L’Egalité de Roubaix-Tourcoing/Le Réveil du Nord, 4 mai 1914)

    COMPTES DU LUNDI

    UN NOUVEAU DIEU

        Surtout, ne tombez pas frappé d'apoplexie à la lecture de la nouvelle que je vais vous annoncer. Le Père Eternel est sur terre.
        Et à deux pas d'ici : à Roux, petit village du Hainaut Belge. Le Père Eternel délaisse la Terre Sainte qui est envahie par les touristes anglais, les guides allemands et les capucins internationaux. Il a préféré venir villégiaturer dans la patrie de Beulemans.
        Il habite une bonne maisonnette où il y a le chauffage à la vapeur et toutes sortes de commodités, car le Père Eternel aime avoir ses aises et il est sujet en hiver, aux rhumes de cerveau.
        On appelle sa maisonnette le « Temple de la Vertu ». Le Père Eternel se fait désigner tout simplement sous le nom de Père Dor, professeur de l'Ecole Morale de Roux.
        Il guérit les malades, sans médicaments, il console Ies affligés, donne des conseils pour vivre vertueux, pour avoir les enfants, pour soigner les panaris et pout raccommoder les ménages.
        Ça vaut mieux que d'aller au café, bien sûr.

        Pour expliquer plus commodément sa doctrine le Père a fait un petit catéchisme. Aujourd'hui, même le Bon Dieu est obligé de passer par l'imprimerie pour se faire connaitre. Ça fera sûrement du tort à ces Messieurs du clergé. La concurrence directe de Dieu, c'est comme qui dirait la suppression des intermédiaires et, dame, les intermédiaires : MM. le Pape, les évêques et autres, vont la trouver mauvaise.
        D'autant plus que le Père leur dit leurs quatre vérités, avec sa franchise bien connue :

        – « Je dois vous dire que le Christianisme tel qu'on l'a enseigne jusqu'à ce jour est souillé de toutes sortes d'absurdités, Mais j'espère que les faibles idées inculquées dans l’âme, l'ignorante du Vrai, du Beau, du Juste, s'évanouiront bientôt par la Connaissance de la Morale moderne, car celle-ci démolit la prière, la foi et le Dieu tourmenté.
        On doit avoir que le christianisme est de résultat de la prédication de l'Evangile, fait par les apôtres aux juifs et aux gentils (païens) après la mort de Jésus. (Ici je ne dirai pas la mort du Christ, parce que celui-ci n'est pas mort).
        « Ces résultats, ces révélations sont des fables, inventées par les hommes sectaires, religionnaires, c'est-à-dire par les hommes matériels. La preuve est qu'ils se contredisent les uns les autres. Le christianisme doit sa propagation à quelques rois fanatiques et il est reste debout grâce à leurs efforts et leur opiniâtreté à combattre et à détruire l'hérésie secondés aussi par leur Dieu : l'argent.
        « Et ces dirigeants sectaires, ces dignes de la foi, c'est-à-dire les chrétiens qui prétendaient enseigner une religion de paix, de pardon et de mansuétude, n'hésitèrent pas, pour assurer la prépondérance de leur croyance, d'immoler des milliers d'hérétiques en les vouant à des tortures atroces, n'épargnant ni vieux ni jeunes, pas même les enfants qui tétaient… »

        Il n'est pas si bête qu'on aurait pu le croire, ce vieux Père Eternel et quand la « Croix » prétendait le séquestrer dans le Paradis, c'est bien parce qu'elle redoutait cet accès de vérité, un jour ou l'autre.

        Mais dans sa retraite de Roux, le Père prépare désormais toute une série de révélations. Moyennant 2 fr. 75 en mandat-poste (0 fr. 25 en plus pour envoi recommandé) il vous envoie son « livre précieux » : Christ parle à nouveau.
        Le prospectus ajoute : « L'Administration n'est pas responsable des envois non recommandés ». Dieu peut tout, sauf s'y retrouver dans le gâchis des bureaux de poste !
        L'Administration du Nouveau Christ a bien raison de faire toutes réserves. La vie divine serait infernale s'il fallait que le Bon Dieu aille lui-même se chamailler avec les employés des postes qui sont souvent athées et l'enverraient au Diable…

