•     En place de l'extrême-onction catholique, les mourants reçoivent un dernier sacrement qui est la Transformation : par celui-ci, ils sont doucement prévenus de leur entrée au sein du Grand Être, et l'on peut croire qu'il en seront consolés ou flattés... [...]
        Quand aux accessoires et ornements du culte, ce que M. Comte appelait des "indices extérieurs et permanents", le vert y domine, provenant du drapeau positiviste et du symbole connu de l'expérance. Les prêtres, dans l'expercice de leur fonctions, portent au milieu du bras droit un ruban vert. Comte lui-même officia déjà avec ces insignes. Il faut savoir qu'à ses yeux le drapeau vert remontait à la Révolution : le jour où l'on prit la Bastille, Camille Desmoulins distribua aux émeutiers, en guise de cocardes, des feuilles arrachées aux arbres, aux arbres du Palais-Royal dont quelques-uns virent passer, trente ans plus tard, Caroline Massin parmi d'autres nymphes, pratiquant le plus vieux métier du monde...
        Le brassard vert peut et doit être arboré par tous les positivistes, mais au bras gauche, chaque fois qu'ils veulent professer leur foi, mais à condition de n'usurper point la qualité sacerdotale. A noter que le drapeau vert est devenu aussi, vers 1910, celui d'une secte d'illuminés et guérisseurs belges, les antoinistes, laquelle subsiste encore et à même essaimé en France. Mais surtout, il a été promu drapeau national des Etats-Unis du Brésil, où, sur fond vert, le globe terrestre est entouré d'une banderole qui porte la devise comtiste "Ordre et progrès" : ordem e progresso...
        Quand on prononce une allocution sacrée, on doit se tenir debout au coin gauche de l'autel. On s'adresse avec fidèles en ces termes : "Mesdames et messieurs, très vénérées soeurs et très chers frères en l'Humanité", ce qui permet de songer que le fondateur du culte avait appartenu à une loge maçonnique.
        Mais on a rien découvert sur les relations de Comte avec le Grand Orient... [...]
        Lorsqu'on mentionne Comte ou Clotilde, on ne les qualifie jamais de "frère" ou de "soeur" mais "nos très saonts parents spirituels". Paris devient "la Très Sainte Métropole", bien qu'il soit le siège d'une simple légation occidentale entretenue par l'Apostolat-positiviste-universel, lequel ne saurait être contralisé en aucun point de la terre ni loger dans aucun Vatican. [...]
        Le prédicateur débute par une invocation au Grand Être, c'es-à-dire à l'Humanité collective, et récite devant l'effigie de celle qui fut Mme de Vaux les formules italienne et latine que ous connaissons, empruntées à Dante et à l'Imitation, que l'inconsolable amoureux a décidé de rendre obligatoires :
        Vergine madre, figlia del tuo figlio,
        Amem te plus quam me, nec me nisi propter te.
        Ô Vierge-Mère, fille de ton propre fils,
        Je veux m'aimer plus que moi, ne m'aimer que pour toi. [...]

        Son philosophe, comme elle disait avec une douce irnonie, avait, outre le génie naturel, le génie qu'inspirent les grandes passions : il a donc senti que l'homme possède un seul moyen de se défendre contre le néant où il baigne, où sa raison le condamne, d'où il vient et où il retourne après un éclair de conscience et l'illusion d'avoir vécu. Ce moyen, c'est de le nier par la pensée, de prolonger d'un être à l'autre la vie spirituelle, le souvenir. Une chaîne éternelle relie ainsi ces vivants éphémères, et les unit vraiment dans un Grand Être. Cette illusion héroïque ne se soutient qu'à force de naïveté, de sainteté, mais elle nourrit une foi pure, sans espoir, sans égoïsme, créée de rien, que les sages peuvent appeler folle, un des plus grands défis que l'esprit ait jamais lancés à l'univers aveugle. La déesse qui mourut le 5 avril 1846 à l'âge de trente et un ans n'est vivante que pour quelques personnes, l'Eglise positiviste rassemblée ne peuplerait sans doute qu'une petite ville parmi les grandes nations de la terre. Il est possible que dans quelques siècles, seuls les dictionnaires en conservent le souvenir. Mais le Grand Être lui-même est destiné à s'éteindre : qu'est-ce que des chiffres, petits ou grands, dans la chronologie des étoiles et des nébuleuses ?
        Et malgré tout, le culte d'une pauvre femme, institué par un pauvre homme qui ne lui arracha jamais que des pensées, des larmes et des sourires, aura offert quelques aspects d'éternité. Il enseigne une vérité constante et d'ailleurs effroyable : c'est que l'esprit humain ni le coeur n'ont de prise sur les vivants : notions perçues ou êtres aimés, ils ne se livrent à nous qu'une fois morts. En ce sens, on pourrait dire qu'à l'exemple de Clotilde de Vaux, toute la création résiste à son Créateur et ne lui sera soumise qu'en cessant d'être, pour se réintrégrer en lui.

    André Thérive, Clotilde de Vaux, ou la déesse morte,
    Chap. XXII Avec le brassard vert,
    p.148, p.253-54, p.256, p.257, p.259-60
    Albin Michel, Paris, 1957


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  •     Multitudiniste, adj. Se dit des dénominations qui pratiquent le baptême des nourrissons et qui considèrent comme faisant partie de l'Eglise tous les habitants d'un lieu di chrétien.
    Martin R. Gabriel, Le dictionnaire du christianisme, Editions Publibook, 2007
    source : GoogleBooks

        Si le terme "multitudinisme" peut aussi qualifier une hérésie peu connue du XIIe siècle donnant à l'opinion de la multitude le pas sur la dictrine enseignée par la hiérarchie, sa principale acception nous vient d'Alexandre Vinet qui, en 1842, a forgé ce mot à partir d'une réminiscence biblique (les "multitudes" dont Jésus avait compassion, Matth. 15, 32) pour désigner l'attitude et le statut d'une Eglise protestante qui ne serait plus une Eglise d'Etat, mais n'en aurait pas moins pour mission de s'occuper spirituellement de l'ensemble d'une population. La transformation progressive des Eglises d'Etat en Eglises territoriales (en allemand Landeskirchen) ouvertes à tous a abouti à en faire des bastions du multitudinisme, tandis que les Eglises libres, revendiquant leur complète indépendance envers l'Etat, ont souvent incarné le principe professant : on en devient membre par choix personnel et en adhérant à une profession de foi. Plusieurs Eglises protestantes séparées de l'Etat n'en demeurent pas moins multitudinistes dans leur manière de concevoir leur présence au sein de la société où elles vivent. Tandis que la notion allemande de Volkskirche, chargée d'ambiguïtés par l'usage qu'en firent les "Chrétiens Allemands", insiste sur un contat de situation ecclésiologique majoritaire, celle de multitudinisme, en usage également en contexte de diaspora, met surtout l'accent sur la visée d'une mission pastorale et évangélisatrice. Mais une Eglise qui perd le contact avec les multitudes est-elle encore multitudiniste ? On comprend que le terme prête aujourd'hui à discussion.
    Bernard Reymond, in Église, par André Birmelé, 2001, p.85-86
    source : GoogleBooks

        Vinet est toujours resté fidèle au modèle d'une Eglise qui, sans être assujettie ni à la dictature de l'Etat ni à celle du grand nombre, demeure dépendant l'Eglise du pays, ouverte à tous, veillant à assurer le service pastoral de tous, - en bref, une Eglise ouverte qui, comme Jésus, aix "compassion des multitudes". Un mot manquait pour exprimer cette idée. Vinet l'a créé en 1840, pour les besoins de la cause : il s'est mis à parler d'Eglise multitudiniste. Le substantif ne devait pas tarder à voir le jour : le multitudinisme est devenu un terme d'usage courant parmi les protestants d'expression française pour désigner les Eglises qui, par souci d'ouverture aux "multitudes", refusent d'imposer à leurs membres l'adhésion à une profession de foi.
    Bernard Reymond, A la Redécouverte d’Alexandre Vinet, p.99


        En ce sens premier, l'antoinisme est une église multitudiniste. De même, on peut reprendre la définition d'antoinistes culturels, comme on parle de protestants culturels "qui ne relèvent d'aucune administration d'église. A ce sujet, il est intéressant de noter que le sociologue français J.P. Willaime constate un décalage entre le nombre de protestants qu'il y aurait en France selon que ce nombre est recensé par les Eglises elles-mêmes (900.000 dans ce cas) et celui auquel on arrive si l'on se réfère à différents sondages d'opinion nationaux (SOFRES) qui laissent toujours voir un pourcentage plus élevé de protestants. Ceci l'amène à penser que si l'on tient compte des protestants "culturels" non rattachés à une Eglise, on arrive pour la France à un total non pas de 900.000 mais bien de 1.500.000 protestants (J.P. Willaime, 1984). Si l'on applique le même raisonnement en Belgique et que l'on tient compte de ce que les critères pour évaluer la population catholique sont eux aussi très larges, alors on peut dire qu'estimer les protestants en Belgique à 100.000 est une appréciation beaucoup trop faible. Mais certes, si l'on décide de ne considérer que ceux qui ont opté pour une participation engagée, alors 50.000 semble un chiffre maximal."
    Jos Dhooghe, Le protestantisme en Belgique, p.333
    in La Belgique et ses dieux, églises, mouvements religieux et laïques, Cabay, 1985

        Si l'on applique le même raisonnement pour l'antoinisme, on peut également opter pour un nombre minime de participants engagés (portant le costume ou non), et un nombre bien supérieur d'antoinistes culturels. Une difficulté de plus apparaît cependant pour l'antoinisme, celui-ci étant défini comme "secte", ce qui n'est plus le cas du protestantisme. Et on imagine qu'il n'est pas facile de s'avouer membre d'une secte, par peur de conséquence...


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  •     Les bouddhistes Hòa- Hảo se considèrent comme les héritiers du bouddhisme Bửu Sơn Kỳ Hương  avec une différence que leur fondateur Huỳnh Phú Sổ n'est qu'un prophète et non un éveillé comme Phật Thầy Tây An.
        Huỳnh Phú Sổ est né en 1919 au Village Hòa Hảo, dans la province de Châu Đốc. Ses parents Huỳnh Công Bộ et Lê Thi Nhậm, appartenaient  à la classe moyenne. Après les études primaires, maladif, il dut quitter les bancs de l’école pour se faire soigner. En 1939, après un pèlerinage accompli en compagnie de son père dans les Sept Montagnes et à Tà Lơn, réputées pour leur pouvoir mystique et leurs formes majestueuses, il reçut l’illumination. Le 18e jour du 5e mois de l'année du Lièvre (1939) marqua le début de sa prédication.
        Il a accompli ses premières conversions en guérissant des malades avec des infusions, de l’eau pure, à la surprise des médecins aussi bien que des sorciers guérisseurs. Un grand nombre d'intellectuels après avoir  entretenu des conversations avec ce jeune homme de 22 ans, ont dû reconnaître que c'était un homme de grande valeur, doté de dons surnaturels.
        A partir de 1939,  Huỳnh écrivait un grand nombre de sermons sous forme de poèmes faciles à comprendre (luc bat, ou song that luc bat) (150.000 mots en totalité). Il a continué l'enseignement bouddhique du patriarche Phật Thầy Tây An. En quelques années,avant 1945, le nombre de fidèles atteigna 1 million de personnes. Il est devenu si populaire que les autorités françaises à l’époque commencèrent à trouver suspecte l’expansion extraordinaire de son mouvement religieux. Il fut mis en résidence surveillée le 23.5.1940 au village de Nhơn Nghĩa (C ần Thơ).
        Mais là, la vénération ardente dont il était l’objet obligea de nouveau les autorités à l’enfermer d’abord à l’hôpital psychiatrique de Chơ Quán (d' Août 1940 à Juin 1941 ) , puis à Bạc Liêu jusqu’en 1942. Le médecin psychiatre de Cho Quan , le docteur Tran van Tam ( de nationalité française) et son épouse sont devenus ses disciples.Ce sont eux qui ont édité ses livres ( plus de 1 million de livres vendus jusqu'en 1975).
       Avant que le gouverneur de la Cochinchine ne le condamnât en exil au Laos, grâce à l'action du conseiller culturel japonais Kimura, Huỳnh Phú Sổ a pu s'échapper et se réfugier dans la chambre de commerce du Japon à Saigon, tout près de la prison de Catinat. Huỳnh Phú Sổ a composé ce distique  pour révéler son état d’âme ( il lutte contre les français, sans pour autant soutenir les japonais).

