-
Être bon, c'est donner sons cœur en l'exerçant à la pratique du Bien.
Être charitable, ce n'est pas donner sa bourse ou faire l'aumône, c'est, de sa pensée, en faire rayonner toute la puissance en vraie fraternité, en amour.
H. LORMIER
Le Fraterniste, 1er mars 1934
votre commentaire -
CHRONIQUE LITTÉRAIRE
ROBERT VIVIER : Délivrez-nous du mal (Antoine le Guérisseur), 1 vol in-18, Editions Bernard Grasset.
Antoine le Guérisseur, dit aussi le Généreux ou, simplement, le Père sortit de cette incarnation âgé de soixante-six ans, le 25 juin 1912. II fut enterré dans la fosse commune au milieu d'un immense concours de peuple, dans le cimetière de Jemmeppe-sur-Meuse. Cependant, la nouvelle religion qu'il avait fondée, sous le nom de Nouveau Spiritualisme, continuait de recruter des milliers de fidèles. Du vivant du Père, il y avait déjà deux temples antoinistes en Belgique. Il paraît qu'on en compte aujourd'hui une centaine ; il y en a deux à Paris, d'autres à Vichy, à Lyon, à Nice, à Monaco, à Valenciennes, à Nantes. Jules Bois, dans son Miracle moderne, s'est occupé de cette Eglise naissante, alors qu'elle ne groupait encore qu'un petit noyau de croyants. Debouxhtay a écrit un peu plus tard une vie d'Antoine et M. André Thérive, dans son curieux roman Sans âme, décrit des milieux antoinistes, qui forment une des provinces peu connues de la géographie religieuse de Paris.
La doctrine d'Antoine, si l'on peut parler de doctrine au sujet de cette construction spirituelle d'une faiblesse désarmante, paraît être un mélange fortuit et enfantin de spiritisme et de Christian Science, avec de vagues éléments gnostiques concrétisés autour d'un reste d'imagerie pieuse et de réminiscences bibliques, particulièrement empruntées aux premiers chapitres de la Genèse. Cet amalgame fait sourire. Exprimé avec gaucherie, dans une langue pleine d'embarras, c'est un galimatias métaphysique, ouvrage d'un demi-illettré, tel qu'on peut l'attendre d'un ancien ouvrier mineur, qui rêve dans sa cuisine et retourne en sa pauvre cervelle les mystères effrayants du Mal, de la Création et de la Destinée : c'est la rêverie d'une « tête de houille », le balbutiement du charbonnier qui a perdu la foi, et s'en fabrique une nouvelle à son usage, dans son petit Pathmos obscur de Mons-Crotteux. Je n'ai jamais vu de temple antoiniste : quoi d'étonnant qu'un pauvre croquant qui se mêle de reconstruire l'univers, enfante un monstre assez informe, un bafouillage de Gribouille, qui n'a rien de commun avec les nobles architectures des princes de la pensée. Faut-il se scandaliser qu'un mal-loti de l'existence s'applaudisse d'avoir édifié de ses mains une cabane de la zone et un abri de tôle ondulée, et le préfère au Parthénon ou à Saint-Pierre de Rome ?
Mais si l'antoinisme a fort peu de valeur intellectuelle, s'il est inexistant comme système, il n'en est pas moins très curieux comme expérience humaine, comme produit d'un certain cerveau et comme échantillon d'une certaine humanité. C'est nul comme religion, assez touchant comme biographie. Tout ce qui ferait bâiller en tant que catéchisme, s'anime, prend un vif intérêt, si on le considère comme un fait, comme le résultat d'une vie et de certaines données psychologiques. Fleur incolore et sans parfum, plante poussée sur un crassier, parmi de pauvres gens, dans un pays de suie et de fumées, et qui, pourtant, console les habitants de cette terre ingrate, leur apporte un espoir, prête un sens à leur triste vie.
C'est vers l'âge de cinquante ans que l'ouvrier mineur Louis Antoine, né au village de Mons, au pays de Liége (non point dans la grande ville du même nom, qui se trouve près de Charleroi), commença de penser qu'il était peut-être appelé à un rôle qui n'était pas celui de tout le monde. Ceci devait l'amener bien loin dans l'étrange et dans l'inattendu. Car que penser d'une vision de son amie, Mme Desart, qui vit un jour se dessiner sur le bord d'un nuage le profil de Jésus accolé à celui d'Antoine, sinon que ce dernier n'était autre que le bon Dieu lui-même ?
Jusqu'à quarante-deux ans, il n'en avait pas moins été un catholique soumis et pratiquant, plutôt sévère même, sans reproche (il le fut toujours) sur le chapitre des mœurs. La sensualité n'eut aucune part à son hérésie. C'était une de ces ouailles dociles qui composent le troupeau d'une paroisse de Wallonie. Il allait à confesse et faisait ses Pâques. C'était un ouvrier qui avait réussi et s'était élevé à une certaine indépendance. Il avait passé de la mine à la métallurgie, avait voyagé en Allemagne et même jusqu'en Pologne, du côté de Varsovie, qui était alors une des provinces de la Russie. Il avait donc vu du pays, fait sa pelote et acquis une petite aisance. Il faisait dans son monde figure de petit bourgeois et rêvait, pour son fils, né en 1873, une carrière de bureaucrate ou de fonctionnaire.
Cependant, il avait eu de bonne heure certains signes ou avertissements d'une vocation particulière. Tout enfant, à la mine, sa lampe s'était éteinte, sans qu'il y eût un souffle, d'une manière inexplicable, et il s'était trouvé face à face avec les ténèbres. Plus tard, deux autres faits lui firent une impression profonde. Etant soldat, à un exercice de maniement d'armes, il lui arriva de tuer par accident un de ses camarades. Ce meurtre involontaire lui laissa une inquiétude qui ne s'effaça jamais. Il avait donné la mort, sans aucune intention criminelle ; assassin innocent, instrument et victime d'un hasard aveugle, il se trouvait en présence du mystère incompréhensible de la mort. En 1893, son fils, âgé de vingt ans, ce fils dont il se promettait de faire un monsieur, mourut d'une plaie insignifiante qu'il s'était faite au genou, en glissant sur le verglas. Pour la deuxième fois, il rencontrait la même énigme de la douleur imméritée, et se mettait à ruminer dans sa tête obscure ces questions éternelles.
Il avait toujours été grand liseur et grand raisonneur, dévorant pêle-mêle tout ce qui lui tombait sous la main, et monologuant avec lui-même sur toutes ces choses qui le troublaient. Fait curieux ! Il était insensible à ce qui tourmentait les masses populaires, au côté social des choses, à l'inégalité des conditions et des richesses : ce problème de l'iniquité de la distribution des biens, le problème économique ou la question des classes, le laissaient indifférent. Il n'y attachait aucune importance. Pour lui, il avait tiré son épingle du jeu, il pouvait se dire vie content de son sort, et il lui en avait coûté si peu, qu'à vrai dire cela lui semblait indigne d'attention. Chacun pouvait en faire autant, c'était à la portée de tout le monde. Non, ce qui l'occupait, c'était une angoisse plus haute et plus désintéressée : c'était l'obsession du Mal universel. Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Pourquoi souffrir ? Pourquoi mourir ? Ces terribles points noirs hantaient l'ancien mineur auprès de son fourneau de fonte, comme ils avaient assailli le prince Çakya Mouni dans les délices de son palais, et, comme jadis dans sa galerie souterraine, lorsque sa lampe s'était éteinte, il se colletait avec les ténèbres.
