• Les sectes religieuses en Belgique (La Lanterne, 4 mai 1950)(Belgicapress)

    Les sectes religieuses en Belgique

    Le Dorisme

        Après la première guerre mondiale, une secte puissante s'était formée à Roux, dans le pays de Charleroi. Un illuminé nommé Pierre Dor, avait amalgamé des bribes d'antoinisme et des Evangiles, pour en former une doctrine très simple, à la portée des masses de cette terre laborieuse. Pratiquement, le dorisme recommandait le jeune perpétuel et n'autorisait comma boisson, que l'eau. Le père Dor, comme on l'appelait, prétendait éviter à ses adeptes toutes les maladies. Si malgré la stricte observation de ses principes le mal s'abattait sur l'un ou l'autre « frère » ou « sœur », le « père » se muait en thaumaturge. Il pratiquait l'imposition des mains. Après quoi le souffrant se trouvait guéri.
        Le père Dor ne réussissait pas toujours à conserver à la vie celui qui réclamait ses services. Ne nous faut-il pas tous mourir ? Le fait est qu'il mena jusqu'à près de 90 ans une vie d'ascète. Après quoi sa secte disparut avec lui.
        Le père Dor, on l'a compris, ne fut ni un hérétique, ni un sectateur chrétien. Il appartenait à ces illuminés de petite envergure qui comprennent d'autant mieux les petites et grandes misères quotidiennes des populations au milieu desquelles ils vivent.
        Le pays de la houille et du fer. Terre du rude travail a vu s'éclore de nombreuses sectes religieuses et, si on permet un terme profane, para-religieuses. Il faut voir une manifestation d'un esprit d'indépendance que l'on retrouve là où les conditions économiques réunissent de grandes masses dans leur travail. Le phénomène apparaît moins dans les campagnes, où la tâche quotidienne a conservé son caractère individuel.
        D'autres sectes naîtront et disparaîtront encore dans ces creusets où bouillonnent les idées les plus contradictoires, image de l'humanité en perpétuel devenir.

    La Lanterne, 4 mai 1950 (source : Belgicapress)


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  • Les sectes religieuses en Belgique (La Lanterne, 5 mai 1950)(Belgicapress)


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  • Les sectes religieuses en Belgique (La Lanterne, 6 mai 1950)(Belgicapress)


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  • Les sectes religieuses en Belgique (La Lanterne, 9 mai 1950)(Belgicapress)


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  • Les sectes religieuses en Belgique (La Lanterne, 16 mai 1950)(Belgicapress)

    Les sectes religieuses en Belgique

    Les antoinistes

        Le Père Antoine, né à Mons-Crotteux (province de Liège), en 1846, appartenait à une pauvre famille d'ouvriers mineurs.
        Après plusieurs séjours à l'étranger, en Allemagne et en Pologne, il s'installa définitivement à Jemeppe-sur-Meuse où vers l'âge de 60 ans, il commença la prédication d'une nouvelle religion fondée sur le désintéressement et l'amour actif du prochain.
        L'originalité de la religion antoiniste se trouve dans son extrême libéralisme à l'égard des autres croyances. Elle admet en son sein des pratiquants de toutes les religions et des incroyants. Elle n'exige même pas de ses fidèles la soumission à tous les principes de la morale antoiniste. Même à cet égard, elle ne propose aucune règle obligatoire. Les antoinistes professent qu'aucun enseignement moral ne peut se concevoir en dehors de la pratique des vertus dont le fidèle a admis l'excellence.
        Les antoinistes opposent la foi à la croyance, laquelle implique, à leurs yeux, un élément de doute. La foi antoiniste repose sur une certitude indépendante de l'intelligence, celle-ci ne nous ménageant aucun accès dans le domaine des vérités morales. Dieu n'est pas un Etre supérieur isolé dans l'univers. Il n'est en somme, pas autre chose, que l'Amour que nous témoignons à notre prochain. La réalisation la plus parfaite de la foi antoiniste se trouve dans l'amour que nous avons pour nos ennemis.
        Le Père Antoine était un « guérisseur » ; ses disciples croient à la valeur curative de la foi ; les maladies du corps n'étant qu'une conséquence de l'imperfection de l'âme.
        Le cérémonial du culte antoiniste est extrêmement simple. Il consiste dans la lecture de l'enseignement du Père et le recueillement. La seule figure représentative du culte est l'Arbre de la Science de la Vue du Mal.
        La religion antoiniste, dont le centre est situé à Jemeppe-sur-Meuse, dans l'ancienne demeure de son fondateur, compte des nombreux adeptes en Belgique. Ceux-ci se réunissent dans une trentaine de temples, dont la plupart se trouvent en Wallonie.

     La Lanterne, 16 mai 1950 (source : Belgicapress)


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  • Les sectes religieuses en Belgique : Les « anticondordataires » de Hal (La Lanterne, 17 mai 1950)(Belgicapress)


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  • Les sectes religieuses en Belgique (La Lanterne, 20 mai 1950)(Belgicapress)


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  • Jules Noirfalise - Antoine le Guérisseur et les Cléricaux (Journal de Charleroi, 5 juillet 1912)(Belgicapress)L'Actualité

