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Par antoiniste le 28 Octobre 2009 à 19:01
Ceux qui souffrent ne peuvent pas se plaindre, dans cette vie-là. Seraient incompris des autres, moqués peut-être de ceux qui ne souffrent pas, considérés comme des ennuyeux par ceux qui, souffrant, ont bien assez de leur propre souffrance. Partout la même dureté que de la part des chefs, à de rares exceptions près.
Simone Weil, La condition ouvrière (p.75)
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Par antoiniste le 28 Octobre 2009 à 18:59
Dans un village se voit une église récemment bâtie grâce à l’offrande de marchands. Les offices divins y sont célébrés avec pompe. Devant les iconostases brûlent des cierges. Jeunes et vieux en entrant font leur prière, prosternés et saluant à droite et à gauche.
Les chants sacrés s’élèvent avec harmonie, et le diacre répète la parole de paix ; il rappelle à ceux qui prient ceux qui souffrent.
Et le long des murs de l’église rampe la fumée de l’encens, et ceux qui entrent voient de grands rayons lumineux coupant en biais les bandes de poussière sous le soleil tamisé par les vitraux dans le temple de Dieu.
Debout, le pauvre Aliaschka rayonne de joie ; il est heureux, car c’est la première fois qu’il a déposé dans le plateau du quêteur un kopeck qu’il a pris dans sa bourse de cuir et dont il a entendu le son de cuivre. Cette aumône, ce kopeck, il l’a gagné à grand-peine.
Et, par la fenêtre ouverte, monte au ciel la fumée bleue avec l’harmonie des chants.
Ivan-Sergeievitch AKSAKOF.
Recueilli dans Les grands écrivains de toutes les littératures,
Cinquième série, Tome quatrième.
source : www.biblisem.net
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Par antoiniste le 28 Octobre 2009 à 18:57
La petite Blandine présentait dès rage le plus tendre un composé étrange d'exaltation et d'intelligence, de sentiment et de raison. Elle avait été élevée dans la religion catholique, mais, dès le catéchisme, elle répugnait à la lettre étroite pour ne s'en tenir qu'à l'esprit qui vivifie tout. A mesure qu'elle avança en âge, elle confondit !'idée de Dieu avec la conscience. C'est assez dire qu'aussi longtemps qu'elle se crut la foi, sa religion n'eut rien de celle des bigotes et des cafards, mais fut une religion généreuse et chevaleresque. Les dispositions poétiques, la fantaisie, se conciliaient chez Blandine avec un large et probe sens de la vie.
Georges Eekhoud, Escal-Vigor, chap.IV (p.54)
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Par antoiniste le 28 Octobre 2009 à 18:54
Sans l'illusion, tout périt. On ne l'évite pas. L'illusion, c'est la lumière ! Regardez le ciel au-dessus des couches atmosphériques de la terre, à quatre ou cinq lieues, seulement, d'élévation : vous voyez un abîme couleur d'encre, parsemé de tisons rouges de nul éclat. Ce sont donc les nuages, symboles de l'Illusion, qui nous font la Lumière ! Sans eux, les Ténèbres. Notre ciel joue donc lui-même la comédie de la Lumière - et nous devons nous régler sur son exemple sacré.
Villiers de l'Isle-Adam, L'Eve future,
Livre cinquième, chapitre II
source : www.gutenberg.org
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Par antoiniste le 28 Octobre 2009 à 18:52
L'expérience intérieure de la pensée, l'élaboration active du concept, est quelque chose de tout autre que l'expérience d'une chose sensible. Quels que soient les sens que l'homme pourrait avoir, aucun d'eux ne lui donnerait une réalité, si sa pensée ne venait en éclairer les données ; et quel que soit un organe sensoriel, il donne à l'homme la possibilité de pénétrer en pleine réalité pourvu que la pensée complète ses données.
Rudolf Steiner, Philosophie de la liberté, p.143
source : gallica
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Par antoiniste le 26 Octobre 2009 à 15:05
Le ciel était sans dieux, la terre sans autels.
Nul réveil ne suivait les existences brèves.
L'homme ne connaissait, déchu des anciens rêves.
Que la Peur et l'Ennui qui fussent immortels.
Le seul chacal hantait le sépulcre de pierre.
Où, mains jointes, dormit longtemps l'aïeul sculpté ;
Et, le marbre des bras s'étant émietté,
Le tombeau même avait désappris la prière.
