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Liége, 22 juin. – Le tribunal correctionnel a prononcé enfin son jugement hier matin dans cette très intéressante affaire d'Antoine le Guérisseur, l'empirique de Jemeppe.
L'autre jour, il était arrivé au Palais entouré d'un nombre considérable de ses obligés et de ses admirateurs. Il y eut finalement plusieurs centaines de personnes attendant dans la grande cour le jugement. C'eut été une émeute certainement s'il avait été défavorable. Aussi les juges remirent-ils le prononcé à plus tard.
Interrogé par le président, Antoine déclara qu'il ne pratiquait pas l'art de guérir, qu'il ne touchait même pas les malades, qu'il ne leur prescrivait jamais que de l'eau, du lait et du sucre, qu'il savait envoyer les patients chez le médecin et leur donnait même de l'argent à l'occasion, qu'il renvoie les nombreuses sommes qu'on lui fait parvenir en remerciement lorsqu'il connaît le nom de l'expéditeur ; avec le reste des dons, il a élevé un temple à Jemeppe. Quant à lui, il est rentier, n'a besoin de rien et guérit uniquement par la foi. Pendant que parlait le guérisseur, une centaine de femmes suivaient passionnément son discours.
Antoine avait du reste refusé un avocat et se défendait lui-même.
« On a cité, dit-il, les parents d'enfants qui sont morts après qu'on me les a apportés ; mais pourquoi n'a-t-on pas appelé les milliers de personnes que j'ai guéries ? Je reçois de quatre à cinq cents personnes par jour. J'exerce en vertu de ma conscience. Ce serait de l'égoïsme de ne pas soulager l'humanité souffrante, quand on le peut, comme moi. »
Il ressort des débats qu'en somme Antoine le Guérisseur ne pratique pas autrement que beaucoup de Notre-Dame, à commencer par celle de Lourdes, et que beaucoup de saints, tels saint Hubert, saint Maur, saint Gérard de Magella et saint Gilles, pour ne citer que nos thaumaturges locaux. Malgré l'avis du ministère public, les juges, hier matin, ont renvoyé des poursuites le prévenu et un co-accusé, Jeanfils, qui comparaissait avec lui, et s'est également découvert le don de guérir les malheureux.
On a fait à cette occasion une manifestation triomphale, à Jemeppe, à Antoine le Guérisseur.Journal de Charleroi, 23 juin 1907 (source : Belgicapress)
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La déclaration d'un Antoiniste avignonnais
A la suite de la mort d'un pauvre gosse décédé à Grasse, il a été écrit que ses parents appartenaient à la secte des Antoinistes. Or, il y a environ un mois, cette secte donna à Orange une importante réunion, à l'issue de laquelle notre distingué concitoyen le docteur Emile Estachy, porta une courtoise contradiction aux orateurs inscrits. A l'époque, « La Gazette Provençale » a publié le compte rendu détaillé de ces débats.
Hier, nous avons rendu visite à un notable avignonnais qui fait partie depuis plus de vingt ans de la secte des Antoinistes, pour lui demander quelques précisions sur le problème de la guérison des maladies.– Antoine, nous a-t-il dit, a lancé son mouvement en Belgique dans la seconde partie du siècle dernier. Humble ouvrier mineur, il put réussir d'éclatantes guérisons de maladies étiquetées incurables et fut dès lors suivi par une foule d'adeptes.
– A-t-il donné à chacun de ceux-ci le pouvoir de guérir les souffrances physiques ?
– Non. Il s'est borné à demander à ses fidèles de tenter des guérisons au moyen du magnétisme, mais de ne pas persister en cas d'échec.
– Antoine lui-même soignait-il toutes les maladies ?
– Il se penchait seulement sur les maladies chroniques ou incurables, abandonnés par la médecine officielle. Pour les troubles aigus, il recommandait de faire appel à un praticien. C'est ainsi qu'il ne se serait pas permis de soigner une fièvre typhoïde, une diphtérie, voire une simple grippe.
