•     Et la haine est une maladie de l'âme qui l'empoisonne.

    Maxence van der Meersch, Invasion 14, p.333
    Editions Albin Michel, Paris, 1946


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  • En Inde, la tribu des Dongria Kondh vit le scénario du film "Avatar"

    lundi 15 février 2010 par Zone-7
    (Source : Le Monde)

    La tribu des Dongria Kondh vit loin des studios d’Hollywood. Ses 8 000 membres logent dans de petites maisons en boue séchée, recouvertes de feuilles de palmier, sans électricité ni télévision, reclus dans une montagne de la région de l’Orissa, au fin fond de l’est de l’Inde. Leur histoire ressemble pourtant à s’y méprendre au scénario d’Avatar, le film réalisé par l’américain James Cameron, et qui bat chaque semaine des records au box-office mondial.

    Comme la tribu des Na’vi qui, dans le film, tente désespérément d’empêcher les humains d’exploiter les ressources minières de leur terre sacrée, les Dongria Kondh sont menacés d’expropriation par une compagnie britannique, Vedanta Resources, qui veut exploiter la bauxite de leur montagne.

    "Le drame d’Avatar - si l’on fait abstraction des lémuriens multicolores, des chevaux à longue trompe et des guerriers androïdes - se joue aujourd’hui sur les collines de Niyamgiri en Orissa", explique Stephen Corry, directeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Survival International, qui défend les peuples indigènes.

    Lundi 8 février, l’ONG a publié dans Variety, un magazine américain consacré à l’industrie du spectacle, un appel à James Cameron pour venir en aide à la petite tribu de l’est de l’Inde. "Avatar est une fiction... bien réelle. En Inde, la tribu des Dongria Kondh lutte pour défendre sa terre. (...) Nous avons vu votre film. Maintenant, visionnez le nôtre", lui demande l’ONG.

    En Orissa, les collines de Niyamgiri sont vénérées comme des temples car elles abriteraient, selon les croyances des Dongria Kondh, l’esprit du dieu Niyam Raja. Chaque jour, les habitants font des prières devant de petites statuettes en bois posées le long des sentiers de terre, avec, à leurs pieds, des fruits en guise d’offrandes, ou des animaux sacrifiés.

    Pour le géant minier britannique Vedanta Resources, détenu par Anil Agarwal, un milliardaire indien, ces collines abritent surtout un gisement de bauxite d’une qualité exceptionnelle. Une usine a déjà été construite au pied des collines pour transformer la bauxite en aluminium. Mais elle attend toujours l’ouverture de la mine pour fonctionner à 100 % de ses capacités. 120 familles de la tribu des Dongria Kondh, qui ont accepté d’être embauchées, vivent désormais dans des maisons en ciment.

    Vedanta Resources leur a promis des infrastructures médicales, des écoles et des terres pour se reconvertir à l’agriculture. Nombreux sont les enfants de la tribu à être victimes de sous-nutrition, et à peine 5 % de la population sait lire ou écrire.

    Disparition des forêts

    Mais, d’après un rapport publié mardi 9 février, par l’ONG Amnesty International, l’usine inaugurée par Vedanta Resources en 2006 aurait déjà commencé à polluer les cours d’eau, menaçant la santé des habitants. "Nous avions l’habitude de nous baigner dans la rivière. Mais, désormais, j’ai peur d’y emmener mes enfants. Mes deux fils se plaignent de démangeaisons", a témoigné l’une des habitantes auprès des auteurs du rapport.

    Les ONG locales craignent aussi la disparition des forêts denses qui servent de "garde-manger" aux Dongria Kondh. Les habitants vivent de la cueillette et vont chercher dans l’épaisse végétation qui les entoure, des plantes médicinales. L’institut indien de la faune et de la flore a mis en garde contre les dommages irréversibles sur l’environnement qu’entraînerait le creusement d’une mine.

    Vendredi 5 février, l’Eglise d’Angleterre a annoncé qu’elle se retirait du capital de Vedanta Resources - où sa participation était de 6 millions de dollars (4,4 millions d’euros) - au motif que l’entreprise ne répondait pas à ses attentes en matière de "respect des droits de l’homme". Deux ans plus tôt, c’est le fonds souverain norvégien qui s’était désengagé de son capital pour les mêmes motifs.