    Antoine le Guérisseur
                         et les Cléricaux

        Antoine le Guérisseur est mort. Ce fut un étrange thaumaturge, et certes on peut philosophiquement sourire de la simplicité de ses procédés et de la naïve confiance que ses adeptes avaient placée en lui.
        Comme tous les fondateurs de religion, il avait l'esprit mystique, brumeux, solennel et utopique.
        Il exprimait des aphorismes le plus souvent nuageux. Aux questions philosophiques les plus élémentaires, il répondait par des actes de foi et d'amour qui n'expliquaient rien du tout.
        Que les libres penseurs aient souvent souri au spectacle de la religion d'Antoine, s'implantant chez des amis simples, cela se comprend.
        Mais que les cléricaux, dont la religion est pétrie de dogmes absurdes, de croyances étranges et de fétichisme souvent commercial, se moquent du pauvre Antoine, voilà qui est inadmissible.
        Or, nous lisons dans la « Gazette de Liége » du 27 juin :
        « Antoine le Guérisseur est-il mort ?
        « Nullement ! Il s'est désincarné » ! Telle est l'heureuse et délicate expression mortuaire que son cénacle de lévites a récemment découverte pour annoncer au monde le trépas du « Père ».
        « N'est-ce pas l'expression qui convenait à cet étrange personnage, dont toute la vie fut une « désincarnation » ?
        « Il inclina au spiritisme qui est une abstraction de la chair. Au régime d'alimentation carnée il substitua l'usage des légumineux et farineux : le régime végétarien. Et par là peut-être se préparait-il, vivant, à la « désincarnation » suprême. Il était végétarien total, dit sa nécrologie. L'excès nuit en tout.
        « Il y avait longtemps, d'ailleurs, nous semble-t-il, que l'esprit du Père Antoine, perdu dans des spéculations mystiques et théogéniques, extra-terrestres, se refusait à reprendre contact avec le corps. Depuis plusieurs années déjà, il s'était désincarné.
        « Il suffirait, pour s'en convaincre, de tenter la lecture de quelques chapitres de la doctrine antoiniste. Elle est tellement diffuse et incompréhensible ! »
        La « Gazette de Liége » a-t-elle bien réfléchi à ce qu'elle imprimait là ? Comment ose-t-elle parler de « spéculations mystiques et théogéniques extra-terrestres » !
        Les catholiques ont-ils cessé de croire au Christ et à sa résurrection, de considérer l'Apocalypse et les Evangiles comme livres sacrés ? Or, ces documents plus ou moins authentiques du Nouveau Testament ont-ils cessé d'être « diffus et incompréhensible ?... »
        Il nous semble cependant que voilà près de deux mille ans que philosophes, théologiens et pères de l'Eglise discutent leur texte et ne parviennent pas à s'entendre sur leur sens précis...
        Les cléricaux se moquent d'Antoine ? Mais qu'ils se regardent donc eux-mêmes, qu'ils songent à leurs dogmes, aux récits nuageux des évangélistes, aux prétendus miracles des thaumaturges catholiques, aux cultes ridicules et enfantins que l'Eglise encourage et qui transforment la simplice religion de Jésus en un fétichisme comparable en stupidité aux superstitions les plus naïves des peuplades congolaises.
        Pour nous, libres-penseurs, il y a dans le fait de la propagation étonnante de l'Antoinisme une leçon éloquente. C'est la facilité avec laquelle, même au vingtième siècle, peut s'implanter un culte mystique.
        Que de gens sincères affirmeront, dès aujourd'hui, de bonne foi, qu'Antoine faisait des miracles. Et pour peu que sa doctrine se propage encore parmi les gens simples qui sont, hélas majorité, dans quelques années, rien ne s'opposera à ce que la légende populaire en fasse un Dieu à l'égal de Jésus.
        Celui-ci n'apparaît-il pas, lui aussi, dans la brume des légendes de son temps, comme un pauvre homme d'humble naissance qui exerça un certain ascendant sur les pauvres gens de son entourage ?
        L'Antoinisme est, pour nous, la preuve de la fragilité du témoignage humain en matière religieuse. Ceux qui croient aux miracles du guérisseur de Jemeppe ne sont ni plus ni moins sots que ceux qui adorent un Christi dont l'existence est discutable et dont aucun historien contemporain n'a parlé. Les cléricaux se moquent d'Antoine désincarné. Mais ils acceptent comme article de foi la fable ou plutôt le symbole de la résurrection de Jésus trois jours après sa mort.
        Mais, diront-ils, des témoins ont raconté dans les Evangiles qu'ils avaient revu Jésus vivant après son supplice.
        Qui sait si, dans quelques semaines, un brave Antoiniste, illuminé et mystique, ne viendra pas raconter sincèrement qu'il a rencontré le « Père » sur la route de Jemeppe et que, comme l'apôtre Pierre du beau roman de Sienkiewicz, il lui a crié : « Quo Vadis Domine ? »
                                                                         JULES NOIRFALISE.

    Journal de Charleroi, 5 juillet 1912 (source : Belgicapress)

        Jules Noirfalise était avocat, journaliste et conseiller communal (échevin) libéral (modéré). Également franc-maçon, il prend ici naturellement la défense du culte antoiniste face au catholicisme.


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  • Raoul Stephan - Une erreur, les Antoinistes (Viens et Vois, Église Évang. de Pentecôte, sept. 1952, n°181)

    "UNE ERREUR"