Depuis quelque temps déjà un camarade l'avait initié aux pratiques du spiritisme et à la singulière théosophie d'Allan Kardec. Dans de petites réunions, les néophytes se groupaient, évoquaient les esprits et, sans penser à mal, faisaient tourner les tables. Ils se sentaient, non sans orgueil, en possession d'un secret, ayant entre les mains une clef qui ouvrait l'au-delà, faisant communiquer les deux mondes, expliquant cette vie passagère, l'introduisant dans la série de nos migrations successives, de notre voyage de monde en monde, jusqu'à notre épuration parfaite du péché. Antoine s'enchantait de ces belles choses et des nouvelles connaissances qu'il faisait parmi les esprits. Il allait toujours à la messe et se croyait bon catholique, mais il commençait à en savoir plus long que son curé. En réalité, sous cette forme nouvelle, c'était le Vieux génie de cette Wallonie mystique qui se mettait à souffler, le vieux démon de cette terre fertile en illuminés, en doux visionnaires. Le prêtre, trop sûr de lui, s'éloignait du peuple, devenu peu à peu le commensal du château, l'ami du directeur d'usine ; l'esprit religieux, désertant le séjour de la maison de Dieu, divaguait, retournait aux champs, se confondait, dans ce pays de charbonnages et de fumées, avec les souffles de la lande, les brumes qui montent de la Meuse et les vents qui parcourent les forêts et les tombes des cimetières.
Parmi les esprits assidus aux réunions clandestines de la maison des Quatre-Ruelles, s'en trouvaient deux, qu'on appelait le docteur Demeure et le docteur Carita. A force d'évoquer ces présences, l'ancien mineur croyait parfois qu'il se confondait avec elles. Tout jeune encore, n'avait-il pas souhaité d'être un médecin ? Et voilà qu'il s'apercevait que, par une autre voie, avec le secours des esprits et de certains fluides, il lui était donné de lire dans les corps, comme par transparence, de leur faire suer le mal, de les rendre à la santé. Déjà le bruit se répandait qu'il existait à Jemmeppe-sur-Meuse un ancien ouvrier, doué du pouvoir de guérir. Grande merveille ! Les boiteux marchent, les sourds entendent, les paralytiques se redressent. Bientôt une longue procession s'achemine tous les dimanches, et quatre jours par semaine, vers la maison du guérisseur, la procession des éclopés, des béquillards, des hydropiques, des fiévreux, des débiles et des infirmes, la queue interminable de nos souffrances et de nos misères, comme dans La Pièce aux cent florins, se pressant vers le miracle. Et lui, leur imposant les mains, les renvoyait guéris.
Bien entendu, cela n'alla pas sans résistance des médecins, alarmés de cette concurrence. Deux fois, le thaumaturge eut à répondre devant les tribunaux, et se vit poursuivre pour exercice illégal de la médecine. Acquitté (car peut-on confondre l'exercice d'un art et celui d'un don, la pratique d'une science et la jouissance d'un pouvoir ?), il en vint toutefois à prendre des mesures nouvelles ; faute de temps, il n'opérait plus les malades qu'en masses. Sans paroles, il imposait les mains solennellement à toute une assemblée. Il était parvenu d'ailleurs à un stade nouveau de sa pensée. Peu à peu, il s'était dégagé du spiritisme. La guérison des malades eux-mêmes ne lui paraissait plus qu'une chose secondaire. Il rêvait d'une tout autre cure, d'une opération d'une bien autre importance : c'était l'humanité tout entière qu'il s'agissait d'opérer de la cataracte ; c'était notre unique maladie, notre erreur, notre aveuglement, que désormais il fallait guérir.
« 'Tis the cause, the cause... », comme dit Othello. Il avait découvert ceci : le mal n'existe pas. Le mal est un bien. Le mal est une épreuve, ou un instrument de progrès. Notre ennemi est notre ami, une forme de Dieu lui-même. Bonne manière, on le voit, de supprimer le mal. Il n'y avait plus à le guérir : un simple malentendu, une illusion d'optique, une fausse vue, qui nous fait prendre pour un épouvantail un effet de la bonté suprême, de même que les enfants font de mauvais rêves et s'effraient de leurs cauchemars. Il n'y a point de mal dans l'œuvre du Créateur : il n'y a que la vue, c'est-à-dire la Chimère, du Mal que nous y mettons, les monstres que nous créons nous-mêmes, autrement dit le péché. C'est pourquoi la Genèse s'est trompée en plaçant dans le Paradis l'Arbre de la Science du Bien et du Mal. Il fallait dire l'Arbre de la Science de la Vue du Mal.
Comprenne qui pourra ce logogriphe. Et le Maître se retirait de plus en plus dans la solitude, il s'enfonçait dans ce tête-à-tête avec le Tout-Puissant, pour lui arracher son dernier mot. Pour ce ministère sacré, il avait raréfié ses séances miraculeuses. Il ne paraissait presque plus. Il s'isolait sur le Thabor, qui était un galetas dans le grenier de sa bicoque. Là, il s'évertuait à réconcilier les contraires, à réduire les antinomies ; il composait son Grand Testament, y annexait des codicilles, jamais satisfait de son ouvrage, ajoutant un Couronnement à son Enseignement, perfectionnant sa grande machine à pierre philosophale, « sa machine à faire du bonheur avec la vieille misère ». Il se battait avec les mots, Dieu, l'esprit, la matière, la nature, la chute, dans une logomachie pénible, et dans un effort que soutenait une grande passion d'amour, finissant pas tout approuver, par tout bénir, dans un radotage optimiste de Pangloss : « Tout est bien. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ».
Telle est l'histoire que nous raconte M. Robert Vivier, dans un livre remarquable, intime et velouté, ou tout se poursuit, paysages et événements, comme le déroulement d'un long rêve intérieur. Au moment où vient de se décerner pour la seconde fois le Prix Albert Ier, on sera heureux de voir que les juges ne s'étaient point trompés dans le choix de leur premier lauréat. C'est écrit dans un style doux et comme brumeux, sur un ton de légende, avec les contours du songe. Et c'est bien cela, en effet, une légende, une des dernières qui aient consolé les humbles, au pays de la Bible des Pauvres, où le peuple garde la nostalgie de l'Evangile des misérables.L’Écho de Paris, 27 février 1936
votre commentaire -
Procès-verbal de réception de la Légion d'honneur (1924) (leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr)
Récépissé de brevet de la Légion d'honneur (leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr)
Procès-verbal de réception d'un commandant de la Légion d'honneur (1936)
(leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr)
votre commentaire -
-
Suicide à Roux
Hier soir, vers 6 heures, dans l'ancienne Maison du Père d'Or, à Roux, rue de Courcelles, 2bis, on a découvert, pendue à l'espagnolette de la fenêtre de l'arrière-cuisine, une adepte du Père guérisseur qui avait été recueillie par pitié dans cette maison. La malheureuse, qui se nomme Louisa Nemie, épouse séparée d'Amiable Delchambre et qui est âgée de 49 ans, souffrait de longue date de neurasthénie au point qu'on avait déjà du la colloquer.