    Les ONG locales dénoncent les menaces et intimidations dont sont victimes les membres de la tribu pour quitter leurs terres. En dépit de ces critiques, l’entreprise a rappelé, mardi 9 février, qu’elle investirait 10 millions de dollars dans la protection de la colline, et qu’elle "stimulerait l’économie des communautés locales" grâce à l’ouverture de la mine. Le projet, qui a obtenu le feu vert de la Cour suprême indienne en août 2008, devrait commencer dans quelques mois. La tribu des Dongria Kondh semble plus proche de l’extinction que du happy end d’Avatar.

    source : http://newsoftomorrow.org/spip.php?article7402


        Au théâtre, elle s'émeut jusqu'aux larmes devant la misère ou le malheur qui l'agacerait au contraire dans la réalité, tant celle-ci lui répugne. Elle paie peut-être bien cher la satisfaction d'assister à un spectacle navrant mais mensonger et dans la vie elle passerait à côté de situations analogues sans parfois les remarquer ; nous ferions ici plutôt l'opposé et donnerions même de l'argent pour nous épargner cette vue ; je le répète, l'intelligence ne sait supporter la réalité.
    La Révélation, L'arbre de la science de la vie du bien, p.174


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  •     Alors que tant de mal se fait sur cette planète, personne n'aspire au mal. Nul n'est méchant volontairement, même le plus grand rompeur de promesses, le pire des assassins ou le dictateur le plus sanguinaire. Chacun croit agir bien, en tout cas en fonction de ce qu'il appelle le bien, et ce bien s'avère ne pas être le bien des autres, s'il provoque douleur, chagrin et ruine, c'est par voie de conséquence, cela n'a pas été voulu. Tous les salauds ont les mains propres. Moi qui ai été nonne-visiteuse dans les prisons de Prusse, je peux le confirmer : le salaud se regarde tranquillement dans la glace, il s'aime, il s'admire, il se justifie, il a l'impression - tant qu'il n'est pas mis en échec - de triompher des difficultés qui arrêtent les autres ; il n'est pas loin de se prendre pour un héros.
    [...]
        Je crois qu'il existe deux sortes de monstres sur cette terre : ceux qui ne pensent qu'à eux, ceux qui ne pensent qu'aux autres. Autrement dit, les salauds égoïstes et les salauds altruistes. [...] Les salauds altruistes provoquent des ravages supérieurs car rien ne les arrête, ni le plaisir, ni la satiété, ni l'argent ni la gloire. Pourquoi ? Parce que les salauds altruistes ne pensent qu'aux autres, ils dépassent le cadre de la malfaisance privée, ils font de grandes carrières publiques. Mussolini, Franco ou Staline se sentent investis d'une mission, ils n'agissent à leurs yeux que pour le bien commun, ils sont persuadés de bien faire en supprimant les libertés, en emprisonnant les opposants, voire en les fusillant. Ils ne voient plus la part de l'autre. Ils essuient leurs mains pleines de sang dans le chiffon de leur idéal, ils maintiennent leur regard fixé sur l'horizon de l'avenir, incapables de voir les hommes à hauteur d'homme, ils annoncent à leus sujets des temps meilleurs en leur faisant vivre le pire. Et rien, rien jamais ne les contredira. Car ils ont raison à l'avance. Ils savent. Ce ne sont pas leurs idées qui tuent, ais le rapport qu'ils entretiennent avec leurs idées : la certitude.
        Un homme certain, c'est un homme armé. Un homme certain que l'on contredit, c'est dans l'instant un assassin. Il tue le doute. Sa persuasion lui donne le pouvoir de nier sans débat ni regret. Il pense avec un lance-flammes. Il affirme au canon.
        La plus haute nuisance n'a donc rien à voir avec l'intelligence ou la bêtise. un idiot qui doute est moins dangereux qu'un imbécile qui sait. Tout le monde se trompe, le génie comme le demeuré, et ce n'est pas l'erreur qui est dangereuse mais le fanatisme de celui qui croit qu'il ne se trompe pas. Les salauds altruistes qui se dotent d'une doctrine, d'un système d'explication ou d'un foi en eux-mêmes peuvent emporter l'humanité très loin dans leur fureur de pureté. Qui veut faire l'ange fait la bête.