    LES ANTOINISTES

        Né en Belgique, à Mons-Crotteux (Liège) le 7 juin 1846, cadet d'une famille de onze enfants, Antoine est ouvrier mineur dès l'âge de douze ans. A quatorze ans déjà il avait une vive piété, aimant se retirer à l'écart pour prier, mais avec les années il ressentait le besoin d'une doctrine que le satisfit. Il part pour l'Allemagne, puis pour la Russie où il travaille comme ouvrier métallurgiste. Marié, il trouve le moyen, malgré une maladie d'estomac, d'économiser assez d'argent pour cesser de travailler. C'est alors que se produisit en lui ce choc spirituel qui lui imposa une consécration totale. Pierre Geyraud prétend que ce fut la lecture d'un livre d'Allan Kardec, Le Livre des Esprits, qui l'illumina, et qu'en faisant tourner sa table il apprit que les maux physiques n'existaient pas. Toujours est-il qu'il se sent envahi de fluides guérisseurs, ses maux d'estomac disparaissent, et il ne songe plus dès lors qu'à guérir ses semblables de leurs maux, tant moraux que physiques. Son pouvoir se développe, sa renommée s'étend, il fait des disciples et, de 1906 à 1909, il livre à quelques adeptes qui sténographient ses paroles les révélations qu'il déclare avoir reçues. Le 15 août 1910, le premier temple antoiniste est consacré à Jemappes-sur-Meuse (Liège). Il meurt le 25 juin 1912 en demandant à sa femme de continuer son œuvre. Celle-ci, qui lui a survécu jusqu'au 3 novembre 1940, a été en quelque sorte l'organisatrice de l'église antoiniste.
        A l'heure actuelle il y a 50 temples consacrés, 29 en Belgique, 20 en France, 1 à Monaco, mais il faut compter en outre environ 130 salles de lecture, qui sont des embryons de temples futurs, dans les mêmes pays, mais aussi en Hollande, en Luxembourg, en Afrique du Nord, aux Etats-Unis, au Brésil. A Paris il y a un temple, semblable à une église de village, 34, rue Vergniaud (13e) et un autre, 49, rue du Pré St-Gervais (19e). C'est ce dernier temple qui est le centre spirituel de l'antoinisme. En France il y a des groupes antoinistes à Aix-les-Bains, à Tours, à Evreux, à Rouen, à Reims, à Lille, à Nantes, à Lyon-Villeurbanne, à Orange à Nice, etc... Il est difficile de chiffrer le nombre des antoinistes à travers la terre. Le frère directeur évalue à 150 mille le nombre des nationaux, mais à plusieurs millions celui des sympathisants.
        Il y a un culte tous les jours, sauf le samedi, à 10 h. et à 19 heures. Ce culte s'appelle l'opération. Le Père Antoine considéré par ses fidèles comme une incarnation de Dieu sur la terre opère sur tous ceux qui l'implorent avec foi.
        L'enseignement du Père Antoine est celui d'un homme simple et bien propre pour plaire à des simples. Une inscription du mur précise : « C'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par la foi ». Mais on est un peu surpris qu'il soit si peu question de Jésus-Christ dans toutes ces « révélations » recueillies par les sténographes, et je suis vivement choqué lorsqu'on me parle sans cesse du Père, qu'on prie le Père, qu'on invoque le Père, qu'on encense le Père, alors que ce Père n'est pas Celui qu'invoquait Jésus-Christ, mais le vieillard qu'une photographie nous présente sur un autel avec sa longue chevelure blanche, sa barbe et sa moustache blanches qui paraissent les unes et les autres postiches. A sa gauche le portrait en pied de la Mère, une petite vieille fûtée, et à sa droite un tableau symbolique représentant « l'arbre de la science du bien et du mal ». Toute cette imagerie me choque.
        Comme Mrs Baker Eddy, Antoine pensait que le mal n'existait pas. C'est nous qui l'imaginons. La souffrance a pour but l'avancement spirituel des êtres. Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi. « C'est de la foi que naît l'amour, l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même », car Dieu est amour. Aimer Dieu et lui obéir en toute humilité, avec un parfait désintéressement, en s'efforçant de faire le bien nous vaudra de grandir dans la voie spirituelle, de capter les fluides d'en haut pour notre bien et pour celui de nos semblables. Le Père Antoine semble avoir été affecté par la division des chrétiens et le remède qu'il a cru pouvoir apporter est celui d'une religion sans dogme, d'une sorte de moralisme mystique.
        J'ai assisté au culte du Pré-St-Gervais le jour de la fête du Père Antoine, c'est-à-dire le jour anniversaire de celui où « il s'est désincarné » (25 juin). Une foule endimanchée à rempli le temple canalisée par des frères et des sœurs en uniforme noir : beaucoup de personnes sont restées debout. Cette foule a attendu dans le plus grand silence. Le frère directeur est monté en chaire pour y prier silencieusement et toute l'assistance s'est levée. Au pied de la chaire un autre frère a lu « les dix principes », puis un autre a lu les dernières paroles du Père Antoine. Après quoi il a déclaré : Le Père vous remercie. Le temple a été ensuite entièrement évacué ; quelques moments après il s'est rempli pour une « opération » qui s'est déroulée à peu près de la même façon. On est frappé par le recueillement de la foule qui s'efforce de comprendre des principes comme celui-ci, qui est le premier : « Si vous m'aimez vous ne l'enseignerez à personne, puisque vous savez que je ne réside qu'au sein de l'homme. Vous ne pouvez témoigner qu'il existe une suprême bonté, alors que du prochain vous m'isolez ». Ces paroles sont prêtées à Dieu. Mais que devient alors : « Allez et évangélisez les nations » ?

                                                         Raoul STEPHAN

        (Extrait du « Christianisme » au XX siècle).

    Issu de Viens et Vois, Église Évangélique de Pentecôte, sept. 1952, n°181
    (ruedusentier.free.fr)


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  • Christ Community Church (les zionites)
    Christ Community Church - Leaves of Healing, John Alexander, First Apostle, 1904

        La Christ Community Church (littéralement l'« Église communautaire du Christ »), anciennement appelée la Christian Catholic Church (« Église catholique chrétienne ») et la Christian Catholic Apostolic Church (« Église apostolique catholique chrétienne ») est un regroupement d'églises chrétiennes évangéliques de courant pentecôtiste fondée à Zion aux États-Unis en 1896 par John Alexander Dowie. Les membres de l'Église sont parfois appelés zionites.