        Réjouissons-nous.
        Il n'y aura bientôt plus d'athées, ni de faux prophètes, ni de faux dieux...
        Les apôtres du Père le proclament dans une brochure (0 fr. 30 par la poste) qu'ils ont eu la délicate pensée d'éditer « à l’occasion de la Toussaint jour de la Grande Opération pour les vivants et les morts » – ? –

        – Vous le dites, mon père : dans la morale comme dans l'art, dire n'est rien, faire est tout. Concevoir le bien, en effet ne suffit pas, il faut le faire réussir parmi les hommes. C'est là votre mission, mon Père et c'est de vos exemples que nous reconnaissons la grandeur de votre travail. Vous avez dû, mon Père, passer par bien des filières pour acquérir seul cette puissance qui fait reconnaitre en Vous, le Conducteur de ce Monde, ce qui veut dire : le Messie du XXe siècle...
        « Oui, cher et vénéré Père, Vous voulez nous cacher votre essence surnaturelle, c’est-à-dire qui vous êtes, mais vos enfants Vous ont reconnu et vous le crient bien haut : Vous êtes le Christ !
        Ah ! ouf, elles nous éclairent maintenant les paroles que vous avez prêchées, il y a deux mille ans et notamment celles-ci : Je m'en vais vous préparer le lieu et après que Je m’en serai allé et que je vous aurez préparé le lieu, Je reviendrai et Je vous retirerai à moi, afin que là où Je serais, vous puissiez y venir aussi ».

        Il y a deux mille ans qu'il dit cela, l'Eternel Père Dor, de Roux (Hainaut belge) ? Après tout, c'est bien possible. Je ne m'en souviens pas.
        Cette phrase biblique sans embrouille n’évoque en mes souvenirs que cette maxime analogue : « On est prié de toujours laisser le lieu comme on voudrait le trouver soi-même en y venant ».
        Et ce n'est pas dans l'Evangile que j'ai lu ça.

        Tout cela est bel et bien : il ne faut pourtant pas oublier l'essentiel.
        Le Nouveau Christ, le Père Eternel réincarné, le Père Dor, pour tout dire, est un spécialiste guérisseur pour toute maladie. Il nous dit dans son prospectus :

        « Je veux faire comprendre à l'Humanité que par le calme, la patience, la simplicité, la sobriété et la mise en pratique des instructions que renferme mon livre précieux intitulé : Christ parle à nouveau, on peut arriver à se guérir de tous ses maux, maladies, peines, embarras, etc., etc., à moins qu'on ne me consulte trop tard, car si le cas est mortel je ne peux malgré tout que donner un soulagement à seule fin que le moribond s'éteigne sans douleur et courageusement ».

        Le Père Eternel du Hainaut Belge empêche donc de trépasser, à moins qu'on ne meure. Il avait eu un précurseur dans la personne de M. de la Palisse.
        Son système curatif est simple : s'abstenir de viande, de beurre, d'œufs, de graisse, etc., et se vouer au végétarisme ou à la diète, et à l'eau sucrée. Par dessus le marché : croire au fluide du Père.
        D'innombrables attestations proclament les miracles accomplis.
        Un brave homme était asthmatique et poitrinaire. Le médecin se déclara impuissant. Les curés se mirent de la partie :

        « Le clergé ayant appris que ma mort était proche, écrit le miraculé de Roux, délégua un vicaire. Deux jours de suite j'eus à subir ses instances pour remplir les devoirs religieux, c'est-à-dire pour me confesser. Consulté à ce sujet par ma femme, vous (le Père Dor) lui dites que je ne pouvais recevoir absolument personne contre l'amour de bien faire, si je voulais guérir. Quand ces personnes se présentèrent de nouveau, ma compagne eut une lutte à soutenir pour les empêcher de se rendre à mon chevet : victoire fut pour elle, ils se retirèrent en la menaçant... »

        Le miraculé est tiré d'affaire, grâce au système du Père Eternel Dor. Celui-ci, qui connaît l’étendue de la puissance divine, déclare que son disciple « pourrait très bien commettre une infraction à la loi morale et de ce fait me pas farder à se désincarner ». L'avenir est ainsi garanti contre toute surprise fâcheuse.
        Les infirmes et affligés sauront désormais ou s'adresser.
        Surtout, insiste le Père Dor, qu'ils ne se trompent point : près de Roux, dans le Hainaut belge, il y a Jemmeppes : et à Jemmeppes, il y a le Temple du Père Antoine, de célèbre mémoire ; ne confondons pas : l'Antoinisme, c'est de la camelotte ; seul le culte du Père Dor, le « Nouveau Christ, le sauveur du Monde et le Créateur du Vrai, du Bon, du Juste, du Bien », est efficace.
        La maison est au coin du quai.