    Eric-Emmanuel Schmitt, La part de l'autre, p.459-461
    Le Livre de Poche, Paris, 2001

    Nota bene : Nous sommes ici dans la biographie uchronique d'Adolf H., c'est-à-dire, la biographie d'Adolf Hitler si il avait été accepté au concours d'entrée des Beaux-Arts de Vienne. C'est la raison pour laquelle la lettre ne mentionne pas, parmi les salauds altruistes, le Führer Adolf Hitler, puisque par la magie de la littérature, il n'existe pas. (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Part_de_l%27autre)
        "[La vérité] nous apparaît bien claire, mais nous ne la possédons que lorsque nous ne prétendons pas l'avoir. Disons que la vérité c'est Dieu et que Dieu c'est la vérité." 'La Révélation, L'importance de la pensée, p.23).


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  • LA MARIONETA

    Si por un instante Dios se olvidara
    de que soy una marioneta de trapo
    y me regalara un trozo de vida,
    posiblemente no diría todo lo que pienso,
    pero en definitiva pensaría todo lo que digo.

    Daría valor a las cosas, no por lo que valen,
    sino por lo que significan.
    Dormiría poco, soñaría más,
    entiendo que por cada minuto
    que cerramos los ojos,
    perdemos sesenta segundos de luz.

    Andaría cuando los demás se detienen,
    despertaría cuando los demás duermen.
    Escucharía cuando los demás hablan,
    y cómo disfrutaría de un buen helado de chocolate.


    Si Dios me obsequiara un trozo de vida,
    vestiría sencillo, me tiraría de bruces al sol,
    dejando descubierto,
    no solamente mi cuerpo sino mi alma.
    Dios mío, si yo tuviera un corazón,
    escribiría mi odio sobre hielo,
    y esperaría a que saliera el sol.

    Pintaría con un sueño de Van Gogh
    sobre las estrellas un poema de Benedetti,
    y una canción de Serrat sería la serenata
    que les ofrecería a la luna.

    Regaría con lágrimas las rosas,
    para sentir el dolor de sus espinas,
    y el encarnado beso de sus pétalos...
    Dios mío, si yo tuviera un trozo de vida...

    No dejaría pasar un solo día
    sin decirle a la gente que quiero, que la quiero.
    Convencería a cada mujer
    u hombre de que son mis favoritos
    y viviría enamorado del amor.

    A los hombres les probaría cuán equivocados están, al pensar que dejan de enamorarse cuando envejecen, sin saber que envejecen
    cuando dejan de enamorarse.
    A un niño le daría alas,
    pero le dejaría que él solo aprendiese a volar.


    A los viejos les enseñaría que la muerte
    no llega con la vejez sino con el olvido.
    Tantas cosas he aprendido de ustedes, los hombres.
    He aprendido que todo el mundo quiere vivir
    en la cima de la montaña,
    sin saber que la verdadera felicidad está
    en la forma de subir la escarpada.


    He aprendido que cuando un recién nacido
    aprieta con su pequeño puño,
    por vez primera, el dedo de su padre,
    lo tiene atrapado por siempre.

    He aprendido que un hombre
    sólo tiene derecho a mirar a otro hacia abajo,
    cuando ha de ayudarle a levantarse.
    Son tantas cosas las que he podido
    aprender de ustedes,
    pero realmente de mucho no habrán de servir,
    porque cuando me guarden dentro de esa maleta,
    infelizmente me estaré muriendo.


    Soi-disant lettre d'adieu de l'écrivain Gabriel García Márquez (wikipedia dément cette assertion et dit que la paternité du texte est infirmée par García Márquez lui-même et s'avèrera avoir été écrit pas un ventriloque mexicain). L'auteur n'est d'ailleurs pas décédé comme l'avait prédit le journal péruvien La República.
    source : http://www.desdelalma.net/2010/marioneta.html


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  • LES JUMELLES

    Il y a la Foi qui est blanche,
    Ainsi qu'un enfant dans ses langes,

    Il y a la Joie qui est bleue,
    Comme est d'été l'azur des cieux ;

    Et dans le désir qu'on a d'elles,
    On ne sait celle que l'on veut,

    Car c'est l'une qui donne l'autre
    Pour des fins qui sont éternelles,

    Et l'une du ciel est l'apôtre,
    Et l'autre nous donne des ailes.