    Histoire
        La Christ Community Church a été fondée en 1896 à Zion en Illinois par John Alexander Dowie. La ville de Zion avait également été fondée par John Alexander Dowie en tant que communauté religieuse basée sur les principes du Royaume de Dieu. Au fil des années, il y a eu plusieurs changements au sein de l'Église. John Alexander Dowie était un guérisseur populaire et créa l'Église ainsi que la communauté de Zion avec des idéaux utopiques. Sous Wilbur Glenn Voliva (en), le successeur de Bowie, l'Église fut connue pour son adhérence à la cosmologie de la Terre plate. La succession de pasteurs après Voliva ont rapproché l'Église du courant dominant de la doctrine protestante. Au début du XXe siècle, l'Église catholique chrétienne était répandue au travers du monde. Sa revue, The Leaves of Healing, était distribuée aux États-Unis, en Australie, en Europe et en Afrique australe.

    Christ Community Church (les zionites)
    Christ Community Church - The evangelist John Alexander Dowie preaching
    (from L'Illustrazione Italiana, Nov.8, 1903)

        À son apogée, le mouvement avait quelque 20 000 adhérents. En 2008, elle avait environ 2 000 membres aux États-Unis et au Canada. L'Église effectue des travaux missionnaires au Japon, aux Philippines, en Guyane, en Palestine, en Indonésie et à la Nation navajo. Les Églises zionistes d'Afrique australe tracent leur héritage spirituel à l'Église catholique chrétienne de Dowie. À cause de l'emphase mise sur la guérison par la foi et le restaurationnisme, l'Église est considérée un précurseur du pentecôtisme. De plus, le travail missionnaire continue parmi les zionistes africains sous la bannière des Zion Evangelical Ministries of Africa (« Ministères évangéliques de Sion en Afrique ») qui a pour but de convertir les zionistes africains du syncrétisme à la théologie chrétienne dominante.

    source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Christ_Community_Church
    site officiel : https://www.ccczion.org/
    autre site : https://sites.google.com/site/leavesofhealing/home

        Jean Finot en parle dans son livre sur les Saint, initiés et possédés modernes.

    Christ Community Church (les zionites)
    Christ Community Church - 2500 Dowie Memorial Drive, Zion, IL. 60099 (GoogleMaps)

         En 1899, l'ecclésiastique américain d'origine écossaise John Alexandre Dowie (en) proclama être le précurseur de la seconde venue de Jésus. Mirza Ghulam Ahmad échangea alors une série des lettres avec lui entre 1903 et 1907. Mirza Ghulam Ahmad le défia dans un duel de prière, que Dowie refusa.
        Alors Mirza Ghulam Ahmad prophétisa que celui qui sera le faux prophète mourra en premier, et cela alors même qu'il était plus âgé (de 12 ans) que Dowie. L'ecclésiastique décéda avant lui, en mars 1907. Cela créa une agitation dans les médias internationaux, et surtout dans les médias américains. Mirza Ghulam Ahmad meurt le 26 mai 1908. 

    Ahmad Dowie Duel (The Inter Ocean, June 28th, 1903)(www.newspapers.com)

    The Inter Ocean, June 28th, 1903 (www.newspapers.com)

        Le mouvement Ahmadisme prospéra également. On peut citer parmi les convertis notables à ce courant le grand jazzman Yusef Lateef.


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  • Victor Serge - Charlatans et croyants (l'anarchie, 26 janvier 1911)

    Charlatans et Croyants

        On traque les « avorteurs ». On poursuit les néo-malthusiens. On traque les anarchistes. Cela veut dire :
        – Délivrez une femme d'un enfant qui la fera souffrir et ne connaîtra lui-même que souffrances ; supprimez cet être, alors qu'il n'a encore ni sensibilité, ni conscience, alors qu'il n'est encore qu'un amas de chair vive. Si vous faites cela, vous serez, au nom de la Morale, honni et vilipendé ; au nom de la Loi, emprisonné.
        – Enseignez aux hommes à goûter le plaisir d'amour sans risque de produire des avortons ou des malheureux : vous serez injurié de par la Morale, condamné de par la Loi...
        – Apportez un peu plus de lumière dans les ténèbres où errent les gueux et les princes ; montrez à ceux que vous rencontrez sur votre route que l'on peut penser et vivre autrement que selon les crédos et les rites des foules : vous serez le hors-la-loi, l'immoral, le malfaiteur à chasser, à bannir – à tuer...
        Mais soyez le vendeur de drogues funambulesques, le prophète annonciateur de temps merveilleux, le charlatan colporteur d'illusions-mensonges, l'illuminé apôtre d'obscurantisme – et vous serez le bienvenu. Parmi l'innombrable cohue des pauvres gens falots, bien pensants, bien agissants, citoyens honnêtes et laborieux, ceux-là seulement sont reçus à bras ouverts. On n'a pas cessé d'attendre le Messie ; et quoiqu'il en soit venu par centaines de vrais et de faux, quoiqu'ils aient tous été aussi décevants, les foules de ce XXe siècle de silence attendent encore le Messie.
        Les plèbes n'ont point changé. Telles qu'elles étaient aux temps où les images saintes rutilaient à la lueur des bûchers inquisitoriaux, telles elles sont restées à ce jour.
        C'est à peine si le langage des prêtres s'est modifié. Ils ne parlaient autrefois que de paradis ; il en est aujourd'hui qui parlent de cité future... Et comme jadis, l'on croit au miracle, on espère la venue du Sauveur, on adore le charlatan qui répète : « Il viendra » et l'imposteur qui surgit après lui, assez convaincu de la sottise générale pour oser dire : « Je suis l'Attendu »...