– Admettait-il les interventions chirurgicales ?
– Parfaitement. Il trouvait normal qu'en cas de besoin on se fasse opérer de l'appendicite, d'une hernie ou de la prostate.
– En fondant cette secte, à quoi visait-il donc ?
– A faire comprendre aux gens qu'ils possèdent un esprit immortel, et susceptible de se réincarner dans un corps de chair, tant qu'il n'a pas atteint la perfection la plus rigoureuse.
Ainsi qu'on le voit, l'Antoinisme est proche parent du spiritisme.Max GUIZOT.
La Gazette provençale, 19 mars 1954
Malheureusement il nous est impossible de trouver trace de cette histoire ailleurs que par cet article.
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Qui se justifie, prétend avoir raison et sort de l'humilité. Si l'on a droit cependant, est-ce agir sincèrement que de s'avouer coupable ?
La Révélation, L'importance de la pensée, p.23
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Auteur : Michel Gauquelin
Titre : Les sectes, les pseudo-sciences et les paracroyances en France aujourd'hui
in Planète N° 26, janvier 1966, p.111 (199 pages)
cf. https://fr.scribd.com/document/539425280/Plane-te-n-26Cinquante-cinq temples antoinistes, trois à Paris
Il était une fois, à la fin du XIXe siècle en Belgique, un brave homme qui s'appelait Antoine Louis. Un destin singulier fit de cet ouvrier mineur, plus tard concierge dans une usine de tôles, le fondateur d'une religion qui compte actuellement plusieurs dizaines de milliers de fidèles tant en Belgique qu'en France. Le père Antoine (1846-1912) était une âme religieuse et inquiète. La mort de son fils en 1893, qu'il n'admet pas, l'amène à s'adonner au spiritisme. Un jour, les esprits lui annoncent qu'il est doué de pouvoirs. Il impose les mains aux malades qui se pressent en foule à sa maison de Jemeppe-sur-Meuse. Sa popularité, vite extraordinaire, l'incite à fonder en 1906 une nouvelle religion. Après sa mort, sa femme, la mère, reprendra le flambeau.
Aujourd'hui, il existe cinquante-cinq temples antoinistes en France et en Belgique, desservis par plus de 2 000 frères et sœurs vêtus de noir. L'année dernière, les Antoinistes consacraient un nouveau temple à Bordeaux. Ils louèrent à cet effet un train spécial, tant il y eut de pèlerins. A Paris, trois temples ont été édifiés. Tous les jours, à 10 heures, « l'opération » a lieu et le dimanche est donné « l'Enseignement du Père ». Je suis allé entendre cet enseignement dans le temple de la rue Vergniaud. On prie, les mains jointes. Au fond de la salle peinte en vert (la couleur antoiniste), je découvre une trinité insolite : au centre une immense photographie du père, vieillard à barbe vénérable, qui étend la main d'un geste protecteur ; à gauche une photographie de la mère, les mains jointes ; à droite le dessin d'un arbre avec cette inscription : Culte antoiniste. L'ARBRE DE LA SCIENCE DE LA VUE DU MAL. Sur l'estrade, un vieillard en robe noire lit d'une voix monocorde, tandis qu'au-dessus de lui, un autre frère, debout, étend les bras :
« L'enseignement du père, c'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par la foi. Il tient compte des progrès de la science. Nous sommes entourés de fluides répandus dans l'atmosphère. Pour accomplir un travail, il nous faut user de ces fluides. A chaque quantité de fluide captée correspond une quantité de matière qui s'installe en nous. Plus nous avons besoin de fluide pour un travail donné, plus nous emmagasinons de matière. Si nous apprenons à nous concentrer, nous utiliserons moins de fluide. Ainsi deviendrons-nous moins matériels. A la place de la matière s'installera en nous la bonté. Ceux qui contiennent beaucoup de bonté peuvent en dispenser aux autres et les soulager de leurs maux. » Chaque jour, l'« opération au nom du père » a pour objet de guérir. Les malades sont reçus dans de petites salles vertes, sur les bas-côtés du temple, et les frères et sœurs leur imposent les mains. Les Antoinistes croient en outre à la réincarnation. Ils s'efforcent d'être bons, charitables, humbles, et sont bien organisés. Aucune quête. L'église vit des dons spontanés de trente mille fidèles.