Le cadavre fut découvert par un des habitants de la maison qui prévint aussitôt la gendarmerie. Celle-ci procéda aux constatations d'usage.
Cette désespérée est mère de deux jeunes filles.Gazette de Charleroi, 4 mai 1922 (source : Belgicapress)
Ce tragique évènement survint alors que le bâtiment avait été converti en cinéma.
votre commentaire -
La vie religieuse dans le Centre
Le Temple antoiniste de La Louvière
a été fondé en 1933 (I)La Louvière possède, depuis le 3 décembre 1933, un Temple Antoiniste, qui est érigé rue de l'Olive, n° 33.
Le culte antoiniste a été créé en 1906 ; il a été fondé par M. Louis Antoine, dit « Antoine le Guérisseur ».
Le premier Temple de Jemeppe-sur-Meuse, a été construit en 1906, rue Alfred Smeets, n° 2. Il a été consacré le 15 août 1910. Le culte possède vingt-neuf Temples en Belgique ; outre Jemeppe et La Louvière, on les rencontre à Stembert (1911) ; Bierset (1912) ; Souvret (1913) ; Villers-le-Bouillet (1914) ; Ecaussinnes-Carrières (1914) ; Verviers (1914) ; Seraing (1915) ; Momalle (1915) ; Visé (1916) ; Forest (1916) ; Liége (1917) ; Herstal (1917) ; Jupille (1918) ; Jumet-Gohissart (1919) ; Montegnée (1919) ; Vottem (1923) ; Huy (1923) ; Waremme (1924) ; Schaerbeek (1925) ; Evelette-Ohey (1926) ; Quatre-Bras-Nandrin (1927) ; Schooten-Anvers (1929) ; Sprimont (1929) ; Spa (1931) ; Moha (1931) ; Liége (1935) ; Tournai (1938).
En France, on en compte dix-huit : Paris, XIIIe (1913) ; Monaco (1913) ; Vichy (1920) ; Tours (1921) ; Lyon-Villeurbanne (1922) ; Caudry (1922) ; Vervins (1923) ; Aix-les-Bains (1924) ; Hellemmes-Lille (1915) ; Orange (1926) ; Paris, XIXe (1928) ; Nantes (1929) ; Reims (1930) ; Nice (1931) ; Valenciennes (1932) ; Saint-Etienne (1935) ; Tourcoing (1937) ; Croix (1941).
Les adeptes au Culte Antoiniste sont nombreux ; en 1910, notamment, la Direction Générale a soumis 160.000 signatures au Parlement belge pour obtenir la reconnaissance légale du culte. Aujourd'hui, nous assure le Conseil d'administration, un très grand nombre de personnes pourraient attester les bienfaits de l'œuvre.
Qu'est-ce que l'antoinisme
Cette œuvre est basée sur l'amour, la foi et le désintéressement.
La religion, dit le Père Antoine, est l'expression de l'amour pur puisé au sein de Dieu qui nous fait aimer tout le monde indistinctement, croyants et non croyants, à quelque degré social que l'on appartienne. La religion est une comme l'amour est un ; il ne peut en découler deux croyances qui diffèrent l'une de l'autre ; la preuve qu'elles s'y opposent, c'est qu'elles se basent sur les lois que doivent respecter les adeptes. Notre enseignement, poursuit-il, démontre la religion. Mais ne confondons pas celle-ci avec la croyance. Nous le répétons, elle a pour base la foi sans laquelle il nous est impossible de nous unir les uns aux autres dans une seule et même pensée ; toutes les croyances appelées religion lui sont opposées, puisque c'est par elle que nous nous divisons. L'enseignement révélé par le Père est basé sur la foi et le désintéressement ; il est toute morale et ne s'allie qu'avec la plus grande simplicité de forme, il exclut tout calcul et surmonte le doute ; il sensibilise la conscience, ce qui tend à rendre l'homme meilleur, plus fraternel et, de progrès en progrès, le conduira à l'unité de l'ensemble : Dieu.
Le but que poursuit le Culte antoiniste est purement humanitaire et ne vise que la consolation de l'humanité souffrante, les guérisons par la Foi et l'amélioration morale des êtres. L'œuvre se base sur la foi qui s'adresse librement à tous, croyants et non croyants. La dénomination : « Etablissement d'utilité publique » qui a été conférée au culte antoiniste par la loi, correspond bien à sa mission. En outre, tout y est entièrement désintéressé : aucun ministre de cette secte ne reçoit de subsides, ni de l'Etat, ni du Culte, ni des particuliers : chacun vit de son travail extérieur au culte.
Les ressources proviennent des dons anonymes.
Les temples sont construits par le Culte au moyen de legs faits par de généreux donateurs.Les Temples
Les Temples antoinistes revêtent partout la plus grande simplicité ; ils comprennent généralement un logement modeste pour le desservant, une salle aux dimensions plus ou moins grandes suivant l'importance du nombre d'adeptes de l'endroit, un ou plusieurs cabinets de consultation où reçoivent les ministres du Culte. La salle garnie de bancs ou de chaises, peinte habituellement en vert, sert aux cérémonies.
Sur la porte d'entrée, on lit l'inscription ci-après : Lecture de l'Enseignement du Père, tous les dimanches, à 10 heures, et en semaine, les lundi, mardi, mercredi et jeudi, à 19 h. 30. Opération générale, les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures. Consultations tous les jours, excepté le samedi et l'avant-midi du dimanche. Pour les cas graves ou urgents, les temples sont ouverts jour et nuit. Tout le monde est reçu gratuitement.
Certains temples sont coiffés d'un clocheton, sans cloche, recouvert de zinc et qui se termine souvent par une sorte de vrille.
Contre le mur du fond de la salle, peinte en noir, est adossée une grande tribune ; on y accède par un escalier. L'emblème du Culte (Arbre de la Science de la vue du Mal), est appendu à la tribune. En dessous se trouve une petite tribune (sorte de pupitre) où se font les lectures de l'enseignement. Sur le mur du fond, on peut lire dans la partie supérieure les mots : « Culte Antoiniste ». Plus bas, les inscriptions relatives aux heures pour l'enseignement du Père. Ensuite, l'auréole de la Conscience : « Un seul remède peut guérir l'humanité : la Foi : c'est de la fol que naît l'amour : l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ; ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu : car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de Le Servir ; c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer parce qu'il est pur et de vérité ».
Le Premier représentant du Père est M. J. Nihoul ; le Président du Conseil d'administration est M. D. Dumont, et le Secrétaire, M. L. Goffin.
La Direction Générale est établie à Liége.
Les statuts ont été publiés au « Moniteur » des 13 octobre 1922, 13 février 1932, 22-23 Juillet 1939 et 22 février 1941.
Le Culte dispose d'un journal tiré dans l'imprimerie qui lui est propre ; cet organe est intitulé : « L'Unitif » et porte en manchette : « Nous sommes arrivés à nous améliorer ».Le Centre, 29 mars 1943 (source : Belgicapress)
--------------------
La vie religieuse dans le Centre
Le Temple antoiniste de La Louvière
a été fondé en 1933 (II)Qui est le Père dit « Le Guérisseur » ?