    *
    *    *

        Je n'exagère pas.
        Il se passe, à peu de distance de nous, un phénomène bien décevant pour les naïfs habitués à parler des « masses éclairées » parmi lesquelles la « Libre pensée » fait des progrès considérables...
        Et si nous n'étions depuis longtemps fixés sur la valeur psychologique du peuple paysan et ouvrier, ce fait nous suggérerait quelques réflexions pessimistes...
        Ah, venez me dire que presque tout le monde sait lire dans nos pays occidentaux, naïfs qui parlez de Progrès par-ci, de Progrès par-là ! Vous nous la baillez belle avec votre instruction – obligatoire ! – fût-elle laïque... Vous nous la baillez belle, rêveurs et farceurs qui allez contant que ces foules imbéciles bâtiront la Cité idéale, rationnelle, harmonique !
        Voyez.
        A quelques kilomètres de la frontière française, dans un pays qui ne diffère de la France que par son nom, en Wallonie belge, un charlatan est venu répéter les vieilles rengaines d'un mysticisme grossier et refaire devant les badauds éblouis les vieux tours des sorciers et des prestidigitateurs.
        Il disait, très sérieusement, ses abracadabrantes sornettes. Il faisait, sans rire, des gestes fort ridicules. Il se faisait payer – et bien. Ce toupet devait réussir. Des gens se trouvèrent pour le croire, croire en lui. De jour en jour ils furent plus nombreux. L'homme se mit à faire des miracles. Il guérit des malades, mit en fuite les esprits ; à l'heure présente ses adorateurs sont, dans le nord de la France et le midi de la Belgique, 160 000. Il a des églises, où l'on vient l'adorer ; sa religion porte son nom.
        Antoine-le-guérisseur opère dans le pays de Liège. Son temple se trouve à Jemeppe-sur-Meuse. Les quatre premiers jours de la semaine, il reçoit les pèlerins et effectue des miracles... Récemment une pétition portant 160 000 signatures a été adressée par ses fidèles au gouvernement belge, afin d'obtenir que le culte antoiniste soit officiellement reconnu. Il n'y a pas de raison pour qu'elle soit rejetée. Ce farceur n'est pas dangereux à l'Etat, ni à la Société. Au contraire ; la Foi quelle qu'elle soit est le plus ferme appui de toute Autorité. Antoine-le-guérisseur, comme tous les charlatans, comme les prêtres, comme tous ceux qui entretiennent la religiosité ancestrale des hommes, est utile à la société puisqu'il lui faut des membres timides, peureux, ignorants – croyants.
        Depuis 8 ans qu'Antoine-le-guérisseur propage sa « doctrine », on s'est bien gardé de l'ennuyer. Je n'oserais même pas affirmer qu'il ne fut point encouragé en haut lieu. En revanche on a interdit en Belgique le transport par la poste des écrits néo-malthusiens ; et le chiffre des anarchistes expulsés du royaume comme individus dangereux est plus gros qu'on ne le suppose. Puisque les penseurs libres sont malfaisants en notre joli monde, on conçoit que logiquement Antoine-le-guérisseur y soit considéré comme le plus utile des citoyens.

    *
    *    *

        Je n'ai pas à parler de la nouvelle religion. Elle n'a rien de particulièrement intéressant. Elle prononce les mots que prononcèrent de tout temps les religieux de toute catégorie. Amour, désintéressement, divinité, foi absolue, miracle – vieux mots que l'on retrouve éternellement dans le vocabulaire des servants de Dieu. Au fond, les religions sont désespérément monotones. Fondées uniformément sur les mêmes causes psychologiques, elles se traduisent invariablement par les mêmes formules.
        L'Antoinisme ne peut nous intéresser qu'en tant que manifestation caractéristique de la psychologie des foules modernes. Celles-ci sont religieuses d'esprit, plus que jamais, se leurrant toujours de chimères différemment nommées, prêtes – l'exemple du guérisseur le prouve – à se jeter aux pieds des charlatans et des bonimenteurs.
        Sur quoi se fondent les religions ? Sur la peur, la peur de l'inconnu. Sur l'amour du mystère qui se mêle généralement à l'ignorance ; sur l'ignorance qui fait entrevoir partout des mystères bientôt remplacés par des divinités ; sur l'amour du merveilleux, qui est chez tous les enfants et les faibles ; sur l'esprit d'imitation qui crée les troupeaux. Les foules du XXe siècle sont de même que jadis, lâches, ignorantes, faibles, enfantines. Donc enclines à croire : religieuses.
        Pour être entendu d'elles, il sied de leur parler en termes qu'elles peuvent comprendre. Notre langage leur est étranger. Que venons-nous leur demander de se libérer, à ces esclaves béats ! Que venons-nous parler de beauté et de liberté à ceux qui ne surent vivre jamais qu'en laideur d'esclavage ! – Mais Antoine-le-guérisseur possède le parler aimé des foules auxquelles il faut des bergers faiseurs de miracles.

    *
    *    *

        Si donc tu veux que l'on te suive et t'adule, et te flatte, sers à la plèbe sa pâture ! Sois le sorcier initiateur de culte, le prédicateur de cataclysmes, fais des miracles, désigne les réformes panacées ou promets la mirifique révolution ! Tu seras entendu.
        Mais si tu veux être, non pas un chef, non pas un meneur, mais simplement un Homme ; s'il te paraît que commander est insane autant que se ployer devant un maître ; si ton orgueil est d'être une individualité, ne demande pas à la foule de t'entendre, et n'espère rien d'elle. Compte sur toi, Homme libre, et peut-être sur tes pareils. La foule adore le Guérisseur !

                                                                               LE RÉTIF

    l'anarchie. N° 303, Jeudi 26 janvier 1911.