Comme conclusion (toute provisoire comme il dit), l'auteur écrit encore : « La caractéristique fondamentale qui, pensons-nous, relie les adeptes des paracroyances, c'est l'immaturité. Immaturité intellectuelle, mais surtout immaturité affective. Comme des enfants frustrés d'amour, ils ont besoin d'un Père ou d'une mère, d'un guide bienveillant et accessible : le père Antoine, la chère maman Lydie, la papesse de Boston, le Christ de Montfavet...« Mais gardons-nous d'une sévérité extrême. Une enquête sur la crise des grandes religions, publiée dans le précédent numéro de Planète, concluait à une vacance grandissante de l'esprit religieux, hors des cadres consacrés qui se rétrécissent. Louis Pauwels, dans ce même numéro, notait dans l'esprit moderne progressiste, une absence d'espérance révolutionnaire fondamentale. Il y a ainsi, sur tous les plans de la conscience, une sorte de manque du sens de la destinée, un désarroi et une attente. Pauwels, citant Malraux selon qui le siècle à venir sera métaphysique et reprenant une analyse d'André Amar, montrait une double crise, sinon présente, du moins très prochaine, de la logique et de l'ontologie dans la pensée occidentale plongée dans la confusion des fins, et où les anciens absolus politiques, philosophiques et religieux sont devenus caducs. Tout se passe comme si notre pensée était dans l'attente de valeurs nouvelles et d'une refonte des conceptions générales de l'homme et de l'Univers intégrant la vieille inquiétude métaphysique. Mais il est bien évident que cette intégration de la métaphysique dans une rénovation des idées ne saurait passer par la voie aliénante de ces pseudo-religions, de ces paracroyances. Celles-ci témoignent plus du désarroi général qu'elles n'annoncent le futur. Elles sont, au sens fort du mot, un scandale dans la pensée moderne. Mais, sans doute, faut-il que le scandale arrive. Son feu éclaire les lézardes qui se font dans les autres certitudes. Sans nous inviter à l'indulgence, il nous oblige à un plus grand effort d'interrogation et nous montre encore une fois que nous ne savons pas tout. Le plus fou est celui qui, croyant tout savoir, juge tous les autres fous. »
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M. Flavien BRENIER exprime le voeu que les sections de province établissent une surveillance sérieuse sur les menées occultistes locales. Il signale une nouvelle secte, « l'Antoinisme », venue de Belgique, qui fait des adhérents par centaines. Que chacun tienne à honneur de nous envoyer sa contribution documentaire en vue du Congrès de 1912. (Approbation générale.)
Revue antimaçonnique, p.110
1911/12 (A2,N2 = T3)-1912/02 (A2,N4).
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Le journal La Meuse publie en 1910 deux droits de réponse de A. Philippe, Directeur de la Ste-Famille, à Liége :
L'ANTOINISME
La chronique sur l'Antoinisme que « la Meuse », dans son désir d'offrir à ses lecteurs un choix éclectique de toutes les opinions sur les matières les plus diverses, nous vaut la lettre suivante que l'impartialité nous fait un devoir d'insérer :
Malines (Gd Séminaire) 20 mai 1910.
Monsieur le Directeur,
On me communique à l'instant votre numéro du 16 courant. Vous y publiez un article inédit sur l'Antoinismes. Parmi les nombreuses inexactitudes de cet article, je tiens à vous signaler la suivante qui me concerne directement :
Tous les lundis soir, cet hiver, dans un couvent de notre ville, des conférences ont été données « spécialement » pour combattre l'enseignement du guérisseur de Jemeppe ».