Le Père, dit « Le Guérisseur », était un ouvrier, né à Mons-Crotteux (province de Liége), en 1846, de parents pauvres, simples et foncièrement honnêtes, était le cadet de sa famille, qui comptait onze enfants. Il débuta à 12 ans dans la mine, accompagnant son père et un frère, qui étaient également mineurs. Ne voulant plus descendre dans la fosse, il devint ouvrier métallurgiste. A 24 ans, il quitta la Belgique pour aller travailler en Allemagne, où il séjourna pendant cinq ans. Deux ans plus tard, il va à Pragua, près de Varsovie et y accomplit un nouveau terme de cinq années, puis il s'installe définitivement en Belgique à Jemeppe-sur-Meuse.
Dans l'intervalle de son séjour en Allemagne, il revient au pays, épouser une femme dont il avait fait la connaissance avant son départ. De leur union, naquit un enfant, un garçon que la mort leur ravit à l'âge de 20 ans. Mais, grâce à leur grande foi, aucun des doux époux n'en fut découragé ; au contraire, ils se dévouèrent davantage. Leur séjour à l'étranger leur avait permis d'amasser une petite fortune ; ils la sacrifièrent pour venir en aide aux malheureux, éprouvant plus de bonheur à la dispenser à tous qu'ils n'en avaient trouvé en l'acquérant par leur labeur.
Le Père vivait très simplement et très sobrement ; il était végétarien dans toute l'acception du terme ; il ne prenait ni viande, ni œufs, ni beurre, ni lait, en un mot, rien qui provienne de l'animal. Il s'appliquait à rester en tout dans le naturel, faisait lui-même tous les menus travaux que nécessitait son entretien. Son travail du jour et de la nuit pour ceux qui font appel à son concours, exigeait un recueillement constant ; c'est pourquoi il vivait absolument seul. Sa femme, une âme d'élite, simple et modeste, habitait, avec deux orphelines, qu'ils avaient élevées, car elle partageait en tout sa mission ; elle remplaçait son époux et opérait en son nom quand Il devait s'abstenir.
Le Père professa la religion catholique jusqu'à l'âge de 42 ans, puis il s'appliqua à la pratique du spiritisme, sans s'attarder toutefois dans le domaine expérimental. Sachant à peine lire et écrire, il se trouvait incompétent pour résoudre ce problème scientifique. Il lui préféra la morale et s'y adonna de tout cœur. Il continua jusqu'en 1906, date à laquelle il a créé le Nouveau Spiritualisme ; c'est là que commence sa mission de Révélateur.
On dit plus haut que le Père n'était pas instruit ; en effet, le peu de connaissances qu'il possède, il les a acquises en dehors de l'école par son travail personnel. Mais au point de vue de la morale, il fut de tout temps supérieur à son milieu et à son époque, car il s'appliqua sans cesse à son amélioration. La mère du « Guérisseur » était une femme pieuse et charitable qui, souvent, priva les siens pour rassasier des plus malheureux. C'est dire que le fils fit ses premiers pas dans la voie de la charité qu'il a toujours suivie par la suite.
La cérémonie des funérailles
Comme dans les autres cérémonies, l'enterrement par les soins du Culte antoiniste revêt un caractère de pure simplicité.
A la levée du corps, pendant la lecture des dix principes révélés par le Père, l'Emblème est haut porté. Il prend ensuite la tête du cortège jusqu'à la tombe. Pendant le cortège, le lecteur accompagne le porteur d'Emblème. Tous deux sont revêtus de la robe. Sur la tombe, il est fait lecture du chapitre « Réincarnation ». Après cette lecture, avant de quitter les lieux, le lecteur remercie les assistants au nom du Père, puis au nom de la famille du défunt.
L'emblème peut figurer aux obsèques de tous ceux qui le réclament avant de se désincarner, mais si le défunt n'est pas antoiniste et que sa famille désire le faire enterrer par les soins du Cercle, l'Emblème ne doit pas y figurer. Saut sur ce point, on fera tout comme pour un adepte.
Notre région comptant beaucoup d'Antoinistes, ceux-ci liront cet article avec plaisir ; les autres apprendront ce qu'est ce culte. Son enseignement, est-il dit, aide à la paix sociale dont le monde a si grand besoin à l'heure actuelle pour se rassurer et se reconstituer.
(D'après des notes et documents communiqués aimablement par M. L. Goffin, secrétaire du Conseil d'administration du Culte Antoiniste).
CEFRA.Le Centre, 5 avril 1943 (source : Belgicapress)
votre commentaire -
Seconde conférence de M. Léon Denis. L'éminent orateur, membre de la Ligue de l'Enseignement de France, a donné une seconde conférence au Casino du Passage, sous los auspices de l'Union spirite de Liége.
L'assistance était plus considérable encore que samedi : la salle était absolument comble. Denis s'est élevé, à certains moments, à une véritable éloquence. L'orateur a exposé le problème de la vie future d'après le spiritisme et la science.La Meuse, 26 février 1897 (source : Belgicapress)
On peut penser que des membres du groupes des Vignerons du Seigneur, dont Louis Antoine ont pu y assister.
votre commentaire -
Roux - La gendarmerie (derrière à droite, le bâtiment du Temple du Père Dor)
Roux - La gendarmerie maintenant et
le bâtiment du Temple de la Vertu (maintenant Centre de formation pour éducateurs)Dans un article du Soir (8 et 9 janvier 1913) sur le Père Dor, on apprend que le Temple de la Vertu est situé près de la gendarmerie.
Le bâtiment est maintenant une maison de repos et de soins pour personnes âgées "Le Chant des Oiseaux".
Concernant le Temple, Paul Pastur refuse d'acheter le bâtiment pour en faire une école en raison "des évènements actuels" et l'on semble comprendre par là que les "évènements" dont il s'agit ce n'est pas la guerre, mais le procès intenté contre le Père Dor. On pensait en effet en faire une partie de l'Université du Travail.
Le Temple est devenu un temps une caserne, pour devenir un court moment après sa vente un cinéma, puis est devenu un cloître pour les Dames de Ste-Julienne, ce que nous confirme un article du Pastoor Verlinden. On retrouve une série de cartes postales montrant le bâtiment dans cette nouvelle affectation.
Entretemps, le Père Dor continuera son œuvre à Uccle.
Il devint ensuite une école d'infirmières et actuellement une École pour éducateurs (Centre d'Enseignement Supérieur pour Adultes).
votre commentaire -
Auteur : Louis Piérard
Titre : En Wallonie
Éditeurs : Henri Lamertin, Bruxelles, 1911Louis Piérard est un homme politique belge et un militant wallon né à Frameries (dans le Borinage) le 7 février 1886 et mort à Paris le 3 novembre 1951, mais repose au cimetière de Frameries, au pied d'un des plus anciens charbonnages. Sur le tombeau érigé par la commune, on lit l'inscription Citoyen du monde. Son œuvre vient de passer dans le domaine public.
Issu d'une famille modeste (ses deux grands-pères étaient mineurs), il vint très jeune au socialisme et lutta aux côtés de Jules Destrée et Émile Vandervelde pour le suffrage universel. Il fut maire de Bougnies, sur la frontière française, de 1933 à sa mort.