    Victor Serge - Charlatans et Croyants (l'anarchie, 26 janvier 1911)

     

    Repris dans Le Rétif, Articles parus dans "l'anarchie" 1909-1912, Éditions Librairie Monnier, Paris, 1989 (Source : archive.org)

     

     

    Nota bene : Tout anarchiste est forcément contre n’importe quelle forme de religion. Il est dommage que l’auteur (Victor Kibaltchitch, dit Le Rétif, alias Victor Serge) ait pris ici comme exemple celui d’Antoine-le-Guérisseur, car sa conclusion invitant à liberer l’Homme s’applique complètement au but de l’Antoinisme. Autres erreurs, « Il se faisait payer – et bien » et la phrase très généraliste « Antoine-le-guérisseur, comme tous les charlatans, comme les prêtres, comme tous ceux qui entretiennent la religiosité ancestrale des hommes, est utile à la société puisqu'il lui faut des membres timides, peureux, ignorants – croyants. » Le reste est affaire d’appréciation et de point de vue.


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  • Abbé Julio (guérisseur) - livre (missionnotredamedeliesse.over-blog.com)

        L'Abbé Houssay, à l'état-civil Julien-Ernest Houssay (3 mars 1844, Cossé-le-Vivien - 27 septembre 1912, Genève), plus connu sous son pseudonyme d'abbé Julio, est un religieux français qui, après avoir été ordonné prêtre par l'Église catholique romaine en 1867 et avoir rempli plusieurs ministères dans cette Église, s'en est séparé pour rejoindre une Église néo-gallicane, séparée de Rome.
        Il s'est fait connaître avec ses activités de guérisseur et de magnétiseur, en utilisant des formules de prières mêlant authentiques prières chrétiennes, formules gnostiques, théosophiques et spirites. Il a aussi recours aux pentacles : un pentacle est un sceau magique ou talismanique représentant des figures géométriques, avec des caractères en hébreu, des formules latines, qui est supposé symboliser ou maîtriser des puissances religieuses ou sacrées ou secrètes.

    source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Houssay

    Abbé Julio (guérisseur) - cachet (missionnotredamedeliesse.over-blog.com)

    source : missionnotredamedeliesse.over-blog.com


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  • Le zouave Jacob (Le Monde illustré, 31 août 1867)


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  • Le Zouave Jacob en Police Correctionnelle (Le Monde illustré, 2 janvier 1909)


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  • Le départ du train de malades pour Lourdes (Le Grand hebdomadaire illustré, 31 août 1924)


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  • Monde Gitan Association Notre Dame des gitans 1974 (N31)

    Si j'ai bonne mémoire...
                              par l'abbée BARTHELEMY

        Je ne sais à quel point l'affrontement avec le Pentecôtisme aura infléchi notre action apostolique. Cela apparaît évident en ce qui concerne les pèlerinages gitans. Les Tsiganes catholiques ont voulu s'affirmer par des regroupements nombreux et priants. Cependant, le premier pèlerinage que j'ai été amené à instituer, le plus ancien d'ailleurs en dehors des Saintes-Maries de la Mer, n'était la réplique à aucune convention évangélique. Il date de vingt ans.
        L'année précédente, j'avais rencontré des Rom vaguement teintés d’Antoinisme. La secte du « Père Antoine » était, à l'époque, assez active en Belgique et dans le Nord de la France. J'avais assisté à une mémorable beuverie suivie de querelles sonores honorant la « désincarnation du Père. » Antoine, le fondateur de cette curieuse religion, avait mélangé quelques éléments bibliques, de l'hindouisme et du spiritisme d’Allan Kardec, puis il s'était « désincarné » un 24 juin, date devenue traditionnelle pour la fête antoiniste. Il me sembla que, pour détruire, il fallait remplacer. La sombre et inquiétante figure du « Père Antoine » s'imposait dans les roulottes. La douce image de Notre-Dame en viendrait à bout.
        Je lançai des invitations pour le pèlerinage de Benoîte-Vaux. Une seule famille répondit à l'appel. J'eus bien du mal à y rallier une seconde qui nomadisait dans les environs. Par contre, mes petits tracts bleus avaient attiré... les reporters de Paris-Match ! Eh bien, ce fut loin d'être un échec. Il suffirait comme preuve de constater que ce pèlerinage meusien n'a cessé de se développer et que les Manouches de Lorraine y tiennent ferme. Et puis, l'idée était lancée.

    Monde Gitan, Association Notre Dame des gitans, 3e trimestre 1974 (N31), p.13

    Monde Gitan Association Notre Dame des gitans 1974 (N31)


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  • Tzigane antoiniste

    Tzigane antoiniste (Vie et Lumière, n°108, 1985)

        Le témoignage du parcours spirituel d'un prédicateur évangéliste tzigane, Vincent Baumgarten, dans Vie et Lumière, n°108 (3e trimestre 1985, p.8) :
    " Notre famille fut entrainée chez les Antoinistes qu'elle fréquenta pendant 18 ans. Ma mère était cartomancienne et mon père était guérisseur, spécialisé dans la guérison du bétail, les côtes serrées et dans l'arrêt du sang. J'appris à prier le père Antoine à voix basse. "


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  •     Jusqu'à maintenant les temples antoinistes belges vendus sont ceux de grandes ville éloignées de la "maison-mère", Jemeppe : Tournai (sert de hangar), Schoten (transformé en maison), Bruxelles Forest (Temple Of Tolerance, galerie d'art) et Schaerbeek (transformé en maison), La Louvière (transformé en mosquée). Tout dernièrement, celui d'Evelette, perdu dans la campagne namuroise, a également été vendu et transformé en maison particulière.
        Cela n'est pas sans faire penser à d'autres temples protestants et israélites qui ont également du fermés, vendus et transformés.
        La plupart des temples antoinistes ont jusqu'à maintenant conservés leur architecture. C'est également le cas pour les temples protestants. Certaines synagogues de campagne en Alsace n'ont pas eu le même privilège et certaines sont devenues bien tristes. Seules les fenêtres en ogive indiquent encore leur ancienne fonction. Quelques exemples de mes pérégrinations.