    Musique en elles d'harmonie,
    C'est comme d'un choeur à deux voix.

    Qui se résolvent et se marient,
    L'une plus haut, l'autre plus bas.

    Mais dans un même chant qui monte,
    Soit dans le coeur ou soit dans l'âme,

    Comme il en est d'amour au monde,
    Qui est de rêve ou bien de flammes.

    Or vie, que chacun cherche heureuse,
    Aux jours que l'on a sous les cieux,

    En heures luies ou amoureuses,
    Elle est, en elles, toutes deux,

    Et que ce soit désir du ciel,
    Qu'on appète suivant son voeu,

    Ou dans l'amour, où coeur prend ailes,
    Sa chair apaiser que l'on veut,

    Foi tue le doute et fait clarté
    En la compréhension de Dieu,

    Et Joie donne le bonheur vrai,
    Et dit l'amour clair comme cieux.

    Max Elskamp, La chanson de la rue Saint-Paul
    Aegri Somnia (1924), En la vie, IX Les Jumelles, p.116-118
    Editions Labor - Espace Nord, Bruxelles, 1987


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  •     Rien n'est plus égoïste qu'un nourrisson. Il tend la main, il arrache, il broie et porte tout à sa bouche. L'être humain au premier jour est un monstre sans conscience cas sans conscience d'autrui. Nous avons tous commencé par être des tyrans. C'est la vie, en nous contredisant, qui nous a domestiqués.

    Eric-Emmanuel Schmitt, La part de l'autre, p.343-344
    Le Livre de Poche, Paris, 2001


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  •     La notion de secret [médical] est rendue complexe à cause de deux obligations contradictoires. D'après le Code de  déontologie, le secret médical n'est pas opposable au patient lui-même : l'article 35 stipule en effet que le médecin doit donner au patient "une information loyale, claire et appropriée". Malheureusement, ce même article, dans l'alinéa suivant, dit aussi que "dans l'intérêt du malade et pour des raisons légitimes que la praticien apprécie en conscience, [le médecin peut tenir celui-ci] dans l'ignorance d'un diagnostique ou d'un pronostic graves"... Il énonce donc explicitement qu'un médecin est a priori mieux à même de juger de l'intérêt d'un citoyen que ce citoyen lui-même - donc de décider ou non de lui révéler ce qu'il sait - dès lors que ce citoyen s'est confié à lui. Cette latitude laissée au médecin d'apprécier "en conscience" ce qu'il va dire ou on dénature profondément la notion de secret médical, puisque le médecin est ainsi présenté comme ayant une autorité morale supérieure à celle du premier intéressé.
    [...]
        L'obligation d'informer la famille et les proches n'est en principe prévue par le Code de déontologie médicale que dans les cas suivants : malade hors d'état d'exprimer sa volonté (article 36), mineur ou incapable majeur (article 42), acte portant atteinte à 'intégrité corporelle (article 41). En dehors de ces cas précis, le médecin est cependant autorisé à taire "en conscience" au patient la vérité sur son état et, simultanément, à enfreindre le secret médical en révélant cet état à la famille. L'article 35, par ses deux alinéas contradictoire, autorise finalement le médecin à faire... ce qu'il veut ! Cette liberté exorbitante présuppose que le médecin sache toujours ce qu'il convient de faire. Or, rien n'est moins sûr. A mon sens, un praticien qui tait l'existence d'une maladie mortelle à un patient et l'annonce à son conjoint commet dans tous les cas une grave erreur. En cachant la vérité au malade, il empêche toute communication franche et directe de celui-ci avec son entourage.
    [...]
        Même si aujourd'hui la règle consiste à donner au patient tous les éléments sur son état, à l'accompagner moralement et à le faire participer aux décisions le concernant, cette attitude de franchise et de partage n'est pas - il s'en faut de beaucoup - une généralité dans la profession médicale française.