Journaliste, il collabora au journal Le Soir puis au journal Le Peuple, organe de son parti, mais aussi pour Le Flambeau, le journal de Gustave Gony (il est donc possible qu'il fût spirite). Il accompagne François Crucy pour son article dans l'Humanité. Il écrivit de nombreuses critiques d'art (sur Van Gogh, Manet…) et Visages de la Wallonie (réédité par Labor, Bruxelles, 1980). Ce livre est de la même trempe que ce dernier, mais date de 1911, un des premiers titres de l’auteur.
Il y consacre deux chapitres à ce qui nous intéresse : les Thaumaturges (pp. 47-49) et Antoine le Guérisseur (pp.50-56). Pour autant, l’auteur ne nous apprend rien, et fait un travail de journaliste qui rapporte des faits. Cependant je doute qu’il se soit rendu à Jemeppe. Jugez par vous-mêmes. Pourtant, il semble bien connaître le culte, car deux articles (L'Humanité donc, et Le Monde illustré) l'évoque. Et il a soutenu la reconnaissance du culte auprès du Parlement.
On retrouve une sœur Alice Piérard en relation avec le temple de Verviers, sans savoir s'ils sont de la même famille.
THAUMATURGESA tout seigneur, tout honneur. Que je vous parle d'abord de l'éphémère bon dieu Baguette qui opéra deux mois durant à Ressaix, près de Binche dont le carnaval est célèbre.
Jemeppe-sur-Meuse avait déjà Antoine le Guérisseur. Nous connaissions aussi un brave paysan d'Erbisœul qui succéda à son beau-père dans les délicates fonctions de Tout-Puissant. Et cette trop neuve région du Centre où Baguette opéra, n'avait-elle eu déjà Louise Latteau, la fameuse stigmatisée de Bois-d'Haine ?
Ce christ de Ressaix, après des semaines de gloire et de recettes abondantes (on vint le consulter Paris, de Lille et d'Arlon !) connut en quelques jours la plus lamentable des déchéances et le ressentiment de la foule. Il eut le tort grand de ne point se montrer assez supra-terrestre ; Il s'enivra, eut une maîtresse, fut appelé au Parquet de Charleroi. Aucun dieu ne peut résister à de telles épreuves.
La révélation lui était venue au fond de la mine : plusieurs fois, devant ses camarades ahuris, puis bouleversés, ce jeune sclauneur jetant son pic s'était écrié « qu'il le voyait encore. » Sur la façade du cabaret paternel, on peignit à la chaux blanche : Au nouviau bon Dieu, Jules Buisseret, dit Baguette. Et malades, curieux, reporters, affluèrent de partout. « Qui eût cru, dit la mère Buisseret, que nos fieu s'rait dèv'nu bon Dieu ? »
Moi aussi je fus le consulter. Le pays est hideux, presque effrayant : chemins noirs et boueux, maisons toutes pareilles, trop neuves et trop sales à la fois. On se prend à regretter avec douceur d'autres régions charbonnières, antiques celles-là, où une industrialisation féroce n'a pas encore souillé un paysage de vieux terrils verdissants et de collines douces.
Aux murs du cabaret sordide, des béquilles, des crucifix ornés d'une cocarde en flanelle rouge, des vierges naïvement peinturlurés, voisinaient avec des chromos recommandant le chocolat des Boers ou l'élixir des colombophiles. Les visiteurs attendaient leur tour, assis devant une chope crasseuse. « Allons, à qui le tour ? » criait de temps en temps le Bon Dieu du fond de la cuisine. C'était un jeune homme maigre, aux joues blêmes, au regard fuyant. Une narquoise chanson populaire décrivait ainsi son accoutrement :
Il a n'ceinture de rouge coton,
Pou fé t'nir ses marronnes (son pantalon),
Il a planté dins des bouchons
Des s'pénes (épines) pou fé n'couronne.
Ajoutez à cela un énorme crucifix en plomb attaché au gilet du bonhomme par une épingle de sûreté, et un sceptre grossier. Son remède consistait en peu de chose : dire des prières tous les jours, matin et soir, et après les repas : faire le signe de la croix de la main gauche et à l'envers. Penser à lui. Et voilà ! Cela valait dix sous, cinq francs, dix francs, selon la mine. Cocasse et poignant !ANTOINE LE GUÉRISSEUR
Cent soixante mille Belges ont demandé dans une pétition au Parlement de leur pays, la reconnaissance d'une nouvelle religion : l'Antoinisme.
Cent soixante mille signatures ! Ni le suffrage universel, ni l'instruction obligatoire, ni la limitation des heures de travail n'ont jusqu'ici, bénéficié d'un tel engouement. Dans une lettre qui accompagne la pétition, une propriétaire, un professeur de lycée, et un lieutenant d'infanterie exposent ce que demandent avec eux, ces 160.000 Belges : la reconnaissance légale d'un nouveau culte, le culte » antoiniste », du nom de son fondateur, Antoine le Guérisseur, un homme étrange qui, au pays de Liège, exerce depuis quelques années, un étonnant prestige.
Si Antoine le Guérisseur et ses adeptes, dit la pétition, demandent la reconnaissance légale de leur culte, ce n'est pas pour obtenir des subsides. La religion antoiniste est fondée sur le désintéressement le plus complet : Antoine le Guérisseur et ses adeptes ne veulent recevoir ni subside ni rémunération, mais assurer l'existence légale de leurs temples.
Ajoutons que les signataires joignent à leur pétition quelques certificats de guérison dont la lecture disent-ils, fera comprendre pourquoi ils considèrent Antoine le Guérisseur comme l'un des plus grands bienfaiteurs de l'humanité.
Jemeppe-sur-Meuse, c'est, au noir pays du fer et du charbon, près de Liège, un gros village minier au bord de la Meuse. De l'autre côté du fleuve, au bout du pont de fer, c'est l'ancien palais des princes évêques de Liège, l'entrée des usines Cockerill, Seraing, qui impressionnait Victor Hugo si violemment en 1838, et qui est bien, aujourd'hui, l'un des grands temples de la beauté moderne. Un peu plus loin, en amont, sont les cristalleries du Val-Saint-Lambert.
C'est dans ce décor que le thaumaturge Antoine opère depuis quelques années. On le vient voir de très loin, non seulement de toutes les provinces belges, mais encore du nord de la France et du grand-duché de Luxembourg. Louis-Antoine est né en 1816, Mons-Crotteux, un village de ce pays de Liège, où, à l'âge de douze ans, il descend dans la mine, avec son père et son frère. A l'âge de vingt-quatre ans, il quitte la Belgique pour l'Allemagne, où il travaille pendant cinq ans ; puis nous le retrouvons dans les environs de Varsovie, où il fait un nouveau séjour de cinq ans. Marié à une payse, il revient à Jemeppe, à la tête d'un petit pécule, qu'il a vite fait de partager en aumônes continuelles. Dès lors, après une grande crise mystique, Antoine commença sa carrière de guérisseur.