Qui donc se souvenait qu'une âme eût dit : Je crois !
L'antique oubli couvrait les divines légendes.
Dans les marchés publics on suspendait les viandes
A des poteaux sanglants faits en forme de croix.
Le vieux soleil errant dans l'espace incolore
Était las d'éclairer d'insipides destins...
Un homme qui venait de pays très lointains,
Me dit : « Dans ma patrie il est un temple encore.
« Antique survivant des siècles révolus,
« Il s'écroule parmi le roc, le lierre et l'herbe,
« Et garde, encor sacré dans sa chute superbe,
« Le souvenir d'un Dieu de qui le nom n'est plus. »
Alors j'abandonnai les villes sans église
Et les cœurs sans élan d'espérance ou d'amour
En qui le doute même était mort sans retour
Et que tranquillisait la certitude acquise.
Les jours après les jours s'écoulèrent. J'allais.
Près de fleuves taris dormaient des cités mortes ;
Le vent seul visitait, engouffré sous les portes,
La Solitude assise au fond des vieux palais.
Ma jeunesse, au départ, marchait d'un pied robuste.
Mais j'achevai la route avec des pas tremblants ;
Ma tempe desséchée avait des cheveux blancs
Quand j'atteignis le seuil de la ruine auguste.
Déchiré, haletant, accablé, radieux,
Je dressai vers l'autel mon front que l'âge écrase,
Et mon âme exhalée en un grand cri d'extase
Monta, dernier encens, vers le dernier des dieux !
source : wikisource
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Par antoiniste le 26 Octobre 2009 à 09:51
FRATERNITÉ. - Nous disons : humains, et qu'on est tous frères ! Non, la femme n'est pas notre frère ; par la paresse et la corruption nous en avons fait un être à part, inconnu, n'ayant d'autre arme que son sexe, ce qui est non seulement la guerre perpétuelle, mais encore une arme pas de bonne guerre - adorant ou haïssant mais pas compagnon franc, un être qui forme légion avec esprit de corps, franc-maçonnerie - des défiances d'éternel petit esclave. O jeunes filles, quand serez-vous nos frères, nos frères intimes sans arrière-pensée d'exploitation ! Quand nous donnerons-nous la vraie poignée de main !
Jules Laforgue, Sur la femme
Oeuvres complètes de Jules Laforgue
source : gallica
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Par antoiniste le 26 Octobre 2009 à 09:46
Vous voulea avoir l'impression d'être dans un film de science fiction :
http://www.psikopat.com/html/spirale.htm
cliquez sur le lien et suivez les instructions...
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Par antoiniste le 26 Octobre 2009 à 09:44
« Dimanche matin, quand vous vous réveillerez, vous aurez changé d’heure, mais vous n’aurez pas changé de montre. Dommage…
Et si le changement d’heure, c’était le moment de changer de montre ?»
C’est une des publicités du (accrochez-vous !) C.P.D.H.B.J.O : le Comité Professionnel de Développement de l’Horlogerie, de la Bijouterie, de la Joaillerie et de l’Orfèvrerie. En bref, les vendeurs de montres et bijoux.
La première fois que je l’ai entendue sur ma radio préférée, j’ai crû que c’était un canular. La deuxième fois, j’étais mieux réveillé et me suis dit que ce devait être du second degré. Après vérification, j’ai pu trouver les infomations relatives à cette campagne qui sévira à chaque changement d’heure. C’est donc bel et bien de l’humour, qui s’appuie aussi sur l’efficace et peu coûteux comique de répétition. C’est un peu l’humour du pauvre quoi…
En même temps, je me dis que si tous les marketing boys s’y mettaient, avec leur super humour, ils pourraient aussi passer en boucle ces slogans que je leur fournis bien aimablement:
« Aujourd’hui il pleut, c’est une bonne occasion pour changer de manteau» .
« Auojurd’hui, vous allez manger: avez-vous pensé à acheter de nouvelles assiettes» .
« Vous allez vous laver ce matin ?. Pourquoi ne pas acheter une nouvelle salle de bain» .