    Synagogues de la campagne alsacienneSynagogues de la campagne alsacienne

    Foussemagne (1864) - rue d'Alsace, 90150 Foussemagne (le seul village en France où il y a une synagogue et pas d'église (un autre exemple se trouve en Suisse à Endingen). Sert d'entrepôt. En 2007, un projet pour l'ouverture d'un musée sur l'histoire des juifs de Foussemagne et dans le Territoire de Belfort est lancé, une souscription est ouverte pour les frais de rénovation)

    Synagogues de la campagne alsacienneSynagogues de la campagne alsacienne


    Duppigheim (1877) - rue des Prés, 67120 Duppigheim (sur l'emplacement d'une ancienne de 1780, cédée à la commune par le consistoire après la disparition de la communauté, sert de hangar pour les pompiers)

    Synagogues de la campagne alsacienne

    Scherwiller (1863) - 6, rue du Giessen, 67750 Scherwiller (à côté de celle de 1760 agrandie en 1790 qui servit de Maison de rabbin, sert de lieu d'asile pour les prisonniers polonais, l'intérieur est saccagé, vendu en 1963 à la commune qui la transforme en hangar pour les pompiers)

    Synagogues de la campagne alsacienneSynagogues de la campagne alsacienne

    Muttersholtz (1838) - 4, rue des Tilleuls, 67600 Muttersholtz (désaffectation en 1954, sert de salle des sports et salle des fêtes, depuis 2008 on parle d'une rénovation)

    Synagogues de la campagne alsacienne
    Ribeauvillé (1835) - 17, rue de la Synagogue, 68150 Ribeauvillé (sur l'emplacement d'une plus ancienne, vendu fin des années 1950, transformé en 1958 en cinéma, rénovation du cinéma en 1996)


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  •     Dès 1911, Louis Piérard, indique que le peuple liégois créa un groupe d'« adventistes du septième jour », qui rendit célèbre Antoine le guérisseur, le brave thaumaturge de Jemeppe-sur-Meuse.
       L'Abbé R.-G. VAN DEN HOUT disait dans la Revue Catholique du 23 juillet 1926 que "C'est évidemment dans les pays protestants où l'idée chrétienne est en pleine décomposition, que le théosophisme fleurit. Le libre examen, l'absence de toute autorité qui définit, décide et condamne, devaient, de toute nécessité, conduire le protestantisme à toutes les déformations et même à toutes les aberrations."
        Dans un article d'André Arnyvelde du 6 novembre 1922 dans le Petit Parisien, l'auteur utilise le vocabulaire protestant pour critiquer l'antoinisme : "La Belgique, patrie terrestre de l'ouvrier mineur Antoine, miraculeux guérisseur, d'abord, puis évangéliste, puis dieu, ou quasi, la Belgique compte seize églises siennes." ; "lecture hebdomadaire publique de l'Evangile du Père" ; "salle de lecture évangélique"...
        On sait par le C.Ch. Chéry o.p. (L'Offensive des sectes, 1954, p.262-63) qu'à Vimoutiers, "les Antoinistes qui existaient avant l'arrivée des Pentecôtistes se sont ralliés à ces derniers".
        Dans La Croix du 7 mai 1930, Jean Revel écrit également "Par la voie du protestantisme, nous sommes amenés au satanisme. Et c'est ce qu'on nous appelle... le nouveau spiritualisme ?"
        "Au cours de l'« Erreur spirite », M. Guénon parle maintes fois du protestantisme. Un chapitre spécial du « Théosophisme » nous l'avait montré très peu sympathique à l'esprit protestant, symbole de toutes les dégénérescences occidentales. Dans l'« Erreur spirite », M. Guénon maintient sa thèse : l'esprit protestant se montre apparenté au spiritisme." nous dit, dans une recension du livre de Guenon, Paul Arbousse-Bastide dans Foi et vie du 2er février 1924.
        "Les Mystères de l'inconnu, L'invocation des esprits" (Collectif, 1989 aux éditions Time Life, p.23) déclare qu'"en un sens, le spiritisme prolongeait la réforme."

        Par contre, dans De Tijd du 6 juillet 1923, on lisait : "Bien sûr, pour le catholicisme, le danger ne vient pas du protestantisme, mais du matérialisme ou de la superstition."


        Pour l'Église catholique, cela ne fait donc, pour beaucoup de critiques de l'Antoinisme, aucun doute que la Réforme protestante n'a été en sorte qu'un terreau pour la secte belge. On a en effet pu remarquer que les protestants n'étaient souvent pas éloignés des antoinistes, autant dans la pensée que dans les lieux occupés par les temples : Seraing, Herstal, Verviers, Spa, La LouvièreSprimont et même dans la grande ville de Liège, où les temples des deux obédiences sont souvent proches l'un de l'autre.
        L'architecture intérieure comme extérieure des temples protestants se rapproche de celle des temples antoinistes. Louis Antoine, petit, a peut-être eu l'occasion de rentrer dans le temple protestant de Flémalle, c'est pourquoi on peut penser que les citations de la Bible sur le mur du fond des temples protestants ont pu l'inspirer pour faire écrire son Auréole de la Conscience sur le mur du fond du Temple de Jemeppe, et que l'on retrouve maintenant dans tous les temples antoinistes sans exception. Peut-être le contact avec ses patrons et collègues d'obédience protestante lui donnèrent l'occasion de constater à quel point la lecture de la Bible pouvait apporter un contact autre avec Dieu que par l'intermédiaire d'un prêtre.
        Sur ce site, dans chaque page d'un temple antoiniste, on retrouva un petit historique de la présence protestante dans les environs géographiques.


