• R. G. Pabin - Métamorphoses de l'esprit et médiumnité (1966)

    Auteur : R. G. Pabin (pseud.) ; avec le concours de Mme Rose Stoler (médium)
    Titre :  Métamorphoses de l'esprit et médiumnité
    Éditions N. Bussière, Paris, 1966 (108 pages)

        Le livre se termine sur LE BIEN ET LE MAL / LA PUISSANCE DE LA PRIÈRE, et on y lit ceci :


        Le bien, dans la pensée de chacun, est l'acte qui paraît plein de bonté envers ses semblables ; c'est aussi ce que la morale prescrit de faire.
        Le mal est ce qui est contraire à la morale, c'est-à-dire au bien ; c'est donc un acte qui détermine une mauvaise action portant préjudice à autrui. (Définitions du dictionnaire.)
        D'après la doctrine Antoiniste, le mal et le bien n'existent pas ! Ce ne sont que des termes de comparaison.
        Cette révélation, basée sur les différents degrés d'évolution des âmes, vient démontrer et affirmer la nécessité des épreuves terrestres indispensables à l'amélioration de l'esprit.
        (Les pensées sont des fluides bons ou mauvais ; il y a autant de fluides que de pensées ;) il en découle que les prières formulées par les âmes pures ont une action bénéfique sur ceux pour lesquels elles sont formulées ; c'est aussi une récompense pour soi-même.
        Le spiritisme qui est une science éprouvée vient à l'appui de ce qui précède.


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  • Nécrologie Mme veuve Gony #1 (Le Messager, 1er février 1892)

    Nécrologie Mme veuve Gony #2 (Le Messager, 1er février 1892)

    Nécrologie

        Mercredi, 13 janvier, a eu lieu, à 3 heures, à Jemeppe, l'enterrement civil de Mme veuve Gony, avec le concours de la Fédération spirite régionale de Liége.
        Une foule d'amis et connaissances de la famille lui ont témoigné leurs sympathies en assistant aux funérailles.
        Au cimetière, deux discours spirites ont été prononcés, l'un par M. Houart, l'autre par M. Paulsen.
        Voici le discours de M. Houart :

                 Mesdames, Messieurs,
       
    Au nom des amis de la famille de Mme Gony, je viens rendre ici un légitime hommage à la mémoire d'une bonne et courageuse mère de famille, d'une femme de cœur et d'esprit que chacun de nous regrette.
        Mme Gony est morte en libre-penseuse, bien qu'ayant été élevée dans les mystères de la foi romaine ; elle s'est éteinte sans vouloir user des prétendus secours de la religion, parce qu'elle avait cessé de subordonner sa raison à des enseignements qui en sont la négation, parce que son intelligence et sa conscience, affranchies de ces enseignements dogmatiques, s'élevaient au-dessus de cette foi aveugle qui paralyse le jugement à ce point que les victimes de cette foi, c'est à dire les pauvres fanatiques, en arrivent à perdre l'exacte notion du bien et du mal; Mme Gony a su s'élever au-dessus de cette foi misérable qui atrophie l'intelligence et stérilise les sentiments ; cette femme de bon sens a compris sans doute qu'il n'appartient à personne, qu'il n'est au pouvoir d'aucun, fut-il pape ou roi, de s'interposer entre Dieu et les hommes, que le plus digne entre tous est le plus vertueux et que l'élévation morale seule est la marque de dignité qui rapproche de la Divinité.
        Mme Gony était également une femme de cœur ; elle a été une épouse vertueuse et dévouée, une mère affectionnant les siens avec toute la tendresse désirable.
        Et de cette intelligence émancipée, de ce grand cœur, de cette affection tendre, il ne resterait rien, selon le théories matérialistes, rien que le souvenir ? Après une vie d'épreuves, de tribulations, de misères de tous genres, il n'y aurait que le néant, où chacun viendrait échouer, les bons comme les mauvais, et où viendraient se confondre le bien et le mal ? Franchement, s'il en était ainsi, ce ne serait guère la peine de naître pour la plupart et, pour beaucoup d'autres, il serait assurément préférable de ne pas venir. Mais heureusement il est une philosophie nouvelle, le spiritualisme expérimental, qui nous apprend la raison d'être de toute chose et qui, en révélant notre origine, nous explique le but de l'existence, nous indique l'avenir, la destinée heureuse pour laquelle nous sommes créés. C'est la consolation des malheureux, l'appui des faibles, le soutien des affligés ; c'est l'espérance apportant les forces et le courage nécessaires pour surmonter les difficultés de la vie et supporter patiemment les épreuves qu'elle rencontre ; c'est enfin la science occulte démontrant les progrès et les destinées de l'âme, par la pluralité des existences et sa vie heureuse en des mondes où le mal a complètement disparu des mœurs de leurs habitants.
        Ce sont là d'ailleurs les seules données conformes à la raison, les seules qui apportent quelques lumières à l'humanité égarée, perdue dans l'obscurité des erreurs, et qui donnent une solution rationnelle au problème de l'existence.
        Pour nous, spirites, Mme Gony n'est pas entièrement anéantie : son corps matériel nous est ravi, il rentre dans l'élément universel, mais son âme est là, immortelle, aussi sensible aux marques d'affection qu'auparavant, entourant ceux qui lui sont chers de ses effluves bienfaisantes.
        Nous dirons donc un éternel adieu à son corps, mais à son âme nous disons : au revoir dans un monde meilleur.

    Le Messager, 1er février 1892


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  • L'antoinisme continue (L'Heure belge, 14 mai 1916)

    L'ANTOINISME CONTINUE

        Nous venons d'avoir un enterrement antoiniste. La mort de la personne affiliée à la secte de Jemeppe a provoqué une descente du parquet et une autopsie à la morgue de la Buissière. Le bruit s'était répandu en effet que les soins d'un médecin avaient été refusés par la moribonde, scrupuleuse observatrice des lois de la secte qui interdisent, paraît-il, d'avoir recours à la Faculté en cas de maladie. L'autopsie a démontré que la défunte est morte de mort naturelle.

    L'Heure belge, 14 mai 1916

        Cet article est un résumé d’un article du journal La Belgique qui situe l’enterrement à Huy.