        Il y a un dieu de plus. Les derniers chiffres de statistique en recensaient trente-trois mille six cent dix-neuf qui tous se proclamaient le seul et l'Unique.
        Le Père Eternel de Roux proclame qu'il ne veut recevoir « ni cadeaux, ni argent ».
        Par là du moins il ne va ressembler à aucun de ses trente-trois mille six cent dix-neuf confrères !

                                                                                ALEX WILL

    L’Egalité de Roubaix-Tourcoing / Le Réveil du Nord (éd. Lille), 4 mai 1914


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  • Un nouveau prophète, le Père Dor (Le Radical 14 jan 1913)

    UN NOUVEAU PROPHÈTE

    Le Père Dor – A l'instar du Père Antoine
    Le « Messager de l'Amour-Dieu »
    Les fluides

        BRUXELLES, 11 janvier. – De notre correspondant particulier. – Un nouveau prophète nous est né. On l'appelle le Père Dor et il prêche la bonne nouvelle au pays de Charleroi. Il prétend guérir les maux physiques comme les peines morales par la seule vertu de sa parole. Chose curieuse, ce personnage opère surtout au pays noir, dans ces grandes régions industrielles de la Wallonie qui offrent une si puissante image de notre civilisation moderne. Il correspond au rebouteux, au berger magicien de la campagne, qui est légion.
        Toujours, en Wallonie, se sont développées, en marge des religions ancestrales, en marge du catholicisme et du protestantisme, de curieuses croyances qui se traduisent par des manifestations impressionnantes ou... baroques. Ce n'est ni le lieu ni le moment de parler ici des associations spirites du pays de Charleroi, des darbistes du Borinage, ou de cette explosion de foi farouche qui précipite aux calvaires du pays de Mons, dans la nuit du réveillon, des centaines de pauvres gens à des cérémonies au cours desquelles on « étrenne » le bon Dieu et d'où les prêtres sont rigoureusement bannis. (La même coutume se retrouve sur notre littoral.)
        Qu'il nous suffise aujourd'hui de rappeler brièvement le règne éphémère de Jules Buisseret, dit Baguette, le bon Dieu de Ressaix, dont la divinité se compromit lamentablement dans les aventures amoureuses et les ennuis de la correctionnelle ; Antoine le Guérisseur, le Père Antoine, de Jemeppe-sur-Meuse, créateur d'une religion, d'un culte organisés, dont la presse a parlé dans le monde entier. L'antoinisme n'est pas mort avec son créateur ; l'influence de celui-ci persiste, sa réelle autorité morale, son incontestable puissance de suggestion agissent encore. Mais son enseignement, que professent encore la mère Antoine et quelques lieutenants fidèles, est fortement concurrencé par celui du Père Dor.
        Le nouveau thaumaturge publie un journal mensuel, le Messager de l'Amour Dieu, directeur de la fraternité universelle.
        A l'aide de cette publication, on parvient à formuler la doctrine – pour autant qu'on puisse employer ce grand mot – du Père Dor.
        C'est un mélange de tolstoïsme et de spiritisme, la croyance à la loi d'amour total, à la charité chrétienne, poussée au suprême degré, et aux fluides.
        Les idées actuelles du nouveau prophète ont mis du temps à se préciser. Au début, dans les premiers numéros du Messager, on parle souvent de l'enseignement du Christ, on cite des passages de l'Evangile. Aujourd'hui, il n'est plus question de cela. On trouve même dans les instructions du Père des opinions qui témoignent de l'influence qu'a exercée la propagande rationaliste au pays de Charleroi. Le Père Dor ne croit pas à un Dieu créateur. Dieu, pour lui, c'est un mot, une entité morale : « J'ai déjà dit et je répète que Dieu n'est qu'un mot. Je ne veux pas par là détruire la loi qui conduit à lui. Mais, au lieu de dire Dieu, je dis : Amour, Charité, Désintéressement. »
