• Ecrire
    sans que se creuse la fosse
    entre la plume et la pensée

    être l'écriture

    court-curcuit du corps et de l'esprit
    vacance enfin
    de tête gourmande
    et de sexe intelligent

    Claire Lejeune, Mémoire de Rien, Le pourpre,
    Editions Labor - Espace Nord, p.52


    votre commentaire
  • «L'oiseau construirait-il son nid s'il n'avait son instinct de confiance au monde ?»

    Gaston Bachelard

    source : http://www.evene.fr/celebre/biographie/gaston-bachelard-644.php?citations


    votre commentaire
  • CHARLOTTE 1
      Juste. Je bouge ! A chaque épreuve, je monte en grade.

    CHARLOTTE 2
      Tu me fusilles.

    CHARLOTTE 1
      Je te fusille.

    CHARLOTTE 2
      Tu me perces de ton épée.

    CHARLOTTE 1
      Je meurs.

    CHARLOTTE 2
      Je te perce de mon épée.

    CHARLOTTE 1
      Tu meurs.

    CHARLOTTE 2
      Mais nous nous relevons.

    CHARLOTTE 1
      Grandis.

    CHARLOTTE 2
      A chaque mort, le phénix renaît de ses cendres.

    Michèle Fabien, Charlotte
    Editions Labor - Espace Nord, p.56


    votre commentaire
  •     La mort, quel déshonneur ! Devenir soudain objet...

            E.M. Cioran, Ebauches de vertige
            Folio - 2E, p.29


    votre commentaire
  •     L'homme est plein d'imperfections mais on ne peut que se montrer indulgent si l'on songe à l'époque où il fut créé.

            Alphonse Allais.


    votre commentaire
  •  

    Qui se souvient du nom du réalisateur de Borat ? Quand on évoque ce film ovni à l'humour noirissime sorti en 2006, c'est surtout au génial Sacha Baron Cohen, le comique anglais qui campait un hilarant reporter kazakh, auquel on pense. Il est probable que la mésaventure se reproduise avec Religolo, à peine moins décapant, réalisé par le même Larry Charles, mais dont la vedette est cette fois le présentateur de la chaîne américaine HBO, Bill Maher.

    Comme le titre en forme de mot-valise (religieux + rigolo) le laisse imaginer, Religolo s'attaque à l'opium du peuple. Les trois grandes religions monothéistes constituent les principales cibles du comique new-yorkais, catholique par son père et juif par sa mère. Mais les mormons et les scientologues en prennent aussi pour leur grade. Larry Charles a suivi le mécréant Maher dans son anticroisade de Salt Lake City à Jérusalem, en passant par le Vatican ou Amsterdam.

    Plus poli que Borat, moins roublard que Michael Moore, Maher interroge les croyants sur les origines de leur foi et s'attache à dénicher de l'absurdité dans les textes sacrés - le serpent de l'Eden doué de parole, par exemple. Mais il reste toujours courtois avec ses interlocuteurs et ne leur oppose que l'immensité de son scepti­cisme. Ces rencontres déjà loufoques par nature se trouvent dynamités par les astuces du montage : des plans d'un nanar biblique ou des sous-titres ironiques sont ainsi insérés au beau milieu d'un dialogue improbable entre Maher et un rabbin récalcitrant. Une façon de réaffirmer l'importance du metteur en scène.

    Jérémie Couston

    Télérama, Samedi 24 janvier 2009

    source : Bande annonce du film : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18852838&cfilm=131752.html


    votre commentaire
  •     Impossible d'accéder à la vérité par des opinions, car toute opinion n'est qu'un point de vue fou sur la réalité.

            E.M. Cioran, Ebauches de vertige
            Folio - 2E, p.26


    votre commentaire
  • Bertrand Russell
    Dans un article intitulé Is There a God? qui devait paraître dans Illustrated magazine en 1952, Russell écrivit :

        Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans d'anciens livres, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée ou de l'Inquisition en des temps plus anciens.

    Richard Dawkins
    Dans son livre de 2003 A Devil's Chaplain, Richard Dawkins détailla ainsi le thème de la théière :

        La religion organisée mérite la plus vive hostilité car, contrairement à la croyance en la théière de Russell, la religion organisée est puissante, influente, exemptée de taxes et systématiquement transmise à des enfants trop jeunes pour pouvoir s'en défendre. On ne force pas les enfants à passer leurs années de formation en mémorisant des livres farfelus sur les théières. Les écoles publiques n'excluent pas les enfants dont les parents préfèrent la mauvaise forme de théière. Les fidèles de la théière ne lapident pas les non-croyants en la théière, les apostats de la théière, les hérétiques de la théière ou les blasphémateurs de la théière. Les mères n'empêchent pas leurs fils d'épouser des shiksas de la théière sous prétexte que leurs parents croient en trois théières plutôt qu'une seule. Ceux qui versent le lait en premier ne mutilent pas ceux qui préfèrent commencer par verser le thé.

    source : wikipedia


    votre commentaire
  • La conscience est un processus cérébral (i.e. un ensemble d'activités neuronales) qui se traduit par la faculté mentale et subjective d'apercevoir les phénomènes, sa propre existence ou ses états émotionnels. Si je suis triste, heureux et que je me rends compte que je suis triste ou heureux, par exemple, je prends conscience de mes états affectifs.