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  • Georges Linze - Le Prophète influencé (La Wallonie, 21 janvier 1929)(Belgicapress)REVUES ET LIVRES

        « LE PROPHETE INFLUENCE », par Georges Linze. On connait le style do Georges Linze plastique, dépourvu de musicalité mais riche de tons, volontairement, chirurgicalement amputé de transitions. Ces particularités le rendent communément presque illisible. Mais toute nouvelle valeur commence par étonner. Bientôt, on s'apprivoise. Alors on discerne le sens un peu bouleversé de la pensée que portent des images saturées de lyrisme. La poésie moderne quelle que soit sa formule mêle l'auditif au visuel, au tactile, à l'abstrait ; elle se propose en métaphores ou en altérations qui contiennent ou qui résolvent en un produit nouveau (comme une nombreuse combinaison chimique) tous les éléments culturels, intelligents et instinctifs que le déclic d'un instant lyrique a fait coïncider. Par ce caractère, Georges Linze est bien de nos temps nouveaux. Il n'est pas seul. Mais il demeure à part, quand même, par sa manière de transmuer sa métaphysique passionnée en spectacles concrets. Il fait penser à ce cabbaliste qui récoltait dans des carafes la lumière du soleil pour en tirer des salamandres ! Mais ce qui règne sur ce livre-ci, c'est la suggestion. Et le désordre. Linze dira : « C'est mon ordre, à moi ! Oui ; mais il écrit pour les autres.

                                               M. M.

    La Wallonie, 21 janvier 1929 (source : Belgicapress)


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  • Culte antoiniste à Schaerbeek (L'Indépendance Belge, 4 août 1925)(Belgicapress)

    LE CULTE ANTOINISTE

        Rue Jacques Rayé a été inauguré dimanche, en présence de nombreux adeptes venus du Hainaut et surtout de Liége, un temple dédié au culte antoiniste.
        La mère Antoine présidait et M. Janin, ancien commandant de la marine française officiait.

    L'Indépendance Belge, 4 août 1925 (source : Belgicapress)


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  • Culte Antoiniste (Charivari, Avril-Juin 1976,p.46)

    UNE SECTE DE GUERISSEURS : LES ANTOINISTES

        Fondé en 1906 par un ouvrier liégeois qui se faisait appeler « Le Père Antoine » ou encore « le guérisseur », le « Nouveau Spiritualisme » rassemble aujourd'hui cinq à six mille fidèles disséminés dans toute la France et, surtout, dans la partie wallonne de la Belgique. Il s'agit d'une dissidence « spirite » du catholicisme romain.
        Les « antoinistes » (cette appellation prend de plus en plus le pas sur celle de « néo-spiritualistes ») se réunissent tous les dimanches matin, affublés d'une longue robe noire, dans une cinquantaine de temples. Le décor de ceux-ci est à la fois austère et macabre : une grande salle meublée de bancs de bois et flanquée d'une sorte de chaire surélevée. L'un des quatre murs est tendu de noir. On peut y lire, peinte en grandes lettres blanches, l'inscription suivante : « L'auréole de la conscience : un seul remède peut guérir l'humanité ; LA FOI : c'est de la foi que naît l'amour : l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ; ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu ; car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de la servir ; c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité. » Ce texte, exemplaire du style antoiniste, se répète dans toutes les publications de la secte, dont le siège central est fixé à Jemappes-sur-Meuse, dans la banlieue liégeoise. Accroche aussi le regard, derrière la chaire, un arbre stylisé : l'arbre de la science de la vue du mal. Il s'agit de l'emblème des antoinistes. Parfois, l'on trouve encore la photo du Père Antoine : une très belle tête d'illuminé, longs cheveux, longue barbe, yeux extasiés, dont l'expression évoque les photos de Raspoutine jeune. Mais là s'arrête le rapprochement. Autant Raspoutine était débauché et adorait la fréquentation des grands de ce monde, autant le Père Antoine vivait sobrement et se complaisait parmi les petites gens.
        Né à Mons-Crotteux, faubourg industriel de Liège, en 1846, le futur Père Antoine était le cadet d'une famille fort modeste de onze enfants. Dès l'âge de douze ans, il s'en alla travailler à la mine en compagnie de son père et de quelques-uns de ses frères, tous houilleurs.
        Vers sa vingtième année, dégoûté de la fosse, il décida de changer de métier et devint ouvrier métallurgiste. En 1870, il s'expatria et partit pour l'Allemagne où il travailla pendant cinq ans. Puis, il poussa un peu plus loin et passa à nouveau cinq nouvelles années en Pologne russe. Quand il rentra au Pays natal, il était toujours fidèle à la foi catholique de son enfance. Il manifestait même une tendance à être plus catholique que le pape, tant il affectionnait les jeûnes et les privations de toutes sortes.
        A l'âge de quarante-deux ans, cet homme pieux et même cagot rejoignait brusquement un groupe spirite. Bientôt las de faire tourner les tables pour le plaisir des seuls esprits, il franchit un pas de plus dans l'hérésie et se mit à prêcher dans toute la région liégeoise des « révélations » qu'il disait tenir de Dieu lui-même. Sa bonté, sa douceur, et surtout les « guérisons miraculeuses » qu'il multipliait gratuitement, lui conférèrent une grande popularité auprès d'un prolétariat misérable et crédule. En outre, comme le « néo-spiritualisme » entamait sérieusement les positions catholiques en Wallonie, les dignitaires francs-maçons et les politiciens socialistes favorisèrent l'implantation de la secte. Et les premiers « temples » furent construits grâce à des subsides votés par les conseils provinciaux (généraux) à majorité socialiste.Culte Antoiniste (Charivari, Avril-Juin 1976,p.46)
        Quelques années plus tard, l'antoinisme se répandit dans le nord de la France et conquit bientôt de petits mais solides bastions dans tout l'hexagone.
        Tout le culte antoiniste se résume à la sempiternelle lecture des « révélations » et de l'enseignement du Père Antoine. Celui-ci (qui pouvait à peine lire et écrire) s'exprimait en un langage à la fois pompeux et hermétique.
        Seules les funérailles des adeptes revêtent un certain lustre. Pour son dernier voyage, l'antoiniste décédé est précédé d'un jeune arbre fraîchement coupé, et suivi par tous les « frères » et toutes les « sœurs » revêtus de leur longue robe noire et coiffés de grands chapeaux noirs rappelant ces sombreros bâtards qu'affectionnaient les socialistes du début du siècle. La lecture des œuvres du Père Antoine accompagne la descente de la bière dans la fosse.
        Les antoinistes manifestent, à l'égard de ces œuvres, une fanatique et touchante confiance. Leur culte ne possède ni prêtres ni évêques. Les adeptes qui le désirent, ou qui en ont le temps ou les moyens, se chargent bénévolement de servir de haut-parleur à la voix de leur maître. Encore que généralement moralisateurs et même pudibonds, les antoinistes cèdent parfois à un certain laxisme moral qui trouve sa justification dans ces « fluides » dans « lesquels l'homme vit comme un poisson dans l'eau ». Car, mal débarrassé des miasmes du spiritisme, le Père Antoine professait que « tous nos vices et caprices dépendent des fluides qui forment l'atmosphère qui nous entoure ». Ce que d'aucuns « chers maîtres » appellent « des impulsions irrésistibles » !
        L'enseignement antoiniste tombe aussi dans un certain masochisme. Il recommande de « remercier ses ennemis », car l'épreuve qu'ils apportent constitue « un progrès » et « c'est la souffrance seule qui peut nous épurer ».
        Fanatiques mais peu prosélytes, les antoinistes vivent entre eux, en secte fermée. Ils pratiquent une solidarité totale et se distinguent par leur discrétion, sauf quand certains d'entre eux, s'obstinant à ne pas appeler le médecin en cas de maladie grave d'un des leurs, provoquent l'indignation des voisins et l'intervention de la justice. Le Père Antoine ayant recommandé le strict respect des lois naturelles, les antoinistes se méfient en effet des médicaments chimiques et leur préfèrent les décoctions de plantes. Et si, par malheur, leur médication échoue, ils accueillent la perte de l'être cher, et la souffrance qui en découle, comme une nouvelle occasion de se purifier.