On se paierait une belle poilade toute la journée, ca c’est sûr…
les messages à répétition : http://www.cpdhbjo.com/fr/Messageradio.htm
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Par antoiniste le 25 Octobre 2009 à 18:57
Toute la question sociale se réduisait au jeu de l'offre et de la demande. Toute intervention serait un trouble. L'harmonie ne résultait-elle pas de la concurrence ? Les crises même n'étaient-elles pas des cataclysmes aussi fatals que ceux de la nature ? Si le prolétariat grandissait sans cesse et si la misère des travailleurs était trop évidente pour qu'on pût la nier, c'était là un mal aussi inévitable dans l'organisme industriel que la maladie dans l'organisme physique. La liberté ne fournissait-elle pas d'ailleurs à l'ouvrier tous les moyens d'améliorer sa condition ? On lui avait donné des écoles ; en sa faveur on avait supprimé les octrois ; des caisses d'épargne étaient ouvertes ; s'il ne profitait pas de ces avantages, les seuls qu'on pût lui offrir sans le dégrader, à qui pourrait-il s'en prendre, sinon à lui-même ? [...] Par ignorance, mais surtout par piété, il se résignait à son sort. La propagande socialiste qui, avant 1848, n'avait pu mordre sur lui, avait cessé, et l'Église en lui faisant accepter sa misère, l'empêchait de protester.
Henri Pirenne, Histoire de Belgique,
volume 7. De la Révolution de 1830 à la guerre de 1914, p.281
source : archive.org
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Par antoiniste le 25 Octobre 2009 à 18:40
Midi, c’est de voir ton Visage !
Seigneur, va-t-il longtemps tarder
Ce jour sans ombre et sans nuage
De ton inconcevable été ?
Quel printemps n’alanguit une âme
Qui s’épuise à Te désirer ?
Qu’est-ce : être touché par la flamme,
Quand le feu doit nous dévorer ?
Source invisible où je vais boire,
Tu me parles d’un Océan...
Ô divin Soleil de la gloire,
Perce un si vulnérable écran !
Que ta triomphante évidence
Succède à ces rayons diffus !
Mon avidité vous devance,
Heure où le temps ne sera plus.
L’impatience est-elle un signe
De l’approche d’une faveur
Que mon coeur, pour en être indigne,
N’estime pas moins son bonheur ?
Eau vive qui nous désaltère,
Ma soif te pressait de jaillir,
Chers fruits d’un ciel qui m’est mystère,
Puisse aussi ma faim vous mûrir !
Une fleur en moi tôt éclose
Mit l’avant-goût du Paradis...
Je n’ai que l’odeur de la rose
Ici-bas qui me mène à lui.
Mais l’âme est ivre de lumière,
Abîme de la Déité !
Abeille, elle se perd entière
Dans le trine et dans l’unité.
Demain goûter au sein de l’Être
Le prix de ma rédemption,
Comme Il Se connaît, Le connaître
Béatifique vision !
Ah ! L’aimer enfin comme Il S’aime
Tout un interminable jour,
L’aimer comme Il m’aime Lui-même,
Ce Bien-Aimé qui est l’Amour...
Midi, c’est de voir ton Visage !
Seigneur, il ne peut plus tarder
Ce jour sans ombre et sans nuage
de ton inconcevable été.
Tendu vers l’instant qui va suivre,
Patiente, ô mon beau désir.
Si mourir d’attendre est mieux vivre,
Vivre conduit vite à mourir.
Jean-Pierre ALTERMANN.
Extrait de L’Aurore et Psyché, A. Silvaire.
source : www.biblisem.net
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Par antoiniste le 24 Octobre 2009 à 11:53
Dans le sikhisme, la mâyâ - le monde tel qu'on le perçoit normalement - n'est pas plus tangible qu'un rêve. Comme l'affirme le Gurû Granth Sâhib, le livre saint du sikhisme le monde est comme un rêve, et il n'y a rien en lui qui est à vous. La mâyâ est une tentative de réponse à certaines questions existentielles telles que : lorsque nous nous réveillons le matin d'un rêve si prégnant qu'il nous paraissait réel, quelle certitude avons-nous de n'être pas entré dans un autre rêve ? Comment peut-on envisager que ce que nous appelons « moi » corresponde seulement à l'existence provisoire d'une vie enjambant trois-quarts d'un siècle ?