    Martin Winckler, C'est grave docteur ?,
    Ce que disent les patients, ce qu'entendent les médecins, p.50-51, p.55, p.49
    Editions de La Martinière, Paris, 2002


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  •     Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu'on ne pouvait acquérir. Ce n'était pas eux qui l'avaient décrété ; c'était une loi de la civilisation, une donnée de fait dont la publicité en général, les magazines, l'art des étalages, le spectacle de la rue, et même, sous un certain aspect, l'ensemble des productions communément appelées culturelles, étaient les expressions les plus conformes. Ils  avaient tort, dès lors, de se sentir, à certains instants, atteints dans leur dignité : ces petites mortifications - demander d'un ton peu assuré le prix de quelque chose, hésiter, tenter de marchander, lorgner les devantures sans oser entrer, avoir envie, avoir l'air mesquin - faisaient-elles aussi marcher le commerce. Ils étaient fiers d'avoir payé quelque chose moins cher, de l'avoir eu pour rien, pour presque rien. Ils étaient plus fiers encore (mais l'on paie toujours un peu trop cher le plaisir de payer trop cher) d'avoir payé très cher, le plus cher, d'un seul coup, sans discuter, presque avec ivresse, ce qui était, ce qui ne pouvait être que le plus beau, le seul beau, le parfait. Ces hontes et ces orgueils avaient la même fonction, portaient en eux les mêmes déceptions, les mêmes hargnes. Et ils comprenaient, parce que partout, tout autour d'eux, tout le leur faisait comprendre, parce qu'on le leur enfonçait dans la tête à longueur de journée, à coups de slogans, d'affiches, de néons, de vitrines illuminées, qu'ils étaient toujours un peu plus bas dans l'échelle, toujours un petit peu trop bas. Encore avaient-ils cette chance de n'être pas, loin de là, les plus mal lotis.

    Georges Perec, Les choses, p.44-45
    10/18, Paris, 1965


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  •     Je priais le Dieu créateur de me donner la force de résister à la tentation ; mais je savais qu'ayant fait Tsimtsoum il nous avait voulus libre et responsable du mal qui était en nous.

    Eliette Abécassis, Qumran, p.-236-237
    Le Livre de Poche, Paris, 1996


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  • [Après un nuit entre la vie et la mort]
        - C'est le destin des infirmières et des convalescents. Vivre de grandes heures ensemble et ne plus jamais se revoir, dit-elle avec une allégresse forcée.
        - Vivre de grandsheures ensemble et ne jamais les oublier, corrigea Adolf.
        Le regard de soeur Lucie se brouilla. Ses lèvres se mirent à trembler.
        - Dieu, c'est un problème de nom. Est-ce que c'est le nom qui faut donner à la guérison ? J'en doute. Par contre, je sais très bien nommer ce que vous m'avez donné, du premier jour au dernier, et pendant cette terrible nuit : c'était de l'amour.

    Eric-Emmanuel Schmitt, La part de l'autre, p.220-221
    Le Livre de Poche, Paris, 2008


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  •     Et la vie est trop courte pour qu'ai le temps de refleurir ce qui est mort. On ne devrait jamais se haïr. On a déjà si peu le temps de s'aimer.

    Maxence van der Meersch, Corps et âmes, t.2, p.376
    Le Livre de Poche, Paris, 1943


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  • Activia et Actimel, des «alicaments» désormais coquilles vides
    Mis à jour le 15.04.10 à 22h37

    CONSO – Fini, les arguments publicitaires faisant miroiter des vertus liées à la santé pour les yaourts Activia et Actimel. Bonne nouvelle pour les consommateurs...
    Une petite bombe. Cette fois, c’est certain, les yaourts Activia et Actimel ne pourront plus être présentés comme «nourrissant la peau de l’intérieur», ou par d’autres promesses nutritionnelles et santé plus ou moins douteuses. Danone a renoncé jeudi à vanter les bienfaits pour la santé de deux de ses yaourts-stars dans ses publicités en Europe.