    Il ne faut pas confondre la conscience ainsi définie avec la conscience morale traitée plus bas dans cet article.

    source : wikipedia


    votre commentaire
  • La Mode

    Ô Mode !
    Ô Toi, Lucide parmi les lucides !
    Tu sais ce qui, aujourd’hui, est bon pour nous.
    Ta perpétuelle remise en question
    Nous rapproche chaque jour de la Vérité.
    Toi seule oses dire que ce que Tu vendais hier
    Est aujourd’hui de la merde,
    Comme Tu oseras dire demain
    Que ce que Tu vends aujourd’hui l’est aussi.
    Chaque jour, nous Te suivons.
    Chaque jour, nous dépensons sans compter.
    Car Tu nous permets d’exister sans devoir penser.
    Car Tu nous permets de paraître sans devoir être.
    Gloire à la Mode de demain !
    Bénie soit la Mode d’aujourd’hui !!
    La peste soit de la Mode d’hier !!!
    Gloire à l’Éphémère !
    Gloire au Conformisme Jetable !
    Alléluia !

    source : http://www.consomme.org/

    "La consommation est une religion dégradée, la croyance dans la résurrection infinie des choses dont le supermarché forme l'Eglise et la publicité les Evangiles."
    Pascal Bruckner, La Tentation de l'innocence


    votre commentaire
  • Secrète, voilée est sa face,
    mais déjà, par bonté, souvent
    sur moi ses yeux de soleil passent.
    [...]

    Je l'entends marcher dans mon âme.
    S'il dit, triste : "Où es-tu Adam ?"
    mon coeur très fort se met à battre.

    Oui, je l'ai trouvé dans mon coeur,
    trouvé et serré dans mes bras,
    nous serons unis dans la mort.

    Endre Ady (adaptation de Jean Grosjean)


    votre commentaire
  • « L'ignorance engendre la confiance plus souvent que le fait la connaissance : ce sont les personnes qui savent peu et non celles qui savent beaucoup qui affirment de façon si tranchée que tel ou tel problème ne sera jamais résolu par la science. »

    Charles Darwin, introduction de l'Origine de L'Homme (1871)

    source : wikipedia


    votre commentaire

  • votre commentaire
  • «Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.»

    Gaston Bachelard

    source : http://www.evene.fr/celebre/biographie/gaston-bachelard-644.php?citations


    votre commentaire
  •     Une pierre et une motte de terre tombèrent ensemble dans la mer, nous dit une histoire arabe.
        La pierre, en tombant au fond de l'eau, gémissait :
        - Je suis noyée ! Je suis perdue ! Seul le fond de la mer écoutera mes plaintes !
        La motte s'anéantit. Personne ne sait ce qu'elle devint. Mais on dit que, sans langue, elle parla, et que certaines oreilles très fines entendirent ceci :
        - Il ne reste plus rien de moi dans les deux mondes, rien, pas la moindre parcelle. On ne verra plus mon corps, on ne verra même plus mon âme. Tous deux sont fondus dans la mer qui, elle, est clairement visible.

    Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs, Contes philosophiques du monde entier
    France Loisirs, Paris, 1998 (p.398)