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A2y%C3%A2
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Par antoiniste le 24 Octobre 2009 à 10:07
Contemporain des grandes pièces symbolistes, Le Trésor des humbles fut, dès sa parution en 1896, un grand succès de librairie. Maeterlinck explore dans ce recueil d'essais quelques-uns des thèmes qui inspirent sa dramaturgie: le silence et l'indicible, le dialogue des âmes, le tragique quotidien... Il consacre également son attention aux figures spirituelles qui l'ont marqué profondément, comme Novalis ou Ruysbroeck l'Admirable. S'il aide à mieux comprendre la pensée de Maeterlinck et le courant symboliste, Le trésor des humbles, parce qu'il interroge l'inépuisable question de l'être, peut se révéler riche encore d'un secret précieux.
Ce recueil reprend les essais : le trésor des humbles, le silence, le réveil de l'âme, les avertis, la morale mystique, sur les femmes, Ruysbroeck l'admirable, Emerson, Novalis, le tragique quotidien, l'étoile, la bonté invisible, la vie profonde et la beauté intérieure.
Extrait :
N'est-ce pas dans l'amour que se trouvent les plus purs éléments de beauté que nous puissions offrir à l'âme ? Il existe des êtres qui s'aiment ainsi dans la beauté. Aimer ainsi, c'est perdre peu à peu le sens de la laideur ; c'est devenir aveugle à toutes les petites choses et ne plus entrevoir que la fraîcheur et la virginité des âmes les plus humbles. Aimer ainsi, c'est ne plus même avoir besoin de pardonner. Aimer ainsi, c'est ne plus rien pouvoir cacher parce qu'il n'y a plus rien que l'âme toujours présente ne transforme en beauté. Aimer ainsi c'est ne plus voir le mal que pour purifier l'indulgence et pour apprendre à ne plus confondre le pécheur avec son péché. Aimer ainsi, c'est élever en soi tous ceux, qui nous entourent sur des hauteurs où ils ne peuvent plus faillir et d'où une action basse doit tomber de si haut qu'en rencontrant la terre elle livre malgré elle son âme de diamant. Aimer ainsi, c'est transformer sans qu'on le sache, en mouvements illimités, les intentions les plus petites qui veillent autour de nous. Aimer ainsi, c'est appeler tout ce qu'il y de beau sur la terre, dans le ciel et dans l'âme au festin de l'amour. Aimer ainsi c'est exister devant un être tel qu'on existe devant Dieu. Aimer ainsi c'est évoquer au moindre geste la présence de son âme et de tous ses trésors. Il ne faut plus la mort, des malheurs ou des larmes pour que l'âme apparaisse ; il suffit d'un sourire. Aimer ainsi, c'est entrevoir la vérité dans le bonheur aussi profondément que quelques héros l'entrevirent aux clartés des plus grandes douleurs. Aimer ainsi, c'est ne plus distinguer la beauté qui se change en amour de l'amour qui se change en beauté. Aimer ainsi, c'est ne plus pouvoir dire où finit le rayon d'une étoile et où commence le baiser d'une pensée commune. Aimer ainsi, c'est arriver si près de Dieu que les anges vous possèdent. Aimer ainsi, c'est embellir ensemble la même âme qui devient peu à peu l'ange unique dont parle Swedenborg. Aimer ainsi, c'est découvrir chaque jour une beauté nouvelle en cet ange mystérieux, et c'est marcher ensemble dans une bonté de plus en plus vivante, et de plus en plus haute. — Car il y a aussi une bonté morte qui n'est faite que de passé ; mais l'amour véritable rend inutile le passé et crée à son approche un inépuisable avenir de bonté sans malheurs et sans larmes. Aimer ainsi, c'est délivrer son âme et devenir aussi beau que son âme délivrée. « Si dans l'émotion que doit te causer ce spectacle, dit à propos de choses analogues le grand Plotin qui de toutes les intelligences que je connais est celle qui s'approcha le plus près de la divinité, si dans l'émotion que doit te causer ce spectacle tu ne proclames pas qu'il est beau, et si, plongeant ton regard en toi-même, tu n'éprouves pas alors le charme de la beauté, c'est en vain que dans une pareille disposition tu chercherais la beauté intelligible ; car tu ne la chercherais qu'avec ce qui est impur et laid. Voilà pourquoi, les discours que nous tenons ici ne s'adressent pas à tous les hommes. Mais si tu as reconnu en toi la beauté, élève-toi à la réminiscence de la beauté intelligible... »
Maurice Maeterlinck, Le trésor des humbles (1902)
source : archive.org
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Par antoiniste le 22 Octobre 2009 à 14:53
On se trompe toujours lorsqu'on ne ferme pas les yeux pour pardonner ou pour mieux regarder en soi-même.