    Un vernis santé
    Une décision qui fait vaciller la stratégie marketing et commerciale du géant français: ces yaourts représentent 25% du chiffre d'affaires mondial des produits laitiers frais, la branche la plus importante du groupe (57% du total). Car toutes ses campagnes de pub étaient précisément basées sur des allégations santé, et permettaient de donner à ces produits un vernis «santé» (au point de parler d’«alicaments», mi-aliments, mi-médicaments), comme le décrypte ce blog.

    Les flacons d’Actimel étaient, par exemple, censés «aider à renforcer vos défenses naturelles» dans cette campagne…


    La cause de ce revirement? Danone n’a pas pu obtenir l’aval des autorités sanitaires sur ses slogans publicitaires (soit ses «allégations nutritionnelles»). C’est au détour de la publication de ses résultats financiers du premier trimestre que l’entreprise, numéro un mondial des produits laitiers, a annoncé qu'elle retirait sa demande de validation des produits Activia et Actimel auprès de l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
    Le retrait de Danone est d'autant plus surprenant que ces deux yaourts devaient faire l'objet d'un avis de l'Efsa dans les «prochaines semaines». Cette décision laisse entendre qu'il a préféré se retirer avant de se faire recaler. Officiellement, pour expliquer ce choix, le groupe dirigé par Franck Riboud dénonce un «manque de lisibilité» et dit attendre une «clarification» des critères d'évaluation de l'Efsa.
     
    12 millions d'euros de recherches
    L'organisme est le passage obligé pour obtenir l'autorisation de vanter auprès du consommateur les bienfaits supposés pour la santé des aliments. L'objectif est de faire le ménage entre les vraies et les fausses assertions des industriels de l'agroalimentaire qui mettent de plus en plus en avant les bienfaits de leurs produits sur la santé.
    Pour appuyer ces assertions santé, Danone avait engagé de coûteuses recherches avec, par exemple, sept études cliniques menées sur plusieurs années pour un total de 12 millions d'euros, dont la plus onéreuse a coûté 4,5 millions d'euros. Il avait déjà subi des volées de bois vert de la part des associations de consommateurs, comme CLCV, ou encore l’association britannique Which?