Il fut longtemps un fervent disciple d'Allan Kardec et fonda à Jemeppe même, la société spirite des « Vignerons du Seigneur. » Les esprits, un jour, lui révélèrent sa mission actuelle et lui ordonnèrent de se consacrer tout entier à « l'art de guérir. » Et Antoine commença d'imposer les mains aux malades en leur disant simplement : « Pensez à moi, ayez la foi ».
Plus tard, le nombre des visiteurs étant devenu trop considérable, Antoine adopta le système de la guérison en bloc, par paquets. A présent, il n'opère plus que les quatre premiers jours de la semaine. Vers dix heures, quand quelques centaines de visiteurs sont réunis dans le temple, le bonhomme paraît, monte dans une chaire et invite l'assemblée à se recueillir. Lui-même semble concentrer toute sa pensée sur un point et souffrir. Puis, sortant de sa torpeur, il recueille dans l'atmosphère, les fluides !!! S'ils sont mauvais, il demande aux assistants de prier pour purifier l'ambiance...
Le « temple » de Jemeppe-sur-Meuse est bâti comme beaucoup de maisons en Wallonie, sur l'emplacement d'une exploitation charbonnière abandonnée : le grisou s'échappe, s'allume facilement à un petit trou que l'on a foré dans le plancher. De même autrefois, les pythonisses plaçaient leur trépied au-dessus d'une ouverture crachant des vapeurs infernales...
Antoine est végétarien, travaille de ses mains continuellement, tâche de suffire à tous ses besoins.
– Mais, allez-vous dire, c'est l'histoire de Tolstoï que vous nous racontez là !
A la vérité, la similitude est frappante, surtout si l'on étudie leur enseignement moral à tous deux.
Cependant, c'est à un simple, à un ouvrier peu instruit, ne l'oublions pas, que nous avons affaire ici.
A vrai dire, c'est surtout un panseur de plaies morales ; mais j'ai trouvé dans cet homme une telle force de persuasion que je ne serais point étonné qu'il eût agi favorablement sur bien des malades. A un ami qui m'accompagnait il y a quelques années, quand je l'allai voir, et qui lui demandait une consultation, cet homme étrange répondit avec calme :
– Vous n'avez point la foi : je lis bien dans vos yeux que vous me demandez cela par goguenardise ou poussé par une frivole curiosité. A quoi bon vous répondre ?...*
* *Il y a, dans les boniments que répandent les fidèles d'Antoine, des choses bien amusantes. Tenez, je trouve à la fin d'une brochure intitulée : L'auréole de la conscience, révélation et biographie d'Antoine le Guérisseur, l'annonce suivante :
Nous portons à la connaissance des personnes souffrantes que le GUERISSEUR ne reçoit plus en particulier. Il fait en tout quatre opérations générales par semaine : les lundi, mardi, mercredi et jeudi, à 10 heures.
Pour les opérations particulières, une dame qui opère en son nom Le remplace. Les personnes qui ont foi en Lui, soit pour conseils, contrariétés ou maladies, recevront satisfaction aussi bien par l'intermédiaire de cette dame que par Lui-même.
Mais voyons la doctrine de cet homme qui a plus du thaumaturge en lui que du vulgaire rebouteux.
L'enseignement d'ANTOINE LE GUERISSEUR a pour base l'amour, il révèle la loi morale, la conscience de l'humanité : il rappelle à l'homme les devoirs qu'il a remplir envers ses semblables ; fût-il arriéré même jusqu'à ne pouvoir le comprendre, il pourra, au contact de ceux qui le répandent, se pénétrer de l'amour qui en découle : celui-ci lui inspirera de meilleures intentions et fera germer en lui des sentiments plus nobles.
La vraie religion, dit LE GUERISSEUR, est l'expression de l'amour pur puisé au sein de Dieu, qui nous fait aimer tout le monde indistinctement.
Il est plutôt médecin de l'âme que du corps. Non, non, nous ne pouvons pas faire d'ANTOINE LE GUÉRISSEUR un grand seigneur, nous faisons de Lui notre Sauveur. Il est plutôt notre Dieu, parce qu'Il ne veut dire que notre serviteur.
Ce sont ses disciples qui parlent, mais sans doute vaut-il mieux que nous entendions parler ce dieu nouveau lui-même.
Lisez les versets naïvement rimés qu'il met dans la bouche de Dieu :
Ne croyez pas en celui qui vous parle de moi
Dont l'intention serait de nous convertir.
Si vous respecter toute croyance
Et celui qui n'en a pas,
Vous savez, malgré votre ignorance
Plus qu'il ne pourrait vous dire.
Et ceci :
Vous ne pouvez faire de la morale à personne
Ce serait prouver
Que vous ne faites pas bien,
Parce qu'elle ne s'enseigne pas par la parole
Mais par l'exemple
Et ne pour le mal en rien.
Ce dernier vers vous a un petit parfum d'immoralisme nietzschéen. Il serait fort intéressant d'étudier, à propos de ce guérisseur, certaines sectes religieuses aux conceptions fort libres, qui se sont développées en Wallonie depuis quelques années, en marge du protestantisme et de la religion catholique. L'historien, le philosophe, le folkloriste – et le simple amoureux de pittoresque – y trouveraient sans doute leur compte.------
Un peu plus loin, dans le chapitre consacré à Liège, l'auteur ajoute, p.160 :
C'est ce peuple là, à la fois gouailleur et sentimental, frondeur avec Tchanchet et mystique avec Franck, qui vient de constituer un groupe des « adventistes du septième jour », qui rendit célèbre Antoine le guérisseur, le brave thaumaturge de Jemeppe-sur-Meuse, et qui enfanta le mineur Hubert Goffin, précurseur des Nény et des Prouvost de Courrières.
votre commentaire -
LIMBURG
Over Antoinisme. – Onder groote belangstelling had hier in den namiddag de plechtige teraardebestelling plaats van een volksvrouw die zich sinds eenige jaren reeds to het Antoinisme had bekeerd. Talrijke vreemde geloofsbroeders en -zusters, in eigenaardige kleederdracht, volgden het lijk. Vooropwerd de symbolische levensboom gedragen en op den doodenakker een afscheidstoespraak gehouden.
Honderden Limburgers bezoeken nog geregeld « Ma Mère », te Jemeppe, die genezing belooft aan al wie vastelijk in 't Antoinisme gelooft. Af en toe komen geheele groepen vrouwelijke en mannelijke propagandisten in Tongeren en in de omgeving vlugschriften verspreiden. Sinds verleden jaar beschikt deze geloofsekte over een plaatselijk inlichtingsbureel.Het Laatste Nieuws, 27 september 1929 (source : Belgicapress)
Traduction :
LIMBOURG
A propos de l'Antoinisme. – L'après-midi, l'enterrement solennel d'une femme de la classe ouvrière qui s'était convertie à l'antoinisme quelques années auparavant a eu lieu ici au milieu d'un grand intérêt. De nombreux frères et sœurs étrangers portant des costumes étranges ont suivi le cadavre. L'arbre de vie symbolique a été porté devant le cortège et un discours d'adieu a été prononcé au cimetière.