        Trường Tiền s’est rendu aux Hán mais n’a jamais accepté d’être son sujet.
        Quan Đế vivait avec Tào mais ne s’est jamais incliné devant lui.

         En 1945, il fonda le Phât Giáo Liên Hiệp Hội. (Association des groupements bouddhistes), et le Việt Nam Độc Lâp Vân Động Hội (Mouvement pour l’indépendance du Việt Nam) dans le but de lutter pour l’indépendance du pays.
    Il s'allia avec les chefs des groupements politiques à tendance nationaliste pour former le Mat Trân Quôc Gia Liên Hiêp (Front Nationaliste Unifié), vivement acclamé par toutes les classes de la société. Le gouvernement dictatorial Việt Minh s’en inquiéta et prononça sa dissolution, pour former à la place le Hôi Liên Hiêp Quôc Dân Việt Nam (Ligue de l’Union Nationale du Peuple Việtnamien).
    En 1946, avec la volonté sincère de renforcer la solidarité entre les différentes couches sociales, il accepta de participer au Comité du Pouvoir Exécutif avec le titre de Commissaire Spécial.
        Il allia la masse des adeptes du bouddhisme Hòa Hảo aux militants nationalistes pour fonder le Việt Nam Dân Chủ Xã Hôi Đảng (Le Parti Démocrate socialiste du Việt nam) dont le but était de réaliser la justice sociale et de démocratiser le pays.
    Dans la même période, il envoya aussi des représentants à l’étranger pour contribuer à l’unification des forces nationalistes expatriées et fonder le Mặt Trận Thống Nhât Toàn Quốc (Front de L’Union Nationale).
        Sa conception étant en opposition à celle du communisme et sa doctrine condamnant l’athéisme, les communistes avaient cherché par tous les moyens à l'éliminer.
        Au début de l’année 1947, les adeptes Hòa Hảo de la région de l’ouest du Sud-Việtnam se sont opposés à la politique dictatoriale des comités Việt Minh (Uy Ban Hành Chánh). Pour éviter une désastreuse lutte intestine, Hùynh Phú Sổ regagna l’Ouest afin d’aplanir les animosités et de concilier l’esprit d’union indispensable à la lutte anti-colonialiste.
        Il fut arrêté par les communistes Việt Minh dans la nuit du 16-4-1947 pendant une réunion avec le comité administratif Việt Minh tenue à Đốc Vàng dans la plaine des joncs. Trần văn Giàu , le chef du Comité Administratif Nam Bộ du Việt-Minh , membre du PolitBuro du Parti communiste Viêt namien, ancien collaborateur du commissaire Bazin , chef de la police française en Cochinchine,  a été l'instigateur de ce guet-apens en connivence avec les renseignements français.
        Depuis lors, aucune nouvelle à son sujet n’a été reçue, mais tous ses fidèles croient fermement que les communistes n’ont pu l’avoir supprimé. Et sans exception, les adeptes Hòa Hảo attendent le retour triomphal de son guide et maître.


        Pratique religieuse.
    Le guide ‘’ La pratique religieuse ‘’ est une de ses oeuvres et a fait l’objet de plus de 300 éditions en langue Viêtnamienne avec un tirage à plus de 800.000 exemplaires. Il est modeste mais complet, et contient tous les principes pour la pratique religieuse du bouddhisme Hòa Hảo.

    A. Les 3 caractéristiques du bouddhisme Hòa Hảo.

    1- La 1ère caractéristique du Bouddhisme Hòa Hảo ( ainsi que celle de Bưu Sơn Kỳ Hương) , est une religion pour les paysans.
    Durant sa vie, Phật Thầy  Tây An a prêché le bouddhisme et en même temps a encouragé l'agriculture sous le slogan " Pratiquez le bouddhisme en cultivant votre terre".
    2. La 2ème caractéristique est que le Hòa Hảo et Bưu Sơn Kỳ Hương préconisent la pratique du bouddhisme à domicile.
    La raison était que tous deux, Phật Thầy Tây An et   Huỳnh Phú Sổ partageaient l'opinion selon laquelle le bouddhisme ne doit pas être enseigné uniquement dans les pagodes et les temples, mais également se pratiquer chez soi.
    " Étudiez le bouddhisme pour vous améliorer". Pour cette raison, les fidèles Hòa Hảo ne sont pas obligés de se raser les cheveux et de se retirer dans les pagodes. En revanche, ils sont autorisés à vivre avec leurs familles, à mener une vie normale en cultivant leur champ tout en essayant de s’améliorer en observant les Enseignements de Sakyamuni.
    (* Sakyamuni est le Bouddha historique qui a fondé le Bouddhisme au 6ème siècle av J.C.)
     Pour atteindre le Nirvana et nous libérer du cycle de la réincarnation, nous devons suivre à la lettre les enseignements authentiques de Bouddha, garder un esprit clair et nous améliorer pour accomplir notre devoir et atteindre ce perfectionnement personnel.
    Un Bouddhiste Hòa Hảo doit avant tout accomplir les 4 grands devoirs de gratitude( Tứ ân ) à l'égard:
    1. de nos ancêtres et de nos parents. -  2. de notre patrie.  - 3. des 3 Joyaux ou refuges: le Bouddha, le Dharma (enseignements Bouddhistes), et le Shangha (Communauté de moines). - 4. de nos compatriotes et de l'humanité.
    3. La 3ème caractéristique est la modernisation des rites en éliminant les pratiques inutiles et à caractère superstitieux. Le but est d'encourager la pratique authentique du bouddhisme conformément aux enseignements du Bouddha .
    Voici quelques modifications préconisées par le Hòa Hảo:
    - Aucune pagode ou statue ne devrait être construite excepté celles existantes. Il est préférable de garder notre argent pour venir en aide aux pauvres et aux nécessiteux, au lieu de construire de grandes pagodes ou de grandes statues.
    - Dédaignions les services des sorciers, magiciens, astrologues, et devins.
    -  Ne donnons pas de nourriture en offrande à Bouddha parce que le Bouddha n'en a pas l'utilité.
    - Abolissons les drapeaux, bannières ou serpentins. Ne brûlons pas les papiers représentant de l'argent parce que c'est un gaspillage futile...
    - N'organisons pas des funérailles coûteuses, mais prions plutôt tranquillement pour la délivrance de l'âme des personnes décédées.
    - Ne contraignons pas nos enfants à épouser quelqu'un qu'ils n'aiment pas. Ne demandons pas de dot ou n'organisons pas de grandes réceptions de mariage, parce que cela nous appauvrirait .
    En conclusion, les réformes préconisées par le Hòa Hảo sont censées nous ramener aux enseignements originaux de Bouddha qui nous a enseigné que: "Notre croyance doit venir de notre cœur." La foi est un problème de cœur plutôt qu'une affaire de rites et de cérémonies.

    source : http://paristimes.net/fr_culture/HoaHao_huavt.html
    cf. aussi :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Hòa_Hảo (en anglais)
    http://en.wikipedia.org/wiki/Huỳnh_Phú_Sổ (en anglais)
    http://www.hoahao.org/D_1-5/ (en anglais)


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  •     Nous reproduisons ici le texte rapporté des Philippines en 1976 par Edouard Lipinsky. Il montre bien que ces guérisseurs aujourd'hui contestés en Europe pour leurs "opérations à mains nues" se comportent parfois, comme dans le cas de Placido Palitayan en maîtres spirituels. Ces guérisseurs appartiennent à diverses organisations spirites...

        " C'est lorsque l"homme étudie le monde et lui-même, à la recherche de son créateur, que la flamme des aspirations humaines brûle le plus fort. Sans doute, c'est le mystère de la vie, de l'existence humaine, qui est le plus grand des mystères. Aucune vie de recherches n'offre autant de récompenses que celle promise par la recherche de soi-même. A chacun de nous arrive, à un moment ou à un autre, une illumination momentanée dans laquelle, pour un instant étincelant, nous connaissons instinctivement notre relation avec l'univers et avec Dieu. Nous pouvons marcher dans la rue, dans la cohue d'un monde frénétique, ou être enfermé dans l'isolement d'une bibliothèque. Nous pouvons être parmi des amis, dans la grandeur solitaire de la nature, dans les montagnes, dans le désert, en mer. Mais lorsque cet éclair se manifeste, nous le savons immédiatement, car à cet instant le monde entier est transformé. Nous voyons à travers le vide, nous voyons vraiment. Le temps est l'éternité sont en nous.
        Tout habite en nous-mêmes, en notre intérieur. Nous essayons de localiser cette sensation, de la pénétrer, de la comprendre, mais elle disparaît et toute notre concentration, tout notre désir puissant ne pourra le faire revenir. Elle ne vient qu'en son temps. Dans le processus de guérison, beaucoup dépend de l'attitude ou de la foi du guérisseur et de la personne traitée. Beaucoup de personnes ne répondent pas, si elles ne peuvent relâcher leurs peurs et leurs angoisses, si elles sont auto-centrées dans leur désir de guérison. Il est également très nécessaire de suivre des directives de vie saine dans la nourriture, le repos et l'exercice.
        On doit reconnaître si les patients utilisent leur maladie comme un moyen d'attirer la sympathie et l'attention. La plupart des maladies ou des difficultés ont pour cause les mauvaises pensées et les mauvaises actions. Il est nécessaire de regarder intérieurement pourquoi, dans une situation donnée, on ne distingue que le mal qui peut en découler. Un bien ressort de chaque situation, il suffit de le chercher, et peut-être nous avons là une leçon de grande valeur qui nous aide à comprendre notre prochain et nous-mêmes. Ne voyez pas que le mal, recherchez le bien, et vous verrez votre perception de la vie tout entière se transformer.
        Peut-être êtes-vous constamment en train de faire quelque chose qui est nuisible à vous-mêmes ou aux autres, sans vous en rendre compte, ou peut-être en êtes-vous conscients mais ne savez que faire pour changer. Demandez-vous si vous prenez assez de repos, si votre nourriture est adéquate et équilibrée, si vous faites suffisamment d'exercice pour maintenir en état les muscles et l'esprit. Une simple promenade peut être très efficace - ne faites pas d'exercices autrement qu'en douceur -, toutes ces choses demandent du temps. Ne forcez pas. Faites-en un jeu au début, et bientôt vous découvrirez que ce n'est plus un jeu mais que vous portez au fond du coeur une vraie gratitude qui s'élève dans votre prière.