        Et, ailleurs : « De tout ceci, tâchez de vous convaincre que Dieu n'est qu'un mot et non le créateur de toutes choses. Ce problème est à résoudre, mais la solution ne se trouve que dans son amélioration. S'il ne dépendait que de Dieu pour notre bonheur, nous aurions le droit de le traiter de cruel, de laisser ainsi ses rejetons dans la souffrance, malgré le grand désir qu'ils ont de ne plus souffrir.
        « On ne comprend pas le pourquoi de cette vie, parce qu'on ignore qu'une seule chose est nécessaire pour être sauvé : l'amour du bien, sentiment de justice et de progrès de l'être pensant. »
        Le Père Dor croit aux fluides bons et mauvais. Il fait agir les bons pour guérir les maux et les peines morales. Dans son esprit, fluide est parfois synonyme d'âme.
        Et il croit non pas à l'immortalité, mais, comme les colinsiens, à l'éternité de l'âme.
        « J'ai déjà pu dire que l'homme existe depuis toujours. Quand je dis homme, comprenez-moi bien, je veux dire âme ou plutôt fluide-homme. »
        Voilà ce qu'on lit dans les instructions du Père Dor, reproduites dans le Messager, et l'on avouera qu'il y a là-dedans une certaine élévation de pensée.
        C'est à Roux, une grosse commune industrielle du bassin de Charleroi, que se trouve le temple du Père Dor, inauguré il y a quelques semaines. Au-dessus de la porte d'entrée, on lit cette inscription : L'Ecole morale.
        Toute la semaine, les fidèles y affluent : pauvres paysans de l'Entre Sambre-et-Meuse et même du Nord de la France, vieux ouvriers du Centre et du pays de Charleroi, rongés par la tuberculose, femmes de mineurs atteintes de maladies nerveuses.
        Tous viennent voir le Père dans l'espoir de trouver la guérison que n'ont pu leur donner les médecins.
        Le Père Dor est âgé de quelque quarante ans. Il est originaire de Mons-Crotteux, près de Liége, se dit le neveu d'Antoine le Guérisseur, a exercé plusieurs métiers, dont celui de terrassier, a séjourné trois fois en Russie, où les guérisseurs de son genre pullulent, a bâti, il y a quatre ans, à Roux, avec ses économies, le premier temple, puis le vaste temple inauguré à la Toussaint. On vient le voir de partout. Il travaille même par correspondance. « Non seulement, dit-il, je guéris les hommes, mais aussi les bêtes : cochons, vaches, chevaux. »
         Non frères inférieurs, sans avoir la foi, sont touchés par le fluide.
        Dès à présent, il existe des succursales de l'Ecole morale de Roux dans un grand nombre de communes belges, dans l'Aisne et jusqu'à Porto Felice, au Brésil...
        Tous les dimanches, en gare de Roux, les trains déversent de nombreux pèlerins.

    Le Radical, 14 janvier 1913


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  • Père Dor dans la foule

    "Quant au Père Dor il assistera, en 1912, aux funérailles du prophète de Jemeppe-sur-Meuse." 

    Jacques Cecius, Spa, Une dissidence de l'antoinisme : le dorisme
    source : http://prolib.net/pierre_bailleux/libresens/208.014.antoinisme.htm


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  • Antoine, Dor et Cie (Le XXe siècle 02 07 1917)

     

    HISTOIRES DE RELIGION...

    ANTOINE, DOR & Cie

        Nous recevons d’un ecclésiastique de nos amis la piquante lettre ci-dessous :

                       Monsieur le Directeur.

        J’ai lu avec infiniment de plaisir les chroniques précises, pittoresques et ironiques à souhait de votre collaborateur J. Flament sur les aventures judiciaires du Père Dor.
        J’ai vécu plusieurs années dans le pays de La Louvière et dans le pays de Charleroi, qui comptent beaucoup d’adeptes de l’Antoinisme et des succédanés de l’Antoinisme. J’ai interviewé nombre de personnes et lu nombre de brochures. Vous estimerez sans doute intéressant que je rappelle l’essentiel de ces « religions ».
        Le Père Antoine et ses disciples professent que tous le mal vient de la chair.
        Pour combattre le mal, il faut donc, prêchent-ils, se désincarner.
        On se désincarne, dès cette vie, en se privant d’aliments qui proviennent du genre animal : la viande et le beurre : oui, le beurre – Et pour faciliter la tâche de ses fidèles, l’apôtre – ou sa femme – débitait de l’« axa » – beurre végétal – à la porte du temple. Vous imaginez sans peine les scènes qui se passaient dans les ménages dont un des membres seulement adhérait à l’Antoinisme ; il prétendait, celui-là, contraindre au végétarisme – et par les plus ingénieuses raisons, des raisons de conscience – toute la maisonnée.
        Mais la désincarnation essentielle, totale, ne s’obtenait – faut-il le dire ? — que par la mort.
        Aussi la mort ne causait-elle pas le deuil. Le père décédé, la mère décédée, pourquoi, je vous le demande, pourquoi s’endeuiller ? On n’endeuillait ni ses habits, ni sa maison, ni les lettres de faire-part. On godaillait même un peu...
        Et cette désincarnation suprême accomplie, que devenait-on ?
        Eh ! bien, on se réincarnait ; les braves gens, souvenez-vous que les Antoinistes se recrutaient presque exclusivement dans les classes ouvrières, les braves gens se réincarnaient, eux, dans des hommes soustraits aux fatigues du travail manuel : inspecteurs d’enseignement ou inspecteurs d’assurance, par exemple. Les autres se réincarnaient, mais dans des conditions qui les condamnaient à mener une misérable vie. Ainsi, les curés et les vicaires – méchantes gens s’il en est – se réincarnaient d’ordinaire dans des chevaux de halage !... Tel curé que j’ai connu, le curé de M..., s’était réincarné dans un cheval de halage qui trimait le long du canal de Charleroi à Bruxelles. Et l’ahan du cheval n’était autre chose que les mélancoliques soupirs du pauvre curé passant et repassant à proximité de son presbytère, à proximité de sa cave, disaient les Antoinistes les mieux informés...
        Enfantillages, sottises et rancunes ! Enfantillages surtout, et qui venaient de Russie. Le Père Antoine, houilleur presque illettré, avait travaillé dans le bassin du Donetz ; il y avait reçu les éléments de sa religion. Bref, une sorte de Raspoutinerie.
        Mais peut-être ne savez-vous pas que deux personnalités politiques de Belgique prétendirent, en 1914, obtenir de la Chambre et du Sénat la reconnaissance de l’Antoinisme par l’Etat ? Ainsi, cette farce religieuse, cette église burlesque se serait vu reconnaître l’existence légale tout comme le catholicisme ! Le Père Antoine aurait marché l’égal de l’archevêque Mercier !
        Les auteurs de ce projet saugrenu cherchaient-ils à organiser une concurrence au catholicisme, fût-ce par la plus ridicule des contre-Eglises ? N’exagéraient-ils pas plutôt la logique du libéralisme doctrinal, qui reconnait les mêmes droits, comme on sait, à toutes les doctrines, sans aucun souci de leur valeur intrinsèque et de leur utilité, par la seule raison qu’elles existent ?
        Je n’en sais rien, mais le fait doit laisser rêveur tout homme qui réfléchit.
        N’êtes-vous pas de cet avis ?

    Nous sommes aussi d’avis que ces deux « honorables », éclairés par l’expérience, ne pousseraient plus aujourd’hui à ce point la logique de leurs principes. Pour eux non plus, l’union sacrée n’est pas un vain mot, et ils ont appris par expérience qu’il y a religion et religion, comme il y a fagot et fagot...

    Le XXe siècle, 02 septembre 1917


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  • Maison natale du Père Dor (complet)(in Discours du Jour de la Toussaint)


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  • Maison natale du Père Dor (in Discours du Jour de la Toussaint)

         Maison qui a vu naître
                    notre PÈRE à Tous
    Nous disons notre Père car Lui seul nous a donné les moyens de naître à la Véritable Vie.

    in Discours du Jour de la Toussaint

     

        Des excursions y étaient organisées depuis Roux.


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  • Père Dor (in Discours du Jour de la Toussaint)

    LE PÈRE
    ou le Messie du XXe siècle

        Il a dit : « J'ai pour Temple l'Univers et pour Dieu l'Amour de la Perfection. »
        Il dit encore : « Quand cet amour nous pratiquerons, Nous serons soulagés de nos peines, de nos tourments. Nous serons exempts des misères, des contrariétés et, enfin, nous serons sauvés. »
        Celui qui me demandera : « Père, aide-moi », je lui répondrai : « Suis cette inscription, je suis avec toi. »

         Les Malades ne sont reçu que les Lundi
        Mardi, Mercredi et Jeudi de 6 heures à midi

        in Discours du Jour de la Toussaint


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  • Père Dor (grand format)(Discours)

    in Discours du Jour de la Toussaint


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  • Voici un extrait d'un compte rendu d'un journaliste, apparemment très peu objectif, mais qui est intéressant quant aux similitudes du déroulement des réunions organisées par le Père Dor dans son Temple de la Vertu à Roux :

     

        Plusieurs journalistes ont assisté, spontanément et sans invitation personnelle, à la Grande Opération Générale du jour de la Toussaint, à l'École Morale à Roux, oeuvre du Père Dor. L'un d'eux a fait remettre au Père la relation impartiale qu'il a faite de la cérémonie, relation que son journal n'est pas en situation de reproduire, sa publication étant momentanément suspendue.

        Voici ce compte-rendu : [...]

        "La cérémonie est fixée pour 11 heures. Dès 8 heures, des adeptes sont déjà au Temple. Avant 10 heures, l'immense salle est aux trois-quarts comble, et aux coups de 11 heures, une centaine de personnes se presse encore aux portes, une partie d'entr'elles admises ensuite dans la petite annexe où le Père reçoit habituellement ses malades.

        "Une tribune imposante a été dressée devant la chaire d'où parlait le Père dans ses instructions antérieures. Des tentures de drap vert la garnissent, et de nombreuses gerbes de fleurs - modestes hommages des personnes reconnaissantes - en jonchent les gradins étagés. Cette décoration est à la fois simple et grandiose.

        "Le Père apparaît, et, après quelques instants de recueillement, convie l'assistance à envoyer en commun une pensée vers les disparus, parents, amis, connaissances, ennemis. Il procède à l'Opération Générale spéciale à ce jour de la Toussaint."

    [...]

    Réunion du Jour de la Toussaint, Compte Rendu de la Grande Opération pour les vivants et les Morts qui s'effectue tous les ans, à l'occasion de l'inauguration de L'ÉCOLE MORALE située à Roux (Hainaut-Belgique), 1914, pp.29-30


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  • café avec Pierre Dor


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  • I21357892.2 Nicolet, Denise Célestine Jeanne Ghislaine, née à Petit-Rechain le 15 juin 1914 (acte 16) et y décédée à l'âge de quatre mois le 15 octobre 1914 (acte 23), suite à une erreur de médication : Joséphine Hannotte, sa mère, appartenant au culte antoiniste, la soigna avec du sucre sans avoir recours au médecin.

    source : http://www.myheritage.fr/site-21704531/nicolet

     

        On apprend par le procès intenté contre le Père Dor que l'eau sucrée était le remède donnait au mère pour soigner les enfants. Avant de partir pour la région de Charleroi, le Père Dor essaya de répendre sa doctrine à Jemeppe. Petit-Rechain se trouve près de Verviers.


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  • illustration dans Christ parle à nouveau

    représentation du Père Dor en Christ soignant les malades, reprenant celle d'Antoine le Guérisseur


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  •     Trouwens, Antoine was niet de eenige, die op die spiritische vergaderingen zijne roeping als zoogezegd godsgezant vond. Ook een neef van hem, later bekend onder den naam van « vader Dor » stond er op als profeet en wonderdoener, zoodat hij door zijne bewonderaars met den titel van « Messias der twintigste eeuw » werd vereerd. Hij aanzag Antoine als zijn voorlooper, en koos als werkterrein de provincie Henegouwen. Hij stichtte eene « Zedenschool » te Roux, maar moest het aldra opgeven, na verscheidene malen met de politie te hebben moeten afrekenen. Alhoewel « père Dor » wellicht nog leeft, is het Dorisme heelemaal vergeten en de lokalen te Roux werden ingenomen door kloosterzusters.

    Frans Stefaan Z.E.H. Pastoor Verlinden, Het Antoinisme : zijn ontstaan, zijn ziekenbehandeling, zijn godsdienst en zijn eeredienst, Geloofsverdediging (Antwerpen), Veritas (Gand), Godsdienstige en sociale trakten, nummer 8, 1929, p.7

    Traduction :
        Par ailleurs, Antoine n'était pas le seul à se trouver dans ses réunions spirites sa vocation de messager symbolique de Dieu. Un de ses neveux également, plus tard connu sous le nom de « père Dor » se posa comme prophète et faiseur de miracle, qui a été honoré par ses admirateurs par le titre de « Messie du XXe siècle ». Il considérait Antoine comme son précurseur, et a choisi comme terre de travail le Hainaut. Il a fondé une « école morale » à Roux, mais a rapidement dû abandonner après plusieurs problèmes avec la police. Bien que le « père Dor » soit probablement toujours en vie, le Dorisme est tout à fait oublié de Roux et les bâtiments étaient occupés par un cloître pour religieuses.


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  • Nous trouvons la tombe des familles Gaye et Dor. La famille Dor était liée à la famille Antoine, puisque le neveu d'Antoine était Pierre Dor. Catherine Dor (mariée à Martin Gaye) est sa tante (une sœur de sa mère). Jean Dor, habitant Jemeppe est membre effectif de la la Société Mutualiste Le Devoir en 1899-1900. Un Nicolas Dor, négociant, résidant à Jemeppe, rue du Pont, en est membre honoraire. Il tient un magasin où Louis Antoine achètera une paire de souliers pour 7 francs 50.

    On sait par ailleurs que Arthur Gaye était un habitant de Jemeppe et un membre effectif de la Société Mutualiste Le Devoir de Jemeppe. Un Gaye (certainement Martin), de Tilleur recevra Louis Antoine, accompagné de Gustave Gony pour quelques séances spirites chez lui en 1884-86. Il s'agit de Ghaye (nom beaucoup plus courant que Gaye) chez Robert Vivier. Vous pouvez consulter l'arbre généalogique sur le site MyHeritage.

    Il s'agit d'une concession à perpétuité dans l'ancienne partie du cimetière de Jemeppe (on y accède par la rue Aripette). Signalons que la législation belge interdit maintenant les concessions perpétuelles.

    Dans la couronne, on lit : Vers Dieu, par la Science et la Charité.
    En dessous, à gauche : Les morts ne sont pas les absents, mais les invisibles.
    En dessous, à droite : Naître, mourir, renaître et progresser sans cesse, telle est la loi (qui est la devise spirite que l'on retrouve sur la sépulture d'Allan Kardec).

    Voilà un bel exemple de tombe spirite.


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  •     Signalons qu'au sud de Courcelles (nord-ouest de Charleroi), entre Souvret et Jumet (qui abrite également un temple antoiniste, construit en 1919), se situe Roux. C'est là que le neveu de Louis Antoine professa sa pensée schismatique, après un essai à Grivegnée (près de Liège) et un voyage en Russie, sur l'incitation d'un adepte.

        Inquiété par les autorités du Tsar, Pierre Dor rentra à Jemeppe sous le giron de son oncle. Puis il s'installa à Roux-Wilbeauroux en août 1909. Il construit un premier temple en 1912. Il publie sa révélation Christ parle à nouveau à la même époque (1912 ou 1913). Puis il fait bâtir l'Ecole morale en 1916.

       Pierre Dor quitta la région et s'installa à Uccle où il continua à recevoir les malades, sans toutefois donner autant d'instructions qu'à Roux. Il mourut à Uccle le 5 mars 1947, et avec lui le dorisme. Par contre, l'antoinisme progressait encore à Charleroi, puisqu'un temple ouvrit à La Louvière en 1933.

       L'antoinisme était déjà présent dans la région bruxelloise, à son arrivée : un premier groupe s'était formé, rue Saint-Georges 30 (Ixelles), puis un temple ouvrit à Forest en 1916, puis un autre à Schaerbeek en 1925.


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