Des centaines de Limbourgeois rendent encore régulièrement visite à "Ma Mère" à Jemeppe, qui promet la guérison à tous ceux qui croient fermement à l'antoinisme. De temps en temps, des groupes entiers de propagandistes, hommes et femmes, viennent à Tongres et dans les environs pour distribuer des tracts. Depuis l'année dernière, cette secte religieuse dispose d'un bureau d'information local.Het Laatste Nieuws, 27 septembre 1929 (source : Belgicapress)
votre commentaire -
C'était mardi l'anniversaire de la mort du Père Antoine, fondateur du culte qui porte son nom. Voici la foule devant le temple antoiniste de Jemeppe.
Au cours de la cérémonie, la Mère Antoine a donné une bénédiction publique à la foule qui n'avait pu trouver place à l'intérieur du temple : le geste de la Mère Antoine a pu être saisi par l'objectif de notre photographe, qui a pris ainsi un cliché rare. - Un cortège a parcouru les environs du temple.
Voir les photos en meilleure qualité dans les Archives du Temple de Retinne
votre commentaire -
-
issu de l'article Les Antoinistes demandent la personnification civile
(dans La Dernière Heure, 6 mars 1921)(source : Belgicapress)
votre commentaire -
issu de l'article Les Antoinistes demandent la personnification civile
(dans La Dernière Heure, 6 mars 1921)(source : Belgicapress)
votre commentaire -
LES “ANTOINISTES„ DEMANDENT
LA PERSONNIFICATION CIVILES'il advient qu’un jour l'idée vous taquine de fonder en Belgique une église nouvelle ou une secte religieuse plus « à la page », c'est dans un de nos grands centres industriels qu'il conviendra de claironner d'abord votre doctrine. (Il est sage, n'est-ce pas, de baser toutes ses actions sur l'expérience acquise par soi ou par autrui.)
Sans doute en est-il parmi vos prédécesseurs qui vous montreront le chemin de la correctionnelle ou de la Cour d'assises. D'autres, qui ne furent point des rebouteux vous apprendront qu'il y a certain danger à détrousser les fidèles. Il faudra éviter tous ces errements. Les méthodes des « Darbistes » du Borinage, du bon-dieu de Ressaix ou du Père Dor à Roux mériteront quelque examen. S'il s'agit pourtant d'un succès à longue durée, c'est vers les « Antoinistes » de Jemeppe-sur-Meuse que votre attention devra s'orienter.
Fondé en 1906, le culte Antoiniste comptait quatre ans plus tard 160.000 adeptes. Et le 2 décembre 1910 ceux-ci adressaient aux Chambres une position par laquelle ils demandaientde reconnaître par un projet de loi le culte Antoiniste à seule fin que ses temples soient exonérés des impôts et droits de succession, avec la restriction formelle pour respecter la pensée du fondateur, qu'il ne peut être accordé le moindre subside aux personnes morales préposées à la direction et à l'entretien des temples.
Cette requête ne fut pas accueillie.
Dans le courant de l'année dernière, la pétition était renouvelée, recouverte de 360,000 signatures belges et accompagnée des témoignages de sympathie d'un certain nombre d'administrations communales.
Il y fut répondu en substance :
Votre cuite peut être considéré comme fondation ou comme société à but lucratif.
Et voici les Antoinistes repartis pour une nouvelle campagne, si bien repartis d'ailleurs, que l'administration communale de Liége leur adressait également, il y a une quinzaine de jours, ce qu'ils dénomment « un témoignage de sympathie ».
Evidemment, Jésus, Mahomet et – comme dit Schuré – tous les « grands Initiés » n'avaient pas ces moyens à leur disposition, mais ils bénéficiaient par contre, de circonstances de temps et de lieux.
L'histoire nous apprendra si la manière des Antoinistes s'applique parfaitement à l'époque actuelle.EN PELERINAGE A JEMEPPE-SUR-MEUSE
Jusqu'à présent, les échos de « l'Antoinisme » dans la capitale n'avaient guère retenti qu'à Forest où des adeptes ont fondé un temple. Nous aurions pu nous y adresser pour « éclairer notre religion ». Nous avons tenu pourtant à remonter à la source et c'est pourquoi nous avons fait, en profane, le pèlerinage de Jemeppe-sur-Meuse. Le gros bourg mosan n'a rien d'un Eden.
Par des rues à l'aspect mi-campagnard mi-citadin, nous arrivons à l'entrée du Temple.
Une inscription rappelle la date de fondation : « Culte Antoiniste : 1910 », ni tourelles, ni clochers, ni flèches. Une façade en pisé et qui ne surpasse pas les maisons voisines. Aucun motif architectonique.
Une « Sœur » nous reçoit, à qui nous exposons le but de notre visite.
– Je ne suis pas instruite, nous dit-elle ; je suis concierge.
Puis une autre sœur (épouse d'un richard volontairement appauvri pour servir l'Antoinisme) :
– Mère ne reçoit pas... Vous désirez des renseignements ! C'est regrettable que « frère » Delcroix soit absent. Il est le secrétaire du Comité général : il vous aurait documenté ; mais il est professeur à l'Athénée de Liége et il a des cours en ce moment. Je ne demande cependant qu'à vous être agréable : aussi je vais appeler notre « frère lecteur ».
Et nous voici bientôt devant un ouvrier mineur, accueillant et prolixe.QU'EST-CE QUE L'ANTOINISME ?
Le Père Antoine, dit-il, est né à Mons-Crotteux. Il avait débuté dans la mine à l'âge de 12 ans. Puis, métallurgiste, il avait passé 3 ans en Allemagne et plusieurs années près de Varsovie où il s'était acquis un petit pécule. C'est dès lors qu'il commença à prodiguer ses soins à l'humanité.
Il revint à Jemeppe et s'adonna au spiritisme moral, non expérimental. Mais bientôt il devait faire sa révélation.
– Sa… ?
– Oui, sa révélation : c'est-à-dire qu'ayant amené à lui des adeptes, il leur démontra queNOUS SOMMES TOUS DES DIEUX,
car si Dieu est notre Père, notre essence ne peut différer de la sienne. Cette révélation dura de 1906 1909.
– Ensuite !
– Ensuite, il fit le « développement » des choses qu'il avait enseignées. En 1910, il construisit ce temple. Il avait été traduit devant le tribunal de Liége comme guérisseur. Mais il déclara : « Je n'ai jamais dit que je guérissais, mais que c'est la Foi qui guérit ». Et c'était exact. Il fut acquitté.
Il s'est désincarné le 25 juin 1912 après avoir désigné pour lui succéder « Mère Antoine » qui compte 70 ans sonnés. Aujourd'hui donc, c'est elle qui fait les opérations.
– Qu'entendez-vous par opérations ?
– les quatre premiers jours de la semaine et le dimanche à 10 heures du matin, les fidèles viennent au Temple. Ils se recueillent, élèvent leur pensée vers le Père. Mère monte alors à la tribune et donne sa bénédiction à l'assemblée. Chaque assistant obtient ainsi la foi qu'il peut « requérir ». C'est en cela que consiste « l'opération ». Après cela je donne lecture des dix principes révélés.
– C'est là tout le rituel ?
– Il y a en outre des lectures qui se font le soir à 7 h. 1/2 chaque jour, sauf le samedi : car il faut nettoyer le temple.
Puis il y a le baptême et le mariage Antoinistes qui consistent uniquement en bénédictions données par Mère Antoine.