J'ai effectivement, dans une série de conférences, combattu le spiritisme et ses doctrines, mais je tiens à ce que vos lecteurs sachent que je ne m'en suis pas pris « spécialement » aux enseignements de M. Antoine. Tout au plus, ai-je signalé occasionnellement l'un ou l'autre point particulier de ces enseignements. La doctrine de M. Antoine me semble trop peu conforme aux enseignements de la raison, ou, pour mieux dire, trop opposée à ces enseignements, pour lui accorder d'autre importance que celle de l'abandonner à elle-même. L'agonie s'annonce d'ailleurs, la mort ne peut guère tarder. Quiconque aura parcouru l'une des brochures jaunes répandues à foison dans nos villes et dans nos campagnes, saura ce que vaut cette doctrine ; et quiconque aura assisté à mes conférences du lundi soir, saura ce que valent les guérisons que signale et qu'exalte l'article en question.
Voilà toute l'inquiétude que, malgré les affirmations de votre collaborateur, j'éprouve devant la doctrine et les guérisons de M. Antoine. J'estime que tous mes confrères du clergé en sont affectés au même point.
Je compte sur votre loyauté, Monsieur le Directeur ; j'espère que vous voudrez communiquer ces quelques lignes à vos lecteurs à la page même où l'article en question a paru.
Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments distingués en J.-C.
A. Philippe,
Directeur de la Ste-Famille,
A Liége.La Meuse, 22 mai 1910 (source : Belgicapress)
Nous découpons dans la « Gazette de Liége » de ce jour une lettre à notre adresse, qui devait, mais ne nous est pas parvenue, et que nous reproduisons, selon notre habitude d'impartialité :
Liége, 3 juin 1910.
M. le Directeur du journal « La Meuse »,
Vous avez bien voulu faire à ma lettre du 20 mai, un accueil dont je vous sais gré. Je m'attendais à la riposte de l'adversaire. Depuis quinze jours, je l'attends et même la désire en vain !...
La « Gazette de Liége » a proposé d'instituer à Jemeppe un bureau de constatations ; je m'aperçois qu'elle aussi attend toujours !...
Il est probable, qu'à la façon des Esprits, les guérisseurs, les spirites, médiums et autres, n'aiment pas à se montrer. La lumière leur est nuisible... ils paraissent dans la pénombre... puis se dérobent.
Provoquez-les tant qu'il vous plaira ; ils ne reparaîtront plus. – Que voulez-vous ? – Les Esprits ont leurs caprices... leurs correspondants aussi !
Ces caprices, les respecterons-nous ?
Eh bien ! – non. – La cause de l'humanité est trop visiblement en jeu pour laisser la paix à ces endormis de la pénombre, qu'ils soient esprits ou disciples d'Antoine. A tout prix, il faut les réveiller d'une léthargie aussi pernicieuse au genre humain.
Est-ce donc si peu de chose qu'un homme reconnu guérisseur universel... guérisseur du cancer, du lupus, de la tuberculose et que sais-je ?
Eh bien ! puisqu'il n'a pas suffi, pour arracher à leur béat sommeil, nos bons guérisseurs, de leur reprocher d'être, dans leur doctrine, à l'opposé des enseignements de la raison, il faut s'y prendre d'une autre manière, avec quelqu'espoir, – naïf peut-être, sans doute même – de réussir.
Je porte donc à votre correspondant le plus formel défi de me citer « un seul cas » de cancer, de tuberculose ou d'une autre maladie organique du genre, dument constatée d'abord, et guérie ensuite d'une guérison vraie, par Antoine ou ses adeptes.
Si mon espoir est encore déçu, si les « adeptes » ne prennent pas la défense d'Antoine et de ses guérisons, leur silence fera à lui seul la grande preuve que j'attends et que votre journal n'aura pas de peine à enregistrer. Ce silence, je l'espère, sera apprécié aussi par vos lecteurs et spécialement par ceux que l'article-réclame du 16 mai avait eu le talent d'enthousiasmer prématurément.