    Capucine Cousin


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  •     Arriver à la domination du Prâna, tel est le but unique que se propose le Prânâyâma. C'est à cela que tendent tous ses exercices et tous ses entraînements. Chaque homme doit regarder, d'abord autour de lui et commencer par apprendre à dominer ce qui l'entoure. Notre corps est ce qui nous est le plus proche; rien ne ne nous est plus proche au monde, et notre pensée est la pensée qui nous louche de plus près. Le Prâna, qui donne la vie à notre pensée et à notre corps, est celui de tous les Prânas qui est le plus près de nous. La petite vague du Prâna qui représente nos propres énergies, mentales et physiques, est celle qui nous approche le plus ; nous arrivons à maîtriser cette petite vague et alors seulement nous pouvons espérer dominer le Prâna tout entier. Le Yogi qui a pu faire cela, atteint à la perfection ; il n'est plus alors l'esclave d'aucun pouvoir. Le voilà devenu presque tout puissant, presque omniscient. Nous trouvons dans tous les pays des sectes qui ont tenté de dominer ainsi le Prâna. Il y a dons ce pays des « mind healers » des « faith healers » (Guérisseurs par l'esprit, guérisseurs par la foi) des spirites, des adeptes de la « Christian science », des hypnotiseurs etc.; si nous examinons ces sciences diverses, nous constaterons qu'elles ont une base commune, et que cette base est — qu'elles le sachent ou
    non — la domination du Prâna. S'il vous plaisait de fondre en un creuset toutes leurs théories, vous verriez que le résidu en serait le même. C'est par la même force qu'ils opèrent tous, mais sans le savoir. Ils ont découvert une force, ont butté contre elle, et ils ignorent de quelle nature elle est, mais ils usent inconsciemment des mêmes pouvoirs que le Yogî, pouvoirs qui découlent du Prâna.
    [...]
        Voici un médecin allopathe, qui proscrit sa médication ; en voici un autre, homéopathe, qui, à son tour, donne ses conseils et guérit peut-être plus de malades parce qu'il n'a pas troublé leur économie et qu'il a laissé la nature faire son oeuvre; le guérisseur par la foi réussira mieux encore parce qu'il apportera la force de sa pensée pour aider à supporter le mal ; il stimulera, par la foi, le Prâna engourdi du patient.
        Mais les guérisseurs par la foi commettent constamment uno erreur : ils croient que c'est la foi elle-même qui guérit directement le malade. Elle ne suffit pas à elle seule. Il y a certaines maladies, dont la pire manifestation consiste en ce que le malade ne s'en croit pas atteint. Cette profonde croyance du malade est, en soi, un des symptômes de son mal, et indique en général qu'il mourra promptement. Le principe de la guérison par la foi n'est pas applicable aides cas pareils. Si ta foi pouvait guérir tous les cas, elle guérirait bien ceux-là aussi. Mais c'est le Prâna qui est la source de la véritable guérison. L'homme pur, qui a dominé ce Prâna, peut provoquer chez ce dernier un certain état de vibration, transmissible à d'autres, et qui éveille en eux des vibrations similaires. L'on constate cela dans les événements de tous les jours.
    [...]
        Quel rapport y a-t-il entre le Prânâyâma et le spiritisme ? Le spiritisme est aussi une manifestation du Prânâyâma. S'il est vrai que les esprits des morts existent, sans que nous puissions les voir, il est tout à fait probable que des centaines et des millions d'entre eux vivent ici même et que nous ne pouvons ni les voir, ni les sentir, ni les loucher. Peut-être ne cessons-nous pas de passer et de repasser par leurs corps, et peut-être aussi ne nous sentent-ils et ne nous voient-ils pas. C'est un cercle dans un cercle, un univers dans un univers. Seuls peuvent se voir ceux qui sont sur le même plan. Nous avons cinq sens et chacun de nous représente le Prâna dans un état déterminé de vibration. Tous les êtres
    dont l'état de vibration sera semblable se verront entre eux, mais ceux dont le Prâna vibrera à un degré plus élevé échapperont à la vue des premiers. Nous pouvons accroître l'intensité de la lumière jusqu'à ce qu'il nous devienne impossible de voir, mais il peut y avoir des êtres au regard assez puissant pour supporter l'éclat sont très faibles, y a-t-il certaine lumière que nous n'arrivons pas à discerner, tandis qu'il est des animaux, comme les chats ou les hiboux qui le peuvent; notre limite de vision correspond à un niveau différent du Prâna.
    [...]
        Nous voyons ainsi que le Prânâyâma renferme tout ce qui est vrai, même dans le spiritisme. De môme vous remarquerez que toujours, là où une secte ou une association cherche à découvrir quelque chose d'occulte, de mystique ou de caché, c'est toujours ce Yoga, cette tentative de dominer le Prâna qui s'exerce. Vous verrez que chaque fois qu'il se produit une manifestation de pouvoir extraordinaire, c'est ce Prâna qui est enjeu. Les sciences physiques elles-mêmes peuvent être comprises aussi dans le Prânâyâma.

    Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure),
    conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. (1910),
    CHAPITRE III, PRÂNA, p.42-43 et p.58-59 et p.61
    source : gallica


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  • Article original : Meat Eaters Live a lie by Live Science Staff, published on July 17th 2008.

    Alors qu’un énorme steak juteux est peut-être un nirvana culinaire pour beaucoup, votre goût pour le bœuf pourrait bien dépendre de vos attentes en la matière plutôt qu’être basé sur la réalité.

    Partant de la supposition que la viande est associée avec le pouvoir social dans l’esprit de beaucoup de gens, des chercheurs ont noté des participants sur une étude permettant de quantifier le poids du pouvoir social dans la décision de manger de la viande. Le but étant de déterminer les perceptions culturelles attachées à la consommation de viande.
    Ainsi, les chercheurs ont dit aux participants qu’ils goûteraient soit un sandwich à la saucisse de bœuf, soit un sandwich végétarien. Vous pouvez deviner la suite.

    Bien entendu les chercheurs ont utilisé un des plus anciens outils des sciences sociales : ils ont menti.

    Des participants ont eu ce qu’on leur avait promis, d’autres ont mangé sans le savoir l’autre type de sandwich. Puis, ils ont répondu à un questionnaire sur leur appréciation de la nourriture qui leur avait été servie.