– Les Antoinistes admettent-ils le divorce ?
– Il n'en est point fait mention dans l'enseignement du Père. Mon avis, c'est que ceux qui voudraient divorcer ne sont pas encore à même de supporter leurs épreuves ; le cas ne s'est jamais présenté.
– Vous avez aussi des enterrements Antoinistes ?
– Ils se font dans la plus grande simplicité, sans discours, musique, ni bannière. A la levée du corps, un adepte lit les « dix principes » et la « réincarnation ».
Ici, le « lecteur » nous répète sous forme de conversation les théories, apprises dans « l'enseignement ». Mais tantôt nous avons fait le tour du Temple – une salle bien chauffée où, au parterre et aux galeries, s'alignent des bancs pour 200 personnes – et, sur le mur du fond, derrière une chaire et estrade à laquelle s'adosse une tribune nous est apparue, en lettres blanches sur fond bleu, la doctrine du Père :
« L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par la Foi. » Puis, en dessous est expliquée « L'auréole de la Conscience ». Nous lisons : « Un seul remède peut guérir l'humanité : la Foi. C'est de la Foi que naît l'amour, l'amour qui nous montre dans nos ennemis, Dieu lui-même. Ne pus aimer ses ennemis c'est ne pas aimer Dieu, car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir. C'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité. »
Cet amour de l'ennemi est, pourrait-on dire, le mobile des sympathies recueillies par les Antoinistes.
– Jamais, nous disent des habitants de l'endroit, un Antoiniste ne supporte que l'on « décause » quelqu'un.LA MULTIPLICATION DES TEMPLES
Revenons à notre « lecteur » :
– Les Antoinistes ont beaucoup d'adeptes ?
Nous avons actuellement des temples à Visé, à Villers-le-Bouillet, à Paris, à Vichy, à Monaco, à Liége, à Jupille, à Jumet, à Souvret, à Herstal, à Jemeppe, à Forest-lez-Bruxelles, à Bierset, à Montegnée, à Seraing, à Momalle, à Stembert, à Ecaussines, à Verviers.
Bientôt, nous en aurons un à Tours
– Diable... !
– En outre, nous avons des groupes nombreux – une soixantaine – qui n'ont point encore de temple. Il y en a jusqu'en Amérique et au Canada.
Tout cela demande une organisation et de l'argent ?
– Un Conseil général nommé par la mère gère les intérêts matériels du Culte, à Jemeppe ; enfin pour chaque temple, la Mère désigne un Conseil d'administration de 7 membres. Les desservants des temples sont aussi nommés par la Mère.
Celle-ci, avant sa « désincarnation » déléguera ses pouvoirs à celui qu'elle jugera le plus digne.
Tous les temples sont bâtis grâce à des dons anonymes ; car tous nos services sont gratuits ; nous nous bornons à vendre nos brochures. Tout adepte qui fait payer sa prière n'est plus d'accord avec la loi divine. Nous avons notre imprimerie, nos dactylographes.
– Vous avez obtenu, par la foi de nombreuses guérisons ?
– Je ne puis vous dire cela moi-même. Il faudrait le demander aux malades.
– En quels termes êtes-vous avec le clergé ?
– Pour nous ce sont des « frères » comme nous. Dans le temps, les prêtres ont combattu l'Antoinisme ; maintenant je n'en ai pas connaissance. J'ignore s'ils nous ont excommuniés.L'UNIFORME
Et longuement, le « lecteur du temple » nous parle encore de l'uniforme des adeptes : pour les frères – lisez les hommes – la jaquette fermée tombant jusqu'à mi-mollet et le haut chapeau à visière ; pour les « sœurs » (les femmes) la robe noire à bonnet ruché retenant un petit voile qui descend jusqu'aux épaules.LA POUSSE DES CULTES
– Des cultes, nous disent quelques instants plus tard, des habitants de Jemeppe, il en pousse partout dans les environs : on parle déjà d'un certain Père Martin ; en outre, on construit, à Sclessin, un temple d'un nouveau genre. Il s'intitulera : La maison de Dieu, et sera dédié à la fois au Père Antoine, à Allan Kardec et à... Jeanne d'Arc.
Des cultes ? Mais on en fonde comme on veut au pays de Liége. Mais cela ne « tient » pas toujours longtemps.
Le Père Antoine, pensons-nous, n'a pas fait que des adeptes. – R. H.La Dernière Heure, 6 mars 1921 (source : Belgicapress)
votre commentaire -
issu de l'article Les Antoinistes demandent la personnification civile (dans La Dernière Heure, 6 mars 1921)
(source: Belgicapress)
votre commentaire -
Waiting for the healer - A crowd at the entrance of the abode of the belgian widow
de l'article Belgium's Christian Scientists, San Antonio Express, October 13, 1912
votre commentaire -
JEMEPPE
Les dénominations des rues de Jemeppe vont être changées comme ci-dessous. Les plaques commandées vont être livrées sous peu et placées sur les murs, dont les noms ont subi des modifications :
1) La rue de l'Hôtel communal devient « rue Joseph Wettinck », 1852-1907, conseiller communal, député, fondateur de la Coopérative et des groupes socialistes ;
2) L'avenue du Bois-de-Mont devient « avenue Guillaume Lambert », 1850-1918, donateur de l'Hospice des Vieillards ;
3) La place d'Armes, devient « pl. Hector Denis », 1482-1913, député socialiste de Liége, éminent sociologue ;
4) La rue Péronne devient « la rue Antoine Delporte », 1855-1919, député ;
5) La rue de la Campagne devient « rue Jean Volders », 1835-1898, tribun populaire, fondateur du parti ouvrier belge ;
6) La rue Aripette devient « la rue Royer Emile », 1860-1918, avocat éminent, député d'Ath-Tournai ;
7) L'impasse Baivy devient « rue Ernest Solvay », 1838-1992, philanthrope éclairé, créateur de nombreux établissements d'instruction ;
8) La rue Bois-de-Mont jusqu'au Plateau devient « rue Alfred Smeets », 1852-1909, échevin de Seraing, député de Liége ;
9) La place Saint-Lambert devient « place du 21 Avril » ;
10) La place Saint-Leonard devient « la place Jean Jaurès », 1859-1914, puissant tribun français ;
11) Rue de l'Industrie devient « rue Gustave Baivy », 1849-1921, musicologue distingué, fondateur-directeur de la Royale Fanfare de Jemeppe ;
12) La place d'Orange devient « la pl. Alfred Defuisseaux », 1843-1901, député de Mons ;
13) La rue Large devient « rue César de Paepe », 1848-1890, fondateur du parti ouvrier belge ;
14) Rue de Tilleur devient « rue Francisco Ferrer », victime de le réaction espagnole, fusillé le 13-10-1909.La Meuse, 13 février 1923 (source : Belgicapress)
Le numéro 8) de cette liste nous intéresse, car ce sera le nom de la rue du temple de 1923 jusqu’à la fusion des communes de 1977 (la ville de Seraing à laquelle Jemeppe sera rattachée possédant déjà une rue Alfred Smeets).
votre commentaire -
-
Qui évoque (de manière dégradante) le projet d'un temple antoiniste
pour la ville de Liège par le frère François Tinlot
votre commentaire