Je n'ai aucun droit, Monsieur le Directeur, à l'insertion de cette nouvelle lettre, mais j'aime à croire que le désir de renseigner pleinement vos lecteurs vous sera un motif de lui faire un accueil bienveillant.
Veuillez agréer, Monsieur le directeur, avec tous mes remerciements, l'expression de mes sentiments distingués en J.-C.
A. PHILIPPE,
Directeur de la Sainte Famille,
à Liége.La Meuse, 15 juin 1910 (source : Belgicapress)
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de l'article Curieuse Cérémonie Mystique à Hellemmes (L'Egalité de Roubaix-Tourcoing, 28 septembre 1925)
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Tous s'exercent à réaliser le commandement divin : « Tu aimeras Dieu par-dessus toute chose et ton prochain plus que toi-même ». Leur personnalité s'ennoblit. Elle pénètre dans les beaux secrets de la vie et de l'univers, dans cette réalité supérieure, inaccessible aux yeux de chair, mais qu'avait déjà entrevue l'intuition des poètes. La foi des adeptes grandit par le travail et l'expérience. Elle n'est pas un don gratuit et définitif. Elle se conquiert. Elle est évolutive, n'aspirant qu'aux joies sereines et viriles de la conscience qui cherche son Dieu, épèle la pensée sacrée que recèlent tous les cœurs tendres et dévoués, s'épure dans cette recherche et à ce contact, crée des œuvres fraternelles et durables. Elle ne fuit pas la vie contemporaine. Elle aime à s'établir au cœur des cités ouvrières. Forte de la lumière intérieure, elle ne redoute ni les sarcasmes ni les injures, et les pardonne, convaincue qu'ils sont adressés à la fausse image que l'on conçoit d'elle. Elle agit d'une façon lente, continue, insensible, recrutant tous ceux que désabusent les biens matériels et qui leur préfèrent la vie de l'esprit et la vie du cœur.
Frère Delcroix, Enseignement par M. Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse
La Meuse, 27 juin 1905
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La cité nouvelle était impossible sans la maturité du sens moral.
Frère Delcroix, Enseignement par M. Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse
La Meuse, 27 juin 1905
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Les fidèles gardent un culte au séjour qui abrite leurs travaux, à la Maison du bonheur, comme ils l'appellent. Ils vont à travers la vie, soucieux de leur dignité professionnelle, toujours prêts à rendre service, aussi avides d'estime que d'affection, patients et doux, non par faiblesse, mais par égalité d'âme et par une jolie confiance en la nature humaine.
Les épreuves assaillent une mentalité et une activité si nouvelles. Mais le souvenir de la Ruche soutient et réconforte. Il n'est pas de tristesses ni de joies auxquelles Elle ne soit associée. Et c'est dans toutes ces bonnes volontés rayonnant dans les milieux divers que se dissimule le secret de son développement, de sa force et de sa durée.Frère Delcroix, Enseignement par M. Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse
La Meuse, 27 juin 1905
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En plein territoire industriel, [Antoine le guérisseur] a créé une ruche féconde qui est en train d'essaimer à travers la Belgique.
Frère Delcroix, Enseignement par M. Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse
La Meuse, 27 juin 1905
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Il n'ignore plus que ses joies se mesurent à la profondeur de son dévouement. Il s'exerce à pratiquer le bien de tout son pouvoir, parce que c'est l'unique moyen de se guérir de ses imperfections et de s'élever dans la hiérarchie des consciences.
Frère Delcroix, Enseignement par M. Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse
La Meuse, 27 juin 1905
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La pensée de l'homme est toujours active en bien ou en mal. Elle s'éveille au contact de la vie, tend à se réaliser, entraine les forces voisines, crée des penchants irrésistibles.
Frère Delcroix, Enseignement par M. Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse
La Meuse, 27 juin 1905
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Les conséquences inévitables [des] actions [de l'homme] obligent l'esprit à réfléchir. Il éprouve du remords, signe d'une plus grande sensibilité morale.
Frère Delcroix, Enseignement par M. Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse
La Meuse, 27 juin 1905
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EXTRAIT de l'AUREOLE DE LA CONSCIENCE N°10,
Février 1909. Page 344.