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  • Au sujet d'Antoine et d'autres guérisseurs (Le Fraterniste, 22 août 1912)MISE AU POINT

     Un peu de bonne foi et
                     à défaut un peu de logique

     AU SUJET D'ANTOINE
                 ET AUTRES GUERISSEURS.

          Rabelais avait découvert que, dans le cœur de chaque homme (et de chaque femme ?) sommeille un animal dont le nom rime avec bouchon – et je ne crois pas qu'il eût si tort que cela...
        Mais, hélas ! la jalousie, souvent sans raison, y somnole fréquemment, voisinant avec la méchanceté, voire même la cruauté...
        Et cela tient, tant à notre avidité de jouissance, de bien-être matériel, qu'à la vie toute fiévreuse et toute factice que nous menons, sans exclure la mauvaise éducation que nous donnons à nos enfants. Notamment, au sujet de la cruauté, nous les laissons torturer les animaux (ce qui est une lâcheté) et – devenus grands – ils s'exerceront sur leurs semblables – les autres êtres de la création ne leur suffisant plus,  – or, ceci les mène, parfois, au sadisme...
        Ces réflexions me sont suggérées par le cas récent de deux « Antoinistes » (?) qui ont laissé mourir leur enfant, faute de soins.
        Je ne connaissais nullement Antoine, et je n'ai jamais eu, ni de près, ni de loin, aucun rapport avec lui, je suis donc à mon aise pour en parler.
        Mais j'ai des yeux, qui ont lu ; des oreilles, qui ont entendu ; et je sais qu'Antoine (peu m'importe à l'aide de quels moyens) a obtenu des milliers et des milliers de cures, même dans des cas désespérés...
        Or Charcot, le grand Charcot lui-même ! ne l'a-t-il pas dit : la foi guérit...
        Et parce que deux êtres – (sont-ce des fous, des malades, des criminels ?) – se recommandant de l'« Antoinisme » ont laissé mourir un enfant, faute de soins, voilà la presse qui clame contre les guérisseurs !...
        Remarquez que la même presse, il y a quelques jours, a reconnu les cures considérables d'Antoine... "Considérez cette phrase (textuelle) du juge d'instruction :
        « Vous auriez dû aller chercher un médecin, ainsi que vous l'aviez fait pour le premier enfant né de vos relations avec la veuve Sautet et qui mourut, néanmoins, bien que soigné autrement que par des prières... »
        Nous avons la rage de prendre l'exception pour type de la règle.
        Un frère (quand il y en avait encore) commettait-il un acte contraire à la morale, la presse rouge de crier : « Tous les frères sont des satyres ! »

        Mais alors ?
        Il y a des sage-femmes qui avortent, des notaires qui lèvent le pied, des boursiers qui filent à Bruxelles, des médecins qui empoisonnent, des juges prévaricateurs, etc., etc...
        Faut-il en déduire que sage-femmes, notaires, boursiers, médecins, juges, etc., sont tous des monstres ? Je ne le crois pas...
        Et au nom de cette science, dont les faillites sont de plus en plus nombreuses et les erreurs journellement reconnues, on incrimine des pratiques, des procédés qui produisent, chaque jour des résultats stupéfiants...
        Rappelez-vous le cas de ce « rebouteux » poursuivi, qu'on voulait faire passer pour charlatan...
        En plein tribunal, devant un aréopage composé de tous les plus illustres et officiels médecins légistes, il désarticule un chevreau vivant... Puis, s'adressant à tous ces « princes de la science », il leur demanda s'ils pourraient remettre l'animal sur ses... pattes. Ce fut en vain. Tandis que lui, en deux tours de main, il avait réparé le chevreau, qui s'enfuyait à toutes pattes...
        Nous sommes jaloux du succès d'autrui, même quand cela ne nous touche pas directement...
        Jamais le « Væ victis » n'a été plus en faveur que de nos jours.
        Dans une foule, que trois personnes en désignent une quatrième, en criant : « Au voleur ! à l'assassin au satyre !, celui-ci sera immédiatement saisi par cent poignes vigoureuses et déchiqueté.
        Et, fait curieux, cette foule, prise indivisément, c'est... vous, c'est moi, c'est tout le monde – des êtres, individuellement, pas autrement méchants...
        Devant le succès, nous nous contentons de grogner, de rage ; devant la chute, nous mordons.
        Faut-il en conclure que tous les guérisseurs, etc., sont dignes de foi ? Non, pas plus qu'il ne serait exact de dire qu'aucun médecin ne sait soigner...
        Mais il y a lieu de voir et de juger sans idée préconçue, sans parti-pris. On doit reconnaître le bien où il est, et ne pas tirer une conclusion de l'unité, pour la généralité, surtout quand les faits acquis sont là pour militer en faveur de la généralité...
        Vous croyez le peuple bien aveugle, pour admettre qu'il ne puisse faire la part entre le vrai et le faux ?...
        Vos attaques, au contraire, à l'encontre du but que vous prétendez poursuivre, risquent de tourner contre vous, car la mauvaise foi perce toujours...
        Qu'a déclaré, du reste, Leclerc ?
        « C'est en lisant un article, hostile au père Antoine, que je me suis senti converti à cette religion... »
        Vous voyez donc bien...
        Loin de moi l'idée de défendre Leclerc et sa compagne : ils ne m'intéressent nullement...
        Mais j'ai voulu me servir de cet exemple pour dire ma façon de penser – laquelle est partagée, j'en suis convaincu, par la majorité du public.

                                          Le Professeur CABASSE,
                          Lauréat de l'Académie de Médecine
                                                                          Paris.

    Le Fraterniste, 22 août 1912


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