    Charivari, numéro sur les Sectes et sociétés secrètes en France aujourd’hui, Avril-Juin 1976, p.46

        Écrit à charge d’un « journaliste » anonyme (lui aime qui aime si bien les guillemets, il me saura grès de les utiliser ici à mon compte) qui n’a certainement jamais franchi la porte d’un temple, ni donc parlé à aucun frère ou aucune sœur, ni ne s’est même donné la peine de lire les textes, que cela soit ceux du Père ou de ceux qui ont étudié la « secte »…


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  • Correspondance (Le Messager, 1er janvier 1901)

    Correspondance

            Messieurs et Frères,

        Vous avez annoncé dernièrement l'inauguration à Jemeppe-sur-Meuse du beau et spacieux local de la société les Vignerons du Seigneur, propriété de notre ami et frère Louis Antoine. Environ 180 adeptes de notre belle doctrine, venus de tous les environs, y étaient réunis le jour de la Noël pour féliciter ce frère dévoué de l'initiative si franche, si généreuse et si intelligente dont il a donné déjà tant de preuves. Ainsi que l'on dit, en des causeries pleines de verve et d'humour, MM. Houart et Henrion, deux vétérans de la cause, les ennemis séculaires de la libre pensée spiritualiste, peuvent en vain gémir à leur aise sur l'extension qu'ont prise partout les enseignements des Esprits. C'est la ruine dans un temps qui paraît assez proche au siècle où nous entrons, de l'exploitation des superstitions religieuses dont vit un clergé fanatique et intolérant. Tout nous dit que les travailleurs de l'Espace, apôtres de vérités éternelles étouffées par les parodistes des nobles enseignements de Jésus, sont constamment sur la brèche pour combattre et détruire les erreurs amoncelées.
        Cette belle salle, où avant l'inauguration plusieurs centaines de malades ont passé, venus pour demander à notre frère Antoine ses soins magnétiques gratuits, est décorée de plusieurs peintures et portraits, entr'autres ceux d'Allan Kardec, curé d'Ars et Dr Demeure, chers et vénérés esprits qui, durant leur vie terrestre, pratiquèrent et enseignèrent les sublimes vérités spirites, et qui n'ont cessé depuis leur rentrée dans la vie réelle de nous donner des preuves de leur active et tendre sollicitude. A l'aspect de ces nobles et sympathiques physionomies, grand fut sans doute l'étonnement de personnages sceptiques aussi respectables que diplômés qui envahirent dernièrement le local de nos frères de Jemeppe. Mais laissons parler l'Express, de Liége, un grand journal dont on dit qu'il "évolue puissamment vers la route invariable de la science et du progrès":
        "Dans son numéro du 16 décembre, l'Express rapportait que le Parquet de Liége avait opéré une descente au sujet d'un individu (sic) contre lequel plainte était portée du chef d'exercice illégal de l'art de guérir.
        Le Parquet, représenté par M. Gonne, substitut du Procureur du Roi, accompagné de MM. Thuriaux, juge d'instruction ; Péters, greffier, et de MM. les médecins-légistes Lenger et Corin, est venu de nouveau indaguer à ce propos.
        Les magistrats se sont rendus d'abord au domicile particulier de M. A..., la personne visée. M. A... ordonne, paraît-il, à ses clients une liqueur fabriquée par un pharmacien bruxellois et qui est en vente dans toutes les pharmacies. Il les traite en même temps par le magnétisme.
        Comme nous le disions dimanche, il compte une clientèle considérable et, au moment de l'arrivée des magistrats dans le salon d'attente, il n'y avait pas moins de 60 consultants dont quelques-uns venaient de Verviers, voire même de Bruxelles.
        Les médecins et les magistrats ont interrogé les clients et ont assisté en même temps aux consultations qui se sont données à leur arrivée, c'est-à-dire vers 9 heures du matin. On dit dans le public que A... est entièrement désintéressé. On est tout simplement invité à déposer une obole pour les pauvres dans un tronc placé en évidence dans la salle d'attente."
        Voici ce qu'aurait pu ajouter l'auteur des lignes qui précèdent, ce qui est à sa connaissance : M. Antoine, outre son indépendance – il est rentier – est un "individu" dont le désintéressement, l'abnégation, le dévouement à toutes bonnes œuvres, ont conquis l'estime et la considération, non seulement de ses frères en croyance, mais aussi de tous ses concitoyens. Sa médiumnité guérissante est établie par des attestations qu'il ne recherche pas ; elles s'offrent d'elles-mêmes. Distribuant, au vu et au su de chacun, le produit des oboles de ses malades reconnaissants, il répand, en outre, la bonne parole qui console. Il soutient l'affligé, fortifie moralement et physiquement ses frères et sœurs en humanité. Combien d'hommes que la prison et les dépôts de mendicité auraient recueillis – les lois humaines punissent toujours l'effet sans s'attaquer à la cause ont pu, dans nos régions industrielles vouées au capitalisme, subir l'influence, l'ascendant de ses bons conseils, de ses excellentes exhortations spirites à la résignation ! Sont-ce les prêtres salariés et les nombreux médecins cléricaux, cherchant à faire poursuivre notre frère Antoine, qui pourraient en dire autant ? Que sa modestie bien connue ne nous empêche, ni l'un, ni l'autre, Messieurs, de le défendre contre certains agissements ! Que ses actes méritoires servent d'exemples aussi à d'autres adeptes de notre doctrine, soucieux de propager les enseignements spirites pour le plus grand profit de l'avenir moral et intellectuel de tous les humains.

                                             Salut fraternel,
    Jemeppe, 26 décembre 1900.                        H.

    Le Messager, 1er janvier 1901


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  •  Faire-part - Charles Otto (La Meuse, 10 novembre 1930)(Belgicapress).jpg

    On nous prie d'annoncer la mort de
    Monsieur Charles OTTO
    TAILLEUR D'HABITS
        L'enterrement antoiniste aura lieu lundi 10 novembre, à 3 heures.
    Réunion à la maison mortuaire, rue de la Vesdre, 4, Liège-Vennes.

    La Meuse, 10 novembre 1930 (Belgicapress)


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  • Former miner is leader of sect (Los Angeles Herald, Volume XXXIII, Number 100, 9 January 1911)(cdnc.ucr.edu)FORMER MINER IS LEADER OF SECT

    Antoine, with Thousands of Followers. Asserts He Is in Touch with Spirits

    (Special to The Herald)

        BRUSSELS, Jan. 8.–A petition has been forwarded to the chamber of s deputies, bearing 160,000 signatures, asking parliament to recognize "Antoine worship" as legal. Whatever answer is given to this singular request, the personality of Antoine, called "The Healer," is very interesting, and his hold over thousands of Belgians is a singular instance of the faith of mankind in one of their number.
        Antoine was formerly a miner. Having inherited a little money he abandoned his work and devoted himself to spiritualism. He proved to be an excellent medium, and he often received–according to his followers–visits from spirits.
        These spirits dictated long messages purporting to come from heaven. One day they told him that he was ordered to exercise the gift of healing. Antoine thereupon visited the poor of his parish, spoke to them of spiritualism and is said to have effected several cures.
        Antoine was soon besieged by sufferers who begged him to relieve their ills. He is now greatly popular in the valley of the Meuse, and especially in e the neighborhood of Jeuneppe, his native village.

    RAISES $20,000 IN WEEK

        Two years ago Antoine said that he was ordered to preach, and he has thus become the center of a new religion. A church was built at Jeuneppe, for which $20,000 was raised in a week. Antoine lives near the church, which is overcrowded every day with followers. The "healer" refuses to accept money for his services, and he is no richer today than when he began his strange missionary work.
        The doctrine of Antoine's religion is rather obscure. He teaches that goodness must govern the world. He believes that the human body is controlled by fluid magnetism, and that the magnetism of one person can overcome the evil magnetism of another. The services in Antoine's church are simple in character. The "healer" and his congregation concentrate their thoughts and Antoine gets into "fluidic" communication with the minds of the worshipers. When he feels that good influences predominate he speaks under the power of the spirits.
        Antoine's followers obey him unhesitatingly in everything. In appearance he is a tall, rather round-shouldered man, with gray hair. He wears a black frock coat, but is always without a hat. He chews gum continually.

    Los Angeles Herald, Volume XXXIII, Number 100, 9 January 1911 (source: cdnc.ucr.edu)

     

    Traduction :

    UN ANCIEN MINEUR À LA TÊTE D'UNE SECTE

    Antoine, avec des milliers d'adeptes. Il affirme être en contact avec les esprits

    (Spécial The Herald)

        BRUXELLES, 8 janvier. – Une pétition a été transmise à la Chambre des Députés, portant 160.000 signatures, demandant au Parlement de reconnaître la légalité du "culte d'Antoine". Quelle que soit la réponse donnée à cette requête singulière, la personnalité d'Antoine, appelé "Le Guérisseur", est très intéressante, et son emprise sur des milliers de Belges est un exemple singulier de la foi de l'humanité en l'un d'entre eux.
        Antoine était auparavant mineur. Ayant hérité d'un peu d'argent, il abandonna son travail et se consacra au spiritisme. Il se révéla un excellent médium et reçut souvent, selon ses adeptes, la visite d'esprits.
        Ceux-ci lui dictaient de longs messages censés venir du ciel. Un jour, ils lui annoncent qu'il doit exercer le don de guérison. Antoine visite alors les pauvres de sa paroisse, leur parle de spiritisme et obtient, dit-on, plusieurs guérisons.
        Antoine fut bientôt assailli par des malades qui le suppliaient de soulager leurs maux. Il est aujourd'hui très populaire dans la vallée de la Meuse, et plus particulièrement dans les environs de Jemeppe, son village natal.

    20 000 $ EN UNE SEMAINE

        Il y a deux ans, Antoine dit avoir reçu l'ordre de prêcher, et il est ainsi devenu le centre d'une nouvelle religion. Une église a été construite à Jemeppe, pour laquelle 20 000 dollars ont été récoltés en une semaine. Antoine habite près de l'église, qui est chaque jour bondée de fidèles. Le "guérisseur" refuse d'accepter de l'argent pour ses services et il n'est pas plus riche aujourd'hui que lorsqu'il a commencé son étrange travail de missionnaire.
        La doctrine de la religion d'Antoine est assez obscure. Il enseigne que la bonté doit gouverner le monde. Il croit que le corps humain est contrôlé par un fluide magnétique et que le magnétisme d'une personne peut vaincre le mauvais magnétisme d'une autre. Les services de l'église d'Antoine sont simples. Le "guérisseur" et ses fidèles concentrent leurs pensées et Antoine entre en communication "fluidique" avec l'esprit des fidèles. Lorsqu'il sent que les bonnes influences prédominent, il parle sous le pouvoir des esprits.
        Les fidèles d'Antoine lui obéissent sans hésitation en toutes choses. Il s'agit d'un homme de grande taille, aux épaules plutôt rondes, aux cheveux grisonnants. Il porte une redingote noire, mais toujours sans chapeau. Il mâche continuellement du chewing-gum.

    Los Angeles Herald, Volume XXXIII, Numéro 100, 9 janvier 1911 (source : cdnc.ucr.edu)


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  • Culte Antoiniste - Emblème (ihoesd.ideesculture.fr)

    Objet 3D
    Culte antoiniste

    Emplacement dans la hiérarchie :
    Collection muséale > Objets 3 D > V - Objets > Varia > Culte antoiniste

    Identifiant d'objet :
    L1-22/D01/25

    Type (Objets) :
    Artéfact

    Titre :
    Culte antoiniste
    Date(s) :
    1909
    Dimensions :
    H. 151 mm x L. 122 mm x P. 45 mm
    Matériaux / Techniques :
    Métal

    Avers :
    Avers / Revers / tranche : Avers (Recto) Description avers : Culte / antoiniste / L'arbre / de / la Science / de / la vue du mal / Revele / de 1906 à 1909

    Mots clés 1 :
    6263 – Culte Antoiniste (Jemeppe-sur-Meuse, Belgique)
    35583 – Antoinisme
    Mots clés 2 :
    TFE25

    source : https://ihoesd.ideesculture.fr/index.php/Detail/objects/159518#


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  • Cahiers du Spiritisme IV, 1947 (Un cas de réincarnation à Lyon raconté par un Antoiniste)

    UN CAS DE REINCARNATION A LYON

        En 1931, à mes débuts dans le spiritisme, j’ai lu dans un livre dont je n’ai retenu ni le titre ni le nom de l’auteur, que, très souvent, quand un de nos parents décède, il se réincarne dans la famille même qu’il a quittée.
        Il donne alors, pendant quelque temps, des signes formels de caractère, de mémoire ou d’habitude qui ne manquent pas de le faire reconnaître par ses familiers.
        Il y aurait, sans doute, beaucoup à dire sur de tels cas et sur les faits d’avertissements au moment de la mort. De ces derniers j'ai pu en observer quatre très précis.
        C’est ainsi que ma fille Olga est venue me prévenir, à Grenoble, le 25 septembre 1927, de son décès survenu, à 1 heure du matin, à Versailles, par un grand bruit qui eut pour but de me tirer du sommeil au moment même où elle quittait ce monde.
        Mon frère Pierre, missionnaire apostolique à Tourane (Annam), de son côté, a été réveillé à l’heure même où notre frère aîné, Alexandre, mourait accidentellement à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Trois fois de suite un chandelier tomba de la table de chevet pour fixer son attention, etc., etc...
        Je reviens à mon Olga. Elle avait un tic qui amusait beaucoup : elle mouvait son nez de gauche et de droite, avec une aisance surprenante. Je ne songeais plus à cela, si bien que lorsque je devins antoiniste, je remarquais que, dans toutes les salles de lecture et dans tous les temples, il y avait, à la disposition des adeptes, des feuillets où ceux-ci pouvaient inscrire le prénom d’une personne, afin de demander par son intercession des grâces de guérison ou d’aide.
        Sachant que ma belle-fille, à Lyon, allait être mère, il me vint l’idée que je gardais pour moi seul de demander au bon père Antoine, fondateur de la doctrine qui porte son nom, de m’accorder la joie de faire renaître mon Olga chez ma belle-fille de Lyon.
        J’écrivis donc le prénom « Olga » sur la liste qui m’était offerte.
        Au moment de la naissance de l’enfant attendue, une fillette, je ne pensais plus à mon vœu lorsque, répondant à l’invitation de mon fils et de sa femme, je me rendis à Lyon où j’eus l’heureuse surprise, ayant le cher bébé, dans les bras, de voir, à plusieurs reprises, son nez se mouvoir, ainsi que le faisait Olga. Ma joie fut si vive que je remerciais, avec émotion, le père de m'avoir exaucé.
        Ce « tic », qui fut observé par tous les miens, persista durant quelque temps, fortifiant ma conviction du « retour » de l’âme de ma regrettée fille ; l’enfant a, du reste, le caractère, les manières et même les habitudes d’Olga, ce qui est particulièrement démonstratif en l’occurrence.
        En fin d’année 1944, alors que j ’avais la chance d’avoir un excellent médium, Mme S..., j’eus la confirmation par notre guide Michel que les deux Olga ne sont qu’une seule individualité, réincarnée, à Lyon, le 18 juin 1934.
        Je souhaite que ma modeste mais sincère contribution à la cause de la survie et de la réincarnation éclaire ceux des lecteurs qui pourraient être encore dans le doute.
                                                              J.-B. Gallioz,
                                                                  Président
                                                   du Groupe spirite de Grenoble.

    Les Cahiers du Spiritisme, IV, 1947 (p.26-27)
    http://iapsop.com/archive/materials/cahiers_du_spiritisme/cahiers_du_spiritisme_n4_1947.pdf


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  • Bernard Michal & Jean Renald - História das Seitas e Sociedades Secretas (2020)

    Auteurs : Bernard Michal & Jean Renald
    Titre : História das Seitas e Sociedades Secretas
    Éditions : Leya, 2020

        Un livre complet qui révèle les secrets des différentes organisations secrètes apparues au fil des siècles. Qu'est-ce qu'une secte ? Et une société secrète ? Quels sont les mystères et les secrets qui les unissent et les distinguent ? Les sectes sont-elles uniquement religieuses ou peuvent-elles être de nature politique ou philosophique ?
        História das Seitas e Sociedades Secretas présente les sectes et les sociétés secrètes les plus importantes et les plus influentes qui sont apparues au fil du temps, en détaillant leurs origines et les énigmes qui les entourent, et en analysant leur importance dans le contexte historique, social, politique et religieux dans lequel elles sont apparues. Des sectes du christianisme antique et médiéval à la franc-maçonnerie, du carbonarisme à la mafia, ce livre révèle les secrets les plus obscurs d'organisations qui ont marqué et marquent encore l'imaginaire de l'histoire universelle.

        Jean Renald est l'auteur également d'une Histoire des sectes, superstitions et religions (1970), ainsi que divers livres d'histoire militaire. Bernard Michal est également l'auteur de divers livres d'histoire militaire.

        Sur l'antoinisme, on lit :
    Os ANTONISTAS
    Com o «Père Antoine» – denominação equívoca, uma vez que, no seu tempo, induziu muita gente em erro, sugerindo que se tratava de um padre ou de um monge – abordamos uma seita de um género particular: a seita taumatúrgica, inteiramente curadora.
        Antoine-Louis (1846-1912) era um belga pouco menos que iletrado, sucessivamente mineiro, operário metalúrgico, e por fim... porteiro em Jemmepe-sur-Meuse. É aí que assiste, em 1888 (tem então 42 anos), em casa de um vizinho, a uma sessão de espiritismo. Instala-se diante de uma mesa de pé de galo, e eis que o móvel valsa sob os seus dedos: Antoine-Louis é um médium extraordinário, que faz acorrer os «espíritos». Católico, fica aterrorizado. Mas quando é o santo cura de Ars que responde, as suas dúvidas desvanecem-se. Convence-se de ter sido chamado, senão à profecia, pelo menos à evangelização.
        Instala em sua casa uma «sala de invocações», aonde afluem rapidamente as testemunhas dos seus dons de espírita, que se proclamam os «Vinhateiros do Senhor». O antigo mineiro ensinalhes as «revelações» recebidas de Deus pela graça das mesas giratórias, e condensadas em dez «princípios», obscura mistura de Catolicismo e de noções teosóficas mal assimiladas.
        A morte do seu filho deficiente, em 1893, incita o «pai Antoine», ele próprio bastante doente, a evocar e invocar «espíritos curadores». É assim que recebe do Além «receitas» ditadas pelos doutores «Carita» e «Demeure». Não sabemos por que motivo as não mandou enviar a casa do... filho. Porque este reencarnou-se na pessoa de um farmacêutico parisiense! Seguro dos seus apoios, Antoine-Louis transforma-se em curador, através da imposição das mãos. Além disso – o que é menos simpático – distribui à sua clientela pedaços de tecido «magnetizado» — grigris!
        Depois de 1901 (e de uma condenação por exercício ilegal da medicina), rompe com os seus embriões de terapêutica. Doravante, tratará e «curará» por métodos místicos. Julga-se senhor da doença e da morte. De resto, as suas «revelações» convenceram-no de que a doença é fruto do pecado. Portanto, viver na pureza é manter a saúde, e se continua a impor as mãos, o «pai Antoine» prodigaliza sobretudo aos seus visitantes exortações à santidade.
        A sua audiência é inimaginável. É preciso aumentar a casa do inspirado, que prega o «novo espiritualismo». Em 1910, os seus «discursos» (revistos e corrigidos) são editados. A capela-templo tornou-se um polo de atração, dominado pela «árvore da ciência da vista do mal». Em 1912, quando Antoine-Louis se «desencarna», milhares de aflitos seguem o seu funeral. A sua viúva – a «Mãe» – tomará eficazmente o testemunho. Mas quando se «desencarna», em 1941, a sua sucessão provoca uma crise e um cisma que travará o crescimento do Antonismo. Permanece implantado sobretudo na Bélgica e no Norte da França, com alguns focos na Alemanha e na Polónia, onde Antoine-Louis trabalhara antes de empreender o seu apostolado.
        A doutrina do Antonismo é simultaneamente ingénua e assustadora. Não preconiza a desaparição progressiva da inteligência em proveito da intuição, portadora da verdade (em suma, é o Zen!)? Que o homem, que é naturalmente bom, siga essa intuição e ame o seu próximo, e deste modo atingira tranquilamente o tempo da desencarnação, por sua vez seguida por uma reencarnação – porque a metempsicose faz parte dos dogmas!
        Quanto ao culto, celebrado por «ministros», consiste numa longa meditação, que se segue a leitura dos dez princípios. Após o que o oficiante agradece aos presentes... e toda a gente sai. A grande festa anual, a 25 de junho, marca o aniversário da «desencarnação do Pai». Não há sacramentos nesta «religião» de que, para dizer a verdade, o deus é o «Pai Antoine».