Maurice Maeterlinck, Pelléas et Mélisande
Acte Premier, Scène III
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Par antoiniste le 22 Octobre 2009 à 14:52
Certes, en tout homme, dorment, virtuels, tous les salissants désirs que couvent les fumées du sang et de la chair ! Certes, puisque mon ami Edward Anderson succomba, c'est que le germe en était dans son coeur, comme en des limbes - et je ne l'excuse ni ne le juge !
Auguste Villiers de l'Isle-Adam, L'Ève future
Livre IV, Chapitre III
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Par antoiniste le 21 Octobre 2009 à 18:26
À mesure que je pénètre plus profond dans la nature, dans l’inexprimable et surnaturel mystère qu’est la nature, j’éprouve combien je suis faible et impuissant devant de telles beautés. La nature, on peut encore la concevoir vaguement, avec son cerveau, peut-être, mais l’exprimer avec cet outil gauche, lourd et infidèle qu’est la main, voilà qui est, je crois, au-dessus des forces humaines. Et puis, pourquoi faire? qu’importe à la si misérable humanité que je peigne des peupliers, en rouge, en jaune, en bleu ou en vert, et que je distribue tranquillement des violets et des orangés, pour simuler l’eau d’un fleuve, et l’impondérable éther d’un ciel, alors que, dans la vie, à chaque pas, on se heurte à de monstrueuses iniquités, à d’inacceptables douleurs. Est-ce avec mon pinceau que je les détruirai, est-ce avec mon couteau que je les guérirai! Oui, je souffre cruellement, à l’idée de plus en plus ancrée en moi que l’art n’est peut-être qu’une duperie, une imbécile mystification, et quelque chose de pire encore : une lâche et hypocrite désertion du devoir social!
Octave Mirbeau, Dans le ciel (p.109)
source : scribd.com
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Par antoiniste le 21 Octobre 2009 à 18:24
Le Mal représentant le « pire ennemi » dans la religion chrétienne, il fallait un moyen d'éloigner celui-ci des églises, Maisons de Dieu. Les gargouilles ont ce but appréciable de faire fuir tout esprit malin ou être démoniaque, selon l'époque. Les gargouilles étaient donc les gardiens du Bien, et par extension des églises. Leur aspect terrifiant n'était visible en fait que pour rappeler à l'hérétique, au non-chrétien, aux ennemis de Dieu dans leur ensemble que la protection divine était déjà sur le bâtiment. La légende raconte que les gargouilles hurlaient à l'approche du Mal, qu'il soit visible (sorciers, magiciens, démons incarné) ou invisible. Le vent sifflant dans les arches des Églises ?
source : wikipedia
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Par antoiniste le 21 Octobre 2009 à 18:23
Le malheur est une espèce de talisman dont la vertu consiste à corroborer notre constitution primitive : il augmente la défiance et la méchanceté chez certains hommes, comme il accroît la bonté de ceux qui ont un coeur excellent.
Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert, p.80
Pocket, Lire et voir les classiques, Paris.
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Par antoiniste le 19 Octobre 2009 à 13:16
L’homme n’a pas le droit de marcher vers la joie, d’étreindre le bonheur, de penser, d’imaginer, de créer, de sentir même. C’est épouvantable quand on y réfléchit… Dès que l’homme s’éveille à la conscience, dès qu’il reconnaît qu’il a des jambes et qu’il veut marcher vers quelque part, l’État arrive et lui brise les jambes d’un coup de bâton. Mais l’homme a des bras, s’il ne peut plus marcher, il peut étreindre quelque chose. Alors l’État revient et lui brise les bras d’un coup de bâton. L’homme gît à terre. Mais il a un cerveau qui le rend toujours redoutable, car il peut penser, il peut rêver, là germe et florit l’idée de la rédemption humaine, là s’épanouit la fleur sublime de la révolte. Alors l’État revient une troisième fois, fend, d’un coup de maillet, le crâne de l’homme, et lui dit : « Maintenant, tu es un bon citoyen. »
Octave Mirbeau, Dans le ciel (p.110)
source : scribd.com
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