    votre commentaire

  • votre commentaire
  •     Qu'est-ce donc que l'intelligence ?
        L'élaboration de nouvelles habitudes est une formes de comportement intelligence. Savoir monter des mécanismes, c'est non seulement faire économie d'effort en remettant à l'habitude ce qui exigerait de la présence d'esprit, c'est encore créer l'outil nécessaire au travail, et sans lequel le travail ne peut être effectué.
        Il y a du reste deux procédés de formation des automatismes. Il y a un procédé mécanique d'apprentissage, il y a un procédé intelligent. La simple répétition, l'élimination des actes inutiles, la systématisation croissante des moments de l'action, la formation du système clos sans recours à l'intelligence. Il y a une forme d'adaptation qui tend vers la pure habitude : frayage et meilleur fonctionnement des voies nerveuses ; amélioration de valeur des réponses ; méthodes des essais et des erreurs : dans tout cela nous retrouvons les formes élémentaires de la structure et de l'activité nerveuses, la plasticité, le frayage, la formation de connexions.
    [...]
        L'intelligence est discernement et choix. [...] Unifier et distinguer, telle est sa tâche : établir des rapports. [...] L'intelligence se mesure non d'après ce qu'on a fait, mais d'après ce qu'on peut faire. Elle est capacité et non pas acquisition.
    [...]
        On peut parfaitement vivre en se passant de toute pensée. On vit alors sur le plan de l'action : réflexes, instincts, habitudes. La meilleure partie de la vie animale s'écoule ainsi, éclairée parfois peut-être, chez les animaux supérieurs, de quelques jeux d'images, de quelques lueurs de pensée confuse et indifférenciée. A ce stade de vie mentale, pont de langage.
    [...]
        Pour penser, il faut d'abord n'être plus une chose parmi les choses, il faut se placer hors d'elles pour les apercevoir comme choses et agir sur elles par des moyens inventés.
    [...]
        Les forces physico-chimiques elles-mêmes, le mécanisme, n'est-ce pas de l'intelligence ? L'intelligence est partout où il y a arrangement et système : en ce sens l'existence tout entière est intelligence pour le philosophe, mais ce qui le psychologue appelle intelligence, c'est l'intelligence qui apercevant tout cela, s'aperçoit ; et comme Aristote disait de Dieu : la pensée de la pensée.
    [...]
        Nous en revenons toujours au jugement et aux concepts. La notion, le concept, la chose pensée, n'est qu'un jugement virtuel, le concept n'est élément du jugement que parce qu'il est produit du jugement ; le chien, l'arbre, la vertu ne sont rien, sinon une affirmation, quelle qu'elle soit, à propos du chien, de l'arbre ou de la vertu. On ne les pense qu'en pensant quelque chose d'eux. Ce qu'on appelle la compréhension, c'est comme une liste ouverte de jugements en nombre indéfini. A chaque fois qu'il les manie, l'esprit isole une portion de cet ensemble et se fixe sur elle pour un temps plus ou moins long ; il oscille parfois entre une série d'affirmations plus ou moins vaguement esquissées. Ce qui donne au concept l'apparence d'être isolable, c'est justement qu'il peut être engagé dans des séries différentes qui se tiennent en échec. De la vertu ou du chien, je puis penser bien des choses différentes. C'est cette détermination virtuelle, cette indécision du savoir qui donnent au concept l'apparence de se suffire.

    Henri Delacroix, Le langage et la pensée, p.97 et suivantes (1924)
    source : gallica2


    votre commentaire
  • Mi-ombre, mi-lumière,
    muy hombre, muy mujer,
    sourde rose assombrie
    dont le goût de folie,
    de folie et de mort,
    n'a décidément rien
    de pareil sur la terre.

    Je songe qu'elle seule,
    soleil de pauvreté,
    corolle de clarté
    et rose épanouie
    de mon coeur vieillissant
    me donne encore envie,
    envie d'être vivant.

    Paul Neuhuys, On a beau dire
    Clair-Obscur, Editions Labor - Espace Nord, p.169


    votre commentaire
  •     Autour de nous, tout est hostile. Sur nos têtes, les nuages mauvais défilent sans interruption pour nous dérober le soleil. De toutes parts, l'étreinte sinistre du fer en traction. Nous n'avons jamais vu où ils finissent, mais nous sentons la présence maligne des barbelés qui nous tiennent séparés du monde. Et sur les échafaudages, sur les trains en manoeuvre, sur les routes, dans les tranchées, dans les bureaux, des hommes et des hommes, des esclaves et des maîtres, et les maîtres eux-mêmes esclaves ; la peur gouverne les uns, la haines les autres ; tout autre sentiment à disparu. Chacun est à chacun un ennemi ou un rival.
        Non, pourtant : dans ce compagnon d'aujourd'hui, attelé avec moi sous le même fardeau, il m'est impossible de voir un ennemi ou un rival.

    Primo Levi, Si c'est un homme
    Pocket, Paris, 1990 (p.44)


    votre commentaire
  •     Je crois que ceci n'est qu'un prétexte et que le Papalagui ne fait que suivre un mauvais penchant. Le véritable but de ses pensées est la conquête des forces du Grand-Esprit. C'est une manière d'agir qu'il indique lui-même dans le mot : connaître. Connaître, ça veut dire avoir une chose si près des yeux, que le nez dessus, on passe à travers.

    Erich Scheurmann - Le Papalagui, Les étonnants propos de Touiavii, chef de tribu, sur les hommes blancs
    Pocket, 1920 (p.120)


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique