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Auteur : Charles Baudouin
Titre : Suggestion et autosuggestion
Éditions Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé, 1919
Charles Baudouin, né à Nancy le 26 juillet 1893 et meurt à Saconnex-d'Arve (Genève), le 25 août 1963, est un psychanalyste et écrivain français. Il articule ses propres théorisations avec les apports de Sigmund Freud, de Carl Gustav Jung et de Alfred Adler.
Après des études de lettres, Charles Baudouin se forme à la philosophie à la Sorbonne où il est marqué par les personnalités de Pierre Janet et Henri Bergson. En 1913, alors jeune licencié en philosophie, Baudouin s’intéresse aux travaux d'Émile Coué et contribue à le rendre célèbre. Il cofonde, la même année, avec Coué, l’École lorraine de psychologie appliquée.
En 1915, Pierre Bovet et Édouard Claparède l'invitent à participer aux travaux de l'Institut Jean-Jacques Rousseau, future faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'université de Genève, où il est nommé professeur. Sa présence en Suisse lui permet de se rapprocher de Romain Rolland dont le manifeste Au-dessus de la mêlée est pour lui une révélation.
Dans Suggestion et autosuggestion, il cite Pierre Janet qui évoquait Antoine le Guérisseur.
Il est également l'auteur de La Force en nous (1923), de La Discipline intérieure (avec Dr Laestchinski)(1924) qui évoque la Science chrétienne, de Culture de la force morale (1917) ou de Tolstoi éducateur (1921).
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ARAIGNEES DU SOIR
Religions
On a donc inauguré à la Glacière le nouveau sanctuaire d'une nouvelle religion, l'Antoinisme, fondée par Antoine le Guérisseur qui devint dieu comme les autres prophètes, pour avoir su pratiquer victorieusement, malgré les pharisiens et les docteurs, l'exercice illégal de la médecine.
Quelle belle époque est la nôtre, et comme les fervents de la Foi ont tort de regretter le Moyen-Age. Jamais temps anciens ont-ils présenté une aussi magnifique floraison de croyances ? Vit-on jamais autant de laïcs s'ordonner grands-prêtres, autant d'ecclésiastiques abandonner le sein de l'église pour se mettre à leur compte ?... Observa-t-on jamais une aussi grande activité dans la mouvement des reliques, qu'il s'agisse du cœur de Voltaire et les cendres de l'Aiglon ?
Combien de cultes n'avons-nous pas à célébrer : le culte de Jeanne d'Arc, culte du Soldat Inconnu, culte de la Science, culte de l'Autorité, culte des Sports, culte de Napoléon, culte de Louis XVI... Toutes ces petites religions ont leurs petits dogmes, leurs petits symboles, leurs petites cérémonies que nous nous efforçons de respecter, sachant ce que l'on doit à une conviction sincère. Lorsque, par exemple, certains fascistes nous adressent à chaque courrier des potées d'injures ou même des témoignages plus odorants de leur pensée, nous n'avons garde de nous plaindre, croyant voir dans cette pratique singulière un des rites fondamentaux du culte mussolinien.Bernard GERVAISE.
Paris-soir, 29 juin 1924
Conteur, romancier, poète, humoriste et occasionnellement pornographe, Bernard Gervaise, né à Caen le 15 avril 1881 et mort à Châtillon-sous-Bagneux le 27 octobre 1960, a publié de nombreux contes dans la presse parisienne. On appréciera ici tout particulièrement son humour…
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A propos de l'enquête de M. J. Bois
M. de Komar, dans le Spiritualisme moderne (n° du 10 août 1901) dit entr'autres, au sujet de M. Jules Bois et de ses articles publiés dans le Matin, de Paris :
» Le temps est passé où le Spiritisme faisait hausser les épaules.
Voici les organes quotidiens de la presse qui s'arrêtent devant « l'Inconnu » « l'Invisible » et se font le propagateur de phénomènes relégués jusqu'ici par eux aux loges de concierge ou aux chambres d'enfants.
» Dirons-nous que M. Jules Bois traite le sujet dans l'esprit d'impartialité voulue ? – Nous devons confesser qu'il n'est pas encore l'investigateur rêvé, dépourvu de tout préjugé et de tout dédain. Ou bien se croit-il obligé de faire quelques concessions au public, en jetant une teinte de ridicule sur ces « braves spirites » qu'il s'est mis en devoir d'étudier, et qui confiants, vont à lui, cœurs ouverts, mains tendues ?
» Le caractère de simple grandeur qui se dégage des récits de M. Jules Bois lui échapperait-il à lui-même qu'il ne trouve pas un mot ému à l'égard du thaumaturge de Jemeppe-sur-Meuse, pour ne citer que lui, Louis Antoine, qui dans sa Foi trouve la force de guérir et qui prodigue sans compter et sans relâche sa force vitale avec un désintéressement digne des temps antiques de la chrétienté naissante.
» Cette « Foi » qui arrive à produire des « espèces de miracles », comme dit l'auteur, ne mériterait-elle pas qu'on s'y arrêtât quelque peu ? que l'on remontât aux raisons, aux causes qui rendent le miracle possible ?
» ... Nous voudrions pouvoir dégager dès ce jour des articles de l'éminent publiciste un enseignement et cet enseignement manque.
» Il est probable que la lecture de ces écrits n'éveillera dans l'ignorant qu'un sourire de commisération, surtout s'il n'arrive pas à reconnaître de lui-même que cette « naïveté » qui caractérise les spirites, frôle de très près la « simplicité » que le Christ demande à ceux qui veulent être « initiés » aux « Mystères » du royaume de Dieu.
» Dans des questions d'un ordre aussi élevé par le fond, quelle qu'en soit la forme extérieure, l'investigateur sérieux doit appeler à la rescousse non pas son ironie, mais la science qu'il possède pour éclairer le public et lui démontrer que ce qui paraît peut-être grotesque au premier abord s'explique par des théories très assises et que M. Jules Bois semble le dernier à ignorer. »Le Messager, 1er septembre 1901
L'enquête de Jules Bois sur le Spiritisme
On rencontre rarement la bonne foi toute simple. Je n'en veux pour preuve que l'enquête de J. Bois, publié dans le journal français le Matin.
De même qu'il existe plusieurs espèces de partisans de la philosophie spirite, des ardents, des honteux, des quelconques, nous avons aussi plusieurs sortes d'adversaires : les uns combattant, flamberge au vent, à visage découvert, d'autres dans l'ombre, par un travail de taupe, d'autres enfin caressant la doctrine pour mieux l'étrangler, comme le loup du petit Chaperon Rouge.
Jules Bois est journaliste, il en fait métier, et ses articles du Matin sont payés : parfait, il n'y a pas crime, mais s'il était payé pour faire son enquête, ce n'était pas là une raison suffisante d'élaborer tout un roman, d'autant plus dangereux que la vérité s'y mêle à l'erreur ; or, l'erreur est manifeste en maint endroit. Nous, qui sommes du pays de Poulseur, nous savons notamment, ainsi du reste que M. Foccroulle l'a fait ressortir déjà dans un article que la Meuse a refusé d'insérer, malgré le droit de réponse, et paru ensuite dans le Messager, nous savons, dis-je, combien la relation concernant le voyage du chroniqueur en notre région est volontairement mensonger.
La prétendue séance spirite avec le médium Mme L... est inventée de toute pièce. Au lieu d'invoquer les morts, Jules Bois escamote même des vivants, et l'on peut lui dire, comme dans je ne sais quelle pièce : « Les gens que vous tuez se portent assez bien. On a remarqué le même sans-gêne, la même fantaisie dans le récit de son excursion à Jemeppe-sur-Meuse, chez le magnétiseur-guérisseur M. Antoine, et de ce qui s'y passe.
Dans sa propre localité, chacun a donc pu constater, toucher du doigt ou, mieux, de l'œil et de l'oreille, la légèreté du reporter en une matière qui ne se prête pas à tant de désinvolture. On peut en inférer que l'enquête toute entière, dans les faits et les appréciations, n'a qu'une valeur très relative et plus que douteuse.
L'auteur a gagné son argent, le journal a satisfait des lecteurs profanes, avides de nouveautés (?!) qui deviennent à la mode, le public est berné et le tour est joué : mais le spiritisme ne s'en porte pas plus mal, ni les savants qui y sont ralliés de cœur et de raison et contre la sincérité et l'indéfectible obstination desquels viennent se briser, follement, les assertions audacieuses d'un écrivain de talent, qui ne craint pas le ridicule en affirmant que pas un homme de science n'a fait acte d'adhésion au spiritualisme moderne !!!
Il est superflu de rappeler ici, pour la millième fois, après tant d'autres, les noms des sommités (pas toutes officielles par exemple), élite intellectuelle de tous pays, qui s'y sont ralliés ou en ont contrôlé et reconnu les phénomènes. D'ailleurs, rien d'étonnant que le savant officiel, spirite, soit rara avis : il y a des raisons pour cela, puisqu'on le désofficiellise dès qu'il fait mine d'indépendance. Le fait seul de dénier au spiritisme des adhésions scientifiques, suffit, aux yeux de ceux qui ont étudié la question, pour enlever toute valeur à l'enquête de Jules Bois, simple dilettante de l'Invisible, qui semble s'être donné pour mission d'amuser la galerie en exécutant des cabrioles fantastiques de pince-sans-rire sur un plancher truqué.
Ceux des lecteurs du Matin, chez lesquels ses articles auront éveillé la curiosité d'étudier plus à fond la philosophie spirite et les phénomènes qui l'ont fondée, deviendront des convaincus quand même et, tout en souriant de leur scepticisme passé, ils pardonneront largement à l'auteur journaliste, parce qu'il leur aura fourni l'occasion, même par des sornettes mielleusement hostiles, de se convaincre, d'autre part, d'une vérité inébranlable comme un roc.VICTOR HORION. Villers-aux-Tours, 1er octobre 1901.
Le Messager, 15 octobre 1901
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Auteur : André Cagnard
Titre : L'Héritage
Éditions Ex AEquo, Paris, 2023 (446 pages)
Résumé
Hachod, vieux libraire parisien, remet à un étrange client, un livre ancien contenant des pages dites maudites venant du fond des temps. Peu après ce dernier s'effondre sur la chaussée qui entoure le square de la place d'Italie à Paris. Sa main s'ouvre et quatre pages se détachent de l'antique reliure de cuir. Poussées par le vent qui s'est subitement levé, elles disparaissent entre les grilles qui entourent le square.
Des morts défiant toute logique, vont alors se produire. L'officier de police Eric Camoletti est chargé d'enquêter sur ces événements qui touchent au paranormal. Assisté de Martine, une jolie anglaise et du conservateur du musée de la Paléontologie situé au jardin des plantes, ils vont découvrir la présence de forces terrifiantes devenues incontrôlables. Leur enquête les emmènera jusqu'en Egypte afin d'y révéler des secrets enfouis depuis la nuit des temps.
On évoque Malibran, qui deviendra le personnage principal de la deuxième partie du livre. Il fréquente le temple antoiniste de Paris XIIIe :
- J'ai fait une erreur en confiant ce manuscrit à Malibran.
Camoletti sortit un carnet. Il nota le nom. Achod marqua un temps d'arrêt puis il continua :
- Je suis le seul responsable, c'est moi qui ai réveillé le passé. Si je peux vous aider, même avec mes vieilles jambes, je le ferai. S'il vous plaît, trouvez Malibran et ramenez-le ici, nous devons savoir ce qui s'est passé. À nous trois, nous pourrons peut-être arrêter cette malédiction, à condition qu'elle reste dans le square.
Il ferma les yeux un instant puis reprit :
- Nous sommes mardi, vous le rencontrerez certainement à l'église du culte antoiniste s'il n'a pas changé ses habitudes. Elle se situe en bas de la rue Daviel, la rue la plus pentue de la Butte-aux- Cailles. Il se rend à cette église trois fois par semaine pour s'y recueillir.
- Il y prêche ? demanda Camoletti.
- Non, cet endroit est ouvert à toutes les religions, on s'y recueille, c'est tout.
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Jacques Léon. Cap-D’Ail. A propos de l'antoinisme. Nous avons reçu un assez grand nombre de communication relatives à l’« antoinisme ». Il est singulier de constater que notre époque qui se croit affranchie des dogmes se passionne volontiers pour les doctrines singulières, les rites bizarres et les sectes religieuses plus ou moins extravagantes. Un lecteur nous signale que l'antoinisme ne groupe pas seulement des adeptes dans le nord de la France et en Belgique, mais encore à Monaco et à Nice ; dans ces deux villes existent des temples, dont l'un est d'une architecture très bizarre. « Une ancienne blanchisseuse de ma tante, chez qui je suis en vacances, est antoiniste. Ayant perdu une fille de quinze ans elle n'a paru éprouver aucune douleur. Au moindre courant d'air déplaçant un rideau, au moindre craquement de meubles elle est convaincue de se trouver en communication avec son enfant. » En somme ce qui importe pour une religion, ce n'est pas sa doctrine, ce sont les miracles, et les miracles ne font jamais défaut ; ce sont les prosélytes qui en opèrent sur eux-mêmes.
Voilà, l'hebdomadaire du reportage, 9 octobre 1936
Nous pouvons reconnaître par ce témoignage sœur Joséphine Benedetto.
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Nous nous baserons toujours sur l'Enseignement.
La Révélation, Les dernières paroles du Père à ses adeptes (p.414)
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En même temps […] expose Mme Zénitta Vivier. Géorgienne mariée à l'un de nos meilleurs écrivains. Détail amusant : Mme Zénitta Vivier fait en même temps de l'économie politique, du journalisme et de la peinture. J'ai vu avec plaisir, à la cimaise de la Galerie Breughel, des portraits singulièrement amusants, d'une psychologie aiguë et d'un coloris charmant, des fleurs et quelques ravages du midi, notamment de Cassin et d'Aiguebelle qui nous restituent à merveille l'atmosphère de cette terre bénie des dieux. Bon début – car je crois que c'est un début.
Le Peuple, 31 décembre 1946 (source : Belgicapress)
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Inauguration d'un Temple Antoiniste
à OrangeLe culte Antoiniste compte de nombreux adeptes à Orange, qui est devenu, avec son Temple nouvellement construit et consacré hier dimanche, un centre de la nouvelle secte fondée, en 1906, à Jemeppes-sur-Meuse (Belgique). L'enseignement a pour base l'amour : il révèle la loi morale, la conscience de l'humanité, il rappelle à l'homme les devoirs qu'il a à remplir envers ses semblables. « La religion, dit le Père Antoine, est l'expression de l'amour pur puisé au sein de Dieu, qui nous fait aimer tout le monde indistinctement ».
C'est sa veuve qui continue l'œuvre du Père Antoine, et c'est elle qui est venue, à Orange, présider la consécration du Temple.*
**La Mère est arrivée, samedi matin, par le rapide, arrêté spécialement en gare d'Orange ; elle était accompagnée de 300 adeptes venant de Belgique.
Durant toute la journée, les « Antoinistes », accourus de tous pays, sont arrivés par les trains et même par la route, et le dimanche matin plus d'un millier de croyants se pressaient vers leur nouveau temple. Leur mise éveillait la curiosité ; elle n'a rien de la mode actuelle pour les femmes, une robe noire à jupe et manches longues, petite veste, une coiffure bessonne avec long voile tombant derrière ; pour les hommes, costume noir avec redingote genre directoire et haut de forme à bords très larges.
Le temple Antoiniste est situé dans la nouvelle rue Mossé-Baze, à proximité de la gare : il est de construction fort simple, sans décoration aucune et a nécessité une dépense de 55.000 fr., offerts par des anonymes. Il comprend une salle destinée au culte, longue de 10 mètres sur 8 mètres de largeur ; une chaire en bois, le portrait du Père Antoine et des pancartes-maximes en sont le seul ornement ; quelques bancs et chaises constituent l'ameublement. Un appartement avec cuisine et dépendances et deux chambres sont destinés aux deux sœurs chargées de la garde du temple, qui est ouvert jour et nuit aux personnes souffrantes, et tout le monde y est reçu gratuitement.*
**La cérémonie de consécration consistait en « la révélation des dix principes de Dieu par le Père Antoine », lue par un adepte, suivie d'un profond recueillement avec élévation de la pensée vers le Père Antoine.
Cette première consécration a eu lieu à 10 h. dans le temple archi-comble. Etant donné l'affluence énorme, composée surtout de curieux, une deuxième cérémonie a eu lieu au dehors.
Après la présentation d'un arbre symbolique du bien et du mal, la lecture des préceptes a été faite sous le porche, en présence de la mère Antoine. La foule a été invitée à pénétrer dans le temple pour y contempler le portrait du Père Antoine, pendant que la mère Antoine recevait les malades, venus nombreux pour chercher une guérison dans la foi.
Aucun miracle, que nous sachions, n'a été accompli à la suite de ces visites, qui ont cessé à midi pour reprendre l'après-midi jusqu'au départ de la mère et des adeptes de Belgique, effectué par le rapide de 16 h. – F. G.Le Petit Méridional, 21 septembre 1926
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Onstuimige vreugde onder de lezers van “Pallieter„.
Alvorens zijn ontslag als minister van Kunsten en Wetenschappen in te dienen, heeft de heer Hubert zijn naam nog aan een laatste besluit willen hechten, waardoor er eens te meer een helder licht op zijn breede en ruimvrijzinnige opvattingen geworpen wordt.
De heer Hubert heeft den nieuwen godsdienst der Antoinisten officieel erkend, door de vereenigingen beoefenaars van dezen eeredienst als een maatschappij van openbaar nut te aanzien.
Ofschoon deze nieuwe godsdienst in de meer verlichte provinciën van Wallonië nimmer vasten voet heeft kunnen vatten, doch vooral tot de duistere uithoekjes van arm Vlaanderen beperkt bleef, zal dit besluit van den gewezen minister van Schoone Kunsten overal slechts instemming verwerven.
Vooral bij de lezers van Pallieter waaronder men, zooals iedereen weet, talrijke Antoinisten telt, is de vreugde zeer groot. Talrijke vergaderingen worden belegd om den afgetreden minister hulde te brengen.
Professor Daels, zond een geestdriftig telegram aan den gewezen Waalschen minister om hem te zeggen dat hij 't voortaan als eene eer zou aanzien een berisping te hebben opgeloopen van den grooten man die aldus metterdaad weet te bewijzen hoe nauw het welzijn der moderne geestesstroomingen hem aan het hart ligt.
Op de mystieke Pallieter-Avonden in Oud-Brussel heerschte er onstuimige vreugde toen men, te zaam met de oekaze van Onzen Max, het besluit van den Minister vernam.
Wij vernemen uit vertrouwelijke doch bevoegde bron, dat de nieuwe minister, de heer Léon Leclère, op den weg van zijn voorganger zal voortgaan en zinnens is nieuwe voordeelen aan de Antoinisten te verleenen.Pallieter, 22 octobre 1922 (source : belgicaperiodicals.be)
Traduction :
Une victoire des Antoinistes
Joie bruyante parmi les lecteurs du "Pallieter".Avant de démissionner de son poste de Ministre des Arts et des Sciences, M. Hubert a voulu attacher son nom à une dernière décision, qui met une fois de plus en lumière ses idées larges et largement libérales.
M. Hubert reconnaît officiellement le nouveau culte antoiniste, considérant les associations pratiquant ce culte honorable comme une société d'utilité publique.
Bien que cette nouvelle religion n'ait jamais pu s'implanter dans les provinces plus éclairées de Wallonie, mais qu'elle soit restée confinée dans les coins obscurs de la Flandre pauvre, cette décision du ministre des Beaux-Arts sera approuvée partout.
Les lecteurs du Pallieter, parmi lesquels, comme chacun sait, il y a beaucoup de lecteurs antoinistes, en sont particulièrement heureux. De nombreuses réunions ont été organisées pour rendre hommage au ministre disparu.
Le professeur Daels a envoyé un télégramme enthousiaste à l'ancien ministre wallon pour lui dire qu'il considérerait désormais comme un honneur d'avoir reçu une réprimande de la part du grand homme, qui sait ainsi à quel point le bien-être des courants spirituels modernes lui tient à cœur.
Lors des soirées mystiques du Palliètre dans le Vieux Bruxelles, la joie fut grande lorsque l'on entendit, avec l'extase de Notre Max, la décision du ministre.
Nous apprenons de source confidentielle mais confirmée que le nouveau ministre, M. Léon Leclère, poursuivra dans la voie de son prédécesseur et entend accorder de nouveaux avantages aux Antoinistes.Pallieter, 22 octobre 1922 (source : belgicaperiodicals.be)
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De ci, Delà
Obsèques antoinistes. – De loin, ce cortège funèbre ressemblait à tous les cortèges du même genre. Mais, à mesure qu'il approchait on constatait des détails insolites. D'abord, le corbillard était précédé, non d'un fiacre transportant le prêtre ou le pasteur, mais de deux messieurs de mine austère, vêtus de strictes redingotes et coiffés de chapeaux ronds sans grâce. L'un des messieurs portait un livre de prières ; l'autre élevait très haut une sorte de pancarte, couverte, à son recto et à son verso, de sentences où il était question de science et d'arbre de vie. Une autre inscription révélait aux passants intrigués qu'il s'agissait d'une cérémonie du culte Antoiniste. Enfin, le drap mortuaire, était vert (symbole évidemment de l'espoir en une vie meilleure) et rehaussé de lettres d'argent.
Le culte Antoiniste a été fondé il y a années par le célèbre Antoine le guérisseur, un Belge, mort récemment, dont les doctrines ont eu leur moment de célébrité et qui a fait, notamment dans le Nord et en Belgique, de nombreux disciples.
C'est la première fois à noire connaissance que des obsèques antoinistes sont célébrées à Besançon.Le Petit Comtois, 29 décembre 1925
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– Dans votre numéro du 17 courant, vous demandez s'il existe encore des Antoinistes ? Les Antoinistes ont un temple : boulevard Guillaume Van Haelen, 132, à Forest, et je vous prie de croire que les adeptes de ce « culte » sont nombreux. Allez donc voir un dimanche, de 9 à 11 heures et vous serez étonné. – C. M.
– Un lecteur parisien nous écrit, de son côté, qu'il existe une église antoiniste à Paris, rue Vergniaud, n° 30, non loin du Home des Invalides Belges.
Pourquoi pas ?, n°1135, 1er mai 1936 (source : belgicaperiodicals.be)
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Le bonheur individuel et social (1)
L'homme veut être heureux. Il peut l'être. Le bonheur n'est pas un mythe qui gît dans le passé ou dans l'avenir ; il ne réside pas dans l'illusion ou dans le rêve. Il est une réalité de tous les temps, et il est à la portée de toutes les existences, si modestes qu'elles soient. Il suffit de comprendre et d'observer la loi inscrite dans les consciences. Ni la gloire, ni le luxe, ni toute la façade brillante des joies mondaines ne donne la vraie félicité. Et tel pauvre casseur de pierres que regarde distraitement ce couple emporté dans le vol foudroyant de leur auto, leur ferait envie, s'ils devinaient les images riantes de sa vie intérieure. Rien de plus simple pourtant que ses pensées : il gagne lui-même son pain et il en goûte la fine saveur ; il aime les petits et la ménagère dont il est le soutien : son travail en est ennobli et revêt une douceur mystérieuse ; il aime Dieu et la suite des jours lui apparaît limpide.
Peinture de fantaisie, dit un sceptique. Je préfère les jeux de ma pensée et leur aimable incertitude réclame le dilettante. Finie toute cette candeur, pontifie l'intellectuel qui ne juge le sentiment religieux qu'à travers les formes puériles du passé. Libre à eux. Nous étudions la loi.
M. Maeterling dans ce bréviaire laïque : Sagesse et destinée examine cette question passionnante du bonheur. Il représente celui-ci comme une création de l'intelligence et de la volonté où le hasard n'est pour rien. L'événement lui paraît sans valeur, puisque identique, il affecte différemment les sensibilités et qu'au surplus une âme forte déjoue tous les imprévus du sort. Et le philosophe, déchirant le voile brillant des apparences, dans son avide recherche du bonheur qu'il conçoit permanent et grave, en arrive à cette définition dont la forme paradoxale cache une vérité profonde : « Il réside dans cette force qui, tout au fond de la conscience, pourrait nous rendre heureux au sein du malheur même ».
Connaissez-vous dans votre entourage beaucoup de personnes qui possèdent cette plénitude de vigueur morale et qui le prouvent en l'occurrence ? Car on prend si aisément de belles attitudes et c'est chose assez commune que le stoïcisme de parade... Personnellement j'ai sous les yeux un seul vrai disciple de Maeterling qui se conforme à l'idéal du maître. « Une belle destinée est celle où pas une aventure, heureuse ou malheureuse, ne se passe sans nous faire réfléchir, sans élargir la sphère où notre âme se meut, sans augmenter la tranquillité de notre adhésion à la vie ». Cette personne est douée d'une volonté de fer, et son cœur a des coins exquis.
En revanche, c'est par centaines que j'ai trouvé cette trempe d'hommes dans la Société que M. Antoine a formée sur une base morale et chrétienne. Et la plupart sont d'humble condition. Chose étrange ! là où M. Maeterling était arrivé, à force de travail et de pensée, à créer cette forteresse intérieure contre laquelle viennent se briser la haine aveugle des hommes et l'hostilité de l'univers, les membres de chez M. Antoine se sont créé des âmes aussi stoïques, mais plus douces : dans l'air vivifiant de la maison, au contact de leurs frères, ils édifient jour par jour au dedans d'eux-mêmes ce templum seremum où le mal ne peut atteindre. Ce que M. Maeterling conseille dans un but d'égoïsme supérieur et qu'il a déduit d'une longue étude des plus sûrs penseurs de la sagesse antique et de la sagesse moderne, – son livre est un raccourci saisissant d'une expérience millénaire – de simples artisans le pratiquent sans orgueil et sans pose : par une orientation de tout leur être vers Dieu, par un acte d'adhésion intime et vaillante au précepte : Tu aimeras ton prochain plus que toi-même, ils parviennent d'emblée à la sagesse supérieure du philosophe.
L'idée avait déjà été dite. Dans la « Nouvelle idole », M. François de Curel avait signalé les ressources étonnantes de la foi et montré comme la profondeur d'abnégation avait fait de l'humble religieuse l'égale du savant. Mais ici, l'idée cesse d'être littéraire. Elle agit, elle est le fait quotidien qui se multiplie. Elle habite dans des êtres de chair et de sang qui marchent invulnérables dans leur armure de foi et façonnent l'avenir de petits efforts continus et silencieux. Chacun s'ennoblit avant de songer à ennoblir les autres. La fraternité règne entre les membres, chose aisée et naturelle dans l'ardeur réciproque des bons procédés. Elle se répand au dehors sous mille formes délicates : dans la contagion du sourire, dans l'offrande discrète de la bourse et du cœur, dans l'intérêt inépuisable qu'on porte aux joies et aux peines du voisin, dans l'intervention calme et brave qui apaise les conflits et détourne les haines.
M. Mæterling parle dans une de ses méditations philosophiques du petit troupeau des sages, – Fénelon était du nombre – qui passe paisiblement dans la cohue vaniteuse de Versailles ; car ils avaient en eux-mêmes leur refuge, leur rocher ferme, selon l'énergique expression de Saint-Simon. Ce souvenir touchant s'associe invinciblement dans mon esprit à cette petite cité de Dieu, qui grandit à l'ombre des puissantes usines (2) et qui demeure étrangère à la lutte des classes, à la chasse effrénée des biens matériels.
Leurs succès sont plus nobles. Tournant tous leurs efforts vers le champ intérieur, ils y labourent profondément tous les vieux instincts ataviques s'ensevelissent sous terre et s'y décomposent pour créer cet humus où va germer la moisson des sentiments et des pensées. Ces hommes veulent être la race forte de l'avenir, non pas celle qui domine, mais qui se domine, composant dans le silence intérieur l'image précise de la société idéale dont ils veulent devenir, dès maintenant, et au milieu des appétits les unités agissantes et vivantes.
Pour soutenir cette croissance morale très pénible dans un milieu réfractaire, ils ont la foi – la foi évolutive et raisonnée bien entendu – qui est certes ! la meilleure et la plus sûre des fortes tendances disciplinant les idées, les sentiments et les actes. Pour les guider dans cette rude ascension, ils ont une fidèle gardienne, la conscience, assombrie quand ils s'égarent, reprenant son ciel bleu et sa jolie lumière lorsqu'ils rentrent dans la voie droite.
Ils remplacent ainsi l'ancêtre par l'homme nouveau. En se transformant et en transformant les autres autour d'eux par la toute-puissance de l'exemple – ils négligent volontiers la parole comme trop vaine – ils élaborent lentement une autre société. Ils préparent l'avènement d'institutions et de lois moins imparfaites ; non pas qu'ils aient besoin pour leur compte d'autorité séculière et de codes répressifs ; mais il faut bien, pour assurer les acquisitions sociales, donner un vigoureux coup de barre à tous les retardataires. Ils se préoccupent fort peu des lois humaines, force massive et brutale, possédant au fond d'eux-mêmes une loi supérieure, autrement vivante, dont les précédentes ne sont que de grossières ébauches.
Cette loi est la loi du talion, non pas dans sa conception surannée de représailles et de violences, mais dans son esprit nouveau. Des siècles de barbarie et de demi-civilisation ont prouvé la vérité de l'axiome : Si tu tires le glaive, tu périras par le glaive. Aujourd'hui que l'intelligence s'est ouverte, ne serait-il pas temps d'interpréter la loi comme le Christ l'avait fait : de semer l'amour au lieu de la guerre, de substituer aux actes d'égoïsme et de basse convoitise des actes de désintéressement et de générosité ?
Mais pour donner l'impulsion, où trouver ces cœurs forts et ces esprits lucides ? ces cœurs sont légion à notre époque. Malheureusement leurs efforts isolés ne créent pas de courant irrésistible. Les temps paraissent mûrs cependant ; et la preuve en est dans ce développement ininterrompu de la société des vignerons du Seigneur. Ils font chaque jour des recrues pour le bon combat de la justice et de la charité.
Cette loi d'amour possède une force d'expansion mystérieuse. Sans doute elle n'espère pas de conversion subite. Pareil espoir serait candide. Mais sachant le pouvoir merveilleux du temps et de la patience, elle s'insinue dans les âmes, jamais découragée ni jamais lasse. Elle ne connait pas d'ingratitudes endurcies. Tôt ou tard la graine qu'un service désintéressé a déposée dans l'âme humaine, y germe et y produit une fleur inconnue. La vie prépare le terrain par toutes les vicissitudes que suscite la loi du talion, dans ses manifestations complexes, et grâce à la vertu occulte de l'association des idées, tel sentiment qu'on croyait aboli réapparait des fonds voilés de la concurrence qui ne laisse perdre aucun souvenir. Ce sentiment de gratitude favorise la naissance de l'être nouveau qui recherche un milieu approprié à ses nouvelles tendances. C'est un serviteur de plus de cette loi du talion qui, enfin mieux comprise, assure le bonheur individuel, tout en régénérant la société.F. DELCROIX.
(1) Article inspiré par l'observation du groupe spirite : « les Vignerons du Seigneur » et par la lecture du livre : « Enseignement » par Antoine le Guérisseur de Jemeppe-sur-Meuse.
(2) Seraing et les environs.Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906
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