– Mme B. – Devons-nous encore faire vacciner nos enfants comme la loi scolaire le prescrit ? Selon moi, on doit suivre sa conscience, plus tard nous le comprendrons mieux. Je voudrais savoir, Maître, si tel est aussi votre avis ? –
– Le PERE. – Nous devons parfois nous soumettre à des lois que nous éviterions si nous pouvions agir à notre guise. Pour la vaccine la loi est obligatoire pour écoliers et soldats ; nous saurons plus tard si elle est utile.
– Une question semblable est celle qui astreint des ouvriers malades à consulter le médecin qu'on leur impose, s'ils veulent obtenir la partie de salaire à laquelle ils ont droit. Peut-être n'ont-ils pas foi dans ce médecin et ils n'osent se conformer à ses prescriptions, de crainte de ne plus être reliés au guérisseur par qui ils désirent se faire soigner. Mais ce n'est ni cataplasme, ni onguent, etc. ..... qui pourrait entraver leur guérison, c'est seulement l'importance qu'ils attachent à leur efficacité. Tout remède matériel est comme un vêtement, l'imagination seule lui donne son pouvoir. Nous pouvons laisser vacciner nos enfants sans y voir aucun mal, sinon celui-ci pourrait surgir et les accabler. C'est l'importance que nous attachons à une chose qui fait notre souffrance. Les divergences d'opinions seules donnent lieu à des contradictions. –
posté par Sœur Arlette Weerts (Temple de Retinne)
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CONSEILS COMMUNAUX
Roux
Séance du 21 janvier5. Proposition d'acquisition d'un immeuble.
La propriété Van Vlasselaer ayant été offerte pour l'installation des 4° degré filles et garçons, le Collège, accompagné de personnalités compétentes, deux architectes et plusieurs inspecteurs de l'enseignement, ont visité le local.
M. SOUPLIT fait rapport sur cet examen, énumérant les avantages que l'acquisition de l'immeuble présente à divers points de vue. De l'avis des compétences, l'achat à 60.000 francs constitue une affaire magnifique pour la commune. Aussi le Collège se fit-il délivrer séance tenante promesse de vente.
Cette offre fut bientôt suivie d'une autre : le propriétaire actuel de l'ancien établissement du Père Dor proposait son bâtiment, réalisant le summum de confort, vantant la situation hygiénique de l'ancienne Ecole morale, ses dispositions intérieures : toutes pièces de plain-pied, chauffage central, cinéma, salle pouvant servir aux Sociétés neutres organisant des spectacles, etc., etc. Restait à fixer un prix à débattre à l'amiable et par experts.
M. LAMBERT demande l'ajournement, la deuxième offre était à examiner sur place.
M. GOMEZ est de l'avis de son collègue Lambert. Il se dit adversaire du « château » Van Vlasselaer : on a refusé mieux que cela. Il est plutôt partisan de constructions nouvelles dont les plans existent. Il y a des terrains à la Bassée ; il y a la plaine de jeu qui convient très bien.
M. SOUPLIT répond au long réquisitoire de M. Gomez qui se fait le champion de ceux qui critiquent le projet d'achat de la maison Van Vlasselaer. Il relève deux contradictions dans les données confuses de son contradicteur. Une construction nouvelle aménagée avec le confort désirable coûterait de 300 à 400,000 fr. En supposant même que soixante autres mille francs soient nécessaires pour équiper et adapter l'immeuble à la nouvelle destination, ceci représente une économie de 280,000 fr.
M. LAMBERT persiste dans son idée d'ajournement. Le côté « hygiène » de la maison Père Dor le séduit. Et puis, il y a le côté « technique » ! Ce n'est pas le prix qui l'inquiète, « il ne recule devant rien ».