    La Méditation.
        Pensez à ce que vous êtes.
        Ne pensez pas à vous-même par votre nom, comme étant né de certains parents, avec telles expériences, tels amis, telle éducation. Pensez à vous-même seulement en tant qu'être existant, soyez-en conscient.
        Pensez aux paysages de la vie : la terre, le ciel, les arbres, les fleurs, les rivières, le mouvement et le spectacle de la vie humaine.
        Pensez ensuite à la non-existence et regardez si vous en sentez pas, d'une manière intuitive, que la scène de la vie n'existerait pas non plus.
        Insistez sur ce point.
        Si vous avez la grâce, un éclair de perception mystique se manifestera. A ce moment-là, vous savez qui vous êtes. Vous savez que Dieu existe et vous connaîtrez sa volonté.
        - Qui suis-je ? un enfant de Dieu !
        - Que suis-je ? un serviteur de Dieu !
        - Pourquoi suis-je ici ? pour faire la volonté de Dieu ! "


        Quoi qu'il en soit des procès intentés par l'Ordre des Médecins à ces "guérisseurs philippins", que leurs matérialisations soient ou non réussies, reconnaissons que nous avons là un très clair enseignement spirituel.
        Cet enseignement non dogmatique est à rapprocher des idées du Père Antoine et de la Christian Science sur l'origine du mal ; il établit les mérites de la pensée positive, à la manière de Unity ou Bonne Volonté Mondiale, et se recoupe avec les données de notre très récentes "psychosomatique"...
        Puissent les médecins occidentaux faire bon usage de ces quelques conseils, eux qui sont d'ordinaire plus préoccupés des effets que des causes !

    Jean-Marie Leduc & Didier de Plaige,
    Les Nouveaux Prophètes, p.310-313
    Buchet/Chastel, Paris, 1978


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  • Γνώθι σεαυτόν, translittéré gnōthi seautón, est une expression en grec ancien, que l’on peut traduire par « Nosce te ipsum » en latin, signifiant « Connais-toi toi-même ».

    C’est, selon le Charmide de Platon, le plus ancien des trois préceptes qui furent gravés sur le fronton du temple de Delphes. La Description de Delphes par Pausanias le Périégète en confirme l'existence.

    La plus ancienne trace de l'existence de l'inscription « Gnothi seauton » se trouve dans les textes de Platon.

    Dans le Charmide, il dit :
    « [...] J’irais même jusqu’à dire que c’est précisément à se connaître soi-même que consiste la sagesse, d’accord en cela avec l’auteur de l’inscription de Delphes. Je m’imagine que cette inscription a été placée au fronton comme un salut du dieu aux arrivants, au lieu du salut ordinaire « réjouis-toi », comme si cette dernière formule n’était pas bonne et qu’on dût s’exhorter les uns les autres, non pas à se réjouir, mais à être sages. C’est ainsi que le dieu s’adresse à ceux qui entrent dans son temple, en des termes différents de ceux des hommes, et c’est ce que pensait, je crois, l’auteur de l’inscription à tout homme qui entre il dit en réalité : « Sois sage. » Mais il le dit, comme un devin, d’une façon un peu énigmatique ; car « Connais-toi toi-même » et « Sois sage », c’est la même chose, au dire de l’inscription et au mien. Mais on peut s’y tromper : c’est le cas, je crois, de ceux qui ont fait graver les inscriptions postérieures : « Rien de trop » et « Cautionner, c’est se ruiner. » »

    On la trouve aussi dans le Philèbe :
        « SOCRATE
        C’est en somme une espèce de vice qui tire son nom d’une habitude particulière, et cette partie du vice en général est une disposition contraire à celle que recommande l’inscription de Delphes.
        PROTARQUE
        C’est du précepte : Connais-toi toi-même, que tu parles, Socrate ?
        SOCRATE
        Oui, et le contraire de ce précepte, dans le langage de l’inscription, serait de ne pas se connaître du tout. »

    ainsi que dans le Premier Alcibiade :
        « Allons, mon bienheureux Alcibiade, suis mes conseils et crois-en l’inscription de Delphes : Connais-toi toi-même, et sache que nos rivaux sont ceux-là et non ceux que tu penses et que, pour les surpasser, nous n’avons pas d’autre moyen que l’application et le savoir. »

    Diogène Laërce affirme :
        « Thalès est l’auteur du fameux « connais-toi toi-même » qu’Antisthène (Livre des Filiations) attribue à Phémonoé, en déclarant que Chilon se l’appropria mensongèrement. »

    Cependant, des auteurs contemporains considèrent que les trois maximes étaient plus probablement des proverbes populaires, attribués tardivement à des sages particuliers.


     Variantes modernes
    Une variante souvent reprise de nos jours, mais d'origine incertaine, ajoute:
    « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux »

    Cette variante moderne semble inviter à la recherche de connaissances supérieures par l'introspection alors que les auteurs anciens comme Porphyre de Tyr voyaient plutôt dans la citation d'origine une invitation à l'humilité et à la tempérance:
        « Quel est le sens, quel est l'auteur du précepte sacré qui est inscrit sur le temple d'Apollon, et qui dit à celui qui vient implorer le Dieu : Connais-toi toi-même? Il signifie, ce semble, que l'homme qui s'ignore lui-même ne saurait rendre au Dieu des hommages convenables ni en obtenir ce qu'il implore.
        (Porphyre, traité sur le précepte connais-toi toi-même) »


     Présentation
        Mot-clé de l’humanisme, le « Connais-toi toi-même »socratique assigne à l’homme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure sans tenter de rivaliser avec les dieux. L’origine socratique de cette formule est cependant contestable, Héraclite ayant affirmé antérieurement : « Il faut s’étudier soi-même et tout apprendre par soi-même ».
        Porphyre, dans son « traité sur le précepte connais-toi toi-même », s'interroge lui aussi sur la signification et sur l'origine de cette inscription.
        Hegel voit ce « connais-toi toi-même » comme le signe d’un tournant majeur dans l’histoire de l’esprit car Socrate en s’en réclamant fait de « l’esprit universel unique », un « esprit singulier à l’individualité qui se dessine », autrement dit, il fait de la conscience intérieure, l’instance de la vérité et donc de décision. Il y a tournant car, dans la culture orientale, l’Esprit, tel que le conçoit Hegel, était de l'ordre du mystique inatteignable (d’où les Sphinges et les Pyramides d'Égypte que nul ne peut pénétrer) ; ce qu’au contraire augure Socrate (et de la même manière Œdipe) c’est « un tournant de l’Esprit dans son intériorité », c’est-à-dire qu’au lieu d’être inatteignable, l’Esprit est réclamé comme se trouvant dans l'homme lui-même.

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Connais-toi_toi-même


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  •    On lit sur la couverture du livre : La Constitution Religieuse du Caodaisme par Pháp Chánh Truyền :

    Vigne et Raisin : Matière
    Jus de Raisin : Essence
    Vin : Esprit


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  •     Dans ces dernières années, Auguste Comte s'était, on l'a vu, condamné à un régime sévère, que certains croient dicté parle désir de ménage son estomac et de conjurer la vieillesse : un bol de lait le matin, chaud l'hiver, froid l'été, avec soixante grammes de sucre et autant de pain. A six heures de relevée, cent grammes contrôlés de viande et des légumes. Pas de vin, sauf en cas de faiblesse déclarée. Mais d'autres, et ce sont les plus véridiques, assurent qu'il s'imposait ces restrictions pour participer aux privations que subit, sur cette triste planète, la foule innombrable des pauvres. Certains riches, comme les Goncourt, ont troué cela ridicule...

        Bien qu'on le trouvât vieux, il n'avait pas atteint la soixantaine. Il endura près de trois mois sa dernière maladie dont on discute si ce fut une affection du foie ou quelque tumeur maligne. Pour se soigner, comme pour soigner Clotilde, il avait encore prétendu, en raison de ses études de jeunesse et de son omniscience naturelle, suppléer les médecins. Il tomba un soir au pied du fauteuil de Clotilde et ne se releva point du minuscule canapé où l'on avait étendu son petit corps.

        Auguste Comte conclut [son testament] sur cette profession de foi, dont le lecteur jugera si elle n'exprime point, avec un détraquement sublime de l'esprit, une fidélité poignante du coeur, plus forte que la mort :
        " L'ensemble de [mes] espérances me paraît déjà confirmé par un sensible accroissement de l'harmonie sans exemple que mon éternelle compagne établit entre ma vie privée et ma vie publique, également concentrées vers l'Ange méconnu. Mon existence étant ainsi devenue plus semblable à la sienne, je sens diminuer la distance résultée de mon objectivité (cela veut dire : de mon maintien en vie sur la terre), qui seule empêche les âmes vulgaires de voir le double fondateur du positivisme comme le verra la postérité. Notre parfaite identification deviendra la meilleure récompense de tous mes services, peut-être même avant que la bannière universelle vienne solennellement s'incliner sur notre commun cercueil.
        " Terminé le jeudi 11 Bichat 67 (13 décembre 1855). " (Cachet sacerdotale).

    André Thérive, Clotilde de Vaux, ou la déesse morte,
    Chap. XXIII Où s'en va toute chair, p.265-66, p.270, p.274
    Albin Michel, Paris, 1957


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  •     Le culte des saints en région liégeoise ne diffère par radicalement de celui pratiqué en Ardenne. Là aussi, les spécialistes de la peau tels Antoine, Quirin, Laurent, Renelde et Roch sont particulièrement sollicités. Les religieuses de l'hôpital Saint-Laurent de Liège administraient à certains de leurs patients une huile consacrée au saint tutélaire de leur institution.
        La maternité et la petite enfance constituent également des priorités. La guérison de la "fièvre lente" s'obtenait à Grivegnée auprès de sainte Geneviève. Cette sainte fut concurrencée par la mystérieuse Philomène dont le nom rappelait en wallon, la "fièvre lente" et qui, martyre imaginaire dont les reliques douteuses furent exhumées au début du XIXe siècle, n'a probablement jamais existé. Une statue de sainte du cloître de l'église Sainte-Croix de Liège fut rebaptisée saint "Wessemèle". Cette sainte "tire-le-moi", qui pose une main sur son ventre, était clandestinement invoquée par les dames enceintes désireuses d'être débarrassées du fruit de leurs entrailles.
        Il semblerait cependant que les sanctuaires abritant les saints spécialistes de maladies psychologiques ou nerveuses soient plus nombreux et davantage visités qu'en Ardenne. Le plus célèbre des psychiatres liégeois est sans conteste "Gilles l'ewaré". Cette statue doit son surnom à l'expression de ses grand yeux "égarés".
        En région liégeoise également, les pratiques privées ou individuelles de dévotions semblent se maintenir. On signale encore des neuvaines aux saintes Geneviève, Rose de Lima, Gudule et Apolline ainsi qu'aux saint Guy, Gilles et Léger.

    Olivier Donneau, Médecins et vétérinaires célestes d'Ardenne (p.176)
    Guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui, Musée en Piconrue, Bastogne, 2001


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  • Gustav Theodor Fechner est un philosophe  et psychologue allemand, né à Gross Särchen, Lusace  en 1801 et mort à Leipzig  en 1887.