    « Comparés à ceux qui ont mangé le sandwich au bœuf,  les participants qui ont mangé l’alternative végétarienne n’en ont pas moins bien noté le goût et l’arôme », écrivent les scientifiques dans le numéro d’août du Journal of Consumer Research. « Cela démontre que l’appréciation des participants sur ce qu’ils mangent est influencée par ce qu’ils croient avoir mangé et aussi par les valeurs que chacun associe à sa nourriture. »

    Cette étude fut effectuée par Michael W. Allen à l’université de Sydney, par Richa Gupta de l’université de Nashville et par Arnaud Monnier de l’Institut Nationale Supérieur de Formation Agro-alimentaire (INSFA) de Rennes. Un deuxième test effectué avec une boisson gazeuse connue et une autre vendue sous la marque d’une enseigne apporta des résultats similaires.

    D’autres études ont démontré le même parti pris gustatif de nos papilles. Par exemple, l’année dernière des scientifiques ont trouvé que la couleur du jus d’orange agit sur la perception des gens quant à son goût.

    Un exemple classique sur la capacité des gens à se mentir est celui de l’étude de 2004 sur Coca-Cola et Pepsi-Cola. Elle mit en évidence que, dans les tests à l’aveugle, les participants n’ont pas de préférence pour l’une ou l’autre boisson. Mais quand on leur annonçait que le verre qu’ils buvaient contenait du Coca, ils affirmaient dans 75 % des cas que le verre de Coca-Cola avait le meilleur goût alors que dans ce cas les deux verres contenaient la même boisson.

    source : http://www.l214.com/consommation-viande-culturelle


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  •     "Was mich nicht umbringt, macht mich stärker." - Sprüche und Pfeile, 8.

        "Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort." - Crépuscule des idoles, 1888

    Friedrich Nietzsche (1844-1900)


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  •     Mémoire, intelligence, raison, hautes facultés de l'âme dont nous sommes glorieux, et qui tournent aux quatres vents de l'orgueil !

    Maxence van der Meersch, Corps et âmes, t.2, p.316
    Le Livre de Poche, Paris, 1943


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  •     Si l'effort volontaire est si difficile, c'est notamment parce qu'il n'offre aucune garantie d'être imité par les autres dans un système sans contrainte. C'est le fameux : "je veux bien faire l'effort, mais pas si personne d'autre ne s'y met", ou la variante : "si je m'y mets seul, cela ne sera de toute façon qu'une goutte d'eau dans la mer". Mais il existe nombre de cas de figure où une même personne, qui n'est pas prêtre à faire un effort seule dans son coin, devient d'accord pour supporter une contrainte nouvelle partagée par tous.

    Jean-Marc Jancovici & Alain Grandjean, Le plein s'il vous plaît !
    La solution au problème de l'énergie
    (p.98-99)
    Editions du Seuil, Points sciences, Paris, 2006


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  • Et si tu n'existais pas
    Dis-moi pourquoi j'existerais?
    Pour traîner dans un monde sans toi
    Sans espoir et sans regret
    Et si tu n'existais pas
    J'essayerais d'inventer l'amour
    Comme un peintre qui voit sous ses doigts
    Naître les couleurs du jour
    Et qui n'en revient pas

    Et si tu n'existais pas
    Dis-moi pour qui j'existerais?
    Des passantes endormies dans mes bras
    Que je n'aimerais jamais
    Et si tu n'existais pas
    Je ne serais qu'un point de plus
    Dans ce monde qui vient et qui va
    Je me sentirais perdu
    J'aurais besoin de toi

    Et si tu n'existais pas
    Dis-moi comment j'existerais?
    Je pourrais faire semblant d'être moi
    Mais je ne serais pas vrai
    Et si tu n'existais pas
    Je crois que je l'aurais trouvé
    Le secret de la vie, le pourquoi
    Simplement pour te créer
    Et pour te regarder

    Et si tu n'existais pas
    Dis-moi pourquoi j'existerais?
    Pour traîner dans un monde sans toi
    Sans espoir et sans regret
    Et si tu n'existais pas
    J'essayerais d'inventer l'amour
    Comme un peintre qui voit sous ses doigts
    Naître les couleurs du jour
    Et qui n'en revient pas


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