M. VROMANS estime, entre autres choses, qu'au point de vue hygiène la maison Van Vlasselaer représente l'idéal.
M. LAMBERT maintient sa proposition d'ajournement qu'il justifie plus amplement : il regrette surtout que le Collège n'ait pas pris l'avis du Conseil avant d'entamer les pourparlers d'achat. Il émet, deux fois de suite, le vœu de voir à l'avenir le Collège soumettant toute idée de ce genre à l'appréciation du Conseil.
M. SOUPLIT. – Ce reproche tombe à faux. L'intérêt des finances communales commandait l'attitude prise en cette affaire par le Collège qui ne s'est d'ailleurs engagé à rien et qui laisse à chacun de vous toute liberté de vote.
La discussion se prolonge encore quelques moments, et M. JASSOGNE la clôt par cette déclaration qui ramène le sourire sur la face toute congestionnée du mayeur : « quant à moi, je me refuse à examiner l'offre de la maison Père Dor, je ne veux pas qu'on expose nos enfants au fluide du Père ».
La proposition d'ajournement de M. Gomez reste debout. Neuf « non » énergiques la renversent, tandis que dix « oui » confirment l'approbation d'achat du « château » Van Vlasselaer.
M. SOUPLIT. – Monsieur Gomez, je vous félicite !Gazette de Charleroi, 25 janvier 1922 (source : Belgicapress)
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ENSEIGNEMENT PAR M. ANTOINE LE GUERISSEUR,
DE JEMEPPE-SUR-MEUSESous les auspices de la Société les Vignerons du Seigneur, il vient d'être publié un livre qui est dû tout à la fois au travail collectif des adeptes et surtout à la longue expérience personnelle du chef de groupe : M. Antoine, le guérisseur bien connu. Une partie de l'œuvre est consacrée à l'étude des maladies et de leurs causes.
La lecture du livre et l'observation du milieu où il a pris naissance nous suggèrent quelques réflexions que nous croyons bon de soumettre au public.
Il existe une justice immanente et cette justice est ininterrompue. Elle réside dans le jeu souple de la loi du talion qui produit la lente ascension des instincts obscurs vers la lumière de l'intelligence. La pensée de l'homme est toujours active en bien ou en mal. Elle s'éveille au contact de la vie, tend à se réaliser, entraine les forces voisines, crée des penchants irrésistibles. Mais ce qui prouve la sagesse divine et la belle simplicité de la création, c'est que dans le conflit pour la durée, les tendances bienfaisantes sont les seules qui survivent. La Vertu est assurée de l'immortalité. Mais le vice se brise contre les obstacles qui se multiplient et se dressent devant lui, obstacles finalement invincibles. Il prépare lui-même ses épreuves. Les conséquences inévitables de ses actions obligent l'esprit à réfléchir. Il éprouve du remords, signe d'une plus grande sensibilité morale. La lutte est ramenée au fond de lui-même contre tous les souvenirs, toutes les habitudes enracinées, contre la foule des « revenants », selon l'expression d'Ibsen. Il substitue aux anciennes pensées, jadis agréables, maintenant douloureuses, d'autres états de conscience. De plus en plus certain que la satisfaction des appétits égoïstes procure un plaisir éphémère et grève son avenir, il rentre dans le courant du progrès indéfini, il devient plus sérieux, il aime le devoir dans sa beauté d'abord austère, puis souriante, acquiesce à la dignité du libre-arbitre dont les sanctions n'effrayent que les faibles. Il voit dans tout homme un frère plus ou moins avancé moralement.
Il n'ignore plus que ses joies se mesurent à la profondeur de son dévouement. Il s'exerce à pratiquer le bien de tout son pouvoir, parce que c'est l'unique moyen de se guérir de ses imperfections et de s'élever dans la hiérarchie des consciences. Alors resplendit de tout son éclat la loi divine qui était ensevelie au fond de la nature primitive et qui s'était souvent voilée dans le cours de l'évolution, au milieu des passions et des instincts.