        «O único rito antonista é a repetição do gesto de Antoine curador, espécie de rito mágico à base de passes magnéticos acompanhados por invocações do Pai.»

        Também desta vez, evitaremos pronunciar-nos sobre o valor das curas obtidas no quadro de tais práticas. Mas observaremos de boa vontade que esta religião do espiritismo, que parece atrair sobretudo os deserdados, por outro lado pouco inclinados a submeterem-se às obrigações das confissões e seitas cristãs, ou como tal se afirmando, despertou no seu período de expansão uma espécie de encantamento respeitável, mesmo se o podemos considerar inexplicável.

    Traduction :
    LES ANTONISTES
    Avec le "Père Antoine" – un nom équivoque, puisqu'il a induit en erreur de nombreuses personnes en son temps en suggérant qu'il s'agissait d'un prêtre ou d'un moine – nous avons affaire à une secte d'un type particulier : la secte thaumaturgique, entièrement guérisseuse.
        Antoine-Louis (1846-1912) est un Belge un peu moins qu'illettré, successivement mineur, métallurgiste, et enfin... porteur à Jemmepe-sur-Meuse. C'est là qu'il assiste, en 1888 (il a alors 42 ans), chez un voisin, à une séance de spiritisme. Il se tenait devant une table à pied de poule et la table valsait sous ses doigts : Antoine-Louis était un médium extraordinaire qui donnait vie aux "esprits". Catholique, il était terrifié. Mais lorsque c'est le saint curé d'Ars qui lui répond, ses doutes s'évanouissent. Il était convaincu qu'il avait été appelé, sinon à prophétiser, du moins à évangéliser.
        Il aménage dans sa maison une "salle d'invocations" où affluent rapidement les témoins de ses dons de spirite, se réclamant des "Vignerons du Seigneur". Le vieux mineur leur enseigne les "révélations" reçues de Dieu par la grâce des tables tournantes, et condensées en dix "principes", un obscur mélange de catholicisme et de notions théosophiques mal assimilées.
        La mort de son fils fragile en 1893 incite le "père Antoine", lui-même assez malade, à évoquer et invoquer les "esprits guérisseurs". Il a ainsi reçu des "prescriptions" de l'autre côté, dictées par les médecins "Carita" et "Demeure". Nous ne savons pas pourquoi il ne les a pas envoyés à la maison de son... fils. Parce qu'il s'est réincarné en pharmacien parisien ! Sûr de son soutien, Antoine-Louis devient un guérisseur par l'imposition des mains. En outre - et c'est moins agréable - il distribuait à sa clientèle des morceaux de tissu "magnétisé" — des grigris !
        Après 1901 (et une condamnation pour exercice illégal de la médecine), il rompt avec ses essais thérapeutiques. Désormais, il traiterait et "guérirait" en utilisant des méthodes mystiques. Il pensait être le maître de la maladie et de la mort. De plus, ses "révélations" l'ont convaincu que la maladie est le fruit du péché. Vivre dans la pureté, c'est donc conserver la santé, et s'il continue à imposer les mains, le "père Antoine" prodigue surtout à ses visiteurs des exhortations à la sainteté.
        Son public est inimaginable. La maison de l'inspiré, qui prêchait le "nouveau spiritisme", devait être agrandie. En 1910, ses "discours" (revus et corrigés) sont publiés. La chapelle-temple est devenue un pôle d'attraction, dominé par "l'arbre de la science de la vue du mal". En 1912, lorsqu'Antoine-Louis se "désincarne", des milliers de personnes affligées suivent ses funérailles. Sa veuve – la "Mère" – sera effectivement son héritière. Mais lorsqu'elle meurt en 1941, sa succession provoque une crise et un schisme qui va stopper la croissance de l'Antonisme. Il reste implanté surtout en Belgique et dans le nord de la France, avec quelques centres en Allemagne et en Pologne, où Antoine-Louis avait travaillé avant d'entreprendre son apostolat.
        La doctrine de l'antoinisme est à la fois naïve et effrayante. Ne prône-t-il pas la disparition progressive de l'intelligence au profit de l'intuition, porteuse de vérité (en un mot, le zen !) ? Que l'homme, qui est naturellement bon, suive cette intuition et aime son prochain, et il atteindra ainsi tranquillement le temps de la désincarnation, qui sera suivie de la réincarnation – car la métempsycose fait partie du dogme !
        Quant à l'office, célébré par des "ministres", il consiste en une longue méditation, suivie de la lecture des dix principes. Après quoi, l'officiant remercie les personnes présentes... et tout le monde part. La grande fête annuelle, le 25 juin, marque l'anniversaire de la "désincarnation du Père". Il n'y a pas de sacrements dans cette "religion" dont, à vrai dire, le dieu est le "Père Antoine".

        "Le seul rite antoiniste est la répétition du geste de guérison d'Antoine, une sorte de rite magique basé sur des passes magnétiques accompagnées d'invocations du Père."

        Là encore, nous éviterons de nous prononcer sur la valeur des guérisons obtenues dans le cadre de ces pratiques. Mais nous constaterons volontiers que cette religion du spiritisme, qui semble attirer surtout les déshérités, par ailleurs peu enclins à se soumettre aux obligations des confessions et des sectes chrétiennes, ou s'affirmant comme telle, a, dans sa période d'expansion, éveillé une sorte d'enchantement respectable, même si nous pouvons le considérer comme inexplicable.



        Impossible de savoir quelle est la source des auteurs, non plus de la citation entre guillemets qui n'a rien à voir avec l'Antoinisme proprement dit...


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  •     Nous recevons la lettre suivante :

                                  Lize-Seraing, le 14 mars 1898.

            Bien cher Monsieur et Frère,
        J'ai l'honneur de vous transmettre quelques détails sur une réincarnation, annoncée par l'esprit même, avec circonstances précédant l'incarnation et la réincarnation. En un laps de quatre années, tout cela s'est accompli, avec les moindres détails prédits, d'abord par mon fils aîné, décédé en 1874, et ensuite par ma fille, défunte en 1878, après quatre années de souffrances se graduant et se terminant par un véritable martyre. Les motifs qui ont motivé cette réincarnation, les voici : de son vivant, elle eut une haine implacable contre un frère qui l'avait offensée par son langage, et elle décéda avec cette rancune noire au cœur ; malgré ses efforts, elle ne parvint à la chasser. Voyant l'erreur profonde de ses ressentiments et voulant progresser à tout prix, elle sollicita une réincarnation dans le corps d'un enfant qui devait naître chez ce frère, père de famille. Dieu le lui permit, pour laisser atteindre à l'esprit repentant son progrès, et l'enfant eut pour père le frère haï, en 1879, vers la fin de cette année.
        Etant un jour réunis, mon épouse et moi, nous causions de l'annonce à nous faite par mon fils décédé quatre années auparavant, que sa sœur Marie devait renaître sous peu et que nous connaîtrions cette réincarnation par ce fait qu'un tel jour, à telle heure (5 heures du soir), la nouvelle mère de Marie viendrait, sans saluer, chez nous, et que ses premières paroles seraient : « Marraine, voilà votre filleul (un garçon) et que l'enfant jetterait un haut cri, lorsqu'il se trouverait sur le giron de sa première mère. »
        Ce qui fut dit arriva : il était prédit de même, par mon fils défunt, que son âme sœur, Marie, ne vivrait que quatre années (un peu plus) et qu'à ses derniers moments elle éprouverait de terribles souffrances ; que mon épouse seule pourrait la calmer en la magnétisant et priant. Chose extraordinaire : mon épouse fut souvent chez l'enfant pour calmer ses souffrances, et dès que ma femme paraissait sur le seuil de la porte, tous cris cessaient et un sourire filial accompagnait les bras étendus de l'enfant qui désirait être tenu par elle. Pendant plusieurs heures consécutives, l'enfant ne pleurait plus et, sitôt ma femme sortie de la maison ses cris recommençaient.
        Le père, un bon et puissant magnétiseur spirite, et qui a fait merveille en maintes circonstances parvenait pas à calmer ses souffrances. Moi, je produisis les mêmes effets que ma femme sur ce chérubin. Nous fûmes à nouveau, prévenus de sa désincarnation par mon fils, et elle, sa sœur, deux à trois jours plus tard, vint elle-même dire Pierre Verly, celle qui fut votre fille Marie, est à nouveau libre, mais libérée d'une haine terrible contre son dernier père. La suite de sa communication nous engageait à ne nourrir aucune haine, car, disait-elle, la haine est le plus grand malheur d'une âme ; avec elle, point de pardon, etc., etc.
        Mon fils Pierre et ma fille Marie étaient deux adeptes profonds et sincères du spiritisme.
        D'autres faits non moins concluants, sur l'existence des vies antérieures à cette dernière incarnation, me sont connus.
        Mon fils et ma fille défunts étaient tellement liés d'amitié que l'un ne pouvait se passer de l'autre. Quand mon fils étudiait, il fallait que sa sœur fût à ses côtés. Aucun fruit ni autres douceurs ne furent consommés, sans que la part de l'absent fût mise de côté. Nous sûmes par de puissants médiums, après leur décès, qu'un nombre incalculable d'années les avait unis comme âmes sœurs, et qu'étant initiés à la doctrine nous devions comprendre la raison majeure de cette étroite amitié, etc... Enfin, comme conclusion, je puis affirmer bien des prédictions réalisées de point en point, ce qui est aussi une preuve que les esprits veillent sur nous et que Dieu ne désunit pas ce que l'amour a uni (les cœurs aimants) et que le père universel n'abandonne jamais ceux qui se confient en lui !
        Veuillez agréer, etc...                     Pierre Engel,
                                  Président de l'Union spirite de Liège.

    Le Progrès Spirite, 20 mars 1898 (p.45)

    ------

    Photographies d'Esprits désincarnés.

        M. Engel, Président de l'Union spirite de Liège, dont nous avons reproduit plus haut l'intéressante lettre relative à un cas probant de réincarnation, veut bien nous raconter aussi le fait suivant, qui ne manquera pas d'intéresser nos lecteurs :

        Un jour, quelques années avant le décès de mes deux enfants, ils allèrent à la foire de Liège et se rendirent chez un photographe forain. Dès leur première pose, il se reproduisit trois personnes au lieu des deux qui posaient. Le photographe se fâcha, en disant qu'ils avaient bougé.
        A la deuxième pose, même résultat ; seulement, l'Esprit avait changé de place : au lieu d'être distinct entre eux deux, il se plaça derrière mon fils. Nouvelle colère de l'opérateur, qui ne voulut plus photographier mes enfants. Néanmoins, sur l'insistance de mon fils (déjà spirite convaincu), l'opérateur finit par accepter, à la condition que, s'il arrivait encore pareille chose, il les chasserait. Après inspection des lieux, précautions prises, etc., une nouvelle et troisième pose eut lieu : elle donna exactement les mêmes résultats que la première. Le photographe, alors, chassa mes enfants de sa loge et ne voulut leur remettre aucun cliché développé.
        Je me rendis le lendemain à la foire de Liège, cherchant l'opérateur : il venait de partir pour une destination inconnue.
        Nous fûmes éclairés après le décès de mon fils : il était lui-même médium-photographe, et c'est par son intermédiaire que l'Esprit avait pu se manifester.
        Il est bien vrai que mon fils raffolait de cet art : quel dommage que son départ ait été si hâtif !

                        Pierre Engel,
                      59, rue de la Baume,
                    à Lize-Seraing (Belgique).