        Son père est pasteur, mais ce dernier meurt quand le petit Gustav n'a que 5 ans. Il est alors élevé par son oncle pasteur. Néanmoins, il sera peu influencé par la religion protestante. Il entre à la faculté de médecine à l'âge de 16 ans. Il délaisse ses études de médecine pour assister aux cours d'Ernst Heinrich Weber qui enseigne la physiologie et les mathématiques à Leipzig.
        Il est l'instigateur de la psychophysique, une science visant à mesurer des phénomènes d'ordre psychologique. Il formula la loi de Weber-Fechner selon laquelle la sensation  perçue varie proportionnellement au logarithme  de l'intensité d'excitation. L'unité métrique dans laquelle se mesurerait la sensation est pour lui le seuil différentiel relatif (rapport de Bouguer-Weber), qui est la plus petite différence d'intensité remarquable (en anglais jnd, pour just noticable difference). En 1839, il s'intéressa au problème de l'âme. Il publie ses résultats en 1851 "zend avesta", affirmant que la conscience est diffuse partout dans l'Univers, l'âme ne meurt pas.
        La révélation de Fechner : Nous sommes le 22 octobre 1850. Alors qu'il est encore au lit, Gustav Fechner a une révélation. Il pense avoir résolu tout à coup une vieille énigme philosophique - celle de la relation entre l'âme et le corps. Il pense même avoir trouvé comment la mesurer : grâce à une équation mathématique simple reliant l'intensité de la sensation (ce que l'on ressent subjectivement) à celle du stimulus (la puissance du rayon lumineux qui a declenché la sensation).
        L'idée directrice de G. Fechner repose sur l'existence d'un parallélisme psychophysique entre l'esprit (psycho) et le corps (physique). Sur le plan philosophique, c'est une position inspirée de Baruch Spinoza, qui admet que matière et esprit sont indissociables, comme les deux faces d'une même médaille. Cette relation peut faire l'objet d'une mesure rigoureuse et s'exprimer sous forme d'un loi, que G. Fechner formule ainsi : S=k*log(l)   où k est une constante de l'intensité.
        La loi de Fechner est encore considerée par certains spécialistes comme valable même si elle fait l'objet de débats. A partir de là, Fechner va, jusqu'à la fin de sa vie, poursuivre ses travaux mélangeant psychologie, physique et métaphysique.

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustav_Fechner


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  •     Conversion au judaïsme d'Hélène, reine de l'Adiabène (un royaume correspondant à peu près aux frontières des territoires Kurdes aujourd'hui), vers l'an 30, quasiment en même temps que son fils Izatès, mais de façon indépendante, puisqu'ils vivaient tous deux dans des pays différents. Les traditions Juives disent que cette conversion aurait été obtenue par Ananias probablement celui qui deviendra grand prêtre et qui est mentionné par Flavius Josèphe.

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9l%C3%A8ne_d%27Adiab%C3%A8ne

    [34] 3. Au temps où Izatès vivait au Camp de Spasinès, un commerçant juif, nommé Ananias, qui avait accès dans le gynécée royal, apprit aux femmes à adorer Dieu selon la coutume nationale des Juifs. [35] Grâce à elles il se fit connaître d'Izatès et le persuada aussi. Lorsque celui-ci fut rappelé par son père en Adiabène, Ananias l'accompagna, obéissant à ses pressantes sollicitations. Or, il était arrivé qu'Hélène, instruite de la même façon par un autre Juif, s'était convertie également à leurs lois. [36] Quand Izatès eut pris la royauté et qu'arrivant en Adiabène il vit ses frères et ses autres parents enchaînés, il fut mécontent de ce qui était arrivé. [37] Regardant comme impie de les tuer ou de les garder enchaînés, mais jugeant dangereux de les laisser libres auprès de lui alors qu'ils se souviendraient des offenses reçues, il envoya les uns comme otages à Rome près de l'empereur Claude avec leurs enfants et il expédia les autres sous un prétexte analogue chez Atabane le Parthe.

    [38] 4. Ayant appris que sa mère était fort satisfaite des coutumes juives, il s'empressa de s'y rallier également, et croyant qu'il ne serait définitivement juif qu'une fois circoncis, il était prêt à se faire circoncire. [39] Mais sa mère, l'apprenant, tenta de l'empêcher en lui disant que cela le mettrait en danger : en effet, il était roi et il s'aliénerait beaucoup ses sujets s'ils apprenaient qu'il désirait adopter des moeurs étrangères et opposées aux leurs, car ils ne supporteraient pas d'avoir un roi juif. [40] Voilà ce qu'elle disait, s'opposant de toutes ses forces à son dessein, et Izatès rapporta ses paroles à Ananias. Mais ce dernier approuva la mère du roi; il le menaça de le quitter s'il ne lui obéissait pas et de l'abandonner. [41] En effet, il craignait, disait-il, si l'affaire était connue de tous, de risquer de se voir châtié comme responsable de tout cela et comme ayant incité le roi à des actes indignes de lui ; d'ailleurs, le roi pouvait adorer Dieu, même sans être circoncis, s'il avait décidé d'observer complètement les lois ancestrales des Juifs, ce qui importait plus que la circoncision. [42] Il lui dit aussi que Dieu lui-même lui pardonnerait d'avoir renoncé à ce vite, contraint à cela par la nécessité et la crainte qu'il avait de ses sujets. [43] Le roi se laissa alors persuader par ses paroles. Mais ensuite, comme il n'avait pas renoncé absolument à son dessein, un second Juif venu de Galilée et nommé Eléazar, qui passait pour très versé dans la loi de ses pères, l'exhorta à accomplir cet acte. [44] En effet, étant entré chez lui pour le saluer et l'avant surpris en train de lire la loi de Moïse : « Tu ignores, dit-il, que tu fais la plus grande offense aux lois et par suite à Dieu : il ne suffit pas de les lire, il faut avant tant faire ce qu'elles ordonnent. Jusques à quand resteras-tu incirconcis ? Si tu n'as pas encore lu la loi sur la circoncision, lis la sur le champ pour savoir quelle est ton impiété. »
    [46] Après avoir entendu ces paroles, le roi ne différa plus l'opération : se retirant dans une autre chambre et ayant mandé un médecin, il exécuta ce qu'on lui avait prescrit ; puis il envoya chercher sa mère et son maître Ananias et leur indiqua qu'il avait accompli ce rite. [47] Ils furent aussitôt saisis de stupeur et d'une grande crainte, se disant que, si la chose était connue, le roi risquerait de se voir chasser du pouvoir, parce que ses sujets ne supporteraient pas d'être gouvernés par un zélateur des coutumes étrangères, et qu'eux-mêmes seraient en danger, parce que la responsabilité en serait rejetée sur eux. [48] Mais Dieu empêcha leurs craintes de se réaliser. Car, bien qu'Izatès tombât dans mille dangers, il le sauva ainsi que ses fils, en le faisant passer d'une situation désespérée à la sécurité, montrant ainsi que ceux qui lèvent les yeux vers lui et se fient à lui seul ne sont pas frustrés du fruit de leur piété. Mais nous raconterons cela plus loin.

    source : http://remacle.org/bloodwolf/textes/fla201.htm


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  • Publié le 3 juillet 2010 par moglug

    La kundalini

    Dans Psychologie du Yoga de la Kundalini, C. G. Jung fait plusieurs fois référence au serpent dans la mythologie. Tout d’abord dans la mythologie tantrique :  le yoga de la Kundalini est aussi appelé yoga de la Shakti.  Shakti-Kundalini est une déesse, c’est elle que l’on représente comme une serpente lovée autour du centre, de l’oeuf primordial, le joyau. La Shakti est l’énergie créatrice du dieu, celle qui « détient le pouvoir », « qui est capable ». Elle créé le voile de l’illusion qui enferme les mortels dans l ‘erreur et l’ignorance et les rend prisonniers de leur désir. Certains courants tantriques liés à Shakti ont pour vocation de libérer l’homme de l’ignorance par l’accomplissement de ses désirs : la libération s’acquiert en atteignant le paroxysme du plaisir… en simplifiant à l’extrême !

    Mais Jung ne s’arrête pas là. Pour lui, la Kundalini est également semblable à Soter, le serpent sauveur des gnostiques, le serpent tentateur de la Bible qui offrit la pomme à Eve. Les gnostiques considèrent que le monde matériel est imparfait. Il faut s’en libérer, ou plutôt libérer son âme d’essence divine, de ce monde inférieur pour atteindre l’être suprême par la Connaissance, la gnose. On comprend mieux le rapprochement avec les religions indiennes qui ont également pour objectif la libération de l’âme et du cycle des réincarnations pour atteindre l’Etre Suprême, Brahman, ou encore le nirvana, la félicité suprême ou l’anéantissement total. Pour les gnostiques, le serpent Soter est un sauveur puisqu’il offre à Eve à travers la pomme, la Connaissance, la gnose libératrice qui permettra au mortel de se libérer de ce monde matériel. Pour en savoir plus sur le gnosticisme, le mieux pour commencer est encore d’avoir recours à Wikipédia.

    Ouroboros

    Toujours dans la mythologie chrétienne, C.G. Jung aborde la question du serpent solaire et du serpent du zodiaque. Je n’ai pas trouvé d’informations supplémentaires sur ces deux notions (apparemment Google n’a pas réponse à tout). Il s’agit, toujours selon Jung de représentations de la métamorphose de la puissance créatrice : la course du soleil est comparé  au cycle de la vie. Quant au serpent, il correspond à la Kundalini qui monte et descend au rythme des évolutions de l’individu. Je ne peux pas m’empêcher de penser ici à l’ouroboros, ce serpent qui se mord la queue et représente ainsi le cycle éternel de la nature.

    Quetzalcoatl, le serpent à plumes

    Au cours de ces allusions aux serpents, C.G. Jung mentionne également l’une de ses patientes qui rêvait régulièrement d’un indien… Une nuit, l’indien se transforma en serpent à plumes. Ce rêve et la confession qui s’ensuivit auprès de son thérapeute lui permis d’achever sa thérapie. Pour C.G. Jung, il est évident que le serpent à plumes des rêves de sa patiente n’est autre que Quetzalcoatl, le dieu aztèques, également reconnu par les peuples mayas, toltèques, olmèques et mixtèques. Il s’agit du dieu rédempteur des indiens d’Amériques, symbole de la mort et de la résurrection mais également inventeur des livres et du calendrier, donc de la Connaissance. Selon Jung, le serpent à plume Quetzalcoatl incarne l’esprit de l’inconscient dans la psyché de l’américain.

    La puissance du serpent d'Arthur Avalon

    Pour conclure sur le sujet, je mentionnerai un ouvrage de référence cité deux fois par Jung dans Psychologie du Yoga de la Kundalini. Il s’agit de la Puissance du serpent de John Woodroffe, également connu sous le nom d’Arthur Avalon, l’un des premiers orientalistes britanniques qui a largement contribué à la diffusion de la philosophie hindoue et des pratiques yogiques en Occident, notamment par ses traductions du sanskrit. L’ouvrage traite essentiellement des pratiques tantriques liées au yoga de la kundalini tout en laissant de côté les théories farfelues sur la sexualité tantrique et autres sujets à la mode. L’auteur étant spécialiste en la matière, l’ouvrage est réputé pour diffuser une connaissance véridique du tantrisme. Je suis curieuse d’en savoir plus…


    Voir le texte illustré : http://synchroniciteetserendipite.wordpress.com/2010/07/03/le-serpent-a-travers-les-mythes/


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  •     Le pourcentage des messalisants (s’applique aux catholiques pratiquants allant à la messe chaque dimanche) subit une nette érosion (4,5 % aujourd’hui, contre 20 % en 1972), et l’auteur de souligner que le pontificat de JP II, malgré les apparences, n’aurait en fait pas enrayé cette désaffection.
        Ajoutons que ces 4,5 % sont en majorité des messalisantes. Les femmes sont partout le noyau dur ! Cela ne peut guère nous surprendre : Rabelais, ce messéant, ne disait-il pas que “les femmes sont folles de la messe” ?

    source : http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2009/08/19/atheisme-la-france-sur-le-podium/


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  •     Régis Dericquebourg conclut son Croire et guérir par ces mots :
        " Nos enquêtes ont montré qu'une grande partie [des] fidèles [des religions de guérison] ne doivent pas leur adhésion à une maladie ou à un héritage religieux familial. Pourquoi des personnes nons socialisées dans une de ces religions, ayat confiance en la médecine allopathique et n'ayant pas besoin de soins empruntent-elles des voies de salut dont l'enseignement est fortement orienté sur la guérison ? En tout cas, cette question nous invite à réfléchir sur la complexité de l'adhésion à une croyance et à l'appropriation de celle-ci par les individus dans un contexte donné. L'étude des religions de guérison peut être un révélateur des manières dont les hommes construisent et recherchent des voies de salut. "
    Régis Dericquebourg, Croire et guérir, Dervy, 2001, p.161

        Il est possible de croire que Régis Dericquebourg nous proposera bientôt un nouvel ouvrage essayant de répondre à cette question. Jean-Yves Roy dans son Syndrôme du berger a plutôt cherché à expliquer pourquoi certaines personnes ressente un moment dans leur vie le besoin d'intégrer un groupe totalitaire. Des éléments de réponse peuvent s'y trouver.
        Le philosophe de la contre-culture américaine, Alan Watts, évoque également une solution : " issu du christianisme, notre civilisation occidentale a développé des oppositions arbitraires entre l'homme et la nature, l'amour et la connaissance, le bien et le mal, le « Moi » et l'autre. Pour lutter contre l'horrible dessèchement de l'âme qui nous guette, il faut effectuer une sorte de retour au sources ; c'est ce que Watts explique, entre autres, dans l'un de ses textes fondamentaux, « Amour et connaissance » ".
    Patrick Ravignant & Pierre Mariel, Les maîtres spirituels, 1972, p.166

        Un dessèchement de l'âme. Il s'agit bien de cela. Beaucoup d'auteurs s'intéressant aux sectes ont également avancer l'idée que la défection à l'Eglise officielle pouvait s'expliquer par l'ennuie des chrétiens dans ces Eglises froides : " Aucune communication entre ceux qui sont là, assis épars sur leurs chaises ou à genoux sur leur prie-Dieu. Et pas davantage entre le clergé et les fidèles. Aucun souffle ne passe, qui soulève l'asemblée. « Le souffle du Seigneur » est bien là, quelque part, dans ces psaumes, dans ces textes de l'Evangile et de saint Paul, dans cette Préface à la gloire de la Trinité, sur cet autel où le Prêtre éternel présente sa Passion, sa Résurrection et son Ascencion au bénéfice de ceux qui sont rpésents et du monde entier. Mais combien sont à même de s'en rendre compte, dans la plupart des paroisses ? Le souffle du Seigneur est là, mais dans trop d'églises encore il est comme comprimé en formules que personnes n'entend (à tous les sens du verbe), en gestes qu'on ne voit guère et dont la signification échappe, en « antiennes » qui furent des refrains, qui devraient en être, mais que personne ne chante. "
    H.-Ch. Chéry, o.p., L’Offensive des sectes, Les Editions du Cerf, Rencontres 44, Paris, 1954, p.432-433

        Dans beaucoup des obédiences installées, on remarque ce fait. Catholicisme, protestantisme, judaïsme (aux Etats-Unis, du moins).
        " The modern Synagogue had lost this spiritual art, and that, under the influence of radical thought which minimized Emotion and Sentiment, and exalted Reason and Logic, the average Jew of to-day was losing his prayerful sense. "
    Alfred Geiger Moses, Divine healing in Judaism, with special reference to the Jewish scriptures and prayer book, 1916, p.11.
        Morris Lichtenstein pensait que " through prayer, everyone could arrive at the same realization. This was because one attained a knowledge of God not through study, a path long emphasized by rabbinic Judaism, but rather through feeling and inspiration." 
    Ellen M. Umansky, From Christian Science to Jewish Science, Oxford University Press, 2005, p.83.
        Lisont plus loin ce que dit cet auteur : " Armed with these critiques, Morris Lichtenstein thus set out to form a new movement that would offer the Jew that which he felt neither Reform nor Orthodoxy provided, namely, à real concern for the individual's own spiritual needs. To satisfy there needs, he sought to bring Jews to an awareness of the reality of God. By emphasizing the centrality of private prayer, and by creating a brief liturgy highlighted by personal affirmations and silent meditations, he sought to hemp individuals recognize their own hopes and aspirations. By suggesting specific material that one read each day, he hoped to inspired greater religious feeling. Through healing sessions that he conducted and thrgough the ministrations of spiritual practitioners whom he himself trained, he hoped to demonstrate the power of faith. Finally, through his lectures and writings, he sought to provide American Jews with what he felt they not only needed but wanted, namely, a satisfying concept of God and practical advice on how to make that concept, and spirituality in general, a central part of one's daily existence. The organizational base that he established was meant to support and help spread his teachings. Lichtenstein's expressed intent was not just to lead Jews away from Christian Science, but also to lead them toward an understanding of Judaism as a personal and practical religion concerned with the physical and spiritual well-being of American Jews.
    Ellen M. Umansky, From Christian Science to Jewish Science, Oxford University Press, 2005, p.84-85.


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  •     C'est dès l'Antiquité que le rôle des prêtres fut essentiel en matière de préparation des médicaments : chez les Hébreux et les Gaulois par exemple, et la tradition chrétienne a repris cette idée du prêtre guérisseur. Jésus-Christ lui-même représente le sauveur des âmes et le guérisseur des corps, ce qui conduire l'Art à traiter abondamment du thème du "Christ apothicaire". (cf. également Hector Durville, Magnétisme personnel ou psychique) [...] Au fil des siècle, cependant, les apothicaires vont se défendre contre ces concurrents sérieux qu'étaient les ecclésiastiques. Les textes tant profanes que provenant des autorités religieuses vont progressivement interdire au Clergé d'exercer la pharmacie. En pratique, et jusqu'à la Révolution française, l'ouvrage de Jules Tournier (Le Clergé et la Pharmacie avant la Révolution 1938, Thèse Univ. , Paris) démontre que de nombreux remèdes seront préparés et vendus par le Clergé. [...]
        La loi de Germinal réserve le métier d'apothicaire aux seuls pharmaciens diplômés. Cependant, de nombreux documents, tout au long au XIXe siècle, attestent que le rôle du Clergé dans la préparation et la dispensassions des remèdes va se poursuivre. [...] En 1828, la pharmacien M. Blanchard va même jusqu'à admirer, dans sa Petite pharmacie domestique à l"usage des personnes bienfaisantes, "ce vénérable pasteur qui, ministre d'un Dieu de charité, mettant à profit le peu de connaissances médicales qu'il a acquises, prépare quelques potions simples qu'il porte lui-même au malade qu'il a déjà soulagé en lui faisant entendre les paroles d"un Dieu miséricordieux ?" [...] Même si l'on en croit les statistiques de 1861, sur les 853 guérisseurs répertoriés dans 32 départements, on dénombre 161 membres du Clergé. [...]
        Dès 1833, un mémoire de 50 pages de Pelletier, président de la Société de prévoyance des pharmaciens du Rhône, attire l'attention sur la laxisme des préfets qui, dit-il tolère l'exercice illégal de la pharmacie par les communautés religieuses. [...]
        En 1853, le problème est toujours le même comme en témoigne le Dr Clément Brault [...]. En bref, ces méthodes sont donc soutenues par le Clergé, et les autorités civiles, mais parfois même par les médecins ou pharmaciens. Ainsi, le Dr Cazin, qui reçoit la médaille d'or de l'Académie de Reims en 1852 pour un livre dans lequel il souhaite la création d'une commission communale de charité dans chaque village, composée du maire, du curé et d'un conseiller municipal. Et il ajoute : "Il sera établi dans chaque commune une petite pharmacie, chez l'un des membres de la commission. Le Curé, appelé tout naturellement par une vocation toute providentielle à seconder le médecin, paraît devoir être plus particulièrement chargé du dépôt des ressources thérapeutiques." [...]
        C'est aussi le flou légal et réglementaire qui favorise la situation ambiguë qui perdurera pendant plus d'un siècle [...]. Ainsi un document administratif émane du ministre des CUltes qui écrit une lettre à l'évêque de Saint-Brieux le 27 novembre 1862. Cette lettre autorise les soeurs à "préparer seulement les tisanes, les potions huileuses, les potions simples, les loochs simples, les cataplasmes, les médecines, et autres médicaments magistraux semblables dont la préparation n'exige pas de connaissances pharmaceutiques bien étendues." [...]
        Il faudra attendre la loi 1941 sur la pharmacie pour définitivement clarifier la situation juridique. [...]
        Donc, la loi de Germinal ne mit pas fin à l'exercice de la pharmacie par le Clergé séculier ou régulier.  De nombreux religieux ou prêtres vont poursuivre la fabrication ou la dispensassions des médicaments en s'appuyant sur les ambiguïtés de la loi et des décrets, mais aussi sur l'absence de fermeté des autorités civiles et ecclésiastiques. L'exercice de la charité explique sans doute un bonne part la poursuite d'une pratique condamnée par la plupart des professionnels de la santé au XIXe siècle. Mais les intérêts financiers ne sont pas absents comme en témoignent les cas exemplaires de l'abbé Perdrigeon, de l'abbé Oudin ou de l'abbé Kneipp. C'est aussi l'attrait pour la Science en plein essor qui pousse sans doute certains membres du Clergé à pratiquer l'exercice illégal de la pharmacie. La confusion des genres entre soin du corps et soin de l'âme va en tout cas finir par disparaître après la seconde guerre mondiale et la loi de 1941, avec l'appui de toutes les parties concernées.

    Bruno Bonnemain, Le Clergé et l'exercice illégal de la pharmacie en France au-delà de la Révolution française
    In: Revue d'histoire de la pharmacie, 92e année, N. 342, 2004. pp. 277-302.
    source : persee.fr


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  •     Paul Ariès fait une différence entre les sectes guérisseuses traditionnelles qui veulent guérir des incurables et les sectes guérisseurs modernistes qui pathologise des biens-portants.
        Au début de cet épisode, on comprend comment cela fonctionne avec le personnage de Stan pour les "thérapies (pseudo)orientales [visant] à "purifier" l'homme, non pour arrêter le cycle néfaste des réincarnations, mais pour accroître (faussement) sa toute-puissance. [...] Les sectes sont donc portées à privilégier des solutions fantaisistes et dangereuses, voire à culpabiliser les malades, car il leur faut bien donner une raison à leur échec. L'adepte qui ne guérit pas serait victime de ses propres erreurs, de ses propres faiblesses : il est dont puni par Dieu."
    Paul Ariès, Les sectes à l'assaut de la santé, p.58

        Le directeur explique à Stan ce que croit actuellement les Scientologues. La page wikipedia insiste sur le fait que tout est conforme au dogme scientologue dans cet épisode (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Piégé_dans_le_placard).
        Le nom de l'épisode est une allusion à l'homosexualité de Tom Cruise (celui-ci a toujours réfuté être homosexuel).
        Pour éviter des menaces individuelles ou des pressions de la secte, toutes les personnes qui ont participé à la création de cet épisode sont créditées John Smith ou Jane Smith (des homonymes très courants aux Ètats-Unis) afin de leur garantir l'anonymat.

    South Park - Saison 9 Episode 12 - Piégé dans le placard


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  •  De quelle manière les sectes parviennent-elles à assujettir un individu ? :
     Sonya Jougla "A la différence de nombreuses autres victimes (agressions sexuelles, attentats...), les victimes de secte sont entrées tout doucement, en apparence de leur plein gré et avec "bonheur". La séduction et le bombardement de flatteries sont essentiels. Les gourous font en sorte de justifier votre présence et de vous faire sentir que vous êtes indispensable. Quand l'adepte a mordu à l'hameçon, la secte va commencer son travail de destruction mentale. La technique, c'est l'affaiblissement physique et psychologique. Le sommeil est réduit, l'alimentation est carencée et souvent la sexualité interdite. Enfin, la secte rompt tout lien avec l'extérieur (famille, proche, TV, livres, photos...). Très rapidement, la personne perd son esprit critique et n'a plus la possibilité d'avoir d'autres repères que le gourou. L'endoctrinement peut commencer. Le désarroi de l'adepte est compensé par la promesse de révélations à venir ou d'une promotion dans le groupe. L'emprise sectaire est une forme très spécifique de manipulation mentale car tout est basé sur la croyance, donc sur ce qui n'est pas vérifiable. Tout être humain a besoin d'avoir des repères. Une secte vous donne l'immortalité, le corps va mourir d'accord mais il n'y a pas de mort, c'est un transit, c'est pour cela qu'il y a des suicides collectifs."
    source : http://www.psyvig.com/default_page.php?menu=20&page=12

    Derrière des dénominations aussi différentes que "messie cosmo-planétaire" ou "Christ réincarné", "Bouddha ressuscité" ou "Maître de la vérité", les fondateurs d'organisations sectaires ont bien souvent des personnalités et des parcours qui se ressemblent. Qu'ils soient hommes ou femmes, Français ou étranger, leurs déviances ont toujours les mêmes origines : une volonté de notoriété, de pouvoir, de puissance financière et affective. Tout aussi craint qu'adulé, la parfait gourou répond ainsi à un profil psychologique déterminé par les spécialistes et repérable en sept points.

    Une personnalité paranoïaque
    Poussés par des délires mystiques ou scientifiques, tous les gourous sont persuadés qu'ils sont investis d'une mission sacrée. Par le biais de visions, de révélations ou de pseudo pouvoirs comme celui de guérison ou de prophétie par exemple, ils se sentent désignés pour mener un groupe d'élus vers une conscience améliorée ou au-delà d'une apocalypse annoncée et déterminée dans le temps.
    Exemple : A la tête de l'église mooniste, Young Myung Mun prétend que Dieu lui a donné pour mission de "terminer l'oeuvre inachevée du Christ". "L'heure viendra inéluctablement où mes paroles serviront de loi car le monde entier est dans ma main", déclare-t-il. Un message qui fait 2 millions d'adeptes.

    Un esprit brillant
    Loin d'être des simples d'esprit, les gourous sont souvent des surdoués déviants. Leur grande force de persuasion repose sur des discours structurés où la force de raisonnement est difficilement contestable car c'est en réalité la base de la théorie qui est erronée. Si certains utilisent ou s'inventent des titres universitaires pour justifier leurs compétences, d'autres misent au contraire sur leur manque d'éducation pour laisser entendre qu'ils ne peuvent qu'être divinement inspirés.
    Exemple : Faux journaliste, explorateur mythomane, médiocre auteur de romans de sciences-fiction et auteur d'une méthode pseudo-analytique ("La Dianétique"), Ron Hubbard, fondateur de l'église de scientologie, a laissé à sa mort un sillage de mystère quant à ses véritables activités. En 1982, son fils aîné affirmait que 99% de tout ce que son père avait écrit sur sa propre vie était faux...

    Un sens aigu de la séduction et de la communication
    Les gourous sont souvent de fins psychologues : ils parviennent toujours à repérer rapidement les fragilités de leurs disciples pour finalement s'appuyer dessus. Tribuns remarquables, ils ont souvent un charisme qui leur permet de séduire pour recruter pour enfin détruire les personnalités et les refaçonner.
    Exemple : Dès l'enfance Shoko Asahana, gourou de la secte Aum Shinri-Kyo (accusé de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo - 12 morts, 5 500 intoxiqués) avait pris l'habitude de se dresser comme défenseur des plus faibles pour mieux s'imposer comme tyran. Plus tard, ses coups de bluff en matière de maîtrise respiratoire lui permirent d'ouvrir une école de yoga où l'on se disputait les cours à plus de 10 000F le séance.

    Des tendances mégalomanes
    Tous les gourous sont animés par une grande volonté de puissance qu'ils assouvissant de trois manières. D'abord en créant un groupe pour pouvoir dominer, ils s'assurent le pouvoir. En imposant ensuite un message ou une doctrine révolutionnaire, ils s'accaparent le savoir. Enfin, en entretenant la dépendance de leurs adeptes, les gourous s'approprient progressivement le pouvoir financier.
    Exemple : En 1984, lorsqu'il fonde l'Ordre du temple solaire (OTS) avec Luc Jouret, Joseph Di Mambro sait parfaitement qu'il y a de l'argent à tirer de la crédibilité de certains. Sa cible privilégiée ? Les nantis.

    Le mythe de persécution
    En bons paranoïaques, les gourous sont tous sujets aux délires de persécution et entraînent systématiquement leurs disciples sur le même chemin pour renforcer la cohésion du groupe. Mais s'ils ont peur qu'on leur fasse de l'ombre ou qu'on les dénonce à l'extérieur de la secte (familles, associations, anciens adeptes), les "maîtres" craignent aussi certaines réactions à l'intérieur même de leur organisation. Des promesses de récompenses pour les adeptes les plus dociles aux menaces de punition pour les moins obéissants, ils créent autour d'eux une pression permanente qui empêche toute clairvoyance.
    Exemple : En invitant ses adeptes à se dessaisir de leur ego, Yvonne Trubert, grande prêtresse de la secte Ivi, amoindrissait leur esprit critique pour compenser un besoin pulsionnel de puissance effrénée.

    Une agressivité omniprésente
    En se croyant persécutés, gourous et adeptes deviennent rapidement de véritables persécuteurs. De procès contre les associations qui se chargent de les dénoncer en menaces - parfois de mort - à l'égard d'anciens disciples, tous deviennent d'une agressivité inquiétante.
    Exemple : La catastrophe de Waco (Texas), en 1993, était prévisible : avant de lancer l'assaut final contre le ranch des Davidiens, la police fédérale américaine avait détecté de nombreux transports d'armes vers la secte. 36 000 kg de munitions ont été retrouvées après le dénouement de l'affaire qui a fait 72 victimes.

    Une imagination sans limite
    Renforcé dans ses convictions par l'adulation qu'on lui porte et par le rayonnement croissant de sa puissance, le gourou développe son imagination et devient affabulateur et menteur.
    Exemple : Gilbert Bourdin, gourou de la secte du Mandarom, disait avoir combattu des milliards de "lémuriens" et d' "atlantes" prêtes à attaquer la terre. Au début des années 90, plus d'un millier de personnes pensaient qu'il était le seul à pouvoir sauver la terre en instaurant "l'âge d'or".

    En savoir plus...
    - L'ami spirituel, Arnaud Desjardins, éd. de la Table Ronde (1996).
    Pour apprendre à reconnaître un maître spirituel d'un "gourou" :
    - Ron Hubbard, le gourou démasqué, Russel Miller, éd. Plon (1994)
    - UNADFI (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu) 10, rue du Père Julien Dhuit 75020 Paris Tél. 01 47 97 96 08
    Site:http://www.unadfi.org- CCMM (Centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales) 19, rue Turgot 75009 Paris Tél. 01 42 82 04 93
    source : http://www.psychonet.fr/2001/01/08/998-gourous-un-profil-psychologique-reperable-en-7-points


       Dans le Judaïsme, le Christianisme et l'islam, c'est la même chose, voici d'autres exemples de gourous, qui eux ont réussis :
    Une personnalité paranoïaque
    Moïse se prend pour le messager de Dieu, il est prophète. Il parle avec Dieu par l'intermédiaire d'un buisson qui lui fait savoir qu'il libérera le peuple hébreu. Il fait abatre les 10 plaies sur l'Egypte puis traverse la Mer Rouge qui s'écarte sur son peuple. Il vit jusqu'à 120 ans.
    Jésus se prend pour Dieu, le Messie, un prophète. Il sait qu'il doit mourir pour sauver l'humanité. Il né d'une vierge, rescucite, il a des visions, il révèle, il guérit et prédit l'avenir : l'apocalypse puis son royaume.
    Le Coran affirme que la venue de Mahomet comme prophète de l'islam pour toute l'humanité est annoncée dans la Torah et dans l'Injil (l'Évangile) sous le nom de Ahmed. Dans son enfance, deux hommes vêtus de blanc (deux anges), envoyés pour purifier le cœur de l'enfant, destiné à être prophète de l'islam, lui auraient ouvert le torse. L'archange Gabriel (Jibril) lui serait apparu dans la grotte de Hira où il avait coutume de se recueillir et lui aurait transmis, selon les croyances musulmanes, la révélation, la parole de Dieu.

    Un esprit brillant
    Moïse est issu de la maison de Lévi, déscendant d'Abraham. Issu du peuple hébreu, réduit en esclavage e Egypte, il sera recueilli par la famille royale d'Egypte. Dieu se révèlera à lui à 80 ans.
    Jésus est rabbin, mais fils de charpentier et né dans une étable et a étudié longtemps avant de faire sa propre révélation (à 30 ans), dérivé de la Bible.
    Avant sa mission prophétique, Mahomet est d'abord berger puis caravanier avant d'entrer au service de Khadija, une riche veuve à la tête d'un commerce caravanier. Il descend de Ghâlib, fils de Fihr, surnommé Quraych, guerrier puissant et redouté. C'était une famille pauvre qui devait élever Mahomet. On ne sait pas grand'chose avant 40 ans. Il semble que Mahomet ne savait ni lire, ni écrire. Il est mort pauvre et ne laissa aucun héritage.

    Un sens aigu de la séduction et de la communication
    Moïse promet la Terre promise (en digne descendant d'Abraham), pour cela, à l'aide des ses miracles, il rallie son peuple et lui énonce les dix commandements et interdit à son peuple ses vieilles croyances (veau d'or et amulettes), et leur enjoint de repasser 40 de plus dans le désert, privé de tous.
    Jésus promet son royaume de Dieu et enjoint de le suivre dans la pauvreté. Jésus est perçu comme un étranger en Judée. Jésus rejoint Jean le Baptiste, un prédicateur populaire des milieux baptistes qui dénonce la pratique formaliste des milieux sacerdotaux dont il est issu. Il trouve 12 disciples et grâce à ses prodiges, leur enjoint de tout abandonner pour le suivre.
    L'année de naissance de Mahomet, le général chrétien éthiopien et vice-roi du Yémen, Abraha, aurait attaqué en vain La Mecque avec une troupe d’éléphants pour démolir le sanctuaire vénéré par les Arabes (la Kaaba ou Ka`ba). il est dit que l'attaque fut repoussée par la riposte miraculeuse d'oiseaux jetant des pierres brûlantes. Dans son enfance, Mahomet aurait été fort, judicieux dans ses propos, énergique dans ses expressions, fidèle à ses amis et plus encore à ses promesses. Intrépide lors des guerres, il arrive à faire émigrer ses compagnons pour fuir les persécutions dont il est à l'origine. La plupart de ses unions avaient un caractère politique et accompagnait le ralliement de tel notable ou tel clan. Les mariages sont tous liés à un intérêt diplomatique comme le veut la tradition arabe de l'époque. Chaque mariage établissait un lien de sympathie avec la tribu de la mariée.

    Des tendances mégalomanes
    Moïse appelle son peuple pour quitte l'Egypte et leur donne les 10 commandements donné par Dieu. Avant de mourir, il nomme Josué, membre de la tribu d'Ephraïm, comme successeur pour conquérir la Terre promise, le pays de Canaan.
    Jésus s'entoure des 12 apôtres, ceux-ci n'auront de cesse de proclamer le Messie. En donnant son corps (le pain) et son sang (le vin), il scelle leur destin. Il dit à Pierre : « Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16. 18). De là vient la lignée des Papes à Rome et des évêques.
    Les 37 compagnons de Mahomet sont des personnes qui l'ont physiquement rencontré et qui l'ont aidé à répandre cette nouvelle religion. Les sahaba, comme on les appelle, sont vus, par l'ensemble des musulmans comme les premiers à avoir adhéré à la foi prônée par Mahomet et qui l'ont propagée après la mort du celui-ci. De fait, les musulmans leur attribuent une autorité morale. La bataille de Badr, premier conflit mené par une armée musulmane aurait opposé 317 soldats musulmans à un millier de soldats mecquois. Les musulmans gagnent, comme la quarantaine d'autres batailles, qui feront de toute l'Arabie une terre d'islam. Après la mort de Mahomet, de nombreux musulmans se réclament de sa descendance, considérations généalogiques pouvant revêtir une dimension politique importante lorsque certaines familles régnantes la font valoir pour asseoir leur légitimité, comme en Jordanie ou au Maroc.

    Le mythe de persécution
    Moïse est à la fois membre d'une minorité dans un royaume fort, et pas toujours suivi pas son peuple. Ayant tué un égyptien qui avait maltraité un hébreu, il doit s'enfuir dans le pays de Madian où venant en aide aux bergères, il sera choisi comme gendre par le prêtre de Madian, Jethro.
    Jésus choisira parmi ses apôtres pour ses apparitions et l'avenir de son royaume : Pierre et Jean sont considérés, avec Jacques "frère du Seigneur" qui semble tenir dans l'Église de Jérusalem la place centrale, comme des "colonnes de l'Église" (Gal 2,9). Il aurait été vendu par son trésorier, Judas. Puis il subira un procès de polichinelle et sera condamné au supplice romain du crucifiement sur la colline de Golgotha.
    Les hommes de la tribu de Mahomet, les Quraychites avaient la réputation d'enterrer leurs filles vivantes avant l'apparition de l'islam. Cette tribu a été celle la plus hostile à la nouvelle religion. Après le début de sa mission prophétique, il est perçu comme une menace pour les intérêts économiques des tribus arabes en charge de l'administration de la ville. L'archange Gabriel aurait annoncé à Mahomet des difficultés dans l'accomplissement de sa mission, notamment un bannissement de sa tribu. D'emblée, Khadija aurait cru en son époux et lui aurait apporté un soutien inconditionnel. Mahomet aurait choisi dix secrétaires pour écrire ses révélations et pour gérer l'argent et les revenus. Huit ans avant l'hégire, Mahomet récitait la sourate de l'Étoile, dans laquelle sont mentionnées trois déesses considérées par les Koraïchites païens, comme des " filles de Dieu ". D'après Maxime Rodinson, al-Lat, al-`Uzzâ, et Manât étaient, des déesses préislamiques appelées les « filles d'Allah ». Mahomet aurait, dans une première version, recommandé qu'on leur rendît un culte, ces versets prononcés puis abrogés, sont les fameux « versets sataniques » évoqués dans le roman de Rushdie.

    Une agressivité omniprésente
    Le Dieu de la Bible mosaïte est des plus vindicatifs : il punit, promet, enjoint, donne, reprend. Moïse est son messager direct. Voulant aider un membre de son peuple, il tue un Egyptien. Il demande à Dieu d'abattre les 10 plaies sur l'Egypte. Voyant son peuple adorer le veau d'or, il fracasse les Tables de la Loi qu'il vient de recevoir de Dieu sur le mont Sinaï. Il n'y a que Josué et Caleb qui pourront rentrer dans la Terre promise, n'ayant pas trahi Moïse.
    Jésus présente les miracles comme une anticipation de l'accès au bonheur éternel auquel a droit chaque humain, y compris les plus pauvres. L'évangile selon Marc rapporte que c'est ce pouvoir d'opérer guérisons et prodiges qui aurait été transmis à ses disciples, plutôt que la capacité de communication avec la divinité. Le message de Jésus semble prolonger celui de Jean-Baptiste en s'inscrivant dans la fièvre apocalyptique du monde juif au Ier siècle. il n'en pratique pas moins un enseignement d'autorité. Son action suscite des réactions fortes et contrastées. Jésus va alors se trouver confronté aux trois pouvoirs superposés de la Palestine : le pouvoir romain, le pouvoir du tétrarque  de Galilée et Pérée et le pouvoir des grands-prêtres du temple-État de Jérusalem. Le passage des marchands du temple est symptomatique :  Matthieu 21:12 Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons. 13 Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs. Et Jean 2: 14 Il trouva dans le temple les vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. 15 Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les boeufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables; 16 et il dit aux vendeurs de pigeons: Otez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. 17 Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore.
    De bataille en traité, et devant le nombre important de convertis, La Mecque dépose finalement les armes devant les troupes de Mahomet. Les Juifs de Médine ne se convertissent pas pour autant en masse. La rupture est marquée lorsque la direction de la prière devient la Ka'ba à La Mecque et non plus Jérusalem. De là le statut de dhimmi, entre protection et persécution. Chez Mahomet, il y a un tempérament nerveux, passionné, inquiet, fiévreux, plein d'aspirations impatientes ». Cela peut aller « jusqu'à des crises nerveuses d'une nature tout à fait pathologiques ». Bref, « Mohammad », qui a réussi sur le plan matériel et politique, ne semble pas heureux. C'est un « insatisfait » (Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994).

    Une imagination sans limite
    Moïse meurt à 120 ans, et la longue liste de ses miracles suffisent à lui donner tout le crédit qu'un prophète peur vouloir. Les 10 plaies d'Egypte sont impressionnantes.
    Jésus prétend rescucité des morts après avoir transformé la vie de 12 disciples auxquelles il demande de continuer son oeuvre.
    Mahomet devient homme d’État pour unifier l’Arabie sous une seule idéologie, religieuse, après le raliement des compagnons, et quelques miracles : l’Arabie, avec une langue unique, une culture unique, des valeurs uniques, pouvait ainsi trouver son unité.

    source : wikipedia

    Pour l'anecdote (?), voilà ce qu'on peut lire sur le site info-sectes :
         Si l'on considère ces aspects, l'Islam peut à juste titre, être qualifié de secte. La question qui se pose dès lors à nos autorités est de savoir si elles sont disposées à protéger les ex-musulmans comme elles protègent les transfuges des autres sectes ?  Elles le devraient, que l'on considère l'Islam comme une religion ou comme une secte.
    source : http://www.info-sectes.org/islam/islam.htm
        Encore une fois, hors le Christ point de salut dans le christianisme : c'est une dérive sectaire !


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  •     Si les philosophies imposent les modes de vie, le mode de vie en retour impose la philosophie. Et c'est Maurice Maeterlinck qui a émis quelque part cette frappante pensée que toute tentative de l'homme pour s'élever commence presque toujours par l'adoption d'une discipline alimentaire riche en produits végétaux. Du Bouddhisme au Pythagorisme, du Christianisme à l'Antoinisme d'aujourd'hui, les Religions connaissant cette réaction du physique sur le mental et l'allègement de l'esprit qu'apporte l'allègement des humeurs. Il semble au reste, que l'homme éprouve une certaine fierté à malmener sa carcasse. Un Pascal bien portant n'eût probablement pas écrit les Pensées. De plus, l'atmosphère de la prison est au fond celle du cloître. Et, chose singulière, une discipline, voulue ou imposée, en arrive néanmoins sur l'âme humaine à des résultats presque identiques.

    Maxence van der Meersch, Invasion 14, p.329
    Editions Albin Michel, Paris, 1946


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  •     Le 7 mars 1863, Jean-Baptiste Tesch, alors ministre de la justice, déclare à la Chambre :
        La personnification civile, l'étendue des droits qui en résultent ne sont jamais la conséquence de la proclamation d'un principe, de la proclamation d'une liberté. Ainsi je prétends que le culte israélite n'a pas la personnification civile en Belgique et qu'il est complètement impossible de fonder en faveur de ce culte.
        L'auteur de cet étrange et inadmissible ukase était né en 1812, à Messancy. Issu d'une famille de juristes luxembourgeois, il rédigea nombre d'articles dans son journal l'Echo du Luxembourg. Député depuis 1848, il est d'opinion libérale, mais si doctrinaire que les jeunes de son parti le considèrent, selon l'expression de l'un d'eux, tel un "dinosaure".
        Victor Tesch est aussi un habile financier qui regarde d'un mauvais oeil la concurrence que lui font les Juifs dans ce domaine, où lui-même excellait au point qu'après avoir quitté la politique en 1865, il deviendra gouverneur de la Société Générale. Mais en 1863, quand il tient ses prpos au sujet de l'impossibilité pour les Juifs de disposer de la personnification civile, Victor Tesch pousse l'illogisme jusqu'à prétendre que, malgré la dotation officielle que lui octroie l'Etat belge, le consistoire, que lui, Victor Tesch, considérait comme une simple association privée, n'avait pas le droit d'acquérir ni de posséder un immeube destiné au culte israélite.
        Les opinions de Tesch provoquèrent cette riposte du député catholique Alphonse Nothomb : "Décréter qu'il y aura des synagogues, ordonner qu'il y aura des consistoires, c'est dire clairement qu'il y a là un corps moral et qu'il doit être investi de tous les caracères de la personne civile." Ainsi naquit une interminable et filandreuse controverse entre juristes et parlementaires.
        En 1869, le conseil communal de Bruxelles, qui en a assez, écrit au gouverneur du Brabant qu'il est inadmissible de mettre les Juifs dans l'impossibilité de posséder des synagogues, puisqu'on leur refuse le droit de posséder des immeubles. Là-dessus entre en scène un libéral dont le sectarisme anticlérical est proportionnel à la vanité. Ce Jules Bara, nouveau ministre de la justice va se révéler aussi borné que son prédécesseur, Victor Tesch.
        Le 14 septembre 1869, le gouverneur du Brabant reçoit de Jules Bara cette letrre valant son pesant de solennelle ânerie, bien dans la manière de son auteur :
        Le droit accordé aux Israélites de se réunir pour exercer leur culte n'entraîne pas celui de posséder un lieu affecté à l'exercice de ce culte. Cette proposition est si vraie que tous les autres cultes peuvent être professés en Belgique et néanmoins il n'y a que ceux qui sont spécialement autorisés qui peuvent avoir des dotations. Je crois qu'il n'est pas permis de fonder au profit du culte israélite, car l'empereur Napoléon n'a pas voulu donner à ce culte les mêmes privilèges qu'aux cultes catholique et protestant.
        Lorsqu'on relit trois fois cette lettre, on est sidéré. On se demande par exemple pourquoi Napoléon sert de référence juridique à un ministre de Léopold II ! Mais Jules Bara, sa carrière en témoigne à suffisance, n'en était jamais à un pataquès près.
        Il faudra aux Juifs attendre jusqu'au 4 mars 1870 pour qu'enfin le Parlement vote une loi supprimant les brimades dont souffraient les cultes minoritaires en Belgique. Le 13 février 1871, parut enfin l'arrêté royal promulguant la loi qui accorde au consistoire la capacité civile.

    Jo Gérard, Ces Juifs qui firent la Belgique, p.66-67
    Editions J. M. Collet, Braine-l'Alleud, 1990

        L'état belge reconnaissait, à sa création en 1831, d'emblée le catholicisme et le protestantisme comme religion officielle. Puis vint difficilement, on vient de le lire, le culte israélite en 1870. En profite également l'Eglise Anglicane
        En 1974, vint la reconnaissance de l'islam et en 1985 de l'église orthodoxe et la laïcité organisée (A.S.B.L. «Conseil Central des Communautés Philosophiques non Confessionnelles de Belgique»).
        L'Église syriaque orthodoxe d'Antioche fait une demande de reconnaissance en 2005, le Bouddhisme en 2006.
        Les cultes non reconnus peuvent prendre la forme d’une ASBL, ce qui leur permet notamment de pouvoir bénéficier de dons et legs. On raconte que ce statut de fondation d'Utilité Publique fut créé spécialement pour le Culte Antoiniste à la demande des députés Charles Magnette et Eugène Goblet d'Alviella en 1922. Le statut d'ASBL (Association sans but lucratif) date de 1922 également. Une fondation d’utilité publique est reconnue comme telle "lorsqu’elle tend à la réalisation d’une œuvre à caractère philanthropique, philosophique, religieux, scientifique, artistique, pédagogique ou culturel" (texte de la loi modifié le 2 mai 2002).
        Pour qu’un culte puisse obtenir une reconnaissance de l’État belge, il doit répondre à un certain nombre de critères qui sont les suivants :
        * regrouper un grand nombre de fidèles (plusieurs dizaines de milliers) ;
        * être structuré de façon à avoir un organe représentatif pouvant représenter le culte concerné dans ses rapports avec l’autorité civile ;
        * être établi dans le pays depuis une période importante (plusieurs décennies) ;
        * avoir une utilité sociale.
        Le tribunal de Liège donne le 21 novembre 1949 que l'Antoinisme n'est pas un culte mais une oeuvre philanthropique. On peut suivre ici ce que déclare Anne Morelli, historienne  belge, spécialisée dans l'histoire des religions et des minorités, plagiant Régis Debray qui déclarait qu'une langue est un dialecte et le pouvoir : elle se pose la question de savoir si on peut définir la religion comme étant une secte et le pouvoir, et l'hérésie ou la secte comme étant une religion sans le pourvoir.  (Alain Dierkens et Anne Morelli, « Sectes » et « Hérésies », de l’Antiquité à nos jours, Editions de l’Université de Bruxelles, 2002 [http://digistore.bib.ulb.ac.be/2007/i9782800413013_000_o.pdf])


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  •     La foi juive (emouna) doit d’abord et avant tout s’entendre dans le sens de confiance dans la justice et l’amour divin.

        "Le contraire de la négation de Dieu est la foi. Mais de même que nous constatons que la première n’est pas négation de l’existence de Dieu mais rejet de Sa providence, de même la croyance en Dieu n’est pas seulement reconnaissance de Son existence mais confiance en Lui. " (Ephraïm Urbach, Les sages d'Israël, p 37).

        Avoir foi en Dieu, signifie avoir confiance en Sa parole et en particulier en la possibilité de transformer le monde et le rendre meilleur, qu'il s'agisse de la venu du Roi Messie qui restaurera la royauté de David en terre d'Israël pour les juifs les plus religieux, ou simplement d'améliorer la condition des êtres humains quels qu'ils soient. C'est ainsi que de nombreux juifs américains, dont le Rabbin Abraham Joshua Heschel, se sont engagés aux côtés des Noirs américains dans les années 1960 pour qu'ils obtiennent l'égalité des droits civiques. Dans les deux cas, il y a un optimisme fondamentalement juif que le monde tel qu'il est n'est pas tel qu'il devrait être et qu'il faut avoir confiance dans son amélioration. Cette idée se trouve dans toute la Bible, mais également dans la pensée rabbinique jusqu'aux courants modernes, qu'ils soient Haredi ou laïques.

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pens%C3%A9e_juive#La_foi_juive_comme_confiance


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  • SOCIETE  cultes | Découvrez les bahaïstes, les alévis, les antoinistes...

    Elles sont plus d'une centaine, rien qu'à Bruxelles. Portraits de religions très surprenantes !

    Tous croyants, tous différents

    Combien de religions pouvons-nous citer de mémoire ? Les grands classiques : christianisme, islam, judaïsme, bouddhisme, hindouisme. Peut-être aussi vaudou, animisme, shintoïsme ou taoïsme. Et basta. Il y en a pourtant des centaines, selon la manière dont on les classifie. Si vous visitez un jour les archives du Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité de l'ULB, vous serez surpris. "Rien qu'à Bruxelles, on a répertorié environ une centaine de mouvements religeux. Et on sait qu'il y en a plus encore", glisse Anne Morelli, directrice adjointe du Centre.
        Un centaine ? Premier réflexe : n'en percevoir que la facette insolite, voire sectaire. Un Hare Krishna ou un mormon qui arpentent les rues inspirent toujours une légère méfiance. Ou du sarcasme. Mais avant que l'empereur romain Constantin n'établisse la liberté de culte en 313, les chrétiens étaient également considérés comme une secte. Pour Anne Morelli, depuis, rien n'a véritablement changé. C'est toujours le pouvoir politique qui décide de "ce qui est ou n'est pas religieusement correct. Et pas spécialement le nombre d'adeptes ou de lieux de culte. A Bruxelles, il y a plus de maisons du royaume, lieux de culte des témoins de Jéhovah, que de synagogues". Parmi cette myriade de mouvements présents en Belgique, nous en avons sélectionné quatre qui, chacun à leur manière, ont quelque chose à raconter sur la quête de spiritualité propre à l'humanité.
        Les bahaïs, des pacifiques persécutés [...]
        Le candomblé, sans bien ni mal [...]
        Les alévis, des Turcs plutôt singuliers [...]
        Les antoinistes, très belgo-belges
        A liège, Verviers, Spa, La Louvière ou encore Forest, quelques temples aux proportions réduites, surmontés d'un semblant de clocher, se dissimulent au coeur de quartiers populaires. (1) Sur leur porte, la même inscription : "Lecture de l'enseignement du Père le dimanche à 10 h. Le temple est ouvert du matin au soir aux personnes souffrantes". Le Père, c'est Louis Antoine, un mineur reconverti en prophète-guérisseur. Né en 1846 à Mons-lez-Liège, il voit son rêve de devenir médecin brisé par l'obligation d'aller travailler à la mine.
        Catholique fervent, il y fait sa première expérience mystique. Alors qu'il pense à Dieu dans une galerie, un courant d'air éteint sa lampe. Louis Antoine sent qu'un flux lui a traversé le corps. La suite de sa vie prend une tournure exceptionnelle. Lors de son service militaire, il tue par accident un de ses camarades. Le choc est profond et les quelques jours de cachot dont il écope pour avoir mal nettoyé son arme l'incitent à une intense retraite intérieure. Vers 40 ans, une crise existentielle le traverse. La fréquentation des vicaires ne peut la résoudre. La lecture du Livre des esprits d'Allan Kardec, fondateur du spiritisme, le bouleverse. Il crée un cercle spirite, les Vignerons du Seigneur, se mue en médium et exerce comme guérisseur, gratuitement, pour inciter le peuple à le rencontrer. Plutôt bouffeurs de curés, les ouvriers liégeois commencent à accourir chez cet homme aux penchants socialistes. (2)
        Dès 1905, Antoine, qui s'éloigne du spiritisme, théorise sa doctrine. Son charisme grandit. "Il parlait peu mais tout ce qu'il disait se gravait en vous", écrit, dans les années 30, l'écrivain liégeois Robert Vivier. Imposant, cheveux longs et drus, sorte de Karl Marx au visage creux et vêtu d'une lévite noire, Antoine transmet alors ses révélations divines, simples et accessibles, à ses adeptes. Basées sur un dieu qui n'est qu'amour, incapable de faire le mal - "Nous sommes seuls l'auteur de nos souffrances", explique-t-il -, elles prônent la charité, le désintéressement, la tolérance (malgré une légère dent contre les catholiques) et la pratique de la loi morale comme avancée vers Dieu. (3) En 1912, Antoine "se désincarne", selon le jargon du mouvement, et sa femme, dite la Mère, reprend le flambeau.
        A la fin des années 70, l'antoinisme comptait de 5.000 à 20.000 pratiquants en France, en Belgique, mais aussi au Brésil, aux Etats-Unis ou en Martinique. Aujourd'hui, ses desservants bénévoles et leurs habits noirs, autrefois raillés par les catholiques, sont menacés d'extinction. "Les jeunes ne semblent pas prêts à prendre la relève, explique Marie-Thérèse Van Loo, desservante du temple de Jemeppe-sur-Meuse. Chez nous, le dimanche, ils sont une bonne dizaine à venir. Parfois, il y en a plus, jusque trente. Cela doit être la même chose dans les autres temples (une trentaine en Belgique, dont vingt en province de Liège)." Agonisant et désargenté, l'antoinisme demeure un exemple frappant de prophétisme en milieu populaire.
    Quentin Noirfalisse
    Télé Moustique, 12/05/2010, p.32-34

    (1) On regrette que ce soit une photo du temple parisien de la rue Vergniaud qui illustre le mouvement ! Le libellé déclare : "Remplis au début du 20e, les temples antoinistes se vident."
    (2) Peut-on dire que le Père exerçait gratuitement pour inciter le peuple à le rencontrer ? Pourquoi pas. Cependant il n'était pas rare que des guérisseurs spirites exercent leur talent gratuitement. Par contre, qualifier les ouvriers liégeois de "bouffeurs de curés" semblent contredire complètement Alain Lallemand, dans Les sectes en Belgique et au Luxembourg, qui disait que le Père avait choisi le 15 août comme jour de consécration du temple et du culte pour concurrencer le jour de fête mariale à Liège et ainsi concurrencer le catholicisme.
    (3) Le Père dirait que tout à sa raison d'être. Cependant je dois avouer qu'il n'y a jamais aucun propos contre le catholicisme en particulier dans son Enseignement. La seule fois où on lit quelques choses de précis sur les religions c'est dans le COURONNEMENT, p.XXXVI : ''Je le répète, ce n'est que par la forme que les religions diffèrent. Dire qu'on appartient à l'une, c'est démontrer qu'on n'est pas d'accord avec les autres, c'est contrarier leur opinion, c'est renforcer la division et le parti pris qui suscitent la haine et la vengeance, d'où ont résulté des guerres religieuses qui ont fait couler plus de sang que toutes les guerres politiques. C'est la preuve que la foi n'a jamais été comprise" (remarquons que cela a été écrit avant la Deuxième Guerre mondiale et le régime communiste et d'autres dictatures). Ou encore : "Le catholique est notre frère, mais le matérialiste ne l'est pas moins" (Révélation, p.131). Religion majoritaire, c'était donc forcément le premier concurrent du mouvement. Mais peu d'antoinistes avaient une dent contre leur religion d'origine qu'ils pouvaient d'ailleurs continuer de pratiquer.


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