Mais suffit-il de connaître la vérité ? Désireux d'agir dans le sens de la beauté, le pouvons-nous toujours ? Ne sommes-nous pas prisonniers de notre passé et nos volontés ne défaillent-elles point, hélas ! devant les suggestions intérieures : voix de sirène des penchants, langage despotique des ambitions et des intérêts ? Où puiser des forces pour réagir dans les heures décisives ? M. Antoine répond ici, non plus par des instructions morales, trop souvent inopérantes, mais par des œuvres.
En plein territoire industriel, il a créé une ruche féconde qui est en train d'essaimer à travers la Belgique.
La métropole se peuple chaque jour davantage. Non pas qu'elle séduise à première vue et par des dehors brillants : tout y est simple et discret ; la plupart sont des humbles dont la distinction est surtout morale. Si leur bonheur se devine dès l'abord à la lumière du regard et du sourire, vous ne pouvez guère en pénétrer les causes que dans un commerce assidu et prolongé qui vous dévoile le progrès intérieur de chacun, dû à l'étude constante de soi, le dévouement sans phrase et dans le secret, une fraternité agissante, dépassant de beaucoup la famille spirite. M. Maeterlinck nous dit que les abeilles emportent dans leur course vagabonde et active l'instinct de la cité parfumée. Les fidèles gardent un culte au séjour qui abrite leurs travaux, à la Maison du bonheur, comme ils l'appellent. Ils vont à travers la vie, soucieux de leur dignité professionnelle, toujours prêts à rendre service, aussi avides d'estime que d'affection, patients et doux, non par faiblesse, mais par égalité d'âme et par une jolie confiance en la nature humaine.
Les épreuves assaillent une mentalité et une activité si nouvelles. Mais le souvenir de la Ruche soutient et réconforte. Il n'est pas de tristesses ni de joies auxquelles Elle ne soit associée. Et c'est dans toutes ces bonnes volontés rayonnant dans les milieux divers que se dissimule le secret de son développement, de sa force et de sa durée. Des utopistes ont voulu fonder loin de la civilisation des sociétés modèles : ils n'oubliaient, pour réussir, que la chose essentielle : la métamorphose préalable du cœur humain, M. Descaves imagine une Clairière au sein de la ténébreuse forêt des instincts et des appétits ; elle est vite reconquise par l'ombre séculaire qui l'environne. La cité nouvelle était impossible sans la maturité du sens moral.
L'assemblée chrétienne des Vignerons du Seigneur résout le problème en élaborant une conscience collective plus fine, d'un charme pénétrant. Tous s'exercent à réaliser le commandement divin : « Tu aimeras Dieu par-dessus toute chose et ton prochain plus que toi-même ». Leur personnalité s'ennoblit. Elle pénètre dans les beaux secrets de la vie et de l'univers, dans cette réalité supérieure, inaccessible aux yeux de chair, mais qu'avait déjà entrevue l'intuition des poètes. La foi des adeptes grandit par le travail et l'expérience. Elle n'est pas un don gratuit et définitif. Elle se conquiert. Elle est évolutive, n'aspirant qu'aux joies sereines et viriles de la conscience qui cherche son Dieu, épèle la pensée sacrée que recèlent tous les cœurs tendres et dévoués, s'épure dans cette recherche et à ce contact, crée des œuvres fraternelles et durables. Elle ne fuit pas la vie contemporaine. Elle aime à s'établir au cœur des cités ouvrières. Forte de la lumière intérieure, elle ne redoute ni les sarcasmes ni les injures, et les pardonne, convaincue qu'ils sont adressés à la fausse image que l'on conçoit d'elle. Elle agit d'une façon lente, continue, insensible, recrutant tous ceux que désabusent les biens matériels et qui leur préfèrent la vie de l'esprit et la vie du cœur. Elle fonde le spiritisme moral, qui produit l'amélioration de l'individu et, comme conséquence nécessaire, la rénovation des sociétés.
Tel est l'esprit de la Ruche et tel est le miel qui s'est cristallisé dans cet Enseignement de M. Antoine le guérisseur.
F. DELCROIX.La Meuse, 27 juin 1905 (source : Belgicapress)
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