    Le Progrès Spirite, 20 mars 1898 (p.48)


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  • Pierre Engel, signature acte décès fils 1874

    Pierre Engel, signature sur l'acte de décès de son fils (en 1874)


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  • Nécrologie Mme Pierre Engel (Le Messager, 1er déc. 1893)

        Le 20 novembre dernier ont eu lieu, à Seraing (Liége) les funérailles civiles et spirites de Mme Pierre Engel-Boniver, décédée à l'âge de 65 ans. Un imposant cortège de parents et d'amis, précédé du drapeau de la Société Spiritualiste, témoignait combien la défunte jouissait de l'estime publique, combien aussi elle était respectée pour les opinions philosophiques qu'elle représentait dignement ainsi que son mari dans le milieu populeux, tolérant et éclairé où elle vécut honnête et laborieuse pendant de longues années. Voici le discours prononcé sur sa tombe par un frère en croyance, M. Jouffreau :

                MESDAMES, MESSIEURS,

        Avant de quitter cette tombe, je tiens à dire quelques mots d'adieu à la personne dont le corps va y être déposé.
        Mme Engel a accompli une existence remplie de chagrins causés notamment par la perte de deux enfants justement affectionnés à raison de leurs qualités. Elle a souffert et enduré avec vaillance les peines morales et matérielles d'une vie tourmentée par nombre d'épreuves. Epouse dévouée, mère tendre et toujours soucieuse du bien-être de sa nombreuse famille, qu'elle a élevée avec dignité, elle a bien rempli sa carrière terrestre ; elle a mené une vie active toute de travail et de charité ; elle savait compatir aux malheurs d'autrui en lui venant en aide selon ses moyens d'action par l'obole ou par le concours de son dévouement.
        Ame tendre et généreuse, elle s'affligeait des malheurs de l'humanité qu'elle aimait de tout son cœur ; elle supportait ses afflictions domestiques avec le courage et la résignation que lui donnait sa foi en l'avenir, foi vive, raisonnée et convaincue de la survivance de l'âme au corps. Elle croyait que la vie présente n'est qu'une étape de l'existence de l'âme immortelle ; que la souffrance est le creuset qui l'épure pour la rendre digne d'une vie meilleure ; que les affections survivent à la matière et que les êtres qui s'aiment ici-bas se retrouvent en la vie d'outre-tombe, libres et heureux de se revoir. Elle croyait en Dieu, en un Dieu trop grand pour être compris, mais assez soucieux du genre humain pour vouloir son bonheur ; elle croyait en ce Dieu qui veut le bien de l'humanité tout entière, sans proscription aucune par la pluralité des existences et par les lois du progrès continu de chaque être ; elle croyait au lendemain de la mort et pensait avec raison que ce ne sont ni les prières payées, ni l'observance plus ou moins stricte des exercices du culte extérieur, ni les actes de piété généralement stériles de bonnes œuvres qui peuvent sauver l'âme, mais bien la charité pure et simple envers le prochain qui seule peut la rendre heureuse par les bonnes actions qu'elle commande, le bien qu'elle impose.
        Elle croyait ainsi et tâchait de confirmer sa conduite à sa croyance. C'est ainsi qu'elle a laissé à ses enfants outre le fruit de son travail, le bon exemple, celui de l'activité, de la vertu et de l'honneur.
        Au nom de la famille éplorée, au nom de ses amis et au nom des personnes qui, en accompagnant sa dépouille mortelle jusqu'ici ont voulu lui donner un dernier témoignage de sympathie, adieu Mme Engel, adieu !

    Le Messager, 1er décembre 1893 (source : belgicapress.be)


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  • Nécrologie J.-B. Gallioz de Grenoble (Survie, mars-avril 1961)

    NÉCROLOGIE

        Nous apprenons avec beaucoup de regret le départ pour l'au-delà de notre ami J.-B. GALLIOZ, président de la Société d'Etudes Psychiques de Grenoble, dont le corps a été inhumé le 10 février 1961.
        J.-B. Gallioz était un militant de nos doctrines et je le connaissais personnellement. Comme il était en même temps frère Antoiniste, il a été enterré selon les rites de cette religion.
        C'est un très bon spirite qui nous a précédé dans le monde spirituel, aussi nous adressons à sa famille et à ses amis nos bien sincères condoléances.

    Survie, mars-avril 1961


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  • Nécrologie Madame Gallioz (Survie, janvier-février 1950)

    CEUX QUI NOUS PRÉCÉDENT
    MADAME GALLIOZ

        Mme Gallioz s'est brusquement désincarnée à l'âge de 58 ans. Nous adressons à notre ami M. Gallioz, Président de la Société d'Etudes Psychiques de Grenoble, l'assurance de notre amicale sympathie et nos vœux de bonne santé pour qu'il puisse continuer son action.

    Survie, janvier-février 1950


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  • Nécrologie Anna Gallioz de Grenoble (Revue spirite, janvier 1950)

    Mme Anna GALLIOZ

        M. J.-B. Gallioz, fondateur, en 1945, de la Société d'Etudes Psychiques de Grenoble, grand affligé, comme tant d'autres, hélas, de la guerre de 1914-1918, vient d'avoir la tristesse que seules nos convictions peuvent atténuer de perdre sa compagne, Mme Anna Gallioz. La sépulture, présidée par le Culte Antoiniste, a eu lieu le jeudi 2 mars écoulé, à 15 heures.
        L'avis de décès précise : Pas de couronnes, une bonne pensée ! Belle recommandation qui révèle les sentiments qu'entretinrent M. et Mme Gallioz à l'égard de la mort. Avant la cruelle séparation ils avaient, en effet, acquis la preuve de la survie, de l'inutilité des ornements qui entourent extérieurement ceux qui nous précèdent au-delà de ce terrestre rivage, aussi bien qu'ils avaient pu expérimenter la valeur de la pensée, sa puissance lorsqu'elle est sincère et généreuse. Pour répondre donc aux vœux de ces excellents spirites, nous adressons à M. Gallioz, qui demeure ici-bas pour poursuivre sa route, à Mme Gallioz, libérée des entraves du corps, nos pensées bien vives, bien fraternelles, afin que ne s'affligeant pas de leur isolement humain, ils supportent avec un calme courage l'épreuve qui est présentement la leur ; elle prépare les douceurs du revoir dans la patrie des âmes !
                                  R. S.

    Revue spirite, janvier 1950


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  • Propagande Spirite à Grenoble, par M. Gallioz (Spiritisme, 1946, Congrès Spirite Français)

    Propagande Spirite
    par M. GALLIOZ

        M. Gallioz, de Grenoble, comme compte-rendu de l'activité de son groupe, et comme démonstration de moyen de propagande, nous adresse le N° du 4 septembre 1946 du journal « Le Dauphiné ».
        En première page, deux demi-colonnes, jumelées sous un même titre, assez voyant.
        « Chez les spirites Grenoblois, Jules Michelet vient faire aux fidèles bouleversés, son cours d'histoire ».
        En outre, la reproduction d'une photographie, dans le même article, montre M. Gallioz et son Médium Mme Hélène, en train d'opérer.
        Quelques sous-titres « Madame Hélène, êtes-vous prête ? – Esprit es-tu là ? Cher oncle !... » font ressortir les principales phases des expériences.
       Cet important article, montre mieux que n'importe quelle théorie, comment il faut comprendre la propagande. C'en est en effet une fameuse que la citation, dans un journal régional, de l'activité d'un groupe local, par un article important.

    Spiritisme, 1946, Congrès Spirite Français


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